La Chaux-de-Fonds, Mercredi 3 Octobre 1928. Bureaux: rue de la Serre, 58. quarante-troisième Année — N° 78.

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La Chaux-de-Fonds, Mercredi 3 Octobre 1928. Bureaux: rue de la Serre, 58. quarante-troisième Année — N° 78.

te TMMTION HORLOGÈRE

SUISSE

ORGRNE DE LA CHAMBRE SUISSE DE L'HORLOGERIE, DES CHAMBRES DE COMMERCE, DES BUREAU* DE CONTROLE, DES ASSOCIATIONS PATRONALES

ABONNEMENTS: c . . . six mou Suisse Fr. 14.06 Fr. 7.05 Union postale » 26.— * 13.—

Majoration pour abonnement par la posta Compte de chiques portaujt IV b 426

ET DE L'INFORMATION HORLOGÈRE SUISSE

PARAISSANT LE IERCREDI ET LE SAMEDI A LA CHAUX-DE-FONDS Les Consulats suisses à l ' é t r a n g e r r e ç o i v e n t le j o u r n a l

I " " » i i l l i n i u m A N N O N C E S

suisses 30 c t . , offres e t d e m a n d e s d e places 20 e t . la ligne, ANNONCES: PUBLICITES, S. H. suisse de Publicité, 22, rue Leopold Robert, | é t r a n g è r e s 35 c e n t i m e s la ligne, j La Chaun-de-Fonds. — Succursales «t agences en Suisse et à l'étranger. It„ , t* f » , " " ° 1 *e? , *,' , P 'l e n| ,d!ay,a"ff. ,j

Menus propos roses et gris

L-=iJ Ceux que préoccupent depuis longtemps les affaires de 1 industrie horlogère savent combien il est difficile d'avoir une politique d'action uniforme.

Cela tient à différents facteurs qui sont bien con- nus des comités surtout. Différence de race, de lan- gue, de région. Notre petit pays se subdivise en quantité de petites communautés indépendantes les unes des autres, jalouses de leurs prérogatives, fières d e leurs traditions auxquelles elles restent volontiers attachées, orgueilleuses de leurs institu- tions propres. L'histoire de la Suisse est un enseignement vivant pour celui qui aime à faire des rap- prochements: elle explique cette diversité de men- talités. O n reste étonné de voir que ce peuple si multiple ait pu former une nation capable de ré- sister aux tourmentes, capable de se serrer autour de son gouvernement comme aussi de prendre des décisions sages, en général, sur des questions où il paraîtrait devoir sombrer.

Prenez le pays de Neuchâtel. Tantôt gouverné par des princes allemands, tantôt par des princes fran- çais, tantôt attiré par les républiques helvétiques, il est frondeur, peu disposé à courber l'échiné devant l'autorité. Tout à côté, le Bernois se ploie volontiers aux décisions de sa majorité. Il suit le mot d o r r dre donné par ses chefs; et encore faut-il distin- guer: L e Jurassien de l'Ajoie et des Franches- Montagnes est particulariste et se méfie volontiers non seulement de tout ce qui n'est pas jurassien, mais encore de son propre voisin. Quant au Ge-

Feuilleton

L'horlogerie suisse et la fabrication mécanique au XVII"-« et XVIII«"!

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iècle.

nevois, son contact avec Ja France a développé en:

lui un individualisme qui ne souffre guère d'ingé- rence. L'esprit de discipline n'est pas sa qualité dominante — il en a d'autres — sauf en ce qui touche les intérêts de sa propre ville, qu'il cultive sinon avec orgueil, du moins avec amour. L e Suisse allemand, né sous le signe de l'autorité, regarde le Romand avec des yeux étonnés par sa mobilité et lui fait volontiers le reproche de n'avoir pas de ligne de conduite sûre.

Aux .difficultés que comportent ces éléments géo- graphiques et démographiques, l'industrie horlogère ajoute d'autres impedimenta. Ses fabriques ont une activité si diverse qu'elles forment une mosaïque ou mieux, une macédoine d'intérêts. L a Chambre suisse de l'horlogerie qui a la charge de les repré- senter et de se mouvoir parmi elles en sait quelque chose. L e s associations de toutes sortes pullulent:

associations dans • le cadre géographique — régio- nales, cantonales, intercantonales — associations de fabricants d'horlogerie — on a même inventé un groupement de manufactures et un groupement de fabricants établisseurs — ; associations des fabricants de pièces détachées de la même partie — boîtes, assortiments, balanciers, cadrans, etc. ; associations de groupements de pièces détachées — cantonales, intercantonales — nous en passons et des meilleures.

