Questions résolues. Solution du problème d’arithmétique proposé à la page 384 du 3.me volume de ce recueil
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 4 (1813-1814), p. 123-132
<http://www.numdam.org/item?id=AMPA_1813-1814__4__123_0>
© Annales de Mathématiques pures et appliquées, 1813-1814, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de Mathématiques pures et appliquées » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale.
Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
I23
QUESTIONS RÉSOLUES.
Solution du problème d’Arithmétique proposé à la
page 384 du 3.me volume de
cerecueil ;
QUESTIONS RESOLUES.
Par
unABONNÉ.
ENONCÉ Étant
donné leproduit
de lamultiplication
d’unnombre de
plusieurs chiffres
par un autrenombre,
dont leschiffres
ne sont que ceux du
premier,
écris dans un ordrerétrograde ;
trouver les deux
facteurs ?
Le
premier
moyenqui
s’offre àl’esprit ,
pour résoudre le pro-blème proposé,
estd’écrire,
sur une mêmeligne ,
tous les diviseurs du nombredonné ;
de fornier une secondeligne
desquotiens
ob-tenus en divisant le nombre donné par les nombres de la
première ligne ,
et de comparer enfin les nombrescorrespondans
dans lesdeux lignes.
Il estclair ,
eneffet ,
que tous ceux de la secondeligne qui
ne différeront de leurscorrespondans
dans lapremière qu’en
ce que les mêmes chiffres y seront écrits dans un ordre ré-trograde, pourront,
avec cescorrespondans ,
êtrepris
pour les deux facteurs cherchés.Il est même aisé de voir
qu’on peut
n’écrire dans lapremière ligne
que ceux des diviseurs du nombreproposé qui
n’excèdentpas sa racine
quarrée
et borner de même ceux de la secondeligne
aux
quoticns
que ceux-cifourniront , puisqu’en
lesprolongeant plus
loin l’un et
l’autre ,
on ne ferait querépéter ,
dans laligne inférieure,
des nombres
déjà
écrits dans laligne supérieure,
et viceversâ.
Exemple.
Soit leproduit
donné 252.La racine
quarrée
de 252 tombant entre I5 etI6,
on bornerala
première ligne
auxnombres inférieurs
à cedernier,
cequi
donnera
Diviseurs.... I, 2 ,
3, 4 , 6 , 7, 9 ,
I2 , I4.
Quotiens...252 , I26 , 84 , 63 , 42 , 36 , 28 ,
2I , 18.d’où on conclura que les facteurs cherchés sont 12 et
21 , dont
leproduit
est eneffet 252 ;
etqu’ainsi
leproblème
n’aqu’une
solution.Mais cette
méthode,
bonne tout auplus
pour detrès-petits nombres,
deviendrait,
pour ainsidire, impraticable
par salongueur
, si Fonvoulait
l’appliquer
à des nombres tant soit peu considérables. Il faut donc en chercher une autrequi
n’aitpoint
cet inconvénient.Pour y
parvenir plus facilement,
proposons-nous d’abord leproblème
que voici : .
PROBLÉME. Étant
donné leproduit
d’unpotynôme ordonné
par
rapport à
une letirequelconque ,
par un autrepolynôme
duméme
degré,
ordonné parrapport à
la mêmelettre, et ayant pour
ses
coefficiens
lescoefficiens
duprernier ,
écrits dans un ordrerétrograde;
trouver les deuxfacteurs ?
Limites du
problème.
Pour que leproblème
soitpossible ,
lepolynôme
donné doit être d’undegré pair y
et cepolynôme
doitêtre
réciproque ; c’est-à-dire
, que ses termes , àégale
distance des.extrêmes,
doivent avoir les mêmes coefficiens.Mode
général
de solution. Soit lepolynôme
donnéon supposera que les deux facteurs cherchés sont
dont le
produit
estAH
RESOLUES. I25
exprimant
donc que ceproduit
estidentique
avec lepolynôme (J)
on obtiendra
les n+I équations
lesquelles
seront en nombre suffisant pour déterminer lesn+i
eoef-ficiens
A, B,.... G, H, qui
sont ici les inconnues duproblème.
Remarques.
