A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
A LFRED L IÉNARD
Application de la thermodynamique aux théories électrodynamiques de Hertz et de H. Lorentz pour les corps en mouvement
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 5 (1941), p. 1-48
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1941_4_5__1_0>
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APPLICATION DE LA THERMODYNAMIQUE
AUX THÉORIES ÉLECTRODYNAMIQUES DE HERTZ ET DE H. LORENTZ
POUR
LESCORPS
ENMOUVEMENT
Par M.
ALFREDLIÉNARD
ANNALES
DE LA
FACULTE DES SCIENCES
DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE,
POUR LES SCIENCES
MATHÉMATIQUES ET
LES SCmCESPHYSIQUES.
INTRODUCTION .
i. J’ai étudié dans deux
précédents
mémoires(’) l’équilibre
et ladéformation
de
systèmes
de conducteurs traversés par des courants et de corpsmagnétiques
sanshystérésis.
J’avais d’abord établi que, contrairement à ce quepensait Duhem,
lanotion de
potentiel thermodynamique
utilisée parHelmholtz, puis
parDuhem,
pour.l’étude des
diélectriques polarisables
et des corpsmagnétiques, peut parfaitement
s’étendre au cas de
systèmes
parcourus par des courants(loc. cil.,
SS t, 2,36, 37, 38).
C’est cette
proposition
fondamentalequi
m’avaitpermis
d’aboutir dans mon étude.Mais
je
m’en étais tenu alors auxhypothèses
de l’ancienneélectrodynamique,
àsavoir que les courants sont fermés et que les actions se
propagent
instantanément.Il n’était donc
question
ni de courants dedéplacement,
ni de courant de convection.Je me propose de
montrer
dans leprésent
travailqu’il
estpossible
d’allerplus
loinet de traiter le cas d’un
système comprenant,
enplus
decourants
de conduction etI. A. LIÉNARD, Ann. de Phys., g° série, t. XX, p. a4g
(I923) [§§
1 à 35 et 7annexes]
etioe série, t. III, p. i45
(1925) [§s
36 à4aJ.
Lenumérotage
du second mémoire faisant suite à celui du premier, l’indication du numéro d’un paragraphe sumt àpréciser
celui desdeux mémoires
auquel
ilappartient.
2
de corps
magnétiques,
descharges électriques statiques,
des courants de convection et dedéplacement,
avec vitesse finie depropagation
desperturbations
électro-magnétiques (’)...
,Bien
que la nouvelle étude aitpuisé
soninspiration
dans celle de1g23-1g25,
ellen’en constitue pas une
application
pure etsimple.
Grâce àcela,
il m’a étépossible
de faire une rédaction se suffisant à elle-même et
n’exigeant
pas du lecteur l’étudepréalable
des mémoires antérieurs. Sij’ai cependant
mis un certain nombre de ren-vois aux
précédents mémoires,
c’est en vue de p rmettre au lecteur de se rendre -compte,
s’il ledésire,
de la suite des idées dans la mise surpieds
duprésent
travail.Mais il lui est
parfaitement
loisible de n’en 1 ien (aire et d’éviter de sereporter
cons-tamment au travail
primitif.
J’ai
pris
commeexemples
les théories de Hertz et de H. Lorentz ou,plus
exac-tement, deux groupes de théories
comprenant
comme casparticuliers
celles deHertz et de Lorentz.
Cette
dernière
estbeaucoup plus
intéressante que celle deHertz,
dont leprincipal
mérite me
paraît
d’avoirservi,d’étape
dans la recherche de solutionsplus parfaites.
J’ai estimé
cependant
utile de ne pas m’en tenir à la seulethéorie
de H. Lorentzpour
montrer que la méthodeimaginée
est assezsouple pour s’adapter
àplusieurs
théories et
qu’elle
n’est passimplement
valable pour une théorieparticulière.
A cetégard,
il aurait été intéressant de faire uneapplication
à la théorie relativiste. J’en ai étéempêché
pour cette raison que, àma
connaissance du moins, personne n’a réussijusqu’à présent
à établir, enrelativité,
une théorieélastique
de la matière.Le travail que
je publie aujourd’hui
remonte en réalité à unedizaine
d’années, àl’exception
des études faisantl’objet
deschapitres
IV et Y queje
n’ai terminéesque récemment. ’
L.
