HAL Id: jpa-00206649
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Submitted on 1 Jan 1968
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Étude théorique et expérimentale de la dépolarisation du rayonnement Rayleigh diffusé par les gaz rares
comprimés
M. Thibeau, B. Oksengorn, B. Vodar
To cite this version:
M. Thibeau, B. Oksengorn, B. Vodar. Étude théorique et expérimentale de la dépolarisation du
rayonnement Rayleigh diffusé par les gaz rares comprimés. Journal de Physique, 1968, 29 (4), pp.287-
296. �10.1051/jphys:01968002904028700�. �jpa-00206649�
287.
ÉTUDE THÉORIQUE
ETEXPÉRIMENTALE
DE LA
DÉPOLARISATION
DURAYONNEMENT RAYLEIGH
DIFFUSÉ
PARLES GAZ
RARESCOMPRIMÉS
Par MM. M.
THIBEAU,
B. OKSENGORN et B.VODAR,
Laboratoire des Hautes Pressions, C.N.R.S., 92-Bellevue.
(Reçu
le 2 novembye1967.)
Résumé. - On propose une
interprétation théorique
de ladépolarisation,
induite par lapression,
du rayonnementRayleigh
diffusé par les gaz rarescomprimés.
Ce calcul est basésur
l’hypothèse
des fluctuations duchamp électrique
effectif dues aux interactions entredipôles
induits. Dans le cas des basses densités, on a considéré des
couples indépendants,
tandisqu’aux
hautes densités on a tenu
compte
de l’effet d’annulation lié à un environnementrégulier.
Oncompare les valeurs
théoriques
du taux dedépolarisation
à celles obtenuesexpérimentalement
dans un domaine assez
large
depression
allant de 15 à 1500 bars dans le cas del’argon.
L’accord, excellent aux basses densités, devient moins bon aux hautes densités.Abstract. 2014 In this paper a theoretical
interpretation
ispresented
of thepressure-induced depolarisation
of theRayleigh light
scatteredby compressed
rare gases. The calculation is based on thehypothesis
of fluctuations for the effective field in connection with the induceddipole
interaction. For low gas densities, we have taken account of the cancellation due toa
regular
environment. Theoretical values of thedepolarisation
ratio,given by
this inter-pretation,
arecompared
with those obtained inexperiments
oncompressed
argon, between 15 and 1 500 bars. The agreement is verygood
in the lowdensity
range, but becomes poor forhigh
densities.LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 29, AVRIL 1968,
LISTE DES SYMBOLES
c : Vitesse de la lumi6re dans le vide.
d : Distance entre les
diaphragmes.
D : Distance du milieu diffusant au
point
d’ob-servation.
D h I
: Petit volumesph6rique
centre sur h.DII
: Partie de1’espace
ext6rieure aDI.
Ee f
:Champ
effectifagissant
sur l’atome h.Eo
:Champ electrique macroscopique.
Flh :
Champ
cree par l’atome I en h.Fh :
Champ
cree par 1’ensemble des atomes # hen h.
Ff
: Partie deEe f
due aux atomes enD h 1;tf
: Partie deE h
due aux atomes enD h
g(r)
: Fonction de distribution radiale.G :
Champ
effectif moyen.h, l, q Numerotent 1’ensemble des atomes.
a : Numerote un atome
particulier.
i, I : Intensite diffus6e pour les
polarisations fi
et y.I,. J.
:Lennard-Jones.
ko
: Vecteur d’onde duchamp
excitateur dans le vide.k : Vecteur d’onde du
champ
excitateur dans le gaz.M : Modele
representant
le milieu reel.Mo
: Mod6le formel «plein
».Me : Modele
equivalent
a M.N : Nombre d’atomes du milieu diffusant.
No : Nombre de centres.
R : Constante des gaz
parfaits.
Ral : Distance relative des atomes a et l.
Ray
: Pouvoir de diffusion du milieu.Slh : Tenseur d6crivant en
électrostatique
lechamp
cree en h par un
dipole
situe en I.Tlh : Meme tenseur en
optique.
Ih
uIh
vSuv
:u. S .V.
t : Taux
d’occupation
d’uneposition.
u, v, w :
Syst6me
de vecteurs orthonormes pourrep6rer
la
position
des atomes.x, y, z : Coordonnees des atomes.
xal
yal zal : Projections
de Ral.a : Polarisabilité d’un atome.
y : Polarisation du rayonnement excitateur.
8 : Correction d’ouverture finie.
80
: Valeur de 8lorsque
la densite est presque nulle.e : Constante
di6lectrique
du milieu.eo : Constante
di6lectrique
du vide.0, X, V, p :
Rep6rent
des centres.6) :
Repere
un centreparticulier.
y : Moment
dipolaire.
v : Indice du milieu.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01968002904028700
p : Densite du gaz.
po : Densite du
liquide.
