• Aucun résultat trouvé

Impact des investissements publics sur la production rurale au Niger

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Impact des investissements publics sur la production rurale au Niger"

Copied!
112
0
0

Texte intégral

(1)

-

..

..: ... _

..

..

UNITED NATlONS NATIONS

UNIES~

AFRICAN INSTITUTE FOR ECONOMI.C DEVELOPMEN;J" AND PLANNING, \ - .. · INSTITUT AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET OE .PLANIFICATION

. (IDEP) . . . . \

.

,.

'

,

...

. . .

~ L 1

·"

. 1

..

.

~

.

. ·.

.

'

"

.,

1 . • • • .f

'.

-<~ ,~· 1 ~.

":-: .,

·.

\ .

.. .,

,\

.

. .

·.

\

\

1 \ \

IMB~;CT . DES INVESTISSEMENTS \ PUB· L.!Cs :_;sUR LA PRODUCTION ·RURALE

.· , . . AU NIGER

~! • .

. ·

..

Par

'Séydou IS ~ SAKÂ. . · :

' .. . '

. . .

Soumis pour satisfaire en partie aux.conditions d'obtention du Diplômé d'Etudes Approfondies (DEA) en Politique Economique et Gestion de l'Economie dè t'Institut Africain

de Développement Economique et de Planification (IPE~) ·

/! '

..

Superviseur: Dr Maiar GAYE

•,

..

·~

..

,•

.

'

.

.

'

Septembre 2003

(2)

NATIONS UNIES

INSTITUT AFRICAIN

. .

DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE PLANIFICATION IDEP

1 .

Nous, soussignés, certifions que

ISSAKA Seydou

Identification No 020702

a soutenu avec succès le mémoire de DEA intitulé

IMPACT DES INVESTISSEMENTS PUBLICS SUR LA PRODUCTION RURALE AU NIGER

Approuvé par le Comité de mémoire :

Diery SEC

~

· Mp~

r\~ ~ · t

Medou DIAKHATE ...••...

Examinateur externe

-

Ç5 ' .

lbrahima HATHIE ...

~

... ..

Matar GAYE

···~···s~:::,~~~;··· ·

. Wc!2t?--- - ;-

AloySIUS A. AMIN ... ·~· ... ... ..

Président du C . ité/ Directeur Adjoint Chef Division Formation

(3)

A mon vieux papa El Hadj Issaka Halidou, pour ses multiples prières qui m'ont toujours accompagné.

A mes enfants, nièces et neveux: pour que ce mémoire qui consacre tant d'efforts et de sacrifices soit pour eux un exemple à suivre1.

A mes amis Frank Bakx et Marie Louise Beerling, en souvenir de notre amitié que je voudrais immortaliser à travers cette dédicace.

1 Maître Abdoulaye WADE, Président de la République du Sénégal : "Il n'y a pas de secret, il faut travailler, beaucoup travailler, encore travailler, toujours travailler" ·

(4)

,..g.r.,.,..g.r.,.

REMERCIEMENTS

,..g.~r.,.

Le présent travail a vu la collaboration et la participation de plusieurs personnes que je ne pourrais tous citer. Cependant, je tiens à exprimer ma reconnaissance et mes remerciements à:

+

Dr Matar GAYE, Professeur à l'IDEP qui a accepté d'assurer mon encadrement dans le cadre de la préparation de mon mémoire malgré les multiples difficultés liées à un encadrement à distance ;

+

Dr Diéry SECK, Directeur de l'IDEP, Professeur Aloysius Ajab AMIN, Directeur Adjoint et Chef de la Division Formation de l'IDEP, M. Tharcisse NTILIV AMUNDA, Assistant de formation, tout le corps enseignant et le personnel d'appui de l'IDEP;

+

Dr Boubacar BAIDARI, Conseiller Scientifique et Pédagogique du Directeur Général du CESAG, qui m'a assisté dans l'élaboration de mon projet de recherche ;

+

Dr Hubert NGNODJOM, Professeur en Economie et Finances Internationales à 1 'Université Catholique d'Afrique Centrale, Institut Catholique de Yaoundé ;

+

M. Sani ALI, Chef du Service Développement Rural au Ministère de l'Economie et des Finances du Niger, qui m'a aidé dans la formulation du thème de recherche;

+ M. Mohamadou Arabani SAIBOU, Professeur en Sciences de Gestion liées à l'Ecole Supérieure Multinationale des Télécommunications, qui m'a inspiré pour la prise en compte de certaines variables du modèle ;

+

Dr Samba Mamadou, BCEAO Dakar, pour sa pertinente contribution qui a facilité le traitement économétrique des données et l'interprétation des résultats des estimations;

+

Aux stagiaires du Programme de DEA de l'IDEP dont les contributions lors de la présentation du projet de recherche m'ont permis d'affiner ma méthodologie de travail.

+

J'exprime également ma profonde gratitude à tous ceux qui ont accepté, malgré leurs diverses occupations, de lire le draft de mon mémoire et d'apporter des remarques et suggestions qui ont contribué à l'amélioration du travail. Il s'agit principalement de :

+

Bawa Issa, Directeur des Etudes et de la Programmation du Ministère de la Jeune~se et

des Sports du Niger ;

+

Marie Louise Berling, Assistante Technique au Programme de Développement en Zone Pastorale au Niger ;

+

Dr Alfa Keita Djibo Professeur à l'Université Abdou Moumouni de Niamey ;

+

Moumouni Moussa Mamadou, étudiant en fin de formation de maîtrise Sciences Economiques à l'Université Abdou Moumouni de Niamey ;

+

Aby Kamara, Informaticienne à l'IDEP;

111

(5)

+ Didace ODINEME et Saliou SECK, stagiaires au Programme de DEA à l'IDEP;

+

Marie Florence ASTOIN, Délégation de la Commission Européenne du Niger.

• Ma reconnaissance va également au Programme de Développement en Zone Pastorale (PROZOP AS) pour le financement partiel de mes frais de scolarité, et aux personnes qui m'ont aidé dans la collecte et le traitement des données statistiques qui m'ont permis de réaliser cette étude. Il s'agit de Yayé Seydou, Directeur du Suivi-Evaluation des Projets et Programmes au Ministère de l'Economie et des Finances, Sidati Hassoumi, Mme Fati et Ousseini Hamidou, cadres de la Direction de la Statistique et des Comptes Nationaux du Niger, Ali Doungou Boubacar du Secrétariat Permanent de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté, Hamza Mayata de -la Direction des Programmes et du Plan, Omar Baba de la Société d'Exploitation des Eaux du Niger, Mamoudou Salifou de la Société Nigérienne d' Electricité.

+

Je remercie particulièrement mes amis Mohamadou Arabani Saibou, Boubacar Baidari, Adamou Oumarou, Daouda Moussa, Ali Thiombiano et Ahmed Boreau pour l'appui moral et l'aide matériel qu'il m'ont apportés tout au long de ma formation.

+

Que tous ceux et toutes celles qui ont d'une manière ou d'une autre apporté leur contribution dans la réalisation de ce travail trouvent l'expression de ma parfaite reconnaissance.

(6)

mmm ABSTRACT mmm

This thesis investigates empirically the impact of public investment on rural production in Niger. After an overview of the theoretical and empirical literature on public investment and growth, the paper highlights the link between the different types of investment such as agriculture expenditure, infrastructures, human capital, rural electrification, financial development and rural production. The impact of other factors, like pressure on the land and agricultural priees on production, is also studied.

Salient points of the econometrie results are: (i) the insensitivity of rural production to the level of direct public investment in agriculture, (ii) the positive effects of public investment in infrastructures, human capital and fmancial development. The analysis also confmns the negative effects of pressure on the land, while the effect of agricultural priees is mitigated.

