Equations différentielles ordinaires Equations aux dérivées partielles
Partie 3 : EDP elliptiques
Franck Boyer
franck.boyer@math.univ-toulouse.fr Bureau 204 - Bât. 1R3
Master 1 Mathématiques - Enseignement Supérieur et Recherche 2019/2020
Institut de Mathématiques de Toulouse
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Plan général
• Partie 1 : Equations différentielles ordinaires
• Partie 2 : Equations de transport
• Partie 3 : Problèmes aux limites elliptiques Evaluation
• Un devoir à la maison
• Un partiel
• Un examen terminal
• Note de CC“1{3DM`2{3P
• Note finale“0.4CC`0.6CT Remarque
• Contenu de base
• Contenu plus avancé
Plan de la partie 3
1. Motivations
1.1 Le problème de la membrane élastique 1.2 Premiers pas vers la résolution mathématique
2. Espaces de Sobolev en dimension 1 2.1 L’espaceH1pIq
2.2 L’espaceH10pIq
2.3 Résolution du problème de la corde élastique
3. Formulations variationnelles d’un problème aux limites 3.1 Principes généraux
3.2 Exemples en dimension 1
3
Partie 3 : EDP elliptiques
1. Motivations
Partie 3 : EDP elliptiques
1. Motivations
1.1. Le problème de la membrane élastique
Le problème physique
Introduction
On considère une membrane élastique plane au repos
• Le bord de la membrane est fixé à un cadre.
• On applique une force verticale en chaque point de la membrane (par exemple en posant un objet dessus).
• On veut savoir quelle forme va prendre la membrane sous l’effet de cette force.
Le problème physique
Introduction
On considère une membrane élastique plane au repos
Mise en forme mathématique
• La membrane au repos est représentée par un ouvertΩĂR2 (plus exactement c’est l’ensembleΩˆ t0udansR3).
• La densité de forces enxPΩest un nombre notéfpxq. La force verticale exercée sur le pointpx,0q,xPΩest donc
¨
˚
˝ 0 0 fpxq
˛
‹
‚.
4
Le problème physique
Introduction
On considère une membrane élastique plane au repos
Mise en forme mathématique
• Sous l’effet de la force exercée, la membrane va s’étirer et se déformer.
• But du jeu :Trouver la forme que va prendre la membrane à l’équilibre.
• On cherche donc une fonction
u: ΩÑRdont la surface représentative est solution du problème.
Le problème physique
Mise en équations 1/3
Déformations admissibles On va introduire l’ensemble
X“ tuPC1pΩ,Rq, t.q.u“0 surBΩu, dont voici quelques éléments
Le principe physique fondamental
La position d’équilibre adoptée par la membrane sous l’effet des forces appliquées est celle qui vaminimiser l’énergie totale. On va chercheruPXtelle que
Epuq “inf
vPXEpvq. C’est un problème d’optimisation
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Le problème physique
Mise en équations 1/3
Déformations admissibles On va introduire l’ensemble
X“ tuPC1pΩ,Rq, t.q.u“0 surBΩu,
Le principe physique fondamental
La position d’équilibre adoptée par la membrane sous l’effet des forces appliquées est celle qui vaminimiser l’énergie totale.
On va chercheruPXtelle que Epuq “inf
vPXEpvq. C’est un problème d’optimisation
Le problème physique
Mise en équations 2/3
X“ tuPC1pΩ,Rq, t.q.u“0 surBΩu. Calcul de l’énergie pour unuPXdonné
Il y a deux contributions à l’énergieEpuq “E1puq `E2puq.
• Energie potentielle liée à la forcef : E1puq:“ ´
ż
Ω
upxqfpxqdx.
• Energie élastique : E2puq:“k
ż
Ω
ˆb
1` |∇u|2´1
˙ dx, oùką0 est un coefficient de rigidité du matériau.
6
Le problème physique
Mise en équations 2/3
X“ tuPC1pΩ,Rq, t.q.u“0 surBΩu. Calcul de l’énergie pour unuPXdonné
Epuq “k ż
Ω
ˆb
1` |∇u|2´1
˙ dx´
ż
Ω
upxqfpxqdx.
