A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
L OUIS R OY
Sur les actions magnétiques, électriques, électrodynamiques et électromagnétiques dans les corps rigides ou déformables
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 3 (1939), p. 1-69
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1939_4_3__1_0>
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1
SUR LES ACTIONS
MAGNÉTIQUES, ÉLECTRIQUES, ÉLECTRODYNAMIQUES, ET ÉLECTROMAGNÉTIQUES
DANS LES CORPS RIGIDES OU DÉFORMABLES
Par LOUIS ROY
ANNALES
DELA
DES SCIENCES
DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE,
POUR LES SCIENCES
MATHÉMATIQUES
ET LES SCIENCESPHYSIQUES.
CHAPITRE PREMIER .
’
Préliminaires.
i. Introduction. - Dans une
publication déjà lointaine(’).,
nous avions consacréun court
chapitre
à la théorie des actionsélectrodynamiques
etélectromagnétiques,
telle que Pierre Duhem l’avait autrefois
développée ici-même(2) d’après Helmholtz,
en se limitant aux courants de conduction. Nous l’avions alors étendue aux courants de
polarisation (courants
dedéplacement
deMaxwell),
sans nous douter que cette extension avait été faitevingt-trois
ansplus
tôtpar
Duhem lui-même dans sonenseignement
à la Faculté desSciences
deBordeaux (~).
Le corps aimanté considéré’
(’)
L. Roy,L’Électrodynamique
des milieux isotropes en reposd’après
Helmholtz et Duhem, Collection Scientia n° 40, Gauthier-Villars éd., Paris,~g~3.
(2)
P. Duhem, Les actionsélectrodynamiques
etélectromagnétiques,
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, ire série, t. VII,1893;
t. VIII,1894.
,(3)
P. Duhem,Propagation
des actionsélectriques, magnétiques
etdiélectriques,
cours pro- fessé en1899-1900
à la Faculté des Sciences de Bordeaux. Nous n’avons eu connaissance dece cours qu’en
1936,
par unabrégé,
réduit aux énoncés et formules, qu’a bien voulu nousotfrir M’le Hélène Duhem, à qui nous sommes heureux de renouveler ici nos bien sincères
. remercîments.
par
Duhem, puis
parnous-même,
était un aimantpermanent rigide,
pourlequel
seulement il était
possible
de calculer avec certitude la variationô(,~, ~, d)
del’intensité d’aimantation dans un
déplacement
virtuel dusystème.
En mêmetemps que
nousrédigions
notreopuscule,
M. Alfred Liénardpréparait
unimportant
mémoire sur ce même
sujet(1~. Après
avoirmontré,
contrairement à ce quepensait Duhem,
que la notion depotentiel thermodynamique interne, à
la condition d’être suffisammentélargie,
continue des’appliquer
à dessystèmes
parcourus par des cou- rants, M. Liénard l’utilisait au calcul dutravail,
avec ou sansdéformation,
d’unsystème
de courants et d’aimantsparfaitement doux,
dansl’hypothèse
que ces cou-rants sont uniformes. ’ ’ "
La difficulté d’étendre la méthode de M. Liénard au cas
général
de courantsquel-
conques nous fit revenir à celle de Duhem. Comment celle-ci
pouvait-elle
s’étendreà des aimants
parfaitement
doux déformables ? Pour tâcher derépondre
à cettequestion,
nous eûmes l’idée dedévelopper,
en mêmetemps
que les termes électro-dynamiques
etélectromagnétiques,
les termesmagnétiques
etélectriques qui figu-
rent aussi dans
l’expression générale
du travail des forcesintérieures,
fournie par leprincipe
de la conservation del’énergie
etl’équation des
forces vives. On reconnaît alors que, dans ledéveloppement
des termesd’apparence purement magnétique, apparaissent
certains termesélectromagnétiques qui,
par une heureusecoïncidence,
sont
égaux
en valeur absolue et designes
contraires aux termesgênants
en(,~) qu’introduit,
dans lapartie électromagnétique
dutravail,
la considération d’aimantsparfaitement
doux. Les termes en?, d) qui
subsistent sont donc relatifs auxseuls aimants
permanents,
pourlesquels
lecalcul de
ces variations ueprésente
aucune difficulté. Dès
lors,
iln’y
avaitplus
lieu de faire sur ces variations les diver-ses
hypothèses auxquelles
M. Liénard avait été conduit.La
partie électrique
du travail fait évidemmentapparaître
lesvariations
analo-gues ô(A, B, C)
relatives à l’intensité depolarisation
desdiélectriques parfaitement
doux. Mais ces variations ne sont pas
gênantes,
car elless’expriment
en fonction ducourant de
polarisation.