Pu : Taux de
depolarisation
de la lumière diffusee aangle
droit pour une excitationdepolarisee.
cpl, CP2 : Diamètre des
diaphragmes
de selection.Introduction. - On consid6re un milieu diffusant form6 d’atomes d’un gaz rare dont on
repère
lespositions grace
a un tri6dreOxyz
forme sur les vecteursde base
(u,
v,w) (fig. 1).
Le milieu est soumis a 1’action d’unchamp électromagnétique
se propageant suivantX
FIG. 1. -
Système
de reference.la direction
Ox,
depulsation
coo et de vecteur d’onde dans le videko
=mo ufc.
On donne alternativementau
champ electrique
de cette onde deuxpolarisations
differentes : E(3 = Ev et EY =
Ew,
et on observe lerayonnement
diffuse en unpoint
C situe sur 1’axeOy,
a une distance D =
OC, grande
devant les dimen- sions du milieu. Un atome h soumis a 1’action duchamp
effectifE:ff acquiert
un momentdipolaire
tL4 =
(exh) Ee f
ou(,x4)
est le tenseur depolarisabilité
de l’atome h. Le
rayonnement
diffus6depend
detrois facteurs :
10 La
polarisabilité
de 1’atomeh, qui peut
etre modifi6e par lapresence
d’atomesvoisins;
20 Le
champ
effectifE ff qui
n’est pas n6cessaire-ment colin6aire au
champ excitateur;
30 Un facteur d’interference
qui
intervient dans la sommation duchamp rayonne
par les differentsatomes du milieu diffusant.
Dans les conditions id6ales pour
lesquelles :
- le
champ
effectifagissant
surchaque
atome estdecrit par une onde
plane progressive polaris6e rectilignement
dontl’amplitude
est, parexemple,
celle
prevue
parLorentz;
- l’environnement de
chaque
atome est sans influencesur sa
polarisabilité : (ah)
=aoI (I
= tenseurunite) ;
Mo : Pulsation du
champ
excitateur.Vhl :
Designe
la moyenne de lagrandeur
Vhi surtoutes les orientations du
couple
hl ou surles orientations d’ensemble du milieu.
Vhl >
: Moyenne de vhl sur toutes lesconfigurations.
le
rayonnement
diffusepr6sente
lescaractéristiques
suivantes :
a)
Un milieumicroscopiquement homog6ne
nediffuse pas
(rayonnement
d6truit parinterference),
seules diffusent les fluctuations de densite
[1]
etl’intensit6 diffus6e est celle
prevue
par la formule d’Einstein[2], corrig6e
du fait que lechamp
effectifne fluctue pas
[3] ;
b)
Le rayonnement diffuse est totalementpolarise :
pour un
champ
excitateurEf3,
l’intensit6 recueillie passe par un minimum i(nul
dans ces conditionsideales) ;
pour unchamp EY,
elle passe par un maximum I.De nombreux auteurs ont cherch6 a
depasser
l’ana-lyse
de ce cas ideal enremarquant
que, dans chacune desconfigurations microscopiques qui correspondent
a un meme 6tat
macroscopique,
lechamp
effectifpolarisant
estdifferent ;
il fluctue. Ces6tudes, qui negligent
les variations depolarisabilite
des atomes, permettent de calculer les taux dedepolarisation
du
rayonnement diffuse,
en etendant au domaineoptique [4], [5], [6], [7],
les 6tudes de fluctuations duchamp
interne faites enélectrostatique [8], [9].
Yvon
[4]
crea le cadre de ce genre d’6tude et lui donna unegrande impulsion.
Partant de cescalculs,
Fixman
[5]
relia le taux dedepolarisation
a la diffé-rence entre
pouvoir
de diffusion reel du milieu etpouvoir
de diffusionpr6vu
par la loi d’Einstein modi- fi6e.Malheureusement,
nous ne pouvons pas utiliserce
travail,
car 1’auteur supposeexplicitement
le tauxde
depolarisation
nul.Buckingham
etStephen [6]
calculent ce taux mais
eliminent,
au cours desimpli- fications,
lesph6nom6nes
d’interference et, de cefait,
leurs calculs ne
s’appliquent guere
aux hautes densités.Tous ces auteurs
supposent
les atomesponctuels;
Theimer et Paul
[7]
consid6rant que lechamp pola-
risant varie dans le volume
occupe
par un atome introduisent la structure de ce dernier dans la d6ter- mination des intensités diffus6es. Ce travail est tres élaboré maisnecessite,
pouraboutir,
de nombreusessimplifications
difficiles a controler. Nous reprenons le calcul deBuckingham
etStephen
a 1’aide d’un raisonnementqui
nousparait plus rigoureux;
deplus, grace
a un modelesimple,
nous tenonscompte
des interferences existant aux hautes densités et aboutissons a uneexpression plus applicable
dans ce cas. Defait,
ces interferences
corrigent
lesr6sultats,
meme auxbasses densités.
