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Universit´e Bordeaux I Master CSI Ann´ee 2004-2005 UE Math´ematiques discr`etes de la transform´ee de Fourier

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Texte intégral

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Universit´e Bordeaux I Master CSI

Ann´ee 2004-2005

UE Math´ematiques discr`etes de la transform´ee de Fourier

Christine Bachoc

(2)

Bibliography

[1] Gabriel Peyr´e, L’alg`ebre discr`ete de la transform´ee de Fourier (ellipses 2004)

[2] Joachim von zur Gathen, J¨urgen Gerhard,Modern computer algebra, second edition, CUP 2003

(3)

Chapter 1 Introduction

Ce cours traite des aspects alg´ebriques et discrets de la transform´ee de Fourier.

Dans un premier temps on traite les groupes commutatifs. On verra rapidement des applications, par exemple `a la multiplication rapide des grands entiers, ou bien

`a la cryptographie. Ensuite on abordera le cas des groupes non commutatifs.

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Chapter 2

Rappels de th´eorie des groupes

Dans cette partie, on rappelle des notions essentielles pour la suite vues en Li- cence, et qui doivent ˆetre parfaitement connues et maˆıtris´ees.

2.1 Groupe, ordre d’un ´el´ement, ordre d’un groupe, th´eor`eme de Lagrange

Un groupe G est un ensemble non vide, muni d’une op´eration not´ee le plus g´en´eralement., qui a les propri´et´es suivantes:

1. Elle est interne, c’est-`a-dire associe `a tout couple(x, y) G2 un ´el´ement x.y =xyG.

2. Elle est associative: (xy)z=x(yz) pour toutx, y, z G.

3. Elle a un ´el´ement neutre not´e 1 ou e, v´erifiant x.1 = 1.x = x pour tout xG.

4. Tout ´el´ementx Ga un inversex−1 G, c’est-`a-dire v´erifiant x.x−1 = x−1.x= 1.

Si, de plus,xy = yxpour toutx, y G, on dit que le groupe est commutatif ou ab´elien. Dans ce cas, la loi est souvent not´ee+, le neutre0et l’inverse, appel´e oppos´e, est not´e−x.

Exemples: le groupe multiplicatifC; (Z,+); Z/nZ. Le groupe des racines n-i`emes de l’unit´e dans C. Le groupe sym´etrique Sn. Le groupe multiplicatif (Z/nZ).

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Un sous-groupeH d’un groupeGest une partie deGqui est un groupe pour la mˆeme op´eration queG. Exemple: Zest un sous-groupe deC. 2Zest un sous- groupe deZ.

Pour montrer qu’un sous-ensembleHdeGest un sous-groupe deG, il suffit de montrer que:

1. H est non vide

2. Pour toutx, y H,xy−1 (ouxydans le cas d’une notation additive) est dansH.

L’ordre d’un ´el´ementx d’un groupe Gest le plus petit entier k non nul, s’il existe, v´erifiantxk = 1. S’il n’existe pas on dit quexest d’ordre infini. C’est la p´eriode de la suite des puissances de x. Ainsi, sixest d’ordre 3, la suite de ses puissances successives donne: 1, x, x2, x3 = 1, x, x2,1, . . .. Notons que, sixest d’ordre k, alorsx−1 = xk−1 puisque x.xk−1 = 1. Cela montre que l’ensemble {1, x, x2, . . . , xk−1} est un sous-groupe de G, appel´e groupe cyclique engendr´e parx, et not´e< x >.

Plus g´en´eralement, l’ordre d’un groupe est le nombre de ses ´el´ements. Ainsi, l’ordre du groupe engendr´e parxest ´egal `a l’ordre dex.

Exemples: ordre dansZ/nZet dans(Z/nZ). On rappelle le th´eor`eme de Lagrange:

Th´eor`eme 1 L’ordre d’un sous-groupe est un diviseur de l’ordre du groupe. En particulier, l’ordre d’un ´el´ement d’un groupe divise l’ordre de ce groupe.