Toutes ces associations ont leurs statuts qui li- mitent leur activité, aussi faut-il avoir du flair pour discuter des problèmes généraux. Parlez de questions ouvrières! A h ! disent les délégués, nous ne pouvons pas, l'article X des statuts nous en

empêche. Mais si vous posez le problème devant telle association,, dont nous sommes aussi les dé- légués, la question change de face.

Discutez de tarif douanier! Pardon, vous répond- on, cette affaire-là est du domaine exclusif de cette organisation. Vous n'avez pas le droit de prendre de décision.

Abordez le chablonnage! Pourquoi ne nous a-t- on pas soumis le problème, murmure cette fédéra- tion? Nous y sommes pourtant aussi intéressés que ceux qui l'étudient.

Ce qu'il y a de surprenant dans tout cela, c'est qu on parvienne à s y retrouver. Dans certaines associations où les comités divers sont formés presque des mêmes hommes, on y va en boutade, mais,on y va tout de même.

Pour qui est-ce que je voyage aujourd'hui, me disait un jour en riant, un industriel qui prenait le train? Est-ce pour A . F . H . ou pour A. P . B . ?

— Vous n'y êtes point, mon cher Monsieur, c'est

pour U. B.'U.

E t dire, situation merveilleuse d'équilibre, que des fabricants sont encore parvenus à rester en de- hors de toute organisation! Faut-il leur- élever une statue ou leur déclarer la guerre?

Mais cessons de badiner. S'il en est qui ne rient pas toujours, ce sont les membres des comités. Si les troupes qui assistent à quelques assemblées annuelles se rendaient compte des sacrifices qu'elles imposent à leurs élus, elles seraient pleines d'admiration et peu enclines à la critique. C'est peut-être un phé- nomène dû à la loi du moindre effort — toute l'activité humaine est soumise à cette loi, me disait

X.

A Genève, c'est en 1778 que se place la pre- mière tentative d'organiser en grand la production mécanique. Un certain Georges Lecerf expose au Conseil « qu'il est parvenu à inventer divers outils d'horlogerie pour établir une fabrique dans laquelle on opérerait géométriquement ce qu'on n'exécute qu'im- parfaitement et à force de tems, par les moiens ordinaires... Cette manufacture... aurait pour objet la construction des mouvemens, rouages et cadra- titres...»

Le Conseil consent à examiner cette requête, car l'on avait à Genève un fort besoin de mouvements bruts, d'autant plus que l'on était obligé de les tirer de la Savoie, du Pays de Vaud, voire des Montagnes neuchâteloises. Mais Lecerf retira lui-même sa demande et le Conseil ne lui donna aucune suite.

On devine les raisons de cette attitude: l'opposition irréductible des maîtrises.

Mais l'idée de la fabrication mécanique sur toute la ligne continua à hanter les esprits. Elle fut réa- lisée ici et là dans des ateliers divers, sur une échelle, plus réduite peut-être et moins manifeste. Le mouvement gagnait chaque jour du terrain.

J'ai déjà dit qu'il eut, en Suisse comme ailleurs, ses théoriciens et ses praticiens. Parmi les mathé- maticiens illustres qui firent faire à la mécanique de grands progrès, il faut citer, dans notre pays,- Jean Bernouilli (1667-1747), son fils Daniel Bérnouilli (1700-1781), le maître de Pierre Jaquet-Droz à l'Université de Bâle, enfin Léonard Euler (1707- 1783), tous trois bâlois.

Pendant la seconde moitié du XVIIle siècle surtout, le mouvement intellectuel et scientifique est intense, en Suisse romande comme en Suisse allemande. On y cultive avec enthousiasme les sciences naturelles, et entre autres les sciences physiques et mécaniques. Les savants ont un échange de corres- pondances digne de notre admiration. Ils créent des sociétés ainsi que des réunions scientifiques, enfin des publications qui devraient être mieux connues du monde horloger comme du monde intellectuel de chez nous. Ils y trouveraient une belle tradition intellectuelle, morale et politique du meilleur aloi.

