1. Le cadre d’analyse On a 4 acteurs :
- la Banque Centrale, - les banques, - les déposants - les emprunteurs.
1.1 Bilan simplifié d’une banque centrale
Banque centrale
Actif Passif
Titres d’État Billets en circulation
Réserves des banques
La Banque Centrale se procure des titres d’État en les achetant sur les marchés monétaires.
La monnaie centrale (MC) est l’ensemble des comptes des banques auprès de la banque centrale, et dans ces réserves se trouvent aussi bien les réserves
excédentaires que les réserves obligatoires.
1.2 Contrôle de la monnaie banque centrale
La monnaie banque centrale (MBC) est l’ensemble des billets en circulation et des réserves des banques (excédentaires et obligatoires), autrement dit, la liquidité
bancaire(MC). Les billets sont considérés en circulation dès qu’ils sont sortis de la banque centrale. La Banque Centrale contrôle cette monnaie par les opérations d’open market. On a les achats à l’open market :
Exemple : la Banque Centrale peut acheter pour un montant de 100 des titres à une banque Système bancaire
Actif Passif
Titres Réserves
-100 +100
Le système bancaire est l’ensemble des banques.
Banque centrale
Actif Passif
Titres d’Etat +100 Billets en circulation
Réserves des banques +100 Cas d’achats au secteur privé non bancaire : si la Banque Centrale achète des titres au secteur privé non bancaire et que la somme est déposée à la banque dont il est client.
Secteur privé non bancaire
Dans ce cas, rien ne change pour la banque centrale.
2ème possibilité : le vendeur de titre encaisse des billets. Le système bancaire ne sera donc pas concerné. Cette possibilité est très improbable
Secteur privé non bancaire
Titres d’Etat +100 Billets en circulation Réserves des banques
+100 En contrepartie des titres, la banque centrale a accru la quantité de billets en circulation. Dans le cas où des billets sont détenus (le cas échéant) les réserves des banques n’augmentent pas. À chaque fois que les particuliers préfèrent détenir des billets plutôt que des dépôts à vue dans les banques, cela réduit les réserves de ces banques à la Banque Centrale, puisqu’elles doivent se procurer des billets en diminuant leurs réserves auprès de la Banque Centrale.
Il peut également avoir des ventes à l’open market. La Banque Centrale peut vendre des obligations d’État à une banque ou à un agent du secteur privé non bancaire.
Exemple : vente d’obligations d’État à un agent du secteur privé non bancaire contre des billets
Titres d’Etat -100 Billets en circulation Réserves des banques
-100 Le système bancaire n’est pas concerné. On remarque que l’effet de l’open market sur la MBC est lieux établi que sur la MC, étant donné que ce dernier dépend de la forme du paiement. Sur la MBC,
on a une variation en sens inverse, mais sur la MC, dans le cas d’un billet, il n’y a aucun effet, dans le cas d’un virement, il y en aura un.
La conversion de dépôts en billet : Toute conversion de dépôt en billets entraîne une diminution de la liquidité bancaire (MC) sans intervention de la Banque Centrale, ni variation de la MBC.
Secteur privé non bancaire
On ne peut pas considérer un système bancaire sans Banque Centrale car celle-ci permet de l’unifier en assurant la convertibilité des monnaies des banques en monnaie banque centrale.
2. Le rôle du multiplicateur monétaire
Une augmentation de la MBC entraîne une création plus importante de monnaie et donc des dépôts.
On va prendre l’exemple d’une banque appelée Banque A qui va vendre des titres à la Banque Centrale.
On suppose que la banque A a respecté les obligations de réserves obligatoires. Elle a des réserves excédentaires pour un montant de 100. Comme elle le peut, elle va accorder un prêt pour un montant de 100.
Banque A
On voit bien que les crédits font les dépôts. Lorsque la banque accorde un prêt, le dépôt à vue augmente du montant du prêt. Si le taux de réserve obligatoire est de
10%, le taux de réserve excédentaire est de 90, donc elle peut créer un nouveau crédit d’un montant de 90.
Prenons maintenant deux banques : La banque A détient 40% du marché de la monnaie, la banque B en détient 60%. Le taux de réserves obligatoires et de 10%.
Comme les crédits sont faits afin d’être dépensés, les 100 du crédit vont être dépensés à 40% à des clients de la banque A et à 60% à des clients de la banque B.