Roy
s’estoccupé,
dans unimportant
mémoire que viennent depublier
lesi. A.u début de l’étude de
iga3, j’ai
conclu d’une certaineéquation (5) :
’
où dT, ~t I se rapportent à des modifications réelles subies au cours du temps, à
l’existence
séparée d’équations :
’
-
~~.
J’ai
posé
ces diverseséquations
parce que j’ai considéré comme évident qu’il était tou- jourspossible
de disposer des conditions initiales de telle sorte que les variablesgéomé-
triques définissant la position et la forme dusystème,
et de même les variables T et 1, prissent dans le temps dt des variations choisies n priori (comme c’est le cas en mécani-que).
Je me suis rendu compte depuis que le fait n’avait pas l’évidence que je lui avaissupposé
et quej’aurais
dû énoncerexplicitement l’hypothèse
faite ou, mieux encore,d’après
unesuggestion
de M. Jouguet, dire que j’admettais que la relation ci-dessus, éta- blie pour des variations réelles, était encore valable pour desvariations
virtuelles.. Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse
(’),
d’unproblème analogue
à celuiqui
faitl’objet
duprésent
travail. M. L.Roy
et moiappliquons
la théorie despoten-
tiels
thermodynamiques
deIlelmholtz-Duhem
àl’électromagnétisme. Malgré
celales buts
poursuivis
sont assez différents pour que nos études ne fassent pas doubleemploi.
M. L.
Roy, qui
avaitdéjà
donné en1923,
dans la collection Scienlia(’),
unexposé
de la théorieexposée
par Duhem enI893-I894 (3), a
voulureprendre
sonexposé
pour yintroduire
dessimplifications
de calcul et autres améliorations enmême
temps qu’il
traitaitquelques applications
nouvelles. Dans lecomplément,
enparticulier,
il sepréoccupe
de la recherche de relationsqu’on puisse
soumettre aucontrôle de
l’expérience.
M.Roy
ne considère que des corpshomogènes
et traite leschamps magnétiques
etélectriques
comme entraînés instantanément etrigidement
par les
aimants,
les courants ou lescharges électriques qui
leur donnent nais-sance. ,
De mon
côté, je
me suisavant
toutpréoccupé
d’établir que la théoriethermo- dynamique
desphénomènes électromagnétiques
n’étaitpas applicable
à la seulethéorie
d’Helmholtz, mais
l’étaitégalement
aux théories issues des travaux deMaxwell. Et si
je
m’en suis tenu aux théories de Hertz et de H. Lorentz sans abor- der la théorie de larelativité,
c’estseulement,
comme’je
l’ai ditplus haut,
parcequ’aucune
théorie relativiste de l’élasticité n’a été édifiéejusqu’à
cejour.
2. Notations et unités. - p est la densité
électrique
vraie, B,H, J, E,
P et isont les vecteurs
représentant respectivement
l’inductionmagnétique,
la forcemagnétique,
l’aimantation, la forceélectrique,
lapolarisation diélectrique
et le cou-rant de conduction.
J’emploie
la dénomination « forcemagnétique » plutôt
que celle de «champ »
souventadoptée aujourd’hui,
réservant le mot dechamp magnétique
pour
désigner qualitativement
touterégion
del’espace
où seproduisent
desphéno-
mènes
magnétiques.
En vertu duprincipe
de Hertz sur l’unité tant duchamp magnétique
que duchamp électrique,
iln’y
a pas lieu dedistinguer
suivant que lechamp magnétique
estproduit
par un aimant ou par un courant, ni dedistinguer
la force
électrique d’origine électrostatique
de la force électromotrice d’induc- tion.Je ferai
uniquement
usage des unités d’Heavisidequi
évitentcomplètement
lai. L. Roy, Sur les actions
magnéliques, électriques, électrodynamiques
etélectromagnétiques
dans les corps
rigides
oudéformables (Annales
de la Faculté des sciences de Toulouse, l~e sé- rie, t. II pp. I à 68 avec uncomplément,
4e série, t. III(i)4o)
pp. II7 ài é8).
