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Étude théorique et expérimentale de l'ionisation simple et double de molécules par impact d'électrons

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: tel-01752029

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Submitted on 29 Mar 2018

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et double de molécules par impact d’électrons

Rayan El Mir

To cite this version:

Rayan El Mir. Étude théorique et expérimentale de l’ionisation simple et double de molécules

par impact d’électrons. Autre [cond-mat.other]. Université de Lorraine, 2015. Français. �NNT :

2015LORR0157�. �tel-01752029�

(2)

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(3)

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN SCIENCES Sp´ ecialit´ e : PHYSIQUE

Etude th´ eorique et exp´ erimentale de l’ionisation simple et double de mol´ ecules par impact d’´ electrons.

Pr´ esent´ ee par

Rayan EL MIR

Soutenue le 12 novembre 2015 devant la commission d’examen compos´ ee de : Dr. Francis PENENT Universit´ e Pierre et Marie Curie, France Rapporteur

Prof. Marie Abboud Universit´ e Saint Joseph, Liban Rapporteur

Prof. Boghos Joulakian Universit´ e de Lorraine, France Examinateur Prof. Salim Houamer Universit´ e de Setif, Alg´ erie Examinateur Prof. Adnan Naja Universit´ e Libanaise, Liban Encadrant de th` ese Prof. Fawaz El Omar Universit´ e Libanaise, Liban Co-directeur de th` ese Prof. Claude Dal Cappello Universit´ e de Lorraine, France Directeur de th` ese

Membres invit´ es : Prof. Mevlut Dogan

Universit´ e Afyon Kocatepe, Turquie.

Dr. Elena Magdalena Staicu-Casagrande

Universit´ e Paris-Sud XI, France.

(4)

Je d´ edie ce travail :

A la lumi` ` ere de mes jours, la source de mes efforts... A ma m` ere A¨ıda...

Son amour dont elle ne cesse de me combler et sa pr´ esence dans mes moments les plus difficiles sont les causes de ma r´ eussite.

A celui qui m’a donn´ ` e le goˆ ut du savoir et de la d´ ecouverte ainsi que la volont´ e n´ ecessaire pour pers´ ev´ erer, ` a mon p` ere Ghassan.

A mon cher mari Mohamad qui m’a encourag´ ` ee, motiv´ ee, et surtout soutenue tout au long de ce projet. Que Dieu prot` ege notre petit Jawad

qui a ´ eclairci notre vie.

A mes ch` ` eres soeurs Sarah, Meryam ; et ` a mon cher fr` ere Hicham pour leurs encouragements et support continus. Je vous souhaite tout le

bonheur dans la vie.

(5)

Le travail th´ eorique de cette th` ese a ´ et´ e r´ ealis´ e au sein de la plateforme de l’Ecole Doctorale des Sciences et Technologies (EDST) de l’Universit´ e Libanaise (Liban) en collaboration avec le Laboratoire Structure et R´ eactivit´ e des Syst` emes Mol´ eculaires Complexes (SRSMC) de l’Universit´ e de Lorraine (France). Le travail exp´ erimental s’est d´ eroul´ e au sein de l’Institut des Sciences Mol´ eculaires d’Orsay (ISMO) de l’Universit´ e Paris-Sud XI (France).

Je souhaite remercier en premier lieu mon directeur de th` ese, le Professeur Claude DAL CAPPELLO de l’Universit´ e de Lorraine. Je vous remercie pour la confiance que vous m’avez accord´ ee en acceptant de diriger mes travaux de th` ese. Votre rigueur scientifique, votre profonde exp´ erience ainsi que vos conseils m’ont beaucoup appris. Ils resteront des moteurs de mon travail de recherche.

J’exprime toute ma reconnaissance et mon profond respect ` a mon codirecteur de th` ese, le Professeur Fawaz EL OMAR, Doyen de l’Ecole Doctorale des Sciences et Techno- logies. Je vous remercie pour votre soutien et pour la confiance que vous m’avez t´ emoign´ es.

J’adresse tous mes remerciements au Professeur Adnan NAJA de l’Universit´ e Li- banaise. Merci pour ton soutien pr´ ecieux durant mes ann´ ees de th` ese ainsi que pour la libert´ e n´ ecessaire ` a l’accomplissement de mes travaux que tu m’as accord´ e, tout en gardant un oeil critique et avis´ e.

Je tiens ` a exprimer mes remerciements au Docteur Elena Magdalena STAICU- CASAGRANDE (Magda), Maˆıtre de Conf´ erences ` a l’Universit´ e Paris-Sud XI pour m’avoir accueillie au sein de son laboratoire et me donner ainsi la chance d’effectuer un travail exp´ erimental au cours de ma th` ese. Je te remercie ´ egalement pour m’avoir fait partager ton exp´ erience et tes comp´ etences.

Je t´ emoigne mes remerciements aux membres du jury de m’avoir fait l’honneur de leur pr´ esence : le Docteur Francis PENENT de l’Universit´ e Pierre et Marie Curie-France et le Professeur Marie ABBOUD de l’Universit´ e Saint Joseph-Liban. Je les remercie pour avoir accept´ e d’ˆ etre rapporteurs du jury de ce m´ emoire et d’avoir consacr´ e une partie de leur temps et de leurs efforts pour ’rapporter’ sur mon travail.

J’adresse ´ egalement mes remerciements au Professeur Mevlut DOGAN de l’Universit´ e Afyon Kocatepe-Turquie, le Professeur Boghos JOULAKIAN de l’Universit´ e de Lorraine-France et le Professeur Salim HOUAMER de l’Universit´ e de Setif-Alg´ erie pour avoir accept´ e de faire partie du jury en tant qu’examinateurs.

Merci beaucoup

(6)

Une ´ etude th´ eorique et exp´ erimentale sur la simple et double ionisation de petites mol´ ecules par impact ´ electronique a ´ et´ e effectu´ ee dans le pr´ esent travail.

Des exp´ eriences de simple ionisation des trois orbitales de valence de l’ammoniac pour une ´ energie incidente de l’ordre de 600 eV ont ´ et´ e r´ ealis´ ees ` a Orsay (ISMO). Ces exp´ eriences, not´ ees (e,2e), consistent ` a d´ etecter les ´ electrons diffus´ e et ´ eject´ e en co¨ınci- dence. Nous avons compar´ e les exp´ eriences correspondantes ` a des th´ eories perturbatives telles que la premi` ere approximation de Born : 1CW (One Coulomb Wave) et 1DW (One Distorted Wave). Ainsi que le mod` ele BBK (pour l’acronyme Brauner, Briggs and Klar).

Nos r´ esultats ont montr´ e un accord raisonnable entre l’exp´ erience et la th´ eorie en ce qui concerne la distribution du lobe binaire. Par contre, le lobe de recul est largement sous-estim´ e. L’application du mod` ele BBK incluant la prise en compte des d´ ephasages ` a courte port´ ee est une int´ eressante perspective pour la description de l’ionisation simple de la mol´ ecule d’ammoniac.

De mˆ eme, nous avons ´ etudi´ e les processus d’ionisation du m´ ethane par impact d’´ electrons.

Pour la simple ionisation du m´ ethane, nous avons fourni des approches th´ eoriques pour d´ ecrire la distribution angulaire des sections efficaces doublement et triplement diff´ erentielle.

Nos r´ esultats ont ´ et´ e compar´ es aux exp´ eriences r´ ealis´ ees ` a Afyon en Turquie. Pour la double ionisation du m´ ethane, nous avons r´ ealis´ e des exp´ eriences (e,3-1e) (dans laquelle l’´ electron diffus´ e et un des ´ eject´ es sont d´ etect´ es en co¨ıncidence) pour la couche externe 1t

2

` a Orsay (ISMO). La th´ eorie que nous avons appliqu´ ee est du premier ordre et ne peut pas d´ ecrire compl` etement les deux lobes. Par cons´ equent, le d´ eveloppement d’un mod` ele dans le cadre de la deuxi` eme approximation de Born s’av` ere n´ ecessaire.

Mots Cl´ es :

Mol´ ecules. Simple ionisation. Double ionisation. Section efficace diff´ erentielle.

(7)

A theoretical and experimental study on simple and double ionization of small mole- cules by electron impact is reported in the present work.

