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Submitted on 1 Jan 1891
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Sur la localisation des franges des lames cristallines (lames uniaxes, minces et prismatiques)
J. Macé de Lépinay
To cite this version:
J. Macé de Lépinay. Sur la localisation des franges des lames cristallines (lames uniaxes, minces et pris- matiques). J. Phys. Theor. Appl., 1891, 10 (1), pp.204-213. �10.1051/jphystap:0189100100020401�.
�jpa-00239515�
du soufre mesuré sans intermédiaire par la même méthode. J’ai donc abandonné celle-ci comme vicieuse.
Je ferai remarquer, en
terminant
que la faible clifférence entre lesépaisseurs
de ma lame de verre,3cm,
et de la lame de soufreéquivalente, 3Clll,I5,
est une circonstance très favorable à l’exacti- tude du résultat ~ il enrésulte,
eneffet,
que la distribution deslignes
de force est sensiblement la même des deuxcôtés,
cequi
neserait vraisemblablement pas vrai pour des lames
d’épaisseurs
très différenues.
SUR LA LOCALISATION DES FRANGES DES LAMES CRISTALLINES
(LAMES UNIAXES, MINCES ET PRISMATIQUES);
PAR M. J. MACÉ DE LÉPINAY.
Nous avons récemment
établi,
NI. Ch.Fabryet moi-même,
unethéorie
générale
des conditions de visibilité desfranges
d’inter-férence
(1 ),
et nous avons fait remarquerqu’elle
était directementapplicable
auxphénomènes
dits de~oZcz~~ZS~ctzoj2 ch,~on2~ztzc~zce.
L’étude suivante a pour brut de contrôler J’exactitude de cette
assertion.
J’envisagerai uniquement,
dans cequi suit,
le cas de lamestaillées dans un cristal
uniaxe, minces, prismatiques.
Je suppo- serai deplus
que l’axeoptique,
contenu dans leplan
de l’une desdeux faces est, solu
parallèle,
soit normal à l’arête duprisme (laines
constitutives d’un compensateur de~3abinet~.
On observeles
franges
au moyen d’unmicroscope
à faiblegrossissement.
J’applic~uerai
directement au cas actuel les théorèmesprécé-
demment établis :
Soit S un
point
de la source, et M lepoint,
situé sur l’axe dumicroscope,
dontl’image
à traversl’objectif
dumicroscope
coïncide avec la croisée des fils du réticule. Il existe
toujours
deuxrayons issus de S tels qne, cheminant dans l’intérieur de la lame
( ~ ) C’ojj2~tes rendus des seances de l’Acadélnie des "Sciences, t. CX, p. 895,
997; 1890, et Journal de Physique, 28 séric~ t. X, p. 5; 1891.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:0189100100020401
205
cristalline,
l’un comme rayonordinaire,
l’autre comme rayon ex-traordinaire,
ils viennent se croiser de nouveau en M.Soient
SS1
etMM,
les bissectrices de ces rayons en leurpoint
de
départ
S et en leurpoint
d’arrivée M. La différence de marche ~ queprésentent
ces deux rayons à leur arrivée en 1~~I estindépen-
dante des
positions
de S surSS,
et de M surMJBf1.
On peutdonc,
pour lacalculer,
supposer que S tet M sont tous les deux à unedistance infinie sur les droites
correspondantes.
Ces dernièrespeuvent
d’ailleurs être considérées commeparallèles,
si la laineprismatique
est trèsaiguë.
Soient,
dèslors,
fi et ~2~ les indices ordinaire et extraordinaire de lalaine, 1 l’angle d’incidence,
et ul’angle
clue forme leplan
d’incidence avec le
plan qui
passe par la normale et l’axeoptique.
On a,
d’après
une formule connue(1),
en
posant,
pourabréger,
e étant
l’épaisseur
de la lame aupoint M,
où elle est rencontréepar la droite
1VIM, .
