HAL Id: jpa-00208736
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Submitted on 1 Jan 1978
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Analyse de la bande de combinaison (ν 3 + ν 4) du méthane 12CH4
B. Bobin, G. Guelachvili
To cite this version:
B. Bobin, G. Guelachvili. Analyse de la bande de combinaison (ν3 +
ν4) du méthane 12CH4. Journalde Physique, 1978, 39 (1), pp.33-42. �10.1051/jphys:0197800390103300�. �jpa-00208736�
33
ANALYSE DE LA BANDE DE COMBINAISON (03BD3
+03BD4)
DU MÉTHANE 12CH4 (*)
B. BOBIN
Laboratoire de
Spectronomie
Moléculaire(**),
Faculté desSciences, 6,
boulevardGabriel,
F 21000Dijon,
Franceet
G. GUELACHVILI
Laboratoire
d’Infrarouge, Campus Universitaire,
Bâtiment350,
91405Orsay Cedex,
France(Reçu
le 23juin 1977, accepté
le 20septembre 1977)
Résumé. 2014 La bande de combinaison
(03BD3
+03BD4)
de12CH4
est traitée à partir de l’hamiltonien tensoriel de J.Moret-Bailly,
mais en utilisant un nouveau schéma decouplage
des momentsangulaires,
défini par R = (P-I4) - I3. Des
propriétés
remarquables dessymboles
3-jsymétrisés,
l’utilisationsystématique
des différences de niveaux de base, ainsi que la haute résolution du spectreenregistré,
ont permis l’attribution de 667 raies, de 4157 à 4 425 cm-1. Parmi elles, 454
participent
à la déter- mination de 22 constantes moléculaires et sontreproduites
avec un écartquadratique
moyen03C3 = 0,031 1 cm-1. Une résonance avec le niveau vibrationnel
(2 03BD2
+ 03BD4) est mise en évidence.Abstract. 2014 The
(03BD3
+ 03BD4) combination band of12CH4
is analysed with the aid of a tensorial Hamiltonian due to J.Moret-Bailly,
butusing
a newcoupling
scheme forangular
momenta, such that R = (P - I4) - I3.Exploiting
theproperties
of symmetrized 3-jsymbols,
andmaking
use of ground-state combination-differences obtained from new spectra recorded underhigh
resolution,allowed the assignment of 667 lines for J ~ 7, from 4157 to 4 425 cm-1 to be made ; 454 of these are
used for the determination of 22 molecular constants,
giving
a fit with a standard deviation03C3 = 0.031 1 cm-1. A resonance with the (2 03BD2 + 03BD4) vibrational level is detected.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 39, JANVIER 1978,
Classification
Physics Abstracts
33.20E
1. Introduction. - Dans une
précédente publica-
tion
[1],
nous avons décrit la méthodepermettant
d’attribuer certaines transitionsparticulières
de labande
(V3
+V4)
du méthane. Nousprésentons
iciune
analyse complète
de cette bande.Sur la base d’un nouveau schéma de
couplage
desmoments
angulaires,
une étudethéorique
du niveauvibrationnel
(V3
+v4)
est menéejusqu’au
4e ordred’approximation,
relativement audéveloppement
ten-soriel de l’hamiltonien H* donné par J. Moret-
Bailly [2].
L’attribution des raies est réalisée à
partir
d’unnouveau spectre,
enregistré
par G. Guélachvili sur unspectromètre
à transformée de Fourier. Cespectre,
à lapression
de0,98
torr et àtempérature ordinaire,
couvre la
région
de 4 015 à 4 858cm -l,
avec unerésolution de
0,007 8 cm-1.
Environ 4 600 raiesont été
détectées,
et étalonnées par référence auxtransitions de la bande 2-0 de CO
(enregistrée
simul-tanément) ;
pour des raies bienrésolues,
laprécision
absolue du
pointé
atteint 3 x 10-4cm - 1.
Lafigure
1montre un extrait de ce
spectre,
de 4 309 à 4 317cm - 1, correspondant
à unepartie
desbranches Q
centralesde
(V3
+v4).
