Analyse
Chapitre 7 : Régularité elliptique
Lucie Le Briquer 17 décembre 2017
1 Rappels et fonctions harmoniques
1.1 Théorèmes
n>2,Ω⊂Rn ouvert borné quelconque.H10(Ω)s’injecte de façon compacte dans L2(Ω).
Théorème 1
n>2,H1(Rn)s’injecte continûement dansL2∗(Rn)où2∗= n−22n (Rn).
Théorème 2
Pour le Théorème 1on utilise que siu∈ H10(Ω)alors uprolongée par 0 sur Rn\Ω appartient à H1(Rn).H1 espace de Hilbert.
On dit queΩouvert borné estC1 s’il existe un nombre fini d’ouvertsUi ⊂Rn et d’applica- tionsθi:Ui−→ B(0,1)tels que :
• ∂Ω⊂SN 1 Ui
• θi bijection deUi surB(0,1), θi∈ C1(Ui),θi−1∈ C1(B(0,1))
• θ−1i (B+) =Ui∩ΩoùB+=B(0,1)∩ {(x0, xn)∈Rn−1×R : xn >0}
• θ−1i (B0) =Ui∩∂ΩoùB0=B(0,1)∩ {(x0, xn)∈Rn−1×R : xn= 0}
Définition 1(ouvert borné C1, régulier)
Remarque.Correspond à dire que le bord est localement le graphe d’une fonctionC1.
C1
pasC1
SiΩestC1 alors∃EΩ:H1(Ω)−→ H1(Rn)linéaire continue telle queEΩu|Ω=u.
Théorème 3(d’extension)
SoitΩbornéC1,n>2,H1(Ω)s’injecte de façon compacte dansL(Ω)pour tout26q < n−22n . Théorème 4
Preuve.
Idem àThéorème 1⇒injection compacte dans L2(Ω). Mais : kfnkLq6C(q, n)kfnkαL2kfnk1−α
L2∗
SoitΩun ouvert bornéC1. Il existe une constanteC(Ω)telle que∀u∈ H1(Ω)avecR
Ωudx= 0, on a :
Z
Ω
|u|2dx6C(Ω) Z
Ω
|∇u|2dx Théorème 5(Poincaré)
Remarque.Donc : Z
Ω
u− 1
|Ω|
Z udx
2
6C(Ω) Z
Ω
|∇u|2dx ∀u∈ H1(Ω)
Preuve.
Par l’absurde, si faux alors il existe une suite(un)de fonctionsun∈ H1(Ω)telles que : Z
Ω
undx= 0, Z
Ω
|un(x)|2dx= 1, Z
Ω
|∇un|2dx6 1 n
Alorskunk2H1 =kunk2L2+k∇unk2L261 +1n donc(un)est bornée dansH1(Ω). On peut extraire une sous-suite (un0) qui converge dans L2(Ω) fortement. Mais (∇un0) de Cauchy dans L2(Ω) donc en fait (un0) converge dansH1(Ω) vers u∈ H1(Ω). Alors, par convergence forte pour les normes,uvérifie :
Z
Ω
udx= 0, Z
Ω
|u(x)|2dx= 1, Z
Ω
|∇u|2dx= 0 ⇒ uconstante Absurde,une peut être constante par1et 2.
1.2 Fonctions harmoniques
Une fonction harmonique est une fonction vérifiant :
∆u= 0
On dit queu∈ H1(Ω)est solution faible de∆u= 0 si : Z
Ω
∇u.∇ϕdx=
n
X
i=1
Z
Ω
∂xiu∂xiϕdx= 0
∀ϕ∈ C01(Ω).
Définition 2(solution faible)
Remarque.Soit Ωouvert,U ouvert borné de Rn avecΩstrictement inclus dans U (∃V, V ⊂ U, V ∩Ω) =∅). SoitfL2(U)avec suppf ⊂V.
Ω V
U
Par exempleF ∈ L2(V)et f =1VF ∈ L2(U).
On a vu qu’il existeu∈ H10(U)solution faible de∆u=f. Alorsuvérifie∆u= 0dansΩ.
Siu∈ H1(Ω) est harmonique (au sens faible), alorsu∈ C∞(Ω).opasC∞(Ω)! Théorème 6(Weyl)
Supposons u ∈ C∞(Ω) harmonique et considérons deux boules concentriques B(r) ⊂⊂
B(R)⊂Ω. Alors,∀c∈R, on a : Z
B(r)
|∇u|2dx6 K (R−r)2
Z
B(R)
(u(x)−c)2dx Lemme 1(Caccioppoli)
o⊂⊂: relativement compact
Remarque.Contrôle dek∇ukL2 parkukL2 (inverse de Poincaré).