2.2 Groupes cycliques

Un groupe cyclique est un groupe engendr´e par un ´el´ement. Un tel ´el´ement s’appelle un g´en´erateur du groupe. L’exemple typique de groupe cyclique fini est Z/nZ. Un autre exemple naturel: le groupe des racinesn-i`emes de l’unit´e dansC:Un :={e2ikπ/n,0k n1}.

On voit facilement que, sixest un g´en´erateur d’un groupe cyclique d’ordren, alors les autres g´en´erateurs de Gsont les xk avec 1 k n et(k, n) = 1. La fonctionϕd’Euler en compte le nombre:

ϕ(n) := card{k,1k n |(k, n) = 1}.

On a les propri´et´es suivantes, qui permettent de calculerϕ(n)pour toutn:

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Sippremier,ϕ(pk) =pkpk−1.

Si(m, n) = 1,ϕ(mn) =ϕ(m)ϕ(n)

Le nombre ϕ(n) est aussi (presque par d´efinition) le nombre d’´el´ements du groupe multiplicatif(Z/nZ).

Proposition 1 Tout sous-groupe et tout quotient d’un groupe cyclique est aussi cyclique. Pour tout diviseur d de l’ordre d’un groupe cyclique, il existe dans ce groupe un unique sous-groupe d’ordred, et ce groupe contient exactementϕ(d)

´el´ements d’ordred.

En effet, sixest un g´en´erateur, l’unique sous-groupe d’ordre dest le groupe engendr´e parxn/d, et les ´el´ements d’ordredsont lesxkn/davec(k, d) = 1.

Comme dans un groupe cyclique d’ordre n il y a exactementϕ(d) ´el´ements d’ordredpour tout diviseurdden, on a l’identit´e:

n=X

d|n

ϕ(d).

Exemple: le groupe(Z/pZ)est cyclique d’ordrep1.

Exemple: Tout groupe d’ordre premier est cyclique.

2.3 Homomorphismes, quotients

Un homomorphismef : GH est une application v´erifiantf(xy) =f(x)f(y) pour toutx, y G. C’est un isomorphisme sif est bijective. Le noyau et l’image def sont respectivementkerf ={sG|f(x) = 1}etImf ={f(x)|xG}.

Ce sont des sous-groupes respectifs deGetH.

Pour montrer qu’un homomorphisme f : G H est un isomorphisme, il suffit de montrer quekerf ={1}et que|G|=|H|.

Exemple: Un groupe cyclique d’ordren est isomorphe `aZ/nZ. En effet, si x est un g´en´erateur de ce groupe on d´efinit un isomorphisme f : Z/nZ G parf(k mod n) = xk. Cette d´efinition est licite car, sik modn = k0 mod n, alorsxk=xk0.

La notion de quotient est plus subtile, nous la rappelons dans le cas des groupes commutatifs (dans le cas non commutatif il faut la notion de sous-groupe dis- tingu´e). Si G est un groupe commutatif, et si H est un sous-groupe de G, on

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construit un troisi`eme groupe not´eG/H, appel´e quotient deGparH, de la fac¸on suivante (on noteGadditivement):

- les ´el´ements deG/H sont les ensemblesx+H (on dit aussi les classes) o`u x+H ={x+y|yH}. Noter que l’on peut tr`es bien avoirx+H =x0+H(en fait exactement quandxx0 H). On notes : GG/H l’application d´efinie pars(x) =x+H.

- l’op´eration de groupe sur G/H est d´efinie par: (x+ H) + (x0 +H) = (x+x0)+H. Attention, cette d´efinition n’a de sens que si on montre sa coh´erence, c’est-`a-dire: si x+H = y +H et x0 +H = y0 + H alors (x+x0) +H = (y+y0)+H. Remarquer que l’applications(appel´ee surjection canonique) devient un homomorphisme de groupes.

Par soucis de l´eg`eret´e, on note souvent la classex+H par: x mod H oux ou s(x). Dans une ligne de calcul on met souvent un seul “mod H” au bout (et

“mod n” pour “modnZ”).

Exemple: G=Z,H =nZ, on retrouveZ/nZ.