Nous avons
également utilisé,
pour l’identification destransitions,
le spectreenregistré
au Laboratoire deDijon
par J. Cadot et R. Delorme[3],
à latempé-
rature de
100 K,
et étalonné parcomparaison
auxmesures
précédentes
de R.Brégier [4].
Pour des raisons
pratiques (capacité
du calculateurutilisé), l’analyse
de la bande(V3
+v4)
a dû êtrelimitée à J 7. Elle n’en
comporte
pas moins l’attri- bution de 667raies,
et la détermination des 22 constantes moléculairesprépondérantes.
Afin de ne pas alourdir cet
exposé,
nous le limiteronsà l’énoncé des résultats essentiels. Le détail des
calculs,
notamment pour la
partie théorique
et l’étude de la résonance entre les niveaux(V3
+v4)
et(2 v2
+V4),
est inclus dans la thèse
présentée
récemment par B. Bobin[5],
etqui
seracommuniquée
aux lecteursintéressés.
(*) Article principal de la Thèse de Doctorat d’Etat soutenue par B. Bobin devant l’Université de Dijon, le 13 mai 1977.
(**) Equipe de recherche associée au C.N.R.S. n° 599.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0197800390103300
FIG. 1. - Extrait du spectre de la bande (V3 + V4) de 12CH4, enregistré sur spectromètre à transformée de Fourier. Les raies marquées
d’un astérisque sont des raies étalons de CO.
[Part of the spectrum of the (V3 + v4) band of
12CH4,
recorded on a Fourier transform spectrometer. The lines marked with an asteriskare standard CO lines.]
2. Choix des fonctions de base. - Le niveau vibra- tionnel
(V3
+v4)
est défini par les nombresquantiques :
et
Les deux vibrations
triplement dégénérées
étantexcitées
simultanément,
nous avons à réaliser lecouplage
du momentangulaire
total P avec lesmoments vibrationnels
13
et14.
L’ordre choisi pour cecouplage
déterminera la forme des fonctions debase,
donc la facilité avec
laquelle
on pourra effectuer le calcul des valeurs propres de l’hamiltonien.2.1 SCHÉMA usuEL. - C’est le schéma
classique,
le
plus naturel,
telqu’il
a été utilisé par E. Pascaud[6]
pour l’étude de ce niveau. Il consiste à définir un
moment vibrationnel total :
avec 1 =
0, 1
ou2, puis
le moment de rotation par :avec
La valeur R = J est
triple, R
= J ± 1 sontdoubles,
et R = J ± 2
simples.
Les calculs effectués pour l’hamiltonien au lerordre, Rg
+JC*,
montrent que les 9 sous-niveaux en R sedisposent
commeindiqué
sur la
partie (a)
de lafigure 2,
pour une valeur de J donnée.Ce schéma de
couplage présente
un inconvénientmajeur :
la matricehamiltonienne,
écrite dans la base ainsidéfinie,
estlargement
nondiagonale.
Il en résulteque le nombre
quantique
1 n’a pas designification
dans la base propre de JC*
(on
nepeut
pas, parexemple,
associer une valeur de 1 à chacun des niveaux R =
J).
Revenant à la
figure 2,
on constate que les niveauxse regroupent par
trois,
de telle sorte que lerapport A/b
des distancesindiquées
sur le schéma est du mêmeFIG. 2. - Disposition des niveaux d’énergie de (V3 + V4), pour J donné, obtenue : (a) suivant le schéma de couplage usuel;
(b) en utilisant le nouveau schéma.
[Ordering of the (V3 + v4) energy levels, for a given J, obtained : (a) from the usual coupling scheme ; (b) using the new scheme.]
ordre de
grandeur
que le rapport(4/(3
des coefficients decouplage
de Coriolis relatifs auxfondamentales v4
et V3
respectivement ;
on a en effet(d’après [7, 8]) :
et
Cette remarque laisse supposer
qu’il
fautprocéder
successivement aux
couplages
avec les momentsvibrationnels
14
et13.
C’est cequi
nous ainspiré
leschéma décrit
ci-après.
2.2 NOUVEAU SCHÉMA. - Nous introduisons un
moment intermédiaire :
avec
puis
le moment de rotation par :35
avec
On retrouve évidemment la
disposition
des niveauxd’énergie, partie (b)
de lafigure 2,
maischaque
état estparfaitement
caractérisé par les nombresquantiques S
et
R,
pour Jfixé.
