A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
A. L IÉNARD
Électrodynamiques de Lorrentz et de Hertz et principe de la moindre action
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 7 (1943), p. 71-98
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1943_4_7__71_0>
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ÉLECTRODYNAMIQUES DE LORENTZ ET DE HERTZ
ET PRINCIPE DE LA MOINDRE ACTION
PAR A. LIÉNARD.
INTRODUCTION
’
1. - Dans une théorie restée
justement célèbre,
Maxwell a montré que leséquations
fondamentales del’Électrodynamique pouvaient
être mises sous la forme deséquations
deLagrange
pour lessystèmes
à liaison étudiés enMécanique.
Cetteconstatation laissait
espérer qu’il serait possible
unjour
de trouver uneexplication mécanique
de l’électricité..Remarquons cependant
que, si l’existence d’uneexplica-
.
tion mécanique
desphénomènes électriques ex.ige
que les loisrégissant
cesphéno-
mènes
puissent
être mises sous la forme deséquations
deLagrange [puisque
cette .forme
d’équations
estapplicable
à tous lessystèmes mécaniques]
il ne s’en suit pas que la condition nécessaire soit en mêmetemps
suffisante et il estpermis
d’en dou-ter. La recherche d’une
explication mécanique
de l’électricité n’est d’ailleursplus
àl’ordre du
jour
et ceseraient plutôt
les théories de lamécanique que
l’on cherche- rait à faire rentrer dans les lois del’électrodynamique.
Quel
que soit lepoint
de vueadopté à
cetégard;
la théorie de Maxwell n’engarde
pas moins toute sonimportance :
elle montre en effetqu’il
y a un lien pro- fondentre
laMécanique
etl’Électricité puisque
lesphénomènes mécaniques
etélectriques
fontpartie
d’un ensemblerégi
par des lois de même forme....
Lorsqu’il
a établi sathéorie, Maxwell
n’a pu que suivre l’état de la Science à sonépoque.
Il ne s’estoccupé
que de courants linéaires fermés[circuits
où 1 a mêmevaleur en
tous points],
dansl’hypothèses
d’actions instantanées à distance et enl’absence de toute aimantation ou
polarisation diélectrique.
H.
Poincaré(’)
a étendul’application
de lathéorie
de Maxwell à la théorie élec-.
trodynamique
de H.Lorentz,
mais seulement en cequi
concerne lesphénomènes
.
(’)
H. PoINCARÉ, Électricité etOptique,
~° éd., ,§§
333 à 35~. . ,72
qui
seprésentent
à un observateurayant
les sens très subtils. H. Poincaré ne consi- dère ni courant deconduction,
niaimantation,
nipolarisation (dont
les variationsdéveloppent
des courants dedéplacement
dans lediélectrique),
cesphénomènes
n’étant que des apparences résultant du mouvement d’électrons. Poincaré ne
consi-
dère que les courants de Rowland
produits
par le mouvement d’électrons indéfor- - mables et les courants dedéplacement
dans l’éther. Par contre, Poincaré ne suppose pas les actions instantanées et il fait intervenir dans ses raisonnements lechamp électrique
aussi bien que lechamp magnétique
alors que Maxwell ne considéraitque ce dernier
champ.
.Dans une étude datant de I929 sur la Stabilité de
systèmes électriques(‘),
H. Chi-part
étendl’application
deséquations
deLagrange
à dessystèmes
de circuits élec-triques
enprésence
d’aimantspermanents
ettemporaires
en utilisant la notion depotentiel thermodynamique
desystèmes magnétiques
sanshystérésis,
notion quej’avais
introduite enrg~3(’);
mais H.Chipart
enreste (comme
moi-même dans, la dite
étude)
au cas de courants fermés avec action instantanée. Deplus
il laissede côté l’influence de la
température.
Ayant
réussidepuis I923
à montrer que la Théoriedu potentiel thermodynami-
que
peut
être étendue àl’électrodynamique
moderne avec courants non fermés etactions non
instantanées(’) je
me propose, en utilisant les travaux queje
viens deciter,
d’étendre la théorie de Maxwell aux théoriesélectriques
modernes concernantles corps en mouvement avec courants de conduction dans des corps à trois dimen-
sions,
substancesmagnétiques
sanshystérésis, diélectriques polarisés
et en tenantcompte
despropriétés élastiques
etthermodynamiques de,la
matière.’
