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Des causes de la mortalité de l'enfant dans l'éclampsie puerpérale · BabordNum

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(1)

ANNÉE 1894-1895 N° 8.

DES

Causes de la Mortalité de l'Enfant

DANS

L'ÉCLAMPSIE PUERPÉRALE

THESE

POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE

Présentéeet soutenue publiquement le16 novembre 1894

Jean-Louis-Dominique MICHOLET

ÉLÈVEDU SERVICE DE SANTEDELA MARINE

à Toulon (Var) le 16 Juin 1873

MM. MOUSSOUS professeur, Président

_

, , , , v 1 BOUCHARD professeur, Examinateurs de la These..{ POUSSON agrégé I

CHAMBRERENT agrégé '

J

b

Le Candidat répondraàtoutesles questions qui lui seront faites sur les divërses parties de l'enseignement médical

BORDEAUX

IMPRIMERIE DU MIDI, P. CASSIGNOL

91, EUE PORTE-DIJEAUX, 91 1894

(2)

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

M. PITRES Doyen,

PROFESSEURS M. MICÉ

AZAM Professeurs honoraires

Cliniqueinterne.

Messieurs

^ PICOT.

/ PITRES.

. \ DEMONS.

Cliniqueexterne

j

LANELONGUE.

Pathologie interne DUPUY.

Pathologie etthérapeutiquegénérales VERGELY.

Thérapeutique ARNOZAN.

Médecineopératoire MASSE.

Clinique d'accouchements MOUSSOUS.

Anatomie pathologique COYNE.

Anatomie BOUCHARD.

Anatomiegénérale etHistologie YIAULT.

Physiologie JOLYET.

Hygiene

Médecinelégale

LAYET.

MORACHE.

Physique BERGONIE.

Chimie BLAREZ.

Histoire naturelle GUILLAUD.

Pharmacie FIGUIER.

Matière médicale de NABIAS

Médecineexpérimentale FERRE.

Clinique ophtalmologique BADAL.

Clinique desmaladies chirurgicales des enfants PIÉCHAUD.

AGREGES SECTION DE MÉDECINE

EN EXERCICE

Pathologie interneet Médecine légale.

SECTION DE CHIRURGIE ET ACCOUCHEMENTS

MOUSSOUS.

DUBREUILH.

MESNARD.

CASSAET.

AUCHE.

POUSSON.

Pathologie° externe j DENUCE.

( YILLAR.

Accouchements ? 1ERE

) CHAMBRELENT.

SECTION DES SCIENCES ANATOHIQUES ET PHYSIOLOGIQUES

PRINCETEAU.

Histoire naturelle N.N.

SECTION DES SCIENCES PHYSIQUES

Physique SIGALAS.

Anatomie et Physiologie.

ChimieetToxicologie Pharmacie.

COURS COMPLEMENTAIRES

Clinique int. des enf. MM.

Cliniq.desMaladiessyphilitiquesetcutanées Cl. des mal. des fem.

Cliniq.des maladiesdes voies urin.

Mal. dularynx, desoreillesetdunez

MOUSSOUS DUUREUILII BOURSIER POUSSON

MOURE

Maladies mentales.

Pathologie externe.

Accouchements... .

Chimie Zoologie

DENIGES.

BARTHE.

MM. REGIS.

DENUCE RIVIÈRE DENIEES BEILLE LeSecrétaire de laFaculté : LEMAIRE.

Par délibération du 5 août 1879, la Faculté a arrêté que les opinions émises dans les Thèses qui lui sont présentées, doivent être considérées comme propres a leurs

auteurs etqu'ellen'entend leurdonner ni approbation ni improbation.

(3)

PÈRE,

A MA

MÈRE

Témoignage de reconnaissance etd'affection.

A MES PARENTS

A MES AMIS

A MES CAMARADES

DES CORPS DE SANTÉ DE LA MARINE ET DES COLONIES

A MES MAITRES

DES ÉCOLES DE MÉDECINE NAVALE DE TOULON ET DE BORDEAUX

A MES MAITRES

DE LA FACULTÉ DE MEDECINE DE BORDEAUX

(4)

A MONSIEUR LE DOCTEUR CHAMBRELENT

PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BORDEAUX

A MONSIEUR LE DOCTEUR E. CASSAET

PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BORDEAUX

(5)

MONSIEUR LE DOCTEUR MOUSSOUS

Professeur de clinique obstétricale à la Faculté de Médecine de 'Bordeaux Chevalier de la Lésion d'honneur.