2. L. RoY,
L’électrodynamique
des milieux isotropes en repos,d’après
Helmholtz et Duhem.3. P. DuH&M, Les actions
électrodynamiques
etélectromagnétiques (Annales
de la Facultédes Sciences de Toulouse, ire série, t. VII et
VIII).
présence
du facteur 41t dans les diverses formules. Jerappelle
que l’on repasse des unités d’Heaviside aux unités usuelles enchangeant
dans les formules : arespectivement
en :Avec les unités
adoptées,
on a H + J = B et la somme E + Preprésente
ledéplacement
de Maxwell.Je choisis comme unité de vitesse la vitesse de la lumière dans le vide et
je prends,
en outre, une unité decharge électrique
telle que le coefficient de la loi de Coulomb ait la valeur 1..
’
Les valeurs
algébriques
desprojections
d’un vecteur K seront notées indifférem- mentKx, Ky, Kz
ouKt’ K~, Ka
ou encoreK .
ouK~,
suivant les usages du calcul ten-soriel,
si l’on ne veut paspréciser
celle descomposantes
considérée. Faisantunique-
ment usage de coordonnées cartésiennes
trirectangles,
il est loisible de faire monterou descendre les indices à volonté. K,
et
KT seront les vecteursprojections
du vec-. teur K sur la normale et le
plan tangent
enun point
d’une surface. On aura donc :Je
désigne
par N un vecteur unité normal â unesurface,
en le notant au besoin N’ ou N" suivant celle des faces de la surface verslaquelle
le vecteur unité estdirigé.
Ona:
(A.B) et [A.B] désignent,
suivant la notation de Grassmann, lesproduits
sca-laire et vectoriel de A par B
( 1 ).
Legradient de c,
decomposantes 4- ~03C1 ~x
,~03C1 ~y, ...
’
est noté
grad
c, tandis que rot Kreprésente
le rationnel deK,
decomposantes
, ... Le sens
positif
de rotation est celui de clroite àgauche.
Les axes de~y
JZcoordonnées
employés
formenttoujours un système
àgauche.
I. On fait
aujourd’hui
usage dans l’enseignement des notations A B et A/B
B. Lors-que A et B se
présentent,
comme il arriverafréquemment,
sous la forme de sommes ouproduits
de vecteurs(par
ex. : E +[V.B])
la notation de Grassmann est plus simple et plus claire. ,CHAPITRE 1
Tensions a
l’intérieur d’un corps aimanté oupolarisé.
3. J’ai
envisagé (loc. cil.,
SS 4o et4i)
diverseshypothèses
sur la formepossible
’
des
équations
reliantla
déformation subie par un corps aimanté oupolarisé
auxtensions internes que cette déformation provoque. On
peut
encoreenvisager
uneautre
hypothèse qui
forme la base duprésent
travail et queje
vais exposer.Précisons d’abord que
je
nem’occupe
que de corpsmagnétiques
oupolarisables
dénués
d’hystérésis,
les raisonnementsthermodynamiques employés
ne valant quepour des transformations réversibles. ° .
On
sait
que, pourun
corpsisotrope
de volumespécifique
c restantisotrope
ense déformant
(fluide),
lapression interne
p est reliée aupotentiel thermodynami- que 5i (c, T)
par la relation p= - ~F ~03C3.
Ceci supposeque 5
serapporte
à l’unité demasse. Or nous serons conduit à
rapporter 5
à l’unité de volume pour que l’inté-grale f (dT
= élément devolume) représente
lepotentiel
du corps.L’expression
du
potentiel
par unité de masse devient03C3 F
et la formuleprécédente
doit être rem-placée
par : _..
que l’on
peut
écrireidentiquement :
Le
symbole dT indique
une différentielleprise
à unetempérature
constante. Onpeut
considérer que la variation d6provient
d’une déformation réelle ou virtuelleimposée
au.corps, de sorte que qd6
6 sera la dilatationcubique
q subie..