L’ordre deG/Hest ´egal au quotient des ordres deGetH:|G/H|=|G|/|H|.

Th´eor`eme 2 (Th´eor`eme de factorisation) Soitf :G H un homomorphisme de G dans H. Soit K = kerf et soit s : G G/K la surjection canonique.

On d´efinit une applicationf :G/K H par: f(s(x)) =f(x)et celle-ci est un homomorphisme injectif. C’est bien sˆur un isomorphisme deG/KsurImf.

2.4 Groupes ab´eliens finis

On connait maintenant une famille de groupes ab´eliens finis: les produits directs de groupes cycliques, c’est-`a-dire les groupes de la forme

Z/n1Z×Z/n2Z× · · · ×Z/nrZ. (2.1) On peut montrer, et c’est un r´esultat non trivial, que tout groupe ab´elien fini est isomorphe `a l’un de ces groupes. Une autre question qui se pose alors est de d´ecider quand deux de ces groupes sont isomorphes. On a une solution compl`ete et algorithmique `a ces probl`emes dans la th´eorie des diviseurs ´el´ementaires et l’algorithme de r´eduction de Smith. Ces notions seront ´etudi´ees dans le cours

“Alg`ebre et calcul formel”.

Le th´eor`eme chinois, vu en Licence, est une premi`ere ´etape dans cette direc- tion.

(8)

Th´eor`eme 3 Si(a, b) = 1,Z/abZest isomorphe `aZ/aZ×Z/bZ.

L’isomorphisme est obtenu en factorisant l’homomorphismef :ZZ/aZ× Z/bZd´efini par: f(n) = (n mod a, n mod b). Le noyau def estkerf =abZ grˆace `a la propri´et´e (a, b) = 1; les deux groupes ayant mˆeme ordre, cela suffit `a montrer que l’homomorphismef est un isomorphisme.

L’application inverse est d’une grande utilit´e pratique. En d’autres termes,

´etant donn´es des entierssett, il existe un unique entierk mod abtel que:k s mod aetk t mod b. Pour calculerk en fonction des ettil faut utiliser une relation de Bezout: au+bv = 1. Alorsk=sbv+tauconvient.

Finalement, remarquons qu’il est souvent facile de d´emontrer que deux groupes ne sont pas isomorphes, en trouvant une propri´et´e de groupe qui les distingue.

Ainsi, si deux groupes n’ont pas le mˆeme ordre, ou bien n’ont pas le mˆeme nom- bre d’´el´ements d’ordre donn´e, ils ne peuvent pas ˆetre isomorphes.

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Chapter 3

Transform´ee de Fourier sur un groupe fini

L’objectif est d’´etudier les fonctions `a valeurs complexes d´efinies sur un groupe fini G. Pour cela, on ´etudie d’abord celles qui sont des homomorphismes, ce sont les caract`eres du groupe. Afin d’analyser une fonction quelconque, on la d´ecomposera suivant ceux-ci.

3.1 Caract`eres d’un groupe fini

D´efinition 1 Soit G un groupe fini. Un caract`ere de G est un homomorphisme χ:GC.

La notationC d´esigne bien sˆur le groupemultiplicatif(C,×).

Soitχ : G C un caract`ere de G. Si g G, pour tout entierk, χ(gk) = χ(g)k. En particulier, sigest d’ordrek, on aχ(g)k = 1.

Petite parenth`ese sur les racines de l’unit´e dansC: on appelle racines de l’unit´e les nombres complexesz Ctels qu’il existe un entiernavec zn = 1. C’est un groupe pour la multiplication, not´eU. On a:

Un:={z C|zn = 1}={e2iπk/n,0kn1}

est le groupe des racines n-i`emes de l’unit´e. C’est un groupe (multiplicatif) cy- clique. Lesz Un tels queza 6= 1pour tout0 < a < ns’appellent les racines primitives n-i`emes de l’unit´e. Ce sont les g´en´erateurs du groupe Un, il y en a

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exactementϕ(n), qui sont lese2iπk/navec1kn1et(k, n) = 1. Bien sˆur, U=n≥0Un.