Le problème physique
Mise en équations 2/3
X“ tuPC1pΩ,Rq, t.q.u“0 surBΩu. Calcul de l’énergie pour unuPXdonné
Epuq “kż
Ω
ˆb1` |∇u|2´1
˙ dx´
ż
Ω
upxqfpxqdx.
Hypothèse des petits déplacements
On suppose que la force exercée estpetiteet donc que le déplacementurecherché estpetit!
Conséquence a
1` |∇u|2«1`21|∇u|2`. . . Dorénavant on prendra l’énergie simplifiée
Epuq “ k 2 ż
Ω|∇u|2dx´ ż
Ω
upxqfpxqdx.
6
Le problème physique
Mise en équations 3/3
Résumé
X“ tuPC1pΩ,Rq, t.q.u“0 surBΩu. On chercheuPXqui vérifie
Epuq “inf
vPXEpvq, (‹)
avecE:XÑRdéfinie par Epvq “ k
2 ż
Ω|∇v|2dx´ ż
Ω
fpxqvpxqdx.
Les questions à résoudre :
1. Le problème (‹) admet-il une solution ? 2. Si oui, cette solution est-elle unique ?
3. Si oui, peut-on la caractériser à l’aide d’une équation plus
pratique à manipuler que le problème (‹) ? 7
Le problème physique
Le cas monodimensionnel
Pour simplifier, regardons le même problème mais en dimension 1.
Membrane élastiqueùñCorde élastique Ωouvert deR2 ùñI“s0,1rintervalle deR.
Le problème 1D
X“ tuPC1pr0,1s,Rq, t.q.up0q “up1q “0. On chercheuPXqui vérifie
Epuq “inf
vPXEpvq, (‹)
avecE:XÑRdéfinie par Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0fv dx.
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Le problème physique
Le cas monodimensionnel
Pour simplifier, regardons le même problème mais en dimension 1.
Membrane élastiqueùñCorde élastique Ωouvert deR2 ùñI“s0,1rintervalle deR.
Le problème 1D
X“ tuPC1pr0,1s,Rq, t.q.up0q “up1q “0.
On chercheuPXqui vérifie
Epuq “inf
vPXEpvq, (‹)
avecE:XÑRdéfinie par Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0fv dx.
Partie 3 : EDP elliptiques
1. Motivations
1.2. Premiers pas vers la résolution mathématique
Unicité
Avant même d’étudier l’existence de la solution on peut montrer Proposition
Si u1,u2PX vérifient Epu1q “Epu2q “inf
vPXEpvq, ðùon note IEcetinf, alors u1“u2.
Argument général de convexité :
• Eeststrictementconvexe
• Xest un ensemble convexe
Unicité
Avant même d’étudier l’existence de la solution on peut montrer Proposition
Si u1,u2PX vérifient Epu1q “Epu2q “inf
vPXEpvq, ðùon note IEcetinf, alors u1“u2.
Preuve :
• On poseu“u1`u2 2 et on constate queuPX.
• On calcule Epuq “E
ˆu1`u2 2
˙
“ 1
2Epu1q ` 1
2Epu2q ´k 8
ż1
0|u11´u12|2dx
• Par définition de l’infimum on doit avoirEpuq ěIEet donc ż1
0|u11´u12|2dx“0 ñ pu1´u2q1“0 ñ u1 “u2, cond. bord !. Argument général de convexité :
• Eeststrictementconvexe
• Xest un ensemble convexe
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Unicité
Avant même d’étudier l’existence de la solution on peut montrer Proposition
Si u1,u2PX vérifient Epu1q “Epu2q “inf
vPXEpvq, ðùon note IEcetinf, alors u1“u2.
Preuve :
• On poseu“u1`u2 2 et on constate queuPX.
• On calcule Epuq “E
ˆu1`u2 2
˙
“IE´k 8
ż1
0|u11´u12|2dx.
• Par définition de l’infimum on doit avoirEpuq ěIEet donc ż1
0|u11´u12|2dx“0 ñ pu1´u2q1“0 ñ u1 “u2, cond. bord !. Argument général de convexité :
• Eeststrictementconvexe
• Xest un ensemble convexe
Unicité
Avant même d’étudier l’existence de la solution on peut montrer Proposition
Si u1,u2PX vérifient Epu1q “Epu2q “inf
vPXEpvq, ðùon note IEcetinf, alors u1“u2.