2. - Notations.
J’emploierai
les mêmes notations et les mêmes unités quedans le
mémoire
deI94I. Ainsi p
est la densitéélectrique vraie; B, H, J,
E, P , .et i sont les vecteurs
représentant respectivernent
l’inductionmagnétique,
la forcemagnétique, l’aimantation,
la forceélectrique,
lapolarisation diélectrique
et la den-sité de courant.
’
Je fais usage des unités cl’Ileaviside. En outre
je
suppose que la vitesse de la lumière dans le vide estprise
comme unité de vitesse et que l’unité decharge
élec-trique
est telle que le coefficient de la loi de Coulomb ait la valeur un..
e)
H. CHIPART. Sur la ,stabilité séculaire dessystèmes électrodynamiques;
Journal de .l’École Polytechnique, 2e série, n° ~ i, p. 3y-3 ~3. ,
(2)
A. LIÉNA RD.Équilibre
etdéformation
de systèmes de conducteurs traversés par des cou- .rants et
de corpsmagnétiques
sanshystérèris.
Ann. de Physique, g° série, t. X X,I923.
(8) A. LIÉNARD.
Application
de lathermodynamique
aux théoriesélectrodynamiques
de Hertzet de H. Lorentz pour les
corps
en mouvenlent. Annales de la Faculté des Sciences de Tou-°
louse, !~° série, tome V,
t gl~ ~ ,
pages 1 à 47. Je signale en passant qu’il y a lieu de supprimer les deux dernières lignes de la note de la page 8 : la proposition énoncée est inexacte.
(A.B)
et[A.B] désignent,
suivant les notations deGrassmann,
lesproduits
scalaire et vectoriel de A par B. . Le sens
positif
de rotation est de droite àgauche
et les axes de
coordonnées
constituent unsystème
àgauche.
Lescomposantes
de .rot K sont~Kz ~y - ~Ky ~z,
’ etc...Je fais usage de la notation tensorielle aussi bien que de la notation
vectorielle,
choisissantdans_chaque
cas la notation laplus simple.
..Enfin
je
supposequ’il
n’existe dans lesystème
aucune surface dediscontinuité,
celles
qui
existeraient naturellement étantremplacées
par des couches de passage aussi mincesqu’on
levoudra,
maisd’épaisseur
finie. Je ferai enparticulier
unetella
supposition
en cequi
concerne lechangement
de vitesse au passage de lamatière
à l’éther pur.Fac. des Sc. VII,
I943.
,oCHAPITRE PREMIER
~
’
Rappel
de résultats obtenus antérieurement. ’’
3. - La notion de
potentiel thermodynamique
d’unsystème
électrisé avecdiélectriques
et lespropriétés
de cepotentiel
sont bien connuesdepuis
les travaux -.d’Helmholtz et de Duhem. Il est inutile
d’y
revenir.Pour
les systèmes comprenant
t des courantsélectriques
enprésence
ou non desubstances
magnétiques,
P. Duhem était arrivé à cette conclusion que les notionsd’entropie
et depotentiel thermodynamique
n’avaientplus
de sens. P. Duhem étaitarrivé à cette conclusion parce
qu’il
avait considéréimplicitement
comme étant uneconséquence
forcée desprincipes
de lathermodynamique
que la relation entrel’énergie
U et lepotentiel Q
devait conserver la formeclassique
°
que
possède
cette relation en l’absence de courants. C’était une erreur commeje
l’aimontré en
I923
en établissant l’existence d’une fonction 8d’expression
possédant
lespropriétés
d’unpotentiel. e.
est lepotentiel
du mêmesystème
sanscourant ;
~, ~~’, ...
sont les flux d’inductionproduits.à
travers chacun descircuits
linéaires des courants
I, l’,..., compte
tenu s’il y a lieu de l’aimantationprise
par . les substancesmagnétiques.
Le travail fourni dans undéplacement quelconque (avec
ou sansdéformation), l’entropie
etl’énergie
sont liés à la fonction e par les relationsLa relation
(3)
diffère de(t)
par le larme ~ 1 ~ . .On
peut
encore écrire.