De
plus,
une étude aupremier
ordre montre que la matricehamiltonienne,
écrite dans la nouvellebase,
est
quasi diagonale;
les valeurs proprespourraient
être
approchées
par unsimple
calcul deperturbations.
La
figure
3permet d’apprécier
cepoint ;
on arepré-
senté pour J = 5 : d’une
part
les valeurs propres deRg + JeT (colonne c),
d’autrepart
les contributionsdiagonales
àl’énergie
déterminées dans le schéma usuel(colonne a)
et dans le nouveau schéma(colonne b).
FIG. 3. - Valeurs propres de Hô + H1 pour J = 5 (colonne c), comparées aux éléments matriciels diagonaux calculés : (a) suivant
le schéma de couplage usuel ; (b) dans le nouveau schéma.
[Eigenvalues of H* + H* for J = 5 (column c), compared to the diagonal matrix elements computed : (a) in the usual coupling
scheme ; (b) in the new scheme.]
2. 3 FONCTIONS DE BASE. - Elles sont construites à
partir
de tenseurs de0(3),
encouplant
suivant leschéma que nous venons d’introduire :
- les fonctions rotationnelles
(0)R(M,j)
tenseurs depoids J;
- les fonctions vibrationnelles associées à v3 et v4 :
(s)CU’(vs,ls) (s
=3, 4),
tenseurs depoids ls ;
- les fonctions
(1)CU’(O)
et(2)CU’(O,O)’
associées auxvibrations vi et v2
(non excitées),
etqui
sont scalaires.Les
composantes,
dansTd,
des fonctions de base s’écriront donc :i)
Pour les niveaux excités :ii)
Pour les niveaux de baseoù y
représente
l’ensemble des nombresquantiques
vs,ls,
S et J.Nous avons choisi la
parité g
pour les fonctions rotationnellesquel
que soit le niveauauquel
elles sontassociées,
defaçon
àtoujours
considérer les compo- santes dansTd
de lareprésentation 0(’g),
ouu)(Jog),
de
0(3).
Ces composantes sont indicées par p(ou po), qui représente
en fait l’ensemble des trois nombresquantiques (C,
6,n) ;
C est lasymétrie
dansTd,
Q diffé-rencie les
composantes lorsque
lareprésentation
irré-ductible C est
multidimensionnelle ;
l’indice ndistingue
les états
ayant
mêmes valeurs deJ, S, R,
C et (j.Le facteur
(i)R
est introduit pour rendre réelle la matrice hamiltonienne écrite dans cette base.3. Hamiltonien relatif
à (V3 + v4).
- 3 .1 ECRITUREDE H*. - L’hamiltonien est écrit sous forme tenso-
rielle,
en utilisant le formalisme introduit par J.Moret-Bailly [2].
Endésignant
par(s)o(ns)
les tenseurs depoids n.,
de0(3)
relatifs auxvibrations vs (s
=3,
4et s = 0 par extension pour la
rotation),
l’hamiltonien H* seprésente
comme une somme de termes :Chaque
terme est, parconstruction, hermitique,
invariant dans un renversement du
temps, diagonal
vis-à-vis des nombres
quantiques
Jet Vs (s
=3, 4).
Il doit être
également
detype A i
dansTd,
c’est-à-dire totalement invariant dans lesopérations
desymétrie
de la molécule.
Les éléments matriciels de
(H)O(nT)
sont déterminésà
partir
des éléments matriciels réduits des tenseurs(s)o(ns),
parapplication
des formules usuelles de recou-plage
et du théorème deWigner-Eckart.
On aexpli-
citement :
avec
V3 = 1, 13=13’ =1, v4=1
et14=l4=1.
Il convient de
multiplier
cet élémentmatriciel,
eq.
(4),
par laquantité
pour tenir compte du
couplage trivial,
dansTd,
avec les
opérateurs
relatifs aux vibrations vi et v2non
excitées.Jusqu’au
4e ordre dudéveloppement
deJe*,
lepoids
tensoriel total nT peutprendre
les valeurs :Les
symboles 3-j symétrisés F(,nTR,RR) correspondant
ont été tabulés par divers auteurs
[9, 10].