Il existait, à n'en pas douter, à cette époque, parmi les intellectuels et les dirigeants de la vie écono- mique une culture profondément suisse, un helvétisme capable de toutes les solidarités.

Parmi ces publications accessibles au monde savant non seulement, mais au monde horloger en général, il faut citer surtout le « Mercure Suisse », fondé à Neuchâtel par le distingué naturaliste Louis Bourguet. Son premier numéro fut publié en dé- cembre 1732. A partir de 1738, cette revue parut en une partie littéraire et scientifique sous le nom de

«Journal Helvétique-» et en une partie historique, économique et politique sous le nom de « Nouvelliste Suispe». De 1769 à 1780, il y eut fusion et la revue

s'appelle désormais « Nouveau Journal Helvétique.

De 1781 à 1784, elle reparaît de nouveau sous le nom de « Journal Helvétique ».

Dire ce que cette revue fut pour notre industrie horlogère, il faudrait lui consacrer un article tout entier. Pierre Jaquet-Droz et Ferdinand Berthoud sont parmi ses collaborateurs. Ils y échangent leurs idées sur la situation de l'horlogerie, ses progrès, ses erreurs. D'autre part, la revue rend compte des créations dans le domaine de la mécanique horlo- gère.

« L'Encyclopédie » de d'Alembert et Diderot eut chez nous un retentissement considérable, et à leur suite, « l'Encyclopédie » de Neuchâtel de Berthoud, ainsi que celle d'Yverdon de De Félice.

On médita aussi beaucoup, dans le monde horloger, les publications théoriques relatives à l'horlogerie. Ainsi dans l'inventaire général du 1er juin 1781 de la maison J. Robert et Fils à La Ctiaux- dc-Fonds, qui fut pendant des décennies l'une des plus représentatives de l'horlogerie neuchâteloise, je trouve à la page 9 cette mention : « Le Traité d'horlogerie de Berthoud en 2 volumes, relié en veau, avec un supplément broché, 1763. Le Traité d'horlogerie de Thiout, en 2 volumes, relié en veau, 1741.

Deux traités d'horlogerie de Le Paute, reliés en veau, un de 1760 et un de 1775».

Notez que ces savants suisses s'intéressaient aux applications pratiques, voire au commerce, Louis

Bourguet, qui fut sans contredit, dans plus d'un domaine, un savant aux vues géniales, n'écrit-il pas, dans le numéro de février 1742 du «Journal Hel- vétique », une « Lettre sur la nouvelle édition du Dictionnaire du Commerce de Savary », édition qui

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un industriel qui s'y connaît en formules écono- miques, mais qui oublie de se l'appliquer — car on tombe volontiers sur celui qui est « le plus qua- lifié ». Q u e ne l'entend-on ce mot: « J e ne puis accepter de charge, je ne suis pas qualifié ! » Tout est dit après cela, aussi vote-t-on pour Monsieur un tel «qui a l'habitude de ces sortes de choses», et son vote admis, on s'en retourne doucettement à ses affaires, avec le bon sentiment du devoir ac- compli.

Mais on ne se rend pas compte que Monsieur le membre du comité travaille pour la Société depuis dix ans; qu'il a des affaires importantes et qui de- mandent une présence permanente à l'usine; qu'il a déjà sacrifié des dixaines de journées pour dé- fendre les intérêts de ceux qui se bornent à payer leurs cotisations. E t ces membres du Comité qui travaillent pour la collectivité sont souvent décou- ragés par le résultat négatif de leurs travaux; ils doutent, ils ont besoin de la foi et du réconfort.

Si vous saviez, vous tous qui regardez, la somme d abnégation et de travail sans rétribution çju'ac- complissent chaque année vos comités, peut-être que la réorganisation de l'industrie horlogère serait achevée.

Mais vous ne savez pas!

Et la conclusion?

L a conclusion? Vous êtes bon, je n'en ai pas!

Semblable à ces chars qui embarrassaient les ar- mées romaines... l'industrie horlogère... etc.

Informations

Avis.

Nous mettons en garde contre Johannes Reis, Leipzig.

— La maison

Giocch'uw Restivo, à Païenne, a été déclarée en faillite.

Les créanciers sont invités à nous envoyer au plus vite le relevé de leur compte en double.