’ lea
quantités
B et H étant l’induction et la forcemagnétique
de l’élément devolume
. L’intérêtd’introduire
ces nouvellesexpressions
estqu’elles
conserventun sens et
qu’elles
restent valablesquand
il nes’agit plus
de courants fermés avecaction
instantanée,
mais de courants ouverts avecpropagation
à vitesse finie..
Compte
tenu duchamp électrique (résultant du champ électrostatique
et decelui des forces électromotrices
induites)
il faut poser ’La
quantité Em
est la forceélectrique
dans lamatière, laquelle
digère de la force,
électrique E
dans l’éther dans la théorie de H. Lorentz mais lui estégale
dans lathéorie de Hertz.
L’intégration (4)
doit être effectuée àtempérature
et déformation constantes, celles existant dans l’état d’aimantation el depolarisation
pourlequel
on veut connaître le
potentiel. ~o
est lepotentiel thermodynamique
de l’unité devolume
de la matière en absence dechamp électromagnétique.
Bienentendu,
nous. supposons que tous les
phénomènes
sontréversibles,
donc dénuésd’hystérésis,
toutaussi bien au
point
de vue de ladéformation qu’aux points
de vue de l’aimantation et de lapolarisation.
La
fonction ~~ jouera
le rôle de fonction deLagrange
par unité de volume pourl’application
duPrincipe
de la moindre action.-
6
et lafonction § peuvent
sedécomposer
deplusieurs
manières en une sommede deux
termes(’).
Il.nous suffira de donner ici les deuxdécompositions
suivantes‘
intéressant
les théories de H. Lorentz et deHertz(’)
(’)
Loc. eU.,I923, §§
4 et suivants.(’)
Loc.I(~4I, §§ 7
et suivants.Le passage de
(4)
à(5)
ou(5’)
est immédiat en utilisant la relationconnue(‘)
,Les
fonctions 5
et F n’existentqu’aux points
où se trouve de la matière et ellesse réduisent ~
~,
ouF,
dans les milieux nonsusceptibles
d’aimantation et depola-
risation. Pour nous en rendre
compte,
nousmettons ~
--~,
sous la formeSi l’on considère des matières de moins en moins
magnétiques
etpolarisablea, l’expression (7)
devient deplus
enplus petite
car B etEm’ grandeurs physiques,
sont essentiellement
finies,
tandis que J et P tendent verszéro. 5 - 5,
s’annuledonc à la limite. On ferait une démonstration
analogue
pour F.4. - Pressions
élastiques.
On établit enthermodynamique
que les pres- sionsp~’’ développées
à l’intérieur d’un fluideparfait
ou d’un solideélastique
sanshystérésis
sont liées aupotentiel thermodynamique
par unité devolume 5
par la relation’
a est le volume
spécifique,
de sorte que03C3F représente
lepotentiel
pour l’unité de masse. Le tenseurô~,, représente
les dilatations etglissements.
Jesupposerai
ici(comme je
l’avais fait en1923)
que les sont définies en fonction dudéplacement imposé
ô s decomposantes â x‘, ôx’,
Ona (’)
(’) Signalons
l’existence entre les dérivées des fonctionsj~, ~
et F des relations sui- vantes résultant despropriétés
connues de la transformation deLegendre
x
représente
dans ces formules unparamètre
dontdépendrait
la déformation. Avec la fonction~, l’énergie
par unité de volume a commeexpression
(’)
Faisant exclusivement usage de coordonnées cartésiennestrirectangles,
iln’y
a pasà
distinguer
les composantes covariantes et contre variantes et l’on peut faire monter ou .descendre les indices à volonté.
Si les
8~v
sont des déformations virtuellesarbitraires, l’équation (8) permet
de déterminerséparément
lés sixcomposantes p~"
et, s’ils’agit
d’une déformationréelle, (8) permet
d’évaluer leproduit [avec
convention habituelle de somma-tion]
éans avoir besoin d’évaluer d’abordséparément
les sixcomposantes.
La relation (8)
n’est pasapplicable
sansprécaution
aux corps aimantés oupola-
risés parce que les
fonctions F
ou Fdépendent
alors de J et P enplus
de la tem-v
’pérature
et de la déformation. J’aimontré(’) qu’il
est nécessaire-d’imposer
à J et Pr
de. variations virtuelles
dépendant
de la déformation03B4 03BD
suivant la formuleC et C’ sont des constantes, à
priori
arbitraires. Enfait,
iln’y
a que deuxsysté-
’
mes de valeurs
intéressantes,
savoir C = - i , ’C’ = o[cf.
mémoire de8,
d’une
part,
et C = -}-1, , C’ == 2014 1[loc. cit.,
5’convention],
d’autre .part.
