A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
P. D UHEM
Les actions électrodynamiques et électromagnétiques
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 7, no2 (1893), p. G1-G52
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G.I LES ACTIONS
ÉLECTRODYNAMIQUES ET ÉLECTROMAGNÉTIQUES,
PAR M. P.
DUHEM,
Chargé d’un Cours complémentaire de Physique mathématique et de Cristallographie
à la Faculté des Sciences de Lille.
INTRODUCTION
Dans un récent Mémoire
(t),
nous avonsessayé
d’établir les loisg’éné-
rales de l’induction
électrodynamique,
tellesqu’elles
ont été formulées par M. H. vonHelmholtz,
sur deshypothèses
trèssimples
etqui
seprésentent
pour ainsi dire d’elles-mêmes. Nous allons
maintenant, poursuivant
cetterevision des lois de
l’électricité,
aborder l’étude des actionsélectrodyna- miques
et des actionsélectromagnétiques.
Nous ne nous occuperons que des corpsconducteurs, magnétiques
ou nonmagnétiques,
et nous remettrons à un autre travail l’étude des corpsdiélectriques.
La méthode que nousemploierons
est l’extension de celle que nous avonsappliquée
aux conduc-teurs linéaires dans le tome III de nos
Leçons
surl’Électricité
et le Ma-gnétisme.
Les résultatsauxquels
nousparviendrons
seront encomplet
accord avec ceux
qu’a formulés, parfois
presque sansdémonstration,
M. H. von Helmholtz. Si nos études contribuent à faire
partager
au lec-teur l’admiration que nous
inspire
l’0153uvre de l’illustrephysicien,
notrebut sera atteint.
(1) P. DUHEM, Sur l’Induction électrodynamique (Annales de la Faculté des Sciences de Toiclouse, t. VII, B. ; 18g3).
CHAPITRE PRÉLIMINAIRE (1)
.LES FONCTIONS D’HELMHOLTZ.
§
1. - Introduction desfonctions
d’Helmholtz.Changeons
les notationsqui
nous ont servi au dernierChapitre
de notreMémoire Sur l’Induction
électrodynamique (2 ). Désignons
par0x, O y,
Oz les axes absolument fixes que nous avions
désignés
par0 ~, 0 ~.
Désignons
par u, v, w lescomposantes
suivant ces axes du fluxélectrique
au
point (x,
y,,~ ), composantes
que nous avionsdésignées
par ~,c~,
~~.Posons
les
intégrations
s’étendant à l’inducteur entier.Ces
quantités
~,changent
devaleur,
à un instantdonné,
d’unpoint
à l’autre del’espace ;
en un mêmepoint
del’espace,
par l’effet deschangements
survenus dansl’inducteur,
elleschangent
de valeur d’un in-stant à l’autre. Ce sont donc des fonctions des
quatre
variables x, y, z, t.Moyennant
leségalités ( 2 )
duChapitre
1 et deségalités ( 8 ) et(i3 bis)
du
Chapitre II,
l’inducteurauquel appartient
l’élément d1engendre
aupoint (x,
y,z)
une force électromotrice d’induction dont les compo-( 1 ) Ce Chapitre est destiné à exposer quelques théorèmes analytiques
indispensables.
Cesthéorèmes sont tous dus à H. von Helmholtz.
(2) P. DUHEM, Sur l’Induction électrodynamique (Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, t. VII, B ; 18g3 ).
santés ex,
~y.,
[z sont données parD’ailleurs,
on a évidemmentSoient a, b,
c lescomposantes
de la vitesse aupoint x,
y, z. Nous au-rons
En vertu des
égalités (3), (4)
et(5),
leségalités ( 2)
deviendrontet les
égalités (5) pourront
encore s’écrireLes formules
(6)
mettent en évidence le rôlecapital
quejoueront,
dansla théorie de l’induction
électrodynamique,
les fonctions t), ~~, ~ définies par leségalités (i).
Ces fonctions ont été introduites en
Physique
et leurspropriétés
ontété étudiées par M. H. von Helmholtz
1 ’ ).
Nous allonsreproduire
les ré-sultats
auxquels
il est parvenu.Considérons un conducteur dont
(x" y" 2, )
est unpoint
etd~,
unélément de volume tracé autour de ce
point ; soit e1
la densité de l’électri- cité libre en cepoint;
soitdS,
un élément de surface électriséeapparte-
nant au même
conducteur;
soitE,
la densitésuperficielle
en unpoint
del’élément dS1 .