On peut
montrer,
par un raisonnement voisin de celui deKirkwood, qu’en premiere approximation
l’influence du volume fini d’un atome est faible.
289
Ce genre d’6tude trouve un
regain
d’int6r6tdepuis
que
1’emploi
des laserspermet
des verificationsplus
faciles et
plus pr6cises.
Ladépolarisation,
nulle auxbasses densités
[10],
devient mesurable a des densitésplus
6lev6es[11].
Nous donnons dans la suite de cetarticle les resultats d’une etude
expérimentale
durapport
des intensitésiII qui prolonge
unpremier
travail fait a ce
sujet [11].
Ces mesures ont ete effec-tu6es a des densités
comprises
entre 16 et 630Amagat
a
temperature
ambiante. La determination deiII
est6quivalente
a celle du taux dedepolarisation
pu de la lumi6re diffus6e a 900 lors de 1’excitation par unfaisceau totalement
depolarise.
I.
ftude theorique
de ladepolarisation
induite parla
pression.
- Lechamp rayonne
par un atomedepend
de son moment
dipolaire proportionnel
auchamp effectif agissant
sur cet atome. Nous donnerons d’abord le calcul de cechamp
effectif.I .1. CALCUL DU CHAMP EFFECTIF
E h
- Lechamp
effectif
agissant
sur l’atome h sedecompose
en deuxtermes :
E ff
=Eo
+Fh,
ou :-
Eo = champ primaire excitateur;
- Fh
= champ
du aux atomes constituant le milieu diffusant.Le
champ
Flh cree par l’atome I de momentdipolaire
li, sur un atome h a la distance relative R Ihpeut
s’6crire :soit
symboliquement :
ou :
Pour des atomes voisins
(k, R’4
«27r),
T Ih se re-duit A Slh :
L’expression
donnee pour Tlh supposeque V.1 depend
du
temps
de la memefaqon qu’en depend
lechamp electrique
de l’onde excitatrice :Nous
d6composerons
F’ en deux termes :1 ° Le
champ Ff
cree par les atomesqui
sont6loign6s
de 1’atome h d’une distance inferieure a une fraction donnee de la
longueur
d’onde durayonnement
exci-tateur
(par exemple ?,0/20). Ainsi,
dans le cas d’uneexcitation par un laser He-Ne
(Xo
= 6 328A)
et aune densite de gaz de 200
Amagat
pourlaquelle
ladepolarisation
devientnotable,
le nombre d’atomes ainsi s6lectionn6s estimportant (de
l’ordre de 7 X105).
Nous
appellerons DI
laregion
de1’espace
ou setrouvent les atomes ainsi d6finis et on
peut
confondrepour ces atomes Thl et Shl.
Cependant,
on remarque que cette distance(Xo/20)
estgrande
devant laport6e
du
potentiel interatomique.
20 Le
champ F hf
est la contribution des atomes situ6s dans uneregion plus 6loign6e
not6eD4 .
Nous sup- poserons cette contributionind6pendante
de la confi-guration particuli6re repr6sentant
le milieudiffusant;
cette
hypoth6se
est assezplausible,
car il faut unnombre élevé d’atomes
appartenant
aD7’
pour r6a- liser en h unchamp comparable
a celui que cree un seul atome situe a courte distance de 1’atome h. Ona donc :
Pour calculer le
champ effectif agissant
sur unatome h,
nous admettrons que le moment
dipolaire
des atomes Iperturbateurs
est celuiqu’ils
auraient en l’absence de fluctuations dechamp.
Cettehypothèse,
que nousappellerons approximation 1,
est en apparence tres restrictive mais semble bienjustifi6e
par1’experience :
la loi d’Einstein
modifi6e, qui pr6voit
avec une bonneprecision [11]
l’intensit6 Idiffus6e,
a ete 6tablie enn6gligeant
les fluctuations dechamp effectif;
deplus,
les taux de
depolarisation
observes sont tres faibles.Les
fluctuations,
en orientation et engrandeur
desmoments-
dipolaires,
sont donc trespetites
et nousn6gligeons
ces fluctuations pour les atomes Ilorsque
nous 6crivons
qu’ils perturbent
1’atome h. Si nousintroduisons
l’approximation
1 et notons que le domaineDI
est d’extension faible devant lalongueur d’onde,
nous pouvonsadmettre,
dans le calcul deph,
que le
moment V.’
de 1’atome I(I
=Ah,
I ED h)
estindependant
de saposition
en)’ Dh Puisque
8hl(le
trait
superieur indique
une moyenne sur toutes les orientations ducouple hl)
estnul,
la valeur moyenne duchamp F f
est nulle :On a
donc,
pour la moyenne duchamp
effectif :Eh >
=E§ + Fnf·
Nousappellerons
Gh cettemoyenne : Gh =
Eo
+Fnf.