Preuve.
Introduisonsη∈ C0∞(B(R))telle queη= 1surB(r). Alorsϕ= (u−c)η2∈ C0∞(Ω). On a : Z
Ω
∆udx= 0 donc Z
Ω
∇ϕ.∇udx= 0
Or∇ϕ=η2∇u+ (u−c)2η∇η. Donc : Z
Ω
η2|∇u|2dx= Z
Ω
(u−c)2η∇η.∇udx 62
Z
Ω
|u−x||η||∇η|∇u|dx
62 ÅZ
Ω
η2|∇u|2 ã12ÅZ
Ω
|u−c|2|∇η|2 ã12
⇒ ÅZ
Ω
η2|∇u|2dx ã12
62 ÅZ
Ω
|u−c|2|∇η|2 ã12
OrR
Ωη2|∇u|2>R
B(r)|∇u|2, alors : Z
Ω
|u−c|2|∇η|26 K (R−r)2
Z
B(R)
|u−c|2
ConsidéronsB(x0, R)⊂Ω,∀k, ∃K tel que∀u∈ C∞(Ω)avec∆u= 0on a : Z
B(x0,R/2)
|∇ku|2dx6K Z
B(x0,R)
|u|2dx Lemme 2
∇k −→∂xβ,β6k.
Preuve.Si ∆u= 0alors∆∂xαu= 0, ∀α∈Nn, on itère le lemme précédent.
Preuve.(du Théorème 6)
Soitu∈ H1(Ω)solution faible de∆u= 0. Introduisons une approximation de l’identité : φε(y) =ε−nφy
ε
oùφ∈ C0∞(Rn),φ>0,R
φ= 1, suppφ⊂⊂ B(0,1). On pose :
uε(x) = Z
Rn
u(x−y)φε(y)dy
pourx∈Ωε={x∈Ω|dist(x, ∂Ω)> ε}.
Ωε Ω
φε(y)6= 0 ⇒ y∈ B(0, ε). Alorsuε∈ C∞(Ωε)et∆uε= 0. Montrons que : δuε= 0 ⇔
Z
∆uεϕdx= 0∀ϕ∈ C01(Ωε) On aR
∆uεϕ=−R
∇uε.∇ϕ. Or :
∇uε= Z
u(y)∇φε(x−y)dy=− Z
∇u(y)φε(x−y)dy par définition de la dérivée au sens faible. Donc :
∇uε= Z
∇u(x−y)φε(y)dy et,
Z
∇uε∇ϕdx= Z ÅZ
∇u(x−y).∇ϕdx ã
φε(y)dy =
Fubini0 carR
∇u.∇θdx= 0∀θ∈ C01(Ω).
On peut appliquer leLemme 2: Z
B(R/2)
∇k(uε−uε0)
26C Z
B(R)
|uε−uε0|2dx ∀B(R)⊂⊂Ω
Oruε−→udansL2(ω)∀ω⊂⊂Ωdonc de Cauchy. Donc on en déduit queu∈ Hk(B)pour toute bouleB ⊂Ω⇒u∈ C∞.
2 Théorème de De Giorgi-Nash
2.1 Définitions et énoncé
Fixonsn>2 et considérons un ouvert borné régulier connexe. On s’intéresse à l’E.D.P.LU = 0 oùL=div(A(x)∇·)etA= (ai,j)16i, j6n. I.e. :
0 =Lu=
n
X
i=1 n
X
j=1
∂i(aij∂ju)
On dit queLest elliptique s’il existe deux constantes0< λ,Λtelles que : 1. supi,jkai,jkL∞(Ω)6Λ
2. ∀x∈Ω, ∀ξ∈Rn,
n
X
i,j=1
ai,j(x)ξiξj >λ|ξ|2 Définition 3(elliptique)
Remarque.Contexte minimal.
1. ⇒:
a(u, v) =
n
X
i,j=1
Z
Ω
ai,j(x)∂iu∂jvdx
est continue surH1× H1 dansR.
2. ⇒aest cœrcive (pour appliquer Lax-Milgram) Exemple.Si A=id alorsL= ∆.