— Nous recherchons un nommé:

Eugène Back,

établi pendant quelque temps comme marchand de fournitures, à Tetuan, Maroc espagnol.

Cet individu semble avoir disparu et les personnes qui pourraient nous donner des indications le concernant nous rendraient service.

L'Information Horlogère Suisse

La Chaux-de-Fonds. Rue Leopold-Robert 42.

venait de paraître à Genève. Cette publication, qui fut le XVIIle siècle durant le véritable guide écono- mique, commercial, industriel, financier et bancaire tout ensemble de notre monde horloger, méritait bien les éloges du célèbre naturaliste.

Mais l'on fit mieux encore. En 1731, le gouvernement de Neuchâtel créa une chaire de philosophie et de mathématiques, à laquelle il nomma Louis Bour- guet. Et pour cause. Cette nomination fait époque dans l'histoire scientifique et littéraire de notre pays-, elle fut comme l'embryon de l'Académie de Neuchâtel de glorieuse mémoire.

Bourguet débuta dans ses fonctions professorales par un discours inaugural sur l'histoire abrégée de la philosophie et des mathématiques, discours qui parut en latin dans la «Tempe Helvetica», tome I, p. 126, en 1735, 2me section, l'organe du monde scientifique suisse. Le grand savant y parle entre autres des établissements pour la philosophie et les mathéma- tiques à l'étranger et en Suisse.

Le naturaliste neuchâtelois était membre îles Aca- démies des sciences de Paris et de Berlin. Il fut l'ami du grand naturaliste Scheuchzer de Zurich et en correspondance avec le grand Haller de Berne et d'autres. Bourguet est aussi en relations avec Ber- nouilli pour des sujets concernant notamment l'as- tronomie comme avec Réaumur sur les travaux scientifiques duquel il rend compte dans sa revue.

N'oublions pas que plusieurs membres du petit cercle de savants neuchâtelois étaient membres d'associations scientifiques étrangères et célèbres dans le monde entier, j ' a i déjà cité les Académies des sciences de Paris et de Berlin; il me faut aussi men-

Chronique sociale

L e s p r i x d e d é t a i l e t l e c o û t d e l a v i e e n S u i s s e e n a o û t 1 9 2 8 .

(Communiqué par l'Office fédéral du travail).

Sur 64 articles (denrées alimentaires et combustible) compris dans le relevé mensuel, 28 présentent le même prix moyen, 17 un prix moyen plus élevé et 19 un prix moyen moins élevé que le mois précédent.

3 articles ont subi une hausse et 7 une baisse de plus de 1 °/o. Comme d'ordinaire à pareille époque, le prix des œufs est monté dans la plupart des communes. Le beurre de table a aussi renchéri dans bon nombre de communes. Quant aux baisses, il importe de relever tout d'abord celles du pain et de la farine, conséquence de la baisse des céréales. Le prix du pain bis a baissé de 2,7 centimes en moyenne par kilo, si l'on considère dans leur ensemble les 34 communes participant au relevé. Dans 4 communes, le pain est resté au même prix; dans les 30 autres, il a baissé de 1 à 5 centimes ; dans la plupart de celles-ci, il a baissé de 3' centimes. Et comme la baisse a été plus prononcée dans les communes où le prix de cet article était relativement élevé, il s'en est suivi une atténuation des différences de prix qui existaient jusqu'alors d'une commune à l'autre. Ainsi, la baisse a été de 3,3 centimes en moyenne dans les communes où le prix du pain était de 56 centimes ou au-dessus et de 2,3 centimes, en moyenne dans celles où le prix du pain était in- férieur à 56 centimes. En ce qui concerne la farine blanche, la baisse a été de 3,5 centimes en moyenne.

!Dans 9 communes, le prix de cet article est inchangé;

dans les 25 autres, il a baissé de 1 à 10 centimes;

dans la plupart de celles-ci, il a baissé de 5 centimes. Pour la farine également, il est résulté de la baisse qui s'est produite une atténuation des dif- férences de prix qui existaient jusqu'alors d'une com- mMne à l'autre. En effet, la baisse a été de 4,1 centimes en moyenne dans les communes où le prix de la farine était de 75 centimes ou au-dessus et de 2,8 centimes en moyenne dans celles où le prix de la farine était inférieur à 75 centimes. A part la baisse du pain et de la farine, on a noté une baisse des pommes de terre du pays et des pommes de terre de l'étranger dans presque toutes les communes.

