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Action d'un champ magnétique sur l'air ionisé en mouvement

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00242239

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242239

Submitted on 1 Jan 1907

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Action d’un champ magnétique sur l’air ionisé en mouvement

A. Blanc

To cite this version:

A. Blanc. Action d’un champ magnétique sur l’air ionisé en mouvement. Radium (Paris), 1907, 4 (5), pp.181-183. �10.1051/radium:0190700405018100�. �jpa-00242239�

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Action d’un champ magnétique

sur l’air ionisé en mouvement

Par A. BLANC,

Maître de conférences à la Faculté des Sciences de Rennes.

a centre matériel portant une charge e, anirrlé

U d’une vitesse v, peut être assimilé à un élé- ment de courant d’intensité i et de longueur ds

tel que :

i. ds-e. v

Le sens de l’intensité i est celui de la vitesse v, ou

le sens contraire, suivant que la charge e est positive

ou négative.

Ce centre matériel produit autour de lui un champ magnétique identique à celui que produirait l’élé-

ment de courant. C’est une conséquence des équations

de Hertz-Maxwell1, conséquence vérifiée directement par l’expérience (Rowland, Crémieu et Pender).

2° Si ce centre chargé se meut dans un champ ma- gnétique, il est soumis à une force perpendiculaire â la

direction de sa vitesse, identique à celle qui s’exerce-

rait sur l’élément de courant considéré. Ceci n’est pas

une conséquence des équations de Hertz-Maxwell ; c’est

une hypothèse nouvelle, ou une conséquence d’hypo-

thèses nouvelles (Théories basées sur les électrons :

Lorentz, Larmor, etc.). La vérification expérimentale

la plus directe qu’on en ait est la déviation par un

champ magnétique des rayons cathodiques, qui trans- portent une charge négative (Perrin). On peut en

trouver une vérification nouvelle dans le phénomène

suivant :

Imaginons qu’un courant d’air ionisé circule avec

Fig. I.

la vitesse uniforme entre deux électrodes A, B, dans un chalnp magnétique constant H, perpen-

diculaire au plan de la figure.

L’expérience a montré qu’il existe

dans un gaz ionisé des charges

libres entraînées avec le gaz ; ces

charges sout portées par des cen- tres matériels ou ions, qui ren-

dent le gaz conducteur, et cette

conductibilité des gaz est celle dont nous connaissons le mieux le mécanisme.

1. M. Langcvin en a donné une démonstration très simple : Magnétisme et théorie des électrons, Ann. de ehim. et de

Phys., tif serie, t. V. page 75: 1905.

Chaque ion, de charge e, sera soumis à une force :

(1) X = H ev

dirigée vers l’électrode A ou l’électrode B suivant le

signe de e. Les ions des deux signes se déplaceront en

sens inverse et iront charger les électrodes, ,jusqu’à ce

que celles-ci produisent un champ électrique faisant équilibre ii la force X. La différence de potentiel entre

ces électrodes sera alors, si 1 est leur distance :

(2) V=Hvl

Le courant d’air est produit par un ventilateur actionné par un petit moteur électrique ; cet air passe dans un tube vertical à section circulaire, surmonté

lui-même d’un tube à section rectangulaire T, placé

entre les pôles d’un électro-aimant puissant. Un ané-

momètre placé à l’ouverture d’aspiration du ventila-

teur donne le débit, d’ 011 l’on déduit la vitesse àl’inté- rieur du tube T. 1,c tube circulaire est assez long (/t5 cent.) pour que le champ magnétique de l’électro-

aimant ne puisse produire, par courants de Foucault,

un ralentissement appréciable du ventilateur.

Le tube T, long de 12 cent., est fermé aux deux extrémités par des toiles métalliques; sa section a

5 centimètres de

longueur et 4 cen-

timètres de lar- geur. Il porte une

électrode latérale A, parallèle aux lignes

de force, longue de

66 millimètres et

large de 26 nilli- mètres, isolée du tube par de l’ého-

nite, et distante de 4 centimètres de la paroi opposée

de celui-ci. Cette électrode est placé

tout entière dans la région le

Fig. 2.

champ magnétique est sensiblement unitorme. Elle

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190700405018100

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est reliée u l’mc des paires de quadrants d’un élec- trolllèt re Curie ; l’autre paire de quadrants est mise

au sol (la cage de l’appareil), ainsi que le tube T.

L’aiguille de l’électromètre est chargée à !l0 volts par

une batterie d’accumulateurs. L’électrode A et les ’lua- drants correspondants, d’abord au sol, peuveut être

isolés a l’aide de l’interrupteur 1.