Crop and livestock production sub-sectors were also analysed separately. In the long run, as weil as in the short run, public investment in infrastructures and financial development have positive effects on crop production. However, the impact of the pressure on the land remains negative. Four factors have a significant effect on the livestock sub-sector: financial development, pressure on the land, real priees of cattle and millet. The effect of the pressure on the land is negative in long run only while the other explanatory variables have positive long run on short run effects on livestock.

Direct public investment2 has no effect on rural production, neither for crops, nor for livestock. So, the thesis highlights the inefficiency of direct agriculture expenditures and proposes recommendations for a good policy of public investment, especially to improve the impact of investment in the rural sector.

2 In this thesis, Direct public investment is investment that is directly injected into agricultural or rural sectors

v

(7)

WWW RESUMÉ ANALYTIQUE WWW

La présente étude analyse l'impact de l'investissement public sur la production rurale au Niger, dans un contexte marqué par une croissance économique structurellement faible qui s'est traduite par une accentuation de l'ampleur de la pauvreté. L'objectif principal de l'étude est d'identifier les principaux facteurs qui influencent significativement la production rurale au Niger afin de proposer une stratégie d'allocation des investissements qui permettrait d'augmenter l'impact des investissements sur la production.

Le choix de ce thème a été guidé par un constat fait sur l'inefficacité des dépenses d'investissement agricole sur la production au Niger, observée à partir d'une analyse comparée des évolutions simultanées de l'investissement agricole et du niveau de la production des 20 dernières années. Ce thème trouve son importance dans un pays sahélien comme le Niger où . l'agriculture et l'élevage constituent les principales activités de la population, occupant 85 % de la population active et contribuant pour 40% au PIB.

Après un tour d'horizon de quelques travaux publiés sur l'investissement et la croissance économique, une analyse conceptuelle et empirique de la corrélation entre l'investissement et la production rurale, l'étude essaie de mettre en exergue l'impact des différents types d'investissement sur la production rurale, notamment l'investissement direct agricole3, les dépenses d'infrastructures, le capital humain, l'électrification rurale, le développement fmancier. L'impact d'autres facteurs sur la production tels que la pression foncière et les prix des produits agricoles a également été étudié.

Pour mener l'étude, un modèle a été spécifié sur la base de la littérature théorique et empirique ëxistante et en fonction des spécificités de l'économie nigérienne. Ce modèle a été estirrié par la méthode des moindres carrés ordinaires, en utilisant des données statistiques annuelles nigériennes s'étalant sur la période 1970 à 2000.

L'étude a mis en évidence l'influence exercée par les différents types d'investissement sur la production rurale. On note en particulier (i) celle relative à l'insensibilité de la production rurale au niveau d'investissement agricole, (ii) l'influence positive des investissements publics

3 L'investissement direct agricole correspond ici à l'investissement public directement injecté dans le secteur agricole ou rural.

(8)

en infrastructures et du capital humain sur la production rurale. Elle a également permis de vérifier l'effet négatif du développement financier et de certains facteurs de l'environnement interne tels que la pression foncière ainsi que l'effet mitigé des prix des produits agricoles sur la production.

Une analyse désagrégée de l'influence des différentes variables a été menée sur l'agriculture au sens strict, d'une part, et sur l'élevage, d'autre part. Les résultats ont montré qu" à long terme, les investissements en infrastructures routières ont une influence significative sur l'agriculture. Pour les investissements routiers représentés par la densité routière, le coefficient de régression donne une élasticité de 0, 77 ; ce qui signifie qu'une augmentation de la densité routière de 10% entraîne une augmentation significative de 7,7% de la production.

A court terme, l'incidence d'une augmentation de la desserte routière est plus importante. Elle passe à 10,33%. Quant au développement financier mesuré par le taux de monétarisation du pays, il exerce une influence négative significative sur la production rurale mais cet effet négatif indiqué par le signe inattendu du coefficient de cette variable est quelque peu incongru et nécessite une explication, développée dans le chapitre 4.4. S'agissant de la pression foncière, elle exerce une influence négative très forte sur la production à long terme avec une élasticité de- 0,146. Cela signifie qu'une augmentation de 10% de la pression foncière sur les terres agricoles entraîne une diminution de la production agricole de 1,46%. Pour un pays dont le taux de croissance démographique est l'un des plus élevés du monde (3,1% par an) et dont la zone agricole est limitée au 1/5 du territoire exploitée par 85% de la population, un tel résultat est véritablement alarmant. Toutefois, l'influence à court terme de cette variable est nulle, ce qui laisse encore un peu de temps pour la mise au point de mesures et stratégies de prévention de cet épineux problème qui risque de se poser en toute ampleur à moyen et long terme

Pour l'élevage, l'étude a montré qu'à long terme, 4 facteurs exercent une influence sur le secteur. Il s'agit du développement financier, de la pression foncière, du prix réel au producteur du bovin et du prix réel au producteur du mil. Alors que les prix au producteur du bovin et du mil exercent une influence positive sur la production animale, la pression foncière et le développement financier ont une influence négative sur le secteur. Malgré la faible significativité de la pression foncière avec une probabilité de 6%, son élasticité par rapport à la production animale est également alarmante à long terme : une augmentation de 1 0% de la

VIl

(9)

pression foncière actuelle risque d'entraîner une baisse de la production animale de 24,83%.

Pour le moment, la pression foncière n'est pas significative à court terme même si elle exerce un effet négatif sur la production animale actuellement comme l'a montré le signe négatif de cette variable. Pour le cas spécifique du prix réel au producteur du bovin, il est pertinent de noter que l'élasticité de cette variable par rapport à la production animale est de 0,648 à long terme et 0,598 à court terme. Le prix du bovin a par conséquent une forte influence sur l'accroissement de la production animale car une augmentation de 10% du prix producteur du bovin entraînerait une augmentation de la production animale de 6,48% à long terme et 5,98%

à court terme. L'étude a montré que les prix des petits ruminants mesurés par le prix constant au producteur des ovins, n'ont pas d'influence sur la production animale contrairement au prix réel au producteur du mil qui a une influence positive sur la production animale à cause de l'existence d'une forte corrélation structurelle, sur les marchés, entre le prix des animaux et celui du mil, principal produit de subsistance des éleveurs.

A l'instar de la production rurale, l'analyse approfondie a confirmé l'absence d'impact de l'investissement "direct" agricole sur la production végétale et animale, malgré l'importance des investissements faits dans les secteurs de l'agriculture et de l'élevage. Ce résultat montre que les investissements réalisés dans la production rurale ne profitent pas beaucoup aux producteurs ruraux mais sont plutôt affectés à des activités improductives. C'est pourquoi il est vivement recommandé de revoir le ciblage des investissements destinés au monde rural eu égard à la forte déperdition constatée dans leur mobilisation.

Tous ces résultats ont permis de formuler des recommandations pour la mise en place d'une politique d'investissement public au Niger mieux ciblée, plus performante, et porteuse de

<?roissance. Il s'agit principalement : (i) d'une meilleure allocation des dépenses d'investissements publics, (ii) d'un recentrage des investissements dans les secteurs à forte valeur ajoutée sur la production comme les routes, le développement financier et le capital humain, (iii) de la priorité à accorder à l'agriculture intensive au détriment du système de production extensive fortement consommateur de terres agricoles et dépendant des aléas climatiques, (iv) d'une politique d'accompagnement en matière de planning familial et de gestion du foncier et (v) de la redéfinition du rôle de l'Etat dans la mise en œuvre des programmes et projets de développement.