Certains termes résiduels fontapparaître
des actions élé- mentaires exercées surchaque diélectrique
par la force électromotriced’induction,
c’est-à-dire par la
partie
nonélectrostatique
duchamp électrique.
L’ensemble de cesactions constitue d’ailleurs un
système
nul; aussi n’interviennent-elles que pour les corps déformables. ’Un autre résultat curieux est le suivant : dans les actions
magnétiques
élémen-taires
qui
s’exercent sur un aimantparfaitement
douxdéformable,
il estimpossible
de
séparer complètement
cequi
estpurement magnétique
de cequi
est électro-magnétique.
Laséparation complète n’apparaît qu’en
calculant la résultante et le(f) A.
Liénard,Équilibre
etdéformation
desystèmes
de conducteurs traversés par des cou- rants et de corpsmagnétiques
sanshystérésis,
Annales dePhysique, 9e
série,’t.XX, I923,
p.249.
moment résultant des forces élémentaires. Il en est de même des actions
électriques élémentaires, qui
s’exercent sur undiélectrique parfaitement
douxdéformable
etdans
lesquelles
se trouve incluse unepartie
des actions exercées par la force électro- motrice d’induction. Laséparation complète
ne se fait encore que par le calcul de la résultante et du moment résultant.Les forces
magnétiques
ouélectriques
ainsi calculées concernent unsystème
enmouvement, au sens
large
del’Énergétique.
Sont-elles les mêmes que pour un sys- tème en repos et enéquilibre magnétique
ouélectrique?
Laréponse
est entièrement affirmative pour lespremières, incomplètement
pour les secondes et laprésence
descourants dans l’état de mouvement
explique
cette différence.A côté de l’aimant
parfaitement
doux déformable ourigide,
dudiélectrique
par- faitement doux déformable ourigide
et de l’aimant tpermanent rigide,
nous avonscru devoir considérer aussi le
diélectrique permanent rigide.
La considération d’un tel corpsparaît
en effetse justifier
parl’hystérésis
considérablequi
a été récemmentobservée
parEguchi
sur l’électret(mélange
fondu de résine et de cire deCarnauba)
et par Kourtschatov sur le sel de
seignette(’).
Dans
l’expression
du travail élémentaire des forces intérieures intervient la variation desénergies magnétique
etélectrique
dusystème.
Le calcul de la variation del’énergie
d’un corps déformablepolarisé
a faitl’objet principal
d’unimportant
mémoire de
Duhem(’).
Certaines formules sur la déformationdes milieux
continusnous ont
permis
desimplifier
notablementl’analyse
de cetillustre savante).
2.
Équation
fondamentale. - Considérons unsystème
en mouvement au senslarge
del’Energétique.
En mêmetemps
que cesystème
se meut et sedéforme,
lesparamètres qui
définissent son étatphysique
enchaque point,
notamment son étatélectrique
etmagnétique,
varient aussi d’une manière continue.Imaginons
alorsqu’à
l’instant t, onimprime
ausystème
une modification virtuelle de duréedl;
parmi
ces modificationsfigure,
enparticulier,
la modification réelleéprouvée
par le(i)
Leltlagnétisme (Rapports
et discussions du sixième Conseil de l’Institut international dePhysique Solvay),
Gauthier-Villarséd.,
Paris,I932,
p. 386. - I.V. Komtschatov, Lechamp
moléculaire dans lesdiélectriques,
Hermann éd., Paris,I936,
p. 45. - Nous devonsces
précieuses
indications à l’obligeance de NI. Gaston Dupouy, àqui
nous renouvelons nosbien vifs remercîments.