Lemme 1 Les sous-groupes finis deUsont exactement lesUn. En particulier ils sont cycliques.

Preuve: : Soit G un sous-groupe fini de U, d’ordren. Par le th´eor`eme de La- grange, tout ´el´ement z de G v´erifie zn = 1. Donc G Un; comme Un est exactement d’ordren, on aG=Un.

Retournons aux caract`eres deG. Ainsi, si G est d’ordre n, on a forc´ement pour toutg G,χ(g)Un.

Proposition 2 SoitGun groupe fini d’ordren. Soitχ:G Cun caract`ere de G.

1. ImχUn.

2. Pour tout g G, χ(gk) = χ(g)k. En particulier, l’ordre de χ(g) divise l’ordre deg.

3. Pour toutg G,|χ(g)|= 1,χ(g−1) = χ(g)−1 =χ(g).

On peut multiplier les caract`eres. Si χ1 et χ2 sont deux caract`eres de G, on d´efinit le produit χ1χ2 par: χ1χ2(g) = χ1(g)χ2(g). On obtient bien ainsi un caract`ereχ1χ2 :GC.

Proposition 3 L’ensembleGbdes caract`eres deGest un groupe pour la multipli- cation. On l’appelle aussi le dual deG.

Exemples: d´ecrireGbpourG=Z/2Z,Z/3Z,Z/2Z×Z/2Z,S3.

Une propri´et´e importante des caract`eres d’un groupe fini, mais qui n’a d’int´erˆet que dans le cas des groupes non commutatifs est la suivante:

Proposition 4 Soitχun caract`ere d’un groupeG. Pour toutg, hG,χ(ghg−1) = χ(h). En particulier,χest constant sur les classes de conjugaison deG.

Preuve: : Cela r´esulte de la commutativit´e deC. En effet,χ(ghg−1) = χ(g)χ(h)χ(g)−1 = χ(h)χ(g)χ(g)−1 =χ(h).

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Exercice: d´ecrire les caract`eres deS4(utiliser la proposition pr´ec´edente).

3.2 Dual d’un groupe cyclique

Consid´erons le cas d’un groupe Gcyclique d’ordren. Soitg un g´en´erateur fix´e deG. Comme tout ´el´ement deGest de la formegk, et queχ(gk) = χ(g)k, on voit qu’un caract`ereχ deGest enti`erement d´etermin´e par χ(g). D’un autre cˆot´e, on doit choisirχ(g)parmi les racinesn-i`emes de l’unit´e deC. On peut ainsi d´efinir ncaract`eresχ0 = 1, χ1, . . . , χn−1deGpar:

χk(g) = e2iπk/n.

Il faut remarquer que, d’une part,χk =χk1, et, d’autre part, que cette indexa- tion des caract`eres deGd´epend du choix fait pour le g´en´erateur deG.

On a d´emontr´e:

Proposition 5 SoitGun groupe cyclique d’ordrenet soitgun g´en´erateur fix´e de G. Le groupe dual Gb est ´egal `a l’ensemble 0, χ1, . . . , χn−1}, o`u χk est d´efini par:

χk(g) = e2iπk/n.

Le groupeGbest cyclique, d’ordren, engendr´e parχ1(on aχk =χk1).

Remarque: L’applicationgk χk d´efinit un isomorphisme entre Get Gb dit non canoniquecar il d´epend du choix d’un g´en´erateur deG.

3.3 Dual d’un groupe ab´elien fini; bidual

On sait qu’un groupe ab´elien fini est produit direct de groupes cycliques (th´eor`eme admis); comme on sait d´ecrire le dual d’un groupe cyclique, il nous reste `a d´ecrire le dual d’un produit direct de groupes.

Th´eor`eme 4 SoitG1 etG2 deux groupes finis. L’application

f :Gc1×Gc2 −→G\1×G2 1, χ2)7−→f((χ1, χ2))

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o`uχ=f((χ1, χ2))est d´efini par:χ(g1, g2) = χ1(g12(g2)est un isomorphisme.

Noter que le th´eor`eme d´ecrit explicitement les caract`eres deG\1×G2en fonc- tion de ceux deGc1et deGc2. Exemple:Z/2Z×Z/3Z.