(10)

r::tr

TABLE DES MATIERES

~

REMERCIEMENTS ... 111

ABSTRACT ... V RESUMÉ ANALYTIQUE ... VI LISTE DES TABLEAUX ... Xli LISTE DES ANNEXES ... Xlii SIGLES E-1' ABRÉVIATIONS ... XIV CHAPITRE 1 : INTRODUCTION ... ~ ... 1

1.1 Contexte ... 1

1.1.1 Généralités ... 1

1.1.2 Le secteur rural et ses principales contraintes ... 2

1.1.3 Les Finances publiques ... 3

1.1.4 La balance des paiements ... 4

1.1.5 Endettement intérieur et extérieur ... 8

1.1.6 L'investissement ... 10

1.1. 7 La pauvreté ... 11

1.2 Problématique ... 13

1.3 Objectifs et hypothèses ... 18

CHAPITRE 2: REVUE DE LITTERATURE ... 19

2.1 Intervention publique et Rôle de l'Etat dans l'activité économique ... 20

2.1.1 Evolution de la fonction de l'Etat ... 20

2.1.2 L'Etat doit-il intervenir dans une économie de marché? ... 22

2.2 L'analyse néoclassique : le modèle de croissance de Solow (1956) ... 23

2.2.1 La fonction de production ... 23

2.2.2 Contribution des facteurs de production à la croissance ... 24

IX

(11)

2.2.3 Le modèle de Solow ... 25

2.2.4 L'impact du capital physique sur la croissance ... 26

2.2.5 Évolution démographique, progrès technique et croissance de longue période ... 27

2. 3 Les théories de la croissance endogène •... 28

2.3.1 Capital humain et croissance: le modèle de Romer (1986) ... 29

2.3.2 Contribution de l'investissement public à la croissance à travers le modèle de Barro (1990) ... 32

2.4 Quelques résultats des études empiriques ...•... 32

2.4.1 Les travaux de Schultz (1987) ... 33

2.4.2 Les travaux d'Aschauer (1989) ... 34

2.4.3 Les travaux de Koffi-Tessio (2001) ... 35

2.4.4 Les travaux de Bawa (2001) et Mayata (2002) ... 36

2.5 Conclusion partielle ... 37

CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE ... 38

3.1 Spécification du modèle empirique de recherche ... 38

3.2 Justification des variables explicatives ... 39

3.3 Présentation du modèle ... 43

3.4 Analyse des données ... 44

3.4.1 Sources des données et estimation des variables ... .44

3.4 .2 Analyse de la multi colinéarité ... 46

3.4.3 La stationnarité des variables ... 46

3.4.4 Vérification de relation de cointégration ... .46

CHAPITRE 4: RÉSULTATS, INTERPRETATIONS ET RECOMMANDATIONS ... 47

4.1 Résultats des estimations à long terme ... .47

4.1.1 Tests usuels de vérification de la qualité du modèle de long terme ... 49

(12)

4.2 Résultats des estimations à court terme ... 50

4.2.1 Tests usuels de vérification de la qualité du modèle de correction d'erreur ... 52

4.3 Forme finale du modèle ... 52

4.4 Interprétations des résultats et recommandations ... 55

4.4 .1 Analyse et interprétations des résultats du modèle de base ... 55

4.4.2 Recommandations de politiques économiques ... 59

4.5 Conclusion ... 63

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPIDQUES ... 65

Xl

(13)

cJr

LISTE DES

TABLEAUX~

Tableau n° 1: Principaux soldes des fmances publiques (en% du PIB) ... .4

Tableau n° 2 : Evolution de la balance des paiements de 1990 à 2000 ... 5

Tableau n° 3 :Evolution et structure des exportations ... 6

Tableau no 4 : Evolution et structure des importations ... 8

Tableau n° 5 :encours de la dette ... 9

Tableau n° 7 : Evolution de la production rurale au Niger de 1990 à 2001 ... 15

(14)

r:rr LISTE DES ANNEXES

~

Annexe 1: Résultats tests de stationnarité des variables du modèle principal ... 69

Annexe 2: Résultats des estimations du modèle Prod _Rurale (Long terme) ... 69

Annexe 3: Résultats des estimations du Modèle à Correction d'Erreur Prod _Rurale ... 70

Annexe 4: Résultats dans tests de Breusch-Godfrey et d'homocédacité de White ... 70

Annexe 5: Résultat du Cusum Test de la relation de long terme ... 71

Annexe 6: Résultat du Cusum of_Squares Test de la relation de long terme ... 71

Annexe 7: Résultat du Cusum Test de la relation de court terme ... 72

Annexe 8: Relation du Cusum of Squares Test de la relation de court terme ... 72

Annexe 9: Trajectoires des séries du modèle ... 73

Annexe 10: Test de normalité des erreurs du modèle PROD _RURALE (Long terme) ... 74

Annexe 11: Résultat du test THEIL et MAPE du modèle de long terme ... 75

Annexe 12: Résultat du test THEIL et MAPE du modèle de correction d'erreur ... 76

Annexe 13: Estimation résidu MCE sur résidu MCE décalé ... 77

Annexe 14: Résultats des estimations du sous-modèle AGRI ... 78

Annexe 15: Résultats des estimations du sous-modèle ELEVAGE ... 86

Annexe 16: Données statistiques sur les variables du modèle ... 94 Ann exe 16 D : onnees statistiques sur es vana es u mo e e sUite ... ' . . 1 . hl d d'l ( . ) 95

xiii

(15)

AFRISTAT:

BAD:

BCEAO:

BM CAADIE:

CD-ROM:

DSCN-MP DSD FAO:

IDA:

IPH:

!PPTE:

K:

L:

Log:

MCO:

MCE:

PADEM:

PF:

PIB:

PIE:

PNUD:

SIM:

UBT:

UEMOA:

UNESCO:

VA:

qr

SIGLES ET ABRÉVIATIONS~

Afrique Statistique

Banque Africaine de Développement

Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest Banque Mondiale

Centre Autonome d'Amortissement de la Dette Intérieure de l'Etat Compact Disk-Read Only Memory

Direction de la Statistique et des Comptes Nationaux, Ministère du Plan Direction de la Statistique et de la Démographie

Food and Agricultural Organisation International Development Association Indice de Pauvreté Humaine

Initiative des Pays Pauvres Très Endettés Capital

Labour 1 Travail Logarithme

Moindres Carrés Ordinaires Modèle à Correction d'Erreur

Programme Africain d'Enquêtes auprès des Ménages Pression Foncière

Produit Intérieur Brut

Programme des Investissements de l'Etat

Programme des Nations Unies pour le Développement Système d'Information sur les Marchés

Unité de Bétail Tropical

Union Economique et Monétaire Ouest Africain

United Nations for Education, Sciences and Culture Organization Valeur Ajoutée

(16)

Il

1.1 Contexte 1.1.1 Généralités

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

Le Niger est un vaste pays sahélo-saharien, de 1.267.000 km.2. Peuplé de 10.790.352 habitants4, il est confronté à de lourds handicaps naturels liés notamment à l'aridité croissante du climat, à la forte pression démographique et à la faiblesse des ressources. Situé au cœur du continent africain, il souffre également de l'enclavement qui majore le coût de ses importations et de ses exportations.

L'instabilité politique qui a affecté le pays depuis 1989 (quatre Républiques, une Conférence Nationale, deux régimes militaires à l'issue de deux coups d'Etat, deux rébellions armées au Nord et à l'Est du pays) a entraîné une crise économique et financière structurelle déjà perceptible à la fin de la décennie 1980/1990.

