HAL Id: jpa-00208367
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Submitted on 1 Jan 1975
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Diffusion Rayleigh-Brillouin dans les gaz comprimés
A.-M. Cazabat, J. Larour
To cite this version:
A.-M. Cazabat, J. Larour. Diffusion Rayleigh-Brillouin dans les gaz comprimés. Journal de Physique,
1975, 36 (12), pp.1209-1220. �10.1051/jphys:0197500360120120900�. �jpa-00208367�
DIFFUSION RAYLEIGH-BRILLOUIN DANS LES GAZ COMPRIMÉS
A.-M. CAZABAT et J. LAROUR
Laboratoire de
Spectroscopie Hertzienne,
Associé auC.N.R.S.,
Ecole NormaleSupérieure, 24,
rueLhomond,
75231 Paris Cedex05,
France(Reçu
le 9juillet 1975, accepté
le 31juillet 1975)
Résumé. 2014 Nous avons étudié par diffusion
Rayleigh-Brillouin
lesphénomènes
de relaxation del’énergie interne dans plusieurs gaz
polyatomiques
(O2, N2, CH4, CO2 et SF6). Les résultats ont étécomparés aux prédictions théoriques de l’hydrodynamique translationnelle de Desai, Kapral et Wein- berg, que nous avons généralisée à deux processus de relaxation successifs. Les corrections de non- idéalité des gaz ont été effectuées avec soin. Nous obtenons un excellent accord entre la théorie et l’ex-
périence dans le large domaine de pression étudié. Ceci nous a permis d’étudier
théoriquement
l’évolution des largeurs de raie au cours d’un processus de relaxation. On voit notamment l’influence de la relaxation de vibration sur la partie centrale du spectre, la relaxation de rotation se manifestant
sur le doublet Brillouin. Nous avons pu d’autre part déterminer pour chaque gaz le nombre moyen de chocs Zrot nécessaire à l’excitation des niveaux d’énergie de rotation. On a trouvé : O2, Zrot = 4,3 ± 0,5 ;
N2,
Zrot = 4,7 ± 0,5; CH4,Zrot
= 9,5 ± 0,5;CO2, Zrot
= 3,0 ± 0,5;SF6,
Zrot = 2,5 ± 0,5 ;ce qui est comparable aux valeurs obtenues par les méthodes acoustiques.
Abstract. 2014 We have
performed
Rayleigh-Brillouinexperiments
to get information on the relaxa- tion of the internal energy in somepolyatomic
gases(O2,
N2,CH4, CO2
andSF6).
We have comparedour
experimental
results with the theory of translational hydrodynamics of Desai, Kapral and Wein- berg. The theory has been generalized to a series of two relaxation processes. Non-ideal gas corrections have been very carefullyperformed.
We obtain a very good agreement between theory andexperiment
in the wide pressure range we have studied. This enables us to describe theoretically how the linewidths vary during the relaxation processes. We observe in
particular
that the vibrational relaxation has agreat influence on the central part of the spectrum, while the Brillouin lines are sensitive to the rota- tional effects. Furthermore we have determined for each gas the mean value of the collision number
Zrot. We have found :
O2,
Zrot = 4.3 ± 0.5 ;N2,
Zrot = 4.7 ± 0.5 ;CH4, Zrot
= 9.5 ± 0.5 ;CO2,
Zrot = 3.0 ± 0.5;SF6,
Zrot = 2.5 ± 0.5. This is in good agreement with the results of acoustical methods.Classification
Physics Abstracts
6.130
1. Introduction. - Les
expériences
de diffusionde la lumière dans les fluides sont actuellement en
grand développement.
Moinsprécises,
pour l’étude d’unequantité donnée,
que certaines méthodes ultra-sonores par
exemple,
elles ont en effet sur celles-cil’avantage
de ne pasperturber
le fluide et surtout defournir,
sur un seul spectre, un ensemble très riche de données permettant de nombreux recoupements.Nous
présentons
dans cet article les résultatsd’expériences
de diffusion de la lumière dansplusieurs
gaz
polyatomiques : 02, N2, CH4, CO2
etSF6.
Danschaque
cas l’étude couvre unlarge
domaine de pres- sion. Cetteprécaution
nous permet de nous assurer de la validité des corrections de non-idéalité du gaz intervenant dans les calculs.L’analyse
desphéno-
mènes de relaxation de
rotation, qui
s’effectue à despressions plus faibles,
est alors menée avec le maxi-mum de sécurité. La
recherche,
dans lalittérature,
de données
expérimentales (ou théoriques)
sur lecomportement des
grandeurs thermodynamiques
etdes coefficients de
transport
des gazconsidérés,
en fonction de lapression
et de latempérature,
a étéeffectuée avec un soin tout
particulier.