Supposons
que cette directionMM, ,
caractérisée par lesangles
et u, ainsi que par
l’épaisseur
e, coïncide avec l’axe du micro-scope. A une direction voisine
MM’1’
passant par lepoint
viséM, correspondent
desangles
-~-di,
u +du,
uneépaisseur
-E-- deet une différence de marche 1 -~-
~8,
avecOn sait que les
franges
sont nettes(voir
la théoriegénérale) si,
(’ ) Cette formule rigoureuse, seule applicable dans le cas d’un cristal forte- ment biréfringent, est due à M. Abria (Journal de Physique, Ire série, t. l, p. 273). On peut l’établir d’une manière plus simple (~o~/’ MASCART, Traité ~’0/?- tique, t. II, p. !~8; J890),
à toutes les directions que l’on peut lnener par le
point visé, correspond
une même différence de marche. La condition de visi- bilité desfranges
est doncPour transformer cette
écluation,
prenons trois axes de coor- donnéesrectangulaires (~~~. i)
tels que leplan
des xy se con- fonde avec la face de la lamemince, qui
est tournée vers l’obser-vateur,
l’origine
étant aupoint 1VI,
oû elle est rencontrée par l’axe dumicroscope,
et leplan
des ~,~ étant leplan
d’incidencequi correspond
à cet axe. La directionMM’,,
voisine del%IM,,
estentièrement connue si l’on se donne : Fig. i.
L’angle
d’incidence i et la distancelVIM1
= D dupoint
visé à lalame,
distancecomptée
dans la direction de l’axe dumicroscope,
et considérée comme
positive lorsque
lepoint
visé se trouve entrela lame et
l’observateur;
Les
coordonnées x,
y dupoint t M’1
où la droiteM~I’1
rencontrela face antérieure de la lame mince.
Je
désignerai
en outre par cc la distance del’origine lVI1
à l’arét~~du
prisme,
dontl’angle
au sommet est B1., par ill’angle
de l’axeoptique
OA du cristal avec leplan d’incidence,
et enfin par vl’angle
avec ce mêmeplan
de l’arête duprisme,
cetangle
étantcompté
de telle sorte que, pour v - o, l’arête duprisme, parallèle
à
O x,
soit à la droite de l’observateur.207
On a tout (Tabord
Projetons JBlIM’1
en1V.IIVI’1
sur leplan
d’incidence. Onpeut
con-sidérer les deux droites
M1VI~, 3’lM’§
comme se trouvant sur unmême cône dont l’axe est
MQ
etl’angle
au sommet z - dz. On a,dès
lors,
dans letriangle 1V1.~ ~1M’~
On voit enfin de suite que l’on a
En substituant et
posant
Féquadon
de conditionprend
la formeElle détermine le
plan
danslequel
on doit introduire une fente pour obtenir desfranges
nettes, parl’angle ? qu’il
forme avec leplan
d’incidence(i).
Lorsque
cotv n’est ninulle,
niinfinie,
onpeut
mettre cette( 1 ) Il serait facile d’établir de même la condition de visibilité des franges d’un
compensateur de Babinet. Soient, en effet, ô1 et 9, les valeurs de la différence de marche des rayons ordinaires et extraordinaires à travers les deux lames qui le constituent, on a 0 _-_ 8, - °2, et, par suite, la condition de visibilité est donnée par
Si l’on définit l’orientation du compensateur par celle de la première des deux
lames qui le constituent (axe et arête perpendiculaires), et la région observée
par sa distance b à la frange centrale, a étant celle de cette frange à l’un et
l’autre des prismes, il suffit de supposer, dans °1’
et dans S,
équauion
sous la formeplus simple
en posant
et
Cas
particulier.
-- La forine assezcompliquée
àlaquelle
nousavons été conduits se
simplifie
dans certains casparticuliers,
dumoins,
si nous supposons que la lameemployée
a son axeoptique
normal ou
parallèle
à l’aréte duprisme ~u ----_ v + ~
dans le pre-miter cas, u = v dans le
second).
209 La formule
générale
sesimplifie
dans ces divers cas, non seule-ment par suite de la
disparition
de certains termes, mais aussi parce que N’ se réduit àE’xpériences
devérification.