L'évolution de l'économie nigérienne sur la décennie 1990-2000 a été caractérisée par une faible croissance avec un taux réel annuel moyen de 1,9%. Cette tendance décennale n'a pas été uniforme sur l'ensemble de la période. Entre 1990 et 1993, l'activité économique a été extrêmement morose, avec une croissance réelle de 1,1% en moyenne par an. Ce n'est qu'à partir de 1994, année de la dévaluation et du début d'application timide des réformes, que la croissance s'est établie à 2,5%. Cette performance peu satisfaisante, inférieure au rythme de progression démographique (3,1 %), n'a pas permis d'améliorer significativement le revenu réel par habitant qui est le plus bas de la zone UEMOA. Cette contre-performance est liée notamment aux principaux facteurs que sont des conditions climatiques peu favorables ; une politique économique inappropriée caractérisée par des retards dans les réformes ; un environnement extérieur défavorable, voire hostile ; un climat social et politique souvent instable.

En termes de structure, le PIB a été marqué par une prépondérance du secteur tertiaire tiré par le commerce. La contribution de cette composante à la formation du PIB s'est établie en moyenne à 45,2% au cours de la décennie 1990.

4 Recensement Général de la Population et de l'Habitat, 2001, données provisoires

1

Il

(17)

Le secteur primaire occupant plus de 80% de la population et composé essentiellement de l'agriculture et de l'élevage, a connu une croissance moyenne de 2,2% sur la période 1995- 2000, surtout grâce à la bonne pluviométrie enregistrée en 1998 et 1999. Cependant, la branche agropastorale reste tributaire des aléas climatiques, 1' exposant ainsi à des chocs exogènes fréquents. C'est le principal facteur d'instabilité des revenus.

La part du secteur secondaire dans le PIB, en baisse régulière depuis 1995, s'est stabilisée à 15% à partir de 1997, soit trois années après la dévaluation du franc CFA. Une conjoncture internationale défavorable partiçulièrement au niveau du secteur minier (Uranium) a conduit à la stabilisation de la croissance du secteur autour de 3% par an après la dévaluation. Par ailleurs, l'économie nigérienne est soumise à une informalisation croissante. La part du secteur informel a été de 70,8% en 1990 et 74,2% en 2000. Une telle structure se traduit par d'énormes pertes de recettes fiscales, affectant la capacité de l'Etat à financer ses charges de fonctionnement ainsi que les investissements sur ressources propres.

1.1.2 Le secteur rural et ses principales contraintes

Le secteur rural occupe une place primordiale dans l'économie nationale. La contribution du secteur agro-sylvo-pastoral à la formation du PIB est de 41 % en 2001, ce qui en fait le premier secteur d'activité. L'agriculture et l'élevage, principales activités, occupent 83,8% de la population. Ils sont donc à juste titre considérés comme le moteur de 1' économie du pays.

Les systèmes de production sont pour 1' essentiel de type traditionnel. Ils ne favorisent ni l'innovation, ni l'accroissement des rendements, ni l'apparition d'exploitations modernes de taille suffisante pour les rendre compétitives. L'agriculture se pratique sur de petites exploitations familiales cultivées pour l'essentiel sous pluies et selon des méthodes culturales traditionnelles. Les principales cultures pluviales sont les céréales (mil, sorgho, riz, fonio, maïs) et des cultures de rente (niébé, arachide, voandzou, sésame, oseille, souchet coton). Les cultures irriguées sont généralement pratiquées sur de petites superficies. Les périmètres ont été conçus pour des parcelles de 0,25 à 0,5 ha à raison d'une parcelle par famille en général.

La taille moyenne des exploitations agricoles est de 5 ha pour environ 6 actifs agricoles. Le revenu moyen par exploitation ne dépasse pas 35.000 F CFA. Ces revenus modiques ne permettent pas de financer les facteurs de production, et l'accumulation du capital.

(18)

L'élevage le plus courant en milieu rural est de type extensif à semi extensif. Le cheptel, estimé à plus de 5 millions d'UBT est plus dispersé et le bilan fourrager des aires pâturables au sud est en constante diminution, ce qui pousse les éleveurs à concurrencer les agriculteurs sur leurs terres ou à transhumer au-delà des frontières. La pêche constitue une source de revenus pour environ 10.000 familles de pêcheurs, avec une production annuelle de l'ordre de 20.000 tonnes.

Depuis la chute des cours de l'uranium à partir de 1982, le secteur rural est devenu un con tri buteur important dans 1' équilibre de la balance commerciale. En 1998, les exportations de bovins, de cuirs et peaux et de niébé représentaient 22,5% du total des exportations contre 16% en 1990.

La production agricole a bien connu, au cours de la dernière décennie, une augmentation constante grâce essentiellement à l'extension des superficies cultivées et dans une moindre mesure, grâce à des politiques d'encadrement de la petite irrigation et à la diffusion de techniques culturales améliorées. Cependant, le taux de croissance n'a pas dépassé 2% l'an contre un taux de croissance démographique de 3,1% pour la population. Les raisons de la contre-performance de ce secteur sont diverses. Elles concernent autant les facteurs qui agissent directement sur le niveau et la qualité de la production, que l'environnement de la production (infrastructures d'appui, maîtrise de l'eau, diversification des sources de revenus et

crédit rural, aspects juridiques et fonciers, efficacité et efficience des dépenses publiques).

1.1.3 Les Finances publiques

La gestion des finances publiques au Niger appelle à une recherche importante de financement en raison du déficit chronique enregistré tout au long de la décennie 1990.

Néanmoins, les principaux soldes se sont améliorés, en particulier après 1994, lorsqu'une matrice d'actions entrant dans le cadre de la maîtrise des dépenses a été mise en oeuvre en collaboration avec les Institutions de Bretton Woods.

Comme illustré dans le tableau ci-après, le solde courant est progressivement passé de -8%

du PIB en 1994 à -2,5%, tandis que le solde global hors dons passait de -13,8% à -7,6%. La profondeur du déficit est liée à la faible performance des régies fmancières en raison notamment du poids du secteur informel dans 1' économie, dans un contexte caractérisé par un dérapage des dépenses publiques et un faible taux de recouvrement fiscal.

L'évolution de la situation des fmances publiques est détaillée dans le tableau ci-après:

3

(19)

Tableau n° l.Niger: Principaux soldes des finances publiques (en% du PIB)

1990 1993 1994 ~000

Solde primaire/PIB 10,3% 7,5% -11,3% 5,7%

Solde courant /PIB 3,5% 5,7% 8,0% 2,5%

Solde global (hors dons)/PIB 12,4% 9,2% 13,8% 7,6%

Solde global (dons compris )/PIB

6,9% 3,7% 7,4% 3,4%

0 0

' '

Source : Mrntstere des finances et de 1 Economte, 2001 1.1.4 La balance des paiements

L'analyse de la balance des paiements du Niger entre 1990 et 1999 fait ressortir un déficit chronique de la balance courante, avec un solde de -6,6 % du PIB à la fin de la période sous revue. Le solde des paiements courants est en effet passé de -3,5% du PIB en 1990 à -2,5%

du PIB en 2000.

Entre 1990 et 1993, le ratio balance des paiements courants/PIB s'est sensiblement amélioré en passant de -8,1% en 1990 à -4,0% en 1993. Mais, la situation des comptes extérieurs s'est détériorée au cours de la période 1994-1999 en se stabilisant autour d'un taux moyen de - 8,0%. Elle n'a donc pas bénéficié de la dévaluation du 12 janvier 1994, censée pourtant donner un souffle aux exportations et comprimer les importations à travers la modification des prix relatifs au profit des biens échangeables.

Cette mauvaise tenue des transactions avec le reste du monde résulte d'une dégradation continue de la balance commerciale (qui est de -2,7% du PIB en 1999 alors qu'elle en représentait -0,5% en 1993), de celle des revenus (-1,1% contre -0,2% six ans auparavant) ainsi que du solde des transferts unilatéraux (qui a perdu 1,3 points) atténuée par une meilleure tenue des services (dont la balance gagne 0,6 point). Un examen approfondi indique une réalité jusque-là structurelle.