Au
point (r, y, z)
del’espace,
et àl’instant t,
la fonctionpotentielle électrostatique
a pour valeurla
première intégrale
s’étendant aux divers volumes électrisésqui
fontpartie
dusystème,
et la seconde aux diverses surfacesélectrisées ;
tr estla distance du
point (x,
y,z)
à unpoint
de l’élémentdw,
ou de l’élé-Nous savons que cette fonction est
uniforme,
finie et continue dans tout(1 ) > H. HELMHOLTZ, Ueber die Gesetze der inconstanten elektrischen Ströme in körper-
lich ausgedehnten Leitern ( Verhandlungen der Naturhistorisch-Medicinischen Vereins
zu Heidelberg, B. V, p. 84-89; I870. - Helmholtz Abhandlungen, t. I, p. 53; ). - Ueber
die Bewegungsgleichungen der Elektricität für ruhende leitende Körper (Borchardt’s
Journal, t. LXXII, p. 5; ; I870. --- Helmholtz Abhandlungen, t. I, p. 545).
l’espace ;
àl’infini,
elle devientégale
à ocomme.
Nous savons, en outre,qu’en
toutpoint
non situé sur une surface de discontinuitéélectrisée,
cettefonction
admet,
parrapport
à x, y, z, des dérivéespartielles
dupremier
ordre
qui
sont finies et continues.Désignons
par ~V ~t
la quantité ,la
première intégrale
s’étendant aux surfaces de discontinuité quepré-
sentent les conducteurs et la seconde au volume de ces conducteurs.
~V ~t
dt serait ainsi la variationéprouvée pendant
letemps
dt par la fonc tionpotentielle,
si lesconducteurs,
tout en étant traverséspendant
cetemps
par les fluxélectriques qui
les traversent àl’instant t,
demeuraient immobiles dans laposition qu’ils occupent
à cet instant.Au
sujet
de cette fonction-, ?
nous admettrons :I°
Que
laquantité ~V ~t existe,
est uniforme finie et continue dans toutl’espace; qu’à l’infini,
elle estégale
à o de la même manière que2°
Qu’en
toutpoint
non situé sur l’une des surfaces de discontinuité élec- trisées que lesystème renferme,
lesquantités d2 V
,d 2 V existent
etsont
finies,
uniformes et continues.Cela
posé,
considérons la fonctionl’intégrale
s’étendant à toutl’espace.
Ellereprésente
la fonctionpoten-
tielle d’un
agent répandu
dans toutl’espace,
etayant
enchaque point
(r, ,
y"Zf)
une densitésolide,
finie et continueL’étude de la fonction
potentielle (’ )
nous fait connaître lespropriétés
de cette
fonction, qui
sont les suivantes :I ° La fonction
t) existe,
estfinie,
uniforme et continue entout
point (x,
y,z)
del’espace.
2° Les fonctions
.3 ~03A8 ~z existent sont finies
uniformes et continues
en tout
point (x,
y,z)
del’espace.
3° Ces fonctions sont définies par les
égalités
suivantes :4° Les fonctions ~203A8 ~x2, ~203A8 ~x~y, ...
existent,
sontunies,
uniformes et contl-nues en tout
point
del’espace,
même sur les surfaces électrisées.5° En tout
point
del’espace
situé ou non sur une surface de discontinuitéélectrisée,
on aLes identités
( 1 ) Les résultats de cette étude ne sont pas immédiatement transportables ici, puisque l’agent dont W est la fonction potentielle s’étend dans tout l’espace et que l’étude de la fonction potentielle a été faite en supposant que cette fonction provînt de masses limitées ;
mais les raisonnements qui justifient les applications faites ici de ces propriétés sont si simples, qu’il a semblé inutile de les détailler.
donnent
et, par
conséquent,
ce
qui permet
deremplacer
leséquations ( g )
par les suivantes :Or le théorème de Green donne aisément
la dernière
intégrale
s’étend aux diverses surfaces de discontinuité électri-sées; N" N2
sont les deux directions de la normale à l’élémentd5, .
En tout
point (x" y" 2, ) qui
se trouve soit àl’extérieur,
soit à l’inté- rieur desconducteurs,
maisqui
n’est pas situé sur une surface de discon- tinuitéélectrisée,
onpeut
écrireet, par
conséquent,
D’autre
part,
en toutpoint
d’une surface de discontinuitéélectrisée,
et,
parconséquent,
On a donc
Mais on a aussi
En vertu des
égalités (12), ( I 3 )
et( I 4 ),
lapremière
deségalités (11)
de-vient la
première
deségalités
Les deux autres s’établissent d’une manière
analogue.