’
(2)
P. Duhem, Sur la pression dans les milieuxdiélectriques
oumagnétiques,
AmericanJournal of Mathematics, t. XVII,
1895,
p. 117.(3)
Leprésent
travail a été résumé en quatre Notes insérées auxComptes
rendus del’Académie des Sciences : Actions totales exercées sur l’aimantation d’un
système
de corps iso- tropes, séance dU 1 7 octobreg38 ; Analogie
entre les actionsexercées
sur les courants et les actionsmagnétiques,
séance du 24 octore1 938 ;
Sur les actionsélectriques
dans unsystème
decorps
isotropes,
séance novembre Sur les actionsélectrostatiques
dans unsystème
de corps isotropes, séance
du 7
novembre1938.
,système
entre les instants t ett + dl si,
comme nous le supposerons, les liaisons sontindépendantes
dutemps. D’après
leprincipe
de la conservation del’énergie appliqué
à cettemodification,
on a .désignant
le travail élémentairecorrespondant
desforces extérieures,
aJ celui des forcesd’inertie, ~ U l’accroissement
del’énergie
interne dusystème, S Q
laquantité
de chaleurdégagée,
6l’équivalent mécanique
de la chaleur.D’autre
part, l’équation
des forces vivesappliquée
à la même modification donne8~É désignant
le travail élémentairecorrespondant
des forces intérieures et - 8J devenantégal
à l’accroissement de la force vive dans le casd’une
modification réelle.. En
ajoutant
membre à membre ces deuxégalités,
il vientéquation
fondamentalequi
nous feraconnaître,
en dernièreanalyse,
les forces inté- rieures dusystème, moyennant
le calculpréalable
de la variation del’énergie interne’
et de la
quantité
de chaleurdégagée.
Tel est lepoint
dedépart
de la méthode de Duhern que nous allonsreprendre.
3. Définition du
système
étudié. - Nous supposerons lesystème rapporté à
un trièdre fixetrirectangle Oxyz
et constitué par trois corps distincts continus et iso-tropes.
SoientS,, S~, Sa
les volumes et les surfaces terminales de cha-cun d’eux. Ces corps
peuvent
n’avoir aucunpoint
commun ou être en contact parune
portion
de leur surface. Parhypothèse
ils sont électrisés et lesiège
de courantsde
conduction, si,
comme nous le supposerons en toutegénéralité,
leur conductibi- lité n’est pas nulle. En outre, le corps i est déformable etparfaitement
doux au dou-ble
point
de vuemagnétique
etdiélectrique.
Les deux autres sontindéformables,
c’est-à-dire sont des solidesparfaitement rigides,
le corps 2 étant lesiège
d’une dou-ble
polarisation magnétique
etdiélectrique
invariablement liée à ce corps,qui
con-stitue ainsi un aimant
permanent
en mêmetemps qu’un diélectrique permanent rigide,
et le corps 3 étantparfaitement
doux au doublepoint
de vuemagné- tique
etdiélectrique.
Enfin le milieu danslequel
ces trois corps sontplongés
est,par
hypothèse, parfaitement isolant,
nonélectrisé,
nondiélectrique
et nonmagné- tique
J°
.
Cela
posé,
la variation ,de l’intensité depolarisation diélectrique
dans les corps 1et
3 engendre
dans ceux-ci des courants depolarisation qui, ajoutés
aux courants deconduction,
donnent le courant total, dont la densité enchaque point (x,,
y,z)
apour
composantes
.(u,
v,w) désignant
la densité du courant deconduction,
la densité ducourant de
polarisation
au mêmepoint(’)..
.. 4.
Énergie
interne etquantité
de chaleur. ~--L’énergie
interne d’unsystème
enrepos a pour
expression (t)
Do désignant
ce que seraitl’énergie
interne sile système
était à l’état neutre, c’est- à-dire s’il n’était niélectrisé,
ni aimanté et s’il n’était lesiège
d’aucun courant,l’énergie mugnétique
dusystème,
W sonénergie électrostatique(3),
une fonctiondonnée de l’intensité
d’aimantation J,
delà densitécubique
p et de latempérature
absolue T en un
point
de l’élément de volume dô d’un des corps dusystème,
F une fonction donnée de l’intensité de
polarisation diélectrique J,
de p et de T aumême
point
et lesintégrales
s’étendant ausystème entier(‘),
On a d’autrepart
e
désignant
la densitécubique
de l’électricité en unpoint
de l’élément de volumeda;
a la densité
superficielle
de l’électricité en unpoint
de l’élément de surface dS d’une surface terminale et 0 une fonctiondépendant
de l’état de lamatière,
notammentde
p, T, aupoint
considéré.:
(’)
Nous faisons donc abstraction ici des courants de convection dûs au mouvement dusystème,
parce que ees courants ne deviennent sensiblesqu’aux grandes
vitesses(de
l’ordredu km :
s),
très au-dessousdesquelles
nous conviendrons de nous tenir.(~)
L. Roy, loc. cit., p. 5a. Conformément aux notations de Duhem, nous avions, dans notre opuscule,désigné
par @Ul’énergie
interne..(8)
Les fonctions et W sontrespectivement appelées
par Duhempotentiel magnétique
et potentiel
électrostatique
dusystème.