Comme leproduit (I)
nechange
pas enchangeant
les si-gnes de ses
facteurs,
il s’ensuitqu’à chaque
valeur de chacun des coef- ficiensA , B,....G, H,
iI doit nécessairernent enrépondre
unautre
qui
n’en diffère que par lesigne.
Cette circonstance doit donc doubler ledegré
deséquations
duproblème.
De
plus, l’échange
des facteurs entre eux ne devant paschanger
le
produit,
et un même coefficient se trouvant dans l’un occuper le même rang, en allant degauche à droite, qu’il
occupe dansl’autre ,
en allant de droite àgauche;
il s’ensuit que les coefficienségalement
distans des extrêmes, dans l’unquelconque
desfacteurs,
doivent être
donnés,
tousdeux,
par la mêmeéquation :
circonstanceTom.
IV.
QUESTIONS
qui
doit encore, comme lapremière, doubler
ledegré
deséquations
du
problème.
Il faut
pourtant
remarquer quelorsque n
est un nombrepair,
il y a un coeflirient du
milieu , qui
:occupe le même rang dans les deuxfacteurs ;
etauquel conséquemment
la considération àlaquelle
nous venons de nous arrêter n’est
point applicable ;
ce coefficient doit donc alors être déterminé par uneéquation
moins élevée demoitié que celles
qui
déterminent les autres.Ainsi ,
enrésumé,
la recherche de l’unquelconque
des coefficiensA, B .... G , H,
devragénéralement
conduire à uneéquation
nerenfermant que des
puissances paires
de cecoefficient,
et dont ledegré
seraquadruple
du nombre des solutionsproprement
dites que leproblème
pourraadmettre ;
mais le coefficient dumilieu , lorsque
le nombre des coefficiens sera
impair ,
sera donné par uneéquation
d’un
degré
moitié moindre.Il est
aisé,
ausurplus,
d’éviter l’embarras deséquations
dedegrés
trop élevés ,
et d’en avoir dont ledegré
soitprécisément égal
aunombre des solutions du
problème.
Il nes’agit ,
pourcela ,
quede substituer aux inconnues
primitives a , B,.... G, H,
les in-connues
AH, A2+H2 , BG, B2+G2,....
Il estévident,
eneffet
que ces nouvelles inconnues sont à la fois indifférentes et aux
signes
des facteurs et au renversement de leurs coefficiens.
Eclaircissons
présentement
cesgénéralités
par la considération dequelques
casparticuliers,
deplus
enplus compliqués.
Premier cas. n= i.
Soit le
produit proposé
En posant
ceproduit égal
àen aura ,
pour déterminer A
etB,
les deuxéquations
RÉSOLIDES.
I27ajoutant
et retranchant successivement à la seconde Le double de lapremière
etextrayant
ensuite la racinequarrée
des deux mem-bres,
il viendrad’où
Ainsi le
produit donné, décomposé
enfacteurs ,
seraApplication.
Si leproduit
donné estet ce
produit décom posé
seraDeuxième cas. n=2.
Soit le
produit proposé
En posant
ceproduit égal
àon aura , pour
déterminer A, B,
C les troiséquations
Si, â
la troisièmeéquation,
onajoute
le double de lapremière
il
viendra
I28 QUESTIONS
mais la
seconde
donneon aura
donc,
parl’égalité
de ces deuxvaleurs,
d’où,
ennégligeant
le doublesigne
deB ,
d’un autre
côté,
en retranchant le double del’équation AC=a
del’équati-on A2+C2=C-B2,
etextrayant
ensuite la racinequarrée,
il vient
et
puisqu’on
a d’ailleurs9n trouvera
au moyen de
quoi
tout sera connu, dans les deux facteurs duproduit
donné.Application.
Si leproduit
donné estdécomposé
sera doncou bien
RESOLUES.
I29Troisième
cas. n = 3.Soit le
produit proposé
En posant
ceproduit égal
àon aura , pour
déterminer A, B, C, D,
lesquatre équations AD=a , AC+BD=b, AB+BC+CD=c , A2+B2+C2+D2=d,
en y
joignant
les quatre suivanteselles deviendront
en
prenant
successivement leproduit
et la somme desquarrés
deséquations (6), (7),
etayant égard
auxéquations (i) , (2) , (3), (4),
il vientéliminant Af et N entre les
équations (5), (9), (I0),
ilviendra
chassant
enfin Q
de cetteéquation,
au moyen del’équation (8),
elle deviendra
QUESTIONS
Telle est
l’équation qu’il faudra
résoudre pour avoir la valeur deP ;
on aura ensuiteet enfin
Application.