Corollaire 1 Le dual d’un groupe ab´elien fini est (non canoniquement) isomor- phe `a ce groupe; en particulier ils ont mˆeme ordre.

Par contre, on a un isomorphisme cette fois canonique entre un groupe G ab´elien fini et sonbidual.

3.4 L’alg`ebre de groupe C [G]

On noteC[G]l’ensemble des fonctions (cette fois sans propri´et´e particuli`ere)f : GC. C’est une alg`ebre surC, c’est-`a-dire:

Un anneau pour l’addition et la multiplication des fonctions, d´efinies re- spectivement par: (f1+f2)(x) = f1(x) +f2(x)et(f1f2)(x) = f1(x)f2(x).

Le z´ero de cet anneau est la fonctionf = 0constante ´egale `a0; l’unit´e est la fonctionf = 1constante ´egale `a1.

UnC-espace vectoriel, pour la multiplication des scalaires d´efinie par(λf)(x) = λf(x).

On l’appellealg`ebre du groupeG.

Une base naturelle deC[G]est constitu´ee desδx,xG, d´efinis par:

(δx(x) = 1

δx(h) = 0pour touth6=x Toute fonction f : G C s’´ecrit f = P

x∈Gf(x)δx. C’est la repr´esentation

“naturelle” des fonctions. Il est imm´ediat de v´erifier quex, xG}est une base deC[G]; en particulier, cela montre que la dimension deC[G]est ´egale `a l’ordre deG.

Nous avons vu un autre ensemble den´el´ements deC[G]: ce sont les caract`eres deG. Nous alors voir que, lorsque Gest commutatif, ils forment une autre base deC[G]; c’est le passage d’une base `a l’autre qui va nous permettre d’analyser les fonctions surG. Introduisons d’abord un produit hermitien surC[G].

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D´efinition 2 Soit, pour toutf1, f2 C[G]

< f1, f2 >= 1

|G|

X

x∈G

f1(x)f2(x).

On d´efinit ainsi un produit hermitien surC[G]. La basex, xG}est une base orthogonale pour ce produit scalaire, et< δx, δx >= |G|1 pour toutxG.

Proposition 6 Soit G un groupe ab´elien fini. L’ensemble des caract`eres de G forme une base orthonorm´ee pour le produit hermitien d´efini ci-dessus.

Preuve: Il nous faut calculer< χ1, χ2 >pour deux caract`eres deG. Remarquons d’abord que< χ1, χ2 >=< χ1χ2−1,1>. En effet,

< χ1, χ2 >= 1

|G|

X

x∈G

χ1(x)χ2(x)

= 1

|G|

X

x∈G

χ1(x)χ2(x)−1

= 1

|G|

X

x∈G

1χ2−1)(x)

=< χ1χ2−1

,1> .

En posantχ=χ1χ2−1, il nous reste `a calculer< χ,1>. Lorsqueχ= 1, on a P

x∈Gχ(x) = |G|soit< χ,1 >= 1. Supposons maintenant queχ 6= 1. Il existe donc un ´el´ementb Gtel queχ(b)6= 1. CommehG=G, on a

S:=X

x∈G

χ(x) =X

x∈G

χ(bx)

=X

x∈G

χ(b)χ(x)

=χ(b)X

x∈G

χ(x)

=χ(b)S

soitS=χ(b)S, que l’on peut ´ecrire dansC:(1χ(b))S = 0. Commeχ(b)6= 1, on peut en d´eduire queS = 0.

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On a donc d´emontr´e que les ´el´ements deGbforment une famille orthonorm´ee.

Comme il y en a exactement|G|, ils forment bien une base.

On a d´emontr´e lesrelations d’orthogonalit´eentre caract`eres. Elles sont extrˆemement utiles, et nous les rappelons dans la proposition suivante, associ´ees aux relations duales.

Proposition 7 (Relations d’orthogonalit´e:) SoitGun groupe commutatif fini.

