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Au Niger, l'investissement public demeure jusqu'à nos JOurs le principal instrument de financement des programmes de développement. En outre, compte tenu du caractère encore embryonnaire du secteur privé nigérien et de la faible capacité du secteur bancaire à assurer le financement de ce secteur, l'investissement public intervient très souvent dans le financement de plusieurs activités relevant du secteur privé. Plus important que l'investissement privé, l'investissement public est fortement dépendant des ressources externes, compte tenu de la faiblesse de l'épargne intérieure. La politique d'investissement public repose dorénavant sur la mobilisation des aides non remboursables et des dons.

Les différents programmes nationaux d'investissement précédemment cités montrent l'importance du volume d'investissement public mis en œuvre au Niger dans les différents secteurs d'intervention. Dans le domaine du développement rural, l'effort d'investissement peut être mis en exergue à travers le tableau ci-après, retraçant l'évolution des investissements publics en général et ceux consacrés au développement rural de 1990 à 2001:

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Tableau n°6.Niger :Evolution des investissements publics au Niger del990 à 2001

62.81 39.515 39.35 32.435 52.36 44.63 41.29 54.67 65.90 60.35 58.91 58.16

vestlssements publics consacrés

au développement 21.83 17.78 10.42 10.44 18.93 8.78 14.41 19.59 25.33 17.48 12.25 8.64 rural (en milliards

fCFA) en% des investissements publics nationaux

35% 45% 6% 32% 36% 0% 35% 6% 38% 9% 1% 32%

crmssance par rapport à l'année précédente

-19% -41% +0.2% +81% -54% +64% +36% +29% -31% -30% +52%

Sources: Annuaire statistique du Niger, Uanvier 2000) Edition 1996-1997, DSCN-MP 2Eme Draft Plan de Développement Economique et Social2000-2004, Uanvier 2001)

Comme on peut le constater, le Gouvernement du Niger a mis en œuvre un important volume d'investissements dans le cadre de ses différents programmes de développement, qui n'ont pas permis d'améliorer significativement, ni de façon durable, le niveau de vie des populations. Cela se traduit par une faible croissance de la valeur ajoutée du secteur rural, pour la période allant de 1991 à 2001, comme le montre le tableau 7 ci-après:

Tableau n°7.Niger: Evolution de la production rurale au Niger de 1990 à 2001

nnée 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999

'AIPR 250,41 255,85 254,27 213,97 198,15 206,56 202,03 221,78 235,83

X/PR 6,5 2,2 -0,6 -l5,9 -7.4 4,2 -2,2 7.9 6,4

(%)

0 0

Sources: Annuatre stattsttque du Ntger, Ganvter 2000) Edttlon 1996-1997, DSCN-MP 2Eme Draft Plan de Développement Economique et Social2000-2004, Ganvier 2001)

V A/PR =Valeur ajoutée de la production rurale (en milliards F CFA constant) TXIPR = Taux de croissance réel de la production rurale (%)

2000

206,1

-12, 6

Par ailleurs, l'estimation statistique de la corrélation entre les investissements publics consacrés à la production rurale et la valeur ajoutée de la production rurale à la même période donne un coefficient de corrélation de 43% entre les deux variables. Ce faible coefficient de corrélation suggère donc qu'effectivement, les investissements faits dans le secteur du développement rural au Niger n'ont pas d'effets significatifs sur le niveau de la production rurale.

La très faible variation du niveau de la production sur les 20 dernières années ne semble pas avoir une quelconque relation avec le niveau des investissements publics dans le secteur rural

comme le montre le graphique ci-après qui indique une croissance de la production rurale stationnaire variant sensiblement autour de 0% quel que soit le niveau des investissements, et même si pour des années exceptionnelles comme la période 97/98, la croissance a atteint

10%.

. 15 2001

206,58

0,2

Qi

1-Graphique 1: Evolution comparée des taux des investissements publics (TXCR_INVEST) et de la ~roduction rurale (TXCR_Prod-Rurale) au Niger

100,0%

Sources: Annuaire statistique du Niger,« Séries longues» Edition 1991, DSD-MP Annuaire statistique du Niger, (janvier 2000) Edition 1996-1997, DSCN-MP 2Eme Draft Plan de Développement Economique et Socia12000-2004, (janvier 2001)

Vu les efforts relatifs de développement consentis par le biais de l'investissement public, pourquoi les résultats sont si mitigés? Pourquoi les programmes d'investissements dans le secteur rural n'ont pas d'impact réel sur la production rurale?

Peut-on attirer l'attention sur le fait que, si les hausses dans les investissements n'ont pas d'impact positif, les baisses à leur tour n'ont pas d'impact négatif. Quelle conclusion peut-on donc tirer sur l'inexistence de corrélation entre l'investissement et la production du secteur rural?

En effet, si malgré la mise en œuvre de ces programmes d'investissements, le niveau de la production rurale demeure stationnaire comme le montre les statistiques de ces dernières années, c'est parce qu'il existe des facteurs qui réduisent significativement l'impact des investissements sur la production rurale.

Il est donc logique de se poser la question de savoir : Quels sont les facteurs qui déterminent 1 'effet des investissements sur la production rurale dans un pays à économie fortement agricole comme le Niger ?

La présente étude se propose de trouver des éléments de réponse. Ainsi, elle pourrait contribuer à l'amélioration de l'impact socio-économique des investissements au Niger. Elle peut nous éclairer sur de nouvelles stratégies d'amélioration des performances des politiques d'investissements dans les pays agricoles pauvres comme le Niger. Ainsi, l'étude de l'impact des investissements publics sur la production rurale et l'analyse des facteurs déterminants qui réduisent leurs effets sur la production rurale nous apparaissent pertinentes.

Ce thème trouve toute son importance dans un pays agropastoral comme le Niger où l'agriculture et l'élevage constituent les principales activités de la population. En effet, le secteur rural qui apporte une forte contribution au PIB (40%) et emploie 85% de la population active, constitue la principale source d'emploi et de revenu de la population.

Dans le cadre de cette étude, la production rurale, telle que définie par la Comptabilité Nationale du Niger, est constituée par la valeur ajoutée de l'agriculture au sens large (production végétale et animale), activité pratiquée à grande échelle au Niger, mais comprend également l'exploitation des ressources forestières et halieutiques qui est un volet peu important dans le pays.

Nous partons de l'hypothèse que la sous composante agriculture au sens strict (volet végétal) de la production rurale est basée sur la production agricole pluviale de type traditionnel dont dépend la quasi-totalité des actifs agricoles du pays. Nous considérons que la production résultant des aménagements modernes de type hydro agricole est marginale et n'est pas prise en compte dans le cadre de l'étude.

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