• Aucun résultat trouvé

Sommaire MACROÉCONOMIE

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Sommaire MACROÉCONOMIE"

Copied!
83
0
0

Texte intégral

(1)

Sommaire

MACROÉCONOMIE

Introduction : Vue d’ensemble du système financier ... 2

Chapitre 1 : Qu’est-ce que la monnaie ? ... 17

Chapitre 2 : Les taux d’intérêt ... 25

Chapitre 3 : Comprendre les taux d’intérêts ... 32

Chapitre 4 : La structure par risque et la structure par terme des taux d’intérêts ... 42

Chapitre 5 : Marché boursier, théorie des anticipations rationnelles et hypothèse d’efficience des marchés. ... 49

Chapitre 6 : Les produits financiers et dérivés. ... 57

Chapitre 7 : La banque et la gestion des institutions financières. ... 68

Chapitre 8 : analyse de la création monétaire ... 77

(2)

Introduction : Vue d’ensemble du système financier

1. Les fonctions du système financier

Fondamentalement, le système financier est un intermédiaire entre les agents à capacité de financement et les agents à besoin de financement. C’est le socle même du système financier.

En général (en terme macro), statistiquement, les agents à capacité de financement sont les ménages. Les ménages épargnent, à partir de cette épargne ils constituent un patrimoine, et ce patrimoine va servir à financer des activités économiques. Les ménages n’investissent pas, mais ils transforment leur patrimoine sous forme d’actions ou

d’obligations. Investir revient à acheter les moyens de production pour produire.

Les agents à besoin de financement sont en général les entreprises, l’Etat(en situation de déficit budgétaire) et les collectivités publiques (municipalités, régions…). Les entreprises ou l’Etat vont emprunter pour financer l’investissement ou la dette publique.

L’entreprise va acheter des outils de production et va dégager des recettes dans le futur. Le déficit budgétaire de l’État peut aussi être conçu comme un investissement public dans les infrastructures (ex routes, écoles). Ce n’est donc pas toujours une mauvaise chose. Au niveau micro, on va avoir des prêteurs et des emprunteurs. Un ménage peut emprunter. Une

entreprise peut être l’agent en capacité de financement, et le ménage l’agent à besoin de financement.

On distingue 2 types de finance :

1.1 Finance Directe et finance indirecte

On parle de finance directe lorsque le prêteur et l’emprunteur sont directement en relation (par exemple ils se connaissent). Il existe plusieurs degrés de relations directes. La plus directe est celle de gré à gré.

Exemple : on connaît quelqu’un qui va nous prêter de l’argent. La plupart du temps, cela se réalise au sein même d’une famille car cela nécessite une certaine confiance.

L’autre aspect de la finance directe passe par un marché. L’emprunteur peut émettre des titres (par ex une obligation) qui sont un droit de créance sur un revenu futur, une reconnaissance de dette. Il s’engage à verser un flux de revenu au prêteur. Le prêteur achète le titre, pour lui il s’agit donc d’un actif. Le prêteur a d’abord constitué une épargne sous forme liquide, il va transformer cette partie de son patrimoine en titre, c.-à-d. qu’il aura un actif qui n’aura pas la même forme. Il aura l’avantage de lui apporter des revenus, mais des

inconvénients qu’on verra plus tard. Quand on achète un titre ce n’est pas un investissement, c’est une transformation du patrimoine. Répète : On épargne sous forme liquide et on transforme cette épargne en achetant des titres. Les entreprises investissent et les ménages épargnent et quand ils achètent des actions ou obligations c’est la transformation de leur épargne d’une forme liquide qui ne rapporte pas du tout en une forme moins liquide qui rapporte d’avantage.

En finance indirecte, il y a un intermédiaire financier entre le prêteur et l’emprunteur (pourquoi ? Parce que les demandes des prêteurs en matière de titres ne coïncident pas avec l’offre en matière de titre, mais on verra ça plus tard). Le prêteur achète des titres à

(3)

l’intermédiaire financier qui va aussi récupérer des fonds qui lui permettront d’acheter les titres émis par les emprunteurs finaux (en général, ce sont les entreprises. Le prêteur a plus de confiance en l’un intermédiaire financier 1.2 Utilité commune des deux formes de finance

Dans les deux cas, l’utilité est la même. Le prêteur a pour intérêt le taux d’intérêt car son prêt est rémunéré. C’est le taux d’intérêt qui va rémunérer son épargne (et on sait que l’épargne dépend du taux d’intérêt, épargne fonction croissante du taux d’intérêt), il renonce à la liquidité.

Pour l’emprunteur, il y a deux types d’utilité.

 Soit l’emprunteur investit, dans ce cas-là l’investissement va lui permettre de générer un profit qui devra être supérieur au taux

d’intérêt qu’il doit rembourser (investissement fonction décroissante du taux d’intérêt). dI/di > 0

 Si l’emprunteur est un ménage l’emprunt va lui permettre de consommer immédiatement et cette consommation immédiate (ex acheter une voiture, une maison….) va se traduire par une augmentation de l’utilité supérieure au cout de l’intérêt. dU > di

D’un point de vue économique, on observe donc une amélioration de l’affectation des ressources puisque l’utilité totale de la population s’accroît.

Étant donné que ceux qui ont une capacité de financement perçoivent un intérêt, et ceux qui ont un besoin de financement vont soit investir, soit consommer immédiatement, donc soit dégagent un profit soit voient leur satisfaction augmenter.

Ce 1 a permis de donner l’idée fondamentale du système financier.

2. La structure des systèmes financiers

Le système financier est divisé en deux parties : d’un côté les banques, et de l’autre les actions et les obligations. On se rend compte que le système bancaire est plus important en Europe, le montant des transactions liées aux banques (prêts) est plus important qu’aux Etats-Unis. Et les actions et obligations ont un rôle beaucoup plus important aux États-Unis.

En % du PIN fin d’année 2007

Actions cotées Obligations Prêts bancaires Total Zone

Européenne

85 81 145 311

États-Unis 144 168 63 375

On assiste, ces dernières années à un accroissement du rôle des intermédiaires financiers non bancaires aux Etats-Unis pour le financement de l’économie (compagnies d’assurance qui font de la finance). Ceci est dû au fait que ces intermédiaires ne recevant pas de dépôts du public, ne sont pas soumis aux contraintes réglementaires des banques. En effet les banques de dépôt sont soumises à une règlementation de prudence de plus en plus

(4)

dure (suite à la crise ce 1929*). En Europe aussi mais dans une moindre mesure, parce que les réglementations financières sont plus forte.

On assiste aussi à un phénomène de rachat des créances de banque. C’est la

titrisation. Elle consiste en transformer un produit pas négociable sur le marché en quelque chose de négociable sur le marché. On transforme les acquis d’une banque en liquidité. C’est à l’origine même de la crise des subprimes. Lorsqu’une banque prête de l’argent, en

contrepartie de ce prêt, elle obtient des titres de créance. Elles peuvent chercher à se refinancer en vendant ces titres de créance, et pour cela elles vont les transformer en titres qui vont être échangés sur le marché.

 Exemple : On suppose qu’une banque (le cédant) souhaite lever un financement basé sur son portefeuille de crédit hypothécaire (si le ménage n’arrive pas à rembourser son crédit, la banque devient propriétaire du bien). Donc la banque a des reconnaissances d’hypothèques dans son portefeuille. Toutefois elle ne peut pas les vendre directement sur le marché financier. La banque va céder à une compagnie créée pour l’occasion (special purpose company, ou bien compagnie ad hoc) ; le portefeuille de crédit ainsi que tous les droits attachés à ce portefeuille. Ces droits peuvent être des droits liés à une assurance vie (pour les héritiers) ou à une assurance chômage. Cela génère un flux de revenus possédé par la compagnie ad hoc. Puisqu’elle possède cet actif et ce revenu, elle va pouvoir émettre des obligations dont les intérêts et le remboursement en capital seront assurés exclusivement par les flux financiers du portefeuille de crédit hypothécaire. Avec le flux financier dégagé par la vente des obligations qu’elle a créée, la compagnie va payer à la banque le prix de vente du portefeuille de crédit hypothécaire.