Dans lepremier
cas, le courantéquivalent
à l’aimantation conserve une mêmevaleur à travers tout élément de surface matérielle
déformée;
; dans le second cas,, c’est la
masse
demagnétisme équivalent
se trouvant à l’intérieur de tout élément matérielqui
reste invariable dans la déformation. .Pour la théorie de H. Lorentz il faut faire
usage
dupremier système
pourlequel
.tandis
que,
pour la théorie deHertz,
c’est le secondsystème qui
convient avec’
Quant
à lapolarisation,
elle doit subir une modification virtuelle donnée dansIjM
deux théories par une relation dutype (ïo~),
c’est-à-direCette condition exprime
que le flux du vecteur P à travers tout élément de sur-face
déformé a même valeur avant etaprès
déformation.(’)
Loc. cit.,I9~I, §
~. ’, CHAPITRE II
~
Calculs
préliminaires.
,5. - Variation de la vitesse dans un mouvement infiniment peu varié.
Soient x’
= x’(a’, a’, a’, t), x’,
ce’ les coordonnées d’unpoint
matériel à l’instantt ;
a‘,a’,
a’ étantles
coordonnées dupoint
à un instantparticulier
choisi comme ins-tant initial
(variables
deLagrange).
Soit un mouvement infiniment peu différent. La variation de la vitesse dupoint
P à l’instant test= ~03B4x ,
. lt r
si est
exprimé
au moyen des variables a’ et t. .Supposons
maintenant que les soientexprimés
au moyen des variables d’Eulerx’, x’,
x’ et t et cherchonsl’expression
de 03B4V dans cettehypothèse.
Lathéorie des
changements
de variables donne immédiatement .La variation calculée se
rapporte
aupoint
matérielqui,
à l’instant t,se
trouveen xw + 03B4x dans le mouvement varié au lieu d’être en x . Soit d’autre
part 03B41V
lavariation de vitesse au
point
c’est-à-dire la différence de vitesse deipoints
matériels
passant
en x~ autemps
t, suivantqu’il s’agit
du mouvement normal oudu mouvement varié. Il
existe
entre lessymboles
03B4et 03B41
la relationd’où l’on déduit pour
l’expression
les variables étant celles d’Euler. -
6. - Choix de la variable servant à définir les intensités
de
courants. On saitque la
variable
choisie par Maxwell pour définir les courants est laquantité d’élec- tricité q ayant
traversé une section du conducteurdepuis
uneépoque
déterminée.Maxwell ne considérait que des courants linéaires fermés de sorte que la connais-
sance
de taquantité
ç suffit à fixer laposition
descharges électriques
aux diversesépoques,
ainsique
le noteexpressément
H.Poincaré(1).
De même la connaissance~
du débit d’un fluide
incompressible
dans une canalisationtrès,
étroitepermet
defixer
laposition des
divers élémentsdu
fluide à tous instants.Les conditions changent lorsque
l’on considère le mouvement d’unematière fluide.
ouélastique
dans un espace à trois dimensions : : le débit à travers des élé- ments-de‘.surface
fixes n’estlie
aux coordonnées des éléments matériels que parl’intermédiaire d’équations
différentielles alorsqu’il
faudrait n’avoir que des rela- tions de laforme f ~x~, qr)
= o pour que l’onpuisse prendre
indifféremment l’un y ou l’autregroupe
de variables pourappliquer
leséquations
deLagrange
ou le Prin-cipe de la
moindre action. Enparticulier
si lescoordonnées xi
et les débitsqr
sontliés par
des équations différentielles,
il ne suffit pas que les03B4xi
soient nuls auxépoques t.,- tA
pourque
lesôqr
soientégalement nuls, et réciproquement.
En
hydrodynamique,
ce sont les coordonnéesx’
despoints
matérielsqu’il
fautprendre
comme variables pourappliquer
leprincipe
de la moindreaction,
et cesont ces coordonnées
qui
nousserviront
pourexprimer l’énergie cinétique.