--- Les lamesemployées
ont étéles deux
parties
constitutives d’un compensateur de ~3abinet enspath
d’Islande. Cette matièreprésente
sur le quartzl’avantage
d’une double réfraction
beaucoup plus énergique,
d’où résulte lapossibilité
de réaliser desfranges resserrées,
même avec des lamesprismatiques
trèsaiguës (angle
au sommet10’, largeur
desfranges
l nun
environ).
Les mesures sont en effet d’autantplus précises
que les
franges
observées sontplus rapprochées (’ ).
La source lumineuse était un bec
Bunsen,
à sel marin. Lesdiverses
pièces
constituantl’appareil d’observation,
toutesdispo-
sées sur un
grand
bancd’optique,
divisé enmillimètres, étaient,
en allant de la source vers l’observateurs
io Un nicol
polariseur;
2" Une fente
étroite,
mobile dans unplan vertical,
normal àl’axe du banc. Un
index,
mobile avecelle,
etqui
sedéplaçait
surun cercle
gradué, permettait
d’en connaître l’orientation( l’index
est au zéro
quand
la fente esthorizontale) ;
"3° La lame
étudiée, susceptible
d’ un doubledéplacement.
Elleétait mobile dans le
plan
d’un cerclegradué vertical,
sur les di-visions
duquel
sedéplaçait
un index fixé à la lame. Ce dernier était au zérolorsque
l’arête duprisme
était horizontale et enhaut
(v
=o).
Leplan
de la lame était mobile lui-même autour de (1) Les formules auraient été beaucoup plus simples dans le cas d’un cristal peu biréfringent. On aurait pu écrire, en effet,L’équation de condition aurait été
cos 1 tang ,
1 cos i,
cos v ( sin2 u + cos2 u cos‘’ j~ ) -t- 2naD
sin r cos r sin u cos u~
= cos r sin v ( sin2 u + cos2u cos2r)
-;- j ~
tang 1 cos2 1 ( sin2 u - cos2u cos2 i~ ) . Cette formule approchée est complètement insuffisante dans le cas du spath.l’axe vertical d’un cercle
gradué horizontal;
onpouvait,
dela
sorte, faire varier simultanément l’orientation de la
lame,
en lafaisant tourner dans son
plan
etl’angle
d’incidence. l>eplan
d’in-cidence
était, on
levoit,
horizontal.4° Une lentille
achromatique
de distance focale io~,2t;5° Un oculaire de
Fresnel ;
6l) Un
petit
nicolanalyseur,
introduit dans la monture de 1«1loupe,
entre cette dernière et la croisée des fils( 1 ).
La lentille
achromatique
etl’oculaire, portés
par despieds indépendants,
constituaient lemicroscope
d’observation. L’axeoptique
de ce dernier étaitréglé
de telle sortequ’il
fût horizontalet de
plus parallèle
à l’axe du banc.Pour effectuer une
expérience, l’angle
d’incidence étantdonné,
ainsi que les
orienuauions,
par rapport auplan d’incidence,
de lalame et de la
fente,
on déterminait la distance D duplan
de loca-lisation,
à la lame. Il suffirait à ceteffet, l’objectif
restant fixe,de
déplacer
l’oculairejusqu’à
ce que lesfranges
offrissent leur maximum de netteté. Sans entrer dans des détailsinutiles,
ladifférence des lectures des index de
l’objectif
et de l’oculairepermettait
de calculer la distance desfranges
auloyer
extérieurde
l’objectif,
à la condition d’avoir déterminé une fois pour toutes(par
Inobservation d’une mireéloignée) quelle
est la différencedes lectures des mêmes index
lorsque
la croisée des fils coïncideavec le
foyer
intérieur del’objectif.
Il est avantageux de fixer
chaque
foisl’objectif
dans uneposi-
tion telle que les distances de
l’objet
visé et de sonimage
à l’ob-jectif
soient sensiblementégales. Chaque
séried’expériences
estprécédée
deInobservation,
dans les mêmesconditions,
desgrains
de
poussière qui
recouvrent la lame cristalline(D
‘o).