(6)
(7)

INTRODUCTION

L'éclampsie puerpérale est sans contredit une des questions

sur laquelle on a le plus écrit, et il ne se passe pas d'années

sans que la littérature médicale ne s'enrichisse de nouvelles études sur cette affection. Néanmoins beaucoup de points

restent encore dans l'ombre, surtout si l'on envisage la question au point de vue fœtal. Naturellementen face de cette maladie funeste qui compromet tout à la fois les jours de la

mère et ceux de l'enfant, les premières préoccupations ne furent pas pour le fœtus. Cependant cet être a des droits à la

vie; aussi, àpropos d'un cas d'éclampsie constatéà laClinique

Obstétricale de la faculté de Bordeaux, avons-nous accepté

avec empressement la proposition, que nous fît Monsieur le professeur agrégé Chambrelent, d'essayer de mettre au point

la question encore fort obscure du pronostic fœtal dans l'éclampsie.

Notre travail se divisera en deux chapitres.

Dans le premier nous étudieronsrapidement les statistiques

des différents auteurs de façon à établir aussi exactement que

possible les chances de vie du fœtus dans l'éclampsie.

Dans le second, nous passerons en revue les causes de la

mort en nous appesantissant sur les plus importantes: les hémorrhagies placentaireset la toxicité du sang ; enfin malgré

le nombre très restreint d'observations que nous avons pu

(8)

recueillir nous tacherons d'apporter notre contribution à l'étude encore à peine ébauchée des lésions que le fœtus peut présenter dans cette affection.

Mais avant d'entrer en matière qu'il nous soit permis de

remercier ceux de nos maîtres qui ont bien voulu s'intéresser

à nous dans le courant de nos études médicales.

Nos premiers remerciements sont dûs à Monsieur le

professeur agrégé Chambrelent pour le bienveillant intérêt qu'il nous a témoigné. Après nous avoir suggéré l'idée,de ce

travail, il a été toujours pour nous un guide dont les excellents

conseils ontbeaucoup facilité notre tâche.

Monsieur le professeur agrégé Cassaët a droit aussi à toute

notre reconnaissance. C'est lui qui nous a dirigé dans nos recherches histologiques et qui avec la plus grande amabilité

nous a consacré les instants dont il a pu disposer, nous a éclairé de ses lumières, et prêté l'appui de son nom.

Que Monsieur le professeur Moussous reçoive ici l'expres¬

sion de nos sentiments les plus respectueux et de notre plus

vive gratitude pour l'honneur qu'il nous fait en présidant aujourd'hui notre Thèse inaugurale.

(9)

CAUSES DE LA MORTALITÉ DE L'ENEANT

DANS

L'ECLAMPSIE PUERPÉRALE

CHAPITRE PREMIER

PRONOSTIC

En face d'une affection aussi grave que l'éclampsie dont le pronostic est si funeste pour le salut de la mère, il reste encore un devoir au praticien, à l'accoucheur, il lui faut songerau sort

réservé au fœtus, à cet être déjà viable, car l'éclampsie se

montre rarement avant le septième mois de la grossesse, à cet enfant dont la vie est si fortement menacée avant qu'il ait vu le jour. Ce qu'il y a de certain, c'est que l'éclampsie est une affection d'une gravité extrême pourle produit de la conception

dont la mortalité dépasse de beaucoup celle de la mère.

Déjà la statistique d'Hoffmann, portant sur 11 observations d'éclampsie puerpérale, établissait une mortalité de 30

0/0?

5 enfants sur 13. Merrimann, sur 51 cas, obtenait des résultats

encore plus navrants : 34 enfants succombèrent, soit plus de la moitié, 68 0/0. Mme Lachapelle rassemblait 16 cas sur lesquels

elle avait une mortalité de 37 0/0, mortalité qu'elle attribuait

M. 2

(10)

10

en grande partie au

travail prématuré qui

se

trouvait ainsi plus

long que d'habitude. Haussmann,

cependant, qui, il est vrai,

n'avait pu réunir que 5 cas, n'avait par contre

observé qu'un

seul cas de mort. Arneth, sur 13 cas d'éclampsie, dont une grossesse gémellaire, ne

perdit

que

4 enfants; mais Champion,

sur 10 cas, eut 5 mort-nés. Gollins eut des

résultats

encore plusdéplorables : 14 enfants sur32

échappèrent seuls à la mort,

et Schwartz observait une proportion effrayante de 77 morts

pour 100. Comme on le voit, ces

statistiques

ne

semblaient

pas concorder entre elles, il en est de même

de celles de leurs

successeurs.