Pour lescourants,
c’est le choix inversequ’il
faut faire : :on
n’aboutit auxéquations
voulues’
qu’en prenant
comme variables lesquantités
d’électricitéayant traversé, depuis
unecertaine
époque,
les éléments de surface matériels. Mais une difficultésurgit
du fait ,que les aires
des éléments matériels sont constamment variables par suite de ladéformation.
’ . ’.. La quantité
d’électricitéqui
traverse un élément a~S dans l’unité detemps
est donnée par leproduit
scalaire(i . dS)
du vecteur densité de courant pardS
, dS étantlui-même
considéré comme un’vecteur dirigé
normalement auplan
de dS et ducôté
de cfS choisi commepositif.
Laquantité
d’électricitéayant
traversé dSpendant
un
certain temps
estquantité qui
n’a aucune relation avec l’inté- .~ ~
gralefidt
en raison des variations de dS au cours dutemps.
Soit °la position
,prise
par dS àl’époque particulière
choisie commeépoque
initiale. A cetteépoque,
le
point matériel qui
est parvenu enxi, x’,
x’ à l’instantt;
; était aupoint a‘, Introduisons
un vecteurt,
attaché aupoint a’, a’,
a’ et tel que l’on aitIl existe un
vecteur
satisfaisant àl’égalité (r5)
et unseul, qui
soitindépen-
dant de l’orientation donnée à l’élément dS au
point x‘, x’,
x’.Remarquer
que, bienque
levecteur
soit attaché aupoint a’, aB a’,
sa valeurcorrespond comme
celle de i au
temps
. .(’j i a3, p. ; ~~. _ ,
H.
Chipart
adonné
une formulesimple permettant
le calculde i,
en fonctionde
i(’). Si
l’ondésigne
par 11 le JacobienH.
Chipart
a donné le nom de transformation du «type polarisation
d’ordreun » à la transformation définie par les relations
(16)
et( 1 6’).
La dénomination de«
type polarisation »
est donnée paropposition
à une autre transformation dite du «type aimantation ))
que nous rencontrerons anparagraphe
9. L’ ~ ~ ordre"
de la transformation
indique
àquel exposant
lejacobien à figure
dansla
formule detransformation (’).
,Définissons alors un vecteur
q,(a’, as, a’, t)
parl’équation
Ce sont les
quantités
q, ainsidéfinies
que nous devons comme variables pourappliquer
la théorie de Maxwell au cas de conducteurs à trois dimensions. Il est d’ailleuri évident que, dans le cas de conducteurs linéaires mobiles etdéformables,
les
quantités q se
réduisent à un facteur constantprès
auxquantités q employées
par Maxwell.
7. - Prenons les variations des deux membres de
(16)
dans un mouvementvarié tel que celui défini au
§
5. La variation de A estégale
à(’)
H. CHIPÂRT. Sur les milieuxdéformables polarisés
et Journal del’École Polytechnique,
a* série, n~ 33,§§
ao et suivants.(’)
Aupoint
de vue de la forme, le résultat est à rapprocher de celui obtenu par H.Chipart
en cequi
concerne lepotentiel
~) d’un corps ayant subi une déformation degrandeur
finie : 0 nedépend
des vecteurs P et J que par l’intermédiaire des vecteur.correspondants P.
etJ..
. Ildépend
en outre de ladéformation.
Voir loc.§§
38 à 4o..
(~)
En effet, la variation du déterminant il estégale
à la somme desproduits
de la’
variation de chacun de ses termes par le mineur
correspondant.
Cela donne’
La variation du
premier
membre de( I6) peut
donc s’écrirePaasona au second membre.: la variation du
premier facteur iô peut
se noter~x~’
d’après (I7). Quant
au second facteur sa variation a pour exprea-. ~ S x~ .’" ... 1 ô x~ .
sion --, ce
qui peut
s’écrireide.ntiquement ~ â
dont leprodmt
pariô
~a ~X va
vaut
~03B4x ~x03C3 i03BDo
. Cettequantité, d’après (I6),
estégale
à o i‘ ou, encore, a .~ x da vX
~ 0 i"
~ s ~~
enchan g eant
le nom de l’indice muet.lxv r ’
Réunissant
toua les résultatspartiels obtenus,
nous en déduisons. La variation ainsi déterminée se
rapporte
à unpoint
matériel dont laposition
au
temps t
estpassée
de x dans le mouvementnormal
à dans lemouve- ment varié.
