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Academic year: 2022

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Texte intégral

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X2016 – MAP 311 – PC 3

RAPPELS : Vecteurs de variables al´ eatoires

Igor Kortchemski –igor.kortchemski@cmap.polytechnique.fr

1 M´ ethode de la fonction muette (Section 4.10 du poly)

Il s’agit d’une m´ethode tr`es efficace pour d´eterminer la loi d’une variable al´eatoire `a valeurs dans n’importe quel espace (mais dans MAP 311 on se limitera `a des variables al´eatoires `a valeurs dansRn).

Il s’agit en quelque sorte de la r´eciproque du th´eor`eme de transfert.

Plus pr´ecis´ement, soit X = (X1, . . . , Xn) une variable al´eatoire `a valeurs dans Rn (sa loi PX est donc une probabilit´e sur Rn). Alors, d’apr`es le th´eor`eme de transfert, pour toute fonctionh:Rn→R continue born´ee, on a

E[h(X1, . . . , Xn)] = Z

Rn

h(x1, . . . , xn)PX(dx1, . . . , dxn), (1) o`u PX = P(X1,...,Xn) est la loi du vecteur X (qui est donc une mesure de probabilit´e sur Rn, par rapport `a laquelle on fait l’int´egrale). La m´ethode de la fonction muette consiste `a utiliser le fait que, r´eciproquement, s’il existe une probabilit´e µsur Rtelle que pour toute fonction h:Rn→Rcontinue born´ee on

E[h(X1, . . . , Xn)] = Z

Rn

h(x1, . . . , xn)µ(dx1, . . . , dxn), alors la loi deX est µ.

Cas particulier (variable al´eatoire r´eelle `a densit´e) :SoitY une variable al´eatoire r´eelle etf une fonction positive. On suppose que pour toute fonction continue born´eeh:R→R on a

E[h(Y)] = Z

R

h(x)f(x)dx.

AlorsY est une variable al´eatoire r´eelle `a densit´e et f(x) est une densit´e deY au pointx.

Cas particulier (v.a. `a densit´e dans Rn) : SoitX = (X1, . . . , Xn) une variable al´eatoire `a valeurs dansRnetf :Rn→Rune fonction positive. On suppose que pour toute fonction continue born´eeh:Rn→Ron a

E[h(X)] = Z

Rn

h(x1, . . . , xn)f(x1, . . . , xn)dx1· · ·dxn.

AlorsX= (X1, . . . , Xn) est `a densit´e, et f(x1, . . . , xn) est une densit´e deXau point (x1, . . . , xn).

Attention.En pratique, on utilise presquetoujoursla m´ethode de la fonction muette pour d´eterminer des lois de variables al´eatoires qui ne sont pas discr`etes (sauf typiquement dans le cas de variables al´eatoires r´eelles d´efinies avec des minimums ou des maximums, etc.)

2 Th´ eor` emes de Fubini (Section 4.8 du poly)

Lorsqu’on calcule des int´egrales multiples, on a souvent recourt aux th´eor`emes de Fubini qui permettent (sous certaines hypoth`eses !) d’intervertir les int´egrales. Informellement :

Pour des questions, demande de pr´ecisions ou explications, n’h´esitez pas `a m’envoyer un mail.

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Th´eor`eme de Fubini (signe positif ) :lorsqu’on int`egre une fonction positive`a plusieurs variables, on peut toujours intervertir les int´egrales.

Th´eor`eme de Fubini (signe quelconque) : lorsqu’on int`egre une fonction de signe `a plu- sieurs variables, on peut intervertir les int´egrales si l’int´egrale estabsolument convergente.

Attention.Il est tr`es important de se souvenir qu’une esp´erance est une int´egrale (voir par exemple (1)) : on peut donc (lorsque c’est licite) intervertir esp´erance et int´egrales !

Remarque : en toute g´en´eralit´e, les th´eor`emes de Fubini sont en fait valables pour des int´egrales par rapport `a des mesuresσ-finies.