Soit ). le vecteur
représentant
ledéplacement
infinimentpetit
réel ou virtuel d’unpoint
dans la déformation.Les variations de X d’un
point à
un autreproduisent
des dilatations etglisse-
.ments
représentés
par un tenseursymétrique
du 2e ordred’expression :
La dilatation
cubique da
est encoreégale
àôY. .,
Au lieu de
rapporter,
comme en les dilatations etglissements
auxdépla-
cements infiniment
petits A,
il nous seraplus
commode, pour laprésente étude,
deles
rapporter
aux vitesses. Nous poserons(à l’exemple
de M. L.Roy,
/oc.cit.,
p.3) :
V est une vitesse réelle si ), est un
déplacement
réel réalisé dans letemps dt,
tandisque V est une vitesse virtuelle
s’il s’agit
d’undéplacement
virtuel que l’onpeut
considérer commeayant
mis untemps
virtuel dl à seproduire.
La dilatation cubi- que par unité detemps (réelle
ouvirtuelle)
s’écrit~V ~x
ou encore ou div V(1).
.
L’équation (1) peut
donc encore s’écrire : .Si le corps n’est pas
isotrope
ou ne le reste pas en sedéformant,
la formule ci- dessus doit êtreremplacée
par la suivante(~) :
:Remarquons
que, dans cecas, 5
nedépend pas
seulement de T et de (1, mais de tousparamètres
définissant la déformation. On doit d’ailleurs ne faire usage que de variables normales(au
sens donné à cetteexpression
enthermodynamique)
pour définirdéplacements
et déformations..
Si les sont des
déformations
virtuelles arbitraires,l’équation (3) permet
de déterminerséparément
les sixcomposantes
pu,, =p.,;a ) (3) et,
s’ils’agit
d’une-déformation
réelle, (3) permet
de calculer laquantité
sans avoir besoin , de connaîtreséparément
les valeurs des sixcomposantes
p~,, . .i. Le lecteur qui voudrait se
reporter à
notre travail primitif devra se souvenir duchangement de définition des dans la comparaison des formules de
1923
avec celles.du
présent
travail. La différence ne porte d’ailleurs que sur un facteur dt.Même modification en ce qui concerne la rotation moyenne
représentée par -
rot À enI
g23
etpar 2 1
rot V dans leprésent
travail. ’ "2.
Les=quantités
ainsi déterminées ne diffèrent que par le signe desquantités
Au.,du.précédent
travail(S 18,
p.280).
3. Voir au S 12 une exception à la
règle
= p,A . ’4. Ceci étant
rappelé,
voyons àgénéraliser
la relation(3) pour
un corps aimantéou
polarisé.
, .Soit
fie
la valeur dupotentiel
en absence d’aimantation ou depolarisation.
Lavaleur
de ff
pour J ou P non nuls sera(Helmholtz, Duhem)
donnée par la relation :relation où les
intégrations
parrapport
à J et P sont effectuées en laissant latempé-
rature et la forme invariables. Plus
généralement,
en admettant que lespropriétés magnétiques
du corpspuissent dépendre
de sapolarisation diélectrique
et,récipro- quement,
que lepouvoir
inducteurdépende
de l’intensité d’aimantation, nous écrirons~’) :
: .Le
problème
de la détermination despressions paraît
résolu par l’ensemble deséquations (3)
et(4).
Enréalité,
il nel’est
pas encore pour la raison suivante :tandis
que fIf" ne
dépend
que de variablesgéométriques
et de ’r, lafonction fi
définie par(4) dépend
en outre des variables J et P. Doit-on laisser ces deuxquantités
constantescomme T ou au contraire leur donner des variations virtuelles ôJ et ~P
dépendant
de la déformation ?
La
première
alternative n’est admissible que pour un corpsisotrope
restantisotrope
en se déformant. Mais pour un corpsanisotrope
elle conduirait à unecontradiction,
car en donnant au corps une rotation pure sansdéformation,
le
premier
membre de(3)
resteraitnul, alors
que les vecteurs J etP,
fixes dansl’espace, changeraient
d’orientation parrapport
à lamatière, d’où changement
de valeur
de c5
pour le corpsanisotrope.