Economiquement pour la banque, tout se passe comme si elle avait obtenu le financement en directe du portefeuille de crédit

hypothécaire, mais juridiquement il n’y a aucun rapport entre les prêteurs et la banque puisque la société constituée pour l’occasion s’est interposée entre les deux. La banque, délestée de toute responsabilité concernant ces prêts, a récupéré de la liquidité. La banque n’aurait pas pu revendre sur le marché les titres

hypothécaires, (les particuliers n’auraient pas voulu acheter le titre hypothécaire de monsieur X) mais en regroupant tous ses titres dans une compagnie (ce qui dilue le risque), qui elle va émettre des obligations qui seront achetées par les particuliers, et notées par les agences de notation (ce qui rassurera les particuliers). Si la

compagnie fait faillite, l’impact est très faible. C’est le premier étage de la crise des subprimes. On partait du principe que si l’emprunteur (qui a emprunté pour acheter une maison) ne peut pas payer, on revend la maison et ça garantit la valeur du capital. Du coup on peut faire des prêts risqués, le capital est garanti par la valeur de la

maison. (Aux Etats-Unis) Il s’est passé que le nombre de personne qui s’est trouvé en défaut de paiement a augmenté (par ce que les prêts

(5)

étaient à taux variables, et il a beaucoup augmenté), du coup, le nombre de maison vendues sur le marché a été extrêmement important, ainsi la valeur de revente des maison s’est effondrée, donc les titres hypothécaire n’ont plus rien valu, et le système a fait faillite (déséquilibre entre l’offre et la demande).

3. L’organisation des marchés financiers

3.1 Le marché des dettes et le marché des fonds propres.

Le marché des dettes est principalement le marché des obligations. Une obligation c’est une reconnaissance de dette. La personne qui émet l’obligation s’engage à verser chaque année un intérêt qu’on appelle le coupon, qui est une somme fixe définie par contrat le jour de l’émission de l’obligation, et ça ne changera plus. Et le remboursement au bout des X ans, de l’investissement de départ. Une obligation ne donne aucun droit sur la gestion de l’entreprise.

 Ex : On achète 10 000 à 5% pendant 10 ans. Chaque année on reçoit 500€. À t10, on récupère les 10000€ plus les 500€ d’intérêts.

On distingue 3 types de durée :

1. Pour une durée inférieure à 1 an on parle de court terme.

2. Pour une durée comprise entre 1 et 10 ans on parle de moyen terme.

3. Pour une durée supérieure à 10 ans on parle de long terme.

C’est un moyen de financer une activité économique. Par exemple une entreprise pour investir, elle émet des titres etc… Le marché des fonds propres est le marché des actions. L’action est un titre de propriété qui ouvre droit à la perception de dividendes (variable dépendant des résultats de l’entreprise). Puisque c’est un titre de propriété, elle donne droit à la participation à la gestion de l’entreprise par l’intermédiaire des assemblées générales des actionnaires selon le principe de 1 action = 1 voix. L’actionnaire est un bénéficiaire résiduel c’est-à-dire que si l’entreprise a des dettes, on donnera priorité aux créanciers ça sera le dernier servit. L’inconvénient des actions, c’est que si on émet des actions nouvelles ça dilue la propriété, alors que quand on émet des obligations on ne dilue pas le pouvoir de décision.

Ces actions peuvent constituer le patrimoine d’un individu (mélange d’actions plus obligations diverses).

3.2. Le marché primaire et le marché secondaire

Le marché primaire concerne l’émission de titres nouveaux (émis pour la première fois). Ce n’est pas un marché public, ce sont généralement les banques d’affaire qui organisent les émissions et trouvent les acheteurs.

Le marché secondaire est le marché des titres d’occasion. C’est celui sur lequel s’opèrent la plupart des échanges de titres. Ce sont des bourses (New York Stock Exchange, Kabuto cho à Tokyo, le London Stock Exchange, l’Euronext). Les bourses sont concurrencées par les marchés de gré à gré, le plus célèbre état le Nasdaq(National Association of Securities Dealers Automated Quotations).

Les transactions qui ont lieu sur le marché secondaire sont sans effet pour l’entreprise (pas d’émission de titres nouveaux). En effet, les ventes de titres sur le marché secondaire sont sans effet

(6)

sur la trésorerie des entreprises. Si l’action Peugeot voit son cours divisé par 3 ou par 5 ça ne va rien changer pour la trésorerie. La trésorerie est affectée sur le marché primaire, au moment où on émet.

Les marchés secondaires rendent seulement les titres liquides, c’est-à-dire qu’ils sont transformés en pouvoir d’achat immédiatement utilisable. On peut facilement revendre les titres contre des euros, et on obtient du pouvoir d’achat immédiatement utilisable. On va plus facilement acheter des titres si on sait qu’on pourra transformer ces titres en liquidité sur un marché secondaire.

3.3. Les marchés organisés et les marchés de gré à gré

Le marché organisé est les bourses, c’est un marché qui se déroule dans un lieu unique (peut- être virtuel) où se rencontrent des vendeurs et des acheteurs et leurs agents, Ils peuvent être fermés temporairement.

Les marchés de gré à gré sont des marchés qui ne sont pas formellement organisés. Il n’y a pas d’organisation formelle, on publie des listes de titres avec les prix et l’information est transmise sur les réseaux électroniques. Is passent uniquement par les réseaux électroniques.

3.4. La différence entre le marché monétaire et le marché des capitaux

C’est une distinction basée sur la durée. Le marché monétaire concerne des titres dont la durée est inférieure à 1 an. C’est donc un marché de court terme où les cours des titres sont indépendants des fluctuations du taux d’intérêt. On ne trouve pas d’action sur le marché monétaire parce que leur durée n’est pas définie. Ce marché connait très peu de fluctuation du cours des titres (les variations du taux d’intérêt auront peu d’influence, vu que le titre ne dure pas longtemps, contrairement au marché des capitaux). C’est un marché très liquide et on y fait énormément de transactions. Il est plus liquide que le marché des capitaux et connait beaucoup moins de fluctuations des cours monétaires.

Le marché des capitaux est le marché des titres et actions dont la durée est supérieure à 1 an. Cette distinction est importante parce qu’on verra que lorsque les titres ont une durée très courte, le cours des titres fluctue très peu par rapport au nominal du titre. Si on a un titre qui vaut 1000 euros, si la durée du titre est inférieure à 1 an le cours du titre restera égal à 1000 euros. Si l’échéance est dans 15 ans, le cours du titre aujourd’hui variera en fonction du taux d’intérêt.

4. Les instruments du marché financier

4.1 Les instruments du marché monétaire Il s’agit principalement de deux choses :

Soit on va échanger de la monnaie contre des titres à court terme, soit on va opérer des prêts directs entre des institutions financières (durée très courtes, parfois de l’ordre que quelque jours). Si on échange des titres contre de la monnaie, c’est qu’on a un besoin de liquidités, on échange des titres à court terme (on perd le droit de percevoir les taux d’intérêt) contre des liquidités.

Il existe le marché des bons du trésor. Il s’agit de titres de la dette publique à court terme.

Les titres de la dette publique sont populaires sur le marché monétaire car ils sont réputés sans risque (même si ce n’est pas toujours le cas). Sans indice, leur taux d’intérêt peut parfois être négatif

(7)

(on va payer pour avoir un bon). Ceci est possible car c’est une prime anti-risque (les banques

peuvent plus faire faillite que l’État alors le taux est compensé par la perte de risque). L’intérêt est de toucher des intérêts au lieu d’avoir de la liquidité. Ils sont vendus sur des adjudications

compétitives

: On va mettre en concurrence les acheteurs potentiels. Cela donne une meilleure (une vraie) visibilité du marché.

Il existe également le procédé de la mise en pension. Il s’agit d’échanger des titres contre des fonds (entre 2 établissements financiers) pour une période déterminée à l ‘avance. L’opération inverse est programmée à une date déterminée avec un prix déterminé. Cela permet de refinancer à court terme de titres détenus en portefeuille et ça permet à l’institution financière qui achète les titres de s’assurer une rémunération des fonds disponibles sans risque en capital (car on connaît le prix de rachat). Généralement, les titres échangés sont des bons du trésor à taux fixe et à intérêt annuel et des obligations assimilables. La durée est généralement inférieure à la semaine, le plus souvent au jour le jour.

