III.1.3. Description de l’´etat final . . . . 59
A. Mod`ele 1CW (One Coulomb Wave Model) . . . . 59
B. Mod`ele 1DW (One Distorted Wave Model) . . . . 60
C. Mod`ele BBK (Brauner, Briggs and Klar Model) . . . . 62
III.2 R´esultats th´eoriques et exp´erimentaux de la simple ionisation de NH
365
III.2.1. Conditions exp´erimentales . . . . 65
III.2.2. Discussion . . . . 65
III.3 Conclusion . . . . 68
Des informations d´etaill´ees sur l’ionisation par impact d’´electrons peuvent ˆetre
ob-tenues par une technique de co¨ıncidence ´electron-´electron telle que la technique (e, 2e).
Cette derni`ere fournit de nombreuses informations pour l’´etude des processus
d’ioni-sation simple puisqu’elle consiste `a effectuer des mesures cin´ematiquement compl`etes
grˆace `a la d´etection en co¨ıncidence des deux ´electrons sortants (le diffus´e et l’´eject´e).
L’ionisation par impact ´electronique a ´et´e utilis´ee, d’une part, pour explorer la
struc-ture de la cible ´etudi´ee, et d’autre part pour comprendre la dynamique de collision des
r´eactions correspondantes. De nombreuses ´etudes de l’ionisation simple (SI) ont ´et´e
ef-fectu´ees th´eoriquement et exp´erimentalement pour des cibles atomiques mais restent rares
pour les cibles mol´eculaires. En fait, en raison de la nature complexe des mol´ecules,
di-verses difficult´es existent `a la fois au niveau de l’exp´erience et de la th´eorie.
Dans ce chapitre, nous ´etudions le processus de SI de NH
3pour deux raisons. Premi`erement,
l’´equipe a d´ej`a publi´e des mesures de SI pour le n´eon [NSC2008] et le m´ethane (CH
4)
[LBN2009]. La comparaison de ces exp´eriences avec les th´eories One Coulomb Wave
(1CW) et BBK (pour l’acronyme Brauner, Briggs and Klar) donna un fort d´esaccord.
Par cons´equent, nous choisissons d’´etudier l’ammoniac qui pr´esente le mˆeme nombre
d’´electrons que les deux pr´ec´edentes cibles. Ainsi, cela va nous permettre de tester `a
nou-veau la validit´e de nos mod`eles. Deuxi`emement, vu que seulement quelques exp´eriences
ont ´et´e r´ealis´ees sur NH
3soit pour une faible ´energie incidente [TCN2015 ,NMC2013],
soit pour une ´energie incidente ´elev´ee (expriences EMS) [BMF1988] il nous est apparu
judicieux de r´ealiser des exp´eriences de simple ionisation avec une ´energie incidente ni
trop basse ni trop ´elev´ee.
L’ammoniac est une cible int´eressante `a ´etudier pour les deux aspects exp´erimental et
th´eorique. En effet, il est gazeux `a la temp´erature ambiante et dispose de trois orbitales
de valence bien s´epar´ees : 3a
1, 1e et 2a
1, avec un potentiel d’ionisation ´egal `a 10.3, 16,6
et 30 eV, respectivement. Cela rend les mesures de ces ´etats individuels simples `a mener
et `a analyser. En outre, puisque l’ammoniac est une mol´ecule relativement simple avec
seulement quatre atomes et dix ´electrons, cela devrait aider `a r´eduire la complexit´e des
calculs th´eoriques. La th´eorie des orbitales mol´eculaires fournit trois niveaux d’´energies
de valence.
Le niveau d’´energie le plus ´elev´e (en anglais : highest occupied molecular orbital,
HOMO), est simplement d´eg´en´er´e et pr´esente une sym´etrie 3a
1, de sorte qu’il se comporte
selon la sym´etrie A1 figurant dans la table de caract`eres de NH
3. Dans ces configurations
orbitales, ”a” signifie que c’est une orbitale simplement d´eg´en´er´ee, l’indice ”1” indique
que l’orbitale est sym´etrique par r´eflexion par un miroir plan de σ
v(c.`a.d vertical par
l’interm´ediaire du N et H et par dissection de l’angle de la liaison H-N-H ), alors que le
nombre ”3” indique que c’est la troisi`eme orbitale de ce type dans la mol´ecule.
Le second niveau d’´energie, (en anglais : next highest occupied molecular orbital, NHOMO
or HOMO-1) a une sym´etrie 1e
1o`u ”e” d´esigne une orbitale doublement d´eg´en´er´ee. Les
deux orbitales 3a
1et 1e
1, d’apr`es les mesures de ’Electron Momentum Spectroscopy’
(EMS), ont un caract`ere de type p bien significatif. Le troisi`eme niveau d’´energie 2a
1, (en
anglais : HOMO-2), est simplement d´eg´en´er´e et a un caract`ere de type s contrairement
aux deux orbitales externes.
