“LE PROBLÈME QUE NOUS AVONS EN FRANCE”

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Supplément à L’US n° 611 du 17 décembre 2004

“ LE PROBLÈME

QUE NOUS AVONS EN FRANCE ”

L orsqu’il s’exprime sur les traitements des fonc- tionnaires, le ministre de la Fonction publique, Renaud Dutreil, explique que pour augmenter les salaires, il faudrait diminuer les emplois et opposer actifs et retraités. Cette politique se traduit à chaque fois par des reculs pour les uns et pour les autres, par la persistance d’un très fort taux de chômage.

Des transformations profondes sont en œuvre dans la fonction publique. Qu’elles passent par la gestion des personnels (circulaire mutation, remise en cause des accords de 1989 au travers des règles d’accès à la hors-classe) ou par la loi (création de contrats à durée indéterminée et peut-être bientôt suppression des corps au profit de cadres statutaires), elles ont toutes une même inspiration, celle de renforcer l’in- dividualisation, la mainmise du supérieur hiérar- chique sur la carrière des personnels, voire la contrac- tualisation des principales étapes de celle-ci.

La loi d’orientation pour l’école est fortement mar- quée par l’obsession des gouvernements Raffarin successifs de réduire les ressources de l’État et les dépenses collectives. Le second degré et ses métiers sont une cible privilégiée. Il en sortirait une école plus sélective masquant les inégalités sociales derrière l’idée du « talent » et du « mérite ».

c’est que « les gens sont contents des services publics.

L’hôpital fonctionne bien, l’école fonctionne bien, la police fonctionne bien »

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.

Le développement des mobilisations pour la sauve- garde des services publics ruraux en témoigne.

La protestation peut contraindre le gouvernement à reculer. Nous venons de l’expérimenter une nou- velle fois sur le dossier des pensions de réversion.

De quoi donner courage pour renouer avec des actions syndicales de haut niveau.

En renforçant le SNES, nous misons sur la solidarité actifs-retraités. Cette conviction qu’il s’agit de la bonne voie, nous devons la faire davantage partager.

FRÉDÉRIQUE ROLET Cosecrétaire générale ANNE FÉRAY Secrétaire nationale

(1) Renaud Dutreil devant la fondation Concorde, propos

A C T I F S

Conférences de presse, rassemblements, mani- festations : les retraités se sont mobilisés ! À l’ap- pel des unions confédérales de retraités, d’asso- ciations, dont la FGR-FP et de la FSU dans certains départements ils ont exprimé leur oppo- sition à la politique gouvernementale et leurs revendications.

Ils ont ainsi détourné le sens de la « semaine bleue » gouvernementale, semaine-alibi qui ne trompe personne sur l’intérêt ou plus simplement le respect porté aux aînés.

Que ceux qui n’ont pu s’associer aux manifesta- tions, ou ceux qui n’en ont pas eu l’occasion se ras- surent : enseignants retraités nous avons des séances de rattrapage en perspective, d’abord en janvier sans doute si le gouvernement ne nous entend pas… Il faut s’équiper pour l’hiver !

Annie Clavel, Jacky Brengou secrétaires de catégorie « retraités »

LA CHOUETTE, SYMBOLE DE LA PHILOSOPHIE, VOIR ARTICLE DE VÉRONIQUE GENSAC EN PAGE 4

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RETRAITÉS RETRAITÉ

C O N G R È S 2 0 0 5

Préparation du congrès national du SNES

> R E T R A I T E S

Inventer de nouvelles formes et de nouveaux champs d’activité syndicale

Le nombre des départs en retraite a explosé depuis l’an 2000. Pour réduire à tout prix les dépenses publiques, le gouvernement a joué deux cartes sur le dossier retraites.

Il se déroulera du 4 au 8 avril 2005 au Mans ; L’US n° 611 contiendra les rapports qui seront étudiés, enri- chis par les congrès académiques et le Congrès national.

L’implication des retraités dans la vie syn- dicale est réelle, efficace, la préparation de ce congrès sera encore l’occasion de le montrer ; invitation est donc faite à tous de prendre connaissances des prérapports notam- ment les thèmes II et IV où sont évoquées les questions de protection sociale, celles du syndicalisme, la place des retraités.

Les sections départementales de retrai- tés (le S1) participeront aux congrès académiques où, aux côtés des actifs, ils porteront les préoccupations des retraités.

Compte tenu de la situation très grave faite aux retraités, de la tentative d’isolement dont ils sont l’objet de la

part du gouvernement, il convient, encore plus et mieux qu’hier, qu’ils soient actifs dans la préparation des congrès et qu’ils y soient bien représentés, particulière- ment dans les délégations académiques au congrès natio- nal (voir l’article de Pierre Toussenel dans ce même numéro).

La date de l’assemblée générale annuelle des responsables académiques qui se tient traditionnellement sur une journée, au même moment et dans la même ville que le congrès, sera fixée dès qu’en sera connu le déroulement.

Les responsables académiques seront informés dans la deuxième quinzaine de janvier, après la réunion du Col- lectif national des retraités. ■

ANNIE CLAVEL, JACKY BRENGOU Secrétaires de la catégorie « retraités »

La première consiste à réduire les droits en obligeant les actifs à travailler plus longtemps pour une pension plus faible. La seconde est de dissocier l’évolu- tion des salaires et des pensions pour tenter de casser les solidarités et par là même affaiblir les ripostes. On trouve cette même volonté de les isoler dans la réforme de l’as- surance maladie (hausse de la CSG pour les seuls retrai- tés) et dans la création d’une caisse particulière pour l’autonomie et le handicap, entre autres…

Le syndicalisme saura-t-il déjouer la manœuvre et orga- niser les convergences entre actifs et retraités ? C’est un enjeu majeur car ce sont des centaines de milliers de fonctionnaires qui sur 20 ans sont passés, passent et passeront de l’activité à la retraite. Pour le second degré, ce sont des dizaines de milliers de collègues qui sont concernés.

Jusqu’à présent le passage à la retraite marquait très – trop – souvent la fin de la syndicalisation. Hors les questions du pouvoir d’achat et de la protection sociale, le syndi- calisme paraissait peu préoccupé par les problèmes des retraités. Ceci expliquant sans doute en partie cela.

Désormais ce phénomène risque de se renforcer puisque le pouvoir d’achat des pensions n’est plus lié à celui des traitements. Avec la loi Fillon l’évolution de la pension

devient, elle, indépendante de celle du point d’indice.

Dès lors le risque de voir se développer des « syndicats de retraités » plus ou moins coupés du syndicalisme des actifs est loin d’être négligeable. La question du pou- voir d’achat, que l’on traite dans l’encadré ci-contre, prouve pourtant que l’action syndicale demeure indis- pensable pour les retraité(e)s.

Avec l’explosion de leur nombre, du fait de la pyramide des âges, avec l’allongement de la durée de vie, elles et ils représentent désormais une « catégorie » sociale dont l’immense majorité conserve des intérêts communs avec les salarié(e)s en activité.

Il est à nos yeux de première importance pour le syndi- calisme de rassembler actifs et retraités. C’est avec les retraité(e)s qu’il faut construire de nouvelles formes d’as- sociation beaucoup plus étroite à l’activité syndicale et de nouveaux champs d’activité.

Il faut désormais veiller à ce qu’ils soient représentés dans toutes les instances délibératives sans bien sûr oublier que ces instances doivent demeurer aussi à tout prix des lieux de formation pour les jeunes.

Par exemple, l’absence d’un(e) retraité(e) dans une délé- gation académique au Congrès national poserait beaucoup plus problème que sa présence !