Preuve :
• On poseu“u1`u2 2 et on constate queuPX.
• On calcule Epuq “E
ˆu1`u2 2
˙
“IE´k 8
ż1
0|u11´u12|2dx.
• Par définition de l’infimum on doit avoirEpuq ěIEet donc ż1
0|u11´u12|2dx“0 ñ pu1´u2q1“0 ñ u1“u2, cond. bord !.
Argument général de convexité :
• Eeststrictementconvexe
• Xest un ensemble convexe
9
Unicité
Avant même d’étudier l’existence de la solution on peut montrer Proposition
Si u1,u2PX vérifient Epu1q “Epu2q “inf
vPXEpvq, ðùon note IEcetinf, alors u1“u2.
Argument général de convexité :
• Eeststrictementconvexe
• Xest un ensemble convexe
Caractérisation de la solution
On suppose encore qu’il existe une solutionuPXdu problème Epuq “inf
vPXEpvq. (‹)
Lemme (Résultat fondamental de l’analyse)
Soitϕ:RÑRune fonction dérivable et t˚PR. On suppose que Si on a ϕpt˚q “inf
R ϕptq, alorsϕ1pt˚q “0.
Ce lemme est à la base de toute l’analyse réelle ou presque :
• Lemme de Rolle
• Théorème des accroissements finis
• Formules de Taylor. Développements limités.
• Interpolation de Lagrange
• etc ...
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Caractérisation de la solution
On suppose encore qu’il existe une solutionuPXdu problème Epuq “inf
vPXEpvq. (‹)
Lemme (Résultat fondamental de l’analyse)
Soitϕ:RÑRune fonction dérivable et t˚PR. On suppose que Si on a ϕpt˚q “inf
R ϕptq, alorsϕ1pt˚q “0.
Preuve :
• On prendhą0 et on écrit
ϕpt˚`hq ´ϕpt˚q ě0,
• On prendhă0 et on écrit
Caractérisation de la solution
On suppose encore qu’il existe une solutionuPXdu problème Epuq “inf
vPXEpvq. (‹)
Lemme (Résultat fondamental de l’analyse)
Soitϕ:RÑRune fonction dérivable et t˚PR. On suppose que Si on a ϕpt˚q “inf
R ϕptq, alorsϕ1pt˚q “0.
Preuve :
• On prendhą0 et on écrit
ϕpt˚`hq ´ϕpt˚q
h ě0,
• On prendhă0 et on écrit
10
Caractérisation de la solution
On suppose encore qu’il existe une solutionuPXdu problème Epuq “inf
vPXEpvq. (‹)
Lemme (Résultat fondamental de l’analyse)
Soitϕ:RÑRune fonction dérivable et t˚PR. On suppose que Si on a ϕpt˚q “inf
R ϕptq, alorsϕ1pt˚q “0.
Preuve :
• On prendhą0 et on écrit ϕ1pt˚q “ lim
hÑ0`
ϕpt˚`hq ´ϕpt˚q
h ě0,
• On prendhă0 et on écrit
Caractérisation de la solution
On suppose encore qu’il existe une solutionuPXdu problème Epuq “inf
vPXEpvq. (‹)
Lemme (Résultat fondamental de l’analyse)
Soitϕ:RÑRune fonction dérivable et t˚PR. On suppose que Si on a ϕpt˚q “inf
R ϕptq, alorsϕ1pt˚q “0.
Preuve :
• On prendhą0 et on écrit ϕ1pt˚q “ lim
hÑ0`
ϕpt˚`hq ´ϕpt˚q
h ě0,
• On prendhă0 et on écrit
ϕpt˚`hq ´ϕpt˚q ě0,
10
Caractérisation de la solution
On suppose encore qu’il existe une solutionuPXdu problème Epuq “inf
vPXEpvq. (‹)
Lemme (Résultat fondamental de l’analyse)
Soitϕ:RÑRune fonction dérivable et t˚PR. On suppose que Si on a ϕpt˚q “inf
R ϕptq, alorsϕ1pt˚q “0.
