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» sont simplement refoulées et s'appliquent en croissant à la

)> périphérie des

ampoules..., d'autres s'atrophient et subissent

M. 6

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)> une altération particulière du plasma qui devient absolument

» clair et translucide. »

De nombreux examens entrepris pour la thèse de Bouffe

de Saint-Biaise permirent de constater encore dans de nom¬

breux cas l'existence de ces mêmes lésions, lésions qui furent également observées en 1893 sur un foie d'éclamptique par MM. Oui et Sabrazès, de sorte qu'il était permis de conclure

que dans le foie des femmes éclamptiques ilexistait des lésions

constantes.

Du côté de l'appareil rénal, les recherches de Pilliet ont amenédes résultats moins caractéristiques: la trame conjonc¬

tive de certains tubes contournés semble disparaître complète¬

ment. Le noyau des cellules est en voie de disparition et leurs granulations perdent leur orientation. Les épithéliums sont troubles et se colorent mal. Quant aux anses de Henle, elles ne subissentaucune modification, sauf de très rares hémorrhagies.

MM. Oui et Sabrazès, sur un cas, purent constater seulement

la tuméfaction trouble des épithéliums sans hémorrhagie ni

aucune altération glomérulaire.

Enfin, les seules recherches sur les lésions du foetus sont dues à M. le- professeur agrégé Moussous, qui eut l'occasion

d'examiner les reins d'un enfant au 8me mois d'une femme

éclamptique et mort 10 jours après sa naissance sans convul¬

sions. Iln'yconstataquedes hémorrhagies des tubes collecteurs.

Voici maintenant les lésions que nous avons observées, tant chez la mère que chez le fœtus.

Observation ILI (personnelle).

(Recueillie à la clinique obstétricale, service de M. le professeur Moussous) P...,vingt-trois ans, couturière (primipare).

Entre à la clinique le 12 mars à une heure du matin, où elle est

amenée par uneaccoucheusede la ville,qui nousapprend qu'elle a eu

déjàsix crises d'éclampsie depuis dix heuresdu soir.

Antécédents héréditaires. Rien de particulier à noter. Parents

bien portants. La mère n'a jamais eudecrisesanalogues dans lecours de ses grossesses ou accouchements. Un seul frère en bonne santé.

Antécédentspersonnels. Rien si ce n'estune rougeole dans la première enfance. Pas de variole, ni de typhoïde. Aucuns stigmates syphilitiques. Pas detraces de rachitisme.

Elle futrégléepour la première fois à l'âge de quatorzeans. Depuis

les menstrues se sont montrées fort régulièrement. Pas de pertes

blanches. Aucune grossesse antérieure.

Grossesseactuelle. On n'a pu avoir aucun renseignement sur la

date de ses dernières règles. Rien non plus sur la marche de la

grossesse.

Ason entrée, la maladese trouve dans le comale plus complet.

Le travail estcommencé, le toucher vaginal permet de reconnaître

une dilatation égale au diamètre d'une piècede 2 francs. Les urines

retirées par le sonde renferment environ 1 gramme d'albumine par

litre.

On prescrit l'administration immédiate d'un lavement contenant

4 grammesde chloral, et onfait respirer du chloroforme. S*itôt qu'on

le suspend, lamalade s'agite, se dresse sur son lit, et tomberait si on

ne la retenait; ses yeux sontégarés, elle pousse des cris inarticulés,

ne reconnaît personneet ne paraît'pascomprendre les paroles qu'on

lui adresse. A d'autres moments la malade est prise de convulsions généralisées très légères; onvoit d'abord les massétersse contracter

d'une façonrythmique et rapide, puis lessecousses gagnentlesquatre

membres sansjamais avoir degrandesamplitudes. Toutceladisparaît *

rapidement dès qu'on recommence àdonner du chloroforme.

Le lendemain huit heures, même situation. On continue le chlo¬

roforme.

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La pupille est tantôt contractée, tantôt dilatée, mais jamais punc-tiforme.

Cet état durejusqu'à cinq heures du soir. A ce moment, on fait sur lamédianecéphaliquedroiteunesaignée d'environ350 à 400grammes, et on suspend l'administration du chloroforme. Maisbientôtla malade

s'agite de nouveau, il faut la maintenir de force sur son lit et le chlo¬

roforme devient de nouveau nécessaire. Pendant tout ce temps, la dilatation s'est faite lentement, mais régulièrement. Cependantà six heures du matin, la poche des eaux s'était rompue laissant échapper

du liquide amniotique normal. Le fœtus se présente alors au détroit supérieuren 0 I G-P. A six heures du soir la dilatation est complète ; la femme étantdans lapériode d'anesthésie chirurgicale, onfait une

application de forceps au détroit supérieur. Extraction d'un enfant vivant en 0 S.

Pendant le passage de la tête le périné se déchire. Il est immédiate¬

ment suturé avec deux points profonds et quatre points superficiels.

