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pa Treizième Année. — N
070.
Prix du n u m é r o 10 centimes
Dimanche 4 Septembre 1898.
Bureaux: Rue de la Serre, 58.
ABONNEMENTS
Un an: Six mois:
Suisse . . . . Fr. 6»— Fr. 3»—
Union postale » 12»— » 6»—
On s'abonne a tons les bureaux de poste Paraissant le Jeudi et le Dimanche à la Ghaux-de-Ponds
A N N O N G E S
Provenant rie la Suisse 20 et. la ligue
» de l'étranger 25 » » Minimum d'une annonce 50 cent.
Les annonces se liaient d'avance.
O r g r n n e «le I n S o c i é t é I n t e r c a n t o n n l e «les IiuliiNtrieN «In . J u r a , «les* C h a m b r e ! * d e c o m m e r c e , d e » H n r c a n x d e c o n t r ô l e e t de** S y i i d i c a t o n r o r e e s t i o n n e l e .
Exposition nationale, Genève 1896
Groupe 1.
Horlogerie.
R a p p o r t e u r : M. J. DAVID, ingénieur de la maison Ernest Francillon & CÎe, à St-Imier.
(Suite)
Société des Arts à Genève.
L'Observatoire de Genève a, dans ses tra- vaux concernant l'observation des chrono- mètres, un collaborateur très sérieux dans la Société des Arts. La classe d'industrie et de commerce de cette société a suivi de tout temps avec un intérêt particulier le dévelop- pement de la chronométrie et elle s'occupe de tout ce qui peut faire progresser cet art. A l'occasion de l'Exposition, elle a publié une notice historique rédigée par MM. Edouard Gardy et Joseph Rambal, qui rappelle d'une façon très intéressante et complète tout ce que la société a fait dans cette intention.
Les concours de réglage institués depuis 1872, la réglementation successive des épreu- ves qui, complètement libres à l'origine, ont revêtu peu à peu un caractère obligatoire et sont devenues de plus en plus sévères, l'expo- sition internationale de machines et d'outils employés dans l'horlogerie, le Journal suisse d'horlogerie, de nombreuses conférences, des concours sur des questions spéciales, telle est l'œuvre de la classe d'industrie.
Une grande partie des progrès accomplis dans la chronométrie peut être attribuée au fait de la publication de notions formelles con- cernant le réglage. M. Jules Grossmann. di- recteur de l'école d'horlogerie du Locle. a éla- boré le premier, en allemand et dans un journal allemand, un travail très complet sur cette branche. A la demande du Journal suisse d'horlogerie, M. Lossier a remanié ce travail et l'a publié en français ; les deux auteurs ont l'ait disparaître ainsi la plupart des obscurités qui régnaient encore sur ce point et ils ont comblé la lacune qui avait été signalée par M. le professeur T h u r y en 1S77, à l'occasion d'une communication faite à la Société des Arts.
Le concours international de réglage qui a eu lieu en 1896 a été institué par cette société.
Elle organise aussi périodiquement des con- cours concernant les pnrties détachées de la montre : elle en avait notamment ouvert un en 1895. Le résultat de ce concours et le cata- logue des travaux récompensés en mai IStHi se trouvent dans la brochure que nous avons mentionnée ci-dessus.
La classe d'industrie et de commerce était représentée dans le salon du groupe 1 par une exposition très complète, en partie formée d'objets d'un intérêt rétrospectif, échantillons d'horlogerie ancienne, portraits de ses notabi- lités, publications, etc. Le détail des objets exposés et un grand nombre de vignettes com- plètent la brochure que nous avons signalée plus haut. La classe d'industrie de la Société des Arts a reçu la médaille d'or comme juste récompense de ses persévérants efforts.
Montres compliquées.
La classe II comprend les maisons qui s'occupent plus spécialement de pièces compli- quées, et qui ont des spécialités dans ces gen- res.
M. Marius Lecoullre, à Genève, membre du jury, présentait des montres du meilleur goût.
Ses mouvements très soignés justifient la ré- putation de sa maison. On remarquait dans sa vitrine un système particulier de quantième perpétuel avec chronographe et foudroyante.