Or,
lechamp
Gh ne doit pas etre modifi6lorsqu’on remplace
la densite depolarisation
r6elle enDII
par la densite depolarisation moyenne P).
Selon unehypoth6se traditionnelle,
on peut supposerquo ( P )
est
representable
par une ondeplane polaris6e
commele
champ excitateur : p >
= P(0, t ) ejkae,
il en estde meme pour le
champ electrique
moyen :et pour le
champ
effectif moyen :qui
estprecisement
Gh. Donc on peut écrire :ou k =
vko, v
est l’indice de refraction dumilieu;
G est
polarise
comme lechamp electrique
de l’ondeexcitatrice :
Le
champ
effectifpeut
donc s’écrire :La sommation a lieu sur les atomes
l i= h compris
dans le domaine
DI.
Pourplus
derapidity
nousadmettrons
implicitement
par la suite ces conditions restrictives sur le choix de l. Dans la formule(7)
etsuivant
l’approximation 1,
nous pouvonsremplacer fJ.l
par sa valeur calcul6e en
n6gligeant
les fluctuations :L’expression (7)
devient donc :Nous faisons ainsi
jouer
auchamp
effectif moyen etau
champ Ff
le role queBuckingham
etStephen
ontfait jouer respectivement
auchamp electrique
de l’ondeincidente et au
champ
cree par tous les autres atomes.Ceci semble
plus
correct auregard
du th6or6me d’extinction d’Ewald-Oseen[12].
I.2. EXPRESSION GENERALE DU TAUX DE DEPOLARI-
SATION. - Si nous
appelons Ed
lechamp
diffus6 par l’atomeh,
l’intensit6 diffusee en P par le milieu estproportionnelle
a1’expression
suivante :les crochets
indiquent
une moyenne sur toutes lesconfigurations possibles
dumilieu,
soit en introduisant les momentsdipolaires
et les retards dus aux pro-pagations :
Les
indices p,
yrepresentent
lapolarisation
durayonnement excitateur,
C est une constante.Or, d’apr6s
la relation(7),
nous pouvons écrire :Or,
selon leshypotheses
admises sur lapolarisation
de
G,
lescomposantes
de G nulles sont :une combinaison des
equations (10), (12)
et(13)
fournit :
Les
indices h, l, p, q permettent
de traiter le cas d’unm6lange de gaz rares, Slh
=(u. 8hZ v).
La sommationa lieu sur les atomes I
et q appartenant
aDfl et Dr, l =1= h, p 0
q, et en donnant a het p les
N valeurspossibles (N
= nombre d’atomes dumilieu). Etant
donne la
proximite
des atomes I et h et celle desatomes p et q, on peut confondre
k (xl - xq)
etk (xh
-xp) ;
led6phasage
lie auxpropagations qui
appa- rait dans(14)
devient ainsi :ko(yh-y) -k(xh-x)
et ne fait
plus
intervenir l’orientation descouples hl
et
pq.
Or les orientations de cescouples
ne sontcorr6l6es que pour une distance
hp
faible devant lalongueur
d’onde : en moyenne sur toutes les orien- tations de hl etpq, Shl spq
=Shl spq
= 0 dès que ledephasage
est sensiblement different dezero,
il suffitdonc d’annuler ce dernier en
(14), qui
devient :soit pour un gaz pur :
Pour un calcul
rigoureux
dei,
il faudrait utiliser dans le calcul del’expression (10)
la valeur(7)
duchamp
effectif en
calculant lil
par une relation du memetype,
c’est-a-dire se servir d’une m6thode d’iterations successives.En
fait,
selonl’approximation 1,
nous avonsemploy6
la formule
(8)
et nous nous sommes ainsi content6s dupremier
terme non nul. Selon cetteapproximation,
il suffit
d’exprimer
I enremplaçant fLh
parah Gh;
lecalcul de Benoist et
Stockmayer [13]
fournit alors :R = constante des gaz
parfaits;
T =
temperature absolue;
Z, = coefficient de
compressibilité isotherme;
V
= volumeatomique.