3 Ind´ ependance de variables al´ eatoires (Section 4.9 du poly)

Soit (Ω,A,P) un espace probabilis´e. Si X1 : (Ω,A) → (E1,E1), . . . , Xn : (Ω,A) → (En,En) sont des variables al´eatoires, on dit qu’elles sont (mutuellement) ind´ependantes (sousP) si

pour tousB1∈ E1, . . . , Bn∈ En, P(X1 ∈B1, . . . , Xn∈Bn) =

n

Y

i=1

P(Xi∈Bi).

SiI est un ensemble quelconque, on dit que des variables al´eatoires (Xi)i∈I sont ind´ependantes si pour toutJ ⊂I, avec Card(J)<∞, les variables al´eatoires (Xj)j∈J sont ind´ependantes.

Attention.En pratique, dans MAP 311, on prendra les espaces d’arriv´eeEi de la formeR(variable al´eatoire r´eelle) ou de la forme Rn (vecteurs de variables al´eatoires r´eelles).

On utilise tr`es souvent les principes suivants, qui construisent d’autres familles de variables al´eatoires ind´ependantes :

Principe de composition. Soient X1 : (Ω,A) → (E1,E1), . . . , Xn : (Ω,A) → (En,En) des variables al´eatoires ind´ependantes. Si (fi :Ei →Ei0)1≤i≤n sont des fonctions mesurables, alors les variables al´eatoiresf1(X1), . . . , fn(Xn) sont ind´ependantes.

(Par exemple, siX, Y, Zsont des variables al´eatoires r´eelles ind´ependantes, alorsX2,1/Y, e−Zsont ind´ependantes).

Principe des coalitions. Soient X1 : (Ω,A) → (E1,E1), . . . , Xn : (Ω,A) → (En,En) des variables al´eatoires ind´ependantes. Soient 1 = i1 < i2 <· · · < ip−1 < n des nombres entiers. On pose

Y1 = (Xi1, . . . , Xi2−1), Y2= (Xi2, . . . , Xi3−1), . . . , Yp−1= (Xip−1, . . . , Xn).

AlorsY1, . . . , Yp−1 sont ind´ependantes.

(Par exemple, si X, Y, Z sont des variables al´eatoires r´eelles ind´ependantes, alors (X, Y) et Z sont ind´ependantes).

Attention. En pratique, on combine tr`es souvent les deux principes. Par exemple si X, Y, Z sont des variables al´eatoires r´eelles ind´ependantes, alorsX2Y etZ sont ind´ependantes. En effet, (X, Y) et Z sont ind´ependantes (principe des coalitions), puis X2Y et Z sont ind´ependantes (principe de composition appliqu´e `a (X, Y) avec la fonctionf(x, y) =x2y et `a Z avec la fonction identit´e).

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Cas des variables al´eatoires r´eelles `a densit´e.

Soient X1, . . . , Xn des variables al´eatoires r´eelles `a densit´e. On note fi une densit´e deXi. Les variables al´eatoiresX1, . . . , Xnsont ind´ependantes si et seulement une densit´e de (X1, . . . , Xn) au point (x1, . . . , xn) est (presque partout) f1(x1)· · ·fn(xn).

Version fonctionnelle de l’ind´ependance. Dans les calculs, on utilise tr`es souvent le r´esultat suivant.

Soient X1, . . . , Xn des variables al´eatoires r´eellesind´ependantes. Alors

∗ (Cas positif ) On suppose queP(Xi≥0) = 1 pour tout 1≤i≤n. Alors

E

" n Y

i=1

Xi

#

=

n

Y

i=1

E[Xi] ∈ R+∪ {+∞}.

∗ (Cas de signe quelconque) Si X1, . . . , Xn sont int´egrables, alors X1X2· · ·Xn est int´egrable. Dans ce cas, on a alorsE[Qn

i=1Xi] =Qn

i=1E[Xi].

Informellement, l’esp´erance transforme les produits (de variables al´eatoires r´eelles ind´ependantes) en produit d’esp´erances.

4 Propri´ et´ es g´ en´ erales de l’esp´ erance (Section 4.3 du poly)

On utilise tr`es souvent les propri´et´es suivantes de l’esp´erance pour des variables al´eatoires r´eelles.