Nous avons calculé les éléments matriciels de Je*
jusqu’au
4e ordred’approximation.
Parailleurs,
leséléments
diagonaux
au 3e ordre ont étéexplicités [5],
car ils constituent une bonne
approximation
desvaleurs propres, et s’avèrent utiles pour l’attribution des transitions et la détermination d’un
premier jeu
de constantes moléculaires.
3. 2 CONSTANTES MOLÉCULAIRES. - Le regroupe- ment des
opérateurs
tensorielsayant
des éléments matricielsproportionnels,
eq.(4), permet
de définir des constantes moléculaires. Pour(V3
+v4),
àl’ordre
4,
elles sont au nombre de 42. Certaines peuventêtre
reliées,
aupremier
ou secondordre,
à des cons-tantes
C(s)
relatives aux fondamentales vs, etC °
du niveau de base. Ainsi :. a - a(3) + e(4) -
a°
estl’énergie
devibration ; fi P(3)
+03B2(4) - po
est la constanted’inertie ;
. y- 7(3) + 7(4) -
y°
est la constante de distorsioncentrifuge ;
Àos - A(S)’ s = 3, 4,
liées aux coefficients de cou-plage
de Coriolis parA(S) = - (s) p(S) ;
.
03B40s c5(s)
et qJos - qJ(s)(s
=3, 4) correspondent
à des termes d’interaction vibration-rotation du second
ordre ;
. 03B5 03B5(3) + -(4) - 8° est un terme rotationnel du second
ordre;
etc...3 . 3 INTENSITÉS DES TRANSITIONS. - Les valeurs propres de l’hamiltonien sont les niveaux
d’énergie
devibration-rotation de la molécule et
permettent
donc de calculer lesfréquences
des différentes transitionspossibles
àpartir
des niveaux de base. Il convient toutefois de déterminer les intensités de ces transitions poursavoir,
enparticulier, lesquelles
sontpermises.
Pour
cela,
nous avonsrepris
le formalisme introduit par E. Pascaud[6,11],
enl’adaptant
toutefois à notrepropre schéma de
couplage.
Pour une transition entre :- le niveau de base caractérisé par
(Jo, Co, no),
-et le niveau excité
correspondant
à la a-ième valeur propre du bloc(J, C) considéré,
l’intensitérelative,
à la
température
absolueT,
se met sous la forme :où v est la
fréquence
de latransition, Eo l’énergie
duniveau de base et gc le
poids statistique
despin nucléaire,
soit :(J,C) A désigne
la matrice des vecteurs propres du bloc(J, C)
considéré.Les
règles
de sélection se réduisent aux deuxrègles
habituelles en
infrarouge,
soit :donnant
respectivement
les transitions des branchesP, Q et R ;
et, pour lessymétries, compte
tenu de laparité
que nous avons choisie pour les états excités
(cf.
para-graphe 2. 3),
lesrègles :
Il n’existe pas de
règles
de sélection concernantS, R,
ni n.
Chaque
valeur de J donnant lieu à 9sous-niveaux,
relativement aux nombresquantiques
S etR,
lespectre comprendra
donc 9 branches de chacun des typesP, Q
etR,
cequi explique
sacomplexité.
Notons que les
symboles 3-j
dutype F(3jj)
del’éq. (5)
ont été tabulés dans laprécédente publi-
cation
[1].
Dans le schéma de
couplage
que nous avons intro- duit auparagraphe 2.2,
la matrice hamiltonienne estquasi diagonale ;
la matrice(J,C).ae
des vecteurs propres est alors très voisine de la matrice unité. Il en résultequ’une diagonalisation approchée pourrait
êtreopérée
par un calcul de
perturbations,
et quechaque
valeurpropre d’indice a est liée de
façon
naturelle à un élé- ment matricieldiagonal,
donc à des valeurs bien définies deR,
S et n. Parconséquent, chaque
transitionest
parfaitement
définie par la donnée de tous les nombresquantiques
relatifs au niveau de base(Jo, Co, no)
et au niveau excité(J, S, R, C, n).