>

RETRAITÉS RETRAITÉ

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ÉS RETRAITÉS RETR

> Il serait certes déraisonnable de faire trancher par des délé- gués retraités la décision d’une grève ou l’évolution du métier. Il serait tout aussi déraisonnable de trancher sans eux des questions qui les concernent au premier chef comme l’évolution de leur pension, les aides à l’auto- nomie ou au maintien à domicile…

Sauf à postuler qu’en effet actifs et retraités doivent avoir des syndicats spécifiques.

Intégrer le potentiel que représentent les retraités, c’est aussi se poser la question de leur association à la vie fédérale. Les réponses ne sont pas évidentes. Raison de plus pour lancer rapidement la réflexion, faire le bilan des

expériences départementales et des pratiques des confé- dérations.

C’est aussi nécessaire pour tenir toute notre place dans la FGR. L’ostracisme qui frappait les militant(e)s du SNES est désormais dépassé au plan national et dans de très nom- breux départements. À nous dorénavant de faire face aux responsabilités que nous revendiquions et de continuer bien sûr à les revendiquer là où subsistent quelques vieux réflexes.

La FGR est une force conséquente dans les rudes batailles qui s’annoncent. Qu’elle ait fait clairement le choix de ras- sembler est un atout sérieux. ■

PIERRE TOUSSENEL

ÉS RETRAITÉS RETR

Pouvoir d’achat : arguties et grossièreté ministérielles

Un certain M. Dutreil s’est déjà longuement employé à mériter le jugement qu’on porta jadis sur un de ses prédécesseurs : « ce mon- sieur est aussi suffisant qu’insuffisant ». Ministre de la Fonction publique il s’évertue à rendre obscure la réalité salariale. Pour ten- ter de justifier la poursuite du blocage des salaires il multiplie les arti- fices, n’hésite pas à dénigrer les personnels et cherche à dresser l’opi- nion contre eux. Pour faire bonne mesure il s’est laissé aller devant un auditoire patronal ravi à dénoncer ces inutiles grassement payés à ne rien faire que sont, à ses yeux de grand humaniste, les retrai- tés de la fonction publique. Ces propos de paltoquet sont bien à l’image du personnage.

Ne lui en déplaise la réalité demeure : une perte de pouvoir d’achat supérieure à 5 % depuis 2000. Les fonctionnaires, actifs et retraités, sont d’autant moins disposés à renoncer à en exiger le rattrapage qu’ils

ont déjà l’expérience cuisante des deux décennies précédentes. Par étapes de 1 à 2 % l’an le pouvoir d’achat du point d’indice s’est effon- dré de près de 25 % en net (de cotisations sociales) sans compter le contentieux consécutif à la revalorisation de 89, non apuré.

Beaucoup des retraités actuels ont subi de plein fouet cette cure d’austérité.

Depuis la loi Fillon, leur pension est censée évoluer au rythme de l’indice officiel des prix. Pour 2004, comme de bien entendu, elles sont déjà en retard de plus de 0,5 %. C’est « moins pire » que pour les actifs mais des mesures spécifiques les touchent (hausse de la CSG en janvier, des tarifs des mutuelles) et bien naïf qui imaginerait que l’austérité qu’ils subissent ne sera pas très vite le lot commun. Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, ils peuvent se reporter aux déli- cats propos du sieur Dutreil.

PIERRE TOUSSENEL

Ce ministre de la Fonction publique, récent inventeur du système de calcul qui lui permet d’affirmer que le pouvoir d’achat des fonctionnaires a pro- gressé, s’exprime à notre sujet dans un petit déjeuner débat, où il se fait les dents sur nous ; « les retraités de la fonction publique ne rendent plus de service à la nation.

Ces gens-là (admirez la délicatesse de l’expression !) sont inutiles... il faudra résoudre ce problème »... et en fili- grane le regret que la nature ne se charge plus d’elle même de résoudre ce problème.

Mais voici que le rapporteur d’une commission Thélot souhaite, au contraire, qu’il y ait le plus vite possible des enseignants retraités car, de leur vivant, si j’ose dire, ils n’ont cessé de freiner la recherche pédagogique et leurs appli- cations proposées. C’est d’ailleurs un journaliste qui affirme dans Marianne (hebdomadaire de gauche paraît-il) du 26 novembre que « le SNES est à l’origine des orientations prises depuis 20 ans et dont le résultat est connu : plus de 15 % des enfants entrant en Sixième ne savent pas lire! Le voilà devenu gardien du Temple ». N’en jetez plus !

Le comble de l’horreur est donc : a. d’être au SNES ;

b. d’être encore en activité ;

c. d’aboutir vraisemblablement à une retraite qui risque (au sens précis) d’être longue.

J’ajouterai un d. d’être au SNES, en étant retraité. Un retraité qui pense (oui, il y en a !), qui a son mot à dire par exemple sur la réforme de Fillon-pince sans rire. Une expression à la mode est de dire « nous devons penser à nos enfants et petits-enfants ». En omettant de préciser qu’ils ne sont pas nés par une opération magique ! Ce qui me conduit à une conclusion logique. Si notre place dans la société est contestée et si précisément nous sommes restés syndiqués pour affirmer notre activité continuée, notre syndicat se doit, encore plus, de recon- naître notre utilité fondamentale, de traduire concrètement notre incontestable représentativité. La voie de l’avenir au

XXIe

siècle ne passe ni par un jeunisme bêtifiant ni par un seniorisme condescendant. ■

PIERRE ANTONINI

> R E T R A I T É Inutile...

Je souhaite (avec un peu de masochisme) que nos camarades aient lu dans L’US du 10 novembre dernier, l’article de Charlie Hebdo qui y est cité et à ma connaissance n’a fait l’objet d’aucun démenti

de la part de Renaud Dutreil, qui en est la cible.

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RETRAITÉS RETRAITÉ

> 2 0 0 5 Une bonne année ?

Le 1

er

janvier est, par tradition, le jour des étrennes : en 2005, pas question d’y échapper.

Augmentation de 0,4 point de la CSG pour les retraités imposables, mise en place de l’euro for- faitaire sur les actes médicaux, augmentation du forfait hospitalier et des mutuelles qui ne semblent pas dispo- sées à s’arrêter en si bon chemin. La liste n’est pas exhaustive, mais résumons « on gagne moins, on paie plus »... logique ?

Il faut aussi penser à choisir un médecin traitant : un délai – peut être jusqu’à fin mars – serait accordé. Mais rapi- dement il est prudent de noter en rouge sur l’agenda :

« choisir son médecin, prendre rendez-vous avec lui, remplir le formulaire (qui sera envoyé par la caisse maladie), le signer, le faire signer par ledit médecin, le renvoyer à la caisse », etc.

Surtout ne pas oublier : ce médecin devient l’axe central du parcours du patient dans le système de soins. La loi portant sur la réforme de l’assurance maladie prévoit des sanctions pour l’absence de ce choix et pour le non-res- pect du cheminement prescrit : moindre rembourse-

ments et dépassement d’honoraires. Le dossier médical personnel devrait, lui aussi, être initié en 2005. Où, à quel moment exact, pour quel(s) type(s) de pathologies (ALD ?) ?

Le flou demeure, les problèmes éthiques et techniques sont loin d’être surmontés. On laisse aimablement à tous le temps de s’initier aux joies de l’informatique. Pas de panique, on met sur le marché un système ultra simple pour les seniors… un créneau financièrement porteur !

Oui, monsieur le ministre de la Fonction publique, il y a encore des gens qui croient que les retraités – même ceux de la fonction publique – servent à quelque chose, ces « inutiles » pèsent dans l’économie du pays ! Puisqu’il est aussi d’usage au début de chaque année de prendre de bonnes résolutions, essayons de garder bon pied bon œil pour conserver un niveau de vie et un sys- tème de protection sociale auxquels nous avons droit...

Bonne année ! ■

JACQUELINE PASQUIER

> S Y M B O L E

La philosophie, c’est chouette !

La chouette, symbole de la philosophie, pourquoi ?

