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Pigmented villonodular synovitis of the ankle: Case report and review of the literature [Synovite villonodulaire pigmentée de la cheville: Á propos d'un cas et revue de la littérature]

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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CAS CLINIQUE / CASE REPORT

Synovite villonodulaire pigmente´e de la cheville : a` propos d’un cas et revue de la litte´rature

K. El Hachimi, M. Moujtahid, F. Bennani, R. Thail, M. Nechad, M. Ouarab

Service de chirurgie traumatologique et orthope´dique (Aile 4), CHU Ibn-Rochd, 20000 Casablanca, Maroc

Re´sume´ : La synovite villonodulaire pigmente´e (SVNP) est une affection pseudotumorale be´nigne, de pathoge´nie inconnue, qui atteint souvent l’adulte jeune. Les arti- culations le plus souvent touche´es sont le genou et la hanche. La localisation au niveau de la cheville est tre`s rare, avec seulement quelques cas publie´s dans la litte´rature. Nous rapportons une nouvelle observation de SVNP diffuse de la cheville chez un patient aˆge´ de 76 ans, porteur d’une tume´faction circonfe´rentielle inte´ressant l’articulation talocrurale, indolore, d’appa- rition rapide sans signes inflammatoires en regard.

L’examen clinique retrouvait une masse ferme, peu mobile des parties molles avec sensation de craquement a` la mobilisation de la cheville, sans troubles neurolo- giques ni vasculaires au pied homolate´ral. La radio- graphie standard mettait en e´vidence un pincement important de l’interligne talocrural, une perte de substance osseuse et de multiples calcifications pe´ri- articulaires. La se´rologie syphilitique ainsi que les tests inflammatoires e´taient ne´gatifs. Une synovectomie chirurgicale subtotale e´tait pratique´e, mettant en e´vidence une lyse totale du cartilage et une destruction de l’os sous-chondral. L’examen histopathologique a confirme´ le diagnostic de SVNP. Apre`s un recul d’un an, nous n’avons pas note´ de re´cidive et l’instabilite´ de la cheville restait la geˆne principale.

Mots cle´s : Synovite villonodulaire – Cheville – Synovectomie

Pigmented villonodular synovitis of the ankle:

case report and review of the literature

Abstract: Pigmented villonodular synovitis (PVNS) is a benign pseudotumoral disorder, of unknown pathoge- nesis, that often affects the young adult. The most affected joints are the knee and hip and it very rarely affects the ankle, with only a few cases having been reported in the literature. We report a new case of diffuse PVNS of the ankle in a 76-year-old patient, presenting

with tumefaction at the circumference of the talocrural articulation, which was painless, had appeared rapidly and had no visible signs of inflammation. The clinical examination showed a firm, only slightly mobile, mass in the soft parts, with a creaking, cracking sensation when the ankle was moved and with neither neurological nor vascular disorders in the homolateral foot. The standard radiography showed significant narrowing of the ankle joint space with loss of osseous tissue and numerous periarticular calcifications. The syphilitic serology as well the inflammatory tests were negative. A subtotal surgical synovectomy was carried out, revealing total lysis of the cartilage and destruction of the subchondral bone. The histopathologic examination confirmed the diagnosis of PVNS. One year later there does not appear to have been any recurrence and instability of the ankle is still the main difficulty.

Keywords: Villonodular synovitis – Ankle – Synovectomy

Introduction

La synovite villonodulaire pigmente´e (SVNP) est une affection pseudotumorale fibrohistiocytaire be´nigne, localement destructrice, dont l’origine est synoviale.

La surcharge de la membrane synoviale en he´moside´rine lui confe`re une coloration brunaˆtre (d’ou` le terme e´galement connu dans la litte´rature de SVN « he´mopig- mente´e »). Morphologiquement, nous distinguons des formes diffuses et localise´es. L’affection peut eˆtre articulaire, te´nosynoviale ou bursale. Dans 80 % des cas, la SVNP touche l’articulation du genou ; une localisation au niveau de la cheville est tre`s rare [1].

Pre´sentation du cas

Un patient aˆge´ de 76 ans, hypertendu sous traitement, se plaignait depuis trois ans de douleurs de type me´canique, d’installation progressive, de la cheville gauche, avec

Correspondance : karimelhach@yahoo.fr Med Chir Pied (2008) 24: 109–112

©

Springer 2008

DOI 10.1007/s10243-008-0161-8

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apparition d’une boiterie, d’un craquement et d’une instabilite´ a` la marche. Le patient n’avait consulte´ que six mois auparavant, du fait de l’augmentation rapide d’une tume´faction circonfe´rentielle en regard de la cheville et sans signes inflammatoires (Fig. 1).