Experiments of simple ionization of the three valence orbitals of ammonia with an incident energy of about 600 eV were performed in Orsay (ISMO). These experiments, named (e,2e), consist in the detection of the scattered and ejected electrons in coinci- dence. We compared the correspondent experiments to perturbative theories such as first Born approximation : 1CW (One Coulomb Wave) and 1DW (One Distorted Wave). In addition to the BBK model (for the acronym Brauner, Briggs and Klar). Our results show a reasonable agreement between the experiment and the theory concerning the dis- tribution of the binary lobe. On the contrary, the recoil lobe was largely under-estimated.

The application of the BBK model by taking into account the short range phases will be an interesting perspective for the description of simple ionization of ammonia molecule.

In addition, we studied the ionization process of methane by electron impact. For the simple ionization of methane, we developed theoretical approaches in order to describe the angular distribution of double and triple differential cross sections. Our results were compared to experimental data performed in Afyon in Turkey. For the double ionization of methane, we performed experiments for the external shell 1t2 in Orsay (ISMO) by using the (e,3-1e), during which the scattered and one of the two ejected electrons are detected in coincidence. The theory which we applied is of first order and it could not describe completely the two lobes. Consequently, the development of a second order mo- del sounds necessary.

Key words :

Molecules. Simple ionization. Doube ionization. Differential cross section.

(8)

Introduction g´ en´ erale 8

Chapitre I 12

I El´ ements th´ eoriques 13

I.1 Introduction . . . . 14

I.2 Th´ eorie de la diffusion . . . . 15

I.2.1. Notion de la section efficace: totale et diff´ erentielle . . . . 15

I.2.2. Forme asympotique des ´ etats stationnaires de diffusion . . . . 15

I.2.3. Equation int´ egrale de la diffusion . . . . 18

I.2.4. Equation de Lippmann-Schwinger . . . . 20

I.2.5. Expression de la section efficace diff´ erentielle . . . . 21

I.2.6. D´ eveloppement de Born . . . . 23

I.3 Ionisation par impact ´ electronique . . . . 24

I.3.1. Notion de corr´ elation ´ electronique . . . . 24

I.3.2. Th´ eorie de la simple ionisation . . . . 25

a. Section Efficace Triplement Diff´ erentielle . . . . 27

b. Section Efficace Doublement Diff´ erentielle . . . . 27

c. Section Efficace Simplement Diff´ erentielle . . . . 27

d. Cin´ ematique de la simple ionisation . . . . 28

I.3.3. Th´ eorie de la double ionisation . . . . 29

a. Section Efficace Quintuplement Diff´ erentielle . . . . 30

b. Section Efficace Quadruplement Diff´ erentielle . . . . 30

I.3.4. M´ ecanismes de double ionisation . . . . 31

a. Shake Off (SO) . . . . 32

b. Two-Step 1 (TS1) . . . . 33

c. Two-Step 2 (TS2) . . . . 33

Bibliographie . . . . 36

Chapitre II 36 II Dispositif Exp´ erimental 37 II.1 Description g´ en´ erale . . . . 38

II.1.1. Jet de gaz . . . . 38

II.1.2. Canon . . . . 39

II.2 Analyseurs . . . . 40

II.2.1. Double analyseur toro¨ıdal . . . . 40

(9)

II.3.1. Galettes ` a Micro-Canaux . . . . 45

II.3.2. Anode r´ esistive . . . . 46

II.4 Mesures en co¨ıncidence . . . . 47

II.4.1. Principe de mesures en co¨ıncidence . . . . 48

II.4.2. Co¨ıncidence (e,2e) . . . . 48

II.4.3. Co¨ıncidence (e,3-1 e) . . . . 51

Bibliographie . . . . 52

Chapitre III 53 III Simple ionisation de l’ammoniac par impact d’´ electrons 53 III.1 Description th´ eorique du processus d’ionisation . . . . 55

III.1.1. Fonction d’onde propos´ ee par Moccia . . . . 55

III.1.2. Description de l’´ etat initial du syst` eme . . . . 56

III.1.3. Description de l’´ etat final . . . . 59

A. Mod` ele 1CW (One Coulomb Wave Model) . . . . 59

B. Mod` ele 1DW (One Distorted Wave Model) . . . . 60

C. Mod` ele BBK (Brauner, Briggs and Klar Model) . . . . 62

III.2 R´ esultats th´ eoriques et exp´ erimentaux de la simple ionisation de NH

3

. . 65

III.2.1. Conditions exp´ erimentales . . . . 65

III.2.2. Discussion . . . . 65

III.3 Conclusion . . . . 68

Bibliographie . . . . 69

Chapitre IV 69 IV Simple et double ionisation du m´ ethane par impact d’´ electrons 70 Partie I: Simple ionisation du m´ ethane . . . . 71

IV.1 Description th´ eorique utilis´ ee pour d´ ecrire la simple ionisation du m´ ethane 73 IV.1.1. Description de l’´ etat initial . . . . 73

IV.1.2. Description de l’´ etat final . . . . 73

A. Mod` ele 1CW Gamow . . . . 73

B. Mod` ele 1CW Ward-Macek . . . . 75

C. Mod` ele DS3C: charges effectives dans le mod` ele BBK . . . . . 75

IV.2 Sections efficaces triplement diff´ erentielles de CH

4

. . . . 75

IV.2.1. Conditions exp´ erimentales . . . . 75

IV.2.2. Discussion . . . . 76

IV.3 Sections efficaces doublement diff´ erentielles pour l’ionisation du m´ ethane 78 IV.3.1. Conditions exp´ erimentales . . . . 78

IV.3.2. Discussion . . . . 78

IV.4 Conclusion pour l’´ etude de la simple ionisation du m´ ethane . . . . 85

Partie II: Double ionisation du m´ ethane . . . . 85

IV.5 Description th´ eorique de la double ionisation du m´ ethane . . . . 86

IV.5.1. Description de l’´ etat initial . . . . 87

(10)

IV.5.4. Mod` ele ”Two Coulomb Waves-Ward Macek factor”

(Mod` ele 2CWWM) . . . . 91

IV.6 R´ esultats th´ eoriques et exp´ erimentaux de la double ionisation du m´ ethane 91 IV.6.1. Conditions exp´ erimentales . . . . 91

IV.6.2. Discussion . . . . 92

IV.7 Conclusion . . . . 95

Bibliographie . . . . 97

Conclusion g´ en´ erale 97

Annexe A Calcul des potentiels d’un simple analyseur toro¨ıdal 100

Annexe B Int´ egrales n´ ecessaires pour le calcul du potentiel moyen 103

(11)

L’interaction des particules charg´ ees avec des cibles atomiques ou mol´ eculaires en- traˆıne l’apparition de plusieurs processus. Parmi ceux-ci, nous nous int´ eressons ` a l’´ etude de l’ionisation simple et double. D’un point de vue fondamental, l’ionisation constitue un excellent outil pour la compr´ ehension de la structure de la mati` ere et de la dynamique de la collision. Elle pr´ esente ´ egalement un int´ erˆ et tant fondamental que pratique pour la compr´ ehension de nombreux ph´ enom` enes naturels dans divers domaines non seulement en physique mais aussi dans les sciences de la vie. De nombreuses ´ etudes de l’ionisation ont ´ et´ e effectu´ ees th´ eoriquement et exp´ erimentalement pour des cibles atomiques mais restent rares pour des cibles mol´ eculaires. En fait, en raison de la nature complexe des mol´ ecules, diverses difficult´ es existent ` a la fois au niveau de l’exp´ erience et de la th´ eorie.

Les d´ efis que rencontrent les mod` eles th´ eoriques pour d´ ecrire l’ionisation des cibles mol´ eculaires sont consid´ erables. En effet, la collision avec des ´ electrons donne lieu ` a de nombreuses difficult´ es qui doivent ˆ etre soigneusement examin´ ees. Une des premi` eres dif- ficult´ es provient de la pr´ esence de noyaux distribu´ es dans toute la mol´ ecule, ce qui com- plique l’application des mod` eles appliqu´ es habituellement aux atomes. De plus, les cibles mol´ eculaires sont al´ eatoirement orient´ ees dans presque toutes les ´ etudes exp´ erimentales, ce qui pr´ esente une autre complication pour la th´ eorie. Il faut aussi prendre en compte les degr´ es de libert´ e internes (rotationnels et vibratoires).