On remarque que les N atomes h intervenant en
(16)
sont
equivalents ;
si onprend
un atome aparticulier,
cette formule s’ecrit alors :
Cette
expression
ne faitplus
intervenir lesd6pha-
sages lies aux
propagations
et lessym6tries qui
inter-viennent sont celles
qui
sont relatives a l’orientation duchamp
excitateur : les termes sommes en(18) repr6sentant respectivement : I Ed0153 12 et I Edz 12
sontégaux
et lerayonnement
i doit etre totalementdepolarise.
11 s’ensuit que :Cette
expression générale
est celle alaquelle
aboutitBuckingham (calcul
dep.).
Ces auteurspoussent
le calcul de I a un ordresup6rieur,
cequi,
selon lesremarques
précédentes,
ne nous semble pas int6ressant.Nous allons effectuer le calcul des sommations intervenant dans la formule
(20),
, d’abord dans lecas des basses
densités, puis
dans le casgeneral.
291
I . 3. CALCUL DU RAPPORT
iII AUX
BASSES DENSITfS. -Les
couples a,
I etp, q
s’orientent defaqon ind6pen- dante,
sauf si a, I et p, qd6signent
effectivement le memecouple d’atomes,
soit a= p,
I = q ou a = q, I =p. Puisque Suv
estnul,
deuxcouples
al etpq
dif- f6rentsapportent
une contribution nulle al’équa-
tion
(20)
et, comme Sal =Sla,
cetteéquation
devient :Ce resultat est
numeriquement
le double de celui de la reference[6]
ou les auteurssupposent
que dans1’expression (20)
la contribution duterme p
= a, q = I estpr6pond6rante
et omet ainsi la contribution6gale
du
terme q = a, p
= l. Ce facteur 2 est un facteur d’interferencequi signifie
que aperturbe
I de la memefaçon
que Iperturbe
a. Laparticipation
a i ducouple al repr6sente
alorsquatre
fois lapartie d6polaris6e
durayonnement
de l’atome a(ou
de l’atomel)
et nondeux fois.
Or :
on en déduit :
repr6sente
laprobabilité
de trouver un atome dans levolume dv situe a une distance r d’un atome donne.
Toutes les
grandeurs
intervenant dans la formule(23)
sont connues ou tabulables.
1. 4. CALCUL DU RAPPORT
iII
AUX HAUTES DENSITES.- 1.4.1. Giniralitis. - Aux hautes
densités,
le raison-nement
precedent
n’estplus
satisfaisant pour deux raisons :- Du fait du volume fini des atomes, les atomes I
perturbant
l’atome h tendent a s’ordonner defaçon sym6trique
autour de cedernier;
il s’ensuit une dimi- nution duchamp perturbateur agissant
sur 1’atome a.En
effet,
la valeur moyenne de sal sur toutes les orien- tationspossibles
ducouple
al est nulle : sal = 0.Nous noterons cette
propriété : propriete
1.- De
façon r6ciproque (Sal
=Sla),
un atome acree dans ces voisins
compris
dans le domaineD"
unchamp
dont la somme tend a s’annuler. 11 en est de meme pour le momentdipolaire
total resultant donc pour lechamp
r66mis. Parinterference,
le rayonne- ment i tend a s’annuler(propriete 2).
La valeur de i aux basses densités est donc inferieure a celle
prevue
par la relation(21)
calcul6e dans unetheorie de
couples indépendants;
a une densite po6lev6e de l’ordre de celle du
liquide,
i estpratiquement
nulle. Pour tenir
compte
des effetsprovoqués
parl’organisation
dumilieu,
nous avonsd6velopp6
unmodele assez
sommaire,
maisqui
a le m6rite de permettre de comparer les valeurs de i calculees :- Dans le cas d’une theorie de
couples independants;
- Dans le cas
general.
I . 4 . 2.
Description
du modèleemployé.
- Nousdisposons
les atomes en certaines
positions qui
forment les n0153uds d’unreseau;
a la densite po, toutes lespositions
sont
occupees (milieu
tresordonne) ;
a une densiteinferieure p, la
probabilite d’occupation
d’un noeudest t =
p/po.
Nous supposons que cetteprobabilite d’occupation
nedepend
pas dupeuplement
despositions
voisines(propriete 3).
- Nous traduirons la
propriete
1 en admettantqu’a
la densite po les atomes deDI
cr6ent sur a unchamp
nul(propriete 4); réciproquement,
la sommedes
champs
cr66s par a sur les differents atomes du domaineD2
est nulle a la densite po(propriete 5),
et,
puisque Da
est d’extension faible devant lalongueur d’onde,
lechamp rayonne
par lesdipoles
cr66s par a dansDr
est nul a la densite po(propriete 6).
Les
propri6t6s 4, 5,
6 restent valables si les ato- mesl =1= a
sontidentiques,
maisd’esp6ce chimique
diff6rente de celle de a.