La théorie utilisée pour rendre
compte
des résul- tatsexpérimentaux
est celle del’hydrodynamique
translationnelle de
Desai, Kapral
etWeinberg (TH) [1].
Nous avonsdéjà
constatéqu’elle
conduità d’excellents
résultats,
tant pour lescaractéristiques générales
des spectres[2]
que pourl’analyse
détailléedes formes de raie
[3].
Elle se raccorde correctement à bassepression [2]
à la théorie desmodèles ;
celle-cipeut
seule décrire le domaine nonhydrodyna- mique [4]
mais elle ne comporte pas de correction de non-idéalité du gaz et est, parsuite,
limitée auxpressions
lesplus
faibles. La théorie TH ne couvreque le domaine
hydrodynamique,
mais l’introduc- tion des corrections de non-idéalité du gaz y est aisée.Elle constitue une excellente
description
des processusArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0197500360120120900
de relaxation de
l’énergie interne,
vibrationnelle ourotationnelle,
dontl’analyse
est le but de notre étude.2.
Rappels
sur la théorie TH utilisée. -2.1
RAP-PELS. - La théorie de
l’hydrodynamique
transla-tionnelle est déduite de
l’équation
deLangevin géné-
ralisée. Les variables utilisées sont :
- les trois variables
hydrodynamiques
usuellesp densité en masse
(de
valeur moyennepo)
T
température (de
valeur moyenneTo)
J flux de
particules
J = pv où v est la vitesse locale du fluide- une variable
supplémentaire j
décrivant le pro-cessus de relaxation.
Dans les gaz, cette
variable ç
est liée àl’énergie
interne des
molécules,
mais sonexpression
n’est pasunique
car onpeut
y introduire des combinaisons linéaires des autres variables(la
seule condition étantque ç
et p ne soient pas corrélées à l’instant0).
Laformulation définitive de la théorie TH utilise la forme
particulière de ç qui
n’estcorrélée,
à l’instant0,
à aucune des autres variables.
Le calcul est effectué dans le cas d’un
système
àdeux
niveaux ;
la différenced’énergie
entre l’étatfondamental 1 et l’état excité
2,
notée u12,représente l’énergie
interne du processusconsidéré, auquel
on peut fairecorrespondre
une chaleurspécifique
internePour
interpréter
lesexpériences,
nous avons àcalculer le
spectre
de la lumière diffusée par le gazqui
est la double transformée de Fourier de la fonction d’autocorrélation des fluctuations de la densitéAp(r, t)
où co est la
pulsation (co
= 2 nv, vfréquence)
et qle vecteur d’onde défini par
l’angle
de diffusion 0 et le vecteur d’onde incident qo dans le milieuLes
quantités pq(t), Tq(t), J,(t)
ete;q(t), qui
sont res-pectivement
les transformées de Fourierspatiales
desfluctuations de
densité, température,
fluxlongitudinal
de
particules
et de la variableç,
satisfont lesystème
linéaire :
où
Fq(t)
est une forcealéatoire,
non corrélée avec p,T,
Jou ç
et de temps de relaxation très court[5].
De la connaissance de la matrice
Mq
on peutdéduire,
par la relation
(1),
lespectre
de la lumière diffusée :où 1 est la matrice identité car
p(O)
n’est pas corrélé àT(O), J(O)
etç(0).
La théorie TH
permet
de déterminerMq après
unchoix de
ç.
Onprend :
avec
pl(q) et P2(q)
sont les transformées de Fourier spa- tiales des fluctuations de densité dans les niveaux 1 et2,
les densités moyennes dans ces niveaux étantrespectivement
pio et P20. Pour cetteexpression
dela
variable j,
la matriceMq
s’écrit :avec les définitions suivantes :
C, :
chaleurspécifique
molaire à volume constant,CI :
chaleurspécifique interne,
À.,
ils : conductivitéthermique,
viscosité de cisail-lement,
nv* :
viscosité de volume en hautefréquence
vis-à-vis du processus
considéré,
2rel : temps de relaxation de
l’énergie interne,
D : coefficient de diffusion
La matrice Mq
ainsi déterminéeprésente
degrandes analogies
avec laformulation
antérieure de Moun- tain[6].