Malgr´ e toutes ces difficult´ es, un int´ erˆ et croissant pour l’´ etude des cibles mol´ eculaires est apparu pendant ces derni` eres ann´ ees. Certains efforts ont ´ et´ e consacr´ es ` a l’´ etude des processus (e,2e) de petites mol´ ecules diatomiques telles que H

2

[1,2], O

2

[3], N

2

[1,4-6], puis ` a des cibles mol´ eculaires plus complexes telles que N

2

O [7], H

2

O [8,9], CO

2

[10], CH

4

[11-13] et NH

3

[13,14], puis ` a des cibles mol´ eculaires d’int´ erˆ et biologique telles que la thymine [15]. En plus, quelques mesures de double ionisation (e,3e) ont ´ et´ e r´ ealis´ ees sur l’h´ elium [16,17], le n´ eon [18], l’argon [19, 20] et le krypton [21]. Jusqu’` a pr´ esent, seulement une seule (e,3e) a ´ et´ e report´ ee sur une cible mol´ eculaire N

2

[22] par le groupe d’Orsay. Une exp´ erience (e,3e) est techniquement difficile ` a r´ ealiser. Il est int´ eressant de consid´ erer une m´ ethode de co¨ıncidence interm´ ediaire dite (e,3-1e), durant laquelle nous pouvons distinguer deux possiblit´ es : la d´ etection de l’´ electron diffus´ e et d’un ´ electron

´

eject´ e en co¨ıncidence, ou bien les deux ´ electrons ´ eject´ es sont d´ etect´ es en co¨ıncidence. Le

groupe d’Orsay a r´ ealis´ e la premi` ere (e,3-1e) sur l’argon [19,23], l’h´ elium [24], sur l’hy-

(12)

Cette th` ese pr´ esente deux axes : le premier est un axe exp´ erimental qui consiste en une s´ erie de mesures de sections efficaces de simple ionisation sur les cibles mol´ eculaires NH

3

et CH

4

, et une mesure de sections efficaces de la double ionisation de CH

4

. Les sec- tions efficaces multiplement diff´ erentielles sont mesur´ ees dans une g´ eom´ etrie coplanaire asym´ etrique, grˆ ace au dispositif exp´ erimental d’Orsay (o` u une partie de cette th` ese s’est d´ eroul´ ee). Ce dernier est caract´ eris´ e par une grande efficacit´ e due ` a ses propri´ et´ es d’ima- gerie et de collection multi-angles. Le syst` eme est bas´ e sur trois analyseurs toro¨ıdaux

´

equip´ es de d´ etecteurs ` a galettes sensibles en position. D’autres mesures ont ´ et´ e fournies par le laboratoire eCOL localis´ e ` a Afyon en Turquie. Le second axe est th´ eorique et avait pour but de concevoir et d’appliquer un mod` ele donnant de bons r´ esultats dans le cas de la simple ionisation de l’atome d’hydrog` ene ` a toute cible atomique et mol´ eculaire. Ce mod` ele, connu sous le nom de 3C pour trois ondes coulombiennes , devait ˆ etre modifi´ e en incluant des ondes distordues ` a la place des ondes coulombiennes afin de mieux tenir compte des interactions ´ electron incident-cible, ´ electron diffus´ e-cible ionis´ ee et ´ electron

´

eject´ e-cible ionis´ ee.

La pr´ esentation de ce m´ emoire s’articule de la fa¸con suivante :

Dans le chapitre 1 sont d´ evelopp´ es quelques aspects de la th´ eorie des collisions ainsi que l’ionisation par impact d’´ electrons.

Le dispositif exp´ erimental et la m´ ethode de mesure en co¨ıncidence sont d´ ecrits dans le chapitre 2.

Dans le chapitre 3, les r´ esultats obtenus pour la simple ionisation des trois orbitales externes de la cible mol´ eculaire NH

3

sont pr´ esent´ es et discut´ es. Une description succincte des diff´ erents mod` eles th´ eoriques utilis´ es pour la comparaison avec les mesures est donn´ ee.

Au chapitre 4, nous avons ´ etudi´ e les processus d’ionisation du m´ ethane : d’une part, la simple ionisation (e,2e) de sa couche externe 1t

2

en essayant de fournir des approches th´ eoriques pour pouvoir d´ ecrire les donn´ ees exp´ erimentales dans des cin´ ematiques parti- culi` eres. Puis la double ionisation (e,3-1e) de sa couche externe 1t

2

est ´ egalement ´ etudi´ ee.

Les diff´ erents m´ ecanismes de double ionisation sont aussi abord´ es.

(13)

8, 1330

2. Cherid M, Lahmam-Bennani A, Duguet A, Zurales R R, Lucchese R W, Dal Cappello M C and Dal Cappello C 1989 J. Phys. B : At. Mol. Opt. Phys. 22, 3483

3. Yang J and Doering J P 2001 Phys. Rev. A 63, 032717

4. Avaldi L, Camilloni R, Fainelli E and Stefani G 1992 J. Phys. B : At. Mol. Opt. Phys.

25, 3551

5. Doering J P and Yang J 1996 Phys. Rev. A 54, 3977

6. Rioual S, Nguyen V and Pochat A 1996 Phys. Rev. A 54, 4968

7. Cavanagh S J and Lohmann B 1999 J. Phys. B : At. Mol. Opt. Phys. 32, L261

8. Champion C, Dal Cappello C, Houamer S and Mansouri A 2006 Phys. Rev. A 73, 012717 9. Milne-Brownlie D S, Cavanagh S J, Lohmann B, Champion C, Hervieux P A and Hans-

sen J 2004 Phys. Rev. A 69, 032701

10. Hussey M J and Murray A J 2005 J. Phys. B : At. Mol. Opt. Phys. 38, 2965

11. Lahmam-Bennani A, Naja A, Staicu Casagrande E M, Okumus N, Dal Cappello C, Charpentier I, and Houamer S 2009 J. Phys. B : At. Mol. Opt. Phys. 42, 165201 12. T´ oth I and Nagy L 2010 J. Phys. B : At. Mol. Opt. Phys. 43, 135204

13. T´ oth I, Campeanu R I and Nagy L 2015 Eur. Phys. J. D. 69 2

14. Nixon K L, Murray A J, Chaluvadi H, Ning C, Colgan J and Madison D H 2013 J.

Chem. Phys. 138, 174304

15. Bellm S M, Colyer C J, Lohmann B, and Champion C 2012 Phys. Rev. A 85, 022710 16. Taouil I, Lahmam-Bennani A, Duguet A, Lecas M, and Avaldi L 1998 Phys. Rev. Lett.

81, 4600

17. Lahmam-Bennani A, Taouil I, Duguet A, Lecas M, Avaldi L, and Berakdar J 1999 Phys.

Rev.A 59, 3548

18. Schr¨ oter C, El Marji B, Lahmam-Bennani A, Duguet A, Lecas M, and Spielberger L 1998 J. Phys. B : At. Mol. Opt. Phys. 31, 131

19. Lahmam-Bennani A, Ehrhardt H, Dupr´ e C, and Duguet A 1989 Phys. Rev. Lett. 63, 1582

20. El Marji B, Schr¨ oter C, Duguet A, Lahmam-Bennani A, Lecas M, and Spielberger L 1997 J. Phys. B : At. Mol. Opt. Phys. 30, 3677

21. Lahmam-Bennani A, Duguet A, Grisogono A M, and Lecas M 1992 J. Phys. B : At.

Mol. Opt. Phys. 25, 2873

22. Li C, Staicu-Casagrande E M, Lahmam-Bennani A, and Naja A 2012 J. Phys. B : At.

Mol. Opt. Phys. 45, 135201

23. El Marji B, Lahmam-Bennani A, Duguet A and Reddish T J 1996 J. Phys. B : At. Mol.

Opt. Phys. 29, L157

24. El Marji B, Duguet A, Lahmam-Bennani A, Lecas M, and Wellenstein H F 1995 J. Phys.

B : At. Mol. Opt. Phys. 28, L733

25. Lahmam-Bennani A, Duguet A, and Roussin S 2002 J. Phys. B : At. Mol. Opt. Phys.

35, L59 .