Preuve :
• On prendhą0 et on écrit ϕ1pt˚q “ lim
hÑ0`
ϕpt˚`hq ´ϕpt˚q
h ě0,
• On prendhă0 et on écrit
ϕpt˚`hq ´ϕpt˚q
h ď0,
Caractérisation de la solution
On suppose encore qu’il existe une solutionuPXdu problème Epuq “inf
vPXEpvq. (‹)
Lemme (Résultat fondamental de l’analyse)
Soitϕ:RÑRune fonction dérivable et t˚PR. On suppose que Si on a ϕpt˚q “inf
R ϕptq, alorsϕ1pt˚q “0.
Preuve :
• On prendhą0 et on écrit ϕ1pt˚q “ lim
hÑ0`
ϕpt˚`hq ´ϕpt˚q
h ě0,
• On prendhă0 et on écrit ϕ1pt˚q “ lim
hÑ0´
ϕpt˚`hq ´ϕpt˚q
h ď0,
10
Caractérisation de la solution
On suppose encore qu’il existe une solutionuPXdu problème Epuq “inf
vPXEpvq. (‹)
Lemme (Résultat fondamental de l’analyse)
Soitϕ:RÑRune fonction dérivable et t˚PR. On suppose que Si on a ϕpt˚q “inf
R ϕptq, alorsϕ1pt˚q “0.
Proposition (Equations d’Euler-Lagrange) Si uPX vérifie(‹), alors on a
kż1 0
u1pxqv1pxq ´ ż1
0
fpxqvpxqdx“0, @vPX. (‹‹)
Preuve :On fixevPX.
On posetÞÑϕptq “Epu`tvqet on applique le lemme àt˚“0. 10
Caractérisation de la solution
On suppose encore qu’il existe une solutionuPXdu problème Epuq “inf
vPXEpvq. (‹)
Lemme (Résultat fondamental de l’analyse)
Soitϕ:RÑRune fonction dérivable et t˚PR. On suppose que Si on a ϕpt˚q “inf
R ϕptq, alorsϕ1pt˚q “0.
Proposition (Equations d’Euler-Lagrange) Si uPX vérifie(‹), alors on a
kż1 0
u1pxqv1pxq ´ ż1
0
fpxqvpxqdx“0, @vPX. (‹‹)
Dans ce cas particulier, on peut vérifier que la réciproque est vraie : uPXvérifiep‹‹q ùñuvérifiep‹q. 10
Caractérisation de la solution
Proposition (Equations d’Euler-Lagrange) Si uPX vérifie(‹), alors on a
k ż1
0
u1pxqv1pxq ´ ż1
0
fpxqvpxqdx“0, @vPX. (‹‹)
Théorème
Si uPX vérifie(‹‹)et que de plus uPC2pr0,1sq, alors on a
# ´ku2pxq “fpxq, pour tout xPs0,1r,
up0q “up1q “0. (‹ ‹ ‹) La réciproque est vraie.
Caractérisation de la solution
Proposition (Equations d’Euler-Lagrange) Si uPX vérifie(‹), alors on a
k ż1
0
u1pxqv1pxq ´ ż1
0
fpxqvpxqdx“0, @vPX. (‹‹)
Théorème
Si uPX vérifie(‹‹)et que de plus uPC2pr0,1sq, alors on a
# ´ku2pxq “fpxq, pour tout xPs0,1r,
up0q “up1q “0. (‹ ‹ ‹) La réciproque est vraie.
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Caractérisation de la solution
Proposition (Equations d’Euler-Lagrange) Si uPX vérifie(‹), alors on a
k ż1
0
u1pxqv1pxq ´ ż1
0
fpxqvpxqdx“0, @vPX. (‹‹)
Théorème
Si uPX vérifie(‹‹)et que de plus uPC2pr0,1sq, alors on a
# ´ku2pxq “fpxq, pour tout xPs0,1r,
up0q “up1q “0. (‹ ‹ ‹) La réciproque est vraie.
Vocabulaire :(‹ ‹ ‹) est appelé un problème aux limites
= 1 EDP + des conditions au bord (ou aux limites)
Résumé
Epuq “inf
vPXEpvq, (‹)
kż1 0
u1pxqv1pxq ´ ż1
0
fpxqvpxqdx“0, @vPX, (‹‹)
# ´ku2pxq “fpxq, pour toutxPs0,1r,
up0q “up1q “0. (‹ ‹ ‹) Relations
p‹q ñ p‹‹q, et p‹‹q ñ p‹q, p‹‹qðùùùñ p‹ ‹ ‹qsiuPC2
• p‹‹qsont les équations d’Euler-Lagrange associées au problème d’optimisationp‹q.