Mais,
d’autrepart,
on aen sorte que la
première
deségalités (15)
devient lapremière
deségalités
Les deux autres se démontrent d’une manière
analogue.
Ces
égalités (18)
vont nous servir depoint
dedépart
dans l’étude des . trois fonctions(x,
y, z,t),
~~(x,
y, z,t),
~(x,
y, ~,t),
.§
3. 2014 Propriétés desfonctions
, , W.Si l’on
compare en effet leségalités (t)
et(i 8),
ontrouve
.De ces
égalités
on déduit sanspeine
Mais on a
ou
bien,
en vertu deségalités ( I 3 )
et( ~ ),
Si l’on tient
compte
de cetteégalité
et del’égalité ( ~ o),
on trouveLes
égalités ( ~ g)
donnentégalement
Si l’on observe d’ailleurs que l’on a,
d’après l’équation
dePoisson,
et si l’on tient
compte
del’égalité (10),
leségalités précédentes
deviennentLes
égalités (19)
mettent, en outre, en évidence laproposition
suivante :Les
fonctions
, , varient d’une manière continue mêmelorsqu’on
traverse une
surface
de discontinuitéélectrisée;
il en est de même de leurs dérivéespartielles du prem ier
ordre parrapport
ci x, y, z.Telles sont les diverses
propriétés
des fonctions ~~, ~, ~ dont nous auronsà faire usage par la suite. Ces
propriétés, jointes
aux formules(5)
ou( 7 )
permettent
d’établir tout ce que M. H. von Helmholtz a démontré touchant le mouvement de l’électricité dans les conducteurs immobiles. Parmi cespropriétés.,
il en estqui
nous seront utiles par la suite et que nous allons établir auparagraphe
suivant.§
4. -Propriétés
de laquantité
II.Considérons la
quantité
dans
laquelle l’intégration
s’étend à tous les conducteurs parcourus par des courants, ou, cequi
revient aumême,
à toutl’espace.
Nous savons que l’on a en tout
point
En vertu de ces
égalités ( 2), l’égalité (f)
devientOr le théorème de Green donne
les
signes Q indiquant
desintégrations qui
s’étendent aux diverses surfaces de discontinuité. Mais nous avons vu, à la fin du§ 3,
que l’onavait,
auxdivers
points
de cessurfaces,
en sorte que les
égalités ( 25 )
donnentD’autre
part, l’égalité (21)
Si l’on observe que les fonctions 10, B9, ’@> et leurs dérivées
partielles
dupremier
ordre sont continues dans toutl’espace,
on aura, au moyen d’inté-grations
parparties,
la formule suivanteMais on a
en sorte que
l’égalité (6) peut
s’écrireAu moyen
d’intégrations
parparties,
on trouve sanspeine l’égalité
sui-l’intégration qui figure
au second membre s’étendant aux surfaces de dis- continuité.Mais,
comme nous l’avons vu à la fin du§ 3,
y les dérivées par- tielles dupremier
ordre de lafonction ~
sont continues dans toutl’espace ;
on a donc
et
l’égalité précédente
devient lapremière
deségalités
qui
transformentInégalité (28)
enLes
égalités (2!~), (26)
et(ZÇ~)
donnentCette formule
(30)
montre que, si la constante À d’Helmholtz estposi-
live ou
nulle,
laquantité
II est à coup sûrnégative.
C’est de ce résultat que M. H. von Helmholtz a déduit cet autre :
Sun un
système
de conducteursimmobiles, l’équilibre électrique
est assurément stable si la constante À est
positive
ou nuCle.Cherchon s
l’expression
de cette dérivée étantprise
ensupposant
tous les conducteurs immobiles.
L’égalité (1)
donneet, par
conséquent,
Mais on a évidemment
Nous aurons donc
De même
Ajoutons
membre à membre ces troiségalités
en observant queet nous obtiendrons le résultat suivant :
résultat
qui peut
encores’écrire,
en vertu deségalités (1),
Les
égalités (23)
et(3r)
donnentNous ferons usage de cette
égalité
auprochain Chapitre.
§
5. -In fluence de
la constante 03BB d’Helmholtzsur les
phénomènes
d’induction.Dans
quel
cas les troiscomposantes
~x~Cy,
0z[égalités (2)]
de la forceélectromotrice d’induction en un
point
d’unsystème
conducteur ont-elles des valeursindépendantes
de la valeur attribuée à la constante À?Les
égalités ( ~ c~)
qui
sont vraies àchaque
instant t, que les conducteurs soient en repos ouen mouvement, résolvent immédiatement la
question posée.