(14)

27. Staicu-Casagrande E M, Li C, Lahmam-Bennani A, Dal Cappello C, Schulz M, and Ciappina M 2011 J. Phys. B : At. Mol. Opt. Phys. 44, 055201

28. Li C, Lahmam-Bennani A, Staicu-Casagrande E M, and Dal Cappello C 2011 J. Phys.

B : At. Mol. Opt. Phys. 44, 115201

29. Staicu Casagrande E M, Li C, Lahmam-Bennani A and Dal Cappello C 2014 J. Phys.

B : At. Mol. Opt. Phys. 47, 15203

(15)

Chapitre I

El´ements th´eoriques

Sommaire

I.1 Introduction . . . . 14

I.2 Th´ eorie de la diffusion . . . . 15

I.2.1. Notion de la section efficace: totale et diff´ erentielle . . . . 15

I.2.2. Forme asympotique des ´ etats stationnaires de diffusion . . . . 15

I.2.3. Equation int´ egrale de la diffusion . . . . 18

I.2.4. Equation de Lippmann-Schwinger . . . . 20

I.2.5. Expression de la section efficace diff´ erentielle . . . . 21

I.2.6. D´ eveloppement de Born . . . . 23

I.3 Ionisation par impact ´ electronique . . . . 24

I.3.1. Notion de corr´ elation ´ electronique . . . . 24

I.3.2. Th´ eorie de la simple ionisation . . . . 25

a. Section Efficace Triplement Diff´ erentielle . . . . 27

b. Section Efficace Doublement Diff´ erentielle . . . . 27

c. Section Efficace Simplement Diff´ erentielle . . . . 27

d. Cin´ ematique de la simple ionisation . . . . 28

I.3.3. Th´ eorie de la double ionisation . . . . 29

a. Section Efficace Quintuplement Diff´ erentielle . . . . 30

b. Section Efficace Quadruplement Diff´ erentielle . . . . 30

I.3.4. M´ ecanismes de double ionisation . . . . 31

a. Shake Off (SO) . . . . 32

b. Two-Step 1 (TS1) . . . . 33

c. Two-Step 2 (TS2) . . . . 33

Bibliographie . . . . 36

(16)

I.1 Introduction

La d´ ecouverte du monde quantique s’est faite en ´ etudiant divers ph´ enom` enes physiques et en particulier des processus de collision. En effet, la compr´ ehension des processus de collision en physique atomique est d’une importance fondamentale pour une description compl` ete de notre univers physique.

Lors d’une collision ´ electronique, un faisceau de particules A (bien collimat´ e et mono

´

energ´ etique) est dirig´ e vers une cible. Le faisceau incident ne doit pas ˆ etre tr` es in- tense pour que l’interaction entre les particules incidentes soit n´ egligable, ni tr` es faible pour qu’on puisse observer un nombre d’´ ev` enements consid´ erable durant l’exp´ erience. La cible contient un grand nombre de diffuseurs B. La distance entre eux est g´ en´ eralement tr` es grande par rapport ` a la longueur d’onde de De Broglie de particules incidentes (λ =

hp

=

h

2.m.E

). Notons que dans ce cas, nous pouvons n´ egliger les effets de coh´ erence entre les ondes diffus´ ees par chaque centre de diffusion. En plus, si la cible est suffisam- ment mince, les diffusions multiples caus´ ees par plusieurs diffuseurs peuvent ˆ etre n´ eglig´ ees.

Nous pouvons consid´ erer chaque diffuseur B comme agissant seul. Ainsi, l’´ etude peut ˆ etre simplifi´ ee et consid´ er´ ee comme celle d’une collision typique entre une particule A du fais- ceau incident et un diffuseur B de la cible. Apr` es la collision, la plupart des particules r´ esultant de ce processus seront d´ etect´ ees ` a l’aide des d´ etecteurs localis´ es ` a une distance macroscopique de la cible.

Plusieurs processus peuvent se produire lors de la collision : 1. Diffusion ´ elastique :

Les deux particules A et B sont tout simplement diffus´ ees sans aucun changement de leur structure interne.

A + B → A + B (I.1.1)

2. Diffusion in´ elastique :

Les deux particules A et/ou B subissent un changement de leur ´ etat quantique interne durant le processus de la collision. Notons A’ et B’ ces nouveaux ´ etats.

Nous pouvons alors avoir :

A + B → A

0

+ B

A + B → A + B

0

(I.1.2)

A + B → A

0

+ B

0

3. R´ eaction :

Le syst` eme composite (A+B) donne naissance ` a deux nouvelles particules diff´ erentes de A et B, ou bien n>2 particules :

A + B → C + D (I.1.3)

A + B → C

1

+ C

2

+ + C

n

(I.1.4)

(17)

I.2 Th´ eorie de la diffusion

La th´ eorie de la diffusion (ou th´ eorie des collisions) consiste ` a ´ etudier la collision entre deux ou plusieurs particules. L’importance des exp´ eriences de diffusion de particules pour l’´ etude de la mati` ere est universellement connue : c’est en faisant interagir un grand nombre de particules (faisceau incident) de flux F

i

sur une cible qui cr´ ee un potentiel de courte port´ ee V (r) et en analysant les caract´ eristiques du faisceau diffus´ e que l’on peut esp´ erer obtenir des informations sur les interactions fondamentales, sur la dynamique interne de la cible, sur sa structure, etc. Le faisceau peut ˆ etre soit de la lumi` ere (photons), soit des particules massives (neutrons, ´ electrons, atomes) dont on ajuste la longueur d’onde associ´ ee de De Broglie pour la rendre commensurable avec la dimension typique des diffuseurs microscopiques (noyaux, atomes..).

I.2.1. Notion de la section efficace : totale et diff´ erentielle

Le r´ esultat d’une exp´ erience de diffusion est g´ en´ eralement exprim´ e par une quantit´ e caract´ eristique dite ”section efficace”. Par d´ efinition, la section efficace d’un certain type d’´ ev` enement dans un processus de collision est le rapport entre le nombre n de particules diffus´ ees par unit´ e de temps par la cible et le flux incident :

σ = 1

F

i

.n (I.2.1)

Notons que la section efficace a la dimension d’une surface. En r´ ealit´ e, ce qui int´ eresse un physicien c’est la probabilit´ e qu’une ”r´ eaction se produise”. L’id´ ee consiste ` a faire un grand nombre de mesures entre un grand nombre de particules incidentes et un grand nombre de noyaux cible et ` a d´ etecter les particules diffus´ ees par unit´ e de temps dans l’angle solide dΩ autour de (θ,φ).

On vient de d´ efinir la section efficace diff´ erentielle (figure I.1) : c’est en diff´ erenciant l’expression de la section efficace totale σ par rapport ` a l’angle solide dΩ qu’on obtient l’expression de la section efficace diff´ erentielle :

dσ dΩ = 1

F

i

. dn

dΩ (I.2.2)

dn repr´ esente le nombre de particules diffus´ ees par unit´ e de temps dans l’angle solide dΩ autour de (θ,φ). La notion de section efficace est d’un tr` es grand int´ erˆ et en physique. En fait, elle correspond ` a ce que mesure l’exp´ erimentateur.

I.2.2. Forme asympotique des ´ etats stationnaires de diffusion

Le syst` eme simple que nous allons ´ etudier est celui d’une diffusion ´ elastique de deux

particules (consid´ er´ ees sans spin et non-relativistes) ayant une masse r´ eduite µ (µ =

(18)

Figure I.1 – Section efficace m

1

m

2

m

1

+ m

2

). Ces deux particules sont diffus´ ees dans un potentiel V (r). L’Hamiltonien de notre syst` eme s’´ ecrit alors :

H = H

0

+ V (r) (I.2.3)

H

0

pr´ esente l’hamiltonien d’´ energie cin´ etique du centre de masse ´ egale ` a

p2

et V (r) un potentiel d´ ecroissant avec la distance plus vite que

|r|1

, non n´ ecessairement central.

* Spectre de H

0

:

Il est int´ eressant de noter que le spectre de H

0

est un spectre continu de z´ ero ` a l’in- fini avec E

i

=

~2ki2

(k

i

´ etant le vecteur d’onde de la particule incidente). A chaque valeur de E

i

sont associ´ es les ´ etats propres |ϕ

ki

> qui dans la repr´ esentation r s’´ ecrivent < r|ϕ

ki

>= ϕ

i

(r) = (2π)

−3/2

e

ikir 1

.

* Spectre de H :

A chaque ´ ` etat propre |ψ

ki

> de H

0

, de valeur propre E

i

=

~2ki2

, on peut associer au moins deux ´ etats propres |ψ

±k

i

> de l’hamiltonien H, de mˆ eme valeur propre E

i

. Le spectre de H comprend donc au moins une partie continue qui va de z´ ero ` a l’infini. D’autre part, on sait que si V est attractif, il y a en plus un spectre discret de valeurs n´ egatives. Les ´ etats correspondants sont des ´ etats li´ es (figure I.2).