En effet, tandis qu'en 1839 Ramsbotham, dans

59

cas d'éclampsie avait une mortalité de 36 sur 62

naissances, soit

un

peu plus de 58 0/0, et Hardy

perdait 6 enfants

sur

13, les

statistiques suivantes permettaient de porter un

pronostic

un

peu moinsfuneste. Lever, sur\ 5 naissances,

n'avait

que

4 morts,

Devillers à peine davantage, 4 sur 12, et Rose

3

sur

12,

ce

qui

faisait à peu près la môme moyenne que Lever.

Enfin, Rraun

sur 44 caset 45 accouchements, put sauver 38 enfants; cepen¬

dant il ajoutait : « Il n'est pas douteux que

Féclampsie des

» femmes grosses ou en travail n'exerce une influence

dange-

y> reuse sur la vie du fœtus. Si l'enfant n'est pas mort pendant

» la durée de féclampsie, il meurt ordinairement quelques

)> jours après, en sorte que la délivrance

ensuite n'amène

que

y> que des enfants morts. C'est surtout au passage

du carbonate

D d'ammoniaque, dans la circulation fœtale, qu'il faut

attribuer

» la mort du fœtus d'une mère éclamptique » Et plus loin,

il concluait ainsi : « La mortalité des enfants pendant les accès

)> etla délivrance est de 4-5 0/0, dans la période qui suit immé-

)) diatement la délivrance elle est de 40 0/0 pour les enfants

y> nés à terme et de 64 0/0 pour ceux qui viennent prématuré-

» ment au monde. »

(11)

Mais toutes ces statistiques, prises isolément,

n'étaient

pas

de nature à apporter la lumière et ne

pouvaient

permettre

d'établir d'une façon à peu près certaine le pourcentage

de la

mortalité fœtale. A.ussiWieger, qui avait pu de son

côté réunir

72 cas d'éclampsie, sur lesquels 83 naissances

s'étaient

pro¬

duites permettant de constater la mort de

37 enfants,

rassem-

bla-t-il dans un seul tableau toutes les statistiques antérieures,

ce qui lui donna un total de 368 cas

d'éclampsie

avec

396 nais¬

sances; sur ce nombre considérable, 179

fois le fœtus

eut un

sort fatal, ce qui faisait une moyennede 48

0 0 environ. À cette

même époque, Naegelé, après avoir

constaté la mortalité des

femmes éclampliques, disait : ce

L'éclampsie

est encore

plus

)> dangereuse pour la vie du fœtus

qui, le plus souvent, meurt

)) dès les premières attaques. D'après

les observations faites à la

» Maternité de Prague, le nombre des

enfants mort-nés

ou

» moits quelquesjours après la naissance

à la suite d'éclampsie

)> atteint près de un tiers du

chiffre total, tandis

que

d'autres

)> auteurs ont cru devoir admettre qu'au moins la moitié, pour

)> ne pas dire les deux tiers des

fœtus, périssent

par

la maladie

» de la mère, ce qui, incontestablement, paraît se

rapprocher

» davantage delà vérité. »

Depaul, dans sa statistique portant sur

les

cas

d'éclampsie

constatés à l'Hôpital des Cliniques de la

Faculté de Paris, de

1834 à 1872, relate 132 observations et arrive au môme

résultat

que Wieger, la

mortalité constatée était également de 48 0/0,

64 mortssur 134 naissances. Blot, après lui, afind'arriver àune

approximation plus exacte,

reprend les statistiques de Wieger

et de Depaul, y ajoute

celle de Scanzoni qui accusait 13 morts

sur 28, et la sienne propre,

39

sur

58,

et peut

constater ainsi

une mortalité fœtale de 76 0/0. Enfin, dirigé par M.