Autre instrument du marché monétaire : Les certificats de dépôt. Il s’agit de titres à court terme émis par des établissements de crédits (les banques) détenus par des agents financiers et non financiers. On inclut des bons à moyen termes négociables avec un taux d’intérêt variable et d’une durée supérieure à un an. Quand un titre à un taux d’intérêt variable, son cours est beaucoup plus stable. C’est pourquoi on les inclut.

À côté de ces certificats de dépôts on a ce qu’on appelle les billets de trésorerie (papier commercial). Ce sont des titres de court terme (60% inférieurs à 3jours, 20% supérieurs à 40 jours.

C’est 20% représentent 75% de l’encours) émis par des entreprise, donc par des établissements de crédit avec un taux d’intérêt fixe ou variable. Ils permettent aux entreprises de trouver des liquidités sur le marché monétaire.

Autre instrument du marché financier : Les Swaps de taux d’intérêt. Ce sont des échanges de paiement périodique liés au taux d’intérêt dans la même monnaie. Par exemple on va échanger des paiements d’un taux fixe contre des paiements d’un taux variable ou d’un taux variable contre un autre taux variable mais basés sur un indice différent.

L’avantage d’un swap pour une banque réside dans le fait qu’il n’y a pas d’échange de capital mais seulement un échange de flux d’intérêts. Les banques cherchent à équilibrer leurs risques en ayant autant de prêt à taux fixe et à taux variable. Ainsi, elles se débarrassent de l’essentiel du risque de crédit (risque de défaut de paiement, si le créancier ne rembourse pas, chaque banque conserve son risque de crédit). La banque conserve la dette, et n’échange que le taux d’intérêt. Donc les banques peuvent gérer de façon centralisée de grandes quantités de Swap taillé sur mesure pour les besoin de la clientèle.

Pour une entreprise, le swap permet de modifier les caractéristiques d’actifs financiers. Par exemple, on va échanger des taux fixes contre des taux variables sans les sortir du bilan et donc sans subir les conséquences fiscales ou comptables d’une telle sortie. Donc on superpose un actif hors- bilan (=le swap) à un actif existant.

(8)

L’échange entre deux entreprises, ou une entreprise et une banque, ou deux banques, se fait de gré à gré.

Enfin, les acceptations bancaires sont un ordre de paiement d’une entreprise accepté par une banque. Cela signifie que si l’entreprise ne paie pas, la banque paiera à sa place, ce qui va permettre à l’entreprise d’accéder plus facilement à certains marchés parque la signature de la banque est censée être plus fiable que celle de l’entreprise. C’est le même principe que l’escompte (cf. comptabilité 1).

 Exemple une entreprise A achète à une entreprise B des matières premières. L’entreprise A livre une promesse de paiement dans 3 mois (le temps qu’elle fabrique les biens avec les matières premières et qu’elle les vende pour payer l’entreprise B). Or il se peut que l’entreprise B ne connaisse pas bien l’entreprise A, donc si cette promesse est garantie par une banque, l’entreprise A aura plus facilement accès à ce paiement différé.

4.2. Les instruments du marché des capitaux Il existe plusieurs instruments :

 Les actions : Elles peuvent être détenues par plusieurs agents : 1. Directement par les ménages.

2. les OPCVM (Organisme de Placement Collectif en Valeur Mobilière) . Les OPCVM vont être eux-mêmes détenus en part, mais c’est eux qui détiennent les actions. Cela permet aux épargnants de diversifier leur portefeuille. Dans les OPCVM, on distingue: Les SICAV (Société d’Investissement à Capital Variable) et les FCP (Fond Commun de Placement). Il y a aussi des fonds de pension (FDP), des fonds collectifs d’investissement et les compagnies d’assurance vie. Et enfin, les actions peuvent aussi être détenues par des

entreprises non financières (ex une entreprise de BTP)

 Les obligations d’État : Elles sont émises pour financer le déficit budgétaire (durée de vie entre 10 et 30 ans). Le premier marché secondaire des obligations d’État de l’histoire est apparu en Italie à la Renaissance.

 Les obligations privées : Elles sont émises par des entreprises soumises préalablement à une évaluation (afin d’éviter les scandales du début du XXème siècle : escroqueries avec obligations sur de fausses entreprises) Quelque fois, ces obligations, également appelées « coupon », donnent 1000

Taux variable Taux fixe 10 ans

(9)

un droit prioritaire pour convertir l’obligation (droit de créance sur l’entreprise)

en action (titre de propriété de l’entreprise).

 Les obligations hypothécaires : Elles représentent des prêts aux ménages ou aux entreprises pour des achats immobiliers (l’immobilier garanti le prêt).

 Les crédits aux entreprises et aux particuliers : En principe ils ne sont pas négociables. (la garantie qu’on donne à la banque en échange du prêt, n’est pas négociable, pas revendable sur le marché secondaire) Mais le processus de de titrisation peut les transformer en titres négociables ces contreparties de crédit. Ces titres sont similaires aux obligations

5. Internationalisation des marchés des capitaux

L’internationalisation est un phénomène considéré comme nouveau bien qu’il ne le soit pas.

On a connu auparavant des vagues d’internationalisation. Ce phénomène est continu depuis les années 1980 c'est-à-dire depuis qu’on a supprimé les règlementations (c’est la dérèglementation) qui s’opposaient au mouvement des capitaux (accords de Bretton-Woods en 1944 après la seconde guerre mondiale). Il consiste en des résidents d’un pays qui vont emprunter à des résidents d’un autre pays. Par exemple les résidents des Etats-Unis peuvent emprunter sur le marché européen (vice versa). C’est donc une phénomène d’internationalisation des capitaux à l’échelle mondiale.

5.1 Marché obligataire international ( euro-obligations et euro-devises.)

 Une obligation étrangère est une obligation vendue dans un pays étranger dans la monnaie de ce pays.

Par exemple Airbus, une entreprise européenne va lever des fonds en vendant des obligations en dollars aux Etats-Unis.

 Une euro-obligation est une obligation libellée dans une monnaie différente de celle du pays où elle est vendue.

Par exemple : on peut émettre à Londres des obligations libellé en dollars.

 Une euro-devise et une devise étrangère déposée dans une banque hors de leur pays d’émission.

Généralement ce sont des euro-dollars et ces dépôts rapportent un intérêt. C’est donc

l’équivalent d’obligations à court terme. Généralement, ce sont des euro-dollars c'est-à-dire des dollars déposés dans une banque européenne.

Par exemple : On a un compte libellé en Yuan dans une banque située au Luxembourg. ce sont des eurodevises.

Le terme euro ne signifie pas un dépôt ni une obligation en euro, il signifie bien une monnaie déposée dans une banque qui ne correspond pas au pays d’émission de la monnaie en question.

Cette appellation date de la Guerre Froide. En 1956, pendant la guerre froide, l’Union Soviétique avait des dépôts en dollars dans les banques américaines (pour effectuer des opérations de

commerce international). Dans cette même année, elle a également envahi la Hongrie, et par crainte des répressions américaines (gel des comptes), ils ont décidé de déplacer leurs avoirs en dollars dans une banque détenue par l’URSS avec une filiale anglaise. On avait donc bien dans des banques

(10)

européennes, des comptes libellés en dollars. Les dépôts n’ont pas été convertis car le dollar était la monnaie des échanges internationaux (choix judicieux).

5.2 Un marché financier mondial

La première internationalisation du marché financier date de la fin du XIXème siècle. Il y avait alors énormément d’investissement à l’étranger. L’Europe occidentale finance des emprunts en Amérique, en Asie et en Russie (l’emprunt Russe n’a pas été remboursé suite à la révolution russe d’octobre 1917). On a eu un recul très net de l’internationalisation suite aux accords de Bretton- Woods(22 juillet 1944) qui avaient pour but de réguler la finance internationale et contrôler les flux de capitaux entre les pays. Dans les années 1980 commence la dérégulation. Aujourd’hui on a un marché financier mondial unique c'est-à-dire que les économies de certains pays sont financées par les épargnants d’autres pays.

D’un côté, l’économie états-unienne est financée par l’étranger, de l’autre, des entreprises et des institutions états-uniennes détiennent des titres étranges. Néanmoins, la dette états-unienne vis- à-vis des étrangers en 2008 (3469 milliards de $) représente ¼ du PNB états-unien.

Contrairement à ce que l’on dit, ce n’est pas l’informatique ni internet qui permettent l’internationalisation. Elle existait à la fin du 19° siècle avec des flux très important, sans internet.

Internet facilite surtout la spéculation.