Elles nousmontrent que, pour que les
f onces
électromotrices d’inductionengendrées
par un conducteur mobile ou non soient
indépendantes
de la constanteil
f aut
et ilsuffit
que l’on ait dans toutl’espace
ou, en d’aulies termes, que la valeur de la au même
instant,
en tous les
points
del’espace,
soit la nz.ême.Ces conditions
peuvent
se transformer.Avec
É.
Mathieu(’ ),
réservons le nom de secondefonction poten-
( 1 ) ) E. MATHIEU, Théorie dcc Potentiel et ses applications à
.l’électrostatique
et accmagnétisme, t. I, p. 77; Paris, 1885.
tielle de la distrihution dont les densités solide et
superficielle
sont p et à laquantité
et nommons
première fonction potentielle
laquantité
Considérons la distribution
qui
a pour densité solideet pour
densité superficielle
Sa
première
fonctionpotentielle
seraLes
égalités ( ~ 5 )
donneronten sorte que les
égalités (33) pourront
s’écrireLa
quantité
J est elle-mêmesusceptible
d’uneinterprétation
intéres-sante. Considérons la
première
fonctionpotentielle
de la distributionélectrique
queporte
lesystème :
Supposons
que les conducteursqui
forment lesystème
demeurent im-mobiles,
mais parcourus par les flux( u, v, w);
dans letemps
Képrou-
verait une variation
On voit que l’on a
Pour les courants
uniformes,
on a, àchaque instant,
on voit alors que les
égalités (7 bis)
sonttoujours
vérifiées pour de sem- blables courants.Sous cette
forme,
on voit que lesquantités
’ô, ’(), ’W ont des valeurs in-dépendantes de À,
mêmelorsque
les conducteurs sontmobiles,
pourvu que les courants soient uniformes. La valeur de Àdonc pas sur les phénomènes
d’inductionproduits
dans des conducteursquelconques,
pourvu que les courants
qui
lesparcourent
soientuniformes.
PREMIÈRE PARTIE.
LES FORCES
ÉLECTRODYNAMIQUES.
- -~~--
CHAPITRE l.
L’ÉNERGIE INTERNE D’UN SYSTÈME DE, CONDUCTEURS PARCOURUS PAR DFS COURaNTS,
§
1. -- Détermination del’énergie
interne d’un.système
de conducteursparcourus
par des courants.Nous savons que cette
éner. gie
interne U est clonnée par la formuleces diverses lettres
ayant
unesignification
et despropriétés qui
ont étéprécisées
dans nosLeçons
surl’Électricité
et leMagnétisme
au Livre XlV, Chapitre I, §
t.Il
s’agit
de déterminer la forme de laquantité
U’.Nous ferons usage, pour
cela,
d’une extension de la loi de Joule.Soient,
dans unsystème
parcouru par des courants, les compo-santes du flux au
point (x,
y,z) et p
la résistancespécifique
en cepoint.
Posons
Nous admettrons que,
pendant
letemps dl,
ledégage
uncquantité
de chaleurdQ
donnée parl’égalité
Cette loi est l’extension naturelle aux conducteurs d’étendue finie en
tout sens de la loi énoncée
(Leçons
surl’Électricité
ct leMagnétisme,
Livre
XIV, Chapitre II)
pour les conducteurs linéaires.L’application
de cette loi aux conducteurs immobiles va nous servir à déterminer la forme de laquantité
U’.Ces conducteurs étant
immobiles,
nous auronsou
bien,
en vertu del’égalité (1 ),
La loi dont
l’égalité (3) représente
lagénéralisation
a été établie en né-gligeant
les variations que leschangements
d’état dusystème
fontéprouver
il
laquantité
0. Il est alors aisé de voir que l’on aD’autre
part,
la théorie des courantshydro-électriques
montre que Fon a, engénéral,
Les
égalités (4), (5 ), (6)
donnent doncD’autre
part,
leségalités ( ~), jointes
auxégalités (5)
duChapitre pré-
liminaire, donnent,
dans le cas où les conducteurs sontimmobiles,
Ces
égalités, jointes
àl’égalité ( 3 ),
donnentLa
comparaison
deségalités (^,)
et(8)
donneCette
égalité
est établie ensupposant
immobiles tous les conducteurs dusystème.