On dit queu∈ H1(Ω)est une solution faible deLu= 0 ssi∀ϕ∈ C01(Ω), on a : Z
Ω
(A∇u)· ∇ϕdx= 0 Définition 4(solution faible deLu= 0)
Pour toute bouleB ⊂Ω, il existe α∈]0,1]et c >0tels que∀u∈ H1(Ω) solution faible de Lu= 0 avecL elliptique, on a :
kukL∞(B)+ sup
x,y∈B,x6=y
|u(x)−u(y)|
|x−y|α 6ckukL2(Ω)
Théorème 7(De Giorgi)
Preuve.(idées)
Changements non linéaire d’inconnuesv =φ(y). Problème :Lv 6= 0 en général. Il faut étendre la notion de solution et trouver des fonctionsφqui respectent cette structure.
Caccioppoli ok si∆u>0.
Idée 1. Considérer des sous-solutions telles queLu>0.
Idée 2. Siφconvexe croissante alorsLφ(u)>0.
|u|p→+∞ va permettre de contrôlerkukL∞ etlog(u)−→ |u(x)−u(y)|
|x−y|α .
2.2 Démonstration du théorème de De Giorgi
Soitu∈ C2(Ω). SupposonsA∈ C1(Ω)n×n. On dit queuest sous-solution siLu>0.
Définition 5(sous-solution)
Siφ:R−→RestC2 convexe et croissante alorsφ(u)est sous-solution dès queuest sous- solution.
Propriété 1
Preuve.
Lφ(u) =X
i,j
∂i(ai,j∂jφ(u))
= φ0(u)
| {z }
>0croissante
× Lu
|{z}
>0sous-sol
+φ00(y)
| {z }
>0cvx
× X
i,j
ai,j∂iu∂ju
| {z }
>λ|∇u|2>0ellipticité
>0
Remarque.Extension au sens faible ?
Soitu∈ H1(Ω). On dit queuest une sous-solution faible si : Z
Ω
A∇u.∇ϕdx60 ∀ϕ∈ C01(Ω), avecϕ>0 Définition 6(sous-solution faible)
Soitφ: R−→[0,+∞[ convexe et croissante. Soit u∈ H1(Ω)une sous-solution faible. Soit ω⊂⊂Ω, siφ(u)∈ L2(Ω) alorsφ(u)∈ H1(ω)etφ(u)est une sous-solution faible dansω.
Propriété 2
Soit G∈ C1(R) avec G0 bornée sur R. Si u ∈ H1(Ω) alors G(u) ∈ H1(Ω) et les dérivées faibles sont∂j(G(u)) =G0(u)∂ju.
Lemme 3
Preuve.
∃K >0tel que |G(t)−G(0)|6K|t| ∀t∈RcarG0 bornée. Alors :
|G(u(x))|6G(0) +K|u(x)|
DoncG(u)∈ L2(Ω) (G(0)∈ L2(Ω) carΩborné). Par ailleursG0(u)∈ L∞(Ω)doncG0(u)∂ju∈ L2(Ω). Il reste à voir que :
∀ϕ∈ C01(Ω), Z
G(y)∂jϕdx=− Z
G0(y)∂juϕdx
1. CommeΩest régulier,∃EΩ:H1(Ω)−→ H1(Rn)linéaire continue.
2. C0∞(Rn)est dense dansH1(Rn).
On en déduit queC1(Ω) est dense dansH1(Ω).
Démonstration.Soitu∈ H1(Ω). EΩu∈ H1(Rn) ⇒ ∃θp∈ C0∞(Rn), θp−→EΩudans H1(Rn).
Alorsθp|Ω−→udansH1(Ω) (exercice). (Attention !C01(Ω)H
1
=H10(Ω))
Siθp∈ C1(Ω)alors :
Z
G(θp)∂jϕ=− Z
G0(θp)∂jθpϕ
Puis on passe à la limite :
|G(θp)−G(u)|6sup
R
|G0||θp−u| ⇒ kG(θp)−G(u)kL2(Ω)−→0
Donc :
Z
G(θp)∂jϕ−→
Z
G(θ)∂jϕ (par Cauchy-Schwarz ou convergence faible). Et :
Z
G0(θp)∂jθpϕ−→
Z
G0(u)∂juϕ
En effet,
G0(θp)∂jθpϕ−G0(u)∂juϕ= G0(θp)−G0(u)
∂juϕ+G0(θp)(∂jθp−∂ju)ϕ Puis on utilise queθp−→up.p. (quitte à extraire une sous-suite), donc :
Z
G0(θp)−G0(u)
∂juϕ−→0 par convergence dominée Et on écrit :
Z
G0(θp)(∂jθp−∂ju)ϕ
6kG0kL∞kθp−ukH1kϕkL2
donc :
Z
G0(θp)(∂jθp−∂ju)ϕ−−−−−→
p→+∞ 0 On a :
Z
G(u)∂jϕ=− Z
G0(u)∂juϕ
Preuve.Propriété 2
• Étape 1.On suppose queφestC2, croissante etφ00(y) = 0pour|y|>RavecRassez grand.