(20)

Tableau n°2.Niger: Evolution de la balance des paiements de 1990 à 2000

1990 1993 1994 2000

Compte courant 5,0 4,0 8,7 6,8

~alance commerciale 0,7 0,5 3,1 2,4

!Balance des services 7,6 6,5 8,4 5,2

IR.everius 2,0 0,2 -1,9 1,1

rrransferts courants ~,4 ~,3 4,7 1,8

!Investissement direct étranger 1,7 0,9 0,3 0,02 Sources: BCEAO, 2001

En dépit des politiques menées au cours de la dernière décennie (encouragement des industries naissantes, protection des produits locaux, sécurité alimentaire) en vue de renverser la tendance, la balance des biens et services est restée déficitaire. La production exportable est très faible. En effet, les exportations ont représenté 15,6% du PIB en moyenne sur la période 1988-1999. En valeur, elles ont légèrement progressé de 2,2% en moyenne entre 1989 et 1999. Par contre, le coût des importations (20,0% du PIB entre 1988 et 1999) s'est accru au taux de 3,9%, beaucoup plus vite que les recettes des ventes à l'étranger sur les dix dernières années. De même, les charges occasionnées par les transactions de services ont régulièrement pesé lourd sur les paiements courants. Le déficit de la balance correspondante n'est pas descendu en dessous de 5,2% du PIB au cours de la période sous revue.

Quant aux transactions financières, elles ont régulièrement contenu le besoin des opérations courantes mais sont demeurées en deçà des espérances. L'aide au développement s'est raréfiée suite au peu d'entrain des pays industrialisés à la suite notamment de l'effondrement du mur de Berlin. Ainsi, en 1998, bien que le Niger ait reçu une aide per capita supérieure à la moyenne dans les pays d'Afrique Subsaharienne, les résultats sont peu encourageants, comparés à ceux des pays frontaliers comme le Mali ou le Burkina Faso, et très loin derrière le Sénégal.

Les investissements directs étrangers n'ont repris que de façon modérée sur la période 1994- 1999 pour représenter en moyenne 2,5% du PIB, alors qu'ils se sont positionnés à -4,4% du PIB entre 1990 et 1993. En 1998, ils s'établissaient encore à un million de dollars, beaucoup moins que le Tchad (16 millions), le Mali (17 millions), le Sénégal (40 millions) et la Côte d'Ivoire (873 millions). En raison des facilités de mobilisation des re~sources, les opérateurs

_-"")~:~ -__ r·>.' t/·?l,.

· · · · ' : · ... ~·t.,.

"'\,

..

... ...

..

.

(21)

économiques ont dû plus fréquemment recourir aux emprunts extérieurs afin de couvrir leur besoin structurel de financement.

Le déficit structurel de la balance courante est essentiellement lié à des facteurs exogènes tels que la pluviométrie généralement faible et irrégulière qui engendre les sécheresses et les déficits alimentaires, occasionnant ainsi une forte importation des produits alimentaires. De même, on relève : la dégradation des termes de l'échange ; la non maîtrise de l'évolution de la demande extérieure, en particulier dans le secteur de l'uranium, principal produit d'exportation et la faible dive:t,:sification des produits d'exportation. Il y a également les contraintes internes comme la faible autonomie en matière de produits énergétiques, de transport et d'assurances, qui nécessite un volume appréciable d'importations en même temps qu'elle aggrave les coûts des facteurs et annihile les efforts de compétitivité du pays. Par ailleurs, la mauvaise gestion de la dette extérieure et intérieure ayant occasionné une accumulation d'arriérés des paiements (avec pour conséquences un alourdissement de la charge courante du service de la dette) ; l'instabilité politique et institutionnelle au cours des dix dernières années qui n'a pas favorisé l'arrivée massive de capitaux extérieurs sont autant de facteurs qui -,sont à la base du déficit structurel de la balance de paiement.

Les exportations

Le tableau ci-après montre l'évolution et la structure des exportations sur la période 1990- 2000:

Tableau n° 3.Niger : Evolution et structure des exportations

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 ~000 Total des

xportations

100,0 92,3 104 98,4 143,5 161,1 172,3 175,7 199,3 186,5 188,8 milliards de

FCFA)

En pourcentage(%) des exportations totales

Uranium 60,4 60,9 ~6,4 46,5 52,7 ~6,9 40,6 ~3,5 ~8,4 ~7 32 Bovins 11,0 Il, 1 ~0,7 29,7 ~1,1 12,3 11,8 11,6 12,1 15 18

Cuirs et peaux 1,2 1,3 ~.2 0,1 1,1 0,6 1,1 1,5 ~.o ~ 1

Niébé 3,8 4,1 ~.5 2,7 ~.2 4,6 6,1 ~.9 8,3

Il

7

Autres

~xportations /1 23,6 22,7 30,2 21,1 19,9 35,7 40,4 37,5 39,1 38

42

!Exportations en

pourcentage du 14,8 14,1 16,8 15,6 16,5 17,2 16,9 16,2 16,3 15,0 14,5 PIB

Sources : Ministère du Commerce, des Transports et de l'Industrie; Ministère des Mines et de l'Energie. 2001

BCEAO; estimations des services du Fonds. ,

(22)

Il ressort de la structure ci~dessus, que les exportations du Niger sont fortement concentrées sur des produits primaires à très faible valeur ajoutée comme l'uranium (43,5% en 1997), les produits de l'élevage (14,8% en 1997) et enfin les produits agricoles (10,4% en 1997). Ces produits sont principalement exportés vers la France et le Nigeria. Cette faible diversification de produits et de partenaires commerciaux expose constamment le pays à des chocs exogènes.

Ainsi, les secteurs des biens échangeables n'ont pas pu pleinement profiter des effets favorables de la dévaluation du franc CFA intervenue en 1994. A titre d'illustration, l'impact bénéfique du réalignement monétaire de 1994 s'est traduit notamment par une légère hausse du taux d'exportation qui est passé de 15,6% en 1993 à 16,3 % en 1998 alors qu'elle a été plus importante dans les autres pays de l'UEMOA, avec un taux passant de 16% à 24% au Mali, de 22,2% à 32,2% au Sénégal et de 28,7% à 43% en Côte d'Ivoire sur la même période.

Il en ressort que la demande alimentaire absorbe une part importante des disponibilités en devises pour financer les importations.

Les importations

Le taux d'importation (importations en pourcentage du PIB) s'est situé en moyenne à 18%

avant la dévaluation (entre 1990 et 1993) et à 23% entre 1994 et 2000. La structure de ces importations fait ressortir une prédominance des biens d'équipement (25% en moyenne), des produits alimentaires (23%, suivis des produits pétroliers (12%) et des biens intermédiaires (6%).