Figure I.2 – Spectre de H Les ´ etats |ψ

k±

i

>, qui constituent ce qu’on appellera les ´ etats stationnaires de diffusion, ne forment donc certainement pas un syst` eme complet, car ils ne repr´ esentent pas la partie

1. Nous omettrons parfois dans la suite le facteur de normalisation (2π)

−3/2

(19)

discr` ete du spectre. L’´ equation de Schr¨ odinger s’´ ecrit : i ~ ∂

∂t |Ψ(r, t) >= H|Ψ(r, t) b > (I.2.4) Elle d´ ecrit l’´ evolution de la particule diffus´ ee par le potentiel V (r) et admet des solutions d’´ energie E bien d´ efinies :

Ψ(r, t) = ψ (r).e

−iEt/~

(I.2.5)

E ´ etant l’´ energie cin´ etique de la particule incidente avant qu’elle n’ait abord´ e la zone d’action du potentiel et ψ(r) solution de l’´ equation aux valeurs propres suivante :

[ p

2

2µ + V (r)]ψ(r) = Eψ (r) (I.2.6)

Nous pouvons mettre l’´ equation (I.2.6) sous la forme :

[∆

r

+ k

2

− U (r)]ψ(r) = 0 (I.2.7)

avec p = −i ~ ∇ , E =

~2k2

, V (r) =

~2

U(r)

Cette ´ equation admet une infinit´ e de solutions pour tout k (c’est-` a-dire pour tout E).

On va donc imposer certaines conditions pour limiter la gamme de solutions possibles.

On d´ efinit alors les ´ etats stationnaires de diffusion comme ´ etant les ´ etats propres de l’ha- miltonien qui v´ erifient ces conditions et on appelle ψ

kdif f

(r) les fonctions d’onde associ´ ees.

D´ eterminons la forme asymptotique des ´ etats stationnaires de diffusion. Pour des temps tr` es grands et n´ egatifs (origine des temps pris au moment de la collision), la particule peut ˆ etre consid´ er´ ee comme libre, vu qu’elle ne subit aucun potentiel (U ( − → r ) = 0). La solution de l’´ equation sans second membre n’est autre qu’une onde plane e

ik.r

. Ainsi, l’onde incidente est simplement d´ ecrite par

ϕ

i

(r) = e

iki.r

(I.2.8)

Si on se place maintenant ` a des temps tr` es n´ egatifs, la particule incidente aborde la r´ egion o` u r` egne le potentiel, une partie de l’onde va ˆ etre diffus´ ee alors qu’une autre partie va ˆ etre simplement transmise. Ainsi, le paquet d’onde d´ ecrivant notre syst` eme sera compos´ e du paquet d’ondes planes transmises poursuivant leur propagation dans le mˆ eme sens et d’un paquet d’ondes diffus´ ees :

ψ

kdif f

(r) = e

iki.r

+ onde diffus´ ee

L’onde diffus´ ee doit pr´ esenter certaines caract´ eristiques pour des r tr` es grands : i. sa d´ ependance radiale dans une direction (θ,φ) quelconque doit ˆ etre

eikrr

. En effet,

le facteur

1r

vient des trois dimensions ; pour r r

0

: (∆ + k

2

)e

ikr

6= 0 alors que (∆ + k

2

)

eikrr

= 0.

ii. la diffusion n’est g´ en´ eralement pas isotrope, ce qui entraˆıne que l’amplitude de diffusion de l’onde sortante f

k

soit une fonction de (θ,φ).

Le comportement asymptotique de l’onde diffus´ ee sera du type : ψ

kdif f

(r) = e

iki.r

+ f

k

(θ, φ) e

ikr

r (I.2.9)

(20)

I.2.3. Equation int´ egrale de la diffusion

La m´ ethode qui va nous conduire ` a l’´ equation int´ egrale de la diffusion, est la m´ ethode de Green. Il suffit, en effet, d’´ ecrire l’´ equation (I.2.7) formellement sous la forme inho- mog` ene

[∆

r

+ k

2

]ψ(r) = U (r)ψ(r) (I.2.10) et de consid´ erer U (r) comme ”une source”. Nous serons donc amen´ es ` a chercher la fonc- tion de Green G(r − r

0

) de l’op´ erateur (∆

r

+k

2

) v´ erifiant les bonnes conditions aux limites lorsque r tend vers ∞.

L’´ equation v´ erifi´ ee par G(r − r

0

) est

(∆

r

+ k

2

)G(r − r

0

) = δ(r − r

0

) (I.2.11) G(r − r

0

) et δ(r − r

0

) sont donn´ ees par les transform´ ees de Fourier suivantes :

G(r − r

0

) = 1 (2π)

3

.

ˆ

e

iq(r−r0)

G(q)d ˜

3

q (I.2.12)

δ(r − r

0

) = 1 (2π)

3

.

ˆ

e

iq(r−r0)

d

3

q (I.2.13)

En substituant (I.2.12) et (I.2.13) dans (I.2.11) nous aurons : (−q

2

+ k

2

) ˜ G(q) = 1 ⇒ G(q) = ˜ 1

−q

2

+ k

2

(I.2.14) L’expression G(r−r

0

) peut ˆ etre obtenue en rempla¸cant ˜ G(q) par sa valeur dans (I.2.12) et en passant en coordonn´ ees sph´ eriques :

G(r − r

0

) = 1 (2π)

3

ˆ

∞ 0

q

2

dq k

2

− q

2

ˆ

π

0

e

iq|r−r0|cosθ

sinθdθ ˆ

0

dϕ (I.2.15)

Int´ egrons sur l’angle θ en faisant le changement de variable x = cosθ : ˆ

π

0

e

iq|r−r0|cosθ

sinθdθ = ˆ

1

−1

e

iq|r−r0|x

dx = 1

iq|r − r

0

| (e

iq|r−r0|

− e

−iq|r−r0|

) (I.2.16) d’o` u,

G(r − r

0

) = 1 4π

2

i|r − r

0

|

ˆ

∞ 0

qdq

k

2

− q

2

(e

iq|r−r0|

− e

−iq|r−r0|

)dq (I.2.17) ou ´ egalement

G(r − r

0

) = − 1 4π

2

i|r − r

0

|

ˆ

+∞

−∞

qe

iq|r−r0|

k

2

− q

2

dq (I.2.18) Cette int´ egrale diverge et admet deux pˆ oles en q = k et q = −k. Nous allons chercher ` a calculer cette int´ egrale ` a l’aide du th´ eor` eme des r´ esidus (figure I.3).

G(r − r

0

) = 2iπ 1

2

i|r − r

0

| R´ esidu( qe

iq|r−r0|

k

2

− q

2

) (I.2.19)

(21)

Figure I.3 – Application du th´ eor` eme des r´ esidus Soit finalement,

G

+

(r − r

0

) = − 1 4π

e

ik|r−r0|

|r − r

0

| Onde sph´ erique sortante pour q=+k (Fig I.3-a) (I.2.20) et

G

(r − r

0

) = − 1 4π

e

−ik|r−r0|

|r − r

0

| Onde sph´ erique entrante pour q=-k (Fig I.3-b) (I.2.21) Comme l’onde diffus´ ee est une onde sortante, donc nous utiliserons la fonction de Green G

+

(I.2.20).

Reprenons l’´ equation (I.2.10) et traitons le second membre U (r)ψ(r) comme une source ρ(r). Nous savons que les fonctions de Green permettent de construire les so- lutions :

ψ

+

(r) = ˆ

G

+

(r − r

0

)ρ(r

0

)dr

0

= ˆ

G

+

(r − r

0

)U(r

0

)ψ (r

0

)dr

0

(I.2.22) Ajoutons ` a ψ(r) la solution de l’´ equation sans second membre repr´ esent´ ee par une onde plane (I.2.8) :

ψ

+

(r) = e

iki.r

+ ˆ

G

+

(r − r

0

)U (r

0

)ψ(r

0

)dr

0

(I.2.23) Cette ´ equation est dite ´ equation int´ egrale de la diffusion. En effet, tout ce que nous venons de faire est de r´ e´ ecrire l’´ equation diff´ erentielle de Schr¨ odinger (I.2.10) par sa forme int´ egrale qui est plus ad´ equate pour la th´ eorie de la diffusion.