Des huit catégories de denrées alimentaires qui entrent en compte dans l'indice du coût de l'alimentation, celles de la « viande et de la charcuterie », du «café et du chocolat» sont restées inchangées comparativement au mois précédent. La hausse du beurre a fait monter de 1 °/o l'indice de la catégorie

« produits laitiers », et la hausse des œufs a fait monter de 10 »/o l'indice de la catégorie « œufs ». La baisse des pommes de terre a fait descendre de 6 o/o l'indice de la catégorie « pommes de terre et légumes à cosses ». Par suite de la baisse du pain et de la farine, l'indice de la catégorie « pain et autres produits de céréales » est descendu de 4 o/o. Les catégo- tioiuier celles de Londres, d'Edimbourg, de Leyde, de Ooettingue et de Turin.

Bourguet, entre autres, défendit la philosophie de Leibnitz, dans laquelle la Chronometrie et ses pro- blèmes jouent un rôle important.

Il faudrait aussi dire ici tout ce que notre horlogerie doit à la science genevoise et à l'Académie de Genève, voire à celle de Lausanne. Des savants de réputation mondiale s'intéressèrent aux problèmes techniques et mécaniques de notre industrie et lui pro- diguèrent enseignements théoriques et conseils pratiques.

Ces mérites de la science, il est bon de les men- tionner une fois dans une revue horlogère, afin que l'on ne taxe pas notre industrie d'ingratitude. Car s'il est un facteur qui a fortement contribué à la vogue sinon à la destination dont notre horlogerie suisse jouissait au XVIIIe siècle, c'est bien le mouvement scientifique de cette époque, ce sont encore les relations personnelles, voire amicales de nos meil- leurs artistes, je ne citerai ici que les Jaquet-Droz, les Berthoud et Breguet, avec les savants leurs con- temporains. On ne dira jamais assez ce qu'ils leur doivent, ce que la science d'un Monge, d'un La- lande, Prony, Bourkhardt, par exemple, a été pour Ferdinand Berthoud et surtout pour Abram-Louis Breguet.

Ces relations assurèrent à nos créations horlogères une forte réputation scientifique et une considération intellectuelle et morale sans bornes parmi l'élite de toutes les nations ouvertes à la civilisation. Et ce fut là à coup sûr en faveur de notre horlogerie la publicité la plus efficace que l'on puisse imaginer.

Aussi le monde horloger moderne aurait-il tort de

ries <• graisses et huiles », « sucre et miel » ont légère- ment baissé (1 o/o). En conséquence de ces diverses fluctuations, le coût de l'alimentation a légèrement diminué depuis le mois précédent. Au lieu de 57 o/0

en juillet, il était en août de 56 o/0 plus élevé qu'en juin 1914. Il a diminué de 1 <y0 par rapport à août 1927.

Sur les 34 communes qui participent au relevé, 14 accusent plus ou moins le même chiffre qu'au mois précédent pour le coût de l'alimentation; 3 accusent une augmentation de 1 o/0. 15 une diminution de 1 o;,, pt 2 une diminution de 2 o/0.

L'indice du groupe combustible a légèrement fléchi en raison de la baisse des prix de la lumière élec- trique. Par rapport à juin 1914, le combustible a renchéri de 35 o/0 contre 36 o/0 le mois précédent.

Comparativement au mois d'août 1927, on enregistre une baisse de 4 o/o.

En ce qui concerne le vêtement, son renchérisse- ment depuis juin 1914 est considéré comme étant resté le même qu'au mois précédent, c'est-à-dire de 66 o/o.

Les loyers accusent, par rapport à juin 1914, une augmentation moyenne de 90 % dans les villes de 100,000 habitants ou plus, de 59 o/o dans les autres villes et de 77 o„, dans l'ensemble des localités prises en considération.

L'alimentation, le combustible, le vêtement et le logement présentent en bloc, par rapport à juin 1914, un renchérissement moyen de 61 o/o, comme le mois précédent, contre 60 o/0 en août 1927. *

Chronique du travail

L e m a r c h é s u i s s e d u t r a v a i l e n a o û t 1 9 2 8 . (Communiqué par l'Office fédéral du travail).