7

(23)

Tableau n° 4.Niger : Evolution et structure des importations

lYYU lYYl lYYL 1YY3 1YY4 1YY5 lYY6 IYY'/ lYY~ lYYY 2000 [Total 1mportatwns (en 145,9 123,0 110,7 113,8 233,3 228,2 238,6 257,3 292,0 264,0 271,8

milliards de FCFA)

En pourcentage l%) du total< es ImportatiOns

Produits pétroliers 3,96 4,39 5,21 5,74 4,~4 7,53 6,88 6,34 5,03 4,71 - Cereales 4,)2 7,D ':J,J/ ),42 3,82 4,03 4,14 6,UY I,Jb !,OU - H1ens de

17,01 19,92 22,40 22,85 27,83 24,49 33,11 29,38 28,56 0,00 - consommation

Hiens de consommation

37,50 32,93 30,71 30,40 26,04 28,99 21,50 25,53 27,77 22,50 - intermédiaire et biens

d'équipement

Provenance des Importations en pourcentage(%)

l'fanee 24,0 32,0 2'::>,0

Nigena D,U 14,0 12,0

Importations en

18,7 17,8 18,1 26,9 24,3 23,5 23,8 23,8 21,2 20,9 pourcentage du PIB

.Pour mem01re : PIB aux pnx du

marché(milliards fcfa) 675 657 621 629 868 939 1 017 1 083 1 225 1 243 1300

. . '

Sources: Mtmstere de l'Industne et de l'Energ1e ; BCEAO; eshmattons des servtces du FMI

1.1.5 Endettement intérieur et extérieur

En matière d'endettement intérieur, c'est en 1995 que la République du Niger a commencé à connaître des problèmes d'arriérés intérieurs suffisamment conséquents pour motiver leur prise en compte dans les programmes d'ajustement de cette époque. Sur la base de plusieurs recensements de la dette et des arriérés intérieurs, la Banque Mondiale a apporté son concours financier et technique à leur résorption.

L'estimation de la dette avant la mise en place d'un crédit de réforme de l'IDA intervenue en 1997, indiquait déjà un encours de la dette et d'arriérés de 225 milliards de francs CFA. La part la plus importante de ces obligations de l'Etat concernait le secteur financier dans son ensemble pour 70 milliards de francs CF A et les fournisseurs publics et privés pour 70 milliards de francs CF A. Ces derniers se répartissaient entre les factures en instance qui s'élevaient à 40 milliards de francs CFA et le reste à payer qui était de 30 milliards de francs CFA. Au 31 décembre 1997, les retards de paiement de salaires portaient sur 4 mois, soit 17 milliards de francs CF A.

(24)

Entre le 31 décembre 1997 et le 31 décembre 1999, la dette intérieure a considérablement évolué en structure et en montants. L'Etat s'est engagé sur cette période ainsi que durant l'année 2000, en relation avec les Institutions de Bretton Woods, dans des actions visant une meilleure gestion des dépenses publiques pour éviter l'accumulation d'arriérés de paiements.

Ces orientations ont subi les effets d'interruption ou de recul dans leur mise en œuvre. Des actions destinées à traiter les arriérés accumulés ont également été menées et ont abouti à la création du Centre Autonome d'Amortissement de la Dette Intérieure de l'Etat (CAADIE) qui est aujourd'hui l'instance centrale de la politique de résorption des arriérés. Le Gouvernement a adopté un plan de réduction des arriérés qui définit les priorités et les modalités de leur apurement et fixe des objectifs quantitatifs cohérents avec le programme macroéconomique et financier.

Pour la mise en œuvre de ce plan en 2001, il a été prévu de débourser 34 milliards F CFA dans le cadre du périmètre stratégique selon un mécanisme transparent de vérification et de validation de ces arriérés. Le Gouvernement s'est par ailleurs engagé, à ne pas constituer de nouveaux arriérés.

S'agissant de la dette extérieure, les indicateurs ont généralement peu évolué au cours des cinq années précédant l'année 2000, comme le montre le tableau ci-après. Ils devraient s'abaisser du fait de l'admission du pays à l'initiative des pays pauvres très endettés (!PPTE).

Tableau n°5.Niger : encours de la dette

lndicateurs de la dette 1995 1999 2000

Encours de la dette mteneure (milliards

117,9 295,5 302,1 FCFA)

Dette intérieure en % du PIB 13 24 23

.tmcours de la dette exteneure (milliards

693,3 1022,8 1010,9 FCFA)

Dette extérieure en % du PIB 74 82 78

:Service de la dette exteneure (milliards de

WCFA) 52,3 45,8 52,3

!Service de la dette exteneure/Kecettes

84 46 51

fiscales (%)

Sou rce : lJirectwn ae ta uerre lYUmsœre Jes .t'man ces er ae ·bconom 1e

9

(25)

L'encours de la dette extérieure du Niger était estimé à 1022,8 milliards de francs CF A au 31 décembre 1999, soit 82% du PID alors que la dette intérieure avoisinait 295,5 milliards de francs CFA, soit 27% du PID. Rien que pour le secteur public, il y avait un cumul de 912,2 milliards de FCFA d'engagements extérieurs contractés, équivalant à 8,7 fois les recettes budgétaires totales de la même année.

Le service de la dette de l'État s'est fixé à 46,5 milliards de francs CF A, soit 26, 1% des recettes budgétaires totales. La structure de l'encours (68% de dette multilatérale et 32% de dette bilatérale) a longtemps été un handicap aux négociations que le pays avait engagées pour le réaménagement de sa dette, des difficultés statutaires étant évoquées dans le cas des bailleurs multilatéraux. Pour l'année 2000, le taux d'endettement du pays est estimé à 78%.

1.1.6 L'investissement

La faiblesse de l'épargne intérieure, due notamment à l'insuffisance des ressources, constitue une contrainte majeure pour le financement des investissements. En effet, le taux d'investissement est relativement faible, erratique et fortement dépendant des concours extérieurs. Il s'est situé en moyenne à 12% en 1990 et en 2000.

Le flux de ressources externes qui a suivi le réajustement monétaire de 1994 a permis d'inverser la tendance du taux d'investissement qui a connu une légère amélioration jusqu'en 1997. Au cours de cette période, le taux d'investissement est passé de 11,8 à 13,4% en 1996 pour se situer à 13,6% en 1997. La suspension des appuis extérieurs intervenus en 1996 a stoppé cet élan et a imprimé un rythme baissier au taux d'investissement qui affiche 11,9% en l'an 2000. Ce taux est assez faible pour soutenir une croissance susceptible d'améliorer le bien-être de la majorité des populations. La norme admise pour les pays en développement semblables au Niger est de l'ordre de 25% à 30%.

La réaction de l'investissement privé à la dévaluation intervenue en 1994 a été plus significative. Sa part dans le PID s'est en effet améliorée tandis que celle de l'intervention publique s'est dégradée. Celle-ci est passée de 5,5% du PID en 1994 à 8% en 1998. Cette performance demeure cependant insignifiante pour réduire sensiblement la pauvreté à moyen terme.

Pour les années 2000-2002, les Programmes d'Investissements de l'Etat (PIE) mettront un accent particulier sur la sélection des projets répondant aux préoccupations des populations pauvres. A court terme, la relance des dépenses en capital passe par la résolution du problème

(26)

des arriérés de la dette extérieure. Pour accroître sensiblement le taux d'exécution du programme national des investissements, le Gouvernement mettra en œuvre les actions suivantes : i) la révision du système de programmation des investissements, notamment en ce qui concerne les aspects méthodologiques d'élaboration du PIE, et de l'évaluation de l'impact des projets ; (ii) la mise en place d'un tableau de bord central faisant ressortir les implications du PIE en termes de recettes budgétaires (fonds de contrepartie), et en termes de dépenses (charges récurrentes) et en termes d'impact des projets et programmes; (iii) l'amélioration de la disponibilité des fonds de contrepartie ; (iv) la rationalisation du cycle des projets en définissant des critères améliorés de sélection des projets et en ciblant les investissements sur les activités qui contribueront à la croissance et sur les projets à forte intensité de main- d'œuvre générateurs de revenus pour les pauvres. Par ailleurs, l'investissement du secteur privé national et international sera fortement encouragé dans tous les secteurs, afin de permettre à l'Etat de se concentrer sur les secteurs de base et sur les préoccupations des populations les plus démunies.

1.1.7 La pauvreté

La récession économique, qui s'est traduite par une dégradation des activités de production et des finances publiques, a engendré des insuffisances dans la mise en œuvre des réformes structurelles et des programmes de développement. Un tel environnement a fortement contribué à accentuer l'ampleur de la pauvreté au Niger, faisant du pays l'un des plus pauvres du monde.