Remarquons que dans (I.2.23), pour r fix´ e, nous int´ egrons sur toutes les valeurs pos-

sibles de r

0

. Ce sont les points de l’espace o` u agit le potentiel U (r

0

). Ainsi, pour r fix´ e,

(22)

nous sommes conduit ` a consid´ erer le vecteur r − r

0

et cela est assur´ e par la fonction de Green.

Montrons, en effet, que les solutions ψ(r) ont le bon comportement asymptotique.

Le potentiel U devient rapidement n´ egligeable avec r

0

et on peut donc dire, que sauf pour les r

0

tr` es petits devant r, on a U (r

0

) = 0. En posant r = r.u ( u vecteur unitaire dans la direction (θ, φ) de r), on obtient alors, en faisant un d´ eveloppement limit´ e au premier ordre :

|r − r

0

| = √

r

2

+ r

02

− 2r u.r

0

= r r

1 + r

02

r

2

− 2 u.r

0

r = r(1 − u.r

0

r ) = r − u.r

0

(I.2.24) d’o` u :

G

+

(r − r

0

) ∼ − 1 4π

e

ikr

r e

−iku.r

(I.2.25)

L’expression (I.2.23) devient en tenant compte du fait que k.u = k

d

ψ

+

(r) = e

iki.r

− 1

4π e

ikr

r ˆ

e

−ikd.r0

U (r

0

+

(r

0

)dr

0

(I.2.26) En comparant la forme de l’´ equation (I.2.9) avec celle de la forme int´ egrale, on en conclut que l’expression de l’amplitude de diffusion est :

f

k

(θ, φ) = − 1 4π

ˆ

e

−ikd.r0

U (r

0

+

(r

0

)dr

0

(I.2.27) Bref, l’expression (I.2.26) nous donne bien le comportement asymptotique vu l’ex- pression (I.2.27). Ainsi, les solutions de l’´ equation int´ egrale (I.2.23) sont bien les ondes stationnaires de diffusion cherch´ ees . Notons que |k

i

| = |k

d

| en tant que module, ayant diff´ erentes directions en tant que vecteurs. Nous verrons dans la section (I.2.5.) que l’am- plitude de diffusion joue un rˆ ole essentiel dans le calcul des sections efficaces.

I.2.4. Equation de Lippmann-Schwinger

Essayons de trouver le lien entre les fonctions de Green G

+

(r − r

0

) et le propagateur H

0

: Rappelons que le propagateur de H

0

s’´ ecrit :

G

+

(E

i

) = lim

ε→0+

1

E

i

− H

0

+ iε = lim

ε→0+

1

~

2

k

2i

2m − H

0

+ iε

(I.2.28)

De plus, la transform´ ee de Fourier de la fonction de Green (I.2.12) peut s’´ ecrire : G

+

(r − r

0

) = lim

ε→0+

( 1 2π )

3/2

ˆ

e

iq.r

1

k

i2

− q

2

+ iε e

−iq.r0

dq (I.2.29) Appelons |qi les ´ etats propres de H

0

de valeur propre ~

2

q

2

2m repr´ esentant une onde plane de vecteur d’onde q. Nous avons les relations :

hr|qi = ( 1

2π )

3/2

e

iq.r

(I.2.30)

(23)

hq|r

0

i = ( 1

2π )

3/2

e

−iq.r0

(I.2.31)

A l’aide de ces relations et du fait que l’ensemble ` |qi est complet, nous pouvons ´ ecrire : G

+

(r − r

0

) = ~

2

2m lim

ε→0+

ˆ

hr|qihq| 1

E

i

− H

0

+ iε |q

0

ihq

0

|r

0

idqdq

0

= ~

2

2m lim

ε→0+

ˆ

hr| 1

E

i

− H

0

+ iε |r

0

i soit finalement,

G

+

(r − r

0

) = ~

2

2m hr|G

+

(E

i

)|r

0

i (I.2.32) Ainsi, l’´ equation int´ egrale de diffusion (I.2.23) peut s’´ ecrire en consid´ erant ψ

ki

(r) comme la fonction d’onde du vecteur |ψ

ki

i dans la repr´ esentation |ri. En notant :

hr

0

|V |r

00

i = δ(r

0

− r

00

)V (r

0

) (I.2.33) d’o` u,

hr|ψ

k+

i

i = hr|φ

ki

i + ˆ

hr|G

+

(E

i

)|r

0

ihr

0

|V |r

00

ihr

00

+k

i

idr

0

dr

00

(I.2.34) ce qui repr´ esente la projection sur |ri de l’´ equation entre vecteurs d’´ etats :

i+

i = |φ

i

i + 1

E

i

− H

0

+ iε V |ψ

+i

i (I.2.35) Cette derni` ere repr´ esente l’´ equation de Lippmann-Schwinger de la diffusion consid´ er´ ee comme ´ etant l’´ equation int´ egrale de base de la th´ eorie de diffusion ind´ ependante du temps.

On peut lui associer l’´ equation conjugu´ ee entre bras : hψ

i+

| = hφ

i

| + hψ

i+

|V 1

E

i

− H

0

− iε (I.2.36)

Nous pouvons obtenir, ` a partir de l’´ equation (I.2.35), un d´ eveloppement en s´ erie de l’´ etat stationnaire de collision :

i+

i = [1 + 1

E

i

− H

0

+ iε V + 1

E

i

− H

0

+ iε V 1

E

i

− H

0

+ iε V + ...]|φ

i

i (I.2.37) Ce d´ eveloppement constitue le d´ eveloppement de Born de l’´ etat stationnaire de collision.

Il nous permettra d’obtenir le d´ eveloppement ` a diff´ erents ordres de la section efficace diff´ erentielle de diffusion.

I.2.5. Expression de la section efficace diff´ erentielle

Le calcul de la section efficace revient ` a r´ esoudre l’´ equation de Schr¨ odinger avec une

condition asymptotique appropri´ ee. Dans ce paragraphe, on utilisera la th´ eorie des cou-

rants de probabilit´ e afin de calculer l’expression de la section efficace diff´ erentielle.

(24)

Il est indispensable de noter que la fonction d’onde associ´ ee ` a une particule a une interpr´ etation statistique dans le cadre de la m´ ecanique quantique. Si une particule est d´ ecrite par une fonction d’onde ψ(r, t), bien normalis´ ee ` a l’unit´ e, la probabilit´ e de trouver cette particule ` a un instant t dans un volume ´ elementaire dr = dxdydz ` a une distance r est :

P (r, t)dr = |ψ(r, t)|

2

dr (I.2.38) En effet, l’expression du courant de pobabilit´ e J(r) associ´ e ` a une particule de masse µ et de la fonction d’onde ψ(r) est :

J(r) = 1

µ <e [−i ~ ψ

(r)∇ψ(r)] (I.2.39) On con¸coit facilement que le flux incident F

i

soit proportionnel ` a la norme du vecteur J

i

(courant de probabilit´ e li´ e ` a la particule incidente) :

F

i

= C|J

i

| (I.2.40)

De mˆ eme, le nombre de particules diffus´ ees dn par unit´ e de temps dans l’angle solide dΩ est proportionnel au flux J

d

` a travers la surface dS = r

2

dΩ perpendiculaire ` a la direction (θ,φ) :

dn

r

2

dΩ = C|J

d

| (I.2.41)

Donc, d’apr` es l’´ equation (I.2.2), la section efficace diff´ erentielle en fonction des courants de probabilit´ e sera :

dΩ = |J

d

|

|J

i

| .r

2

(I.2.42)

Sachant que l’´ electron incident est d´ ecrit par une onde plane (I.2.8) et l’´ electron diffus´ e par la fonction suivante :

ψ

d

(r) = f

k

(θ, φ) e

ikr

r (I.2.43)

Utilisons le gradient en coordonn´ ees sph´ eriques :

∇ = ∂

∂r u

r

+ 1 r

∂θ u

θ

+ 1 r sinθ

∂φ u

φ

(I.2.44)

Nous obtenons l’expression du courant incident J

i

: J

i

= ~ k

µ u

r

(I.2.45)

et l’expression du courant diffus´ e J

d

:

J

d

= J

d

)

r

u

r

+ J

d

)

θ

u

θ

+ J

d

)

φ

u

φ

' J

d

)

r

u

r

(I.2.46) d’o` u

J

d

' ~ k µ

1

r

2

|f |

2

u

r

(I.2.47)