Il faudrait donc dans ce casfaire
varier J de-
rot V. J]dt
de manière que l’aimantation tourne avec le corps. Mais s’ily
a déformation en mêmetemps
querotation,
laquantité -
rot V nereprésente
2 ,
plus qu’une
rotation moyenne; lespoints
matérielsalignés
suivant la direction duvecteur rot V ne conservent pas leur
alignement primitif; c’est
une autre directionmatérielle
qui possède
lapropriété
de resterparallèle
à elle-même. ,I. La relation
(4)
n’a de sens que si la différentielle sous le signef
est une différentielle exacte, d’où la condition :
L’existence d’une condition montre
qu’il
y a une relation nécessaire entre la manière dont lespropriétés magnétiques dépendent
de lapolarisation
et celle dont lespropriétés
électriques dépendent
de l’aimantation.Il
n’y
a alors pasplus
deraison d’adopter
pour J la variation virtuelle-
rot V.J
c~ que toute autre de la forme : ’qui
est la forme laplus générale possédant
lespropriétés
suivantes : la relation est linéaire parrapport
aux infinimentpetits ô~ dt;
elle esthomogène
parrapport
à J et~J;
enfin elle donne unqui
est un tenseur dupremier
ordre etqui
se réduit àrot V.
J] Il- lorsque dilatations et glissements
sont nuls. C et C’sont des quantités
constantes par
rapport
auxô~,
maisqui pourraient,
àpriori, dépendre
dequantités.
scalaires telles que la
température,
etc... P devrait subir comme J une variation virtuelle donnée par une formule de même forme que(5),
mais où les coefficients Cet C’ n’ont
pas
forcément les mêmes valeurs.Nous sommes ainsi amenés à formuler
l’hypothèse
suivante :Les
pressions
dans un corps aimanté oupolarisé
sont données par la mêmeformule (3)
que pour un corpsordinaire,
à condition d’évaluer la variation dT en attri- buant aux vecteurs J et P des variations virtuellesqui
ne sont pasarbitraires,
maisqui dépendent d’après
une loi de laforme (5),
de la rotation et desquantités 03B403BD repré--
sentant la
déformation
virtuelle arbitrairementimposée (’).
5. La relation
(5) reproduit,
sauf lechangement
de notation défini au § 3 une relation du mémoire de1923 [loc. cil.,
§ 7,éq. (10)]
fixant des variations convention- nelles attribuées à l’aimantation lors d’unedéformation,
variations quej’avais
étéamené à considérer pour des raisons toutes
différentes,
de cellesqui
viennent td’aboutir,
à poser la relation(5).
Il est ici nécessaire de résumer certains résultats du mémoireprimitif.
C’est ce queje
vais faire très brièvement dans leprésent paragraphe.
i. Il peut sembler, à
priori, étrange
d’imposer aux vecteurs J et P des variations vir- tuellesdépendant
des dilatations et glissements ainsi que de la rotation. Or une circons- tance analogue seproduit
sans contestepossible
dans d’autres cas. Par exemple, si l’onveut calculer le travail des forces
électrodynamiques
sur un conducteur à trois dimensions.au moyen de la formule : .‘p
il faut faire varier les composantes de la densité de courant en fonction des et de la rotation de sorte que le flux de courant à travers toute surface matérielle reste constant dans le
déplacement
virtuel(A.
LIÉNARD, loc. cit.,§
’;).’
Dans le cas d’un fluide parfait, le fait que le corps reste isotrope quels que soient les
glissements, entraîne la condition C = o; seul C’ peut être différent de o pour un tel corps.
Le
potentiel thermodynamique
d’unsystème
aimanté etpolarisé
contient enplus
du terme
f dT
serapportant
à la matière seule un terme[désigné
par les lettres W ou dans le mémoireprimitif] d’expression Àpace w
d03C4avec
suivant que l’on a
pris 5 égal
àf (B. dJ)
ou àf (H. dJ).
Le passage de la pre-.
mière
expression
de F à la-secondediminue F
def (J,fiJ)
ou - JI -et, en compen-sation,
il faut accroitre w de la mêmequantité, laquelle
estégale
àD’après
lespropriétés
despotentiels thermodynamiques,
le travailproduit
dans.une variation du
système
a pour valeur(loc, cit.,
S 7, p.266)
Il se trouve que la valeur de d 6 donnée par cette relation est
indépendante
desvaleurs des variations dJ et dP de l’aimantation et de la
polarisation
et que le résul- tat final est lemême,
que l’on prenne dJ et dPégaux
aux variations réelles subies.par J et P dans une
déformation,
ouqu’on
leur attribue des valeurs fictives fixées conventionnellement d’une manière arbitraire[loc. eit.,
milieu despages a6
et3~ I ~.