le

pro¬

fesseur agrégé

Chambrelent, Casamayor continua la statistique

que Dupont avait

commencée, il rassembla dans

sa

thèse inau-

(12)

gurale les observationsd'éclampsie del'Hôpital des Cliniques de

la Faculté de Paris de 1872 jusqu'en 1890; sur 92 accouche¬

ments, 38 enfants seulement échappèrent à la mort, soit une

mortalité de 59 0/0. Cette statistique, réunie à celle deDepaul,

fournit une période de 55 années et permet de constater dans

ce demi-siècle une mortalité d'environ 52 0/0 pour le même hôpital. Quant à nous, nous n'avons pu observer à la Clinique

obstétricale de la Faculté de Bordeaux ou à la Maternité de

Pellegrin que 3 cas d'éclampsie dans lesquels 2 fœtus sur 3 succombèrent; mais étant donné ce nombre restreint d'obser¬

vations, nousne pouvons qu'en tirer un pronostic fâcheux pour

le fœtus sans pouvoiren déduire la proportion dans laquelle se

produit la mort. Nous avons cependant voulu réunir en un tableau les statistiques que nous venons de passer en revue afin d'en donner une vue d'ensemble.

Une chose curieuse à constater, c'est le grand nombre de grossesses gémellairesréunies dans ce tableau,36sur 669obser¬

vations. Au premier abord, on pourrait croire que c'est juste¬

ment ce qui charge les statistiques, car, on le sait, lesjumeaux

sont des enfants souvent débiles qui périssent fréquemment malgré les soins les plus minutieux; mais si l'on regarde les

chiffres rapportés par Wieger qui donnent la plus grande pro¬

portion dejumeaux, 11 sur 72 cas, on peut voirque la mortalité

constatée n'est que de 44 0/0, chiffre déjà énorme mais cepen¬

dant bien inférieur à beaucoup d'autres, à celui donné par Depaul, par exemple, 48 0/0 de mortalité et seulement 2 gros¬

sesses gémellaires sur 132 observations.

En résumé, malgré les écarts forcés que présententces statis¬

tiques, toutes concordent vers une moyenne de 49 à 50 0/0; en effet, sur les 669 observations que nous avons réunies dans le tableau suivant, il y eut 705 naissances sur lesquelles

349 enfants mort-nés ou morts peu de temps après l'accouche¬

ment, soit 49,5 0/0 de mort, et encore la statistique doit se trouver au-dessous de la vérité; combien existe-t-il, en effet,

(13)

mère, on a oublié de mentionner le sort funeste du fœtus ?

AUTEURS CAS Naissances MORTS VIE Puurcenlage

Hoffmann 11 13 5 8 30 o/o

Merrimanu 48 51 34 17 68 o/o

Lactiapelle 15 16 6 10 57 o/o

Haussmann 5 5 1 4 20 o/o

Arneth 13 14 3 11 21.4 o/o

Champion 10 10 5 5 50 o/o

Collins 30 32 . 18 14 56 o/o

Schwartz 11 13 10 3 77 o/o

Ramsbotham 59 62 36 26 58 o/o

Hardy 13 13 6 7 46 o/o

Lever 14 15 4 11 26.6 o/o

Devillers 11 12 4 8 33.8 o/o

Rose 12 12 3 9 25 o/o

Braun 44 45 7 38 15.5 o/o

Wieger 72 83 37 46 44.5 o/o

Repanl 132 134 64 70 48 o'o

Scanzoni 24 25 13 12 52 o/o

Biot 55 58 39 19 67.2 o/o

Casamayor 90 92 54 38 59 o/o

Total 669 705 349 356 49.5 o/o

Chez la mère, au contraire, la mortalité, d'après les

mêmes auteurs, ne va guère qu'à 32 0/C, chiffre d'ailleurs déjà

très considérable.

Quelle est la raison d'un si triste pronostic? c'est ce qui nous

va faire l'objet du chapitre suivant.

(14)

CHAPITRE II

Causes de la mort dxx fœtus.

| J. De quelques causes secondaires de lamort

À. Accouchement prématuré. Les statistiques que nous venons de citer ont, comme d'ailleurs toutes les statistiques,

le grave défaut d'établir des comparaisons entre des cas assez

dissemblables; ainsi, par exemple, le pronostic aupointde vue du fœtus est singulièrement assombri lorsque l'éclampsie frappe la femme bien avant le terme de la gestation. D'une façon générale,ettel estl'avis de MadameLachapelle, de Depaul

et de bon nombre d'auteurs, l'éclampsie a le plus funeste

retentissement sur la marche de la grossesse. Il est bien rare,

en effet, quoique quelques observations démontrent la possibi¬

lité du contraire, qu'une femme en gestation, atteinte de convulsions éclamptiques, conduise sa grossesse jusqu'au

terme normal à moins que ces accidents ne surviennent que

vers la fin de cette même grossesse. Ces convulsions agissent

soit en produisant une perturbation du côté des centres ner¬

veux, ou bien, suivant l'opinion de Brown-Sequard qui parait

la plus admissible, à cause de l'excitation produite sur la fibre

musculaire utérine par l'action du sang insuffisamment oxy¬

géné. Quelle qu'en soit d'ailleurs la raison, l'enfant nait alors

(15)

dans un état de faiblesse congénitale, qui certainement diminue

dans une large proportion ses chances de vie,

chances déjà

fort restreintes par la maladie de la mère.