Une pièce, du même genre, au centre de la vi- trine, était remarquable par ses ciselures.
Dans un premier groupe de quinze expo- sants, nous pouvons citer la maison G. Dégal- lier de Genève qui, à coté de grandes pièces en boites d'or de bonnes formes, munies de bulletins de marche de l, e classe, présentait une montre 6'" ancre, parfaitement réglée.
La maison Golay fils et Stahl, à Genève, d'ancienne réputation, est connue surtout pour l'application qu'elle faitdes peintures s u r é m a i l . Elle a été récompensée par de nombreuses médailles et elle avait à l'exposition un choix particulièrement réussi de montres de dames avec riches décors, de bijoux-montres et mon- tres-bracelets qui ont été très remarqués. La montre boule était aussi bien représentée dans cette vitrine.
La maison Haas Neveux et Cie, à Genève, présentait à côté d'articles comparables à ce qu'exposaient les autres vitrines genevoises, une montre perpétuelle se remontant seule au moment où l'on regarde l'heure, et un grand mouvement de démonstration ou d'étalage très soigneusement construit. Cette vitrine ren- fermait en outre de nombreuses pièces com- pliquées.
MM. E.-H. Jaceard et Cie, à Genève, pré- sentaient entre autres une montre tourbillon, une montre composée d'un mouvement dou- ble portant sur la même platine, deux roua- ges et deux échappements construits à la perfection et pouvant servir à des observations spéciales. Cette combinaison est un échantil-
lon des grandes difficultés qu'un horloger ha bile et patient peut vaincre. Ajoutons que cette pièce était encore compliquée d'un quantième et d'un compteur à minutes. MM. E.-H. J a c - eard et Cie s'étaient encore attachés à présen- ter dans leurs vitrines quelques décors nou- veaux qui ont paru très gracieux.
MM. Henri Jaceard et fils, à Sainte-Croix, avaient de très belle horlogerie, entre autres de petites montres 7'" cylindres et 8'" ancre, des chronomètres avec bulletins de lr c classe et une montre vingt-quatre heures.
La maison Jeanneret et Kocher, à la Chaux- d e - F o n d s , exposait un magnifique décor (chasse au tigre) sur fond en émail vert. Le mouvement à grande sonnerie et répétition à minutes, quantième perpétuel et chronographe compteur était accompagné d'un bulletin de marche de l'Observatoire de Neucliàtel. Cette vitrine contenait aussi des pièces de 7'" ancre et de très jolis décors.
La maison Henri Redard et fils à Genève présentait un grand assortiment de genres di- vers, elle cherche toutefois à maintenir sa fa- brication dans une voie essentiellement pra- tique et elle exposait une tabelle très explicite déterminant ses limites de réglage qu'elle ga- rantit pour chacune de ses qualités. L'acheteur trouve de la sorte des renseignements précis et de nature à lui inspirer confiance.
M. Ch.-E. Tissot, au Locle, membre du J u r y aux Expositions de Paris 1889 et Chicago 1893, avait une magnifique vitrine. Les mou- vements de précision étaient accompagnés de bulletins de ir e classe de l'Observatoire de Neucliàtel ; les montres compliquées avaient des boites de formes très correctes et gracieu- ses, et les nombreuses récompenses qui figu- raient dans la vitrine témoignaient de la per- fection qui a toujours été l'apanage de cette maison.
M. E. Wirlh, de Genève, présentait un as- sortiment complet de répétitions et de chro- nographes, des chronomètres simples récom- pensés aux derniers concours, des montres extra-plates et des montres de dame. Cette maison exposait dans sa vitrine les multiples récompenses que son regretté fondateur J.-E.
Dufour avait obtenues.
Dans la même classe nous trouvons un groupe de huit fabricants qui s'occupent aussi de pièces compliquées, mais plus spécialement de répétitions.