Or,
dans cesconditions,
si l’onpose [Chapitre préliminaire, éga- lité (28)]
nous avons vu que l’on avait
[ibid. , égalité (32~~
Si l’on compare les
égalités (g)
et(I I),
on trouveCette
égalité
doit avoir lieuquelles
que soient les variations subies par les fluxélectriques
sur les diversconducteurs;
elleexige
seulement queceux-ci soient immobiles. De cette
égalité
on déduitC étant une
quantité qui peut dépendre
de la forme et de laposition
desdivers conducteurs dont le
système
estcomposé,
maisqui
nedépend
pas des fluxélectriques
dont lesystème
est lesiège.
Mais,
si l’on observe que lesquantités
II et U’ s’annulent toutes deuxlorsque,
sur lesystème,
tous les flux deviennentégaux
à o, on voit que l’on a nécessairement C = o etLes
égalités ( y,
et(1 r)
déterminentcomplètement l’énergie
in-terne d’un
système
parcouru par des courantsquelconques.
§
2. - Variation que laquantité
II subit dans unemodification quelconque.
Les relations
qu’a l’énergie
interne d’unsystème
parcouru par des cou-rants avec la
quantité
II déterminée parl’égalité ( z o )
nous amènent néces- sairement à laquestion
suivante :Étudier
la variation que subit laquantité
IIlorsqu’on fait
varier d’une manièrequelconque
laforme
et,la
position
des conducteurs querenferme
lesystème
et lesflux
élec-triques qui
traversent ces conducteurs.Posons
Il est facile de voir que la
quantité
sera une
quantité
oùfigureront symétriquement
les variables relatives auxéléments
dm,
en sorte que l’on auraet que l’on pourra écrire
le
signe ~ indiquant
une somrnationqui
s’étend à toutes les combinaisons distinctes des éléments dusystème
deux à deux.Si l’élément dm variait
seul,
tout, dans l’élément d1, demeurant in-variable,
laquantité
subirait une variation
qui pourrait
encores’écrire,
à cause del’égalité ( 1 2 ),
Si,
aucontraire,
l’élémentdmt
variaitseul,
tout, dans l’élémentdm,
de-meurant
invariable,
laquantité
subirait une variation
qui peut
encores’écrire,
en vertu del’égalité (I2),
La variation totale de la
quantité
ou, si l’on
préfère,
On a
donc, d’après l’égalité (~5),
D’ailleurs,
on voit sanspeine
que ceségalités peuvent
s’écrireles
intégrations
s’étendant toutes ausystème
tout entier. On doit se sou-venir
que 03B4 indique
une variation où l’élément d varieseul,
tout, en l’élémentd’W f,
demeurant invariable.C’est la forme
(16) qui
va nous servir au calculexplicite
deon.
Soient
~x, oy, Oz
lescomposantes
dudéplacement
subi par l’élément d~.D’après
la définition de lacaractéristique 0,
il est évidentqu’on
aura sim-plement
Si l’élément d~ se
déplaçait
en entraînant avec lui le fluxélectrique
dontil est le
siège,
sans que ce fluxchangeât
ni de’grandeur
ni de direction parrapport
à des axes invariablement liés à l’élément lescomposantes
u, v, w de ce flux parrapport
aux axesOy,
O zqui
sont invariables su-biraient des variations
S’M, 0’ ", 0’ w.
Nous pouvons poser ,On voit q
ue ~u ~t
dt~v ~t
dt, ~w ~t dt sont les variations qu’éprouveraient, pen- dant letemps dt,
lescomposantes u,
v, cw du flux en unpoint
de l’élé-ment
dm,
si celui-ci demeurait immobile.Calculons ~’
u,Pour
cela,
prenons trois axesrectangulaires 0 ~, 0 ~
dont l’orienta- tion soitinvariablement
liée à celle de la matièrequi
forrne l’élément dm.Soient ~,
~, y~
lescomposantes
parrapport
à0 ~, 0 ~
du flux en unpoint
del’élément
Nous auronsSi l’élément dm se
déplace
en entraînant le fluxqui
le traverse, les quan- tités~, c~, ~r~
demeurentinvariables;
elles doivent donc êtrecomptées
comme constantes dans le calcul des
quantités
en sorte que l’on auraSoient ce, c~" les
composantes
relatives àOx, Oy,
()â de la rotation instantanée de laparticule
On voit facilement que l’on aLes
égalités (19), (2.0), (21)
donnentLes
égalités (t6), (I ~ ), (18), (22)
donnentSi l’on observe que l’on a
on pourra écrire
Cette
égalité ( 23)
nous sera d’ungrand
usage dans le calcul des forcesélectrodynamiques.
CHAPITRE II.
LES FORCES
ËLECTRODYNAMIQUES
ENTRE CONDUCTEURS D’ÉTENDUE FINIE EN TOUT SENS.§
1. -- Travail élémentaire des actionsélectrodynamiques.