Le tube circulaire porte, à 10 centimètres au-dessus du ventilateur, une petite fenêtre par laquelle pénètre

le rayonnement de 2 milligrammes de bromure de

radium très actif (un million) ; ce rayonnement n’a qu’une lalnclle de mica à traverser ; la boîte de

plomb qui contient le sel radioactif est misc au sol,

commc le tuhe lui-même.

La vitesse du courant d’air peut atteindre, dans le tube T, 6 mètres par seconde. L’intensité du champ magnétique, mesurée à l’aide d’une spirale de hismuth,

est de 4000 gauss. Même avec ces valeurs relative-

ment grandes, les ions sont soumis à une force X égale

a celle qui s’exercerait sur eux dans un champ électri-

que de 0,024 volts par ccltilnètre : l’intensité recueil- lie par l’électrode A sera donc très faible.

Or, quand on fait passer le courant d’air ionise sans

exciter l’électro-ailnant, l’électrode reçoit déjà une

faible charge négative due à la différence des vitesses de diffusion des ions des deux signes au voisinage de l’électrode ; l’aiguille de l’électromètre dévie lentp- ment ; il faut, pour que l’image donnée par le miroir

se déplace de 1 millilnètrc sur la règle placée à

1 mètre, un certain temps to. Quand on excite l’électro- aimant de façon que les ions positifs se meuvent cers

l’électrode A sous l’action de la force X de la formule ( 1 ),

le temps mis par la tache pour se déplacer d’une divi- sion prend une valeur t1, supérieure à ta. L’intensité i1 correspondant à la force X est proportionnelle à la duantité :

Si on change lc sens du courant dans l’élcctro-

aimant, on trouve un temps t2 inférieur à t 0, et l’in- tenshé i2 relative aux ions négatifs est, en valeur abso-

luc, proportionnelle a :

Dans l’exemple suivant, les deux nombres donnes pour chacune des trois quantités t0, t1 et t2, corres-

pondent a deux Jnesures faîtes successivement; ces nombres son très constants dans cet exemple, :

L’existence de la force X est donc vérifiée rljcnlitctti-

vement.

On ne peut songer, acausedel’innuence dc la dinu- sion, à vcrificr quantitativement la fornlulc (2) en

mesurant la différence de potentiel finale entre l’é-

lectrode A et le tube. Mais la mesure de to, t1, tz nous donne, en unités arbitraires, l’intensité initialecorrcs-

pondant aux ions des deux signes. Cette intensité est

connue avec assez peu de précision : la tacllc del’élcctro- mètrc se déplaçant très lentement, il est assez difli-

cile d’apprécier le moment exact oil elle passe sur une division de la règle; les moindres perturbations clui

rcndent sa vitesse non uniforme peuvent amener une

erreur appréciable ; aussi les nombres obtenus sont-ils rarement aussi constantes que dans l’exemple précé-

dent. Ellflll le mouvement de l’air, très rapide, est

certainement tourbillonnaire et la vitesse n’est pas uniforme dans toute la section du tube T.

Quoi qu’il en soit, si on adniet que les nlobililés des ions ne sont pas modifiées par la présence du champ magnétique, on pourra déduire de l’intensité illitiale la valeur de la force X de la formule (r ), l’ll compa-

rant cette intensité a celle qu’on obtient quand on éta-

blit à l’intérieur du tube T un champ électrique connu,

assez faible pour que l’intensité recueillie soit pro-

portionnelle au chanip.

Pour que le champ électrique de comparaison fut plus uniforme, il était établi entre l’électrode A et une

cloison métallique disposée au milieu de la section du tube T ; oll créait un champ faible entre la cloison et l’électrode en les réunissant à deux points pris sur le

circuit d’une pile Leclanché.

La valeur de X déduite de cette comparaison, et

celle qu’on peut calculer par la formule (i), sont con-

cordantes a 1/10 et même à 1/20 près. On ne pou- vait espérer mieux, étant donnée la précision qu’on peut avoir sur les intensités.

Le rapport des intensités puur les ions des deux

signes est, eu valeur absolue :

C’est aussi le rapport des mobilités : si S est la sur- face de l’électrode A, n le nombre d’ions par centi- mètre cube du gaz (ce nombre est le même pour les ions des deux signes), on a :

D’où:

Les valeurs de k2 ainsi obtenues ne sont pas très

k1

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précises, puisque les intensité sont elles-lllèlncs assez

mul connues. Mais elles montrent clairement que k2 k1

est plus grand que l’unité. Dans l’exemple précé-

demment donné, on trouve : k2 k1 = 1,56. Les nombres obtenus oscillent entre 1 et 1,6, la moyenne de 14

expériences étant 1 ,52.