C'est-à-dire que dans les 100 obtenus, l’individu va dépenser la totalité. 60 vont être utilisés pour des transactions avec des personnes ayant un compte à la banque B, 40 vont être utilisés pour des transactions avec des personnes ayant un compte à la banque A.
Comme 40 ont été dépensés pour des clients de la banque A, la banque A garde 40 dans ses réserves.
Banque B
Actif Passif
Réserves +60 Dépôts +60
De même pour le 60 dépensés auprès de clients de la banque B.
Du coup, les deux banques ont des réserves excédentaires. La banque A a 36 de réserves excédentaires, la banque B a 54 de réserves excédentaires. Les deux banques peuvent créer de la monnaie.
La banque A a donc 40 dans ses réserves, dont (40*0.9 =) 36 de réserves
excédentaires. La banque B a donc 60 de réserves dont (60*0.9 =) 54 de réserves excédentaires. Les deux banques peuvent donc encore créer de la monnaie à partir de leurs réserves excédentaires (par le biais de crédits)
A va créer 36 dont 36*0.6=21.6 vont aller aux clients de la banque B et 36*0.4=14.4 vont revenir aux clients de la banque A.
B va créer 54 dont 54*0.4=21.6 vont aller à la banque A et 54*.6=32.4 vont revenir aux clients de la banque B.
Banque A
Les deux banques ont toujours des réserves excédentaires et elles peuvent continuer à créer de la monnaie.
Réserves excédentaires A = 40 - 0.1 * (40+14,4+21,6) = 32,4 Réserves excédentaires B = 60 - 0.1 * (60+32,4+21,6)=48,6
Total des deux = 81. Le montant de réserves excédentaires du système bancaire est donc de 81.
Avec un taux de réserves obligatoires de 10%, les 100€ de liquidité bancaire permettent de créer 1000€ de dépôts via les crédits octroyés par les banques. Une banque seule ne peut pas bénéficier du multiplicateur si les autres ne créent pas de monnaie. La fuite vers le reste du secteur épuise rapidement ses réserves excédentaires.
Supposons que B ne crée pas de monnaie. Voyons les conséquences : Banque A B va recevoir une partie de la monnaie créée par la banque A.
Banque B
Comme B ne crée pas de monnaie, les réserves excédentaires fondent pour les deux banques.
Banque A Réserves Excédentaires de A = 10,624 – 0.1 *(40+14,4+5,184) = 4,6656
Le multiplicateur simple de dépôts est le rapport entre l’augmentation de dépôt et l’accroissement de la MC qui a causé cette augmentation.
ΔD = variation dépôts ΔR = variation des réserves
r =T*RO taux de réserves obligatoires
Pour l’ensemble du système monétaire, la création s’arrête quand il n’y a plus de réserves
excédentaires, cela signifie qu’un montant donné de MC détermine le montant des dépôts quand le système est à l’équilibre.
D’autres facteurs peuvent modifier de premier multiplicateur. D’abord, les banques peuvent
souhaiter détenir des réserves excédentaires, et une partie des dépôts peut être convertie en billets.
On fait l’hypothèse qu’aussi bien les réserves excédentaires que les billets sont proportionnels aux dépôts
RE = e*D => réserves excédentaires B=b*D => billets
Donc RO+RE = Réserves
MBC = RO+RE+Billets = (r+e+b)*D
On remarquera que seule l’augmentation de la liquidité bancaire (RO+RE => ensemble des comptes à la Banque Centrale) est l’origine d’une multiplication des dépôts. La MBC qui se transforme en billets ne contribue pas à cette augmentation.
Multiplicateur de dépôt
On a une masse monétaire M1
1) Modification du coefficient de réserves obligatoires : si r augmente, le système bancaire doit détenir plus de monnaie centrale ou réduire le volume des dépôts, donc du crédit. On assiste à une baisse de la masse monétaire. Ainsi, les deux multiplicateurs diminuent.
2) Modification de la préférence pour les billets : si cette préférence augmente, le multiplicateur diminue. Dans la mesure où r+e<1, le dénominateur augmente proportionnellement plus que le numérateur.
3) Modification du coefficient de réserves excédentaires : ce coefficient joue exactement comme celui des réserves obligatoires (r). Les causes de ces modifications, d’une part les
variations du taux d’intérêt du marché : plus le taux d’intérêt est élevé et plus le coût d’opportunité de détention de réserves excédentaires est important. D’autre part, les anticipations de retrait de dépôt : plus les banques anticipent des retraits de dépôts
(conversion des dépôts en billets) et plus elles vont augmenter leurs réserves excédentaires.