Bien sûr, on pourrait s’en tenir à la réponse « c’était l’oi- seau d’Athéna », déesse grecque de la sagesse et comme Athènes est l’un des nids de la philosophie, il s’agit d’une tradition qui rend hommage à ses origines.

Mais on peut alors poser la question : pourquoi la chouette était-elle symbole de sagesse ?

Et alors deux interpré- tations sont possibles, liées toutes les deux au fait que la chouette est un oiseau de nuit...

L’une plutôt ironique : la philosophie, comme la chouette qui s’envole après la tombée du jour, se réveille toujours trop tard, une fois que tout est terminé, qu’on ne peut plus rien faire. Ce que disent les philosophes serait donc d’em- blée archaïque, dépassé et le temps de la pensée serait du temps perdu...

L’autre est beaucoup plus sympathique pour les philo- sophes même si elle peut paraître un peu prétentieuse : la chouette voit la nuit quand tout est obscur, et les philo- sophes, comme elle, ont cette particularité d’être lucides quand tous les autres sont aveugles. ■

VÉRONIQUE GENSAC Professeur de philosophie au lycée de Bourg-Saint-Maurice (73)

RETRAITÉS RETRAITÉ

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Donner des clés aux jeunes

ÉS RETRAITÉS RETR

> L ’ H U M E U R D E G E N E V I È V E

C’est connu : l’école et les enseignants ne sont pas capables de tenir le rôle que leur a donné la Répu- blique, l’éducation des jeunes. Nicolas Sarkozy, maître en analyse de tout et grand donneur de leçon devant l’Éternel, a trouvé la faille et veut mettre en œuvre la pré- diction de Malraux sur le 21

e

siècle. Dans son dernier

« ouvrage », il affirme que « la religion est un élément civilisateur » (pourquoi pas), qu’ « on ne peut pas édu- quer les jeunes en s’appuyant exclusivement sur des valeurs temporelles, matérielles, voire même républi- caines ». Dans la foulée, il estime que la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État est obsolète.

J’ai un petit fils de 14 ans, en Troisième, qui aime beaucoup me raconter ce qu’il apprend, même en his- toire. En Cinquième, j’ai eu droit aux grandes reli- gions monothéistes, en Quatrième aux idées reçues sur la Révolution de 1789 ; l’Histoire s’est arrêtée au 1

er

Empire.

Grâce à un bond d’un siècle, effaçant toutes les luttes ouvrières du 19

e

et les révolutions qui ne se sont pas ter- minées par des dictatures du prolétariat, le programme de Troisième a commencé avec l’assassinat de Sarajevo et la guerre de 14-18 : images d’Épinal en 3 semaines.

ÉS RETRAITÉS RETR

Jaurès n’a pas été cité par le prof. La seule référence qu’ils en auront est donnée par le livre (Michel Casta et Frédéric Doubert – Magnard 1999) : une image repré- sentant la couverture du Petit Journal du 22 juin 1913 ; une femme « habillée » en République tient Jaurès par l’épaule alors qu’il parle à une tribune et lui montre Strasbourg en flammes ; légende : « La France, symbo- lisée par une femme, rappelle à J. Jaurès qui tient des propos contre la guerre, la perte de l’Alsace-Lorraine en 1871 ». Aucune trace de son assassinat.

Le thème suivant propose un raccourci saisissant :

« Révolution et Dictature ». On parle un peu de la Révolution d’Octobre et beaucoup de Staline.

Il est sûr que l’histoire enseignée de cette façon n’est pas un « élément civilisateur », qu’elle ne permet pas d’« éduquer les jeunes » ; elle ne s’appuie même pas sur des « valeurs républicaines ».

Alors ? Faut-il se rabattre sur les religions ? Faut-il se contenter de l’ « éducation à la civilité et à la citoyen- neté » prônée par le rapport Thélot ? Ou faut-il donner aux jeunes les clés qui leur permettraient de comprendre la société et les encourageraient à s’impliquer dans son

évolution ? ■ Geneviève Dubut

Niveau pas si faible

> Qui oserait mettre en doute un rap- port de l’OCDE (organisation de coopération et de développement économique), organisme qui regroupe 30 pays parmi les plus industrialisés ?

D’après le dernier rapport, en 2004, la France se situerait « dans la moyenne des pays développés en ce qui concerne l’enseignement scolaire de l’école primaire au

lycée » (Pour n° 99 de novembre 2004).

Pessimiste, on peut se désoler que certains pays fassent mieux. Mais combatifs, on peut revendiquer une réforme vraiment démocratique de l’enseignement, un financement à la hauteur des besoins, une forma- tion des maîtres de haut niveau et une rémunération correcte. Et ainsi, la France serait en tête... ■

C’est logique !

> Il est logique que les fonctionnaires ne bénéficient pas d’une augmentation compensant les pertes de pouvoir d’achat : ils sont payés à ne rien faire…

Il est tout aussi logique que les tranches de l’impôt de

solidarité sur la fortune augmente avec le coût de la

vie : les assujettis paient et ne font rien... ■

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RETRAITÉS RETRAITÉ

Jean-Louis Borloo et le tonneau

>

L ’ H U M E U R D E G E N E V I È V E

En défendant son plan de cohésion sociale, Jean-Louis Borloo essaie de remplir le tonneau des Danaïdes : il lui faut trouver de l’argent et pour cela déshabiller Pierre pour habiller Paul reste d’actualité.

Au hasard, j’ai trouvé (mais la liste n’est pas exhaustive, loin de là…) :

Diminution en 2005 de 5 % par rapport à 2004 du bud- get du ministère de l’Écologie qui « montera » ainsi à 0,28 % du budget national.

Diminution de 22 millions d’euros du budget de l’ac- tion sociale interministérielle (chèques-vacances, aides

à l’installation en début de carrière, prestations spéci- fiques aux retraités). Que restera-t-il de la part attribuée au ministère de l’Éducation nationale ?

Se servir des associations, tout en diminuant les sub- ventions et les aides européennes : 21 000 jeunes de moins de 25 ans sont venus aux permanences du Secours populaire dont 20 % d’étudiants soit 4 200.

D’autre part une étude du CROUS montre que 107 000 étudiants sont en situation de précarité dont 22 000 dans une situation de pauvreté grave et durable. ■

Canicule suite

> Novembre 2003 : Jean-Pierre Raffarin annonce un plan « vieillissement et solidarité » financé par la suppression d’un jour férié devant injecter 9 mil- liards en cinq ans dans les activités sanitaires et sociales au service des personnes âgées ou han- dicapées.

Novembre 2004 : le plan a disparu mais les Fran- çais travaillent un jour de plus.

Le budget 2005 a prévu une augmentation de 100 millions d’euros de crédit d’assurance mala- die pour les personnes âgées, répartis ainsi par Douste-Blazy : 88 millions pour le « plan Alzhei-

mer » et 12 millions pour les personnes âgées.

Courant 2005 : extinction des derniers emplois- jeunes.

Été 2005 : moins de personnel auprès des per- sonnes âgées qu’en 2003.

L’ADEHPA (association des directeurs d’établis- sement d’hébergement pour personnes âgées) éva- lue à 250 000 les emplois manquants dans les éta- blissements d’accueil.

Mais ne nous faisons pas de souci : les personnes âgées savent maintenant se servir d’un brumisa- teur... ■

Priorité à définir

> Selon un sondage BVA/France Inter, entre 70 et 85% des usagers des services publics en sont satisfaits (ce qui pose problème à Monsieur Dutreil et aux ultralibéraux mais pas à moi) et 79 % se disent satisfaits de l’éducation fournie à leurs enfants dans les écoles publiques (je bois du petit lait…).