M. C. Barbezat-Baillot, du Locle, a orga- nisé sa fabrication complètement mécanique d'une façon rationnelle, de manière qu'avec le
398 LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE même mouvement et un échappement unique,
il peut faire jusqu'à quarante combinaisons différentes. Le régulateur silencieux appliqué à ces répétitions et le poussoir qui les actionne sont des propriétés de la maison. A titre de nouveauté, la vitrine contenait en outre une pendulette, article récemment créé auquel les perfectionnements usités dans la répétition ont été appliqués.
La maison Ditisheim et Gie, à la Ghaux-de- Fonds, présentait aussi une série de répétitions et de pièces compliquées munies de bulletins d'observatoire de lr e classe. La série com- mence par une répétition à minutes 12'" dans une boite très gracieuse, décorée avec soin.
La vitrine contenait aussi des montres fantai- sie pour dames très artislement décorées et des montres simples.
Dans la vitrine de MM. Marchand et San- doz de la Chaux-de-Fonds, on remarquait une montre extraordinaire 26'", munie d'une boite d'or de 360 grammes décorée de joyaux, le tout estimé à 15,000 francs. Cette pièce qui a été durant tout le temps de l'Exposition un objet de curiosité, est une grande sonnerie à minutes, à quantième [perpétuel et à chrono- graphe. La vitrine contenait en outre des chronomètres ancre et bascule avec bulletins de six semaines, deux répétitions 12'" et une série d'autres répétitions très sérieusement établies.
M. Z. Pantillon, à la Chaux-de-Fonds, pré- sentait la répétition à grande sonnerie de son invention, laquelle consiste dans une simpli- fication importante entraînant une réduction du nombre des pièces et une assez forte dimi- nution dans le prix de celte montre qui pourra ainsi trouver de nombreux amateurs. Celte simplification donnant en même temps beau- coup de place pour l'échappement, parait très heureuse.
Les fils de R. Picard, à la Chaux-de-Fonds, présentaient des répétitions et d'autres pièces compliquées ; ils ont la spécialité des auto- mates. Leur vitrine contenait aussi des chro- nomètres avec bulletins de l'Observatoire de Neuchàtel.
M. William Piguet, au Sentier, membre du Jury, exposait des répétitions munies du mé- canisme de M. Emile Perrin, par lequel les silences sont supprimés dans la sonnerie de la répétition à minutes. Chaque sonnerie s'é- coule avec des intervalles égaux et l'on évite ainsi les erreurs de comptage qui peuvent se présenter dans les autres systèmes. M. Piguet s'est aussi préoccupé d'une construction ra- tionnelle de la répétition pour les montres vingt-quatre heures et il a trouvé une combi- naison pratique à laquelle il sera très facile de s'accoutumer.
M. César Racine, au Locle, présentait une répétition à grande sonnerie dont il est l'in- venteur et qu'il a récemment fait breveter.
Les simplifications imaginées par M. Racine sont éminemment utiles et tendront à rendre populaire cette belle pièce.
M. Wolfensberger, au Locle, se distingue par une fabrication très soignée : chronomètres de poche, chronographes, répétitions simples et compliquées. Sa vitrine contenait notam- ment un chronographe dont l'entraînement se fait par la roue d'échappement et qui sem- ble présenter quelques garanties pour l'évita- tion des erreurs, les écarts ne pouvant pas dépasser '/io de seconde en raison de la cons- truction elle-même. M. Wolfensberger possède aussi un moyen spécial pour éviter les erreurs de sonnerie, dans les grandes sonneries, au moment où l'heure passe.
Un troisième groupe est formé de dix fabri- cants qui s'occupent plus particulièrement du chronographe ordinaire ou de pièces ana-
Ecole de commerce suisse
logues
(A suivre.)
On nous communique, avec prière de les publier, les statuts dont le texte suit:
Statuts
de l'Association des professeurs des écoles de commerce suisses.
I. But.
§ 1. L'association a pour but de développer l'enseignement professionnel commercial et de sauvegarder les intérêts des membres du corps enseignant des écoles de commerce suisses et d'autres institutions analognes.