Il
peut
sembler que leplus simple
serait alors de poser dJ == o et dP = o; mais les variations intéressantes aupoint
de vuephysique,
ne sont pas les variations évaluées parrapport
àl’espace fixe,
mais parrapport
à la matièredéplacée
etdéformée
1’).
6. Parmi l’infinité de variations virtuelles de J et de P définies par
(5),
il en estdeux
qui
sont debeaucoup
lesplus
intéressantes enelles-mêmes et pour
la suite de- cet te étude.
1. Une autre raison m’avait conduit à adopter
pour
dJ et dP d’autres valeurs que 0,0.Plusieurs auteurs se sont
occupés
avant moi de la détermination des forcesdéveloppées
dans les
phénomènes électromagnétiques,
et ils ont donné pour lesreprésenter
des expres- sions discordantes entre elles. Il était par suiteindispensable
que je ne me contente pas d’établir de nouveaux résultats, mais que je montre d’où provenaient lesdivergences
entreles diverses
expressions
données, les unes par Maxwell, d’autres par différents auteurs.(Ganz, Cohn)
et celles auxquelles je parvenais. Et c’est à quoi m’avait servi la considération des variations conventionnelles du type(5).
Le lecteur désireux’ d’avoir plus de détails°
pourra se reporter loc. cit.,
§§
g, 17, 22 et 40, mais ces détails ne sont pas nécessaireÇ pour la lecture duprésent
travail.La
première
se définit comme suit(loc. cit.;
s8,. première
convention p.a6~
A~annexe I V, p.
337) :
:La variation de J dans un
déplacement accompagné
dedéformation d’amplitude finie
ouinfiniment petite
est telle que le courantéquivalent
conserve une intensitéstante
à travers tout élément desurface
de la matière.Pour une déformation infiniment
petite,
on aura(’)
La formule
(7)
rentre dans letype (5)
avec C = - 1 ; C’ = o.. L’autre
(dite
5~convention,
mêmesréférences) :
:La variation de J ou de P dans un
déplacement accompagné
dedé~f ormation
d’arn-plitude finie
ouinfiniment petite
est telle que la masse demagnétisme fictif équivalent
à l’aimantation
(ou
lacharge électrique équivalente
à lapolarisation)
reste invariablepour tout élément de matière.
Pour une déformation infiniment
petite,
cela donne :-
soit encore, en notation vectorielle :
Les
formules-(7’)
sont encore dutype (5)
avec C = + i et C’ _ - ~ .M. H.
Chipart
a nettement mis en lumièrel’importance
de ces deux variationsparticulières
dans un mémoire sur les Milieux déformablespolarisés
et aimantés(~).
i. Si pour les motifs
exposés
dans notreétude :
: Relations entre lasymétrie
desphéno-
mènes
physiques
et leurreprésentation
au moyen de vecteurs ou de tenseurs(Ann. Physique,
Ioe
série,
t. X, p. 5,1928),
onadopte
lareprésentation
de l’aimantation par un tenseursymétrique
gauche du 2e ordre depréférence
à lareprésentation
par un vecteur, on aura2. Journal de l’Ecole Polytechnique, 2e série, cahier 33
(pp.
2 15-286,i()35):
Voir SS 36et
3g.
Le résultat fondamental établi dans ce mémoire concerne l’expression du potentiel thermodynamique pour un corps ayant subi des déformations etdéplacements
de grandeur ’~quelconque
(SS
4o à 4~)... CHAPITRE Il
Application
aux théories de H. Lorentz et de Hertz.7. Pour éviter des
répétitions qui allongeraient
inutilementl’exposé, je
netraiterai dans le texte que de la théorie de H. Lorentz. Je me
bornerai,
en cequi
concerne la théorie de
Hertz,
à donnersimplement
en notes et avec le mêmenuméro,
les
équations
à substituer à celles du texte pour passer de la théorie de Lorentz àcelle de
Hertz.