Mais un résultat me déstabilise : 24 % des

sondés mettent la priorité de l’action de l’Édu- cation nationale sur la nécessité de dispenser une bonne éducation aux enfants, de leur inculquer discipline, honnêteté, civisme. Seule- ment 21 % reconnaissent une priorité à la transmission du savoir !

Pendant 37,5 ans, je n’ai pas répondu à la

demande des parents ! ■

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> S O N D A G E

La fiabilité de l’indice des prix en question ?

Un récent sondage indique que 2/3 des Français – parmi eux 73 % des retraités – estiment avoir perdu du pouvoir d’achat au cours de ces dernières années. La faute à l’euro, aux grandes surfaces, aux

entreprises qui refusent d’augmenter les salaires, à la réforme des retraites, la liste est longue des raisons invoquées. Les Français sont persuadés que les prix à la consommation augmentent davantage

que ne le dit l’indice des prix – l’écart entre les prix perçus et les prix mesurés s’est considérablement accru depuis l’introduction de l’euro – et la polémique sur la fiabilité de cet indice a rebondi.

ÉS RETRAITÉS RETR

60

*Établie par une enquête auprès des consommateurs et échelonnée de – 100 à 100.

Perception de l’évolution des prix au cours des 12 derniers mois*

Variation de l’indice harmonisé des prix à la consommation

Perçue Mesurée %

50 40 30 20 10 0 – 10 – 20 – 30

4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5

1996 1998 2000 2002 2004 0

Inflation perçue et inflation mesurée

Source : Commission européenne, Eurostat.

Qu’est-ce que l’indice des prix à la consommation ?

C’est l’instrument mensuel de mesure de l’évolution des prix de l’ensemble des biens et services marchands consommés sur le territoire (France métropolitaine et départements d’Outre-Mer) par les ménages résidents et non résidents (touristes par exemple).

Reste à définir ce qu’on appelle consommation des ménages. Par convention, la définition adoptée est celle de la comptabilité nationale. Ainsi certaines dépenses sont exclues de l’indice, c’est le cas des impôts directs, des coti- sations sociales, des intérêts versés, des primes d’assurance vie, mais aussi l’achat et le gros entretien des logements.

L’indice est décliné, depuis 1999, en 12 fonctions de consommation (alimentation, habillement, etc.) et com- porte 305 postes de dépense. Les prix sont relevés sur l’en- semble du territoire. Dans un indice des prix à la consom- mation, la pondération de chaque poste de dépense est proportionnelle à la part de ce poste (coefficient budgétaire) dans la dépense totale de la population prise comme réfé- rence (en 2003, le poste logement, chauffage, éclairage représente 13,33 % des dépenses totales).

Des conventions et concepts contestés L’ampleur de la population de référence fait que la consom- mation moyenne n’est celle d’aucune catégorie en parti- culier. Or la structure de la consommation est différente selon les situations – niveau de revenu, catégories socio- professionnelles, zone géographique, etc. Par exemple, la pondération accordée aux transports en commun (coeffi- cient budgétaire) est inférieure à la part que ceux-ci repré- sentent dans le budget des banlieusards et supérieure à celle des habitants d’un petit bourg travaillant à proximité de leur résidence.

Le poids des dépenses de logement est sensiblement minoré compte tenu du fait que la moitié seulement des ménages sont locataires ; pour les autres ménages, les dépenses de logement sont considérées comme des investissements et non des dépenses de consommation – les remboursements d’em- prunts et les intérêts – n’interviennent pas dans l’indice.

Les indices de prix constatés pour les produits frais – fruits et légumes, poissons, etc. – sont « corrigés des variations saisonnières », c’est-à-dire que ce ne sont pas les prix du mois, mais la moyenne sur les douze mois précédents.

C’est sur le concept « d’effet qualité » que les organisa-

tions syndicales sont très critiques. Le calcul de l’indice s’ef- fectue « à qualité constante ». Lorsqu’un produit est rem- placé par un autre, les statisticiens déduisent de la hausse des prix cet effet qualité. Mais l’ancien produit n’est géné- ralement plus disponible, le consommateur n’a donc plus le choix ; il va payer plus cher même si l’indice des prix indique que le prix n’a pas varié. En 2003, cet effet qualité aurait contribué à réduire le coût de la vie de 0,3 %.

Oui, tout augmente, sauf les pensions ! Force est de constater que l’indice des prix sur un an – 2,1 % en 2003 – ne rend pas compte de la hausse des dépenses des ménages. Si une partie des ménages ressent davantage la hausse du coût de la vie, c’est aussi parce que les prix augmentent davantage sur des postes représentant pour eux une proportion élevée de leur budget.

Les ménages de retraités (25 % de la population) consa- crent 20,7 % de leur budget à l’alimentation, 17,7 % au logement, 12,7 % aux transports. Or entre octobre 2003 et octobre 2004, les taxes d’enlèvement des ordures ména- gères ont augmenté de 10 %, l’assurance habitation de 5 %, les loyers de 4,6 %, le gaz de 3,8 %, les carburants de 15 %, la consultation d’un généraliste de 5 %, les mutuelles complémentaires de 5 %, la CSG de 5,2 %, les impôts locaux de 4 %, etc., la liste est longue !

Non-revalorisation du point d’indice, augmentation a minima au 1/1/2004, hausse des prix minorée par l’in- dice officiel, notre pouvoir d’achat se réduit comme peau

de chagrin!

JACKY BRENGOU

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> B A R È M E D E S C O T I S A T I O N S 2 0 0 4 - 2 0 0 5

Syndicalisation

RETRAITÉS RETRAITÉ

Sup. ou égale à 2 701 € 121 € De 2 551 à 2 700 € 116 € De 2 401 à 2 550 € 110 € De 2 251 à 2 400 € 103 €

De 2 101 à 2 250 € 97 €

De 1 951 à 2 100 € 91 €

De 1 801 à 1 950 € 84 €

De 1 651 à 1 800 € 77 €

De 1 501 à 1 650 € 70 €

De 1 351 à 1 500 € 63 €

De 1 201 à 1 350 € 56 €

De 1 051 à 1 200 € 50 €

Inférieure à 1 050 € 40 € Cas exceptionnels

(à l’appréciation

du responsable 20 €

départemental) Fin novembre, plus de 75 % des adhérents retraités

2003-2004 avaient renouvelé le paiement de leur cotisa- tion. Appel est fait aux retardataires de penser à s’en acquitter ainsi qu’aux nouveaux retraités auxquels est fait le service de cette deuxième US Retraités 2004-2005.

Chacun recevra en retour l’attestation fiscale à joindre à la prochaine déclaration de revenus pour déduction.

L’adhésion permet, outre le service de L’US, celui de L’US Retraités, du Pour la revue de la FSU et du Courrier du retraité organe de la FGR-FP à laquelle chaque syndiqué adhère directement, via le SNES.

C’est dans ses adhérents retraités que L’US Retraités puise ses rédacteurs et illustrateurs, et avec eux que se construisent et se portent leurs revendications aux côtés des actifs. Cette US s’en fait largement l’écho.

ANNIE CLAVEL, HUBERT IBANES

Pension mensuelle Cotisations

> L O N G É V I T É . . .

Gestion du risque, comment bien vieillir ?

Les 11

es

rencontres parlementaires sur la longévité ont eu lieu à Paris le 26 octobre. Le but de ces rencontres est de faire réfléchir ensemble les politiques, le monde médical, les institutionnels, les citoyens (des per- sonnes âgées mais aussi des jeunes) à un certain nombre de problèmes concernant les personnes âgées :

• Problèmes médicaux : comment assurer les soins aux seniors au 21

e

siècle, notamment dans les cas de dépen- dance,

• Problèmes philosophiques et sociologiques : la place des personnes âgées dans la société, la retraite.

Le SNES et la FSU participent à ces rencontres depuis 10 ans. Il est indéniable que ces types de rencontres ont

permis des avancées non négligeables pour la prise en compte des problèmes liés au vieillissement, notamment ceux de la dépendance des personnes âgées.