B. Difficultés de

Vaccouchement.

Il n'en

est

heureuse¬

ment pas toujours ainsi et le plus

fréquemment l'éclampsie

ne

se montre que vers la fin de la grossesse ou

dans le

courant

du

huitième mois, mais une autre complication se présente. On a alors affaire à des fœtus bien constitués et souventd'un volume plus gros que la moyenne,

chose fréquente, et qui même

a

été

regardée, peut être à

bon droit,

par

quelques auteurs parmi

lesquels Nœgelé, comme cause

déterminante de l'éclampsie.

Quoiqu'il en soit l'accouchement est

alors long et laborieux,

une intervention opératoire s'impose, d'autant

mieux

que,

comme onlesait, dansl'éclampsiel'indicationestde

hâter la sortie

de l'enfant autant qu'il est possible. Nouvelle

chance à courir

pour le fœtus, carcomme

le dit Madame Lachapelle

<c

le forceps

)> ou la versionne sont pas sans inconvénient pour

la santé de

)•> la mère ou de l'enfant. » Ce sont de véritables traumatismes qui compromettent

quelquefois la vie des êtres qu'ils sont

appelés à sauver.

G. Élévation de température. Suivant

quelques

auteurs,

une des principales causes de mort

du fœtus serait due

aux températures élevées que

présentent pendant leur maladie bon

nombre de femmes éclamptiques. Kiwish, en effet,

observa

que, toutes les

fois

que

la température d'une femme grosse

atteignait 40°,le fœtus

donnait des signes évidents de souffrance

tels que : Mouvements

répétés

et

accélération des battements

du cœur, accélération souvent

proportionnelle à l'élévation de

la température delà mère.

Une température quelque

peu pro¬

longée de 42° à 43°

aurait été toujours mortelle. Et l'on voit,

malheureusement trop souvent, la température

des éclamp¬

tiques se

maintenir pendant plusieurs jours à 41° et même

(16)

16 -

au-dessus. Que devient le fœtus sous cette influence ? Les observations de Kiwish avaient été'précédées des expériences

de Hergott sur les œufs de poule; cet auteur avait vu l'évolu¬

tion embryonnaire sarrêter définitivement dans des œufs couvés artificiellement dès qu'on élevait la température à 39°.

De plus, Runge expérimentant sur des lapines pleines placées

dans des milieux dont on pouvait élever à volonté la tempéra¬

ture, vit les fœtus périr lorsque la température vaginale de la

mère atteignait 41° 5 ; quelle que fut d'aiileurs la durée de

celte température. Le maximum compatible avec la vie du fœtus serait d'après lui de 40° 5.

Malgré les séductions qu'offre une pareille théorie, on ne

peut cependant l'admettre entièrement car il n'est pas encore absolument démontré que l'élévation de température y soit

seule cause de la mort; mais il n'en est pas moins acquis qu'au-delà d'une certaine limite son influence ne peut être

que néfaste surl'organisme fœtal.

D. Influence des accès. Le triste résultat des statistiques parait dû encore à l'influence directe des accès éciamptiques

sur le fœtus. En effet, pendant les crises convulsives l'hématose

est incomplète et le sang veineux arrive presque seul au pla¬

centa ; le fœtus se trouve trop longtemps soustrait à l'influence

de la circulation maternelle nécessaire à l'entretien de sa vie.