Les offices du travail ont compté à fin août 1928, d'après le relevé statistique exécuté à cette date, 6523 personnes en quête d'un emploi (5525 à fin juillet 1928 et 8854 à fin août 1927) et 3211 emplois vacants (3407 à fin juillet 1928 et 2880 à fin août 1927). Comme l'on voit, le nombre des personnes en quête d'un emploi a augmenté d'un .millier; cela est

•dû à la saison. Ce changement saisonnier mis à part, la situation du marché du travail ne s'est pas sensi- blement modifiée; elle est demeurée dans l'ensemble satisfaisante. Abstraction faite des groupes professionnels les plus sujets aux influences saisonnières, il y a toujours pénurie de main-d'œuvre dans bon nombre de professions.

On n'a jamais enregistré depuis 1921 si peu de personnes en quête d'un emploi à fin août. Les demandes de travail étaient à fin août 192S de 2331 moins nombreuses qu'à fin août 1927 et de 5295 moins nombreuses qu'à fin août 1926.

Par rapport à l'année passée, le chômage a baissié dans tous les groupes professionnels, abstraction!, faite de quelques exceptions sans importance. La diminution des demandes d'emploi a été surtout mar- quée dans l'industrie des métaux et machines (—

543), dans l'industrie textile (— 504), dans le corn- ue pas tenir compte, dans ce domaine également, des enseignements si riches en vérités pratiques et fécondes du passé.

Faut-il s'étonner après cela que le 2 février 1780 des négociants en horlogerie parmi les plus consi- dérables de La Chaux-de-Fonds aient donné pro- curation à Renaud du Creux, professeur de mathéma- tiques de la Maison du Roi et de Madame pour poursuivre le sieur Janvier, marchand horloger à Paris, dont ils sont les créancière? Il s'agit de Louis Durnont, agissant au nom de la femme de Fré- déric-Robert-Othenin, de David Favre fils, Jacob Amiet, Charles Humbert-Prince, Charles-Frédéric Tis- sot, qui représente feu son père Abram-Louis Tissot.

En Suisse aussi, on se mit à enseigner la mécani- que expérimentale sinon théorique. Dans un but mili- taire surtout, l'Académie de Berne créa, en mai

1749, une chaire de sciences mathématiques, physiques et mécaniques, dont le titulaire jusqu'en 1784, fut le professeur Nicolas Blauner, auquel succéda le célèbre Tralles, le père de la triangulation (levées to- pographiques) vraiment moderne, en Suisse.

Dès 1798, l'enseignement de la mécanique analy- tique est inauguré à l'Académie de Genève par Jean- Frédéric-Théodore Maurice (1775-1851), le fils du maire Frédéric-Guillaume Maurice (1750-1825), dont on sait que le dévouement pour l'horlogerie a été sans bornes, notamment pendant la période révo- lutionnaire et napoléonienne.

A n'en pas douter, l'influence des théoriciens sur les praticiens fut fondamentale au XVIIIe siècle, mais elle ne devait s'exercer pleinement qu'au XIXe siècle, où la prise de contact entre l'industrie et la science fut plus étroite, plus complète. (A suivre).

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L A F É D É R A T I O N H O R L O G È R E S U I S S E

751 merci; et l'administration (—300), chez les manœu-

vres et journaliers (— 221) et dans l'industrie hor- logère (—186).

Dans l'industrie des métaux et machines et dans l'industrie électrotechnique, l'amélioration en cours s'est "amplifiée. Le nombre des personnes en quête de travail a quelque peu diminué. Il y avait à fin août 335 demandes d'emploi contre 878 l'année der- nière à pareille date. La demande de main-d'œuvre a encore augmenté dans plusieurs professions: pour bon nombre d'entre elles, il n'est pas possible de trouver des ouvriers en suffisance. Cette pénurie s'est même étendue dans quelques régions à certaines professions (mécaniciens, serruriers en bâtiment, serruriers-mécaniciens, tourneurs, monteuret-électriciens',i etc.), qui étaient encombrées depuis plusieurs années.

L'augmentation de la demande de serruriers en bâti- ment, fait de caractère saisonnier, est particulière'- ment accentuée.

Dans l'industrie horlogère et la bijouterie, la si- tuation du marché du travail a marqué un nouveau progrès. Le nombre des demandes d'emploi est en iégère régression. Il y avait à fin août 102 demandes de travail, alors qu'il y en avait encore 288 l'année passée à pareille date.