Nous avons supposé dans ce qui précède que les valeurs des mobilités ne changeaient pas en présence

du champ magnétique. On peut s’en assurer :

Le tube précédent T est remplacé par un tube a section rectangulaire allongée (6 cent. sur 2), muni

en son centre de deux électrodes plates carrées (2 cent.

dc côté), placées dans le prolongement l’une de

l’autre et séparées par un intervalle de 1 millimètre.

On établit des champs électriques variables entre le

tube et les électrodes, et on mesure les mobilités par la méthode des courants gazeux, la vitesse du courant d’air étant beaucoup plus faible que précédemlnent,

de manière à éviter les tourbillons. La forme plate

des électrodes et du tube pernlet de mesurer les mobi-

lités quand les ions se mcuvent soit dans le plan des lignes de force, soit dans un plan perpendiculaire,

suivant l’orientation du tube entre les pôles de

l’électro-aimant. Le champ électrique entre le tube et

ses électrodes est, il est vrai, moins uniforme qu’avec

un tube et des électrodes circulaires. Il en résulte que la courbe qui donne l’intensité recueillie par la deu- xième électrode en fonction du champ électrique, est légèrement déformée. Mais cela n’a pas d’importance :

il ne s’agit pas de déduire de la courbe les valeurs des

mobilités, mais de voir seulement si sa forme est modifiée par le champ magnétique. Or, avec des champs de 4000 gauss, quelle que soit l’orientation du

- tube, on ne peut déceler aucune modification de la

courhe, donc aucune variation des mobilités.

Le courant, produit sous l’action du champ magné- tique dans l’air iouisé en mouvcmcnt, est un cou- rant d’induction. Mais seule l’existence de la force exercée dans le champ sur chaque ion du gaz peut expliquer le mécanisme qui produit ce courant, et en

démontrer la nécessité.

Si on accepte l’existence des phénomènes d’induc-

tion comme un fait expérimental, l’application du principe de la conservation de l’énergie permet, comme

on de trouver leurs lois’. Mais ce principe seul

est impuissant à montrer la nécessité de ces phéno- inèncs, donc à les expliquer. Une théorie véritable doit monfrcr pourquoi ils se produisent. Ils se par-

tagent à ce point de vue en deux groupes :

Quand la matière du circuit est fixe et que le champ magnétique varie, les équations de Hertz-Marwell montrent qu’il y a Ie long du circuit un champ élec- trique réel dont l’effet est de produire un mouvement

d’électricité dans les conducteurs qui constituent ce circuit. Quand le champ magnétique est constant eu

chaque point de l’éther, et que les conducteurs du circuit se déplacent, il ne se crée aucun champ élec- trique : les équations de Hertz-Maxwell seules ne

peuvent pas expliquer la production d’un courant

induit. Il est nécessaire d’admettre la présence dans la

matière conductrice, quelle qu’elle soit, de centres chargés se déplaçant. avec elle, centres sur lesquels le champ magnétique exerce, comme il le ferait sur

l’élément de courant équivalent, une force produisant

les mêmes effets qu’un champ électrique.

L’expérience a déjà conduit à admettre l’existence de tels centres dans les gaz conducteurs ; il en est de

même pour les élcctrolytcs, ou M. Bouty 2 a montré qu’il se produisait des courants induits par la même méthode qui nous a servi dans le cas de l’air ionisé.

Dans les mêmes conditions, il y a aussi production

d’un courant dans le mercure : c’est le phénomène réciproque de l’action électromagnétique sur laquelle

est basé le galvanomètre a mercure de fil. Lippnlann:5.

Il est donc naturel de supposer que ces courants induits se produisent, dans le mercure et les métaux, par le même mécanisme que dans les électrolytes et

dans les gaz.

1. Dans le cas actuel, on ne peut pas répéter le raisonnement

général qui conduit à la loi connue : E = 2013 dO dt. Ici le flux O

ne varie pas: une fois le régime permanent établi, les lignes

ctc courant sont fixes dans l’espace, et 1 énergie potentielle du

courant dans le champ magnétique est constante. Il faut cher- cher ailleurs la source de l’énergie clui apparaît dans le cou-

rant induit : dans le travail rcndu nécessaire par l’existence méme de ce courant pour produire le mouvement du gaz dans le champ.

2. BOUTY. L’éclairage électrique, t. XV, page 89; Jour’Jl. de

l’hys., 3, série, t. VII, page 2J3; 1898.

3. LIPPMANN. Journ. de Phys., 2e série, t. III, p. 384; 1884.

Avril 1907.

Avril 1907.

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