Cas positif.SoientXetY deux variables al´eatoires r´eelles telles queP(X≥0) =P(Y ≥0) = 1.

∗ (Lin´earit´e) On a E[X+Y] =E[X] +E[Y]∈R+∪ {+∞}.

∗ (Positivit´e) On a E[X]≥0. De plusE[X] = 0 si et seulement siP(X= 0) = 1.

∗ (Croissance) Si P(X≤Y) = 1, alorsE[X]≤E[Y].

Ainsi, si X est une variable al´eatoire de signe quelconque et Y une variable al´eatoire positive int´egrable telle que P(|X| ≤Y) = 1 (c’est-`a-dire |X(ω)| ≤ Y(ω) presque sˆurement), alors X est int´egrable.

En particulier, si X est une variable al´eatoire r´eelle born´ee (c’est-`a-dire qu’il existe M >0 tel que P(|X| ≤M) = 1), alorsX est int´egrable.

Cas de signe quelconque. SoientX etY deux variables al´eatoires r´eelles.

∗ (Lin´earit´e) Si X et Y sont int´egrables, alors X+Y est int´egrable et on a E[X+Y] = E[X] +E[Y].

∗ (Croissance) Si P(X≤Y) = 1 et siX, Y sont int´egrables, alors E[X]≤E[Y].

∗ (In´egalit´e triangulaire) SiX est int´egrable, alors|E[X]| ≤E[|X|].

A partir de ces propri´` et´es, on d´emontre d’autres in´egalit´es tr`es utiles (cf Section 4.7 du poly) comme :

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— l’in´egalit´e deMarkov: si X∈Lp avecp≥1 (c’est-`a-direE[|X|p]<∞), alors poura >0 on a P(|X| ≥a)≤ E[|X|p]

ap .

— l’in´egalit´e deBienaym´e-Tchebyshev : si X∈L2, alors pour touta >0 on a P(|X−E[X]| ≥a)≤ Var(X)

a2 .

— l’in´egalit´e deCauchy-Schwarz : siX, Y ∈L2, alorsXY ∈L1 et

|E[XY]≤E[|XY|]≤p

E[X2]E[Y2].

— l’in´egalit´e de Jensen : si X est une variable al´eatoire r´eelle telle que X ∈ L1 et f est une fonction convexe telle quef(X)∈L1, alors

f(E[X])≤E[f(X)].

5 Utilisation des fonctions indicatrices

Soit (Ω,A,P) un espace probabilis´e. Si A∈ A, on note 1A

la variable al´eatoire d´efinie par

1A(ω) =

(1 si ω∈A 0 si ω6∈A.

Calcul d’une probabilit´e avec le th´eor`eme de transfert.

On a P(A) =E[1A]. En particulier, siX est une variable al´eatoire `a valeurs dansRn etB est un bor´elien deRn, on a

P(X∈B) =E[1X∈B].

Cas particulier.SiX= (X1, . . . , Xn) a une densit´e f(x1, . . . , xn) au point (x1, . . . , xn), on peut calculerP(X ∈B) avec le th´eor`eme de transfert par une int´egrale multiple :

P(X∈B) =E[1X∈B] = Z

Rn

1(x1,...,xn)∈Bf(x1, . . . , xn)dx1· · ·dxn.

Petites astuces. Soit X une variable al´eatoire r´eelle.

∗ SiX ≥0 (c’est-`a-dire X(ω) ≥0 pour toutω ∈ Ω), on aX1A≤X (en particulier E[X1A]≤ E[X]).

∗ SiA1, . . . , An sont des ´ev´enements disjoints qui forment une partition de Ω, on a 1 =1A1 +· · ·+1An

(c’est-`a-dire que pour tout ω ∈ Ω on a 1 = 1A1(ω) +· · ·+1An(ω)). En particulier, si X est int´egrable, on a

E[X] =

n

X

i=1

E[X1Ai],

ce qui permet de calculer des esp´erances en faisant des disjonctions de cas.

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