Je remets à un
chapitre
suivant l’étude des discontinuités introduites par les surfaces des corpsconducteurs,
desdiélectriques
ou des corps aimantés et suppo- serai dans leprésent chapitre
que toutes lesgrandeurs figurant
dans leséquations
varient d’une manière continue. Je remets en outre au dernier
chapitre
l’examen ducas où les conducteurs de courant donneraient lieu à
des phénomènes
thermoélec-triques (effets Peltier, Thomson, etc...)
Toutes indications utiles pour les notations et les unités
adoptées
ont été donnéesau S 2. Avec ces notations et
unités,
leséquations
de H. Lorentzpeuvent
être écrites °sous la forme suivante
C)
: _En éliminant E + P entre les
équations (lo)
et( 1 2),
on obtient la relationqui exprime
leprincipe
de la conservation de l’électricité.Contrairement à Hertz
qui
traite l’éther comme uncorps quelconque
ne diffé-rant des corps matériels que par les valeurs de sa
perméabilité
et de sonpouvoir
inducteur
spécifique,
H. Lorentz suppose l’éther essentiellementimmobile,
les corpsmatériels se mouvant par
rapport
à lui. Il est ainsi conduit àdistinguer
la forcei. H.-A. LORENTz, Archives
néerlandaises,
t. XXV,I8g2.
A. LIÉNARD, La théorie de Lorentz,.Eclairage électrique,
t. XIV,i8g8,
pp,4I7
et 456. H. POINCARÉ, Electricité etOptique,
2e éd., , J9oi, pp. 422 à499
pour la théorie dE Lorentz et pp. 343 à 421 pour la théorie de Hertz.électrique
E dans l’éther(force électrique qui figure
dans leséquations ci-dessus)
etune force
électrique
dans la matièreEm’
reliée à lapremière
parl’éqiiation :
,
Signalons
tout de suite une autreparticularité
de la théorie de H. Lorentzqui
ladistingue
de celle de Hertz : supposons l’existence dans lechamp
d’un corpsqu’on pourrait appeler
« inerte »,j’entends
par là uncorps
nonconducteur, incapable
dese
polariser
ou de s’aimanter et non électrisé. Pour un tel corpsinerte,
on aura i = P = J == p = o et, en tenantcompte
de ces valeursparticulières,
on voit que(10)
et(12)
deviennent :V a
disparu.
Donc un corps inerte en mouvement ne modifie en rien lechamp qui
existerait dans l’éther et aucune discontinuité ne se
produira
dans lechamp
à lasurface d’un tel corps, contrairement à ce
qui
pourra seproduire
avec la théoriede
Hertz
(Cf. chap. IV).
H. Lorentz n’introduit pas dans son
exposé
la notion d’aimantation. Considérant lesphénomènes
d’aimantation commeproduits
par des électrons mobiles à l’inté- rieur des atomes oumolécules,
il suppose que l’on en tientcompte
individuellementen introduisant
explicitement
dans leséquations
lescharges
et vitesses dechaque
électron. Nous ne le suivrons pas dans cette voie et
introduirons explicitement
lanotion d’une aimantation
produisant
en moyenne les mêmes effets que les électronsen mouvement. Nous supposerons en outre que la force exercée par le
champ magnétique
sur l’aimantation est la même que cell,equi
s’exercerait sur le courantéquivalent
dontl’expression
est rot J.L’expression
de la force Rd’origine
électri-que
électromagnétique
exercée par unité de volume devient alors(’) :
:Remarquons qu’il
suffirait de faire J = o dans toutes leséquations (8)
à(i à)
etde supposer que l’on tient
compte
individuellement an moyen duterme pV
del’existence de
chaque
électronplanétaire
pour revenirrigoureusement
à la théoriede H. Lorentz. La théorie que nous
développons
actuellement n’est donc pasopposée
à celle de H. Lorentz, mais
plus générale qu’elle, puisqu’elle
la contient comme casparticulier.
Nous lagénéraliserons
encore auchapitre
suivant.i. C’est bien E
qu’il
faut mettre en facteur de p - div P et non pas E,n , car changer Een Em reviendrait,
d’après (13),
à ajouter un terme(;~ V -
V divP . B]
qui ferait doubleemploi
avec le terme[p
V .B]
et avec unepartie
du terme[-
r ot(V. P). B
figurant dans lepremier produit.