Délivrancenaturelle, vingt minutes après l'accouchement.

Placentanormal pesant 510 grammes ne présentant pas de foyers hémorrhagiques.

L'enfant du sexe masculin estvigoureuxet bienconstitué. Sonpoids

est de 4,400grammes.

Diamètre bi-temporal 90 millimétrés.

Diamètre maximum de Budin 155 millimètres.

On sonde la malade et le réactif d'Esbach n'y démontre plus l'exis¬

tenced'albunime.

14 mars. La malade se trouve encore dans un état d'obnubila-tion voisin du coma: elle paraît cependant comprendre les questions qu'on lui adresse.

15 mars. Pendant la nuit, la malade ayant trompé la vigilance

de ses gardes s'est promenée quelques instants dans la salle. A la visite, on constate la même torpeur que la veille. Le corps tout entier présente une teinte ictérique très prononcée. Cette coloration s'étend

La malade agite continuellementsatête. Sesmasséters sontfortement contractés, les poings sont fermés, le pouce en dedans.

La températureest peu élevée 36°6.

On note 128 pulsations à la minute.

Onsonde la malade qui nepeut uriner seule. L'urine retirée, envi¬

ron250 grammes, n'est pastrès fortementcolorée, on ne peut, par le battage, ydéterminer la formation d'une moussepersistante, mais la

réaction de Gmelin ymontre très nettement la présence de pigments

biliaires. De plus, avecl'albuminimètre d'Esbach, on trouve 0gr. 50

d'albumine par litre, alors qu'on n'en avaitpas trouvé pendant les

deuxjours précédent.

Le soir, même état. La température est de 36°3.

120 pulsations à laminute.

16 mars. Coma complet. Température 37°9. Pouls 96. Inspira¬

tionsbrèves, saccadées (30par minute).

Mortversles neufheures.

L'enfant quoiquevigoureux au moment desanaissance,dépérit très rapidement et meurt le lendemain, 17 mars.

Examen de la toxicité du sang de la mère et du foetus

Par M. leprofesseur agrégé Chambp.elent

Mère. Le sang provenant de la saignée de lamère a été recueilli

directement dans desvases stérilisés et laisséau repos au laboratoire

des cliniques de laFaculté jusqu'au lendemain.

A cinq heures du soir, le mardi 13mars,c'est-à-dire trèsexactement

vingt-quatre heures après le moment de lasaignée, le sérum était parfaitement séparé du cruor. Ce sérum fut alorsinjectéà trois lapins

aux doses suivantes :

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Un premier lapin, pesant 1.120 grammes, reçut 3CC5 (le sérum, soit très approximativement3ec de sérum par kilogramme.

Un second lapin, pesant 1.140 grammes, reçut quelques instants après 5CC dece mêmesérum, soit un peu plus de 4CC par kilogr, très

exactement 4CC3.

Untroisième lapin, pesant 980 grammes, reçut quelques minutes après 5CC de sérum, soit un peu plus de 5CC par kilogramme.

Immédiatement après l'injection, les animaux présentaient des symptômes morbideset deux d'entreeux netardaient pas àsuccomber.

Or, les deuxlapins qui ont ainsi succombé à l'injection du sérum de notre éclamptique sont ceuxà qui nous avionsinjecté cinq et quatre centimètres cubes de sérum. Celui, aucontraire, qui n'avait reçu que trois centimètres dece mêmeséruma parfaitement résisté àl'injection

et s'est complètementremis des quelques symptômes morbides qui

ontsuivi immédiatementl'injection.

Nouspouvonsdonc direque lesérumdenotreéclamptiqueétaittoxi¬

que àla dose de 4CC, et qu'il ne l'était pasà la dose de 3CC. Satoxicité estcompriseentre ces deux limites, elle est donc bien supérieureà la normale.

Enfant. Nous n'avons pu, malheureusement, avoir à notre dis¬

positionqu'une très petite quantité de sérum, provenant dusangécoulé

par le bout placentaire du cordon au moment de l'accouchement.

Nousl'avons injecté à un lapin àla dose de 4CC3. Celapin s'est parfai¬

tement rétabli, tandis quecelui qui avait reçu la même dose dusang de la mérea succombé. Dansce cas, par conséquent, le sang foetal étaitmoins toxique que le sang maternel.

Autopsie de la mére. Vingt-quatre heures après la mort. Le cadavre présente la teinte ictériquegénérale déjà observée pendant la vie. Même teinte sur les muqueuses. On observe de petites hémor-rhagies multiples dansle tissu cellulaire sous-cutané.

Al'ouverturede l'abdomen, on retrouve les mêmes hémorrhagies

surle colon transverse.

L

Le foie pèse 1.350 grammes; il est paleet présente de nombreuses ecchymoses surtout àla face inférieureet àl'extrémité du lobe gauche.

A la coupe, il offre une teinte jaune générale, sur laquelle se détache

un piqueté rougeâtre.