Les résultats de 1' enquête Budget Consommation réalisée en 1990 et 1993 dans le cadre du PADEM5 et l'enquête démographique et de santé réalisée en 1998 par Care International Niger, ont mis en évidence les aspects les plus aigus du phénomène de la pauvreté: 63% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté dont 34% en dessous du seuil d'extrême pauvreté.

En outre, les différents rapports du PNUD sur le Développement Humain révèlent du point de vue de l'Indice de Pauvreté Humaine (IPH) l'état de pauvreté dans lequel se trouve la population nigérienne avec un IPH de 64,31% en 1997, 66,73% en 1998, 62,16% en 1999 et 62,5% en 2000 .

5 PADEM: Programme Africain d'Enquêtes auprès des Ménages

11

(27)

Pour lutter contre cette pauvreté, le Gouvernement du Niger, comme dans la plupart des pays en voie de développement, a toujours utilisé les investissements publics comme instrument privilégié de politique économique, en vue d'améliorer le niveau de vie de la population. En plus des investissements, les autres instruments privilégiés de politique économique utilisés sont la mise en œuvre d'une politique budgétaire prudente et saine, une politique monétaire commune dans le cadre de l'UEMOA qui privilégiera une politique de crédit compatible avec les objectifs de relance des activités économiques, et enfin la promotion des exportations dans le cadre de la politique du commerce extérieur.

Pour améliorer les conditions de vie des populations, les investissements doivent fortement contribuer à accroître la croissance économique au plan national et local, à travers un accroissement de la production rurale dont dépend plus de 85% de la population.

Pourtant, les différents gouvernements du Niger ont fait d'importants efforts d'investissements à travers plusieurs programmes de développement. Au cours des années 80, le gouvernement a mis en œuvre le plan quinquennal 1979-1983, d'un montant global de 384,5 milliards de F CFA, qui a permis la mise en place d'un large cadre institutionnel de développement local, régional et national (composé de conseils de développement à tous les niveaux), en vue de promouvoir le développement économique avec la participation de toute la population. Après le programme intérimaire de consolidation de 1984 qui a duré deux ans, un programme d'ajustement structurel a été élaboré, pour la période 1986 à 1988, afm d'améliorer l'efficacité du secteur public, d'encourager la participation du secteur privé aux activités économiques et de revitaliser la production alimentaire.

De 1987 à 1991, un important plan de développement économique et social a été mis en œuvre. Ce programme quinquennal, d'un montant de 580 milliards de FCF A, a permis la réorientation de l'investissement public vers les secteurs les plus productifs, une compression des dépenses publiques, l'adoption de mesures visant à stimuler la participation du secteur privé, et l'amélioration de la gestion et de la planification économique.

Après l'instabilité politico institutionnelle de 1991 qui a vu l'avènement d'une Conférence Nationale Souveraine, la politique nationale d'investissement a été principalement basée sur les programmes triennaux glissants d'investissement, en l'absence d'un plan de développement économique et social sur toute la décennie 1992-2000. Cette période a été toutefois marquée par l'élaboration et l'adoption, en rapport avec le PNUD, de plusieurs programmes-cadres de

(28)

développement, qui devaient favoriser la mobilisation des financements extérieurs nécessaires à la mise en œuvre de la politique d'investissement du pays. Il s'agit :

_ du Programme cadre de renforcement de la capacité de gestion de l'économie et de promotion d'une bonne gouvernance,

-du Programme-cadre de lutte contre la pauvreté, - du Programme-cadre de promotion du secteur privé,

- du Programme-cadre de protection de l'environnement pour un développement durable.

Tous ces programmes-cadres _ont connu un début d'exécution à travers des projets de développement dont la mise en œuvre devrait contribuer à améliorer la situation socio- économique du pays et les conditions de vie des populations.

Malheureusement, plusieurs travaux dont notamment Beidou et Rampnoux (1992), Bawa (2001), ont montré que les programmes d'investissements mis en œuvre au Niger n'ont pas permis d'enregistrer un accroissement significatif du niveau de production rurale, principale source de revenu des populations en zone rurale. Ainsi, malgré l'importance des investissements réalisés, 1' amélioration des conditions de vie de la population reste timide.

1.2 Problématique

Au Niger, l'investissement public demeure jusqu'à nos JOurs le principal instrument de financement des programmes de développement. En outre, compte tenu du caractère encore embryonnaire du secteur privé nigérien et de la faible capacité du secteur bancaire à assurer le financement de ce secteur, l'investissement public intervient très souvent dans le financement de plusieurs activités relevant du secteur privé. Plus important que l'investissement privé, l'investissement public est fortement dépendant des ressources externes, compte tenu de la faiblesse de l'épargne intérieure. La politique d'investissement public repose dorénavant sur la mobilisation des aides non remboursables et des dons.

Les différents programmes nationaux d'investissement précédemment cités montrent l'importance du volume d'investissement public mis en œuvre au Niger dans les différents secteurs d'intervention. Dans le domaine du développement rural, l'effort d'investissement peut être mis en exergue à travers le tableau ci-après, retraçant l'évolution des investissements publics en général et ceux consacrés au développement rural de 1990 à 2001:

13

(29)

Tableau n°6.Niger :Evolution des investissements publics au Niger del990 à 2001

62.81 39.515 39.35 32.435 52.36 44.63 41.29 54.67 65.90 60.35 58.91 58.16

vestlssements publics consacrés

au développement 21.83 17.78 10.42 10.44 18.93 8.78 14.41 19.59 25.33 17.48 12.25 8.64 rural (en milliards

fCFA) en% des investissements publics nationaux

35% 45% 6% 32% 36% 0% 35% 6% 38% 9% 1% 32%

crmssance par rapport à l'année précédente

-19% -41% +0.2% +81% -54% +64% +36% +29% -31% -30% +52%

Sources: Annuaire statistique du Niger, Uanvier 2000) Edition 1996-1997, DSCN-MP 2Eme Draft Plan de Développement Economique et Social2000-2004, Uanvier 2001)

Comme on peut le constater, le Gouvernement du Niger a mis en œuvre un important volume d'investissements dans le cadre de ses différents programmes de développement, qui n'ont pas permis d'améliorer significativement, ni de façon durable, le niveau de vie des populations. Cela se traduit par une faible croissance de la valeur ajoutée du secteur rural, pour la période allant de 1991 à 2001, comme le montre le tableau 7 ci-après:

(30)

Tableau n°7.Niger: Evolution de la production rurale au Niger de 1990 à 2001

nnée 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999

'AIPR 250,41 255,85 254,27 213,97 198,15 206,56 202,03 221,78 235,83

X/PR 6,5 2,2 -0,6 -l5,9 -7.4 4,2 -2,2 7.9 6,4

(%)

0 0

Sources: Annuatre stattsttque du Ntger, Ganvter 2000) Edttlon 1996-1997, DSCN-MP 2Eme Draft Plan de Développement Economique et Social2000-2004, Ganvier 2001)

V A/PR =Valeur ajoutée de la production rurale (en milliards F CFA constant) TXIPR = Taux de croissance réel de la production rurale (%)

2000

206,1

-12, 6

Par ailleurs, l'estimation statistique de la corrélation entre les investissements publics consacrés à la production rurale et la valeur ajoutée de la production rurale à la même période donne un coefficient de corrélation de 43% entre les deux variables. Ce faible coefficient de corrélation suggère donc qu'effectivement, les investissements faits dans le secteur du développement rural au Niger n'ont pas d'effets significatifs sur le niveau de la production rurale.