6. Les fonctions des intermédiaires financiers

Les intermédiaires financiers ont une place importante dans tous les pays. Pourquoi sont-ils nécessaires ? C’est ce qu’on appelle l’intermédiation financière, et cette intermédiation occupe une place extrêmement importante dans tous les pays industrialisés. La finance indirecte est le cœur de la finance. Pourquoi on fait appel à des intermédiaires financiers ?

6.1 Les couts de transaction

Les intermédiaires financiers, grâce aux économies d’échelle, permettent de réduire les coûts de transaction, c'est-à-dire le temps et l’argent dépensés pour aboutir à une transaction financière.

 Exemple : Pour rédiger un contrat pour prêter directement, on doit payer un juriste. Le coût du contrat peut être supérieur à la somme des intérêts gagnés. Alors qu’en passant par un intermédiaire financier, il peut avoir un contrat type qu’il réutilise plusieurs fois. Ainsi, il va répartir son coût sur tous ses clients, il va donc faire des économies d’échelle. De plus, l’intermédiaire financier va offrir plus de service. Il pourra aussi fournir d’autres services tels qu’un chéquier, ou bien encore une carte de retrait.

6.2 Partage du risque

Les prêteurs, grâce aux intermédiaires financiers, réduisent l’exposition aux risques, le risque principal étant l’incertitude sur le rendement du placement (défaut de paiement, rendement trop faible). Si l’entreprise fait faillite, le particulier peut encore conserver son capital.

(11)

En général les épargnants ne souhaitent pas acheter le type d’actif que les emprunteurs veulent vendre. Il cherche à acheter des actifs à court terme alors que l’emprunteur souhaite en général vendre des actifs à long terme. Les épargnants souhaitent des actifs faiblement risqués alors que les emprunteurs vendent des actifs qui ont un plus fort taux de risque. L’intermédiaire financier va jouer sur la différence des taux d’intérêts (entre ce qu’est prêt à payer l’emprunteur et ce que va accepter l’épargnant). Il y aura donc une possibilité d’avoir une activité rentable de transformation d’actif risqué et long en actif plus sûr et court. L’intermédiaire vend des actifs court terme aux épargnants, et avec les produits de cette vente il va acheter des actifs long terme aux emprunteurs.

L’important pour l’intermédiaire c’est de rembourser régulièrement à court terme les épargnants, et en même temps l’emprunteur ne le remboursera qu’à long terme, donc il doit pouvoir se refinancer en continu (en trouvant d’autres épargnants court terme etc…). Il va gagner de l’argent en raison de la différence de taux d’intérêt long terme et court terme. Il va prêter avec un taux d’intérêt plus élevé qu’il n’emprunte, par conséquent il gagne.

Enfin, l’intermédiaire financier permet aussi à l’épargnant de diversifier son portefeuille puisque l’épargnant achète un morceau d’un panier composé de plusieurs types de titres.

6.3 Information asymétrique

Il s’agit de l’anti sélection et le risque moral.

L’asymétrie de l’information est le fait que, sur le marché financier, les prêteurs connaissent mal les emprunteurs, et connaissent mal le risque et le rendement potentiel des projets des

emprunteurs. Par conséquent, il leur est difficile de prendre les bonnes décisions.

 Exemple : Quand on chez le garagiste, on n’a pas l’information qui permet de juger de la véracité des propos du garagiste.

Cela entraine deux types de problèmes liés à cette asymétrie, suivant qu’on est avant ou après la transaction.

Avant la transaction, on a un problème d’anti-sélection. Cela veut dire que les emprunteurs les plus risqués sont aussi ceux dont la recherche de crédit est la plus active et qui, par conséquent ont le plus de chances d’être sélectionnés. Cela se traduit par un découragement des prêteurs qui laissent passer les bons emprunteurs. On ne réalise pas les échanges mutuellement avantageux (dans les cas sans intermédiaire financier).

Après la transaction, on a le risque moral : Une fois que l’emprunteur a récupéré l’argent, il ne fait pas ce qu’il a dit qu’il ferait et s’engage dans une activité beaucoup plus risquée. Les

intermédiaires financiers permettent de limiter ces risques puisqu’ils traitent un grand nombre d’affaires et donc mettre en place des systèmes de surveillance et d’analyse des dossiers plus efficaces. En effet, ils peuvent mieux sélectionner les bons emprunteurs parce qu’ils peuvent mieux

Épargnant Intermédiaire financier Entreprise

Long terme Court terme

(12)

connaitre quelle est la réalité d’une activité d’une entreprise ou son état de santé, et peuvent mieux surveiller après coups les emprunteurs.

7. Les catégories d’intermédiaires financiers 7.1 Les entreprises de dépôts

Les entreprises de dépôt sont les banques. Elles collectent des fonds auprès du public, sous forme de dépôts à vue, sous forme de compte d’épargne, ou sous forme de dépôt à terme. Les dépôts à vue sont des dépôts où la seule vue de l’instrument permet de déposer, ou bien de faire circuler l’argent.

 Exemples : chèque, carte de paiement…

Les comptes épargnes ne sont pas assortis d’instrument de circulation. On doit transformer le dépôt afin de pouvoir le faire circuler.

Les dépôts à terme sont des comptes où l’argent est bloqué pendant un certain temps en contrepartie d’intérêts.

Les banques collectent des fonds et surtout créent de la monnaie sous forme de prêts ou de crédits. Au moment où la banque accorde un prêt, elle créée de la monnaie « ex nihilo »(=à

partir de rien). Elle doit seulement assurer la transformation de la monnaie en monnaie générale, c'est-à-dire qu’elle doit gérer les dettes crées auprès des autres banques. En revanche cette monnaie sera détruire au moment du remboursement. SI on crée plus vite qu’on détruit, on va avoir une augmentation de la masse monétaire.

 Exemple : A détient un compte dans la banque 1, B détient un compte dans la Banque 2, BC est le compte de toutes les banques dans la Banque centrale.

A fait un crédit d’un montant de X€ dans sa banque avec lequel il paie B. B va ensuite déposer le chèque dans sa banque La banque 1 doit donc donner X€

à la banque 2.

A Crédit débit X

B Crédit débit

X

BC Crédit débit

Banque 1 : -X

Banque 2 : +X

On va donc avoir un classement. On va se heurter à des problèmes de frontières entre les différentes catégories. Par exemple, les SICAV monétaires (fond commun de placement monétaire) vont être considérées comme des institutions financières (de dépôt) en Europe, mais aux Etats-Unis elles seront considérées comme des entreprises d’investissement.

(13)

7.2 Les institutions d’épargnes contractuelles

Ces institutions collectent des fonds sur la base d’un contrat à long terme, les fonds étant apportés régulièrement. Elles ont une possibilité de planifier les rentrées et les sorties de liquidités par conséquent. . En conséquence, elles n’ont pas les soucis de liquidités des institutions de dépôts. Elles peuvent donc investir dans des actifs à long terme. Parmi ces institutions on a :

- Les compagnies d’assurance vie : elles assurent en cas de mort prématurée et le versement d’une pension annuelle à partir d’une date prédéterminée. Avec l’argent collecté elles achètent des obligations, des hypothèques et des actions.

- Les compagnies d’assurance dommage : elles accumulent de faibles montants et doivent nécessairement garder de la liquidité donc elles achètent moins sur le marché financier.

- Fonds de pension : ce sont des institutions financières organisées par entreprise ou par secteur qui verseront une retraite en échange de cotisation. C’est ce qu’on appelle la retraite par capitalisation.En cas de crise, le fond de pension peut faire faillite, et les personnes qui avaient cotisé perdent leur retraite. Lorsque le fond de pension doit verser la retraite d’un individu, il décapitalise ; c'est-à-dire qu’il vend des titres. Il doit donc en même temps pouvoir acheter des titres à d’autres individus qui cotisent pour se recapitaliser. Les risques du marché sont supportés par les cotisations. Si elles font un mauvais placement, elles perdent toutes les retraites. Ce système est plus risqué que le système de retraite par répartition puisque il dépend des fluctuations du marché financier.

7.3 Les sociétés/entreprises d’investissement

1ère catégorie : Les sociétés financière

Elles lèvent des fonds en vendant des certificats de trésorerie (titres monétaires à court terme) et des titres long terme (des actions et des obligations) pour prêter aux particuliers ou aux entreprises. Il n’y a pas de création monétaire, mais une transformation de

l’épargne.