(’)
Afind’abréger
les notations, nous ne mettronsgénéralement
pas d’indice aubas des
intégrales
étendues au’volume total~ ~ ~1 + ~t ~ ~9
ou à la surface totale S =S,
+S,
+Sa
dusystème.
’ "
Enfin,
le dernier terme II de(3),
que nous détermineronsplus
loin(n° (9),
estcelui
qu’il
fautajouter
auxprécédents,
c’est-à-dire àl’énergie
interne dusystème simplement
aimanté etélectrisé,
pour quel’expression (3)
reste valablelorsque
lesystème
est, en outre, parcouru par des courants.Si nous
admettons,
comme trèsvraisemblable,
quel’énergie
interne d’unsystème
en mouvement,
électrisé,
aimanté et parcouru par des courants nedépend
pasexplicitement
desvitesses, l’expression (3)
établie pour unsystème
en repos reste valable pour unsystème
en mouvement; laseule
différence étant que le couranttotal, qui
intervient dans la fonctionIl,
aura uneexpression analytique plus complexe
du fait des nouveaux termesqui s’ajouteront
dansl’expression
du courantde
polarisation.
On a d’autre
part(’)
(Ex, E~, E~) désignant
la forceélectromotrice
totale en unpoint (x,
y,z)
de l’élé-ment soit
2 étant la constante fondamentale des actions
électrostatiques,
V lepotentiel
élec-trique(’)
aupoint (x,
y,z), (CPx’ -,ox)
la force électromotricehydro-électrique
et
(~x, ~~, êj
la force électromotrice d’induction au mêmepoint.
Dès
lors,
il résulte deségalités (3)
et(6)
quel’équation
fondamentale(t)
devientde sorte
qu’il
nous faut tout d’abordexpliciter
les différents fermes du second membre.(tj
L.Roy,
loc. cit., p. 32, avec la notationabrégée 1
] pourdésigner,
nonpas’
une ’valeur absolue, mais une somme de trois termes
analogues
à celui qui est écrit, les deux autres s’en déduisant par permutation tournante de certaines lettres évidentes(ici
H v, w ;x, y, z). C’est ainsi que nous
représenterions
par|Xdx|
le travail élémentaire de la force(X, Y, Z).
Nouspréférons
cette notation, dont nous avons fait un constant usage dans Ttospublications
antérieures, à celle(F,
ds) du calcul vectorielclassique,
comme seprêtant
mieux aux transformations
algébriques.
Duhem l’avait d’ailleursemployée
dans ses Leçonssur l’Électricité et le
Magnétisme,
mais en remplaçant chacun des deux traits par un traitdouble, afin d’éviter la confusion avec le
symbole
usuel de la valeur absolue.(’)
’Duhemappelle
V la fonction potentielleélectrique du système.
CHAPITRE lI
Variation de .
5.
Énergie magnétique. --
Soient t E’ la constante fondamentale des actionsmagnétiques; .Jtg,
lescomposantes
de l’intensitéd’aimantation J
en unpoint (x ,
y,z)
dusystème ; %
lepotentiel magnétique
en cepointa); l’énergie magnétique
dusystème
a pourexpression
~~ désignant
lepotentiel magnétique
du seulcorps i ;
il vient.de sorte
qu’en posant
tet en tenant
compte
de ce queI!f
= on aLe corps 2 étant un aimant permanent
rigide, I~s
est une constante, d’oùNous avons donc à calculer la variation de
cinq intégrales
de la forme(9).
(’)
Duhemappelle %
lafonction
potentiellemagnétique
dusystème.
6. Calcul de -~- Ce
calcul,
debeaucoup
leplus compliqué
de ce fait que le corps i estdéformable,
faitl’objet principal
du mémoireprécité
de Duhem. Nous allonsreprendre l’analyse
de cet illustre savant, en luiapportant
toutefois de nota-bles
simplifications.