Finalement, l’expression de la section efficace diff´ erentielle n’est autre que : dσ

dΩ = f

k

(θ, φ)f

k

(θ, φ) = |f

k

(θ, φ)|

2

(I.2.48)

(25)

I.2.6. D´ eveloppement de Born

Le d´ eveloppement de Born permet d’exprimer l’amplitude de diffusion en termes du potentiel d’interaction V entre l’´ electron incident et la cible. Rappellons l’expression de l’amplitude de diffusion calcul´ ee dans la section (I.2.3.) :

f

k

(θ, φ) = − 1 4π

ˆ

e

−ikd.r

U (r)ψ(r)dr

Cherchons une forme de cette amplitude de diffusion, mais qui ne contient pas ψ (r). Dans ce but, utilisons la m´ ethode de Born qui consiste ` a obtenir l’expression de f

k

(θ, φ) par it´ erations successives sur ψ(r). En effet :

ψ(r) = e

iki.r

+ ˆ

G

+

(r, r

0

)U(r

0

)ψ(r

0

)dr

0

(I.2.49) Cette derni` ere expression peut ´ egalement se mettre sous la forme :

ψ(r

0

) = e

iki.r0

+ ˆ

G

+

(r

0

, r

00

)U (r

00

)ψ(r

00

)dr

00

(I.2.50) En substituant (I.2.50) dans (I.2.49) nous aurons :

ψ(r) = e

iki.r

+ ˆ

G

+

(r, r

0

)U(r

0

) [e

iki.r0

+ ˆ

G

+

(r

0

, r

00

)U (r

00

)ψ(r

00

)dr

00

]dr

0

= e

iki.r

+ ˆ

e

iki.r0

G

+

(r, r

0

)U (r

0

)dr

0

+ ... (I.2.51) Introduisons l’expression ψ(r) dans celle de f

k

(θ, φ). Cette derni` ere sera elle mˆ eme un d´ eveloppement de plusieurs termes. Sachant que les deux premiers termes correspondent respectivement aux termes Born 1 (f b

1

) et Born 2 (f b

2

) :

- Born 1 :

f b

1

= − 1 4π

ˆ

e

−ik0r

U(r)e

ikir

dr (I.2.52)

- Born 2 :

f b

2

= − 1 4π

ˆ

e

−ik0r

U (r) ˆ

e

ikir0

G

+

(r, r

0

)U (r

0

)dr

0

dr

(I.2.53)

Le d´ eveloppement de Born peut s’interpr´ eter comme ´ etant une s´ erie de diffusions mul-

tiples dans laquelle le projectile interagit de fa¸con r´ ep´ etitive avec le potentiel V et se

meut librement entre deux interactions successives.

(26)

I.3 Ionisation par impact ´ electronique

L’ionisation est un important processus de collision. C’est le ph´ enom` ene par lequel un atome ou une mol´ ecule perdent un ou plusieurs ´ electrons et deviennent ainsi por- teurs de charges ´ electriques. L’ionisation pr´ esente un int´ erˆ et fondamental dans divers do- maines d’applications tels que la physique des plasmas (processus de transfert d’´ energie au sein de plasmas chauds), l’astronomie (rˆ ole essentiel des m´ ecanismes ´ el´ ementaires d’interaction - ionisation, excitation, capture - qui interviennent lors de la formation d’objets cosmologiques). En plus, citons le domaine de la biophysique. En effet, chaque jour l’ionisation contribue ` a sauver des vies, ` a pr´ eserver la sant´ e et ` a prot´ eger l’envi- ronnement. A titre d’exemple, dans la chimie des plastiques : l’ionisation am´ eliore les caract´ eristiques m´ ecaniques des films en poly´ ethyl` ene et permet, ` a performance ´ egale, de r´ eduire les ´ epaisseurs de 40 ` a 60%. Dans la pharmacie/cosm´ etique : l’ionisation s’ap- plique de plus en plus aux emballages vides, aux mati` eres premi` eres, mais aussi aux produits finis ; dans le domaine m´ edical/chirurgical : l’ionisation ne laisse aucun r´ esidu toxique dans les mat´ eriaux ionis´ es et permet de ce fait, l’utilisation imm´ ediate du mat´ eriel apr` es st´ erilisation. D’une efficacit´ e reconnue d` es le d´ ebut des ann´ ees 50, l’ionisation est le proc´ ed´ e de st´ erilisation leader dans les pays ´ economiquement d´ evelopp´ es en particu- lier aux Etats-Unis. Partout dans le monde, les usines utilisant le processus d’ionisation fonctionnent sans risque et st´ erilisent efficacement les dispositifs m´ edicaux demand´ es par les chirurgiens et autres professionnels du milieu m´ edical pour une utilisation en bloc op´ eratoire ou pour les soins (par exemple, les seringues, les aiguilles, les gants chirurgi- caux, les compresses, les champs op´ eratoires, etc...). Les astronautes mangent des aliments ionis´ es pour ´ eviter les intoxications alimentaires quand ils sont en mission dans l’espace.

A travers le monde, une grande vari´ et´ e d’aliments est ionis´ ee, pour r´ eduire le gaspillage, prolonger la dur´ ee de vie du produit durant son stockage, et d´ etruire les organismes dangereux qui peuvent provoquer des maladies ou mˆ eme la mort. C’est int´ eressant de parler de la soci´ et´ e IONISOS (www.ionisos.com ). C’est un prestataire de services pour le traitement par rayonnements ionisants dont les utilisations principales sont : St´ eriliser, Conserver, Assainir et R´ eticuler.

Dans ce qui suit, nous allons traiter le cas de l’ionisation par impact ´ electronique.

Nous d´ etaillerons la th´ eorie de la simple ionisation et celle de la double, mais avant nous expliquerons bri` evement la notion de corr´ elation ´ electronique.

I.3.1. Notion de corr´ elation ´ electronique

Les corr´ elations ´ electroniques sont au coeur des exp´ eriences d’ionisation. Il est n´ ecessaire

de d´ efinir de mani` ere pr´ ecise de quoi il s’agit. Le mot corr´ elation est apparu pour la

premi` ere fois dans les ann´ ees 1930 (Wigner et Seitz) [McG1997 ]. La d´ efinition moderne

du mot corr´ elation a ´ et´ e introduite par L¨ owdin en 1959 pour un syst` eme atomique. Dans

le cadre de la physique atomique et mol´ eculaire, cette corr´ elation signifie que toute per-

turbation appliqu´ ee ` a une partie identifiable du syst` eme se r´ epercute alors sur toutes

les autres parties. Pour une bonne description du syst` eme et pour une meilleure in-

terpr´ etation, il faut tenir compte des corr´ elations ´ electroniques par le choix d’une bonne

(27)

fonction d’onde d´ ecrivant la cible.

Le type de corr´ elation qui intervient de mani` ere la plus fondamentale dans les col- lisions qui nous int´ eressent est celle qui existe entre les ´ etats li´ es de la cible ainsi que celles entre les ´ electrons du continuum. C’est ce qu’on appelle la corr´ elation struc- turelle. En effet, il s’agit des interactions coulombiennes entre les ´ electrons de la cible, exprim´ ees par des potentiels en 1/r

ij

, qui rendent impossible la d´ etermination exacte des solutions de l’´ equation de Schr¨ odinger pour tout atome poss´ edant au moins deux

´

electrons. La structure de ces atomes ne peut donc ˆ etre d´ ecrite que par approximation, ainsi, l’´ etude de la corr´ elation structurelle consiste ` a produire des solutions approch´ ees sans cesse am´ elior´ ees.

Un autre type de corr´ elation est celui induit par la collision elle-mˆ eme, cette corr´ elation est appel´ ee corr´ elation dynamique . En effet, lors de l’impact ´ electronique, le projectile (ayant une faible ´ energie de l’ordre d’une centaine d’eV) interagit avec la cible qui s’en trouve alors polaris´ ee, ce qui a pour effet r´ eciproque de modifier la fonction d’onde de l’´ electron incident. Ces effets de corr´ elation dynamique en voie d’entr´ ee, sont pris en compte par des mod` eles ` a ondes distordues. Enfin, les interactions coulombiennes des

´

electrons issus de l’ionisation, doivent ˆ etre pr´ esentes dans la description de la fonction d’onde de l’´ etat final. Cette derni` ere corr´ elation est appel´ ee corr´ elation dynamique en voie de sortie.