2ème catégorie : Les fonds collectifs d’investissement (ex : SICAV, OPCVM, FCP…)

Ils vendent des parts au public et avec le produit de cette vente achètent un portefeuille diversifié d’actions et d’obligations. La valeur de revente de la part est déterminée par la valeur du portefeuille détenu par le fonds. L’intérêt est de pouvoir diversifier le portefeuille alors qu’un petit souscripteur isolé ne le pourrait pas tout seul. On a donc une

mutualisation des ressources et par conséquent une diminution des coûts de transaction. Ils sont peu développés en Europe continentale

3ème catégorie : Les fonds de placement monétaire

(14)

Ils sont considérés aux Etats-Unis comme des entreprises d’investissement, bien qu’ils donnent la possibilité de tirer des chèques. Ils vendent des parts pour obtenir des ressources et achètent des titres sur le marché monétaire sans risque et très liquides ( terme inférieur à 1 an), mais qui sont inaccessibles aux particuliers, du fait que leur montant est très élevé. La différence avec les fonds collectifs d’investissement est le type de titre.

4ème catégorie : Les prestataires des services d’investissement

Il s’agit d’une catégorie hétérogène d’établissements financiers qui exercent des activités financières à titre accessoire. Ce sont les établissements de crédit c'est-à-dire des banques qui exercent une activité financière à titre accessoire, des maisons de titres, des sociétés de bourse et des sociétés de gestion de portefeuille etc…

5ème catégorie : Les banques d’affaires

En principe, elles ne reçoivent pas de dépôts du public. Elles aident les entreprises à émettre des titres, organisent le placement des titres émis pour la première fois auprès du public, et aident à préparer les fusions et les acquisitions. Avant les banques de dépôts et d’affaire étaient séparées. En France aujourd’hui, ces banques sont moins séparées des banques de dépôts puisque la réglementation a changé (déréglementation des marchés financiers, les banques de dépôt peuvent exercer les mêmes activités que les banques d’affaires). Le système financier est donc plus fragile.

8. La réglementation du système financier

Il s’agit d’une activité très réglementée, avec une réglementation très complexe, particulièrement en Europe, puisqu’il y a à la fois les différents États et la Commission Européenne.

8.1. L’architecture de la régulation des systèmes financiers

Cette architecture résulte de l’accumulation au fil du temps de diverses instances, chacune chargée d’une fonction principale spécifique visant un type d’institution financière déterminé. On observe donc un problème des frontières de compétences. Il s’agit d’une activité extrêmement réglementée car elle est extrêmement sensible. Généralement la réglementation a suivi les scandales financiers. La réglementation est complexe notamment aux États-Unis du fait de l’existence d’une accumulation de couches et d’agences de

réglementation avec une mauvaise coordination entre ces différentes instances ; en Europe car la réglementation est assurée conjointement par les États membres et par la

communauté Européenne.

Néanmoins, ces dernières années, on assiste à un mouvement de simplification puisqu’en France il ne reste plus que 2 autorités de réglementation. D’un côté l’autorité des marchés financiers (AMF) regroupant La commission des opérations de bourse, le conseil des marchés financiers, et le conseil de discipline de la gestion financière ; et de l’autre côté l’autorité de contrôle prudentiel (ACP) qui regroupant la commission bancaire, l’autorité de contrôle des assurances, le comité des entreprises d’assurance, et le comité des

établissements et entreprises de crédit.

L’AMF veille à la protection des épargnants dans le cadre d’entreprises faisant appel à l’épargne publique et veille à la régularité de l’information. L’AMF provient du

(15)

regroupement de la commission des opérations de bourses, du conseil des marchés financiers, et du conseil de discipline de la gestion financière. Elle va protéger les épargnants notamment en veillant à la sincérité et à la transparence de l’information.

Toutes ces réglementations sont faites au fil des scandales et escroqueries qui sont arrivés.

L’ACP surveille les banques et les sociétés d’assurance et plus généralement, les acteurs financiers.

À côté de ces agences qui surveillent, il y a aussi un fond de garantie des dépôts avec un plafond de 100 000 euros c'est-à-dire que si une banque fait faillite, les comptes en banques sont garantis jusqu’à une hauteur de 100 000 euros. Ce fonds couvre également les instruments financiers, les actions, les titres de créance, les parts d’organismes de placement collectif et les instruments financiers à terme. Cette activité intervient aussi pour fermer les établissements avant qu’il ne soit trop tard, de façon à maintenir la confiance des déposants dans le système

La tendance mondiale est au regroupement en une seule instance, qu’on appelle autorité des services financiers. On observe cela en Norvège, au Royaume-Uni, en

Allemagne, au Japon. En France on a toujours un système bipolaire, tout comme aux Pays- Bas (=Hollande). Aux États-Unis, on a un système complexe non unifié.

8.2 Les objectifs de la réglementation bancaire

L’un des buts est d’améliorer l’information disponible, de réduire l’asymétrie de l’information, de rendre le marché transparent. Cela permet donc de diminuer l’anti- sélection et le risque moral. Cela permet d’assurer la stabilité du système financier puisque la sincérité de l’information évite les crises de panique due à une perte de confiance. La réglementation vient toujours après les scandales ou cracs boursiers.

En 1910, aux États-Unis, on a réglementé les assurances suite à un scandale. Entre 1930 et 1933 aux Etats-Unis, on a eu une réglementation de la bourse en raison de

nombreux délits d’initiés (quand quelqu’un dans une entreprise dispose d’une information privilégiée et en profite). En 1933, plus de la moitié des banques états-uniennes ont fait faillite, parce que les déposants ont retiré leurs dépôts. L’objectif est d’ » ???? » la stabilité du système financier. Généralement, quand on a une crise de confiance, cela touche toutes les banques car on ne sait plus distinguer une bonne banque d’une mauvaise banque.

On a des restrictions à l’entrée pour réguler la création d’intermédiaires financiers.

C’est extrêmement réglementé, notamment en ce qui concerne la qualité des fondateurs qui apportent les premiers capitaux. Les exigences de publication et de vérification des comptes sont très fortes. On limite les types d’actifs et les activités : Par exemple, aux États Unis les banques de dépôts n’ont pas le droit de détenir des actions par ce que c’est un actif qui est jugé trop risqué.

Certaines des exigences sont à double tranchant. Par exemple le fait qu’il y ait une garantie des dépôts (Etats-Unis jusqu’à 100 000 dollars par déposant). Cela limite les mouvements de panique mais cela peut aussi amener les banques à prendre plus de risques. (Cette assurance existe aussi en France depuis 1999, à hauteur de 100 000e pour les dépôts)

Ensuite, l’État, par l’intermédiaire de la banque centrale, joue le rôle de prêteur en dernier ressort. L’État intervient au cas par cas. Cette pratique est surtout utilisée en

(16)

période de crise parce que la BC ne veut pas compromettre son crédit en sauvant une banque insolvable.

On pratique aussi le plafonnement (ou plancher) des taux d’intérêt, qu’ils soient créditeurs ou débiteurs. Les intermédiaires financiers ne peuvent pas fixer librement les taux d’intérêts.

Enfin, on impose aux banques des réserves prudentielles. Les banques doivent détenir des réserves liquides sous forme d’un compte auprès de la banque centrale (cf exemple précédent), et doivent respecter un ratio d’actifs risqués à l’intérieur de leurs fonds propres (il doit y avoir un pourcentage suffisant d’actifs sûr dans le bilan d’une banque).

Cette réglementation évolue, se durcit au fur et à mesure que les crises passent.

(17)

Chapitre 1 : Qu’est-ce que la monnaie ?

1. La signification du terme monnaie

La monnaie représente tout ce qui est généralement accepté en paiement des biens et services ou pour le remboursement des dettes. Cela comprend le numéraire (les pièces et les billets) qui ne constitue qu’une petite partie de la monnaie, cela comprend aussi les dépôts en compte courant (assortis d’instruments de paiement tels que carte de débit, chèque). Cela comprend aussi les dépôts sur les comptes d’épargnes, parce qu’ils sont très facilement et rapidement transformables en numéraire ou virés sur un compte courant. Ces 3 catégories constituent la monnaie au sens strict. Tout ça constitue un pouvoir d’achat immédiatement utilisable.