J’ai assisté à cet évènement pour la première fois cette année. Les tables rondes de cette journée ont abordé deux problèmes d’actualité : l’anticipation et la gestion du risque exceptionnel (suite à l’expérience de la cani- cule), et la prévention des risques liés au vieillissement impliquant des enjeux médico-sociaux et financiers de l’autonomie.

L’état des lieux présenté par le professeur Françoise Forette (présidente de la Société française de gériatrie et de gérontologie) a relativisé la diabolisation du pourcen- tage des « vieux » dépendants dans notre société : seule- ment 6,63% des seniors, essentiellement à partir de 90 ans, sur une population de 12,3 millions de personnes. Les pro- nostics sur la progression constante de l’espérance de vie ont même été mis en doute par Philippe Douste-Blasy selon qui «l’augmentation des facteurs de risques, notam- ment chez les femmes, fera baisser l’espérance de vie » ...

La mise en place de dispositifs de veille efficaces

Paulette Guinchard-Kunstler (députée et présidente de

l’Agence d’urbanisme de l’agglomération de Besançon)

a introduit la première table ronde sur la gestion du risque

en posant deux questions essentielles, la première sur la

mise en place de dispositifs de veille efficaces depuis

l’an dernier, la deuxième sur la politique du vieillissement.

(9)

ÉS RETRAITÉS RETR

Il y a bien sûr consensus sur la nécessité de maintenir l’équité entre les générations, de promouvoir la qualité des soins et de lutter contre la discrimination à l’égard des

« vieux » pour relever le défi éthique et politique de la longévité.

Les différents intervenants sur ce problème ont mis en évidence les facteurs de la surmortalité des personnes âgées lors d’un risque exceptionnel comme la canicule de l’été 2003 ; certains facteurs étaient liés aux conditions de vie de ces personnes (perte d’autonomie, isolement, dénutrition, qualité de logement, précarité) ; d’autres étaient dus à l’organisation du système médical et à la non-prise en compte des prévisions des risques clima- tiques et/ou de pandémies.

Il est apparu clairement qu’une stratégie de prévention devait être mise en place et que les systèmes existants devaient être améliorés : information du public, formation des professionnels de santé à domicile et en institution, réor- ganisation du système de santé (rôle pivot du généraliste) et développement des CLIC (centres locaux d’information et de coordination gérontologiques). La mise en place d’outils d’anticipation de vigilance et de réaction face à un risque de santé publique est bien sûr indispensable et va dans le sens du progrès de la prise en charge des problèmes liés au vieillissement de la population.

Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Philippe Douste-Blazy, est venu conclure cette première table ronde. Après ses déclarations sur les bonnes intentions du gouvernement, sur la prise en compte de tous ces problèmes, quelques petites phrases donnent un éclai- rage instructif sur les contradictions entre les belles paroles et les applications notamment financières.

Douste-Blazy fait remarquer le coût des risques liés au vieillissement pour la société mais, en même temps, il pré- conise l’émergence de métiers nouveaux auprès des per- sonnes âgées (source de richesse économique).

Il insiste sur la nécessité de l’accompagnement des gens en fin de vie, mais il suggère un retour à la prise en charge familiale qui signifierait : « se réapproprier » la fin de vie en famille.

Enfin, l’augmentation des engagements financiers « pour la prise en charge de nos aînés et des personnes handi- capées » semble se résumer « au montant collecté par l’instauration de la journée de solidarité nationale » et aussi par l’augmentation de la CSG !

Prévention des risques liés au

vieillissement. Enjeux médico-sociaux et financiers de l’autonomie

L’introduction de la seconde table ronde par le profes- seur Jean-Michel Dubernard peut se résumer par cette maxime : « la prévention : ce n’est jamais trop tôt, ni jamais trop tard ».

La santé est un élément clé pour rester actifs, productifs et autonomes. Préserver son capital santé au fil du temps

est donc un facteur de vieillesse réussie. Mais l’égalité n’existe pas en terme de vieillissement, les facteurs géné- tiques influent sur le cours de la vie, un niveau économique satisfaisant améliore la santé. Et la santé améliore l’éco- nomie, la productivité, le niveau d’éducation et la transi- tion démographique, en diminuant la mortalité infantile et en augmentant la population active.

« La promotion de la santé favorise l’espérance de vie et la croissance économique, et par conséquent le vieillis- sement est bien une promotion de l’économie ».

La nécessité de développer la prévention chez les per- sonnes âgées a été rappelée par tous les intervenants. Les causes les plus fréquentes des maladies chroniques et/ou de mortalité chez les seniors sont la dénutrition, la démence, les accidents domestiques (chutes), la maltrai- tance, les maladies virales.

Quelles sont les meilleurs moyens de prévenir ces risques et de maintenir l’autonomie des personnes âgées ? Il faut à la fois développer la recherche médicale et thé- rapeutique gérontologique, améliorer l’équipement et les services à domicile, adapter et médicaliser les structures d’accueil en fonction de la demande de soins, développer les messages de prévention sur l’hygiène alimentaire, le bénéfice de l’activité physique, les vaccinations (grippe), les dépistages des cancers (sein, prostate..), les bilans médicaux d’aptitude à la conduite automobile...

Ce sont, sans doute, les médecins généralistes qui auront la charge de consultations de prévention gérontologique et qui devront fournir des données épidémiologiques utiles au recensement des besoins de cette population.

Qui va supporter le coût

du vieillissement de la population ? Le coût du vieillissement correspondrait à 11% du PIB en 2050. D’après l’économiste Jean de Kervasdoué, le problème du financement ne serait pas celui de la santé mais des retraites ! Il rejoint l’avis de Renaud Dutreil, ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’État qui déclarait lors de sa conférence du 20 octobre:

« Les retraités de la fonction publique ne rendent plus de services à la nation. Ces gens-là sont inutiles, mais conti- nuent de peser très lourdement. La pension d’un retraité, c’est presque 75 % du coût d’un fonctionnaire présent. Il faudra résoudre ce problème. »

M. de Kervasdoué souligne aussi que les vieux de 80/85 ans sont riches (?) mais que les jeunes vieux auront une baisse du niveau de vie à partir de 2015 ! Par conséquent, il faudra dans les débats à venir envisager une augmen- tation de la CSG des personnes âgées, une participation financière de la prise en charge de leur dépendance sous conditions de ressources, une augmentation de la durée des cotisations pour avoir droit à la retraite, etc.

La mise en place de l’APA a été accueillie comme une

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> E X T R A I T S

Dutreil - Camdessus, même combat

> L O N G É V I T É . . . G E S T I O N D U R I S Q U E , C O M M E N T B I E N V I E I L L I R ?

(suite)

RETRAITÉS RETRAITÉ

bonne mesure. Faute d’avoir évalué correctement le nombre de ceux qui devraient en bénéficier, les pouvoirs publics ont été amenés à en limiter le champ d’application alors qu’il aurait fallu un budget national adéquat. La charge en pèse actuellement sur les conseils généraux qui n’ont pas les moyens pour y faire face. La décentra- lisation accentue les inégalités de traitement suivant les richesses économiques locales.

Tous les intervenants ont insisté sur le respect et la grati- tude dus aux personnes âgées, sur l’importance de la ges- tion collective de la dépendance et sur le maintien à domi- cile (le coût de la prise en charge est la moitié de celui en institution privée).