1. Pour toutχ1, χ2 G,b X

x∈G

χ1(x)χ2(x) =

(|G|siχ1 =χ2 0sinon

et, en particulier:

X

x∈G

χ1(x) =

(|G|siχ1 = 1 0sinon 2. Pour toutx, y G,

X

χ∈Gb

χ(x)χ(y) =

(|G|six=y 0sinon et, en particulier:

X

χ∈Gb

χ(x) =

(|G|six= 1 0sinon

Preuve: On a d´ej`a d´emontr´e les premi`eres. Les deuxi`emes relations d’orthogona- lit´e se d´emontrent soit directement, soit en remarquant que ce sont les relations d’orthogonalit´e des caract`eres du groupe dual G. En effet, les caract`eres deb Gb sont en correspondance avec les ´el´ements deG via l’application (qui est un iso- morphisme):

g G−→χg :Gb −→C χ7−→χ(g)

(15)

3.5 Transform´ee de Fourier

On suppose d´esormais que notre groupeGest ab´elien fini.

C’est seulement un changement de base!

Soitf C[G]. On peut d´ecomposerf sur les deux bases orthonorm´ees que l’on connait: {p

|G|δx |xG}et|χG}. Cela donne:b f =X

x∈G

f(x)δx =X

χ∈Gb

cf(χ)χ o`ucf(χ) =< f, χ >. L’usage est de noter:

D´efinition 3 On appelle transform´ee de Fourier de f et on note fbl’´el´ement de C[G]b d´efini par:

fb(χ) = |G|cf(χ) = X

x∈G

f(x)χ(x).

L’applicationtransform´ee de Fourier, not´eeF, est:

F :C[G]−→C[G]b f 7−→fb

C’est bien sˆur un isomorphisme d’espaces vectoriels.

Th´eor`eme 5 Soitf, gC[G]. On a:

(Formule d’inversion) f =X

χ∈Gb

cf(χ)χ= 1

|G|

X

χ∈Gb

f(χ)χb −1.

(Formule de Plancherel) X

x∈G

f(x)g(x) =|G|X

χ∈Gb

cf(χ)cg(χ)

= 1

|G|

X

χ∈Gb

fb(χ)bg(χ)

(16)

Preuve: : On a d´ej`a vu la premi`ere. La deuxi`eme r´esulte du calcul de< f, g >

dans les deux bases.

3.6 Produit de convolution

Le produit des fonctions est une multiplication naturelle sur C[G]; toutefois le produit de convolution est plus ad´equat parce qu’il se comporte mieux vis `a vis de la transform´ee de Fourier.

D´efinition 4 Soitf, g C[G]. On d´efinit le produit de convolutionf g def et g par:

(fg)(x) = X

y,z∈G|yz=x

f(y)g(z) = X

y∈G

f(y)g(y−1x).

Th´eor`eme 6 Le produit de convolution munitC[G]d’une structure d’alg`ebre. De plus, pour toutf, gC[G],

f[g =fbbg.

La transform´ee de FourierF est un isomorphisme d’alg`ebres de(C[G],∗)sur (C[G], .).b

Preuve: On calculef[g(χ)pourχG.ˆ f[g(χ) =X

x∈G

(fg)(x)χ(x)

=X

x∈G

X

y,z∈G|yz=x

f(y)g(z) χ(x)

= X

y,z∈G

f(y)g(z)χ(yz) = X

y,z∈G

f(y)g(z)χ(y)χ(z)

= X

y∈G

f(y)χ(y) X

z∈G

f(z)χ(z)

=fb(χ)bg(χ)

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On a donc bienF(fg) = F(f)F(g).

3.7 Formule de Poisson

On termine avec une formule, tr`es utile, qui analyse le comportement d’une fonc- tion sur un sous-groupe. Nous en verrons une application `a la th´eorie des codes (formule de Mac Williams).

D´efinition 5 SoitHun sous-groupe deG. L’orthogonal deH, not´eH, est:

H :=Gb|χ(H) ={1}}.

Proposition 8 Hest un sous-groupe deG. On a:b H 'G/H[. En particulier,

|H|=|G|/|H|.