Les termes en p,T,
J sont ceux d’un gazmonoatomique
décrit dans le cadre del’hydrody- namique
usuelle(équation
deNavier-Stokes).
Dansl’expression
deMçç,
on trouve bien le terme1/s,
traduisant la relaxation due aux
collisions ;
ils’y ajoute,
dans la théorieTH,
leterme q2
A *qui
rend.compte de la diffusion des molécules excitées et dont
nous avons
déjà souligné l’importance
à basse pres- sion[3].
Ce processus de diffusionapparaît
dans lestermes de
couplage Al
etA2.
Les termesM,j
etMJç
interviennent directement dans la variation en fonc- tion de la
fréquence
de la vitesse du son. ’ "On peut résoudre
approximativement l’équation
de
dispersion correspondante
dans les limites haute et basse
fréquence
vis-à-vis de la relaxation en supposant le gazparfait. L’expres-
sion exacte du
produit
des quatre racines est trèssimple ;
il s’écrit :RTO
avec
vo - MO.
M Ceproduit
se réduit à son secondterme en limite basse
fréquence (Co
qs1).
La réso-lution
approchée (qui
utilise notamment la sommedes
produits
trois à trois desracines)
conduit alors à :Co
= VoJ Cp/Cv
pour la vitesse du sonÀ-q2 / Po Cp
pour lalargeur Rayleigh
1 /s pour la largeur
de la raie de relaxation(raie Mountain).
En haute
fréquence (Co
qs »1),
lepremier
terme estprépondérant
et l’on obtient de la mêmefaçon :
C* = vo
JC:ICv*
pour la vitesse du sonÂ*
q2/po C* pour la largeur Rayleigh Dq2
pour lalargeur
Mountain.Ce dernier résultat
appelle quelques
remarques. Ilapparaît
que, simathématiquement
lavariable 03BE
estbien
adaptée
auproblème,
elle n’en reflète pas la naturephysique.
Pour donner auproduit
des racines la formesimple qui précède,
il est nécessaired’expli-
citer le terme
A1 A2 qui
yfigure,
cequi signifie
que la variablephysique
n’estpas 03BE
mais une combinaison linéairede 03BE
et des variableshydrodynamiques
p,T,
J. Ceciexplique
que ledécouplage
des racines soit moinsapparent
dans la théorie TH que dans certaines formulations(6, 7)
desproblèmes
de relaxa-tion.
On
peut également
noter que la relation(2)
traduit la contribution à la conductivité
thermique
de la diffusion des molécules excitées. Cette relation
peut
être établie à l’aide de la méthode deChapman- Enskog [8]
dans le cas d’un processus de relaxation lent devant letemps
moyen entre collisions dans le gaz. Onpeut
donner de ce dernierl’expression usuelle :
et caractériser la relaxation par le
rapport
Z =irellic qui
doit être parconséquent grand
devant 1.La condition Z > 1 est une des
hypothèses
de basede la théorie TH. Nous avons vu d’autre
part
que celle-ci estdéveloppée
dans le cas d’unsystème
àdeux
niveaux,
doncpossédant
untemps
de relaxationunique
r(on
peutégalement l’appliquer
à un oscil-lateur
harmonique).
Ces deux conditions sont
remplies
dans le cas dela relaxation de rotation dans
l’hydrogène,
pourlequel
la théorie est en très bon accord avecl’expé-
rience
[9].
C’est aussi le cas de la relaxation de vibra- tion dans l’hexafluorure desoufre,
où nous avonsvu que l’accord avec
l’expérience
étaitégalement
satisfaisant
[3].
Lesexpériences présentées
ici ontpour but de tester la théorie TH dans le cas de la relaxation de rotation des gaz autres que
H2,
pourlesquels Zrot
est de l’ordre dequelques
unités seule- ment. Certains des gaz concernés(CH4, CO2
et biensûr
SF6) présentent
en outre une chaleurspécifique
vibrationnelle non
négligeable
à latempérature ambiante ;
ceci nous a conduits àgénéraliser
la théorieTH au cas de deux processus de relaxation non cou-
plés
entre eux(et
detemps caractéristiques
très dif-férents).
Enfin,
dans tous les cas, les corrections de non-idéalité des gaz ont été
importantes
et nous avons dûles introduire correctement dans la matrice
Mq.