I.3.2. Th´ eorie de la simple ionisation

Le processus de la simple ionisation SI, ´ etudi´ e par la technique (e, 2e), est sch´ ematis´ e par la figure (I.4) et peut ˆ etre r´ esum´ e par l’´ equation suivante :

e

0

(E

0

, − →

k

0

) + C → C

+

+ e

a

(E

a

, − →

k

a

) + e

b

(E

b

, − →

k

b

) (I.3.1)

La notation (e, 2e) exprime la pr´ esence d’un ´ electron incident ` a l’´ etat initial du syst` eme et de deux ´ electrons (diffus´ e et ´ eject´ e) d´ etect´ es en co¨ıncidence temporelle

2

` a l’´ etat final.

La premi` ere contrainte cin´ ematique de la r´ eaction est la conservation de l’´ energie : E

0

= E

a

+ E

b

+ IP

+

+ E

rec

(I.3.2) Ainsi que la conservation de l’impulsion :

→ k

0

= − → k

a

+ − →

k

b

+ − → q (I.3.3)

Chaque ´ electron mis en jeu se caract´ erise par une ´ energie E

j

et un vecteur d’impulsion

→ k

j

, sachant que les indices 0 , a et b r´ ef` erent respectivement aux ´ electrons incident, diffus´ e et ´ eject´ e. Notons IP

+

l’´ energie d’ionisation qui correspond ` a l’extraction d’un ´ electron d’une orbitale consid´ er´ ee de la cible. E

rec

d´ esigne l’´ energie de recul de l’ion. Cette derni` ere sera n´ eglig´ ee dans le bilan ´ energ´ etique vu qu’elle est tr` es petite par rapport aux ´ energies des particules mises en jeu. Il est d’usage de consid´ erer l’´ electron le plus rapide comme

´

etant le diffus´ e, et l’´ electron le plus lent comme ´ etant l’´ eject´ e. Le vecteur − → q repr´ esente le moment de recul de l’ion.

2. Le principe de mesure en co¨ıncidence consiste ` a d´ eterminer, parmi tous les ´ electrons d´ etect´ es, ceux

qui proviennent de la mˆ eme collision (voir chapitre II, section II.4.2.).

(28)

Figure I.4 – Sch´ ema illustrant la cin´ ematique de la simple ionisation Il s’agit d’un ´ electron incident e

0

avec un moment − →

k

0

et une ´ energie E

0

qui entre en collison avec la cible C (atomique ou mol´ eculaire). Au moment de la collision, une partie de la quantit´ e de mouvement du projectile est transf´ er´ ee ` a la cible tel que − →

K = − → k

0

− − →

k

a

, cette derni` ere ´ etant d´ enomm´ ee moment de transfert. Apr` es la collision, le projectile de- vient alors un ´ electron diffus´ e e

a

, ayant une quantit´ e de mouvement − →

k

a

et une ´ energie E

a

et est diffus´ e suivant les angles (θ

a

, ϕ

a

). Si l’´ energie transf´ er´ ee ` a la cible est sup´ erieure ` a IP

+

, un ´ electron e

b

sera ´ eject´ e avec une quantit´ e de mouvement − →

k

b

et une ´ energie E

b

et la cible demeure un ion r´ esiduel C

+

.

Il est indispensable de noter que la valeur du moment de transfert ` a la cible − → K d´ etermine le r´ egime collisionnel et donc le type d’information obtenue suite ` a l’ionisation :

Si K <∼ 1-2 u.a. (valeur faible ou moyenne de − → K ) :

on obtient des informations concernant la dynamique de la collision.

Si K >∼ 2-3 u.a. (grande valeur de − → K ) :

on trouve des informations reli´ ees ` a la structure de la particule cible, par exemple sur la distribution des quantit´ es de mouvement des ´ electrons ou encore les corr´ elations

´ electroniques

3

dans la cible. Cela est r´ ealis´ e surtout lorsque la condition de Bethe

4

est assur´ ee.

Les deux aspects ”structure” et ”dynamique” ne peuvent pas ˆ etre cependant totalement s´ epar´ es car toute analyse th´ eorique doit contenir une description compl` ete de la cible.

Ce qui nous int´ eresse apr` es toute exp´ erience d’ionisation est la section efficace. Cette quantit´ e caract´ eristique, comme mentionn´ ee avant, repr´ esente la probabilit´ e qu’une r´ eaction

3. Notion d´ etaill´ ee dans la section I.3.1.

4. La condition de Bethe signifie que la quasi-totalit´ e des transferts d’´ energie et de quantit´ e de mou-

vement ` a la cible doivent ˆ etre absorb´ es par l’´ electron ´ eject´ e. L’ion r´ esiduel n’aura aucun rˆ ole : il reste un

simple spectateur.

(29)

se produise.

a. Section Efficace Triplement Diff´ erentielle

La section efficace triplement diff´ erentielle (SETD) est la grandeur mesurable lors d’une exp´ erience (e, 2e) et demeure l’outil le plus sensible depuis les efforts de Ehrhardt et al [EST1969] et Amaldi et al [AEM1969] . En effet, cette quantit´ e fournit une description compl` ete de la cin´ ematique de la simple ionisation vu qu’elle est bas´ ee sur la d´ etection des ´ electrons (diffus´ e et ´ eject´ e) ´ emergeants de la zone de la r´ eaction, ayant respectivement les ´ energies E

a

, E

b

et les vecteurs impulsions − →

k

a

, − →

k

b

, ` a travers les angles solides autour des directions de diffusion Ω

a

≡ (θ

a

, ϕ

a

) et d’´ ejection Ω

b

≡ (θ

b

, ϕ

b

), suite ` a une simple ionisation par impact ´ electronique avec un ´ electron incident d’´ energie E

0

.

σ

(3)

= d

3

σ

dΩ

a

dΩ

b

dE

a

= d

3

σ

dΩ

a

dΩ

b

dE

b

= k

a

k

b

k

0

1

(2π)

2

|T

f i

|

2

(I.3.4) Avec T

f i

=< ψ

f

|V |ψ

i

> l’´ el´ ement de matrice de transition de l’´ etat initial ` a l’´ etat final.

Afin de s’assurer que les ´ electrons ´ emergeants proviennent du mˆ eme ´ ev` enement ionisant, ces ´ electrons sont analys´ es en ´ energie et d´ etect´ es en co¨ıncidence temporelle (e, 2e).

La SETD constitue un outil sensible d’une grande importance permettant une compr´ ehension d´ etaill´ ee du processus d’ionisation, elle fournit le test le plus sensible pour les diff´ erents mod` eles th´ eoriques.

b. Section Efficace Doublement Diff´ erentielle

La section efficace doublement diff´ erentielle (SEDD) est simplement la SETD habi- tuelle mais int´ egr´ ee sur l’angle solide de d´ etection de l’´ electron diffus´ e ou de l’´ electron

´

eject´ e. En d’autre termes, lors d’une r´ eaction de simple ionisation, un ´ electron sortant est d´ etect´ e (selon une ´ energie et une direction donn´ ee). Ce dernier peut ˆ etre le diffus´ e ou mˆ eme l’´ eject´ e.

σ

(2)

= d

2

σ dΩ

a

dE

a

=

ˆ

dΩ

a

d

3

σ

dΩ

a

dΩ

b

dE

a

si on s’int´ eresse ` a l’angle et l’´ energie du diffus´ e σ

(2)

= d

2

σ

dΩ

b

dE

b

= ˆ

dΩ

b

d

3

σ

dΩ

a

dΩ

b

dE

b

si on s’int´ eresse ` a l’angle et l’´ energie de l’´ eject´ e En fait, la d´ etection de l’´ electron sortant se fait sans co¨ıncidence, ainsi on ne peut pas savoir de quel processus ionisant il provient. Pour cela, les th´ eories utilis´ ees pour d´ ecrire la SEDD doivent prendre en consid´ eration tous les processus d’ionisation possibles et tous les ´ etats pouvant contribuer aux sections efficaces. Cette grandeur est moins int´ eressante pour le th´ eoricien que la SETD.

c. Section Efficace Simplement Diff´ erentielle

Lorsqu’on d´ etecte une des particules diffus´ ee ou ´ eject´ ee issue apr` es l’ionisation suivant un certain angle solide, on d´ efinit ici la section efficace simplement diff´ erentielle en angle, not´ ee dσ

dΩ ; et si cette particule est d´ etect´ ee selon une valeur pr´ ecise d’´ energie, on d´ efinit

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