Le rein gauche pèse 200grammes; ilest fortement lobulé. lacouche

corticale et les colonnesde Bertin paraissent augmentées de volume.

Le rein droit a un poids de 150 grammes; il présente les mêmes

lésions, maisun peu moins accentuées.

Ratenormale, pèse250 grammes.

Le péricarde renferme un épanehementpeu abondant.

Cœur normal. Poids 400 grammes.

Les gros vaisseaux ont une teinte jaune plus accentuée que de

coutume.

Rien à noter du côté de l'encéphale.

Rienégalement à l'appareil pulmonaire.

Autopsie del'enfant. Le 18 mars, vingt-quatre heuresaprès la

mort. Les lésions sont exactementsemblables à celles de la mère.

Le foie (120 grammes) présente des ecchymoses multiples, surtout

au niveau de son lobegauche. A lacoupe mêmepiqueté rougeâtreque le foie de la mère, mais pas cependant de teinte ictérique.

Les reins réunis pèsent 25 grammes environ, ils présententceux de

lamèreunnotableépaississement de la couche corticale.

Les autres organes ou appareils n'offrent rien d'anormal.

Examen histologique

Par M. le professeur agrégé Cassaet

1. Mère. a) Rein. Les glomérules présentent quelques granulations graisseuses; ils sont fortement

rétractés et recouverts

a

leur surfaced'un très grand nombre denoyauxquise continuent dans

la direction des vaisseauxglomérulaires. A ce niveau, ilsdépassent la

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paroi vasculaire et s'infiltrent dans les espaces péri-tubulaires

avoi-sinants. On nepeut affirmercependant qu'il y ait de sclérose vraie dans lebouquet glomérulaire. Entrecelui-ci et la paroi du glomérule qui le limite, ontrouve souvent un épanchement légèrement

réticu-lairegranuleux, qui atous les aspects d'unépanchement defibrineau

milieu duquel on note l'existence de quelques globules blancs. Les

canaux contournés sont volumineux et distendus par une sorte d'ôxsudatanalogue àcelui que l'ontrouve dans lacapsule; il n'y a pas

cependantdeglobules blancs. L'épithélium de la plupart des tubes paraît normal, tout au moins dans la partie juxta-nucléaire; par contre, la portioncentrale de la cellule se distingue difficilement de celle qui l'environne et salimite interneseconfondaussiavecl'exsudat que nous avons signalé. Sur d'autres points, l'épithélium trouble est abrasé et la seule partie de la cellule qui tient au noyau est adhérente

à la paroi du canalicule.

On trouve enfin quelques canalicules comblés par des cellules embryonnaires qui ontle mêmeaspect quecelles que l'on observe à la surface du glomérule, ou dans les zones péri-tubulaires. Il y adonc quelque chose qui ressemble un peu aux lésions qu'Ortholez a

signalée dans les cas denéphrite aiguë.

b) Foie. Les espaces portes sont très dissociés, 'fortement

lacunaires et paraissent avoir été œdémateux. Malgré les ecchymoses

étendues et le piqueté hémorrhagique constatés à l'autopsie, on ne retrouve à l'examen microscopique de la plupart des coupes aucune trace d'hémorrhagie. Onnote seulement une infiltration leucocytique légère de laparoi des vaisseaux.

Les lobules surtout, à leur périphérie, présentent un état lacunaire moins prononcé cependant que celui des espaces portes. Les travées cellulaires sontcomplètement disloquées, et les cellules hépatiques présentent de l'atrophie simple. Pas de trace d'hémorrhagie.

. Sur une coupepratiquée dans uneautre région, le tissu hépatiquea

complètement disparu, il estremplacéparune infiltrationsanguineau

milieu de laquelle on trouve un réseau fibrineux. Sur les points

nodaux dece réseau existent des globules blancs qui lui donnent un vague aspect de tissu réticulé.

Enfin, en d'autres points, l'atrophie cellulaire paraît moins marquée

On ne constate qu'une infiltration leucocytique au voisinage des

espaces péri-portaux: elle circonscrit extérieurement les lobules et

devient parplace plusapparenteaussi autourdelaveinesus-hépatique

Lesvaisseaux biliaires offrent un peu d'angiocholite catarrhale. Çà et

là les cellulesprésententun peude surchargegraisseuse.

Enfant, a) Rein. Les glomérulès ne présentent aucune alté¬

ration, cependant en certains points onpeut constaterl'existence d'un

exsudât albumineux peu abondant entre la capsule et leglomérule.

Rien aux vaisseaux.

Lesanses descendantes de Henle offrent des hémorrhagies

intra-canaliculaires.

b) Foie. On ne constate que de l'angiocholite catarrhale assez intense, et un peu de surcharge graisseuse des cellules hépatiques.

Malgré les hémorrhagies constatées à l'autopsie, on ne peut retrou¬

ver la présence d'aucun globule sanguin.

En résumé les reins de la mère ne présentent des lésions

observées par Pillietque l'état trouble des épithéliums; on peut

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