Pour avoir la variationrapportée
aupoint fixe,
iln’y
aqu’à appli-
quer la
relation (I3)
entre lessymboles 1
et03B41
. On obtientLes termes de 03B4i et
03B41
ipeuvent
se diviser en deux groupes.’
Le
premier
groupecomprend
seulement lepremier
terme en ,qui
est lemême dans li et dans
5,
t. . Ce terme interviendra dans l’établissement de la loid’Ohm
~§ï 4).
.°
_
Le second groupe
comprend
les autres termesdépendant
desdéplacements
.des
points
dusystème;
; ce second groupe interviendra dans l’évaluation de la force exercée sur le courant par lechamp magnétique (§ 15).
Ce second groupepeut
s’écrire.
L’expression (20)
est exactement de même forme que cellequi
donne 03B4P[§ 4, ëq. y 1)].
La raison de cetteidentité
de forme est la suivante :lorsque
l’on annule de telle sorte quel’expression
de 03B4 i se réduise au second groupe, la t . ,q
variation ô i est telle que le flux de courant à travers dS à l’instant t est le même
v Fac. des Sc., VII,
1943.
i 1dans le mouvement normal et dans le mouvement varié. Et
l’expression (II)
de ôPa été obtenue en
s’imposant
unecondition qui, géométriquement parlant, exprime
pour 5P exactement la même
propriété
quepossède l
i .Le fait que la variation
(20) imposée
à i par la déformationcorrespond à
un tluxde courant à travers tout élément dS
qui
soit lemême,
à l’instant t, , dans le mou- vement normal et dans le mouvementvarié,
entraîne cetteconséquence
que lescharges Q
des divers éléments de volume sontégalement
les mêmes dans lesdeux mouvements. Or nous avons
rappelé
au début de ce mémoire lafor-
mule
qui
donne le travail des forcesélectromagnétiques
dansun
déplacement.
A cette formulecorrespond
enélectrostatique
laformuler)
. Dans un cas comme dans
l’autre,
l’indice Tindique
que la variation de @ doit être calculée comme si latempérature
était la même dans lemouvement normal et le mouvement varié et nous aurons soin de
respecter
cetterègle
en effectuant les calculs auxparagraphes
13 à 15.Quant
aux indices 1 etQ,
,ils
indiquent
que les variations de @ doivent être évaluées à tlux de courant cons-tants pour les forces
électromagnétiques
et àcharges électriques Q
constantes pour les forcesélectrostatiques.
!Grâce ~ la manière dont a été choisie la variable q, etaux
propriétés qui
en découlent pour la variation ot i résultant de la seule déforma-tion,
on voit que les conditions de constance descharges
et des flux de courant seront satisfaites d’elles-mêmes et que nous n’auronspas à
nous enpréoccuper.
(’)
Loc. cit.,rg~3, ~
31, p. -’
Il’
CHAPITRE Itt
Application du Principe
de la moindre action.8. 2014
Le Principe
des travaux virtuelspermet
dereprésenter
par une, seuleéquation globale.la loi du
mouvement d’unsystème
matériel soumis ou non a dee,
liaisons. Cette
équation globale
bien connue est de la formex’,....)
= oreprésente l’une quelconque
deséquations
de liaison. La conven-tion
de sommation
ducalcul
tensoriel estapplicable
à la fois aux indices r et auxindices
i.
.
Lorsque
toutes les forces dérivent d’unpotentiel,
il se trouvequ’il y
a identité-
entre
l’équation (25)
etl’équation
obtenue en annulant la variation del’intégrale
deF " action" entre deux
époques
arbitrairest.,
,t~
. S’il y a, enplus
des forces déri- vant d’unpotentiel,
d’autres forces n’en admettant pas, parexemple
des résistances.
passives,
ilfaut pour
ces forces conserver des termes de la forme .. .