§ 2. Elle cherche à obtenir ces résultats par des conférences, des rapports et des dis- cussions dans ses assemblées, par l'organisa- tion de cours et l'encouragement donné à des travaux se rattachant à l'enseignement com- mercial ainsi que par des publications pério- diques, la fondation d'une bibliothèque et la circulation de revues et de brochures.
/Z. Membres.
§ 3. Peuvent être admises dans l'association : Comme membres actifs, toutes les person- nes qui font partie du corps onseignant d'une école de commerce ou d'une école profession- nelle commerciale suisses ou qui enseignent les diverses branches du commerce dans d'au- tres institutions officielles.
Comme membres passifs, les professeurs de branches commerciales des institutions privées et toutes les personnes ou corporations qui témoignent leur intérêt à la société par leur appui moral ou financier.
L'assemblée générale peut accorder sur la proposition du comité le titre de membre ho- noraire aux personnes qui par leurs services ou leur mérite ont contribué au développe- ment de l'enseignement commercial.
§ 4. Les membres actifs et honoraires ont seuls le droit de suffrage et peuvent participer à tous les avantages que leur offre l'associa- tion : les membres honoraires sont dispensés de la cotisation annuelle.
§ 5. Le comité décide de l'admission ou du refus d'un nouveau membre actif ou passif;
le recours à l'assemblée générale est réservé.
§ 6. Le comité a le droit d'exclure tout mem- bre qui ne remplirait pas ses obligations ou qui porterait atteinte aux intérêts de l'assscia- tion, sous réserve du recours à l'assemblée générale.
III. Comité.
§ 7. Le comité se compose de neuf mem- bres: un président, un vice-président et cais- sier, un secrétaire, un biliothécaire, cinq as- sesseurs.
Lc président dirige les séances du comité et les assemblées générales ; en cas d'empêche- ment il est remplacé par le vice président.
Le secrétaire rédige les procès-verbaux et a la charge de la correspondance.
Le caissier administre la caisse de !"asso- ciation, rend compte annuellement de sa ges- tion et présente le budget.
Le bibliothécaire est dépositaire responsable de tous les imprimés, des brochures et des li- vres de Tassociation : il en dresse le catalogue et se charge de les distribuer ou de les mettre en circulation.
§ 8. Le président conjointement au secré- taire ou au caissier signe pour l'association.
§ 9. Le comité dans lequel les trois langues nationales doivent être représentées, est élu par vote secret de l'assemblée générale.
Le président est nommé par l'assemblée : les autres charges sont réparties par le comité lui-même.
La durée des fonctions du comité est de trois ans : ses membres sont rééligibles.
/T'. Assemblée générale.
§ 10. L'association se rassemble ordinaire- ment une fois par an.
§ 11. Le comité fixe le temps et le lieu de réunion des assemblées. L'invitation se fait au moins 15 jours à l'avance et contient les sujets mis à l'ordre du jour et les propositions.
§ 12. Les questions ne figurant pas à l'ordre du jour, ne peuvent être traitées que si les deux tiers des membres présents y consentent.
V. Sections.
§ 13. Dans le but de resserrer les liens entre les membres, on pourra fonder des sections locales.
§ 14. Les sections s'organisent elles-mêmes . leurs statuts et un compte-rendu résumé an- nuel de leur activité doivent être déposés dans les archives de l'association.
VI. Finances.
§ 15. La caisse est alimentée par : Les coti- sations annuelles des membres actifs, soit de fr. 3.—, des membres passifs, soit de fr. 3.—
(personnes) ou de fr. 10.— (corporations); les subventions libres des autorités publiques ; les versements des participants'aux cours, etc.
§16. La caisse subvient aux frais de bu- reau, à l'acquisition d'ouvrages concernant l'enseignement commercial, à l'abonnement auxrevues, au traitement des professeurs char- gés de la direction d'un cours, etc.
§ 17. Le projet de budget dressé par le cais- sier est discuté par le comité et soumis à la ratification de ressemblée générale.
§ 18. Les deux réviseurs de comptes sont nommés pour une année. Ils examinent les comptes annuels et adressent par écrit leur rapport et leurs propositions à l'assemblée générale.