Les
expériences
suivantes m’ont paru suffisantes pour vérifier l.’exactitude de la théorie.(1) Il est indispensable, afin d’éviter les complications provenant de la réfrac- tion à travers les nicols, d’introduire le polariseur avant la fente, et l’analyseur après la croisée des fils du réticule.
L’appareil employé est à peu près identique à celui dont 31. Ch. Fabry avait
fait usage à diverses reprises. On trouvera dans son Mémoire complet, qui pa- raîtra ultérieurement, tous les détails relatifs au réglage, assez délicat, de l’ap- pareil.
2II
jJrelnière lame
(arête
(luprislne
narmale à l’axeoptique).
---. Il était nécessaire de connaître la distance a, de l’arète du
prisme
aupoint
où la lame cristalline est rencontrée par l’axe dumicroscope. J’y
suis parvenu de la manière suivante :Orientons la lame de telle sorte que l’arête du
prisme
soit ver-ticale
(par exemple, v 2 it == 1t ). L’expression générale
de ladifl’érence de marche se réduit à
Nlesurons,
enpremier lieu,
la distance da de deuxfranges
consécutives pour l’incidence normale. On a
.
En second
lieu,
laissant lemicroscope fixe,
faisons varier l’in-cidence ;
nous verrons lesfranges
sedéplacer
dans lechamp
dumicroscope.
Soit zl’angle
d’incidencequi correspond
à undépla-
cement
de ~ franges,
àpartir
de l’incidence normale. On a( 1 )
Divisant
membre àmembre,
leséquations (i)
et( ~ ),
nous ob-tenons
L’expérience
ayant donnéon trouve
Expériences
de localisation. ---- Premier cas. ---- L’arcte duprisme
est normale auplan
d’incidence( pCar2
des~yjnétz~te; .
-J’ai pu vérifier tout d’abord
qu’en
introduisant une fente normaleau
plan d’incidence,
lesfranges
étaientparfaitement
visibles àtoute
distance,
etcela, quel
que fûtl’angle
d’incidence.Sans
fente,
lesfranges existent,
mais elles sont localisées. Le Tableau suivant résume les résultats desexpériences :
( 1 ) Il est nécessaire, pour effectuer ces mesures, que les frin ges restent visibles lorsqu’on incline la lame. Il suffit de réaliser la condition de non-localisation,
en introduisant la fente orientée perpendiculairement au plan d’incidence.
Fi g. 2.
Si l’on tient
compte
de ce que, lesfranges
étant relativementlarges,
laposition
duplan
de localisation ne peut être déterminéequ’à quelques
millimètresprès,
on doit considérer la concordanceentre la théorie et l’observation comme très satisfaisante. En
particulier, l’expérience
met en évidence l’existence d’ un maxi-mum de D. Ce dernier
correspondrait, d’après
lathéorie,
à l’in-cidence
3ç~°
20’.Les autres
expériences
devérification,
toutes relatives à l’inci-2I3 dence
4o",
ont été effectuées dans les conditions suivantes :Afin de ne pas
multiplier les
Tableauxnumériques, je
me conten-terai,
pour deux de ces sériesd’expériences,
dereproduire (ftg. 2 )
les courbes
théoriques
construites en prenant pour ahscisses les valeursde 9’
et pour ordonnées celles deD ;
on amarqué
simulta-nément sur chacune de ces
figures
lespoints figuratifs
des résultatsdes
expériences.
Ici encore, lesdivergences
entrel’expérience
etla théorie sont faibles et restent dans les limites des erreurs pos- sibles.
Deuxièlne lanze
(u
=v).
- Parmi lesexpériences
relatives àcette
lame, j e
crois suffisant de citer les suivantes :On a
déterminé,
par la même méthode queprécédemment,
lavaleur de la constante a. On a trouvé
Les
expériences
de localisation sans fente ont conduit aux ré- sultats suivants :-
En
résumé, Inapplication
auxphénomènes
depolarisation
chro-mastique
de la théoriegénérale
de la visibilité desfranges
d’inter-férence se trouve entièrement
justifiée
parl’expérience.
-~--"
J. de Phys., 2e série, t. X. (Mai 1891.) 15