-En
effaçant
dans la formule’(9)
les indices inutilesici,
nous avons à considérerl’intégrale
’étendue à un corps déformable
unique,
le troisième membre de cetteégalité
résul~tant
d’uneintégration
parparties
et ~ :désignant respectivement
les densitéscubique
etsuperficielle
de la distribution fic- tiveéquivalente
de l’aimantconsidéré;
ex,03B2, 03B3
les cosinus directeurs de la demi- normale intérieure en unpoint
de la surface S. Maisen
posant (’)
et r
désignant
la distance dupoint M(x,
y,z)
des éléments da ou dS desgrales (II)
aupoint M’(x’, y’, z’)
des éléments ou desintégrales (c3);
l’égalité ( r I )
devient t ainsi’
. .
Mais on a
(i)
Les notations étantmultiples,
il est difficile d’éviter les doubles emplois; mais aucune confusion n’estpossible
entre lepotentiel
de surface introduit ici et l’énergiemagnéti-
que
~~’
dusystème.
’e~ par suite
~
Nous sommes ainsi ramenés à calculer les variations de ces trois dernières
intégrales.
A. Calcul de
o / u~d.
2014 Eneffaçant
l’indice devenu inutile dans les cal- culsqui suivent,
on aOr, d’après
lapremière ( 13),
Calculons donc les différents termes de cette dernière
intégrale;
on aNous
voyons ainsiapparaître
leschamps ~~’, ~,,, Zt)
en M et(~;i, °~,~, ~1)
en M’ dûs à la seule densité
cubique,
soitd’après ( 1 3)
et( i 4) ;
d’oùOn a d’autre
part
d’où finalement
B. Calcul de
s
. - Gecalcul, analogue
auprécédent, va
introduire lepotentiel
de surface aupoint M’ (x’, y’, z’),
, soit’
.
’
et les
champs (2, y2, 2)
en M et(’2, ’2, ’2)
en M’ dûs à la seule densitésuperficielle,
soit .On a comme
précédemment
d’où la suite
d’égalités
On a donc finalement
C.
Calcul de 03B4 WYdS. - Ce calcul estidentique à
celui de â etdonne ~
D.
Expression
de 03B4 1. -D’après (I5), l’expression
de ô I résulte de l’additiondes résultats
partiels (17), (19)
et(20).
Cette addition faitapparaître,
enchaque point
de d ou deS,
lepotentiel magnétique total 1
et lechamp magnétique
total
(~, ~,, Z)
résultant des densitéscubique
etsuperficielle,
soit’
et il vient
C’est, aux différences de notations
près,
la formulepréliminaire (28),
p.donnée par Duhem dans son mémoire
précité.
Nous pouvons l’écrire encoreet nous devons y faire : en
chaque point
du volume ~et, en
chaque point
de la surface S etindifféremment,
~ avec x’ == 2014
x, (~’
= -6, .j’
_ --,1~, ainsiqu’il
résulte de la théorie despotentiels
de surfaces.
_
Chaque
dérivéepartielle 1 , ... désigne
la limite verslaquelle
tend cette .dérivée,
calculée en unpoint
M’ intérieur au volumec3, lorsque
M’ tend vers lepoint
M considéré de la surface S; demême, chaque
dérivéepartielle ~v’ ~x,...
dési- .gne la limite vers
laquelle
tend cette mêmedérivée,
calculée en unpoint
M" exté- rieur auvolume
d,lorsque
M" tend vers le mêmepoint
M de S. Nous convien-drons d’appeler les premières
~v ~x,.
.. dérivées intérieures, les secondesr
, ...dérivées extérieures à la surface fermée S considérée.
Pour achever le calcul de
$1,
il nous reste àdévelopper
les deuxpremièresinté- grales
de(22),
en tenantcompte
desexpressions (ra)
deë
et de ~.E. Calcul de
u03B4(~d03C9).