Numéraire ∁ Monnaie ∁ Patrimoine (différence patrimoine qui est un stock qui résulte de l’accumulation de l’épargne, et revenu qui est un flux, patrimoine peut être actions, obligations…)

2. Les fonctions de la monnaie

Il y a trois fonctions principales.

2.1 La monnaie est un intermédiaire des échanges

La monnaie permet de diminuer les coûts de transaction. Comparons une économie monétaire (=économie où il y a un équivalent général) avec une économie de troc.

 Exemple dans une économie de troc strict à seulement 3 biens et 3 individus

Biens Producteurs

Salades Maraîcher

Chocolat Chocolatier

Pain Boulanger

Le maraîcher n’aime que le chocolat. Le chocolatier n’aime que le pain. Le boulanger n’aime que les salades. Les acteurs de cette économie sont tous monomaniaques (ils n’aiment qu’une seule chose). Aucun échange ne sera possible.

Dans une économie de troc, l’individu qui possède un bien doit trouver un individu qui possède le bien qu’il désire et qui désire le bien qu’il possède. C’est ce qu’on appelle la double coïncidence des désirs. C’est le problème majeur d troc. Donc le troc suppose soit l’autarcie, soit des coûts de transaction importants : On doit chercher l’individu qui a le bien qu’on souhaite et qui souhaite le bien qu’on a.

L’intérêt de la monnaie est donc son rôle d’équivalent général. Un équivalent général est accepté par tout le monde et tout le monde sait qu’il sera accepté par les autres. Tout le monde partage cette connaissance commune. Il suffit de posséder cet

(18)

équivalent pour acheter ce que l’on veut. L’équivalent général est une marchandise que tout le monde accepte.

Le bien qui émerge historiquement est un bien aisément standardisé (toutes les unités se ressemblent) et donc, on peut facilement évaluer sa valeur. C’est un bien largement accepté. Dans l’Antiquité romaine, on avait utilisé le sel à la fois comme monnaie et comme condiment. En Chine, les couteaux ont servis de monnaie.

Le bien qui va être retenu doit avoir plusieurs qualités :

- Il doit être aisément standardisé (comparaison facile des valeurs) - Le bien doit être largement accepté

- C’est un bien qui doit être aisément divisible - C’est un bien qui doit être facilement transportable - C’est un bien qui doit être peu altérable

C’est pourquoi aujourd’hui, l’or est utilisé comme bien monétaire. Ainsi, le premier intérêt de la monnaie est de servir d’intermédiaire aux échanges.

2.2 La monnaie est une unité de compte

La monnaie sert à mesurer les valeurs dans l’économie C’est une unité de mesure de valeur dans l’économie. Tous les biens sont mesurés en unité de monnaie. En l’absence de monnaie, on se retrouve dans une économie de troc nécessitant la connaissance des prix relatifs des biens pour pouvoir échanger.

 Exemple 1 : une salade vaut 3 baguettes de pain

 Exemple 2 : Économie à 1000 biens

- Avec l’existence d’une monnaie, on a 999 prix en tout

- Avec le troc, on a 499 500 prix relatifs ( ( ) avec N le nombre de biens dans l’économie)

La monnaie donne une comparaison et une information claire. C’est pourquoi elle a émergé immédiatement dès que les échanges se sont multipliés. Elle permet l’arbitrage. C’est une information nécessaire pour effectuer des échanges. Si on doit choisir entre plusieurs biens il faut pouvoir comparer tous les prix relatifs. En revanche, avec la monnaie on a autant de prix que de biens donc on a une

comparaison facile, une information claire. Donc ça diminue le cout de transaction (on perd moins de temps à trouver l’information), ça facilite le choix pour les individus, donc ça facilite l’expression de la rationalité des individus. Ça conduit à la fonction d’arbitrage en unifiant l’information.

 Exemple d’arbitrage : Dans une économie à trois biens A, B et C

Bien x A B

(19)

Nombre d’unités du bien x pour une unité du bien c

ac bc

Prix relatif A/C B/C

On a déjà tous les prix. Supposons que ac < bc * ab, et qu’il n’y a pas de coûts de transaction (comme sur les marchés financiers ou de grandes quantités). Dans ce cas, un agent peut emprunter une unité du bien C et l’échanger contre bc unités du bien B. Il va ensuite échanger les bc unités du bien B contre du bien A. Il va donc obtenir (bc * ab) unités de A. Il échange à nouveau du bien A contre du bien C, et il va obtenir :

(bc * ab) / ac > 1

Donc il peut rembourser son emprunt et faire un bénéfice. L’agent a constaté que tous les prix ne correspondaient pas à une égalité parfaite, et il obtient au bout du compte une unité supérieure 1.

Remarque : La demande du bien B auprès des agents qui détiennent des biens C augmente, donc le prix bc diminue. La demande du bien A auprès des agents qui détenant du bien B augmente, donc ab diminue. La demande de bien C auprès des agents qui possèdent du bien A augmente, donc ac augmente. L’arbitrage va se poursuivre jusqu’à ce qu’on obtienne l’égalité ac = bc * ab. L’arbitrage conduit donc à la cohérence des prix relatifs, on va avoir une équivalence dans une économie des ( ) prix relatifs et les N-1 monétaires

2.3 La monnaie est une réserve de valeur

La monnaie est un pouvoir d’achat mis en réserve et transférable dans le temps.

C’est donc une réserve de valeurs. D’autres actifs peuvent être des réserves de valeurs et certains peuvent rapporter un intérêt ou un service (exemple d’un logement mis en location). Mais, la monnaie est liquide et sa liquidité compense la moindre rentabilité.

L’intérêt c’est que cette liquidité parfaite compense l’absence de rentabilité (on ne sacrifie pas la liquidité pour un risque). L’inflation diminue le rendement de la monnaie, et on parlera d’hyperinflation quand le taux d’inflation est supérieur à 50% par mois.

 Exemples de l’Allemagne durant les années 1930,et de certains pays de l’Amérique latine

Remarque : La gradation de la liquidité comprend 2 échelles : Le fait de pouvoir transformer facilement le bien en pouvoir d’achat utilisable (plus la transformation est facile, plus le bien est liquide). L’autre notion liée à la liquidité est le risque en capital, la variation de valeur du bien. Un bien parfaitement sans risque est un bien sans risque et immédiatement transformable en pouvoir d’achat. Le seul cas où on cherche à se débarrasser de la monnaie est le cas d’hyperinflation. Dans ces cas-là, on retourne dans des économies avec une monnaie marchandise.

(20)

3. L’évolution du système de paiement

L’histoire du passage de la monnaie marchandise a la monnaie électronique. On dénote une tendance à la dématérialisation de la monnaie.

3.1 La monnaie marchandise

Au départ la monnaie est constituée par un bien universellement acceptable.

C’est ce qu’on appelle la monnaie marchandise. Le blé a constitué un bon candidat.

En Chine, on a utilisé les couteaux (comme dit précédemment). Rapidement les métaux précieux se sont imposés en raison de leurs propriétés

physiques(divisibilité, inaltérabilité, standardisation). La monnaie marchandise est une monnaie désirable pour elle-même. Le premier système de paiement est un système de monnaie marchandise, c'est-à-dire que la monnaie est une

marchandise qui possède une valeur. Le niveau des prix reflète la valeur de la monnaie. Plus la monnaie à de la valeur, plus les prix des biens en monnaie sont faibles, et vice versa.

3.2 La monnaie fiduciaire

C’est une monnaie qui repose sur la confiance qu’inspire l’émetteur. C’est l’apparition du papier monnaie avec une conversion garantie par l’émetteur. Donc au lieu de faire circuler de l’or, on fait circuler des billets qui représentent une certaine quantité d’or. Au début ce papier monnaie était convertible en or, et cette conversion était garantie par l’émetteur (c'est-à-dire une banque). Petit à petit, la monnaie n’est plus convertible en or 1 pour 1. L’émetteur a mis plus de billets en circulation qu’il n’a d’or en réserve. Dans ce cas, la monnaie tire sa valeur de la confiance qu’inspire l’émetteur, d’où le nom de monnaie fiduciaire (terme latin fiducia

= confiance)

Ce lien de confiance existe depuis l’antiquité pour les pièces puisqu’on ne pouvait pas contrôler la teneur des pièces en métal précieux (les mélanges ne sont pas visibles à l’œil nu). La population se repose donc sur la promesse de l’État de produire des pièces de qualité, ce qu’il ne fera pas toujours. D’où l’expression « payer en espèce sonnante et trébuchante ». Pour pallier le manque de confiance éventuelle, l’État qui a toujours le privilège de fabriquer la monnaie, va imposer le cours légal. Le cours légal qui est associé au pouvoir régalien de battre monnaie : L’État a le monopole de l’émission des pièces et en même temps il impose

l’acceptation des pièces en paiement. Ce pouvoir, d’abord appliqué aux pièces, va ensuite être étendu aux billets une fois devenus nombreux. Les premiers billets étaient conçus par des banques privées. Elles émettaient au-delà de leur réserve d’or, ce qui a causé des faillites. Aujourd’hui, seule la BCE peut émettre des billets.