2.2 PROBLÈMES POSÉS PAR L’APPLICATION DE LA
THÉORIE TH. - Pour tester la validité de la théorie TH dans des gaz où les processus de relaxation ne sont
plus
trèslongs
devant lestemps caractéristiques
entrecollisions,
il est bon dedégager
lasignification phy- sique
deshypothèses
restrictives de cette théorie.2.2.1
L’hypothèse
d’untemps
de relaxationunique simplifie
considérablement les calculs et évite le pro- blème de relaxations mettant enjeu
des niveauxd’énergie
voisins selon des modes decouplage complexes.
Cescouplages
ont pour effet de combiner entre eux lestemps
de relaxation dechaque
étatd’énergie pris séparément,
et ce defaçon
différenteselon qu’il s’agit
de processus en série ou enparallèle,
ce
qui
rend nécessaire uneanalyse
détaillée[10].
En
pratique,
le niveau deprécision
atteint par lesexpériences
de relaxationrotationnelle,
notammenten diffusion de la
lumière, n’exige
pas uneanalyse
si
poussée
car il nepermet
de déterminerqu’une
valeur moyenne des temps de relaxation mis en
jeu.
Dans ces
conditions,
etpuisque
notre but n’est pas de donner à nos résultats uneinterprétation
micro-scopique,
il estlégitime
de les décrire par une théorie à un seul temps de relaxation. Le temps ainsi intro- duit sera alors la résultantecompliquée
de processus élémentaires.2. 2.2 Dans le cas d’un gaz
présentant également
une relaxation
vibrationnelle,
nous pourrons de la mêmefaçon
traiterglobalement
l’ensemble de la relaxation rotationnelle d’unepart,
l’ensemble de la relaxation vibrationnelle d’autrepart,
chacune d’elles étant caractérisée par untemps
de relaxationunique.
La
description complète
d’un tel gazexige
lagénéra-
lisation de la théorie TH à deux processus de relaxa- tion distincts. Nous avons
supposé
que ces deux processus ne secouplaient
pas entre eux, mais que chacun d’eux était directementcouplé
à la transla-tion. Cette
hypothèse simplificatrice
est très discu-table car dans certains cas il est
probable
que la relaxation de vibration s’effectue par l’intermédiaire de la rotation. On ne doit donc pas la considérercomme une
hypothèse physique,
mais comme uneméthode de calcul
qui, lorsque Zrot
estproche
de 1(temps caractéristiques
de rotation et de translation du même ordre degrandeur
et trèspetits
devant letemps
de relaxation devibration)
doit donner des résultats corrects.2.2.3
L’hypothèse
selonlaquelle
Z estgrand
devant 1 est en revanche
beaucoup plus
fondamentale dans la théorie TH car elle conditionne lesapproxi-
mations mêmes
qui permettent
de conduire les calculs.Aussi nos
expériences
seprésentent-elles
comme untest de cette théorie dans des situations où
Zrot
estfaible.
Il faut
souligner
que dans ce cas la relaxation de rotation a lieu hors du domainehydrodynamique
donc que la théorie ne peut en décrire que la
partie
basse
fréquence.
Le bon accord
expérimental
obtenu dans tous lescas nous permet de conclure que, dans le domaine
hydrodynamique,
cette théorie est excellentequelle
que soit la valeur de
Zrot.
PourZrot »
1 car elledécrit correctement la relaxation de rotation et pour
Zrot ~
1 car on reste assez loin de la zone de relaxa-tion pour que les résultats soient encore
acceptables.
2.2.4
Enfin,
cette théorie a été formulée dans lecas d’un gaz
parfait.
Elle estgénéralisable
à un gaz réel par correction des coefficientsthermodynamiques apparaissant
dans la matriceMq.
2.3 EXPRESSION DE LA MATRICE
Mq
UTILISÉE. -2.3.1
Voyons
tout d’abord les corrections de non-p idéalité du gaz. g La densité
et
Po laquantité
q W=PO VO RTO
sont calculées à
partir
des réseaux d’isothermes don- nés dans la littérature. Lorsdu développement
del’équation
dedispersion,
lesgrandeurs
oc et XT n’in- terviennent que par les combinaisons suivantes :’"
où C est la vitesse du spn basse
fréquence (prenant
lavaleur Co
àpression nulle).
Les chaleurs
spécifiques Cp
etC,,
ainsi que les coef-ficients de
transport À,
qs, D sont tirés de la littérature.La vitesse C est déduite des réseaux d’isothermes par la relation
(3)
B-/
c p
où y =
YCp
est lerapport
des chaleursspécifiques
à laC
pp p qpression
considérée.2.3.2 Il
s’agit
ensuite d’introduire dans la matriceMq
une seconde relaxation noncouplée
à lapremière.