2014 On ad’après (12)
(~
Calculons donc
ô l~~’
. Dans la modification virtuelle ou réelle considérée de~x
durée
dt,
lepoint matériel, qui
est enM(.r,
y,z)
àl’instant t,
estvenu, à
l’ins-tant t’ == en un
point
infiniment voisinM’tx’, y’, z’),
en mêmetemps
que la fonction,~(.r,
y,z, t)
en M est devenuey’{x’, y’, z’, t’)
en M’ et l’on a par défi- nition’
oa?,
ôy,
âz étant des fonctions infinimentpetites
de x, y, z. . On a ainsiEn résolvant et en
négligeant
les infinimentpetits
d’ordresupérieur,
il vientet comme par définition
on a en définitive
d’après (26)
C’est la
première
des formules(5),
p.1 38,
du mémoire de Duhem.Une
intégration
parparties
donne alorsd’après (27)
d’où,
enposant
pourabréger
et
d’après (25)
soit encore
On a d’autre
part
et comme
il vient
soit encore
d’après (23)
En additionnant et
(30),
nousavons
doncou, en
développant
lesparenthèses
del’intégrale
de surface etd’après (23),
F. Calcul - C’est surtout ici que nous allons
grandement
sim-S
plifier l’analyse
de Duhem. On ad’après (12)
en
posant
et cette fonction 3) représentant
la dilatationsuperficielle
en unpoint
de l’élé-ment
d’où, d’après (32)
et(33),
(’)
L. Roy, Surl’Électrodynamique
des milieux en mouvement, Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, 3° série, t. XV,1923,
p. ao5.Comme d’autre
part
ôdS =9.DdS,
il vientsimplement
Or,
si l’on pose pour uninstant)
Maïs
puisque
la surface S estfermée ;
on a doncL’égalité (35),
comme laprécédente,
est valablequelle
que soit lafonction % .
Avec la
signification
actuelle de cettefonction,
cette dernièreégalité
est valable aussi bien avec les dérivées intérieuresqui y figurent qu’avec
les dérivées extérieu-res
~v’ ~x,...
Considéronsdonc,
en outre, cette mêmeégalité
écrite avec les(’)
Nousdésignerons
en effet plus loin par -~’ (1, 2, R)
lechamp magnétique
descourants.
dérivées extérieures et
ajoutons-les
membre àmembre; d’après
les troisièmes(24),
on obtient
Substituons ce résultat dans
(35),
enremarquant
que la dernièreligne
s’écritencore
il vient
d’où,
enajoutant (3 J ’)
et(36)
membre amembre,
égalité
où il est facile devérifier, d’après (24), qu’on
aOn
peut
donc écrire encoreon les dérivées intérieures peuvent
remplacées
par les dérivées extérieures. Cetteégalité
nous serautile plus
loin ; remarquonsqu’elle
estindépendante
de la naturede la fonction
6().
.G.
Expression
de ô - En additionnant leségalités (22)
et(37),
on aSi nous
remplaçons ~’,
par sapremière
valeur(af~~,
il vient en définitive et enrétablissant les indices
où les
~v1 ~x,
...figurant
dansl’intégrale
de surfacedésignent
les dérivéesintérieures à la surface
S, .
C’est, aux différences de notationsprès,
la formule(35),
.p. i52, du mémoire de Duhem.
7. Calcul -- On est amené à
reprendre
le calculprécédent
de l Id ans
l’hypothèse
de larigidité
Les
champs (~, S)
de(~ l’)
s’étant introduits du seul fait de la variation de r, il resteLa formule
(27)
étantindépendante
de la nature de ladéformation, l’expres-
sion
(29)
reste valable:mais,
par suite de larigidité
du corps, les formulesgénéra-
les
(33)
se réduisent à(w, c,~’, ~,s~’)
étant la rotation élémentaire du solideconsidéré ;
il vient ainsid’après (32)
et,
d’après (29)
et(39),
soit finalement en rétablissant les indices
8. Calcul de ô . 2014 On a
,
représentant,
pourabréger,
l’élément de masseSdd
ou du corps 2 et l’indice 2 de la dernièreintégrale indiquant qu’elle
est étendue+S .