Le cours légal est différent de l’inconvertibilité : c’est le fait que les billets ne sont pas convertibles en or auprès de la Banque Centrale. C’est ce que l’on appelle le cours forcé d’une monnaie = cours légal + l’inconvertibilité.

En France le cours légal des billets commence en 1848, et le cours forcé en 1914.

La convertibilité est le fait qu’à tout moment, on peut aller demander le

(21)

remboursement des billets en or à la Banque centrale. C’est l’opposé du cours forcé.

La monnaie fiduciaire peut être remplacée par de la marchandise lorsqu’il y a une perte de confiance dans l’État.

3.3 La monnaie scripturale

Cette monnaie scripturale va éviter le transport des pièces ou des billets. Cela évite les risques de vol et réduit les coûts. Cette monnaie existe depuis l’Antiquité. Il s’agit de virement entre comptes par un simple jeu d’écriture. Mais elle était restreinte à un petit nombre de marchand.

Au XIVème siècle, on invente la lettre de change : Un marchand qu’on appelle le preneur demande à son correspondant à l’étranger (qu’on appelle le payeur) de payer un montant donné à un tiers (qu’on appelle le bénéficiaire). Cette lettre de change va circuler par endossement, c'est-à-dire qu’au lieu de convertir la lettre en or, le bénéficiaire va l’utiliser pour payer une autre personne. Ces lettres

deviennent de la monnaie car elles sont utilisées pour faire un paiement. Elles sont d’autant plus utilisées que le payeur est reconnu.

Cela entraine une diminution des couts de transaction. On assiste à une compensation de paiement dans plusieurs directions. Les créances vont s’annuler les unes les autres, et seul le solde va donner lieu à un paiement effectif, ce qui diminue les couts de transaction. Le chèque n’est rien d’autre qu’une forme simplifiée de lettre de change puisque c’est une instruction donnée au banquier de payer un montant à une tierce personne

3.4 Le paiement électronique

Le paiement électronique est une forme de monnaie scripturale. C’est une façon de faire circuler de la monnaie scripturale d’un compte à l’autre par internet.

C’est de la monnaie qui n’existe que sous forme électronique, par exemple les cartes prépayées. Ce n’est fondamentalement pas différent de la monnaie scripturale.

3.5 La monnaie et l’État

Dans l’Antiquité, et depuis la Mésopotamie (IIIème millénaire avant JC) on utilise des monnaies marchandises (désirées pour elles-mêmes) où c’est la quantité du métal précieux qui compte et non pas la garantie de l’Etat. On retrouvera l’apparition de monnaies marchandises quand l’État n’offre plus de garanties, même dans les époques modernes. (ex Allemagne entre 1933 et 1948 où par ex, les cigarettes ont été utilisées comme moyen de paiement).

Dans l’époque moderne, les garanties de l’État remplace la monnaie

marchandise. Néanmoins, cela implique des coûts de vérification importants.

De même, l’émission de billets par les banques s’accompagne d’un risque d’abus. Par exemple, aux USA au XIXème siècle, on a connu une série de faillites retentissantes suite à l’excès d’émissions billets. D’où l’intervention

(22)

régulatrice de l’État qui va avoir le monopole de l’émission de billets, ce qui rétablira la confiance sur laquelle repose la valeur de la monnaie. La

production de monnaie est une activité à rendements d’échelle croissants en raison des effets de réseau. Cela tend vers un monopole naturel (/!\ ce n’est pas un monopole de la nature). L’effet de réseau (ou effet club) est un mécanisme d’externalités positives économiques qui reposent sur le fait que l’utilité d’un bien pour un agent dans le cadre de l’effet de réseau dépend du nombre des autres utilisateurs. L’utilité d’un bien pour nous dépend du nombre d’autres personnes qui utilisent ce bien. On le retrouve notamment dans les technologies de communication. On valorisera d’autant plus un téléphone qu’il y a d’autres utilisateurs qui peuvent émettre et recevoir des appels. À l’inverse, on apprécie d’autant moins un réseau routier aux heures de pointe qu’il est saturé. Dans ce cas ça sera une externalité négative. Si l’utilité est positivement proportionnelle au nombre des autres utilisateurs, la valeur du réseau augmente avec le carré du nombre des clients.

L’effet de réseau est potentiellement considérable. C’est le cas pour la monnaie, d’où les rendements d’échelle croissants et par conséquent la tendance au monopole naturel. La monnaie a tendance à être un monopole naturel.

L’aspect politique provient de l’intervention de l’État pour unifier son territoire. L’intérêt pour l’État de s’emparer du monopole de la création monétaire c’est qu’il va ainsi unifier son territoire et marquer la puissance de l’État. Cela passe par une même monnaie sur l’ensemble du territoire.

Puisque l’État a le monopole de la création monétaire, il va chercher des ressources à travers le seigneuriage (terme de l’ancien français seignorage). Ce terme désigne le droit ou le privilège de battre monnaie. Ce droit permet de réaliser une plus-value lors de la transformation d’une quantité de métal en quantité de monnaie. Tout individu qui possédait de l’or ou de l’argent pouvait l’amener à l’atelier de frappe et il restait propriétaire des pièces fabriquées. L’autorité qui procédait à la frappe des pièces pouvait s’accorder un droit lié au monopole de l’émission et récupérer une plus-value c'est-à- dire un certain pourcentage sur le métal frappé. Le seigneuriage peut être plus ou moins important.

Aujourd’hui, ce seigneuriage a pratiquement disparu puisque la monnaie est émise par les banques centrales et non plus par l’Etat

directement (article 123 du traité de Lisbonne). On retrouve le même problème C’est ce qui amène D. Ricardo à écrire dans Le principe d’économie politique :

« Dans le cas de la création monétaire, l’avantage serait toujours pour ceux qui émettraient la monnaie du crédit et comme le gouvernement représente la nation, la nation aurait épargné l’impôt si elle, et non la banque, avait fait elle-même l’émission de cette monnaie. Le public aurait un intérêt direct à ce que ce fût l’Etat et non une compagnie de marchand ou de banquier qui fît l’émission de cette monnaie. » Si l’État avait eu les mêmes recettes qu’on eut les banques, il aurait prélevé moins d’impôt. Le seigneuriage constitue une faible part des ressources de l’État parce que les États ne peuvent pas

(23)

imposer l’usage de leur monnaie dans la mesure où les agents peuvent toujours utiliser la monnaie des pays voisins. Par exemple, les pays

d’Amérique latine utilisent le dollar et l’euro dans certains pays, en plus de la monnaie locale. Donc si l’État utilise trop le seigneuriage les agents vont se détourner de la monnaie de l’État et utiliser la monnaie du pays voisin. Les guerres et les solidarités nationale sont des exceptions c'est-à-dire qu’on a une augmentation massive du seigneuriage pendant les guerres et lorsqu’on doit faire face à des situations de crise qui font appel à la solidarité nationale.

Aujourd’hui, la question est plutôt celle du financement des déficits publics par le crédit bancaire. L’État paie des intérêts aux banques privées mais il ne touche pas le seigneuriage de la monnaie de crédit correspondant.

L’appropriation privée des fruits du pouvoir régalien qui permet de donner sa validité juridique à une monnaie peut être considéré comme un

démembrement de la ressource publique.

3.6 Mesurer la monnaie

On définit la monnaie comme l’ensemble des moyens de paiements

généralement acceptés, ce qui signifie que l’extension de la monnaie (ce qui va être ou non de la monnaie) dépend du comportement des agents économiques puisque selon les époques les actifs vont jouer un rôle monétaire plus ou moins important et ne seront pas les mêmes (la définition de la monnaie est variable).