- Le
premier
processus de relaxation estlent;
il
s’agit
de lavibration,
detemps caractéristique
!vib
~ 104
Te’ SiC,
est la chaleurspécifique
à bassefréquence,
on noteraCv*
=Cv - CI
la chaleurspé- cifique lorsque
la vibration estbloquée,
oùCI
estla contribution vibrationnelle à la chaleur
spécifique.
- Le second processus de relaxation est
rapide;
c’est la rotation de
temps caractéristique
trot de l’ordrede
quelques
03C4c, et,Ci
étant la chaleurspécifique
interne de
rotation,
on aura, si le gaz estparfait,
comme chaleur
spécifique
à hautefréquence, identique
à celle du gaz
monoatomique.
- Ces deux processus se succèdent. Nous les 2.3.3 Ce
qui
conduit à la matrice 5 x 5 directe- décrirons de la mêmefaçon,
à l’aide de deuxvariables 03BE
ment déduite de laprécédente :
et
j* homologues
etpossédant
les mêmes caracté-ristiques
vis-à-vis de p,T,
J.dans
laquelle
onprend :
Il
n’y
a pas de terme de viscosité de volume. Le coef- ficient D* n’est pasthéoriquement égal
à D car leprocessus
en jeu
estrapide (Zrot ~ 1);
certains auteursproposent [11]
la relation suivantequi
dans notre cas conduit aux valeurs :La correction sur D * n’excède pas 10
% ;
d’autrepart,
comme nous l’avonsdéjà signalé,
la zone derelaxation de rotation n’est pas étudiée dans nos
expériences.
Nous avons effectivement vérifié que la valeurprise
pour D* et celle de 03BB**qui
en résulten’ont pas d’effet sensible sur le spectre calculé. Le choix de la valeur de D * n’est donc pas
critique.
Il n’en est pas de même de celle du coefficient 03BB*.
Mais cette
quantité
est obtenue par la relation(2) déjà indiquée
où le terme correctif po
CI
D traduit la contribution vibrationnelle à la conductivitéthermique.
Cettecontribution est,
elle,
bien connue car, pour la vibra-tion,
on atoujours
Z > 1 doncDVib
= D[8].
Nous remarquons que les seuls
paramètres ajus-
tables de cette théorie sont les
quantités s
et 03C4*.Des valeurs de ces
temps
sontdisponibles
dans lalittérature,
cequi
permet de vérifier la validité de’
nos déterminations. En
pratique,
nosexpériences
étant peu sensibles à T
(car
nous avonstoujours Co qt,vib » 1),
nous nous donnerons sd’après
lesvaleurs de la littérature et déterminerons i* de
façon
à obtenir le meilleur accord
possible
entre la théorie etl’expérience.
Nous avons calculé
numériquement
les racines del’équation
dedispersion
déduite de la matrice 5 x 5 dans un cassimulé,
en considérant un gazparfait identique
àSF6,
sauf pour le coefficient de diffusion D.Nous avons choisi pour celui-ci la valeur
0,02 cm2/s
à 1 atm
(au
lieu de la valeur réelle0,034 7)
afin d’obte- nir pourÀI Cp
et03BB*/Cp*
des valeurs sensiblement diffé- rentes. On constate en effet que dans les gazréels,
ces deux
quantités
sonttoujours
trèsproches (cette
modification de D ne serait sûrement pas sans
danger
dans le domaine
cinétique
dans la mesure où D estlié à 03BB** et ils, mais dans le cas
présent
elle sembleacceptable).
Lafigure
1indique
le résultat de noscalculs,
P est lapression
en bars et r lalargeur
de raie(demi-largeur
àmi-hauteur)
en unité voq ; la largeur
Brillouin a été
indiquée
comme test de la relaxationde vibration.
Dans le cas
présent,
il y a croisement entre les raiesRayleigh
et Mountain. Lademi-largeur
apparenteFIG. 1. - Largeurs de raies pour un gaz parfait construit à partir
de SF6. On a porté log (PI) en fonction de log p avec r demi-largeur
à mi-hauteur. On a posé
Les deux courbes en trait plein fort représentent les largeurs Ray- leigh et Mountain, la courbe en trait plein fin la largeur équivalente
de la somme des deux raies, et la courbe en tireté la largeur Brillouin.
à mi-hauteur de la raie centrale passe de la limite
À,q2 1 Po Cp
en bassefréquence (haute pression)
à lalimite À*
q2/po C* lorsque
la vibration estbloquée.