Expositions, Foires et Congrès

Exposition internationale du Bureau, Bâle.

Samedi 29 septembre s'est ouverte à Bâle l'Expo- sition internationale du Bureau. Cette manifestation groupe de façon heureuse les mobiliers, les acces- soires, les machines dont l'agencement heureux peu- vent faire de votre bureau un bureau vraiment moderne et d'un fonctionnement rationnel.

Dès le premier coup d'œil, le visiteur est saisi par la diversité des machines que l'homme s'est ingénié à créer pour faciliter le travail et la tâche de la foule de tous ceux qui peinent dans les vastes bureaux de nos usines, banques ou administrations. Le côté gauche de la Halle No. 1 est réservé aux articles de bureau; là se trouvent réunis tous les objets dont a besoin l'employé moderne pour mener sa be- sogne rapidement à chef. Une collection de papier de divers formats et de duplicateurs pour repro- (duire à l'infini les textes tapés à la machine à écrire est encore comprise dans cette partie de l'exposition.

A droite, un vaste stand attire tous les regards:

c'est celui organisé .par l'administration fédérale des postes, télégraphes et téléphones et par les CFF.

Nos grandes entreprises en régie ont saisi l'occasion de montrer au public qu'elles ont réussi à modernisier leurs services pour le plus grand profit du public qui, souvent... ne s'en aperçoit pas. Les services électriques de la ville de Bâle montrent comment une table de travail doit être éclairée rationnellement, et l'Institut psychotechnique de Zurich représente, sous forme de graphique, comment l'on arrive à trouver pour chaque place l'employé qui pourra l'occuper avec le maximum de profit.

La halle II est le royaume de la machine. Elle règne là en souveraine incontestée, depuis la machine à écrire souple et silencieuse jusqu'aux machines à calculer employées dans les services de comptabilité de nos grandes banques et qui permettent de donner immédiatement la position exacte du compte des divers clients. Et que d'autres machines encore, créées par des cerveaux ingénieux pour suppléer au travail de l'homme! Machine à calculer, à enregistrer, à classer, à adresser, à timbrer le courrier, etc., etc.,

véritables petits chefs-d'œuvres mécaniques qui travaillent sans jamais se tromper. La galerie de la Halle II contient en quelque sorte une partie historique, qui n'est pas, certes, l'un des moindres at- traits de l'Exposition. Là, on peut suivre pas à pas.

pour ainsi dire, tout le développement et le |>erfec- tionnement des machines à écrire et des machines à calculer. Que de progrès réalisés dans un laps de temps en somme bien restreint!

A côté de cette revue historique, des graphiques fort bien établis montrent l'importance prise par les œuvres sociales dans certaines grandes entreprises publiques et privées de notre pays. Enfin, une reconstruction, effectuée par le Musée historique de Bâle, représente, avec beaucoup de détails et de justesse, le comptoir d'une vieille maison de commerce bâloise aux environs de 1800. Comme on le voit, une visite à l'Exposition Internationale du Bureau est des plus instructives.

Le voyage en vaut vraiment la peine et ceux qui se trouvent à Bâle pour visiter l'exposition ne regret- teront pas leur journée.

A l'occasion de l'exposition a été organisé un cours de rationalisation, très complet; c'est par conséquent une occasion unique pour les chefs d'entreprise de se documenter sur la rationalisation et les possibilités d'adaptation dans les diverses industries.

Aujourd'hui même a été donné par M. F.-L. Co- lomb, directeur de la F. H., une conférence sur les

« Efforts vers la rationalisation dans l'industrie hor- logère ».

Registre du commerce

Raisons sociales.

Enregistrements :

25/9/28. — Charles Schneller (de Schwendibach), décolletages, 10 rue du Midi, Tramelan-dessus.

20/9/28. — Mérillat et Blanchard, soc. n. coll. (Sa- muel-Auguste M., de Perrefitte, Berne, Paul-Ar- min B., de Malleray), fabrication de pignons d'é- chappements. Villiers.

24/9/28. — Henri Droz (H.-Auguste D., du Locle), fabrique d'assortiments ancre, Geneveys-sur-Qofi frane.