Considérons un
système
de conducteurs d’étendue finie en tout sens, parcourus par des courantsquelconques. Imaginons
que cesystème éprouve
une modification infinimentpetite quelconque.
Son
énergie
interne croît deSU ;
sa force vivede 03B4 03A3mv2 2;
; les forces ex-térieures
qui
le sollicitent effectuent un travaildGe;
ildégage
unequantité
de chaleur
dQ
et l’on aD’autre
part,
la loi de Joule[Chapitre I, égalité (3)]
donneOn
peut
dire que les forces intérieures ausystème
effectuent un travailL’ensemble des
égalités (1 ), (2)
et(3)
donneDans notre Mémoire sur
l’Induction électrodynamique (1) [Chapitre ï, égalités (i bis)],
nous avons donné deségalités qui, jointes
à la définition desquantités E~ E~ Ez
données par leségalités (2)
duChapitre précé- dent,
nouspermettent
décrireLes
égalités (4)
et(5), jointes
auxégalités (i)
et(12)
duChapitre pré-
cédent, permettent
d’écrireOr les diverses théories
exposées
au Tome 1 de nosLeçons
surl’Élec-
tricité et le
Magnétisme
nous laissent facilement reconnaître :I °
Que
laquantité
représente
le travail élémentaire des actionsélectrostatiques qui
s’exercententre les diverses
parties
dusystème
conformément aux lois deCoulomb ;
2°
Que,
si l’onnéglige
les variationsqu’éprouve
laquantité
0 par suite (1 ) Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, t. VII, B. 1893.du
changement
d’état des diversesparties
dusystème (approximation
quenous sommes convenu de
faire)
laquantité
représente
le travailélémentaire des
actions moléculairesimaginées
par M. H. vonHelmholtz;
3°
Que
laquantité
représente
le travail élémentaire des forcesqui
s’exerceraient entre les di-verses
parties
dusystème
si on les ramenait à l’état neutre.On voit donc que la
présence
de courantsélectriques
dans lesystème
apour effet
d’ajouter
aux forces intérieuresdéjà
connues de nouvellesforces,
dont le
travail élémentaire
a pour valeur(;e sont
les forces électrodynamiques.
§
2. --- Calculplus complet
de ce travail.La
quantité on
nous est donnée parl’égalité (23~
duChapitre précédent.
Il
s’agit
donc de calculerplus complètement
laquantité
Nous aurons
les
quantités §L, SiB ayant
les valeurs données dans notre Mémoiresur l’Induction
électrodynamique, Chapitre II, égalités (i3). Seulement,
dans ces dernières
égalités,
les notations ne sont pas les mêmes que dans leprésent Chapitre.
Pour faire concorder cesnotations,
il faudraremplacer
On aura
alors,
parexemple,
Si l’on observe que l’on a
on
peut
écrire leségalités (8)
On a donc
Légalité
donne
Si l’on
remplace ou, w, ow
par leurs valeurs déduites deségalités y 8 ~
et(22)
duChapitre précédent,
on trouveLes
égalités (~), (g)
et(io)
donnentRemplaçons
maintenant~II
par sonexpression,
déduite del’égalité (23)
du
Chapitre précédent,
et nous trouverons§
3. -Transformation
del’expression précédente;
calcul dcs
forces électrodynamiques.
Conservant le
premier
terme del’expression
ded~,
nous allons trans-former le dernier au moyen
d’intégrations
parparties.
Soit S une surface de discontinuité
qui sépare
deux milieux conducteurs 1et 2. Les
composantes
du mouvement ne sont pas forcément les mêmes depart
et d’autre de cettesurface ;
d’uncôté,
elles seront6Xt,
del’autre, 03B4x2, 03B4y2, 03B4z2.
On voit sans
peine
que l’onpeut
écrire .Les
égalités (i
ibis)
et(12)
donnentet
l’égalité ( ~ 3)
nouspermettra
d’énoncer les résultats suivants :Un conducteur continu
quelconque,
traversé par des courantsquel-
conques, subit deux sortes de
f orces électrodynamiques
:I° Des
forces appliquées
à chacun des éléments dessurfaces
de . dis-continuité
qui
le terminent. L’élén2.ent dS subit uneforce
dont les com-posantes
sont XdS,
ydS,
LdS,
Y, Layant
les valeurs suivantes :Ni
étant la normale à l’élément dS vers l’intérieur du conducteur.2° Des
forces appliquées
à chacun des éléments de volume du con-ducteur. L’élément dm subit une
force
dont lescomposantes
sont Xdm,
Y
dm,
ZX Y,
Zayant
les valeurs suivantes : -Ces formules sont dues à M. H. von Helmholtz
(’ ).