Les résultats ont été donnés pour
Zrot
=2,5
mais il fautsignaler
que pourZrot plus petit
la raie Mountain seconfond au-dessous de 5 bars avec son
asymptote
Dq2 ;
àpression plus basse,
on voit le début de la relaxation de rotation et du domainecinétique.
3. Présentation du
montage expérimental.
- Lasource lumineuse utilisée est un laser à argon ionisé monomode
pour
lalongueur
d’onde 5 145A
etdélivrant une
puissance
d’environ 300 mW. Dans certainesmanipulations exigeant
une stabilitéparti- culière,
nous avons asservi safréquence
sur celle d’unFabry-Pérot
externe deréférence,
cequi
apermis
de réduire la
largeur spectrale
du laser à 1 MHz environ. La lumière diffusée estanalysée
par unFabry-
Pérot
sphérique
confocal d’interordre 1 500MHz,
dont la finesse peut atteindre 100lorsqu’il
est forte-ment
diaphragmé.
Il est suivi d’unphotomultipli-
cateur
refroidi,
d’une chaîne de comptage et d’unenregistreur.
La
plupart
desexpériences
ont été réalisées à unangle
de diffusion de90° ;
dans tous les cas on a vérifié l’absence de lumièreparasite.
Les
spectres théoriques
ont été calculés à l’ordina- teur àpartir
dudéveloppement
formel del’équation
de
dispersion, puis
convolués par la fonctiond’appa-
reil
expérimentale.
On peut superposer les spectresthéoriques
etexpérimentaux,
cequi
a étéfait ;
cepen-dant,
nousprésenterons
depréférence
nos résultatssous forme
synoptique,
en traçant, en fonction de lapression,
certainesquantités caractéristiques qui
sontde bons
paramètres
pour lacomparaison
entre lathéorie et
l’expérience.
Ce sont :- la
largeur
totale à mi-hauteur de la raiecentrale,
fonction
d’appareil
noncomprise ;
elle seracomparée
à la valeur calculée pour la
largeur
de la raieRayleigh,
les raies de relaxation ayant une contribution
négli- geable,
sauf dans le cas deSF6 ;
- le
déplacement Brillouin,
- le
rapport
des hauteurs aupic
du doublet Brillouin(B)
et de la raie centrale(R) ;
il sera calculésur le
spectre théorique après
convolution par la fonctiond’appareil
etcomparé
aux valeursexpéri-
mentales.
L’ensemble de ces trois
quantités permet
une con- frontation très sensible entre théorie etexpérience ; après quoi
on vérifiera bien que lesspectres
sont effectivementsuperposables.
4. Résultats
expérimentaux.
- 4.1 ETUDE PRÉLI-MINAIRE : OXYGÈNE ET AZOTE. - Nous avons effectué
une étude
préliminaire
surl’oxygène
etl’azote,
gaz danslesquels
les corrections de non-idéalité sont bienconnues et
qui
neprésentent
pas à latempérature
ambiante de chaleur
spécifique
interne vibrationnelle notable.L’oxygène
a été étudié à unangle
de 45° entre 5et 20
bars,
et à unangle
de 90° entre 15 et 35bars;
la finesse du montage était de l’ordre de 50. Les deux
expériences
sontcompatibles. L’analyse théorique
aété effectuée en
supposant
la vibrationbloquée
et enintroduisant un seul temps de relaxation de rotation.
Elle conduit à un bon accord avec
l’expérience
pour la valeur r,., ~~ 7 x10 -1 ° s.atm-1
soitZrot=4,3:t0,5 (Fig. 2),
cequi
est tout à faitcomparable
aux valeursobtenues par les méthodes
acoustiques [12].
FIG. 2. - Rapport des hauteurs au pic Brillouin (B) et raie centrale (R) pour l’oxygène sous un angle de diffusion 0 = 45° éclairé avec
03BB = 5 145 A. Les points expérimentaux sont bien décrits par la courbe théorique ( + ) correspondant à Zrot ~ 4,4.
L’azote a été étudié à 90° entre 15 et 35 bars avec une finesse de
50, puis jusqu’à
135 bars avec une finessede 80. Nous avons utilisé une formulation à deux temps de
relaxation,
la vibration étant traitée entièrement.Nous constatons un excellent accord entre théorie et
expérience
pour 03C4rot ~6,5
x10-10
s. atm-1 soitZrot ~ 4,7
±0,5,
cequi
est très correct[12, 13];
Z,,b
a étépris égal
à 108 etCI
à0,002 R [10].