VII. Révision et dissolution.
§ 19, Une révision des statuts doit avoir Ii au sur la demande du comité, d'une section lo- cale ou de vingt membres. La demande de ré- vision doit être communiquée au comité 10 jours au moins avant l'assemblée.
§ 20. La dissolution de l'association ne peut être prononcée qu'avec l'approbation des deux tiers de la totalité des membres.
§ 21 Le solde en caisse doit être affecté, en cas de dissolution de l'association, à un but d'utilité générale.
Les présents statuts ont été adoptés par la première assemblée de l'association des pro- fesseurs des écoles de commerce suisses.
Berne, le 13 mars 1898.
Au nom de l'association des professeurs des écoles de commerce suisses : Le président:
JOII. SCHURTER.
Le secrétaire
R. ST.EIII.I.
Causerie
O n lit sous ce litre dans le Moniteur de la bijouterie et de l'horlogerie :
La Fédération horlogère, à propos de mes causeries relatives à l'Exposition, se plaint « du singulier état d'âme de beaucoup de français qui voient dans tout étranger un adversaire, sinon un ennemi. »
P o u r répondre convenablement à ce reproebe, il faudrait mieux q u ' u n e cau- serie de journal. Peu de questions sont plus discutables et ont été plus discutées.
On peut Ia poser ainsi : « les hommes sont-ils des frères ayant mission de s'en- tr'aider ou des ennemis condamnés, de par les lois de la nature et de la société, à s'entre d é v o r e r ? »
Nos philosophes et sociologues de l'heure présente adoptent la première
L A F É D É R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E 399 hypothèse. Ils écrivent sur la « solida-
rité w ou comme ils disent dans leur jar- g o n , sur « l ' a l t r u i s m e » de gros et doctes
livres. C'est la théorie à la mode. Mais la réalité s'inquiète peu de la mode. Elle va son chemin. Et à l'examiner de près, on reconnaît bien vite que c'est la se- conde hypothèse qui est la vraie.
La lutte que se livrent les humains est -aussi vive de nos j o u r s qu'aux temps primitifs. Seules les armes ont changé.
O n ne se sert plus de haches, ni de casse-tôtes, mais les lois qui ont prohibé ces armes, en fournissent d'autres non moins dangereuses. Le code est un vé- ritable arsenal. Une loi, comme un poi- gnard, est une arme à deux lins, servant à l'attaque tout comme à la défense. Si
•cela ne nous apparaît pas avec l'éviden- ce nécessaire, c'est que n o u s sommes devenus singulièrement experts dans l'art de l'hypocrisie. Nous n'avons plus le courage d'avouer nos actes. Nous en dissimulons leur véritable caractère der-
rière des mots vides de sens ou men- songers. Le négociant qui a pris la clientèle de son concurrent et l'a ainsi réduit à la misère, est aussi joyeux que le sauvage qui a enlevé le scalp de son e n n e m i . Il ne se livre pas à la danse, seulement parce que cette démonstration n'est plus dans nos m œ u r s .
Une Exposition universelle, malgré
tous les boniments d o n t on l'entoure, est une lutte féroce dont les conséquen- ces sont graves pour le vaincu. Si les Allemands, comme je le crains, devien- nent nos fournisseurs pour la bijouterie, la misère atteindra des milliers de Fran- çais. La même réflexion s'applique à d'autres industries et à d'autres peuples.
Je ne blâme nullement les efforts aux- quelles se livrent les Allemands pour nous battre. Quoiqu'il en coûte à m o n amour propre, je ne trouve que des éloges à leur adresser. Ils sont tels que je voudrais que nous fussions. Mais puisque je sais mes compatriotes mal préparés à la lutte, n'ai-je pas le devoir de les en prévenir? Ils auraient été bien avisés, en ne l'engageant pas, au m o m e n t même où ils subissent une crise dange- reuse. Mais ils l'ont engée. C'est là un fait qu'il faut accepter, toutefois en essayant d'en atténuer les conséquences, dans la mesure du possible.
Cote de l'argent
du 3 Septembre i8g8
Argent fin en grenailles. . fr. 106.— le kilo.
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