Pour mesurer la monnaie on va définir des agrégats monétaires et on va commencer par définir :

- le secteur créateur de monnaie : C’est ce qu’on appelle les institutions financières monétaires (IFM) : Il s’agit des établissements de crédit résidant (qui se situent sur le territoire, ex banque étasunienne en France) et de toutes les autres institutions financières résidantes dont l’activité consiste à recevoir des dépôts ou de proches substituts de dépôts provenant d’entités autres que les IFM et qui pour leur propre compte consentent des crédits ou effectuent des placement de valeur mobilière (compte sur livret, compte à terme, dépôt en devise). Ce sont Banques centrales, Banques, Caisses d’épargnes, OPCVM. Ils créent tous de la monnaie.

- En face de ce secteur créateur de monnaie, on a un secteur détenteur de monnaie : L’ensemble des agents qui détiennent la monnaie, excepté les

administrations publiques centrales résidantes de la zone euro et qui ne sont pas des institutions financières monétaires

On a 3 agrégats monétaires emboités pour mesurer la monnaie, du plus liquide au moins liquide.

Le premier agrégat est M1, il comprend le numéraire (c'est-à-dire les billets et les pièces) et les dépôts à vue (compte courant) dans les institutions financières monétaires.

C’est tout ce qui peut être immédiatement dépensé sans être transformé.

M2 M3 M11

(24)

Le second agrégat M2 est égal à M1 + les placements disponibles non accompagnés d’instruments de circulation (ex livret) + les dépôts à terme de moins de 2 ans (dans certains cas, moins de 3 ans).

Le troisième agrégat M3 est égal à M2 + les instruments négociables émis par les institutions financières monétaires (peuvent être vendus d’occasion), notamment les accords de rachats, les titres du marché monétaire, les titres représentatifs de placements sur le marché monétaire (en France il s’agit principalement des SICAV monétaires) et les obligations de moins de 2 ans émises par les IFM.

L’accord de rachat est une transaction à deux faces lors de laquelle le

détenteur du titre vend ses titres contre des liquidités et accepte simultanément de racheter les mêmes titres, ou des titres similaires à une date ultérieure. C’est un achat temporaire qui fonctionne comme un prêt de liquidités mais avec une protection plus importante contre tout risque de non-paiement de la part de la contrepartie, notamment en raison de la grande stabilité des émetteurs de ce genre de plus. De plus, les dates de rachat sont fixées.

(25)

Chapitre 2 : Les taux d’intérêt

1. Mesurer le taux d’intérêt

1.1 La notion de valeur actualisée

La valeur actualisée permet de comparer des sommes à différents moments du temps. En effet, 1 € aujourd’hui ne signifie pas la même chose que 1 € dans 2 ans.

Qu’est-ce qui va rendre équivalente une somme à l’instant 1 et une somme à l’instant 2 ?

 Exemple d’un prêt simple : Un emprunteur reçoit un montant à un moment donné et il rembourse à l’échéance le principal et un montant d’intérêt. 100 € avec un taux de 10%. Le remboursement dans 1 an sera de 110 €. Autrement dit, 100 € aujourd’hui sont équivalents à 110 € dans 1 an. L’individu est parfaitement indifférent à l’idée de posséder 100 € aujourd’hui ou à ce qu’on s’engage à lui donner 110 €dans 1 an, ou 121 € dans 2 ans, ou 133 € dans 3 ans.

Date T0 T1 T2 Tn

Somme détenue

1€ 1*(1+i)€ 1*(1+i)*(1+i)

=1*(1+1)²

1*(1+i)n n est le nombre d’années (ou mois, semaines, jours…) i est le taux d’intérêt.

On est dans un monde certain. Supposons que le taux d’intérêt soit i, en T1 1€ vaut 1*(1+i). De la même façon, qu’elle est l’indifférence entre avoir 1€ dans n année(s) ?

( ) Calcul d’actualisation

Date T0 T1 T2 Tn

Somme

détenue ( )

( ) ( )

( )

( ) ( ) ( ) Valeur actuelle : ( ) avec VF = valeur finale

1.2 Les 4 principaux instruments de crédit

1 Le prêt simple : On prête X aujourd’hui et on récupère X(1+i) dans n année(s) fixée(s) 2 Le crédit à versement constant : Les versements comprennent le remboursement du

principal et des intérêts. (on achète une maison, chaque mois on verse une mensualité qui comprend une partie du principal et les intérêts).

3 L’obligation classique : on paie annuellement un intérêt et à la fin on règle le principal La date à laquelle on rembourse s’appelle la maturité

(26)

 Exemple : On emprunte 1000€ sur 10 ans au taux de 10%. Chaque année on rembourse 100€. La dernière année, on rembourse 100+ 10

€ (=montant emprunté + intérêts de la dernière année)

L’obligation a une valeur faciale/d’émission et une valeur nominale. On appelle valeur faciale, le montant de la dette sur laquelle on calcule l’intérêt, le coupon étant le montant payé annuellement.

Si par exemple la valeur faciale est de 1000 euros, elle peut se vendre d’occasion sur le marché secondaire à une valeur nominale différente de la valeur faciale. Lorsque la valeur faciale = valeur nominale, on dit que l’obligation est au pair.

4 L’obligation 0 coupon : C’est la pratique bancaire traditionnelle de l’escompte, c'est-à- dire l’achat de créances avant leur maturité à un prix inférieur à leur valeur faciale.

 Exemple : Un détaillant émet une traite d’un montant de 1000€ afin de payer le grossiste. Le grossiste escompte la lettre auprès de sa banque. La banque achète la traite à un montant inférieur (900€). Le grossiste reçoit 900€.Le détaillant paie 1000€ au banquier.

1.3 Le taux actuariel

Le taux actuariel permet de tenir compte du fait que les paiements et les

remboursements interviennent à différents moments du temps. Donc il faut calculer un taux d’intérêt (actuariel) qui égalise la valeur actualisée du flux de paiement futur lié à un instrument financier et sa valeur actuelle. C’est également appelé taux de rendement interne (TRI).

 Exemples : Exemple d’un prêt simple

100 €remboursés 110€ dans 1 an, le calcul est évident : 100 = 110 / (1+i)  1+i = 110/100

=> i = 0,1 = 10%

Le taux d’intérêt nominal et le taux d’intérêt actuariel sont égaux car la durée n’est que d’un an. 10% est le taux d’intérêt qui va égaliser la valeur actuelle du prêt et le flux actualisé des remboursements. Donc pour un prêt simple le taux nominal et actuariel sont identiques.

Exemple d’un prêt à versement fixe/constant:

1000 € remboursés en 25 ans, chaque remboursement étant égal à 126€.

Pour calculer le taux d’intérêt actuariel on va égaliser :

( ) ( )

( )

=> i = 0,12 = 12%

Le seul taux d’intérêt qui compte est celui qui permet d’égaliser la valeur actuelle et la valeur actualisée.

Références

Documents relatifs

Avant de se lancer dans une baisse de prix, vérifier que la demande est élastique et qu’il existe un potentiel de croissance : SINON guerre des prix avec baisse du profit pour

L’affirmation d’une pertinence sociale actuelle des études de media comparés peut s’appuyer sur un besoin urgent de mieux identifier et de mieux comprendre

Elle ne peut se trouver dans l'assimilation pure et simple de la monnaie à une marchandise, car si le prix d'une marchandise tend à baisser quand sa quantité augmente, les variations

Le chapitre qui suit aura pour objet, connaissant les recettes et les dépenses d'un individu au cours d'une période de temps, de déterminer la vitesse avec laquelle la monnaie

Adam Smith, suivant une idée de Locke, avait cru trouver la mesure de la valeur dans le travail, non pas dans le travail qui a contribué au pro- duit à vendre, mais dans le travail

En réalité, cet économiste de Birmingham, dans son enthousiasme pour les progrès réalisés par la Grande-Bretagne, demandait une forte déva- luation de l'or. Bobert Peel répondait

« Quand, dans un pays, la monnaie est tombée au-dessous d'un certain niveau, on continue à l'employer comme mode de paiement, mais elle ne sert plus comme monnaie de compte : tous

Quand un pays émet des billets en papier inconvertibles, ils ne peuvent être exportés dans les autres contrées; s'ils sont en trop grande abondance dans le pays, le change avec