LeLemme 3implique queφ(u)∈ H1(Ω). Montrons que ∀ϕ∈ C01(Ω),ϕ>0, on a : Z
Ω
A∇φ(u).∇ϕ60
On vérifie que : Z
A∇φ(u).∇ϕ= Z
Aφ0(u)∇u.∇ϕ
= Z
A∇u.∇ φ0(u)ϕ
− Z
ϕφ00(u)A∇(u).∇u
On a R
ϕφ00(u)A∇u.∇u>0par hypothèses. Il reste à voir que : Z
Ω
A∇u.∇(φ0(u)ϕ)60(∗) Pour le voir, rappelons que :
Z
Ω
A∇u.∇θdx60 ∀θ∈ C01(Ω), θ>0 (∗∗)
Par densité de C01(Ω) dans H10(Ω), vrai aussi sur H10(Ω). On a φ0(u) ∈ H1(Ω) (lemme précédent) etC1(Ω)dense dansH1(Ω) donc∃gn∈ C1(Ω)gn−−−−−→
n→+∞ φ0(u)dansH1(Ω).
Alorsgnϕ∈ C01(Ω)etgnϕ−−−−−→
n→+∞ φ0(u)ϕdansH1(Ω)car le produit parϕest continu sur H1(Ω). On applique(∗∗)avecθ=gnϕet on fait tendrenvers+∞et on obtient(∗).
• Étape 2.
Soitφ:R−→[0,+∞[convexe croissante.∃φnconvexes croissantesC2, affines à l’infinie telles que :
06φn6φ et φn −−−−−→
n→+∞ φsimplement Lemme
– φconvexe croissante⇒φa une limite en−∞.
−2 −1 1 2
2 4 6 8 10 12
N’est pasC2, croît enexp(x)en+∞. Il faut régu- lariser pour obtenirC2et affine à l’infini.
– Étape (a) : on tronque.
−3 −2 −1 1 2 3
2 4 6 8 10 12
φ˜n(t) =
φ(t)sit∈[−n, n]
φ(−n)sit6n
an(t−n) +φ(n)sit>n oùan=φ0d(n)(dérivée à droite carφconvexe).
– Étape (b) :
ψn,p(x) = Z
R
ρp(x−y) ˜φn(y)dy= Z
R
ρp(y) ˜φn(x−y)dy
où ρp ∈ C0∞(R), ρp(t) = pρ(pt) avec ρ > 0 et ρ ∈ C0∞(R). Alors ψn,p ∈ C∞(R) est convexe, croissante etψn,p>0.
En ajoutant les hypothèses R
Rρ = 1et supp(ρ)⊆]− ∞,0], on a de plus ψn,p 6φ˜n
(on fait des moyennes locales avec tout le poids à gauche, etφ˜n croissante). Quitte à décalerφ˜n vers le bas (i.e. à lui retirerφ(n)) on en tireψn,p6φ.
De plusψn,p(u)−−−−−→
p→+∞
φ˜n(u)∀y. En effet :
ψn,p(x)−φ˜n(x) =p Z
R
ρ(py)φ˜n(x−y)−φ˜n(x) dy
Six6−n−koux>n+k(ktel que supp(ρ)⊆[−k,0]), on aψ1,p00 (x) = 0, et en fait ψn,p(x) = ˜φn(x).
Il reste à montrer queψn,p(x)−−−−−→
p→+∞
φ˜n(x)pourx∈[−n−k, n+k].
Rappel.Par le lemme des trois pentes, une fonction convexe est localement lipschit- zienne. Sur[−n−2k, n+ 2k], il existecn tel que|φ˜n(t1)−φ˜n(t2)|6cn|t1−t2|. Donc six∈[−n−k, n+k] ety∈supp(ρ(p·))⊆[−k,0], on a :
|φ˜n(x−y)−φ˜n(x)|6cn|y|
Donc :
|ψn,p(x)−φ˜n(x)|6cn
Z
p|y|ρ(py)dy6cn
p ÅZ
R
|z|ρ(z)dz ã
– Étape (c) : on poseφn(t) =ψn,bncn(t). Fin de la preuve silim−∞φ= 0; sinon, on se ramène à ce cas.