Maxwell a montré le
premier
que l’onpouvait
faire rentrer les lois des courants’
linéaires
fermés
avec action instantanée à distance dans un cadre de même forme.C’est
ce résultat
de Maxwellqu’il s’agit
d’étendre auxélectrodynamiques
modernes.Pour cela nous introduirons dans
l’expression
de l’action un termesupplémentaire
qui
nesera
autre que lafonction
définie par les relations(5)
et(5’),
c’est-à-dire l’une desquantités
’
mais sans supposer
connues les expressions
desfonctions 3’
et F. . Nous nous pro- posons en effet de montrer que le fait derendre
l’action minima suffit à détermi-ner fi
et F etpermet en
mêmetemps
de retrouver la loi d’Ohm etl’expression
desforces
pondéromotrices d’origine électromécanique. ’
,9. - Pour tenir
compte
de la résistancepassive
due à l’effet’Joule,
il faudraencore
ajouter
un autre terme que nous allons déterminer. L’effet Jouleentraîne pendant
letemps
dt unapport négatif d’énergie
de valeur - RI’dt pour un conduc- teurlinéaire, apport
que l’onpeut
noter- Rldq, dq
étant laquantité
d’électricitéqui
a traversé la section du conducteurpendant
letemps dl:
Laquantité
corres- .pondant
à-Ri’dt
pour un conducteur massif est - ou - sui- vantqu’il s’agit
d’un milieuisotrope
ou non. Enappelant
D lagrandeur
vecto-rielle ri ou
D
laquantité l’expression
devient .Introduisons
maintenant commeplus
haut letransformé i.
de i dans letype polarisation
d’ordre un et introduisons deplus
le vecteur3),
transformé de D sui- vant lesformules(’)
H.
Chipart
a donné à cette transformation le nom de transformation du «type
.aimantation d’ordre zéro ». On pourra écrire la suite
ou encore ’-
(~,
Ainsi nous tiendronscompte
des résistancesohmique.
en
ajoutant
à la variation de l’action un terme . o1~. -
Finalement,
la variationpremière
de l’action que nous devons annuler est définie parI E
mV2représente l’énergie cinétique
etU (xi)
est lepotentiel
des forces mécani-ques, c’est-à-dire des forces autres que celles
d’origine électrodynamique.
Nous ne nous occuperons dans le texte que de la théorie
de
H. Lorentz. Lesexplications
et les calculs sont tout à faitanalogues
pour la Théorie de Hertz. Aussinous bornerons-nous à donner le tableau des relations
et expressions remplaçant, (’)
Cf. les formules(16)
et(16’)
définissant la transformation du typepolarisation
d’ordre un.
pour cette seconde théorie,
les relations etexpressions
obtenues pour la théorie de,
Pour celle-ci les
équations fondamentales
duchamp électromagnétique sont
lessuivantes :
E~,
estla
force électromotrice dans la matière animée de la vitesse V.Voici,
enplus, l’expression
de la forcepondéromotrice développée
par lechamp
aur l’unité de volume :
A la suite de H.
Poincaré,
nous neconsidérerons comme
données que les rela- et(30).
Ces deux relations .entraînentimmédiatement,
par éliminationde É
entreelles, l’équation exprimant.le principe
de la conservation de l’électricité.. ’
Nous
sommes ainsiassurés
que ceprincipe
estsatisfait par
lefait
même que nous prenons ces deux relations commepoint
dedépart.
Inutiled’expliciter l’équation qui représente
ceprincipe.
..
’
En écrivant que l’action est
minimà,
nous établirons la nécessité des rela- tions(3t), (32) et (33) ci-dessus
que nous n’avons pas admises àpriori
et, en mêmetemps
nous retrouverons les résultats suivants annoncésau § 8,
savoir :,l’expres- sion (5)
de lafonction
la loi d’Ohin et la valeur(34)
de la force R.Il
n’est
pas besoinde reproduire
le calculclassique des , variations 03B4I 2mV2
et oUfigurant
dansl’intégrale (28).
Ilnous
faut au contraire détailler le calcul de lavariation
du terme’fd-r:
dontl’équation (26)
donnel’expression pour la
théorie de. H.
Lorentz. ..
’ ’ "’
~3. -- Nous remarquerons tout
d’abord
quel’intégrale de §
étendue à loutl’espace
n’a desens
que ’si B’et E’,
ainsi que~,
sont infinimentpetits
d’ordre ’,
supérieur
à trois à l’infini et par suite B et E infinimentpetits
d’ordresupérieur à 3/a.