La très faible variation du niveau de la production sur les 20 dernières années ne semble pas avoir une quelconque relation avec le niveau des investissements publics dans le secteur rural

comme le montre le graphique ci-après qui indique une croissance de la production rurale stationnaire variant sensiblement autour de 0% quel que soit le niveau des investissements, et même si pour des années exceptionnelles comme la période 97/98, la croissance a atteint

10%.

. 15 2001

206,58

0,2

(31)

Qi

•Q) ....

Q) ()

t:: I'(J Il) Il)

ë5 ...

() Q)

"C

)(

:::1 I'(J

1-

Graphique 1: Evolution comparée des taux des investissements publics (TXCR_INVEST) et de la ~roduction rurale (TXCR_Prod-Rurale) au Niger

100,0%

80,0%

60,0%

40,0%

20,0%

0,0%

-20,0%

-40,0%

-60,0%

-80,0%

Années: 1980 à 2001

-+-TXCR_INVEST - TXCR_Prod-Rurale

Sources: Annuaire statistique du Niger,« Séries longues» Edition 1991, DSD-MP Annuaire statistique du Niger, (janvier 2000) Edition 1996-1997, DSCN-MP 2Eme Draft Plan de Développement Economique et Socia12000-2004, (janvier 2001)

Vu les efforts relatifs de développement consentis par le biais de l'investissement public, pourquoi les résultats sont si mitigés? Pourquoi les programmes d'investissements dans le secteur rural n'ont pas d'impact réel sur la production rurale?

Peut-on attirer l'attention sur le fait que, si les hausses dans les investissements n'ont pas d'impact positif, les baisses à leur tour n'ont pas d'impact négatif. Quelle conclusion peut-on donc tirer sur l'inexistence de corrélation entre l'investissement et la production du secteur rural?

En effet, si malgré la mise en œuvre de ces programmes d'investissements, le niveau de la production rurale demeure stationnaire comme le montre les statistiques de ces dernières années, c'est parce qu'il existe des facteurs qui réduisent significativement l'impact des investissements sur la production rurale.

(32)

Il est donc logique de se poser la question de savoir : Quels sont les facteurs qui déterminent 1 'effet des investissements sur la production rurale dans un pays à économie fortement agricole comme le Niger ?

La présente étude se propose de trouver des éléments de réponse. Ainsi, elle pourrait contribuer à l'amélioration de l'impact socio-économique des investissements au Niger. Elle peut nous éclairer sur de nouvelles stratégies d'amélioration des performances des politiques d'investissements dans les pays agricoles pauvres comme le Niger. Ainsi, l'étude de l'impact des investissements publics sur la production rurale et l'analyse des facteurs déterminants qui réduisent leurs effets sur la production rurale nous apparaissent pertinentes.

Ce thème trouve toute son importance dans un pays agropastoral comme le Niger où l'agriculture et l'élevage constituent les principales activités de la population. En effet, le secteur rural qui apporte une forte contribution au PIB (40%) et emploie 85% de la population active, constitue la principale source d'emploi et de revenu de la population.

Dans le cadre de cette étude, la production rurale, telle que définie par la Comptabilité Nationale du Niger, est constituée par la valeur ajoutée de l'agriculture au sens large (production végétale et animale), activité pratiquée à grande échelle au Niger, mais comprend également l'exploitation des ressources forestières et halieutiques qui est un volet peu important dans le pays.

Nous partons de l'hypothèse que la sous composante agriculture au sens strict (volet végétal) de la production rurale est basée sur la production agricole pluviale de type traditionnel dont dépend la quasi-totalité des actifs agricoles du pays. Nous considérons que la production résultant des aménagements modernes de type hydro agricole est marginale et n'est pas prise en compte dans le cadre de l'étude.

17

(33)

1.3 Objectifs et hypothèses

L'objectif principal de cette étude est d'identifier les principaux facteurs qui influencent d'une manière significative la production rurale au Niger.

L'objectif opérationnel de l'étude est de proposer une stratégie d'allocation des investissements en vue d'augmenter leur impact sur la production rurale. Dans ce cadre, l'étude contribuera à la formulation de recommandations de politiques économiques qm pourraient améliorer l'impact des investissements sur la production rurale au Niger.

Les hypothèses suivantes seront retenues :

Hypothèse 1: Au Niger, la production rurale est insensible aux volumes des investissements publics "directs" agricoles

Hypothèse 2: La nature des investissements publics détermine leurs impacts sur la production rurale

Hypothèse 3: Les facteurs liés à 1' environnement interne du pays ont une influence significative sur la production rurale

Hypothèse 4: Les facteurs liés à l'environnement externe du pays ont une influence significative sur la production rurale

Pour atteindre ces objectifs et vérifier ces hypothèses, nous allons utiliser un· modèle basé sur la revue de la littérature et prenant en compte les spécificités de l'économie nigérienne.

(34)

1 CHAPITRE 2: REVUE DE LITTERATURE

L'accumulation du capital est traditionnellement admise comme le facteur déterminant de la croissance par le biais de l'investissement. Les analyses empiriques des déterminants de la croissance ont connu un développement important avec comme résultat une multitude de variables susceptibles de stimuler la croissance.

Mais des études effectuées en 1992 par Levine et Renelt ont montré que seul le taux d'investissement est relié de maillère robuste à la croissance, quel que soit le pays, la période et les autres variables considérées. Cependant, la contribution de l'investissement à la croissance dans le temps d'une part, et celle de ses composantes d'autre part, ont fait l'objet d'un grand débat au sein des économistes.

Ainsi pour Solow (1956), l'investissement n'affecte le taux de croissance que de manière transitoire. Le capital étant soumis à des rendements décroissants, à mesure que l'économie croît, sa productivité s'amenuise jusqu'au niveau où il ne serait plus intéressant d'investir : c'est l'état stationnaire, l'accumulation s'arrête. A long terme, la croissance n'est déterminée que par lë progrès technique et la démographie, deux variables supposées exogènes au modèle.

Cette limitation du rôle de l'investissement à l'unique fluctuation de court et moyen termes a été remise en· cause par les théories récentes de la croissance endogène. Désormais, l'investissement se voit attribué le rôle moteur de la croissance de long terme car il devient le principal vecteur du progrès technique à travers ses composantes recherche et développement, capital humain.

En effet, l'investissement permet l'acquisition de nouvelles connaissances, la mise en œuvre de techniques de production plus performantes intégrant des innovations technologiques et le rajeunissement des équipements, ce qui accroît la productivité des facteurs de production.

L'investissement en capital physique et celui en capital humain deviennent donc complémentaires ; l'accumulation du capital physique entraînant celle du capital humain, élevant ainsi le sentier de croissance.

19

Références

Documents relatifs

Mais entre 1960 et 1970 celui-ci était basé pour l’essentiel, en ce qui concerne les sources de financement propre, sur les recettes fiscales auxquelles se sont ajoutées

Ils ont constaté que les infrastructures ont un impact positif sur la croissance économique, mais les effets varient en fonction des disparités régionales et aussi que

Lancement de la consultation : Lancement par la commune Période des travaux : septembre 2021 à mars 2022. Marché de travaux en groupement de commande avec

C) Les titres financiers éligibles et les instruments du marché monétaire admis à la cote officielle d'une bourse de valeurs d'un pays tiers ou négociés sur un

En supposant que les dépenses d investissements publics sont financées par l'impôt (celui-ci a un îôle positif sui la croissance à travers la stimulation du secteur privé),

Depuis les locaux de l’entreprise japonaise Sakata à Angers (Pays de la Loire), l’État, représenté par la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec

Évolution du financement des investissements publics en transports :

Plus récemment, le rapport du Commissariat général à la stratégie et à la prospective L’évaluation socioéconomique des investissements publics paru en septembre 2013 a