Preuve: Il est clair queHest un sous-groupe deG.b

On d´efinit un homomorphismeφ : H G/H[ en posant: φ(χ) = χ, d´efini par: χ(x+H) = χ(x). Le point essentiel est que cette d´efinition est valide car elle ne d´epend pas du choix du repr´esentant choisi modulo H, grˆace au fait que χ(H) = {1}. φ est clairement injectif. Siχ0 G/H, on d´efinit[ χen composant les applications G s G/H χ0 C, c’est-`a-dire χ = χ0s. Alors, χ H et χ0 = φ(χ). L’applicationφest donc surjective; on a donc d´emontr´e que c’est un isomorphisme.

Th´eor`eme 7 (Formule de Poisson) Soitf C[G], etH Gun sous-groupe de G. On a:

X

x∈H

f(x) = 1

|H| X

χ∈H

fb(χ).

Preuve: On applique la formule de Plancherel en prenant pourg la fonction indi- catrice deH:

(18)

g(x) =

(1sixH 0sinon Il reste `a calculerg. On a:ˆ

ˆ

g(χ) = X

x∈G

g(x)χ(x) = X

x∈H

χ(x) =

(0siχH 6= 1

|H|sinon

o`u la derni`ere ´egalit´e r´esulte des relations d’orthogonalit´es appliqu´ees `a la restric- tion χH de χ `a H. La condition χH = 1 ´equivaut `a χ H. La formule de Plancherel devient donc:

X

x∈H

f(x) = |H|

|G|

X

χ∈H

f(χ).ˆ

(19)

Chapter 4

Transform´ee de Walsh et fonctions bool´eennes

Dans ce chapitre, nous consid´erons le cas particulier G = (Z/2Z)n. Nous al- lons d´ecrire un algorithme rapide de calcul de la transform´ee de Fourier, appel´ee dans ce cas transform´ee de Walsh, et ses applications `a l’´etude des propri´et´es des fonctions bool´eennes.

4.1 Transform´ee de Walsh

4.1.1 Caract`eres de(Z/2Z)n

CommeZ/2Z = F2, on peut voirGcomme leF2-espace vectoriel de dimension n:Fn2. On le munit du produit scalaire usuel:

x·y=

n

X

i=1

xiyi.

Notons que, si u F2, est d´efini modulo2, le nombre (−1)u Rest bien d´efini.

D´efinition 6 A toutyFn2 on peut associer un caract`ereχy deFn2 d´efini par:

χy(x) = (−1)x·y.

Proposition 9 L’application y χy est un isomorphisme d’espaces vectoriels entreFn2 etFcn2.

(20)

Preuve: La d´emonstration directe est facile. En fait, ce n’est qu’une redite de ce que nous avons d´ej`a vu sur les caract`eres d’un produit direct. Rappelons que

\Z/2Z=0, χ1}, o`uχ0 = 1etχ1(1) =−1. Un caract`ereχdeFn2 est donn´e par le choix d’une s´equence den caract`eres deZ/2Z, par exemple: 0, χ0, χ1, . . .).

Alorsχ(x) =χ0(x10(x21(x3). . .. Il suffit de remarquer que, si l’on associe

`a cette s´equence l’´el´ement y Fn2 dont les coordonn´ees successives sont 0pour χ0 et1pourχ1, iciy = (0,0,1, . . .), alors

(−1)x·y = (−1)Pni=1xiyi =

n

Y

i=1

(−1)xiyi =χ0(x10(x21(x3)· · ·=χ(x).

On peut y voir aussi l’identification usuelle entre un espace vectoriel et son dual, donn´ee par le choix d’un produit scalaire.

Remarque 1 Dans cette identification entre Fn2 et son dual, l’orthogonal d’un sous-groupe H (i.e. un sous-espace vectoriel!), est l’orthogonal au sens usuel pour le produit scalairex·y:

H={yFn2 |x·y= 0pour toutxH}.

La transform´ee de Fourier est dans ce contexte appel´eetransform´ee de Walsh et devient l’application

W :C[Fn2]−→C[Fn2] f 7−→fb

o`ufbest d´efinie par:

f(x) =b X

y∈Fn2

f(y)(−1)x·y. Dans la base desδx, la matrice deW est la matrice

W2n = ((−1)x·y)x,y∈Fn2.