On constatela très bonne
description
ducomportement
en pres- sion du gaz sur lafigure
3.FIG. 3. - Rapport des hauteurs au pic Brillouin (B) et raie centrale
(R) pour l’azote à 20 °C sous un angle de diffusion de 90°.
Les sources des données
expérimentales
utiliséessont les suivantes :
Oxygène
réf.[14],
réf.
[15]
pour D.Azote réf.
[16]
pour la conductivitéthermique,
réf.
[14], [17]
pour les autresquantités thermodynamiques,
réf.
[15]
pour D.4.2 MÉTHANE. - Nous avons
déjà
étudié ce gaz à unangle
de diffusion de30°,
de0,2
à 20 bars[2]
avec une finesse de 50. Nous avons constaté le bon accord avec
l’expérience
de la théorie TH à un seultemps
de relaxation(vibration bloquée) qui
doit êtrerelayée
à bassepression (P gg
1bar)
par la théorie des modèles.Cependant,
les corrections de non-idéalité nécessaires pour rendre compte de l’évolution des
spectres
en fonction de lapression
n’étaient pas conformes aux valeurs calculées àpartir
du déve-loppement
du viriel pour unpotentiel
de Lennard- Jones[15].
Cepoint
nous a incités àpoursuivre
lesexpériences
àpression plus
élevée(jusqu’à
100bars, angle
de diffusion 90° et finesse100).
Les résultats
expérimentaux
ont étécomparés
aux spectres déduits de la théorie à deux temps de relaxa-tion,
avec les valeursZrot
=8,7 [13] (ou
un peuplus [2]
car
Zrot
intervient peu en hautepression)
etZvib
= 8 500[18].
L’accord est bon et l’évolution enpression
estcorrecte
(Fig.
4 et5).
On a constaté effectivementqu’un développement
du viriel donne de mauvais- - ... 1 v vv iV IVV
FIG. 4. - Largeur totale à mi-hauteur de la raie centrale en fonction de la pression pour le méthane à 21 °C et sous un angle de 90°.
On a fait figurer l’incertitude estimée sur les valeurs expérimentales (1).
FIG. 5. - Rapport des hauteurs au pic Brillouin (B) et raie cen-
trale (R) en fonction de la pression pour le méthane à 21 °C et sous un angle de 900. On a porté l’incertitude estimée autour des
points expérimentaux.
résultats;
ilprévoit
notamment une diminution dudéplacement
Brillouin à hautepression.
Il est à remar-quer que la formule
approchée
est alors insuffisante et que le calcul
complet
de C*selon la relation
(3)
est nécessaire pour rendrecompte
dudéplacement
Brillouin mesuré(Fig. 6). Malgré
tout, nos valeurs calculées pour cette
quantité
restent, du fait de la dérivationapparaissant
dans laformule,
assez
imprécises.
FIG. 6. - Courbe expérimentale du déplacement Brillouin et de la
vitesse du son dans le méthane à 21 °C en fonction de la pression.
Les
quantités thermodynamiques
utilisées sonttirées des sources suivantes : référence
[19]
pour W etCv,
références
[20, 21, 22, 23] (compatibles)
pour laviscosité,
références
[24, 25]
pour la conductivitéthermique (nous
avons retenu celles de la référence[24]),
référence
[15]
pourD,
référence[26]
pourCp
etCv.
Les corrections de non-idéalité que nous avions utilisées
précédemment [2]
sont satisfaisantes.4.3 DIOXYDE DE CARBONE. - Ce gaz a été étudié à un
angle
de450,
de 1 à 10 bars avec une finesse de50, puis
à 900 de 16 bars à lapression
de vapeur saturanteavec une finesse de 100. Cette seconde étude a été
rendue nécessaire par
l’importance
des corrections de non-idéalité dans ce gaz.On constate un bon accord avec la théorie à deux
temps
de relaxation pour la valeursoit
Zrot
=3,0
±0,5 ; ZVib
a étépris égal
à 62 000[27].
La valeur de
Zrot
est un peu fortemais,
comme nousl’annoncions
plus haut,
lacomparaison quantitative
avec d’autres résultats
[28, 10]
est difficile. Sur la courbe à bassepression,
nous avons faitfigurer
lesrésultats
théoriques
obtenus pour différentes valeurs deÀ*,
afin de mettre en évidence la sensibilité des calculs à ceparamètre (Fig. 7).