• p‹‹qest une formulation variationnelle associée au problème
aux limitesp‹ ‹ ‹q. 12
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Stratégie en 4 étapes
1. On démontre que IE :“inf
vPXEpvq ą ´8.
2. On prend une suite minimisantepunqnĂX pour cet infimum, c’est-à-dire une suite qui vérifie
nÑ8lim Epunq “IE.
3. On essaie de montrer que cette suite (ou une sous-suite) converge en un certain sens vers une limiteuPX.
4. On essaie de montrer queEsatisfait une propriété de continuité pour établir queEpunq ÝÝÝÑnÑ8 Epuq.
Conclusion
On aura bien résolu le problème Epuq “ lim
nÑ8Epunq “IE “inf
vPXEpvq.
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Stratégie en 4 étapes
1. On démontre que IE :“inf
vPXEpvq ą ´8.
2. On prend une suite minimisantepunqnĂXpour cet infimum, c’est-à-dire une suite qui vérifie
nÑ8lim Epunq “IE.
Remarque
Une telle suite existe toujours !
Sans hypothèse surEetXautre que la finitude de l’infimum.
3. On essaie de montrer que cette suite (ou une sous-suite) converge en un certain sens vers une limiteuPX.
4. On essaie de montrer queEsatisfait une propriété de continuité pour établir queEpunq ÝÝÝÑnÑ8 Epuq.
Conclusion
On aura bien résolu le problème Epuq “ lim
nÑ8Epunq “IE “inf
vPXEpvq.
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Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Stratégie en 4 étapes
1. On démontre que IE :“inf
vPXEpvq ą ´8.
2. On prend une suite minimisantepunqnĂXpour cet infimum, c’est-à-dire une suite qui vérifie
nÑ8lim Epunq “IE.
3. On essaie de montrer que cette suite (ou une sous-suite) converge en un certain sens vers une limiteuPX.
4. On essaie de montrer queEsatisfait une propriété de continuité pour établir queEpunq ÝÝÝÑnÑ8 Epuq.
Conclusion
On aura bien résolu le problème Epuq “ lim
nÑ8Epunq “IE “inf
vPXEpvq.
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Stratégie en 4 étapes
1. On démontre que IE :“inf
vPXEpvq ą ´8.
2. On prend une suite minimisantepunqnĂXpour cet infimum, c’est-à-dire une suite qui vérifie
nÑ8lim Epunq “IE.
3. On essaie de montrer que cette suite (ou une sous-suite) converge en un certain sens vers une limiteuPX.
4. On essaie de montrer queEsatisfait une propriété de continuité pour établir queEpunq ÝÝÝÑnÑ8 Epuq.
Conclusion
On aura bien résolu le problème Epuq “ lim
nÑ8Epunq “IE “inf
vPXEpvq.
13
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 1
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Proposition
On a la propriété : infvPXEpvq ě ´}f}2k2L1. Analysons la définition deE :Nous avons
• Un « gentil » terme (le premier) qui est toujours positif,
• Un terme qui n’a pas de signe (le second).
Morale :Le premier terme va prendre le dessus sur le second car il estquadratiquealors que le second est seulementlinéaire : pour v« grand », le premier terme va dominer le second.
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 1
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Proposition
On a la propriété : infvPXEpvq ě ´}f}2k2L1. Lemme
Pour tout vPX, on a}v}L8 ď }v1}L2.
Preuve de la proposition :Pour toutvPX, on a ˇ
ˇ ˇ ˇ ˇ
ż1 0
fv dx ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ
ď }f}L1}v}L8Lem.ď }f}L1}v1}L2 Young
ď 1
2k2}f}2L1`k 2}v1}2L2. Inégalité de Young :pour touta,bPR,εą0 :abď2εa2`2ε1 b2
14
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 1
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Proposition
On a la propriété : infvPXEpvq ě ´}f}2k2L1. Lemme
Pour tout vPX, on a}v}L8 ď }v1}L2.