’
Compte
tenu. des..équations (8)
à(I2)
onpeut
encore -mettre R sous l’une des deuxformes suivantes qui
nous seront utiles :ou, en notations
tensorielles,
R .
est mis ainsi sous la forme de la dérivée contractée d’un tenseur du second ordre àlaquelle s’ajoute
un termeen ~ .
_Or nous avons rencontré dans notre étude de
i g23
des forces dérivant de même ,de divers tenseurs
(tenseurs
deMaxwell).
Si l’on sereporte
au tableau du bas de la page 82(§ 1 6),
on constate que le tenseurdépendant
de Bcorrespond
à lapremière
convention
(éq. j ci-dessus) avec 3
défini au moyen del’intégrale f (B.dJ), tandis
que le tenseur
dépendant
de E n’est autre(sauf
lesnotations)
que le tenseur L du tableau etcorrespond
à lavariation
conventionnelled’expression (7’)
avec 5défini au moyen
de f (E dP).
Nous sommes ainsiconduit
à poserIl est essentiel de faire au
sujet
de la définitionadoptée
pour wet F
les deux remarques suivantes :i" Alors que le tenseur
dépend
de E et non deEm ,
c’est cette dernière quan- tité Emqu’il
faut introduire dans la définition de P parce que c’estEm ,
forceéle.ctri-
que dans la
matière, qui produit
lapolarisation
P.2° Nous n’avons tenu aucun
compte
dans le choix des valeurs à attribuer à ~ età F
de l’existence dansl’expression
deR,
du terme en 2014, u~ , cequi,
àpriori
’n’estpas
logique.
Onpourrait
donc s’attendre à cequ’un
choix effectué d’une manière aussi arbitraire conduise à des résultats inadmissibles. Enfait,
la suite des calculs montre que les craintesexprimées
ne se réalisent pas. Il seproduit
sans doute unecompensation
entre le fait que l’on écrit Em au lieu de E et que l’on ne tient nulcompte
du terme 2014 B. E .2014 L
J:~
La
présence
du termeen ~ ~t est
encore cause de ce fait que la force de H.Lorentz,-
contrairement à celle deHertz,
ne satisfait pas auprincipe
del’égalité
de l’action et.de la réaction. Autre différence entre les deux théories : tandis que la force de Lorentz n’existe que là où il y a de la
matière,
celle de Hertz existe aussi bien dans le vide que dans la matière(et
y est en outre indéterminée vu l’arbitraire de la vitesse attribuée auxpoints
duvide).
8. Il me reste à montrer que toutes les
hypothèses
faites pour étendre les résul- tats deI923
à la théorie de H. Lorentz et à celle de Hertz sont d’accord avec les deuxprincipes
de lathermodynamique. J’emploierai
pour cela un mode deprésen--
tation très commode
qui
m’a étésuggéré par
M. H.Chipart.
Soit U une
région
del’espace limitée
par une surface fermée S. Ecrivonsqu’il
ya
égalité
entrel’augmentation
par unité detemps
del’énergie
des corps ou de- l’éther situées dans larégion
U etl’énergie
fournie de l’extérieur. Nous obtenonsl’équation :
’
Expliquons
lasignification
des différents termes.Au
premier
membre un terme serapporte
àl’énergie cinétique
de la matièreet l’autre à
l’énergie
contenue tant dans les corps matériels que dans l’éther. Cette.énergie
estégale
à la somme : 1° dupotentiel thermodynamique w + 5
calculé..précédemment;
2° d’un terme(B.H) [loc.
2, 5 et6] ;
3° duterme que l’on devrait en
principe
P P écrire sous la forme -- T pour mettre J1 G Pen évidence la masse
élémentaire ~~
et lepotentiel
r~ par unité de masse. Mais~
6 .
comme on suppose esssentiellement
qu’il
est fait usage de variables normales,16
est nul et l’onpeut supprimer
le facteur ? haut et bas.Le
symbole ,-
est unsymbole
de dérivationtotale, indiquant
que l’on suit la matière dans son mouvement. Cesymbole porte
sur le facteur dT aussi bien quesur iU,
3,
etc.... ’ .Avant d’aller