37
4. Attribution des transitions. - 4. 1 MÉTHODE. - Nous avons
longuement décrit,
dans laprécédente publication [1],
lespropriétés
dessymboles 3-j
tétra-édriques
dutype F,(3,jj)
etF(4RR)@ pp propriétés qui
ontpermis d’expliquer
laprésence,
dans unspectre
fortcomplexe,
de deux branchestétraédriques (c’est-à-dire analogues
à celles d’une bandefondamentale),
res-pectivement
les branches notéeset
La méthode d’attribution des branches R et
Q,
ou Pet
Q respectivement,
des mêmessous-bandes,
a étéégalement explicitée. Rappelons simplement qu’elle consiste,
àpartir
d’une raieattribuée,
parexemple
une raie
P,
àrechercher,
par différence des niveaux de base(connus),
les raiesQ
et R associées.Signalons
que, par rapport aux résultatspré-
liminaires de la référence
[1],
cette méthode s’esttrouvée considérablement améliorée
grâce :
d’une part aux nouvelles valeurs des niveaux de base du méthane déterminées par G.Tarrago et
al.[12] ;
d’autre part à l’utilisation des nombres d’ondes du
nouveau spectre
enregistré.
En ce
qui
concerne les transitions sur les niveaux excités des types R =J,
J ±1,
une méthode semi-empirique
a dû êtreutilisée,
faisantappel :
i)
auxpositions approximatives
de cesniveaux,
déterminées à
partir
de celles des niveaux R = J ± 2et des éléments matriciels
diagonaux ;
ii)
aux intensités relatives des raies d’une même structure,approximativement proportionnelles
auxcarrés des
symboles F(3JoR)
del’éq. (5) ;
iii)
à la méthode des différences de niveaux de basepermettant
de rechercher simultanément les raiesP, Q
et R aboutissant à un même niveau excité.On trouvera dans la référence
[5]
tous les détails decalcul,
ainsi que desprécisions
sur les programmes d’ordinateurutilisés,
notamment pour la détermina- tion des constantes moléculaires(par
une méthoded’ajustement
linéaireanalogue
à celle décrite par A. Chedin et Z. Cihla[13]).
Au cours du calcul
itératif,
il est apparu que cer- tainesraies,
dont les attributions nepouvaient
pour- tant être mises endoute,
et notamment celles de la brancheR (R = J + 2 - Jo = J - 1) tétraédrique,
se trouvaient exclues du calcul
d’ajustement
desconstantes
(leurs positions
calculées étant trop éloi-gnées
despositions mesurées).
Une résonance acci- dentelle avec un niveau vibrationnel voisin de(V3
+v4)
devait donc être
invoquée.
Seul le niveau(2
v2 +v4), présumé
centré vers 4 350cm-1
mais non mis en évi-dence
jusqu’à présent, pouvait
rendre compte d’une interaction pour les basses valeurs de J. Une étude sommaire de ce niveau apermis
de conforter cettehypothèse ;
nous y reviendrons auchapitre
5.4.2 CONSTANTES MOLÉCULAIRES. -
Après
avoiréliminé les raies aboutissant sur des niveaux
perturbés
par
(2 v2
+v4),
454 transitions(pour
J7)
ont pu être utilisées pour la détermination des 22 constantes moléculairesprépondérantes
que nous avions retenues.Les valeurs
numériques
obtenues sont données dans le tableauI, accompagnées
de l’intervalle de confiance à 95%.
La dernière colonne du tableauindique,
le caséchéant,
la valeurapproximative
déterminée àpartir
des constantes des
fondamentales V4
et V3[7, 8]
et duniveau de base
[12],
ainsi que desexpressions
duparagraphe
3.2. On notera que,compte
tenu des ordresd’approximation,
la concordance est correcte(sauf
pour lesigne
debo3,
et pour la constante y trouvéenon
significative).
TABLEAU 1
Valeurs
numériques
et intervalles deconfiance
à 95%
des constantes moléculaires relatives à la bande de’
combinaison
(V3
+V4)
duméthane 12 CH4.
La dernièrecolonne
indique
la valeurapproximative
obtenue àpartir
desfondamentale,s.