• Étape 3.
Considérons une sous-solution faible positivev∈ H1(Ω)et un ouvertω⊂⊂Ω. Il existe C=C(λ,Λ, n, ω,Ω)tel que :
Z
ω
|∇v|2dx6C Z
Ω
v2dx
De plus siω=B(x0, ρ)et Ω =B(x0, r)avec0< ρ < r, on a C6 K(λ,Λ,n)(r−ρ)2
Lemme(Cacciopoli)
Preuve.
vsous-solution ⇔ ∀ϕ∈ C01(Ω), ϕ>0, Z
Ω
(A∇u)∇ϕ60
⇔ ∀ϕ∈ H10(Ω), ϕ>0, Z
Ω
(A∇u)∇ϕ60 par densité
Soitη∈ C0∞(Ω)telle queη(x) = 1six∈ω). Alorsϕ=η2v∈ H01(Ω)(à vérifier en exercice).
Donc :
Z
A∇v.∇(η2v)dx60 (η2v>0)
Ainsi,
Z
η2A∇v.∇vdx6−2 Z
ηvA∇v.∇ηdx Puis on écrit :
1. Z
Ω
η2A∇v.∇vdx >
ellipticité
λΩη2|∇v|2dx
2.
Z
ηvA∇v.∇ηdx 6
C.S.
Z
η2|A∇v|2
| {z }
6Λ2η2|∇v|2
12
v2|∇η|212
D’où :
λ ÅZ
Ω
η2|∇v|2 ã
6Λ ÅZ
Ω
η2|∇v|2 ã12ÅZ
Ω
v2|∇η|2 ã12
⇒ λ ÅZ
Ω
η2|∇v|2 ã12
6Λ ÅZ
Ω
η2|∇v|2 ã12
Donc : Z
ω
|∇v|26 Z
Ω
η2|∇v|26 ÅΛ
λ ã2Z
Ω
v2|∇η|26k∇ηk2L∞
ÅΛ λ
ã2ÅZ
Ω
v2 ã
D’où le résultat voulu : si ω = B(x0, ρ), Ω = B(x0, r) alors ∃η convenant et telle que k∇ηkL∞(Ω)6r−ρ2
• Étape 4.Fin de la démonstration.
Soit φ: R −→ R+ convexe, croissante, u ∈ H1(Ω) sous-solution faible telle que φ(u) ∈ L2(Ω). Montrons que∀ω⊂⊂Ω, φ(u∈ H1(ω)est sous-solution faible dansω.
Par l’étape 2, il existe φn convexe croissante,C2, affine à l’infini telle que 06ϕn 6φ et φn−−−−−→
n→+∞ φsimplement.
Par l’étape 1, φn(u)est sous-solution faible, et positive carφn à valeurs dansR+. Par l’étape 3, il existectel que ∀n∈N:
Z
ω
|∇φn(u)|26c Z
Ω
|φn(u)|26c∈Ω|φ(u)|2
Par ailleurs φn(u) −−−−−→
n→+∞ φ(u) dans L2(Ω) donc dans L2(ω), par convergence dominée.
Montrons queφ(u)∈ H1(ω).
– Preuve 1. H1(ω) est un espace de Hilbert. (φn(u)) est une suite bornée dans un Hilbert donc on peut en extraire une sous-suite qui converge faiblement. Elle converge fortement dansL2(ω)par ce qui précède, doc elle converge fortement par unicité de la limite dansL2(ω)(qui se démontrer par densité deC0∞ dansL2).
– Preuve 2.f ∈ H1(ω)ssif ∈ L2(ω)et ∃c >0tel que∀ϕ∈ C01(ω)on ait :
Z
f ∂fϕ
6CkϕkL2 (critère de dualité) Donc sifn −−−−−→
n→+∞ f dansL2 et(fn)bornée dansH1, on af ∈ H1 car :
Z
f ∂jϕ
=
lim Z
fn∂jfnϕ
6limk∂jfnkL2kϕkL2 6CkϕkL2 Doncφ(u)∈ H1(ω). De plus :
Z
A∇φn(u).∇ϕ60 ⇒ Z
A∇φ(u).∇ϕ60 Doncφ(u)est sous-solution faible.