Commeici
03B4dm2
= o,puisque
le corps 2 estrigide
ainsi que sapolarisation,
on asimplement
Soit alors r la distance d’un
point (x,,
Y.’z,)
ducorps
i à unpoint (x2,
y=,Zt)
du corps 2 ; on a
dm1
étant l’élément de masse~d03C9
ou gdS du corps i ; d’oùet comme
il vient
Cette dernière
intégrale
se déduit de ou T estremplacé
par()l!t"
d’où’
En
substituant, effaçant
les indices devenus inutiles etexplicitant
la deuxièmeintégrale
de(4~),
il vient finalement9. Calcul de - Ce calcul est
analogue
auprécédent,
l’indice 3remplaçant
Findice ! ;
d’oùd’après ~C,a)
.Le corps 3 étant
rigide,
la dernièreintégrale
est de la forme~3g),
c’est-à-dire est donnée par(4i),
estsimplement remplacé
par~,^~; d’où, après réduction,
10. Calcul de
ô ~~, .
. - Ce calcul estanalogue à
celui de sauf que l’aiman-tation du corps 3 est variahle an lieu d’être
permanente.
On a ainsiLa
première intégrale
est donnée par(43),
où l’indice 2 estremplacé
parl’indice
3;
la somme des deux autres est ensuite donnée par(~t)
est rem-placé
par~~, ;
d’oùil. Calcul de ô La
fonction fi dépendant
de l’intensité d’aimanta- tion3,
de la densitécubique ;
de la matière et de latempérature
absolue T au,
point considéré,
la variationisothermique
del’intégrale
étendue à l’aimant perma- nent.rigide
2 estnulle;
nous avons donc .l’indice T
indiquant
que la dernière variation doit être calculée en laissant la tem-pératu re
constante.,Le corps 3 étant
rigide,
on asimplement
x
désignant
lasusceptibilité magnétique ;
d’où .Le corps r étant
défocmable,
on aet comme
UBient
Posons donc pour
abréger
dp,
dTayant
unesignification analogue
à celle(28)
de Nous avonsdonc
et finalement
12. Résultat. - La variation cherchée résulte immédiatement des formules
(10)
et
(48)
et de l’addition des variationspartielles (38), (4t), (43), (44)
et(45) ;
lepoten-
tielmagnétique total T réapparaît
ainsi dansplusieurs intégrales
et il vientNous voyons que cette
expression
faitapparaître,
enchaque point
de l’aimantdéformable
parfaitement
doux !, lechamp magnétique
dû à l’aimantation du
système
entier; enchaque point
de l’aimantpermanent rigide
2 lechamp magnétique partiel
dû à la seule aimantation des
corps 3
et i, tandisqu’en chaque point
de l’aimant.parfaitement
douxrigide
3apparaissent
à la fois lechamp
total(50)
et lechamp magnétique partiel
dû à la seule aimantation des corps têt 2. ’ .
L’expression (49) peut
encore sesimplifier
en cequi
concerne les corpsrigides
2 .,
et
3 ;
ledéplacement
virtuel de chacun d’eux résulte en effet d’une rotation infini- mentpetite (c~, ~~’, (0")
autour d’unpoint
arbitraire invariablement lié au corpsconsidéré et d’une translation infiniment
petite (~, ~r,, ~) équipollente
audéplace-
ment de ce
point.
Enprenant
cepoint
àl’origine,
il vient ainsirespectivement
pourchacun des corps 2 et 3 .
La somme des termes de
(49)
serapportant
au corps 2 est donc de la forme’
ou
plus simplement --~ ~~ ~~ ~- ~g U~$ j ,
soit.pour l’ensemble des corps 2 et 3.
. Calculons donc les douze éléments
~,~~, ... ,
En substituant les expres- sions(53)
dans lesintégrales
de(49) étendues
au corps 2 et en tenantcompte
de(5r),.
il vient .
’
,
’
d’où,
enrémplaçant ~
et 3 par leurs valeurs(12),
en transformai lesintégrales
desurfaces en
intégrales
de volumes et en tenantcompte
ce queLa substitution des
expressions (53’)
dans lesintégrales
de(49)
étendues aucorps 3 donne de
même, d’après (50)
et(52)
et en tenantcompte
des relations analo- gues à(54) relatives
auchamp ‘1~.,~, ~ ~~),’
.en
désignant
parle
champ
du à la seule aimantation du corps 3. Lacomparaison
de(55)
à(56)
mon-tre que c’est dans les deux derniers termes constitutifs de
~~, ...; ~~,, .. qu’appa-
raît la différence entre deux aimants
rigides,
l’un permanent et l’autreparfaitement
doux.
L’égalité (49)
s’écrit donc en définitive .’ CHAPITRE tïl
Les
autres
termes del’équation fondamentale.
13.