Preuve du Lemme :Pour toutvPX, etxP r0,1s, on peut écrire
|vpxq| “ ˇ ˇ ˇ ˇ
vp0q ljhn
“0
` żx
0
v1ptqdt ˇ ˇ ˇ ˇď
ż1
0|v1ptq|dtC.´S.ď }v1}L2.
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 2
Il existe (toujours) une suite minimisante !
• CommeIE ą ´8, pour toutně1, le nombre IE` 1
n
n’est pas un minorant de l’ensemble des valeurs deEsurX. Rappel :La borne inférieure est le plus grand des minorants !
• Comme ce n’est pas un minorant, il existe au moins un élément deX(notéun) tel que
IEďEpunq ďIE` 1 n.
• Par le théorème des gendarmes on a bien Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE. Remarque
Pas besoin de topologie surXni de propriétés deE.
15
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 2
Il existe (toujours) une suite minimisante !
• CommeIE ą ´8, pour toutně1, le nombre IE` 1
n
n’est pas un minorant de l’ensemble des valeurs deEsurX. Rappel :La borne inférieure est le plus grand des minorants !
• Comme ce n’est pas un minorant, il existe au moins un élément deX(notéun) tel que
IEďEpunq ďIE` 1 n.
• Par le théorème des gendarmes on a bien Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE. Remarque
Pas besoin de topologie surXni de propriétés deE.
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 2
Il existe (toujours) une suite minimisante !
• CommeIE ą ´8, pour toutně1, le nombre IE` 1
n
n’est pas un minorant de l’ensemble des valeurs deEsurX. Rappel :La borne inférieure est le plus grand des minorants !
• Comme ce n’est pas un minorant, il existe au moins un élément deX(notéun) tel que
IEďEpunq ďIE` 1 n.
• Par le théorème des gendarmes on a bien Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE. Remarque
Pas besoin de topologie surXni de propriétés deE.
15
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 3
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Objectif
Montrer quepunqn, ou une de ses sous-suites, converge en un certain sens.
Difficulté :la seule information dont on dispose surunc’est Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE.
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 3
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Objectif
Montrer quepunqn, ou une de ses sous-suites, converge en un certain sens.
Difficulté :la seule information dont on dispose surunc’est Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE.
Une question plus simple
Est-ce que la suitepunqnest bornée ?
La réponse dépend de la norme qu’on prend surX !
• Norme usuelle surX : }v}C1 “ }v}L8` }v1}L8
Problème :Il existe des suitespvnqntelles quepEpvnqqnest bornée dansRmais}vn}C1 n’est pas bornée !
16
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 3
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Objectif
Montrer quepunqn, ou une de ses sous-suites, converge en un certain sens.
Difficulté :la seule information dont on dispose surunc’est Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE.
Une question plus simple
Est-ce que la suitepunqnest bornée ?
La réponse dépend de la norme qu’on prend surX !
• Norme usuelle surX : }v}C1 “ }v}L8` }v1}L8
Problème :Il existe des suitespvnqntelles quepEpvnqqnest
bornée dansRmais}vn} 1 n’est pas bornée ! 16
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 3
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Objectif
Montrer quepunqn, ou une de ses sous-suites, converge en un certain sens.
Difficulté :la seule information dont on dispose surunc’est Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE.
Une question plus simple
Est-ce que la suitepunqnest bornée ?
La réponse dépend de la norme qu’on prend surX !
• Norme surXadaptée au problème : }v}2H1 :“ }v}2L2` }v1}2L2
C’est gagné !Toute suite vérifiantpEpvnqqnest bornée dansR, vérifiepvnqnest bornée danspX,}.}H1q. 16
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 3
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Objectif
Montrer quepunqn, ou une de ses sous-suites, converge en un certain sens.
Difficulté :la seule information dont on dispose surunc’est Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE.
Proposition
La suite minimisantepunqnpourp‹qest de Cauchy danspX,}.}H1q. Preuve Rappel :}v}2H1 “ }v}2L2 ` }v1}2L2.
k 8
ż1
|u1n´u1n`p|2dx“Epunq `Epun`pq
2 ´E
ˆun`un`p
2
˙
. 16
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 3
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Objectif
Montrer quepunqn, ou une de ses sous-suites, converge en un certain sens.
Difficulté :la seule information dont on dispose surunc’est Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE.