Et pourtant une des conclusions données dans la présen- tation de ces 11

es

rencontres peut nous laisser plus que per- plexes : « dans un contexte de croissance des coûts du

vieillissement de la population et d’incertitude liée au devenir de l’APA, la place et la part du financement public et privé reste à définir... »

C’est bien un choix de société qui apparaît dans ce ques- tionnement, les mesures positives prises comme la pré- vention ou l’APA seront-elles encore du domaine du service public ou

seront-elles en partie prises en charge par le privé ? Qui pourra alors en bénéficier ? C’est le début d’une vieillesse à deux vitesses. Et il nous faut réagir. ■

F. GROSMANN

On trouvera ci-dessous des extraits de Liaisons sociales du 19/11/04 (n° 56) sous le titre dynamique :

« Le sursaut : vers une nouvelle croissance pour la France » (rapport Camdessus).

Si le MEDEF approuve le diagnostic du rapport, il refuse l’idée de taxer les entreprises qui licencient (!). Les réac- tions syndicales ont été vives concernant la précarité, l’affaiblissement du droit du travail, les reculs très impor- tants qu’il contient. La CFDT n’a pas encore pris position officiellement.

Quelques extraits

« Ce qu’il faut retenir » :

Faciliter le travail des seniors. Le rapport propose de continuer à démanteler les dispositifs de retraite anticipée, de permettre le cumul emploi-retraite sans restriction et d’augmenter la surcote appliquée aux pensions du régime général incitant les seniors à poursuivre leur activité.

Favoriser le travail et l’autonomie des jeunes. La mis- sion préconise une revalorisation des filières profession- nelles par une meilleure coopération entre l’Éducation nationale et le système de formation professionnelle, et une mise en place rapide des « contrats d’avenir » prévus par le Plan de cohésion sociale. (…)

Améliorer le niveau de vie et maîtriser les coûts sala- riaux. Le rapport recommande de supprimer les « coups de pouce » au SMIC et de réformer la prime pour l’em- ploi en la ciblant davantage sur les travailleurs à temps partiel. (...)

« Agiliser l’État » :

• limiter la taille des cabinets ministériels et déléguer les actions d’exécution à des agences de droit privé ;

• remplacer un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, au moins pendant cinq ans ;

Le dossier noir du vaccin contre l’hépatite B

par Lucienne Foucras

30 millions de Français ont été vaccinés contre l’hépatite B

au cours de la dernière décennie, dont beaucoup à la suite d’une campagne de promotion du vaccin soutenue par les pouvoirs publics, relayant ainsi les recommandations de l’OMS. Plu- sieurs milliers d’entre eux ont développé par la suite des mala- dies parfois mortelles.

Quelle responsabilité du vaccin ? Et de ses promoteurs ? Était- il absolument indispensable en France de vacciner systémati-

quement et sans plus de précautions ? Fera-t-on la lumière sur ce drame ou cherche-t-on à en masquer la réalité ?

Dans l’espoir que l’on tire tous les enseignements de ce genre de drame, l’auteure – qui a perdu son mari dans ces circonstances – apporte son témoignage sur cette douloureuse question qui reste d’actualité (la vaccination des jeunes enfants est toujours pré- sentée sans risque).

PIERRE TOUSSENEL

(11)

>

ÉS RETRAITÉS RETR

L’US R. : Comment, dans ton parcours syndical, as-tu été amené à occuper cette fonction ?

Enseignant de sciences économiques et sociales au lycée Roosevelt de Reims, je travaille sur les questions éco- nomiques et sociales au S4 depuis 1999. J’ai commencé à m’occuper des retraites au moment du rapport Char- pin, quand François Labroille avait entrepris de doter le SNES et la FSU d’une capacité d’expertise et d’inter- vention militantes. Ensuite, j’ai participé à un groupe de travail du COR quand François Labroille, puis Arnaud Parienty ont représenté la FSU au Conseil. Quand Arnaud a quitté ses fonctions en raison d’obligations per- sonnelles, la FSU m’a demandé de prendre la suite.

L’US R. : Comment est structuré le COR ? Dans quel groupe es-tu ? Avec qui travailler au COR ?

Le Conseil d’orientation des retraites a repris ses travaux

avec un objectif : rendre un avis préparatoire aux déci- sions qui devront être prises en 2008, date à laquelle il sera procédé à un premier bilan de la réforme Fillon.

En plus des séances plénières, trois groupes de travail ont été mis en place : sur les projections économiques et financières (c’est moi qui pour le moment représente la FSU), sur les avantages familiaux - Didier Horus, du SNUIPP), et « âge et travail » (Elizabeth Labaye, du SNES). En fait, la participation aux groupes est plus informelle, et plusieurs personnes peuvent y travailler au nom de la FSU.

Depuis juillet 2004, le Medef participe au COR alors qu’il en était resté à l’écart depuis le début.

Avec qui travailler ? Naturellement avec les représentants syndicaux, notamment nos partenaires d’Inter-Réso (CGT, UNSA). De nombreux experts travaillent pour le COR et leur apport est souvent de très haute qualité. Sous Q U E S T I O N S - R É P O N S E S

L’effet boomerang

Financement des retraites, pensions de réversion, inégalités hommes-femmes, emploi des seniors... les travaux du COR

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font autorité. L’US Retraités a invité Daniel Rallet, membre de ce conseil au titre de la FSU, de se prêter au jeu des questions-réponses.

• généraliser la contrainte budgétaire à l’ensemble de la sphère publique en concevant un « pacte de stabilité » interne avec les collectivités locales et en respectant le bud- get prévisionnel de la Caisse nationale d’assurance maladie ;

• préparer une réforme fiscale d’ensemble en révisant les niches fiscales et en adoptant la retenue à la source.

Allongement de la durée de la vie (…) Le vieillissement démographique lié à l’allonge- ment de la durée de la vie (si le renouvellement des géné- rations est assuré) peut donc avoir un impact positif ou négatif sur la croissance économique selon la manière dont le marché de l’emploi et les systèmes publices s’adaptent à ce phénomène.

En l’absence d’adaptation, néanmoins, l’effet sera bien évidemment négatif ; sous la pression de la hausse des pensions principalement, et de la baisse de la population active. Tous les pays développés – y compris la France – ont donc été conduits à revoir leurs systèmes publics de retraite. En l’état actuel des choses et sans mesure d’adaptations, néanmoins, le vieillissement de la popu- lation va continuer à peser sur la croissance française.

Permettre aux seniors de travailler plus longtemps :

(…) Une première réforme dans cet esprit que nous pro- posons de prendre immédiatement est d’autoriser sans res- triction le cumul d’un emploi rémunéré et de la retraite.

Elle devrait s’accompagner en second lieu du démantè-

lement de tous les dispositifs de retraites anticipées (du type « cessation d’activité de certains travailleurs sala- riés ») en veillant à ce que d’autres dispositifs ne soient pas détournés pour les remplacer.

Décrue progressive des effectifs (…) Afin de doter l’État d’une souplesse suffisante pour ren- forcer quelques secteurs prioritaires encore insuffisam- ment dotés, la règle générale pour le remplacement des per- sonnels partant à la retraite devrait donc être – pour en tout cas une durée de cinq ans – d’un sur trois. L’économie pro- curée par ce durcissement par rapport à la règle actuelle aurait pour objet de permettre de mieux allouer les res- sources en fonction des priorités nouvelles, tout en assurant une décrue effective des effectifs de l’ordre de 1 sur 2. (…) M. Camdessus est ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), assisté d’un « groupe d’experts » il a élaboré un diagnostic et défini les grandes orientations dont la France a besoin – DONT ACTE –

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RETRAITÉS RETRAITÉ

la présidence de Yannick Moreau, les débats sont ouverts et intéressants. Il ne faut pas oublier que c’est le COR qui a révélé l’ampleur des régressions dues à la réforme Balladur, et le fait que le COR se penche actuellement sur les inégalités hommes-femmes en matière de retraite et sur l’impact de la réforme Fillon sur ces inégalités est un exemple de l’intérêt que représentent les travaux du COR. Je ne crois pas que les travaux du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie aient le même intérêt scientifique, ni que les débats y soient aussi ouverts.