L’examen clinique retrouvait une masse ferme, peu mobile et peu sensible des parties molles avec craque- ment a` la mobilisation de la cheville sans troubles neurologiques ni vasculaires au pied, ce tableau e´voluant dans un contexte d’apyrexie et de conservation de l’e´tat ge´ne´ral.

La radiographie de la cheville mettait en e´vidence un pincement important de l’interligne talocrural avec des e´rosions osseuses en regard du pilon tibial et de multiples calcifications pe´ri-articulaires a` types de corps e´trangers (Figs. 2,3). Le bilan biologique e´tait normal et la se´rologie syphilitique e´tait ne´gative.

Le patient a e´te´ ope´re´ par voie ante´ro-externe pour effectuer une biopsie synoviale. L’arthrotomie permettait

de retrouver une hyperplasie importante de la synoviale, de multiples fragments osseux intra-articulaires, avec destruction importante du cartilage articulaire et une perte de substance osseuse en regard du pilon tibial (Figs. 4,5). Une synovectomie ante´rieure a e´te´ pratique´e avec e´tude anatomopathologique (Figs. 6,7). Aucun geste osseux n’e´tait effectue´. L’examen histopathologique a confirme´ le diagnostic de SVNP qui a conclu a` la pre´sence d’une forme diffuse de SVNP (Fig. 8).

Du point de vue histologique, le pre´le`vement examine´

a montre´ un tissu fibreux pe´ne´tre´ d’e´le´ments inflamma- toires mononucle´e´s, des lymphocytes et des histiocytes, avec pre´sence de cellules ge´antes de type oste´oclastique par place. Ce tissu fibreux est tapisse´ par des franges synoviales e´paissies, richement vascularise´es et sie`ge d’une prolife´ration fibroblastique dense, de´pourvues d’atypies cytonucle´aires et renfermant des cellules ge´antes multinucle´e´es, avec pre´sence de de´poˆts

Fig. 1.Tume´faction circonfe´rentielle en regard de la cheville

Fig. 2.Pincement important de l’interligne articulaire

Fig. 3. Multiples calcifications pe´ri-articulaires avec des le´sions oste´olytiques

Fig. 4.Hyperplasie de la synoviale et multiples fragments osseux intra- articulaires

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d’he´moside´rine et de side´rophages. La zone de transition entre la tumeur et l’os adjacent e´tait caracte´rise´e par des signes de prolife´ration expansive.

Nous avons discute´ avec le patient sur l’e´ventualite´

d’une amputation devant l’extension de la tumeur ou d’une arthrode`se de la cheville, mais le patient a refuse´

tout geste ope´ratoire.

Discussion

La SVNP est une affection tumor like rare, prenant origine dans la synoviale qui tapisse les articulations, les gaines des tendons ou les bourses se´reuses. Sur le plan histopa- thologique, la SVNP se caracte´rise par un processus fibrohistiocytaire be´nin, mais localement destructeur, qui peut eˆtre pre´sent sous forme localise´e ou diffuse [2].

La forme diffuse ou extensive touche en ge´ne´ral une articulation isole´e ; 80 % des cas inte´ressant l’articula- tion du genou, la hanche dans 10 %, la cheville dans 5 % et l’e´paule dans 2 % des cas [3]. Au niveau du pied, l’atteinte distale est plus souvent de forme nodulaire, localise´e, touchant parfois les gaines tendineuses [4].

Fig. 5. Destruction importante de l’interligne et perte de substance osseuse du pilon tibial

Fig. 6.Synovectomie ante´rieure

Fig. 7.Aspect nodulaire des fragments re´se´que´s

Fig. 8.Image histologique montrant des cellules mononucle´e´es rondes, des side´rophages et des cellules ge´antes plurinucle´e´es de type oste´oclastique, le fond est souvent riche en collage`ne le´sionnel

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L’affection survient habituellement entre 20 et 50 ans sans qu’il y ait de diffe´rence d’incidence selon les sexes.

L’atteinte de la cheville est rare. En effet, l’incidence rapporte´e dans la litte´rature est de 1,8 cas par million d’habitants [2,4-6].