(21)

dont on ordonne les lignes et les colonnes suivant l’ordre lexicographique. C’est aussi l’ordre naturel des entiers de 0 `a 2n 1 identifi´es avec leur ´ecriture bi- naire. Cette matrice est clairement sym´etrique et v´erifie (grˆace aux relations d’orthogonalit´e)

W2nW2n = 2nId.

4.2 Transform´ee de Walsh rapide

Le calcul de Wf n´ecessite `a priori (2n)2 op´erations dans Cpuisque il s’agit de calculer le produit de la matriceW2n par le vecteur des valeurs prises parf. Nous allons voir un proc´ed´e r´ecursif qui permet de passer `an2nop´erations.

PourxFn2, notonsx0 Fn−12 le(n1)-uplet constitu´e desn1derni`eres coordonn´ees dex, de sorte quex = (0, x0)oux = (1, x0). On a bien sur: x·y= x1y1 +x0 ·y0. Dans le calcul de fb, nous allons partagerFn2 en deux ensembles, suivant la valeur du premier bit.

f(x) =b X

y∈Fn2

f(y)(−1)x·y

= X

y0Fn−12

f(0, y0)(−1)x0·y0 + X

y0Fn−12

f(1, y0)(−1)x1+x0·y0

= (P

y0Fn−12 (f(0, y0) +f(1, y0))(−1)x0·y0 six= (0, x0) P

y0Fn−12 (f(0, y0)f(1, y0))(−1)x0·y0 six= (1, x0) On d´efinit alors deux ´el´ementsf+etfdeC[Fn−12 ]:

(f+(y0) = f(0, y0) +f(1, y0) f(y0) = f(0, y0)f(1, y0)

L’expression trouv´ee pour fbmontre que f(x)b s’exprime comme une trans- form´ee de Walsh `a l’ordren1:

(

fb(0, x0) = fc+(x0) fb(1, x0) = fc(x0)

(22)

NotonsT(2n)le nombre d’op´erations n´ecessaires au calcul def. On doit cal-b culer les deux fonctions surFn−12 :f+, f, ce qui n´ecessite2nop´erations. Ensuite, on est ramen´es au calcul de deux transform´ees de Walsh surFn−12 . Donc:

T(2n) = 2n+ 2T(2n−1)

= 2n+ 2(2n−1+ 2T(2n−2))

=. . .

=n2n+ 2nT(1) =n2n

L’algorithme de calcul de fbest d´ecrit par le sch´ema suivant, appel´e sch´ema papillon:

Ce type d’algorithme est connu sous le nom de “diviser pour r´egner” (divide and conquer algorithm).

Exemple: n= 3

000 001 010 011 100 101 110 111

f 0 1 0 0 1 0 0 0

fˆ 2 0 2 0 0 −2 0 2

4.3 Fonctions bool´eennes

D´efinition 7 Une fonction bool´eenne est une applicationf :Fn2 F2. Pour tout 1in, on noteXila fonction bool´eenne d´efinie par: Xi(x) = xi.

Proposition 10 La somme et le produit de fonctions bool´eennes est une fonction bool´eenne. On a: Xi2 = Xi. Tout polynˆome en lesXi, dont les exposants valent 0ou1et `a coefficients dansF2, d´efinit une fonction bool´eenne. R´eciproquement, toute fonction bool´eenne a une expression unique sous la forme d’un polynˆome en les Xi, dont les exposants valent0ou1. Cette expression s’appelle laforme alg´ebrique def. Par d´efinition, le degr´e def est le degr´e de ce polynˆome.

Preuve: On montre que l’ensemble M des monˆomes en les Xi, , dont les ex- posants valent0ou1, forme une base de l’espace des fonctions bool´eennes. Soit a Fn2; on note encoreδa la fonction d´efinie au chapitre pr´ec´edent, dont on con- sid`ere maintenant les valeurs modulo2. On sait que l’ensemble desδaforme une

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