L’US R. : Quels sont les enjeux des travaux actuels ? Quels sont les chantiers ouverts ?

Il y a un enjeu majeur : en 2008, la question des retraites va revenir au centre des débats de société. Pour plusieurs raisons : le financement des retraites n’est pas assuré mal- gré (ou plutôt à cause) de la réforme Fillon (le refus d’ac- croître les financements socialisés en a été l’élément clé), il y aura, j’espère, une volonté de revenir sur les régres- sions et nous devrons nous battre pour cela. Ce qui est moins bien perçu dans l’opinion, c’est que certaines conséquences des réformes Balladur et Fillon vont, avec le temps, apparaître au grand jour, et créer des tensions sociales et politiques fortes, que le pouvoir politique ne pourra ignorer.

On voit bien avec l’affaire des pensions de réversion dans le régime général que des mesures prises au nom d’une logique financière sans se soucier des conséquences sociales provoquent des remous quand l’effet est visible à court terme. Or le long terme de 2003 va devenir pro- gressivement du court terme !

L’US R. : Peux-tu illustrer avec quelques exemples ? L’indexation des pensions sur les prix va être dévasta- trice sur le long terme. À court terme, les retraités peu- vent se dire qu’avec cette indexation, ils sont moins

maltraités que les actifs, c’est particulièrement vrai pour les fonctionnaires, mais sur 20 ans, il est inéluctable que les salaires seront accrochés à la croissance et le niveau de vie des retraités décrochera. Cela veut dire qu’en fin de vie les retraités auront du mal à financer une garde à domicile ou une maison de retraite : le coût social de la dépendance explosera (si la société n’accepte pas de laisser les personnes dépendantes seules face à ce problème.).

Les travaux du COR viennent de montrer que ce sont les femmes qui ont supporté l’essentiel des sacrifices de la réforme Balladur (du fait essentiellement de la prise en compte des 25 « meilleures années » qui intègrent beau- coup de mauvaises années comme le temps partiel) et l’allongement de la durée d’assurance n’est pas une excellente chose pour les carrières courtes. En même temps, on sait que si les inégalités de retraites hommes- femmes vont se réduire du fait de la progression de l’activité féminine, les différences vont rester importantes même à l’horizon 2040 : la réduction réalisée ou envi- sagée des avantages familiaux est donc une question politiquement explosive à terme.

L’emploi des seniors ? Relever le taux d’emploi des plus de 50 ans à l’horizon 2010 ? Assez cyniquement, le gouvernement parie sur l’impact de la réforme Fillon : les salariés n’auront pas d’autre choix que de pour- suivre leur activité pour éviter d’être pris dans la machine à réduire les pensions. Mais ce raisonnement est totale- ment hors des réalités sociales : les préretraites devien- nent des Dispenses de Recherche d’Emploi ou des congés maladie et invalidité, et les conditions de travail n’ont pas bougé d’un poil depuis 2003. Aujourd’hui, le problème c’est que la pénibilité du travail entraîne des cessations d’activité dès 60 ans. Et la question des mala- dies professionnelles devient une affaire publique.

L’US R. : Le débat est donc loin d’être technique ? En fait, les auteurs des réformes ont complètement refoulé le social, mais celui-ci va revenir en boomerang.

Ce que nous devons demander, c’est qu’il y ait un débat public et démocratique sur la portée sociale des systèmes de retraite. Si vous voulez accroître les inégalités de retraites hommes-femmes, il faut que la société soit saisie de ce débat. Ne le masquez pas par des mesures techniques et financières : voilà le discours à tenir.

Et on voit bien surgir la grande question occultée en 2003 : l’objectif est que les gens se précipitent sur l’épargne personnelle, mais quelles garanties sur 30 ans ? quelles inégalités

(2)

? ■

(1) Conseil d’orientation des retraites.

(2) Elizabeth Labaye sera sollicitée pour évoquer les questions en débat dans le groupe de travail : « âge et travail ».

> L ’ E F F E T B O O M E R A N G

(suite)

(13)

> N O Ë L , N O Ë L

Le « Christkindelmarkt » est de retour à Strasbourg !

C’est en 1570, sous l’influence du protestantisme strasbourgeois que le « Christkindelmarkt » a remplacé le Nikolausmarkt. Luther était passé par-là pour mettre aux orties la funeste habitude des catholiques d’adorer les Saints ! Mais comme ce marché de « l’enfant Jésus » dure de l’avent à Noël tout le monde y trouvait son compte !

ÉS RETRAITÉS RETR

Mais ne boudons pas notre plaisir ! Du 26 novembre au 25 décembre, Strasbourg, comme toutes les villes et villages d’Alsace, brille de mille feux. Et parfois le progrès ne va pas forcément à l’encontre de la tradition.

Sauvegardons l’originalité de ces marchés traditionnels et le sens de la fête. Et espérons que tous, riches et pauvres, puissent profiter de cette trêve pour vivre un moment de paix et de bonheur ! ■

FRANÇOISE

Et pour les gourmands et les gourmandes voici une recette de « bredele » qui me vient de ma belle- maman qui la tenait de sa mère qui..., etc.

Se promener dans un marché de Noël, c’est d’abord retrouver les odeurs oubliées des épices, des effluves de cannelle avec une pointe d’anis, les par- fums d’orange piquée de clous de girofle. C’est aussi un plaisir des yeux : toutes ces guirlandes multicolores, ces couronnes de l’avent, ces milliers de pains d’épices décorés.

Enfin ce sont les saveurs inoubliables des fameux

« bredele » dans les petits sachets enrubannés que l’on s’empresse de goûter pour les comparer à ceux de nos grands-mères. L’enivrante odeur du vin chaud vous attire aussi, et réchauffe les gosiers et le cœur. Et puis il y a aussi ces petites maisons de bois qui regorgent de santons, de bougies, de « springele », de nappes déco- ratives, de crèches, de sapins miniatures…

Et puis il y a ce mystérieux sapin centenaire planté chaque année place Kléber ! Il arrive des Vosges et rap- pelle l’origine de cette tradition. Déjà, à l’époque des celtes, l’épicéa était l’arbre de l’enfantement et était décoré le 24 décembre. C’est en 1521 que le sapin est mentionné pour la première fois en Alsace ; il repré- sentait l’arbre d’Eden. En 1560, au moment de la réforme, les protestants développent la tradition du sapin qu’ils préfèrent à la crèche des catholiques ; pour eux cet arbre symbolise le paradis d’Adam et Ève. Tra- ditionnellement, on y accrochait des pommes mais la pénurie de ces fruits en 1858 donna l’idée à un artisan verrier de créer des boules de verre pour égayer l’arbre.

La boule de Noël était née et depuis elle a subi des variations à l’infini !

Malheureusement, société de consommation oblige, l’exploitation commerciale de la magie de Noël a conduit à la fabrication en masse d’objets de mauvais goût, à surcharger les vitrines et les rues de paillettes, de pacotille. Les marchés traditionnels sont envahis d’artisanat douteux, de breloques diverses, d’objets hétéroclites qui n’ont rien à voir avec la tradition des Noëls d’antan. La grande publicité faite autour de Stras- bourg, capitale de Noël, y amène chaque année, place Broglie, des dizaines de milliers de visiteurs qui piéti- nent au milieu de la foule et qui, compressés, peinent souvent à trouver un passage jusqu’aux stands tradi- tionnels.

Ingrédients pour 900 g de bredele : 250 g de beurre en mousse,

2 jaunes d’œufs, 250 g de sucre en poudre, 250 g d’amandes moulues,

4 g de zeste de citron, 15 à 20 g de cannelle,

500 g de farine

Recette

Faire une fontaine au milieu de la farine mise dans une terrine.

Déposer le mélange beurre, sucre, cannelle, poudre d’amandes, zeste de citrons et jaunes d’œufs.