§
4. -Remarque
relative auxforces appliquées
à lasurface
d’un conducteur.
Imaginons qu’une
surface de discontinuité Ssépare
deux conducteurs iet 2; supposons, en
outre, que les
deux conducteurs adhèrent l’un à l’autre lelong
de la surfaceS,
en sorte que lescomposantes
, i d’unpoint M,
du conducteur I infiniment voisin de la surface S diffèrent infini-ment peu des
composantes
d’unpoint appartenant
auconducteur 2, mais infiniment voisin du
point MB.
Dans cesconditions,
laforce
appliquée
à unpoint
de la surfaceS,
considéré comme faisantpartie
du conducteur i , et la force
appliquée
au mêmepoint
de la surfaceS,
con-sidéré comme faisant
partie
du conducteur 2, secomposent
en une forceunique
dont lescomposantes
sont(1) ) H. voN HELMHOLTZ, Ueber die Theorie der Elektrodynamik. IIIte Abhandlung. Die elektrodynamischen Kräfte in bewegten Leitern (Borchardt’s Journal, t. LXXVIII,
p. 300; j 1874. - HELMHOLTZ, Wissenschaftliche Abhandlungen, t. I, p, ;341,
Soit li la densité
électrique
en unpoint
del’élément dS ;
nous auronset les
composantes précédentes pourront
s’écrireSi,
enparticulier,
les courantsqui
traversent la surface S sont des cou-rants
uniformes,
et ce cas est le seulqui puisse
être soumis à des observa- tionsprécises,
la forcedont (, ~, ~
sont lescomposantes
s’évanouira.Si la surface S est la surface de contact d’un conducteur avec un iso-
lant,
lescomposantes
x, de la forceappliquée
en unpoint
de la sur-face S
pourront
s’écrireOn voit que cette force
s’évanouira,
elleaussi,
dans le cas où le conduc-teur est traversé par des courants uniformes.
On serait tenté de croire que les forces
représentées
par les formules( 1 ~ )
peuvent
devenir observables dans le cas où deux conducteurs i et 2 confi-nent l’un à l’autre par une surface S sans adhérer le
long
de cette surface.Dans ce cas, en
effet,
en unpoint
du conducteur I situé sur la surface Sagit
une force dont lacomposante
suivant Ox a pour valeurEn un
point
du conducteur 2, situéégalement
sur la surfaceS, agit
uneforce dont la
composante
suivant O x a pour valeurSupposons
uniformes les courantsqui
traversent la surfaceS,
et soitJ dS di la
quantité
d’électricitéqui
traverse l’élémentdS,
dans letemps dl,
du conducteur 1 vers le conducteur 2 ; nous aurons
et, par
conséquent,
D’après
ceségalités (~ç~),
les deux forces ~:~°"~~, )
et(~~~?,’v2, ~2) qui correspondent
à un mêmepoint
de la surface S sontégales
et de senscontraires;
les actionsélectrodynamiques
tendent donc à entraîner en senscontraire les
parties superficielles contiguës
de deux conducteurs que par-courent des courants uniformes.
On
pourrait
doncespérer
d’observer les effets des forcesreprésentées
par les
égalités (19),
si l’onpouvait
faireglisser
deux conducteurs l’un surl’autre,
sansqu’ils
adhèrent lelong
de leur surface de contact.Mais une
pareille
surface deglissement paraît
irréalisable.Si,
parexemple,
on essaye de la réaliser en faisant mouvoir un conducteur solide dans un conducteurfluide,
l’effet du frottement sera telqu’une
mincecouche fluide adhérera au solide et sera entraînée dans son mouvement; si l’on passe de l’intérieur du solide à l’intérieur du
fluide,
y on observera unevariation
rapide
des vitesses au travers d’une couche de faibleépaisseur,
mais non une variation discontinue des vitesses à la traversée d’une surface
d’épaisseur
nulle. Dèslors,
les forces(~~~,,
U~"~~, )
et(~~ 1,
~’~,repré-
sentées par les
égalités (J 9),
se détruiront.Il en sera encore de même si l’on essaye de faire
glisser
deux conducteurs solides l’un sur l’autre. Enréalité,
ces deux conducteurs seront en contact non pasdirectement,
mais par l’intermédiaire de l’airinterposé,
et nouspourrons
répéter
ce que nous venons de dire.Les forces
représentées
par leségalités ( ~ ~) paraissent
doncéchapper
aux
prises
del’expérience.