Ce modele n’est pas tres facile a manier et nous
d6finissons une s6rie de modèles
formels,
math6mati-quement equivalents
au modele Mpr6c6demment
d6fini et
qui permettent d’expliciter 1’expression (19).
1.4.3.
Modèle formel équivalent ( fig. 2).
- Le milieureel
represente
par M est form6 d’atomes depolari-
sabilit6 a,
Mo
est un modelemath6matique
de memegéométrie
que M mais dont tous les n0153uds sontoccupes
par des atomes depolarisabilité
oco,Me
estobtenu en superposant
Mo
et M : aux n0153udsoccupes
FIG. 2. - Schema des modeles M,
Mo
etMg.
dans le modele
M,
on trouve des centres depolarisa-
bilit6 (x + oco; aux n0153uds
inoccup6s
des centres depolarisabilité
ao, lapolarisabilité
moyenne d’un centre est donc oco + ta. On suppose interdites les inter- actions a l’int6rieur d’un centre.Mo
etMe
sont desoutils
math6matiques (nous
ne nouspr6occuperons
pas de leurs
significations physiques)
pourlesquels
restent valables toutes les
hypotheses
etapproxima-
tions
pr6c6demment signal6es.
Onpeut
ainsi définirun
champ
effectif moyen G. L’intensit6 i diffus6e parMe
a pourorigine :
1)
Lechamp
quecree,
sur lapartie
due aMo
dela
polarisabilité
d’un centre(oco),
lapartie
due aMo
des moments
dipolaires
des autres centres(aoG).
Suivant la
propriete 4,
cette contribution est nulle.2)
Lechamp
quecree,
sur lapartie
due a M de lapolarisabilité
d’un centre(oc
ou0),
lapartie
due aMo
des moments
dipolaires
des autres centres. Suivant lapropriete 4,
cette contribution est nulle.3)
Lechamp
quecr6e,
sur lapartie
due aMo
despolarisabilités
des centres, lapartie
due a M desmoments
dipolaires
des autres centres(soit
aG ou0).
D’apr6s
lapropriete 6,
cette contribution est nulle.4)
Lechamp
quecree,
sur lapartie
due a M despolarisabilités
des centres, lapartie
due a M desmoments
dipolaires
des autres centres. Seule cettecontribution n’est pas
nulle,
on peut ainsi calculer i diffus6e parMe
a l’aide de1’expression (19)
en netenant
compte
que de lapartie
due a M de lapola-
risabilit6 des centres, la valeur de
ill G )2
est donc lameme pour M et
Me (th6or6me 1),
et nous calculeronscette valeur pour
Afp
pour un choix arbitraire de(Xo
I.4.4. Calcul de
ill.
- Nousparticulariserons Me
en attribuant a un centre une
polarisabilité
moyenne nulle : ao + toc =0,
soit ao = - toc. Un centre aalors la
probabilite :
t d’avoir une
polarisabilité (1 - t)ll;
(1 - t )
d’avoir unepolarisabilité
- ta.(24)
La formule
(15) appliqu6e
aMe,
compte tenu de ladepolarisation
totale de i et de1’6quivalence
desNo
n0153uds dumodele,
devient :x,
7r, cpd6signent
les differents centres, wd6signe
uncentre
particulier, repr6sente
une moyenne sur lesoccupations possibles
des n0153uds et sur l’orientation parrapport
au faisceau incident de 1’ensemble du mod6le.Or,
si 6),X,
7r, cpd6signent
4 casesdistinctes,
les valeurs de
ot"’, lJ..À, lJ..1t,
(x sontind6pendantes (propriete 3)
et nulles en moyenne. La contributioncorrespondante
a i est nulle et seules subsistent les contributions relatives aux termes :donc :
Ainsi,
par le choixparticulier
du modeleMe,
nousnous sommes ramen6s a un calcul de
couples
ind6-pendants.
Il fautrappeler
queMo
etMe
sont desoutils
math6matiques
et que le calcul effectue ainsiest
rigoureux.
La nature des centres to et X et l’orientation du mo-
d6le sont
ind6pendantes
et nous pouvons calculers6pa-
rement les moyennes sur les
polarisabilités
et sur lesorientations d’ensemble. On
peut calculer (CXo a1)2 >
a 1’aide de
(24) :
X:A cola valeur moyenne de
(Sg§)2
est donnee en(22).
Onen deduit :
Selon le théorème
1,
cetteexpression
est valablepour
M,,
et pour M a condition de choisir pour G la valeuradaptee.
Lepeuplement
moyen d’un noeud1 6
de M étant ( 1 fr6 ) = t £ et N = N t, et
de M étant
t, 1 jrs
=t I RIO?,
et N=No
t, etselon la relation
(17) 1’expression
deiII
devient :puisque t
=p/po.