Lesfigures
8 et 9montrent que la
description
enpression
est correcte.La
figure
10représente
ledéplacement
Brillouinexpérimental,
assez biendécrit,
à laprécision près
descalculs,
par la relation(3) complète.
FIG. 7. - Rapport des hauteurs au pic Brillouin (B) et raie cen- trale (R) pour le dioxyde de carbone à 24 °C sous un angle de diffusion de 45°. Les différentes courbes théoriques correspondent
aux valeurs suivantes des paramètres : 1) 03BB* = 1 255, Zrot = 2,6 ; 2) 03BB* = 1 200, Zrot = 2,4 ; 3) À* = 1 255, Zrot = 3,0 ; 4) À* = 1 200,
Zrot = 2,8.
Fm. 8. - Largeur totale à mi-hauteur de la raie centrale diffusée par CO2 à 21 °C et sous un angle de 90° en fonction de la pression.
Les croix (I) représentent les expériences et les points sont donnés
par le calcul.
FIG. 9. - Rapport des hauteurs au pic Brillouin (B) et raie cen-
trale (R) pour CO2 à 21 °C sous un angle de 90°. Contrairement à la figure 8, une courbe ne passe pas exactement par les points
théoriques (+).
FIG. 10. - Courbe expérimentale du déplacement Brillouin et
de la vitesse du son dans CO2 à 21 °C en fonction de la pression.
Les sources utilisées sont les suivantes : référence
[29]
pourW, Cp
etCv,
références
[29, 30]
pour laviscosité,
référence
[31]
pour la conductivitéthermique,
référence
[15]
pour D.4.4 HEXAFLUORURE DE SOUFRE. - Nous avons
rencontré dans l’étude de ce gaz de sérieuses
difficultés,
dues à l’absence presque totale de données thermo-dynamiques
dans lalittérature,
etparfois
au désac-cord entre les données existantes. Les corrections de non-idéalité sont en effet très
importantes
et doiventdonc être
particulièrement
bien connues.Nous avons étudié les sources suivantes :
- articles
théoriques
deMorsy [32],
de Perel’- shtein[33]
et de Mears et coll.[34] qui
se basent sur lesmesures des références
[35, 36, 37]
pour les isothermes et[38]
pourCp,
-
CI
en fonction de latempérature [39],
- viscosité à 1 atm
[40, 23] (compatibles),
- conductivité
thermique
à 1 atm[41, 42, 43].
Les références
[32, 33, 34]
ne sont pas totalement enaccord dans la détermination de W et de ses
dérivées,
notamment de la
compressibilité isotherme;
aussiavons-nous dû tester leurs résultats à l’aide
d’expé-
riences
complémentaires.
4. 4.1 Nous avons mesuré l’intensité totale diffusée à un
angle
donné dans le montage habituel. Cette intensité I estproportionnelle
àPÕ XT
donc fait inter-venir W et XT.
4.4.2 Nous avons ensuite mesuré l’intensité totale l’ des raies Raman vibrationnelles au
spectromètre.
Elle est
proportionnelle
à po donc nedépend
que de W.Ces deux études nous ont conduits à
préférer
lesrésultats de
Morsy
dont lafigure
11 montre le très bonaccord avec
l’expérience ;
on areprésenté
le rapportI/P.
FIG. 11. - Intensité totale diffusée par SF6 à 21 °C et sous un angle de 90°. On a porté le quotient de l’intensité diffusée par la
pression, en fonction de la pression. La courbe théorique a été
déduite de l’équation d’état indiquée par Morsy (réf. [32]) pour
21 °C. La courbe supérieure qui a été amorcée correspond à une température de 20 °C.
En ce
qui
concerne la valeur de À à uneatmosphère,
les références
[42, 43]
sont enaccord,
mais les données de la référence[41]
diffèrent fortement desprécédentes.
Nous avons
rejeté
ces dernièresqui
sontincompa-
tibles avec nos résultats
expérimentaux.
Nous n’avons pas trouvé de valeurs
numériques
pour l’évolution en
pression
de 03BB et qs à latempérature
ambiante.
Cependant
l’étude de la référence[44]
indique
queSF6
etCO2
suiventbien,
pour laviscosité,
la loi des états
correspondants (voir appendice A).
Nous avons d’autre part vérifié que l’évolution en
pression
mesurée à 39 OC de la conductivitéthermique
du
SF6
se déduisait correctement des courbesexpé-
rimentales de
CO2
données dans la référence[29]
par
application
de cette même loi. Aussi l’avons-noussystématiquement appliquée
à la conductivité ther-mique
et à la viscosité.Les chaleurs