Énergie électrostatique.
2014 Soient l’intensité depolarisation
diélectrique
J en unpoint (~,
y,z)
dusy.st.ème.
les densités
cubique
etsuperficielle
de la distribution fictiveéquivalente
de lapo.la-
risation
diélectrique ; l’énergie électrostatique
dusystème
a pourexpression
Posons
V, désignant
lepotentiel électrique
du seul corpsi,
etou
pins simplement
dqi représentant,
pourabréger,
l’élément decharge
réelle et fictive~e
+ oudu corps i et l’indice i de
l’intégrale indiquant qu’elle
est étendueà
~i ~- S~ ;
nous avons comme enMagnétisme
= et14. Variation de
l’énergie électrostatique.
-, Bien que le corps 2 soit un diélec- °trique permanent rigide, lu
M’estplus
une constante comme enMagnétisme,
dufait de la distribution réelle
(e, r) .qui
est variable; nous avons donc’
Le calcul des variations effectué en
Magnétisme
va considérablementsimpli-
fier celui des variations
actuelles.
.§. CalcUl des
1 1...
-D’après (a2), (23)
et(2Q),
on aIl est inutile
d’expliciter davantage
les deuxpremières intégrales,
ainsi que nousle reconnaîtrons
plus
loin(n° 16).
La deuxième
ligne
de(62)
ne s’étant introduite que du fait desdéformations,
nous avons pour les corps
rigides 2
et 3Dans la
première ligne,
nous laissons subsister les variations nullesâ (F d~ ; ZdS)
dans le but de
simplifier
le résultatfinal ;
nous ferons de même dansquelques-unes
des formules
qui
suivent. ,B. des . -- On a comme an n° 8
’
la seconde
intégrale
résultant de la variation de la distributionélectrique
réelle(e, /);.
id’où, d’après (42),
soit
pIns explicitement
Le calcul de est le même que le
précédent,
ou l’indice 1 estsimplement remplacé
par l’indice3;
d’oùLe calcul
de 03B4I31
se déduit encore de celui en yremplaçant
l’indice 3par l’indice
3 ;
d’où15. Calcul de
1 /
- Ce calcul estidentique à
celui du de sortequ’en posant
~
désignant
le coefficient depolarisation diélectrique,
il vient.d’après (48)
16. Variation de
1~~~
Cette variations’obtient, d’après (6r-), en
additionnant les variationspartielles
de(62) à (6?) ;
d’enCette
expression peut
êtresimplifiée;
leséquations
indéfinie etsuperficielle
decontinuité du courant total de densité g,
h) s’écrivent
en effetici(*)
,de sorte que
la dernière
intégrale
de surfaceayant
été transformée enintégrale
de volume.D’autre
part,
les termes eno(A, B, C)
se transforment par l’introduction du courant depolarisation,
dont nousrappellerons
tout d’abord la définition dans le(’.)
L. Roy, toc. cit.,équations (20)
et(21).
"
cas
général
d’un milieu en mouvement : la densité de ce courant en unpoint
y,
z)
du milieu est le vecteur(u.
v,w) d’origine M,
telqu’on
aitoc,
3, ;
étant les cosinus directeurs d’une demi-normale Mn à un élément de sur-face
dSpassant
par M et lié à lamatière,
c’est-à-dire le vecteur dont le flux à tra- vers dS estégal
à la variation par unité detemps
du flux depolarisation
à traverscet élément. Cette définition est donc tout à fait
analogue à
celle du courant deconduction, puisque
la densité de celui-ci est le vecteur(u,
z~,w),
dont le flux à traversdS
et relatif à la direction Min estégal
à laquantité
d’électricité par unité detemps qui
traverse l’élément dans le sensIl résulte alors de
qu’on a(’)
soit t encore
les
premiers
termes des seconds membresreprésentant
le courant depolarisation
aurepos,
qui correspond
au courant dedéplacement
de Maxwell et se confond mêmetrès sensiblement avec
lui (’),
les seconds termescorrespondant
au courant deconvection
de Hertz et l’ensemble des termes restants au courant deRôntgen.
Cela
pose,
on déduit de(~ i )
.
(’)
L. Roy, loe. cil., p. formules(iti).
(2)
L. Roy,L’Électrodynamique
des milieux isotropes en Helrnhollz el Duhem, p. 30 et 80.’
_