Pétrir le tout pour avoir une pâte bien homogène (au besoin ajouter un troisième jaune d’œuf).

Laisser reposer au frais pour que la pâte durcisse un peu mais pas trop ; l’idéal est de faire la pâte la veille de son utilisation.

Étaler au rouleau, puis découper avec les formes en cœur ou en étoile.

Poser sur une plaque beurrée.

Cuire à four moyen pendant 15 minutes.

(14)

RETRAITÉS RETRAITÉ

> D É C R E T S

Pension de réversion

Le Premier ministre a suspendu en septembre les deux décrets d’application du 24 août

sur les pensions de réversion. La mobilisation des organisations syndicales, dont la FSU

(1)

, et de retraités, en particulier de la FGR-FP, des unions confédérales de retraités, du pôle des retraités

de la fonction publique a amené le gouvernement à cette suspension. Une partie de la population, et même certains parlementaires de tous bords avait manifesté leur indignation.

Le ministre de la Santé, le 24 septembre, a demandé par lettre au Conseil d’orientation des retraites de donner son avis au gouvernement avant la fin novembre 2004.

L’avis du COR

Le 15 novembre le Conseil « a accepté de répondre à cette saisine, mais en a souligné le caractère exceptionnel » car

« ses missions sont des missions d’éclairage du débat public sur les perspectives à moyen et long terme du système de retraite ».

De plus, le Conseil se « limite strictement aux questions posées… et ne saurait engager ni le Conseil ni les orga- nisations représentées sur les principes qui restent à défi- nir en matière d’avantages familiaux et conjugaux et donneront lieu à une réflexion en 2005 ».

Les avis concernent le contrôle des ressources, l’abais- sement de la condition d’âge, soulignent aussi les diffi- cultés de l’équilibre financier de la branche vieillesse et la nécessité d’un accroissement des taux d’activité.

Le 23 novembre

Le Premier ministre à la télévision a proposé une modi- fication des décrets allant dans le sens de ce qu’avait proposé le Conseil d’orientation des retraites. Le minis-

tère de la Santé le 24 novembre s’est engagé à faire paraître avant la fin décembre dans le Journal Officiel les nouveaux décrets d’application concernant la pension de réversion du régime général

(2)

.

Le contenu

La disparition de la condition d’âge est maintenue, mais sa progressivité sera accentuée : 52 ans en juillet 2005 au lieu de 55 ans précédemment et disparition définitive en 2011.

• La suppression de la condition de durée de mariage et de non-remariage est maintenue.

• Les conditions de ressources sont modifiées sur plusieurs points : le conjoint survivant bénéficie d’une pension de réversion à condition que ses ressources ne dépassent pas un plafond annuel légèrement supérieur à 15 000 € .

• Ses ressources pourront être révisées tant qu’il n’a pas atteint 60 ans.

– À partir de 60 ans, il n’y aura plus de réexamen des res- sources.

– Les pensions de réversion des régimes complémen- taires, les revenus du patrimoine, les revenus des contrats de prévoyance ne seront pas pris en compte dans le cal- cul des ressources.

–Pour favoriser le retour à l’emploi ou le maintien en acti- vité, un abattement de 30 % des revenus d’activité sera pris en compte dans le calcul des ressources pour évaluer les droits du survivant.

Les points les plus litigieux ont ainsi disparu.

Interventions syndicales et associatives, conscience col- lective, connaissance fine des situations des organismes de recherche et prises de conscience d’élus: tout cela a été utile pour faire reculer le gouvernement.

Mais la vigilance doit être maintenue. L’examen « des avantages familiaux et conjugaux » entraîne des débats plus complexes, plus passionnés, qui mettent en contra- diction l’économique et le social, les conflits de généra- tions, les « être et avoir été ». Nous reviendrons sur ces débats. ■

MADELEINE LAGANE

(1) Motion action votée au CDFN, Pour Info pension de réver- sion.

(2) Les pensions de réversion dans le Code des Pensions acquises depuis août 2003 aux mêmes conditions par les hommes et les femmes ne sont pas touchées.

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> M O B I L I S A T I O N

D’ici, de là, d’ailleurs

Dans la récente période, fin octobre notamment, les retraités se sont mobilisés dans de nombreux départements : manifestations, rassemblements, conférences de presse ont eu lieu à l’appel

des organisations de retraités. Certains S1 nous ont adressé des comptes rendus, d’autres les annoncent, la prochaine US Retraités s’en fera l’écho.

Actuellement se déroulent des assemblées générales de retraités du SNES qui toutes témoignent de notre vitalité, de notre dynamisme et de notre volonté de participer à la vie syndicale.

Les « morceaux choisis » publiés sont l’expression de notre capacité d’indignation, de création et de mobilisation.

ÉS RETRAITÉS RETR

De Saint-Herblain

Bravo pour L’US Spécial retraités: articles clairs, bien présentés et tenant compte des atteintes de l’âge possible côté yeux, belles illustrations de Claude Aufort. Bref « excel- lent travail ». Espérons qu’il incitera plus de retraités à agir dans ce temps de tempête sur les retraites et sur l’emploi!

Hélène et J.-Jacques D.

S3 de Lyon « spécial retraités »

Un millier de manifestants ont défilé de la place Jean Macé à la préfecture à l’appel des Unions confédérales de retraités CGT – CFDT et de la FGR. La caractère tardif, pour ne pas dire inexistant de l’information a rendu la par- ticipation de nos adhérents purement symbolique.

Une délégation de quatre personnes a été reçue à la pré- fecture.

La CGT a dit la colère des retraités devant les atteintes por- tées à leur pouvoir d’achat.

La CFDT est intervenue sur le scandale du minimum contributif et sur les menaces pesant sur les pensions de réversion du privé.

La FGR a dénoncé la création d’une caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et rappelé notre attachement au principe de la cotisation sociale fondée sur le salaire, notre solidarité avec les retraités du régime général (…).

Un monsieur courtois nous a écoutés, puis nous a recon- duits à la porte de la salle où nous avons été reçus. Il fau- dra sans doute être plus d’un millier et plus bruyants pour impressionner davantage.

Jacques Eyssautier FSU Loire-Atlantique (retraités)

La semaine bleue : alibi ?

Cette semaine de bons sentiments ne saurait faire oublier que pendant le reste de l’année, le pouvoir s’acharne sur les retraités et les personnes âgées jugées trop coû- teuses ; (…)

Après nos interventions en direction du conseil général et des parlementaires, avant l’été, sur les questions de la pro- tection sociale, de la prise en charge des personnes âgées indépendantes, de la CNSA et des projets concernant l’assurance maladie, et parce que nos craintes se sont trou-

vées plus que confirmées, nous avons jugé nécessaire avec nos partenaires syndicaux (sauf FO en Loire-Atlan- tique) d’intervenir publiquement pour rappeler notre inquiétude, notre impatience et nos exigences, demande de rencontre aux parlementaires, conférence de presse inter- syndicale le 19 octobre et manifestation le 21 octobre (800 personnes à Saint-Nazaire, 1 000 à Nantes).

D’autres initiatives intersyndicales sont en discussion car il est sûr que le pouvoir actuel ne changera pas de cap spontanément. (…)

Pour la FSU 44, le prochain temps fort de la mobilisation aura lieu le 25 novembre, à l’occasion de l’ AG dépar- tementale des retraités à Saint-Nazaire. Désormais, la retraite a cessé d’être un long fleuve tranquille. (…) Gérard Roulic

SNES et FGR 26

Travail important au CODERPA avec la préparation du schéma gérontologique et la responsabilité nouvelle de la

« Commission information ». Conférence de presse le 20 octobre et manifestation de 400 personnes à Valence à l’appel des UCR, de la FGR, de l’UNRPA (la CFDT était absente).

MA Benchetrit AM Nantes

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