L’expression (23)
valable dans le cas d’un ensemble decouples independants
se trouvecorrig6e
d’un fac-teur
multiplicatif (1- p/po)2 qui
vaut 1 aux bassesdensités et s’annule aux hautes densités conformement a la
propriete
4.Nos calculs ont ete men6s en
supposant
les atomesponctuels;
si on assimile en faitchaque
atome a unpetit
volume dedi6lectrique
asym6trie sph6rique
etsi on exclut les recouvrements entres les differents atomes, le resultat n’est pas modifi6 en
premiere approximation [8] :
Sal derive de11Ral
et la valeurmoyenne de
11Ral
entre deux couronnessph6riques
nese chevauchant pas est
pr6cis6ment
l’inverse des dis-tances des centres de ces deux couronnes. On peut ainsi confondre les atomes avec leurs centres
auxquels
on attribue une
polarisabilité 6gale
a celle de l’atome.Avec la formule
(28),
nousdisposons
d’une expres- siong6n6rale
durapport iII
que nous allonspouvoir
confronter aux r6sultats de nos mesures. Nous allons imm6diatement exposer les mesures du
rapport ifl, puis
confronter ces r6sultats auxprevisions th6oriques pr6c6dentes
ainsiqu’a
celles deBuckingham
etStephen [6]
et a celles de Theimer et Paul[7].
II. Rdsultats
expdrimentaux.
- Les mesures d6crites ici sont’leprolongement
de celles que nous avionsdeja
effectuées
[11].
Nous avons determine les variations durapport ZII
dans un domaineplus
6tendu(de
16 a 630
Amagat).
Laprecision
a ete considerable-293
FIG. 3. -
Appareillage.
ment am6lior6e : l’incertitude sur
iII
est de l’ordrede 2
%
vers 200Amagat. L’appareillage
utilise estschématiquement represente
sur lafigure
3 : un laserHe-Ne de
puissance
25 mW fournit la lumi6re exci- tatrice(Xo
= 6 328A)
tres bienpolaris6e (taux
dedepolarisation
inferieur a 2 X10-4).
A l’aide d’une lamedemi-onde,
onpeut
faire tourner leplan
depolarisation
du faisceauincident,
l’observation se fait a 90° de la directionincidente;
on mesure l’intensit6 minimale i et maximale I diffus6e. Les mesures ontete faites a la
temperature
de 20 °C.L’argon
dequalite
U utiliseprovient
d’une bouteille commerciale.Le gaz, filtre et
d6poussi6r6,
estenvoy6
souspression
connue dans une cuve dont les
parois
sont recouvertesd’une chemise en
alliage
d’aluminium AU 4G noirci.Le niveau des
signaux parasites,
observeslorsque
lacuve est
vide,
est tres faible : l’intensit6 de ceux-ci n’atteint pas, sauf aux tres bassesdensités,
2%
decelle des
signaux
a mesurer(i
ouI ) .
Nous avonsretranche a i et I ces intensités
parasites.
Les mesuresde
iII
sontcorrig6es
de ladepolarisation
oc due a labirefringence
des fenetres de la cuve sous 1’effet de lapression :
nous mesurons a a la sortie de la cuveaprès
travers6e de la fenetre d’entree et de celle de sortie aussi
identiques
entre elles quepossible
etcorrigeons ifl
de
(x/2, depolarisation
attribuée a la seule fenetre d’entrée. Enfait,
ce taux dedepolarisation
peut etrecompris
entre 0 et oc et nous avons inclusoc/2
dans ledomaine d’incertitude
(nous plaqant
ainsi dans le casle
plus defavorable) ;
cette incertitude estd’ailleurs,
aux hautes
densites, sup6rieure
aux erreurs propres demesure de
iII (de 0,06
a0,12
X10-3).
Laprecision
sur les determinations des
pressions
et des densités 6tant bienmeilleure,
lesrectangles
d’incertitude ser6duisent a des segments que nous avons
indiques
deplace
enplace.
Les variations durapport ifI ont
6t6reportees
en fonction de la densited’argon,
aux bassesdensités
( fig. 4)
et dans toute la gamme de densite( fig. 5).
Le rapportiII
ne s’annule pas avec la densite du milieu diffusant :extrapol6
a densitenulle,
ilvaut :
(ili)o
=1,63
X 10-3. Nousvoyons a
cela deuxexplications
d’ordreexperimental :
1)
Lesdiaphragmes
limitant le faisceau diffuse d6li- mitent un faisceau d’ouvertureangulaire Q
faible mais finie. Undipole
oscillant suivant 1’axe Oxpeut,
de cefait,
6mettre dans cetangle
solide Q et avoir unecontribution non nulle a i. Pour une valeur
theorique
de i
6gale
a0,
la valeureXpérimentale
deiII
estalors
[5] :
Yi, cp2 sont les diam6tres des
diaphragmes
limitantl’ouverture du faisceau
diffusé, d
la distance de cesdiaphragmes.