C'est alors pour lui la mort par asphyxie, ou tout au moins,

dans les cas heureux un commencement d'asphyxie, qui est la conséquence probable de cette perturbation. On ne peut pas

cependant dire qu'il y ait un rapport direct entre la gravité de

la maladie et le nombre des accès ; le pronostic à cet égard est

assez difficile à établir. Depaul rapporte le cas d'une femme qui, malgré 95 accès, échappa à la mort, cette observation est malheureusement incomplète et ne peut nous renseigner au point de vue fœtal ; mais ce qui est vrai pour la mère se trouve

(17)

l'être aussi pour le fœtus,et ie même auteur relate une seconde

observation où l'enfant survécut à 60 accès successifs avant le

moment de l'accouchement. Casamayor cite également un cas dans lequel malgré 52 accès antérieurs à la naissance le fœtus échappa à la mort. li a même pu déduire des 92 accouchements qu'il a réunis la statistique suivante qui montre bien le peu d'influence du nombre des accès sur le pronostic tant maternel

que fœtal : ,

Nombre des accès Femmesmortes Enfantsmorts

4 à 5 10 : 14

5 à 10 7 11

10 à 15 5 4

15 à 20 6 7

20 à 25 2 3

25 à 30 1 1

35 à 40 1 1

40 à 50 1 1

Onest forcé dereconnaître que cette progression ne suit pas la marche ascendante qu'on aurait pu s'attendre à trouver.

Quant à nous,bien quen'étant pas placé dans des conditions,

nous permettant d'avoir un si vaste

champ d'observation,

nous

avons pu observer le cas suivant,

d:.ns lequel le fœtus survécut

malgré le nombre des accès et

la gravité de l'affection.

Observation I (personnelle).

Recueillie à la.Maternité de Pellegrin

Anastasie S..., âgée d'environ unevingtained'années (1) estamenée

à lamaternité dePellegrin le 10juillet 1894, à midi.

(1) L'âge.précisde la malade, se.- antécédents et bien d'autres renseignements

importantsn'ont pu être notés, lespersonnes qui accompagnaient la maladeles ignorant/et elle-même 11'avantpas été unseul instant en étatde répondre aux questions qu'on eutpu lui adresser.

M. 3

(18)

18

Tout ce que nous avons pu savoir c'est que les premières dou¬

leurs de l'enfantementse sont fait sentir la veillevers les trois heures del'après-midi, quebientôt leur violence força la malade à s'aliter, et

que vers les cinq heures un premier accès convulsif s'empara de la

malade. Cet accès fut bientôt suivi d'autres semblables très nombreux

qui revinrent en moyenne presque toutes les heures jusqu'àce qu'on

sedécida àamenerla malade à l'hôpital. Elle eut même deux nou¬

velles crises dans la voiture qui la transportait.

A son entrée, la malade était dans un état de torpeur dont rien ne

pouvait la tirer, elle paraissait souffrir énormément de la tête et y portait fréquemmentles mains. Sa langue présentait de nombreuses

traces de morsures(1).

L'examen de lamalade n'avaitpas encoreété achevé, qu'elle com¬

mença à s'agiter, ses mâchoires se contractèrent, ses membres furent pris de convulsions toniques, et la respiration devint stertoreuse.

Température pendant l'accès 37?2.

Après l'accès, la suite de l'examenpermit de constater que la dilata¬

tion du col avait le diamètre d'une pièce de cinq francs, la poche des

eaux s'était rompue, et le fœtus se présentait en0 I G A.

Lamalade s'était calmée peuàpeu et était retombé semblable dans

une torpeur à celle qu'elleprésentait à son entrée.

A12 h. 40, deuxième accès, température 36°8.

1 h. 05, troisième accès, température 37°2.

2 h. 27, quatrième accès.

4 h. cinquième accès.

4 h. 35, sixième accès, température 37°8.

5 h. 15, septième accès.

Aprèscette crise convulsive on sonde la malade, ce qui permet de

il) N'ayantpu savoir exactement le nombre, d'ailleurs considérable, d'accès qu'elle avait euavantson entrée,nous nous contenterons denuméroterceux qvu ontétéobservés pendantson séjour à l'hôpital.

(19)

recueillir environ 250 grammes d'urine. L'albuminimètre d'Esbachy fait constater laprésencede 15 grammes d'albuminepar litre.

Les accès sont toujours séparés les uns des autres par des périodes

de résolution, 'pendant lesquelles la malade se trouve dansun état

semi-comateux la rendant étrangèreatoutcequise passeautourd'elle.

A 5 h. 25, huitièmeaccès.

(5 h. neuvième accès

0 h. 20, dixième accès, température 39°2.

On admnistre alors à la malade un lavement contenant2 grammes de chloral. Puis la tête du fœtus se présentant à cemomentà la vulve,

on termine immédiatement l'accouchement par une application de forceps; on extrait ainsi un enfant vivant (sexe masculin) pesant 1900

grammes et d'apparence cliétive.