CHAPITRE IiI.
THÉORÈMES DIVERS SUR LES FORCES
ÉLECTRODYNAMIQUES.
~
~1. . -Simplification
desfonctions ~, ~,
~t .Les forces
appliquées
aux divers éléments de volume d’un conducteurdépendent
des fonctions~, z,
~, définies par leségalités (Chapitre II, éga-
lités
( I !~ ) ~,
- .-
dtdésignant
la variation que la fonctionpotentielle électrostatique
dusystème éprouverait pendant
letemps dl,
par suite duchangement
de dis-tribution
qu’engendrent
lesflux (u, v, w),
si les divers conducteurs dusystème
demeuraientimmobiles ;
en sorte que .Nous
a urons Chapitre préliminaire, égalités (19)]
Moyennant
ceségalités (3),
leségalités (1) prennent
la forme trèssimple
ou encore,
d’après
lespropriétés
connues des fonctionspotentielles
ordi-naires,
Ces
expressions
de~, ~~,
~, mettent en évidence un résultat fondamen-tal ;
c’est que les troisfonctions , ,
R nedépendent
pas de la constante 03BB Si l’on observequ’en
toutpoint
d’un conducteur parcouru par des cou-rants uniformes on a
on voit que les
égalités (16)
duChapitre précédent, jointes
au résultatprécédent,
conduisent à la conclusion suivante :La valeur de la constante 03BB d’Helmholtz est sans
influence
sur lesforces électrodynamiques qui
sollicitent les éLéments de volume d’un conducteur traversé par des courantsuniformes, quel
que soit d’ail- leurs le courantagissant.
Nous avons vu, au
5
4 duChapitre précédent, qu’aucune disposition
expérimentale
réalisable nepermettait
de constater les forcesélectrody-
namiques appliquées
aux diverspoints
des surfaces de discontinuité d’unconducteur traversé par des courants uniformes. Nous pouvons donc dire que la constante
d’Helmholtz
cst sansinfluence
szcr les actions électro-dynamiques subies par
un conducteur que traversent des courants uni-formes
de lapart
d’ulz conducteur que traversent des courantsquel-
conques.
un conducteur traversé par des courants
uniformes,
les fonctions~, ~~~ ont, en
chaque point
del’espace
et àchaque instant,
des valeursindépendantes
de la valeur attribuée à la constante 03BB(Chapitre prélimi- naire, § 5).
Dèslors,
leségalités ( I 5 )
et( 1 6 )
duChapitre précédent
nousrnontrent que la valcur attribuée à la constante 03BB d’Helmholtz est sans
influence
suh les actionsélectrodynamiques qu’un
conducteur traversé par dos coul°antsuniformes
exerce sur un conducteur traversé pah descourants
quelconques.
Si nous
rapprochons
ces conclusions decelle-ci,
que nous avonsdéjà
obtenue
(Chapitre préliminaire, § 5)
: La constante ’~ est sansinfluence
sur les
phénomènes
d’inductionengendrés
dans un conducteurquel-
conque par un conducteur que traversent dcs courants
uniformes,
nouspourrons donner cet énoncé
entièrement général
:propriétés électrodynamiques
des conducteurs traversés par descourants
uniformes
solatindépendantes
de la valeur attribuée à laconstante 03BB d’Helmholtz.
Si l’on cherchait les conditions nécessaires et suffisantes pour
qu’un
conducteur exerce sur un autre
conducteur,
traversé par des courantsquelconques,
desactions indépendantes
de la valeur attribuée à la con- stantel~,
on serait immédiatement .ramené à chercher les conditions né- cessaires et suffisantes pour que les troisquantités
~.~, ~‘~, ~ soient indé-pendantes
de cettevaleur;
or ces conditions nous sont connues; elless’exprirnent
par leségalités (Chapitre préliminaire, égalité (33)]
ou encore par les
égalités [Chapitre préliminaire, égalité (33 bis)]
Les
courantsqui produisent
des forcesélectrodynamiques indépendantes
de la valeur de la constante À sont donc aussi ceux
qui engendrent
desforces électromotrices d’induction
indépendantes
de la valeur attribuée à cette constante.§
2. - Retour au cas des courantslinéaires;
loi de Grassmann.La
première
deségalités (16)
duChapitre précédent devient,
en vertudes
égalités (5),
.Nous pouvons évidemment écrire
Soient
f
etf,
les fluxqui
ontrespectivement
pourcomposantes u,
v, wet u. , , v, iv, ; soient s et