Ce calcul deao
suppose que lepremier diaphragme
est uniformément éclairé. Pour une valeurtheorique
deiII 6gale
a x, la valeur mesur6e deiII
devient :
Avec les
diaphragmes employés, 80
vautnum6rique-
ment
1,34
X10-3, x
est donc inferieur aux erreurs2
de mesure et on
peut negliger
les variations duterme
ao - 2 x lorsque x
varie. Nousappellerons
cette correction : correction d’ouverture finie du faisceau.
2)
La lumi6re diffus6e par1’argon
dans des direc- tions differentes de celles s6lectionn6es par les dia-phragmes peut
n6anmoins etrerecueillie,
par suite de reflexionsparasites.
Cette lumièreparasite
nepeut perturber
sensiblement que la mesure dei,
et son inten-site est
pratiquement proportionnelle
aI;
eneffet,
l’intensit6 totale diffus6e varie sensiblement
(ill
est tresfaible)
comme I. La correction a effectuer pour 6li- miner cet effet dans la determination durapport
est doncpratiquement
constante. Nous attribuons a ceteffet la contribution
supplémentaire (ili)o
-ao)
soit :Ces corrections sont
pratiquement
constantes et pour avoir la valeurcorrig6e
durapport iII,
il suffitde
retrancher,
aux valeursexpérimentales
de ce rap- port, la valeur mesur6e a densite nulle du milieu diffusant((iII)o
==1,63
X10-3).
Ce sont les valeursexpérimentales
deiII
noncorrig6es, qui
ont eteport6es
sur les
figures
4 et 5.La
figure
5reproduisant les
variations durapport ill lorsque
croit la densitepr6sente
trois domaines :- Dans le
premier,
I et I varientrapidement
avecla
densite,
le gaz estproche
de 1’etatparfait,
ipeut approximativement
etre calcule apartir
d’une inter-action de
couples independants.
Lapente
moyenne de la courbe est :(1,50 ± 0,12)
X 10-5 Am-’.- Dans le
second, qui
etait le domaine ou nousavions
precedemment travaillé,
la croissance de 1 devientfaible,
I passe par un maximum : les fluc-FIG. 4. -
ill
en fonction de p aux basses densités.FIG. 5. -
i,ll
en fonction de p aux hautes densites.tuations de densite deviennent tres inferieures a celles d’un gaz
parfait.
La courbepr6sente
unpoint d’inflexion,
lapente
moyenne est de l’ordre de 6 X 10-6 Am-I.-
Enfin,
a hautedensite,
le milieus’organise
deplus
enplus,
serapprochant
de 1’6tatliquide :
i eststationnaire et la croissance de
iII
vient de la dimi- nutionrapide
de I.III.
Comparaison
avec diversesprdvisions
thdo-riques.
- Nous avonscompare
ces r6sultats auxprevisions th6oriques
deBuckingham [6]
et deTheimer
[7]
et auxnotres,
tellesqu’elles
ont 6t6expos6es précédemment.
Lesprevisions
de Theimersont 6tablies dans le cas d’un gaz
quasi parfait,
ellesfournissent pour
ill
une relation dutype ill - - Ap B + C P Cp
qui, pratiquement (Cp B),
se reduit a une relationlin6aire :
D est estime a 4 X 10-5 Am-1.
D’autre part, selon
Buckingham :
cette
expression
se reduitpratiquement
a :La
polarisabilité
de l’atomed’argon
(x estsupposée
constante, et vaut dans le
syst6me
d’unit6 C.G.S. nonrationalis6e
(4?rso
=1)
utilise pourexprimer (30) :
oc =
1,63
X 10-24 cm3. Laquantité ( 1/r6 > repre-
sente, pour un atome a entour6 d’atome
l,
la moyenne :ou
g(r)
est la fonction de distribution radiale. Lesautres
symboles, d6jh utilises,
ont leurssignifications
habituelles.
Dans le meme
syst6me d’unité,
nous avonstrouvé,
d’une
part,
aux basses densités(23) :
(formule identique
a celle deBuckingham
etStephen
au facteur 2
pres) .
D’autre
part,
aux hautes densités :p = densite
d’argon,
Po = densite
d’argon
pourlaquelle
1’environnement dechaque
atome est tellementsym6trique
que iest
pratiquement
nul.Pour determiner