L’e´volution s’e´tend sur plusieurs anne´es, expliquant la latence entre le de´but des signes cliniques et la premie`re consultation [7].

La le´sion synoviale peut s’e´tendre aux structures locales, notamment osseuses, et aux gaines tendineuses.

Ces le´sions osseuses, apanage des formes diffuses e´volue´es, peuvent eˆtre retrouve´es chez des patients consultant tardivement, comme dans le cas de notre observation, avec une fre´quence variable selon les se´ries.

L’e´tiologie de la SVNP fait l’objet de discussions contradictoires dans la litte´rature. Toutefois, des connaissances re´centes font supposer que la pathogene`se serait ne´oplasique plutoˆt qu’inflammatoire [1,8].

E´tant donne´ la rarete´ de cette pathologie, il est difficile pour le clinicien d’e´voquer ce diagnostic a` l’issue de la premie`re consultation. Aussi, afin d’optimiser le de´lai de prise en charge sans multiplier les examens paracliniques, l’examen le plus utile est l’IRM. Cet examen permet d’effectuer le diagnostic de SVNP graˆce a` sa sensibilite´

e´leve´e et contribue a` e´liminer certains diagnostics diffe´rentiels (arthropathie he´mophilique, tabe´tique, sar- come des tissus mous, chondromatose synoviale...), mais l’IRM n’est pas toujours contributive [7] ; il est a` noter a`

ce propos que cet examen reveˆt une importance non ne´gligeable du fait que l’he´moside´rine de´pose´e dans les tissus se caracte´rise par ses proprie´te´s ferromagne´tiques, cette particularite´ re´duit les temps de relaxation T1 et T2 et permet par conse´quent une de´finition nette de la zone tumorale : l’IRM montre un e´panchement articulaire et surtout une synovite charge´e d’he´moside´rine. La masse synoviale se pre´sente sous la forme d’une grappe he´te´roge`ne de signal interme´diaire en T2. Disperse´s au sein de la masse synoviale, on retrouve des de´poˆts d’he´moside´rine (substance ferromagne´tique) a` l’origine d’une chute brutale du signal, particulie`rement sur les se´quences en e´cho de gradient fortement ponde´re´es en T2.

Les se´quences en T1, apre`s injection intraveineuse de contraste, montrent la prise de contraste de la synoviale de´limitant les paquets tumoraux contenant de l’he´mosi- de´rine. Elle permet d’effectuer un bilan complet de l’articulation et de de´tecter des extensions extra-articu- laires. Dans l’e´tude de Rochwerger [4], parmi les huit patients traite´s, le diagnostic de la SVNP a e´te´ confirme´

par l’IRM chez sept d’entre eux.

Il convient toutefois de noter que seul l’examen histopathologique permet de poser un diagnostic de´finitif.

Concernant le pronostic, la majorite´ des auteurs [9,10]

a souligne´ l’inte´reˆt de la chirurgie dans la pre´vention des re´cidives dont le taux reste ne´anmoins plus e´leve´, surtout dans la forme diffuse (50 %) par rapport a` la forme localise´e (25 %). Neuss et al. [11] ont montre´ que le taux de

re´cidive de SVNP e´tait de 78 %. Cependant, les facteurs responsables de cette re´cidive ne sont pas encore e´tablis.

Notre patient avait une atteinte diffuse de la surface articulaire de la cheville avec une atteinte significative extra-articulaire ; et devant cet aspect extensif et destructeur ainsi que le risque de re´cidive imminente, une amputation a e´te´ propose´e comme solution the´ra- peutique ; mais le patient a refuse´ l’intervention.

Nous ne recommandons pas une amputation comme traitement de toutes les SVNP de la cheville, mais nous la sugge´rons chez les patients qui ont des tume´factions larges et e´tendues avec atteinte diffuse, articulaire et extra-articulaire.

Conclusion

La SVNP de la cheville est extreˆmement rare ; son diagnostic est difficile sur la clinique seule. Une analyse anatomopathologique est indispensable pour la confir- mer. Dans les formes diffuses et destructrices avec atteinte des structures articulaires et extra-articulaires, l’amputation peut eˆtre conside´re´e comme modalite´

the´rapeutique. Cette option minimise la ne´cessite´ de multiples incisions et le grand risque de re´cidive.

Re´fe´rences

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Références

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