2.3 Itérations de Moser
Soitx0∈Ωet0< ρ < ravecB(x0, r)⊂Ω).∃c >0tel que pour toute sous-solution positive v∈ H1(Ω),
kvkL1(B(x0,l))6ckvkL1(B(x0,r))
Théorème 8
Remarque.La moitié de De Giorgi
Preuve.Pour j∈N, on poseRj=ρ+ 2−j(r−ρ). Alors :
B(x0, ρ)⊂ Bj+1⊂ Bj ⊂. . .⊂ B(x0, r) oùBj =B(x0, Rj)
Moser : il existek >1tel quevj+1=vkj+1estimé dansL2(Bj)en fonction devkk dansL2(Bj).
Soitk∈î 1,n−2n ó
sin>3,k∈[1,+∞[sin= 2. Il existeγ >0tel que∀j ∈N, ∀v∈ H1(Bj): kvkk2L2(Bj)6γk∇vk2kL2(Bj)+γkvk2kL2(Bj)
Lemme
Preuve. On a vu que, sin > 3, H1(Rn) ,→ Lp(Rn) ∀p∈ î 2,n−22n ó
et H1(R2),→ Lp(Rn)∀p∈ [2,+∞[(pas vu en cours).
PourH1(Ω)avecΩrégulier, on a les mêmes injections car il existe un opérateur de prolongement EΩ:H1(Ω)−→ H1(Rn)tel queEΩf|Ω=f. En particulier,∃EB(x0,1):H1(B(x0,1))−→ H1(Rn).
On en déduitEBj en composantEB(x0,1) avec : Dk:
ß H1(Bj) −→ H1(B(x0,1)) f 7−→ f(x0+Rj(x−x0))
On vérifie quesupjkDjkL(H1(Bj),H1(B(x0,1)))<+∞. DonckvkL2k(Bj)6ckvkH1(Bj).
Soitk comme dans le lemme précédent et v ∈ H1(Bj) sous-solution faible positive. Alors vk ∈ H1(Bj+1)et vk sous-solution faible positive. De plus,∃ctel que ∀j,
kvkkL2(Bj+1)6c2kjkvkL2(Bj)
Lemme
Preuve. Soit φ(t) = 0 si t 6 0 et tk sinon. φ est convexe croissante (pas C2 si n > 4 quelque soit k) et vk =φ(v). Par hypothèse, v ∈ H1(Bj) doncv ∈ L2kBj, alorsφ(v)∈ L2(Bj)et donc φ(v)∈ H1(Bj+1). Alors par le lemme précédent :
kvkk2L2(Bj+1)6γk∇vk2kL2(Bj+1)+γkvk2kL2(Bj+1
Caccipoli6
γckjkvk2kL2(Bj+1)+γkvk2kL2(Bj+1) oùcj6 K (rj−rj+1) Donccj 6(2−j(r−ρ))1 2. D’où :
kvkk2L2(Bj+1)6 Ç
γ Ak (r−ρ)2 + 1
å
2kjkvk2kL2(Bj)
Ce qui termine la preuve du lemme. Revenons à la preuve du théorème. PosonsNj=kvkL2nj(B
j). AlorsN0 =kvkL2(B0) et N∞ ∼ kvkL∞(B(x0,ρ)) (heuristique à montrer). Posons vj =vkj, alors Nj=kvjkLk12j(Bj)et vj+1=vkj. Alors par le second lemme :
kvj+1k2L2(Bj+1)6C2kjkvjk2kL2(Bj)
Donc :
Nj+12 =kvj+1k
2 kj+1
L2(Bj+1)6(C2kj)kj1+1ikvjk
2 kj
L2(Bj)
| {z }
=Nj2
Ainsi :
Nj+12 6(C2kj)kj1+1Nj2 ⇒ Nj26
+∞
Y
p=1
(c2pk)kp1 N02
Ce produit est fini car : log
+∞
Y
p=1
(c2pk)kp1
!
=
+∞
X
p=1
1
kplog(c2pk)<+∞
DoncNj 6CN0 ∀j. Montrons que ceci implique que v ∈ L∞(B(x0, ρ)). PosonsM = 2CN0 et A={x∈ B(x0, ρ)|v(x)>M}. Alors :
Nj2kj Z
Bj
v2kjdx>
Z
A
M2k jdx=|A|M2k j
OrNj2kj 6(CN0)2k j= M22k j
. Donc :
|A|M2k j 6M2k j2−2k j i.e.∀j, |A|62−2k j −−−−→
j→+∞ 0 D’où|A|= 0i.e.kvkL∞(B(x0,ρ))6M = 2CN062CkvkL2(B(x0,r))