III.1 Description th´eorique du processus d’ionisation
L’ionisation par impact d’´electrons de la mol´ecule d’ammoniac peut ˆetre repr´esent´ee
par la r´eaction suivante :
e
−0(k
0,r
0) +N H
3→e
−a(k
a,r
0) +e
−b(k
b,r
1) +N H
3+o`u k
0, k
aetk
bsont les vecteurs d’onde respectivement des ´electrons incident, diffus´e et
´
eject´e. De mˆeme, les deux ´electrons incident et diffus´e sont rep´er´es par le vecteur position
r
0tandis que l’´electron ´eject´e est rep´er´e par le vecteur position r
1.
III.1.1. Fonction d’onde propos´ee par Moccia
Nous consid´erons dans notre calcul une approximation dite du coeur gel´e
(frozen-core approximation) par laquelle, dans le cadre de la simple ionisation, un seul ´electron
cible (appel´e ´electron ’actif ’) participe `a la collision. Les N-1 = 9 autres ´electrons sont
consid´er´es comme’spectateurs’ et n’interviennent pas dans la description th´eorique de
la collision. De cette fa¸con, le probl`eme de (N+1) corps est ramen´e `a l’´etude d’un syst`eme
`
a trois corps’libres’: l’ion mol´eculaire r´esiduel, l’´electron diffus´e et l’´electron ´eject´e. Cette
hypoth`ese suppose que l’´electron incident poss`ede une ´energie cin´etique grande devant
l’´energie de l’´electron cible consid´er´e.
Moccia propose une description monocentrique de l’´electron actif dans son ´etat initial
[Moc1964]. Dans cette approche, chaque orbitale mol´eculaire s’exprime comme une
com-binaison lin´eaire d’orbitales atomiquesϕ
n,l,m(r) (Linear Combination of Atomic Orbitals).
Dans ces conditions, la fonction d’onde mol´eculaire de l’´etat li´eψ
i(r) s’´ecrit :
ψ
i(r) =
Ni
X
k=1
a
ikϕ
k(r) (III.1.1)
avec r= (x, y, z), k = (n, l, m) et N
icorrespond au nombre d’orbitales atomiques
intro-duites dans le d´eveloppement de chaque orbitale mol´eculaire. Les coefficientsa
ikainsi que
les diff´erents nombres quantiques (n, l, m) introduits, sont caract´eristiques des orbitales
atomiques utilis´es dans la combinaison lin´eaire d´ecrivant l’orbitale mol´eculaire de type
(i). Chacune des orbitales atomiques est alors d´evelopp´ee sur une base d’harmoniques
sph´eriques r´eelles S
lm(br) comme suit :
ψ
i(r) =
NiX
k=1a
ikR
ξik nik(r)S
likmik(rb) =
NiX
k=1a
ik"
(2ξ)
nik+1/2p
(2n
ik)! .r
nik−1e
−ξikr#
S
likmik(br) (III.1.2)
o`u a
ik, ξ
ik, n
ik, l
iket m
iksont regroup´es dans le tableau (III.1). Notons que les
harmo-niques sph´eriques r´eellesS
lm(br) introduites dans l’´equation (III.1.2) sont d´efinies `a l’aide
des harmoniques sph´eriques complexesY
msi m>0 est pair
S
l m(br) = √1
2 Y
−m l(br) +Y
lm(br)
S
l−m(br) = √i
2 Y
−m l(br)−Y
m l(br)
si m>0 est impair
S
l m(br) = √1
2 Y
−m l(br)−Y
m l(br)
S
l−m(br) = √i
2 Y
−m l(br) +Y
m l(rb)
et si m=0 S
l0(br) = Y
0 l(br)
Ces harmomiques sph´eriques forment une base orthogonale. La complexit´e de la
des-cription propos´ee par Moccia vient ´egalement du fait qu’elle correspond `a une orientation
bien particuli`ere de la mol´ecule dans l’espace, cette derni`ere ´etant caract´eris´ee par les
angles d’Euler (α,β, γ).
•Comparaison avec l’exp´erience Electron Momentum Spectroscopy
La pr´ecision de la fonction d’onde propos´ee par Moccia [Moc1964] est v´erifi´ee en
comparant les r´esultats du mod`ele ’plane wave impulse approximation’ (PWIA) avec
des exp´eriences Electron Momentum Spectroscopy (EMS) [BMF1988] effectu´ees avec des
´
electrons sortants d’´energie de 600 eV. La figure (III.2) montre nos r´esultats et ceux
obtenus en utilisant une fonction d’onde ´elabor´ee `a partir de fonctions gaussiennes
mul-ticentriques (126 GTO) [BMF1988] pour les orbitales 1e, 2a
1et 3a
1. Nous constatons un
bon accord entre les bases de fonctions de Slater et celles des fonctions de type
gaus-siennes (126 GTO) avec les donn´ees exp´erimentales pour les trois orbitales et nous
pou-vons conclure que la base de fonctions propos´ee par Moccia dans les ann´ees 1960 s’av`ere
tout `a fait ad´equate pour la description de la mol´ecule d’ammoniac.
Dans le document
Étude théorique et expérimentale de l'ionisation simple et double de molécules par impact d'électrons
(Page 55-58)