Proposition
La suite minimisantepunqnpourp‹qest de Cauchy danspX,}.}H1q. Preuve Rappel :}v}2H1 “ }v}2L2 ` }v1}2L2.
k 8
ż1
0|u1n´u1n`p|2dxď Epunq `Epun`pq
2 ´IE. 16
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 3
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Objectif
Montrer quepunqn, ou une de ses sous-suites, converge en un certain sens.
Difficulté :la seule information dont on dispose surunc’est Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE.
Proposition
La suite minimisantepunqnpourp‹qest de Cauchy danspX,}.}H1q. Preuve Rappel :}v}2H1 “ }v}2L2` }v1}2L2.
}un´un`p}L2 ď }un´un`p}L8 ď
}u1n´u1n`p}L2 ÝÝÝÑnÑ8 0, unif. enp.
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 3
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Objectif
Montrer quepunqn, ou une de ses sous-suites, converge en un certain sens.
Difficulté :la seule information dont on dispose surunc’est Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE.
Proposition
La suite minimisantepunqnpourp‹qest de Cauchy danspX,}.}H1q. Preuve Rappel :}v}2H1 “ }v}2L2` }v1}2L2.
}un´un`p}L2 ď
}un´un`p}L8ď }u1n´u1n`p}L2 ÝÝÝÑnÑ8 0, unif. enp.
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Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 3
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Objectif
Montrer quepunqn, ou une de ses sous-suites, converge en un certain sens.
Difficulté :la seule information dont on dispose surunc’est Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE.
Proposition
La suite minimisantepunqnpourp‹qest de Cauchy danspX,}.}H1q. Preuve Rappel :}v}2H1 “ }v}2L2` }v1}2L2.
}un´un`p}L2 ď }un´un`p}L8ď }u1n´u1n`p}L2 ÝÝÝÑnÑ8 0, unif. enp.
Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 3
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Objectif
Montrer quepunqn, ou une de ses sous-suites, converge en un certain sens.
Difficulté :la seule information dont on dispose surunc’est Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE.
Proposition
La suite minimisantepunqnpourp‹qest de Cauchy danspX,}.}H1q. Preuve Rappel :}v}2H1 “ }v}2L2` }v1}2L2.
}un´un`p}L2 ď }un´un`p}L8ď}u1n´u1n`p}L2 ÝÝÝÑnÑ8 0, unif. enp.
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Comment montrer l’existence d’un minimiseur ?
Etape 3
Rappels : X“ tvPC1pr0,1s,Rq, vp0q “vp1qu, Epvq “k
2 ż1
0|v1|2dx´ ż1
0
fv dx.
Objectif
Montrer quepunqn, ou une de ses sous-suites, converge en un certain sens.
Difficulté :la seule information dont on dispose surunc’est Epunq ÝÝÝÑnÑ8 IE.
Proposition
La suite minimisantepunqnpourp‹qest de Cauchy danspX,}.}H1q. Problème
L’espacepX,}.}H1qn’est pas complet !
FIN DE LA SéANCE 10
Partie 3 : EDP elliptiques
2. Espaces de Sobolev en dimension 1
Partie 3 : EDP elliptiques
2. Espaces de Sobolev en dimension 1
2.1. L’espace H
1pIq
L’espace de Sobolev H
1pIq
Définition
SoitI“sa,brun intervalle ouvertbornédeR. Définition
On appelleespace de SobolevH1pIq, l’ensemble des fonctions u de L2pIqdont la dérivée au sens des distrib. est une fonction de L2pIq.
L’espace de Sobolev H
1pIq
Définition
SoitI“sa,brun intervalle ouvertbornédeR. Définition
On appelleespace de SobolevH1pIq, l’ensemble des fonctions u de L2pIqdont la dérivée au sens des distrib. est une fonction de L2pIq. Explication / Interprétation
Une fonctionuPL2pIqest dansH1pIqsi et seulement siil existe gPL2pIqtelle que
żb a
upxqϕ1pxqdx“ ´ żb
a
gpxqϕpxqdx, @ϕPCc8pIq.
Cette fonctiongest nécessairement unique. On la noteBxuouu1. On peut donc définirH1pIqsans utiliser les distributions !