Si leproduit
donné eston aura a=I2 ,
b=56 , c=33, d=I22;
enconséquence , l’équa-
tion en P sera
Cette
équation
a deux racines réellespositives,
dont l’une entièrequi
est4o
et l’autreincommensurable , comprise
entre84
et85 ;
les deuxautres racines sont
imaginaires.
En ne conservant que la seule racineP=40,
nous auronsle
produit décomposé
sera doncOn voit aisément ce
qu’il
y aurait à faire pour desproduits
dedegrés plus
élevés.Tout nombre
pouvant
être considéré comme unpolynôme
or-donné par
rapport
auxpuissances
de la base dusystème
de numé-ration,
leproblème d’arithmétique qui
a étéproposé
ne diffèreuniquement
de celuiqui vient de
nous occuperqu’en
ce que , dansles
multiplications numériques ,
les dixaines dechaque
ordre vontRESOLUES. I3I
continuellement se
joindre,
commeunités,
avec les unités de l’ordre immédiatementsupérieur ;
et en cequ’on
nepeut admettre,
pourles inconnues, que des valeurs entières et
positives
moindres que 10.Ce
problème
se résoudrait donc de la même manière quel’autre,
si l’on
parvenait
à faire rentrer danschaque
ordre les dixainesqu’on
en a fait
sortir ;
or , c’est là une chosetrès-aisée,
ainsi que nous l’allons voir.Exemple
I. Soit leproduit
donné =2268.Ce
produit
devant être unpolynôme
d’un nombreimpair
de termes,le nombre de ses termes doit être trois et le terme le
plus élevé, qui
doit avoir deuxchiffres ,
doit êtrecompris
dans 22; mais commel’autre terme
extrême , auquel
celui-là doit êtreégal ,
est terminapar 8,
il s’ensuit que l’un et l’autre doivent êtreégaux à 18,
d’oùil est aisé de conclure que celui du milieu est
45,
cequi,
eneffet, complète
leproduit total ,
ainsiqu’on
le voit icile
problème
revient donc au cas où il seraitquestion
dupolynôme I8x2+45x+I8;
on trouveradonc, par la première application
ci-dessusExemple II.
Soit leproduit donné =132192.
On voit d’abord que les deux
produits
extrêmes sontégaux
lI2, ce
qui
donnedécomposant
de même le nombre I2I8 on trouvera8 pour chacun
desproduits extrêmes,
cequi
donnerail
s’agira
donc dedécomposer
lepolynôme I2x4+8x3+4Ix3+8x+I2,
ce
qui donnera ,
par la secondeapplication ,
Exemple
777. Soit leproduit = I8055872.
Cc
produit
sedécomposant
comme il suit12000000+5600000+330000+122000+3300+560+12 ;
on trouvera, par le troisième cas ,
I8055872=2916 6I92.
QUESTIONS PROPOSÉES.
Problèmes de Géométrie.
I.
DÉTERMINR l’ellipse
deplus grande
surfaceinscriptible
ou cir-conscriptible
a untriangle
donné ?II. Déterminer
l’ellipsoïde
deplus grand
volumeinscriptible
oucirconscriptible
à un tétraèdre donné ?Problènie d’Analise.
’Assigner
le termegénéral
dudéveloppement
de la sérieordonnée suivant les
puissances
ascendantes de x?(*)
(*) Le
géomètre qui
propose ceproblème
observe que sa résolution offriraitun caractère certain pour discerner les nombres
qui
sontpremiers
de ceuxqui
ne le sont pas. Il est aisé de voir en effet que , dans le terme
général A11xH,
le coefficient Art n’est autre chose que le nombre abstrait
qui indique
combienl’exposant n
a dediviseurs
ycompris
lui-même etl’unité ;
de manière que n sera ou ne sera paspremier suivant
que sa substitutiondans. An
rendra ce coeffi-cient