22/9/28. — Renova S. A., soc. an. cap. soc^ fr, 5000, fabrication de cadrans en tous genres. Cons, adm.: Fritz Geiser, de Langenthal. Siège: rue de la Charrière 13 a, La Chäux-de-Fonds.

25/9/28. — Joannot (Dame Veuve Marie J.-Baltis berger, des Brenets), représentation d'horlogerie, 7, rue des Alpes, Genève.

Modifications:

25/9/28. — Mandrin S. A., fabrique de mandrins, etc., Tramelan-dessous. Werner Monnier est rem- placé comme président du Cons. Adm. par Werner Menzi, de Flizbach, Glaris, qui signera collect, avec le secrétaire Dame Elisa WuHimann, déjà ins- crit.

25/9/28. — La Société Horlogère de Porrenlray, Phénix Watch Co., Porrentmy, ajoute à sa raison sociale les lettres S. A., qui devient donc Société Horlogère de Porrentruy, Phénix Watch Co. S. A.

22/9/28. — La maison «Montres Clarté, h . Suttner, suce. Henri Maire Laibach, succursale de La Chaux- de-Fonds, fabrication d'horlogerie, achat et vente, supprime de sa raison sociale les mots « Montres Clarté », en sorte que la maison est actuellement H. Suttner, suce. Henri Maire, Laibach, succur- sale de La Chaux-de-Fonds.

26/9/28. — Fabrique de Cadrans le Nacre S. A., soc.

an., La Chaux-de-Fonds. Albert Reymond, deS Bayards, est nommé administrateur en remplace- ment d'Adrien Calame, démissionnaire.

Contrôle fédéral des boîtes de montres d'or, d'argent et de platine

Bureaux

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Poinçonnement du mois de Septembre.

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1927 1928 1927 1928 1927 1928

Totaux Janv.-Sept.

1927 1928 3.163 2.784

87.457 79.913 1.326

10.177 1.944 10.146

493 4.677 (5.224 96 5.904

1.760 10.166 2.257 7.599 360 6.404

6.776 483 5.159

17.664 6 563 6.977 4.905 14.129

18.564

7.388 2.175 13.068 7.602 6.437 1.800

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6.702 1.507 10.665

20.827 94.488 6.977 6.231 24.678 20.508 17.534 2.668 17.745 7.602 12.662 1.896 17.364

22.293 85.051 3.251 5.622 25.037 22.307 15.648 818 14.795 10.544 13.478 1.990 15.824

169.071 689.427 47.849 47.062 197.241 162.276 116.801 14.596 121.496 67.931 113.176 13 815 127.645

188.101 850.524 41.749 59.538 230.701 204.626 144.462 19.443 152.408 86.515 140.706 26.889 155.643 Total 835 753 131.607 123.661* 118.732 112.244 251.174 236.658 1.888.386 2.301.305

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368 540 17.500 66.000 137.500 340.000 par gramme).

30,20 35,30 9,25 '

27,80 32,30 9,25

368 540 17.500 66.000 137.500 340.000 27,80 32,30 9,^5 London 20 sepl. 27 sepl. 2e sepl. 29 sepl.

(Ces prix s'entendent psr once troy (31 gr. 103) 1000/1000).

Or (shill.) 84/U'/2 84/111/2 84/111/2 84/ll1/2

Palladium (Lstg.) 12.—/ 12.—/ 12.—' 12.—/

Platine (shill.) 340/ 340/ 340/' 340/

(par once standard 925/1000 en pence).

Argent en barres 26 '/« 261/2 267/l e 26°/18

New-York 20 sept. 27 sept. 28 sept. 29 sepl.

(Ces prix s'entendent en cents par once de 31 gr. 103).

Argent en barres 57— 57'/? 57 3/8 57 B/B

Cours de diamant brut.

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Diamant boart fr. 10.20 à 10.25

Qualités supérieures fr. 0.30 à 1. par carat en plus Eclats de diamants fr. 8.90 à 9.20

Cours communiqués par Lucien Baszanger, Genève.

Change »ur Paris fr. 20.30

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Différence + 1 9 2 8 — — — — — — — —

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Frs Liv. st.

Dollar Dollar Belga Lires Pesetas Escudos Florins Reichsmk Schilling Pengôs Cour.

Roubles Cr. sk.

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Leva Lei Dinars Drachm.

Zloty Liv. turq.

Mks fini.

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