Noussupposerons qu’il
en est effectivementainsi,
cequi
suffira àrendre
lici-’
tes toutes
les opérations
que nous aurons àeffectuer,
enparticulier
lesintégrations
par parties
de termes de laforme
a~03B2 ~x
.En
dehors desintégrations par parties
dansl’espace,
nous aurons aussi à effec-tuer des
intégrations
parparties
parrapport
autemps
entre deuxépoques t
ett! .
En
principe,
on devrait effectuer cesintégrations
en suivant la matière dans sonmouvement, mais
je
vais montrerqu’il
revient au même d’effectuer cesintégrations
en un
point fixe. -
Soit en effet à calculer
l’intégrale
.On suppose que les variations ô F sont nulles aux deux limites
t,
ett1,
de sorteque les termes tollt
intégrés disparaîtront.
La dérivée~ ~t rise
en unpoint
fixe estliée à la dérivée
d
évaluée en suivant la matière dans son mouvement par la rela- tion ’d
dt ----~ + V03BD ~
1déjà
utilisée. On a d’autrepart
entre le volume et la masse~t . ~xy
élémentaire la relation d~ = adnz
[a
= volumespécifique].
’ ’. On pourra alors écrire successivement
d6
estégal
à 03C3 div V etd03C3 dm
Pesta divVd03C4.Remplaçant
en outred«
enot g
dt p
dt fonction de ~x
2014,
,l’expression
devient -La dernière
intégrale
étantidentiquement
nulle, laproposition
énoncée estétablie.
12. -
Après
cettedigression préliminaire,
revenons auproblème posé.
Nousavons à traiter un
problème
de minimum lié car les variablesH, E, P,
x~, p et isont liées entre elles par les
équations (29)
et(30)
de H. Lorentz et elles sont reliéesaux
quantités J,
B et q, par leséquations (6)
et(16).
Pou r réduire le nombre des conditions etsimplifier
l’écriture nous supposerons, autant que debesoin,
B et iremplacées
par leursexpressions H + J
et nousprofiterons
dece
’
que (a9) donne p
en fonction de E et P poursubstituer
sa valeur dansl’équa-
tion
(30) qui
devientNous
n’auronsplus
ainsiqu’une équation
de condition.La méthode
classique
pour obtenir le minimum d’uneintégrale quand
les fonc-tions inconnues sont soumises à une liaison K = o conduit ici à considérer
l’intégrale
’
dont
l’expression
contient l’inconnue auxiliaire , et àprendre
sa variation commesi toutes les fonctions
avaient
leurs variationsindépendantes. [Remarquer qu’ici le
facteur
,~
est unegrandeur
vectorielle pour que sonproduit
parK,
, fonction vec- .torielle, puisse
être de nature scalaire comme la fonction~~).
.Compte
tenu des for-ce. ne dérivant pas d’un
potentiel (§ 9)
nous aurons à considérerl’équation
Il faut mettre et non
ô~!
X dT parce que nous aurons à suivre dans leursvariations des éléments matériels à volume variable. Pour
K,
, lesymbole à,
, sui-vant une notation
déjà employée, représente
une variation en unpoint
fixe de1’espace. ,
#1.. ’
Les raisonnements
classiques
bien connus conduisant à la méthode que nous venons derappeler supposent que les équations
de liaison sont deséquations
ordi-naires tandis
qu’ici l’équation
K = o estune:éql1ation
différentielle. Si donc nous nous contentionsd’appliquer
la méthode sansplus,
la solution obtenue nepourrait
. être considérée que comme une solution
formelle.
Une telle solutionprésenterait
uncertain
intérêt,
mais il est facile d’allerplus
loin. l’out d’abord on se rendcompte
immédiatement que la méthodeclassique
conduit dans tous les cas à.deséquations
assurant la réalisation d’un minimum. Reste à savoir si ces conditions sont en
même temps
les seules assurant l’existence d’unminimum.
. Ce n’est pas ici le lieud’entreprendre une
discussiongénérale
de laquestion,
discussionqui
entraîneraitsans doute de
longs développements.
Il noussuffira, après
avoir utilisé la méthodeclassique,
de montrer que, dans le casparticulier qui
nousintéresse,
les conditions obtenues sont bien nécessaires et non pas seulementsumsantes.
Nousindiquerons
au