Un quart d'heure après la délivrance se fait naturellement. Le pla¬

ce:ita est normal, fpoids 450 grammes; il ne présente pas de foyers hémorrhagiques.

dette intervention semble avoir calmé un peu la malade; mais la torpeur dans laquelle elle est plongée est toujours profonde.

A 10h. 25, onzième accès,température 39°5. Nouveau lavementavec 2 grammesde chloral. Pas d'action sensible.

A 10 h. 50, douzième accès. Ghloroformisation.

11 h. 10, treizième accès, température37°7.

11juillet. Minuit 20, quatorzièmeaccès. Lavement avec6 gram¬

mes de chloral.

Minuit 45, quinzième accès, température 39°5

3 heures matin, seizièmeaccès.

3 h. 20 dix-septième accès.

3 h. 40 —. dix-huitième accès, température 39°5.

5 h. 05 dix-neuvième accès, température 39°4.

5 h. 40 vingtième accès, température 39°6.

Nouveau lavement avec 3 grammes de chloral. On recommence eu même temps, les inhalations de chloroforme.

0 heures, vingt etunièmeaccès, température 39°8.

(20)

20

Après celte dernière crise, la malade tombe dans un coma complet.

Elle respiresuivant unrytlime irrégulier. Le nombre des inspirations

est en moyennede 25 à 30 parminute. Le matin à la visite, on prati¬

que une saignéede 300 grammes. L'état de la malade ne paraît pas se modifier à la suite de cette intervention.

A midi latempérature s'élèvejusqu'à 40°2; on pratique àcemoment

uninjection de sérum artificiel dans le tissu cellulaire de laparoi

abdominale.

Enfin la mort survientvers les deux heures de l'après-midi.

L'enfant AdrienS,.., fut transéaté cejour-là à la crèche de l'Hôpital

desEnfants, nous avons pu l'observer pendant une vingtaine de

- jours. Nourri ausein, ilcommençaà augmenter de poids et de volume à partirdu sixièmejour, et le 30juillet, il pesait 2,200 grammes. A ce moment nous le perdîmes devue, car il fut envoyé à la campagne.

L'autopsie de la mère faite par M. Fieu, interne à la maternité de

Pellegrin, ne permit de constater aucune lésion macroscopique, et prévenu trop tard, nous ne pûmes recueillir les organes pour en faire l'examenliistologique.

M. le professeur agrégé Chambrelent, dans un opuscule qu'il fit dernièrement paraître sur la toxicité du sérum dans l'éclampsie, rapporte une observation analogue. « L'on voit,

» dit-il, des femmes atteintes de phénomènes éclamptiques

)) extrêmement graves donner naissance à des enfants vivants

)> et ne se ressentant nullement dans la suite des terribles

» secousses qui ont précédé leur naissance.

)> Je me rappelle à ce sujet l'observation d'une femmeatteinte

y> d'éclampsie très grave, qui fut amenée mourante dans le

)) service de M. le professeur Moussous, alors que j'étais son

» interne, c'est-à-dire en 1880.

» Cette malade avait été prise de convulsionséclamptiques à

» Cestas où elle était fille de ferme. Elle fut amenée àla Clinique

(21)

» par une charrette et, pendant tout Je trajet, les convulsions

» continuèrent, elle en eut encore un grand nombre après son

» arrivée à la Clinique; elle était alors enceinte de huit mois;

» au bout de quelques jours elle revint à la santé et accoucha

» à terme d'un enfant vivant.

» J'ai eu occasion de voir, il y a quelques années, sa fille

». âgée déjà de 12ans, elle jouissait d'une santé parfaite. »

Malgré tousces résultats, il ne faudrait pas cependant croire

que toujours l'enfant résisteà l'asphyxie causéepar la fréquence

des convulsions maternelles etquela compression qv.'il éprouve, lorsque la poche des eaux s'est prématurément rompue, le laisse

absolument indemne.

E. Quantité <Xalbumine. De même que le nombre con¬

sidérable des accès ne suffit pas pour porter un pronostic abso¬

lument fatal, il faut aussi se garder de baser le pronostic sur la quantité d'albumine que l'analyse permet de constater dans les

urines. C'est en effetl'opinion de M. Chambrelent qui s'exprime

ainsi à ce sujet : « Nous avons vu mourir des éclamptiques qui

» ne présentaient que des traces d'albumine et nous avons vu

» au contraire des cas terminés par la guérison malgré une

»■ forte proportion d'albumine dans l'urine. Tel est le cas d'une

» éclamptique que nous avons eu l'occasion d'observer l'année

» dernière à l'Hôpital Peilegrin, dans le service de M. le doc-

» teur Lugeol, et qui guérit bien que son urine, analysée avec

» le plus grand soin, nous ait révélé la présence de 18 grammes

» d'albumine par litre. » I! n'est malheureusement pas fait

mention du fœtus, mais dans l'observation 1 que nous venons de relater on peut voir que, malgré l'existence de 15 grammes d'albumine par litre, l'enfant a pu survivre au moins pendant

20jours et probablement davantage.