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L’espace de Sobolev H
1pIq
Définition
SoitI“sa,brun intervalle ouvertbornédeR. Définition
On appelleespace de SobolevH1pIq, l’ensemble des fonctions u de L2pIqdont la dérivée au sens des distrib. est une fonction de L2pIq. Définition
On munit l’espace vectoriel H1pIqdu produit scalaire pu,vqH1 :“ pu,vqL2` pBxu,BxvqL2 “
ż
Ipu v` BxuBxvqdx, et de la norme associée}u}H1:“b
}u}2L2` }Bxu}2L2.
´unÝÝÝÑnÑ8 udansH1pIq¯ ðñ
¨
˝
unÝÝÝÑnÑ8 udansL2pIq BxunÝÝÝÑnÑ8 BxudansL2pIq
˛
‚
L’espace de Sobolev H
1pIq
Définition
SoitI“sa,brun intervalle ouvertbornédeR. Définition
On appelleespace de SobolevH1pIq, l’ensemble des fonctions u de L2pIqdont la dérivée au sens des distrib. est une fonction de L2pIq. Commentaires
• La lettreHvient du fait que, comme on va le voir, ces espaces sont des Hilbert.
• L’exposant 1 renvoie au nombre de dérivées.
On peut, en effet, définirHkpIqpour toutkě1 comme par exemple
H2pIq:“ tuPL2pIq, tel queBxu,B2xuPL2pIqu.
• Par extension, certains auteurs posentH0pIq:“L2pIq.
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L’espace de Sobolev H
1pIq
Lien avec les espaces usuels 1/3
Proposition
On a l’inclusiontopologique
C1p¯Iq ĂH1pIq. (‹)
Cela signifie que, dansC1p¯Iqla notion de dérivée faible coïncide avec la notion de dérivée usuelle et que l’inclusion(‹)est continue au sens suivant
}u}H1ďa
2|I| }u}C1, @uPC1p¯Iq. Concrètement :
ˆ
unÝÝÝÑnÑ8 udansC1p¯Iq
˙ ùñ
ˆ
unÝÝÝÑnÑ8 udansH1pIq
˙
L’espace de Sobolev H
1pIq
Lien avec les espaces usuels 1/3
Proposition
On a l’inclusiontopologique
C1p¯Iq ĂH1pIq. (‹) Cela signifie que, dansC1p¯Iqla notion de dérivée faible coïncide avec la notion de dérivée usuelle et que l’inclusion(‹)est continue au sens suivant
}u}H1 ďa
2|I| }u}C1, @uPC1p¯Iq. Rappel :
}u}C0p¯Iq:“ }u}L8pIq, }u}C1p¯Iq:“ }u}L8pIq` }Bxu}L8pIq.
Concrètement : ˆ
unÝÝÝÑnÑ8 udansC1p¯Iq
˙ ùñ
ˆ
unÝÝÝÑnÑ8 udansH1pIq
˙
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L’espace de Sobolev H
1pIq
Lien avec les espaces usuels 1/3
Proposition
On a l’inclusiontopologique
C1p¯Iq ĂH1pIq. (‹) Cela signifie que, dansC1p¯Iqla notion de dérivée faible coïncide avec la notion de dérivée usuelle et que l’inclusion(‹)est continue au sens suivant
}u}H1 ďa
2|I| }u}C1, @uPC1p¯Iq. Preuve
• Intégration par parties !
SiuestC1alors sa dérivée au sens des distributions est la dérivée au sens usuel ...
• }f}L2pIqďa
|I|}f}L8.
Concrètement : ˆ
unÝÝÝÑnÑ8 udansC1p¯Iq
˙ ùñ
ˆ
unÝÝÝÑnÑ8 udansH1pIq
˙
L’espace de Sobolev H
1pIq
Lien avec les espaces usuels 1/3
Proposition
On a l’inclusiontopologique
C1p¯Iq ĂH1pIq. (‹) Cela signifie que, dansC1p¯Iqla notion de dérivée faible coïncide avec la notion de dérivée usuelle et que l’inclusion(‹)est continue au sens suivant
}u}H1 ďa
2|I| }u}C1, @uPC1p¯Iq. Concrètement :
ˆ
unÝÝÝÑnÑ8 udansC1p¯Iq
˙ ùñ
ˆ
unÝÝÝÑnÑ8 udansH1pIq
˙
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