(22)

22

| II. Hémorrhagies placentaires.

Bien plus que les quelquescauses que nous venons de passer

en revue,les altérations du placenta ont une manifeste influence

sur le sort de l'enfant. Cet organe étant pour le fœtus l'ana¬

logue du poumon pour l'homme, les modifications patholo¬

giques qui le frappent doivent avoir fatalement un funeste

retentissement sur le développement du fœtus, retentissement

en rapport avec l'étendue

'des

lésions.

Les hémorrhagies placentaires sur lesquelles Cruveilhier déjà

en 1839 avait plusieurs fois appelé l'attention étaient assez bien

connues, mais leur pathogénie était encore assez obscure, lorsqu'en 1864 Moii publia l'observation d'une femme atteinte

d'albuminurie gravidique qui accoucha à terme d'un enfant

macéré dont le placenta présentait de multiples foyers de dégénérescence. Simpson fit alorsremarquer quel'albuminurie

était sans doute la cause de la lésion placentaire ainsi que de la

mort du fœtus. Une observation d'éclampsie, dans laquelle

l'enfant et le placenta avaient subi un sort analogue à ceux de

l'observation de Moir, fut ensuite publiée par Lawson Tait et

confirma la manière de voir de Simpson qui fut alors à peu

prèsgénéralement adoptée. Cette opinion fut cependantquelque

peu confirmée par une observation de Tyler Smith dans laquelle

il raconte le cas d'une femme qui, six fois de suite, avorta vers lesixième oule septième mois, chacun de cesavortements étant accompagnés de convulsions éclamptiques. Lors de la septième

grossesse, l'urine était fortement albumineuse. A 4 mois et demi la malade présenta de la bouffissure de laface, de l'œdème

des membres inférieurs et de la dyspnée. Un mois après, elle

eut sept accès déclampsie, l'urine

était

fortement albumineuse,

(23)

et dix-neufjours plus tard elle expulsa un fœtus macéré. Mal¬

gré les prévisions de Simpson, le placenta se trouvanormal.

Cependant, Winckel apporte bientôt une observation con¬

cluante, celle d'une primipare éclamptique qui accoucha d'un

enfant de 5 livres, lequel périt pendant l'accouchement. Le placenta pesait 1 livreet présentait de multiples coagulations

dont un de la grosseur d'un œuf de poule.

C'est alors que Simpson en 1874, décrivit admirablement l'apoplexie placentaire, et, pour bien indiquer la déplorable

influence que cette altération exerce sur le lœtus, lui donna le

nom caractéristique de phtisie placentaire.

Quelques années après.Chantreuil fit faire un grand pas à la question, il reconnut parfaitement la relation qui existait entre l'albuminurie et les lésions placentaires; mais ne possédant qu'un petit nombre d'observations, il n'osa se prononcer d'une façon catégorique. Il s'exprimait aiusi : « L'albuminurie dimi-

)> nue laplasticité du sanget prédispose à la congestion des

)> organes, dans ces conditions vous comprenez combien les

» hémorrhagies se produisent facilement. » Il assimilait

ensuite lesfoyers apoplectiques placentaires aux infarctus que l'albuminurie produit dans les divers organes.

Puis après lui, Pinard, dont les travaux sur cette question

sont résumés dans la thèse de Rouhaud un de ses élèves

regarde cette altération comme très fréquente chez les albu- minuriques où on l'observe 41 fois sur cent.

Enfin en 1888, Rossier, assistant du professeur Fœhling,

dans sa thèse sur les rapports des infarctus placentaires avec les lésions rénales de la mère, relève dans les hôpitaux de Stuttgard et de Baie 66 et 55,5 placentas hémorrhagiques sur 100 femmes albuminunques. En présence de ces chiffres et

de la statistique de Pinard 41 0/0, il n'est donc pas niable qu'il

existe une relationde cause à effet entre l'albuminurie et les foyers apoplectiques du placenta.

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