[Numerical
values and95 %
confidence limits for the molecular constants of the(V3
+V4)
combination band of methane12CH4.
The last column indicates theapproximate
value derived from thefundamentals.]
Rappelons
que les valeursnumériques
donnéescorrespondent
aux constantes effectives de labande,
en l’absence de toute interaction avec les bandes
voisines,
notamment(2 v2
+v4)
et(vl
+v4).
4.3 RAIES ATTRIBUÉES. - Pour des raisons pra-
tiques,
le tableaucomplet
des transitions attribuées nepeut être
reproduit
ici. Nous enpublions
seulementun
extrait,
tableau II. La versionintégrale
sera trans-mise aux personnes intéressées.
TABLEAU II
Identification
des transitions de la bande(V3
+v4)
du
méthane 12CH4 (voir paragraphe 4.3) [Transition assignments
for the(V3
+V4)
band
of methane 12CH4 (see paragraph 4.3)]
39
Pour
chaque
transition sontindiqués
successive- ment :- les nombres
quantiques
relatifs au niveau debase
(Jo, Co, no)
et au niveau excité(J, S, R, C, n) ;
- le nombre d’ondes mesuré
(en cm-’),
-
puis
l’écart entre celui-ci et la valeur calculée(observé-calculé) ;
- enfin les intensités calculées à 300 K et à 100 K,
au moyen de
l’éq. (5).
Le rapport des intensités aux deux
températures
aété déterminé à
partir
de lacourbe
de croissance cal- culée par J. Cadot et R. Delorme[3] ;
avec uneapproxi-
mation de moins de 5
%
on peut écrire :Le tableau II rassemble
(dans
sa versionintégrale) : i)
Les 624 raies attribuées pour J 7(1),
dontles 454 ayant
participé
à la détermination des cons-tantes moléculaires et
qui
sontreproduites
avec unécart
quadratique
moyenLes 170 autres
raies,
arrivant sur des niveauxperturbés
par
(2
V2 +v4),
et pourlesquelles
l’écart entre lesnombres d’ondes observés et calculés est
supérieur
à
2,5
x (1 =0,077
8cm-’,
sontrepérées
par unastérisque (*)
dans la dernière colonne.ii)
43 transitions sur les niveaux(J
=8,
S =7,
R =
6)
et(J
=9, S
=8,
R =7),
identifiées suivant la méthode décrite dans la référence[1],
etrepérées
par deuxastérisques (**)
dans le tableau II.4.4 COMPARAISON AVEC LES ÉTUDES PRÉCÉDENTES.
- Lors de sa
précédente
étude de(V3
+v4),
E. Pas-caud
[6]
avait conservé le schéma usuel decouplage
desmoments
angulaires (cf. paragraphe 2. 1) ;
par ailleurs elle nedisposait
ni de valeursprécises
des niveaux debase du
méthane,
ni d’un spectre à haute résolution.Ses attributions de
raies,
assez peunombreuses,
onttoutefois
été,
dansl’ensemble,
confirmées par nosrésultats ;
àl’exception
de transitionscorrespondant
àde très basses valeurs de
J,
car cet auteur n’avait pas mis en évidence l’interaction avec le niveau(2 v2
+v4).
Nous y reviendrons au
chapitre
suivant.Par
ailleurs,
des mesuresexpérimentales
du nombrequantique Jo
du niveau de base ont été effectuées par J. Cadot et R. Delorme[3]
surquelques
raies de larégion spectrale qui
nous concerne. Nous donnonsdans le tableau III la
comparaison
entre ces mesureset les valeurs résultant des attributions que nous avons
(’) Pour J 7, il y a 764 transitions possibles ; celles qui ne sont
pas attribuées sont soit de très faibles intensités (non observables),
soit trop perturbées pour être identifiées de façon certaine. Noter
également que quelques attributions sont différentes de celles
publiées antérieurement [1], ceci étant dû à l’amélioration dans la
précision de la méthode des différences de niveaux de base.
TABLEAU III
Comparaison
entre les valeurs deJo : (a)
mesuréespar Cadot et Delorme
[3], (b)
attribuées dans notreanalyse.
[Comparison
ofJo
values :(a)
measuredby
Cadotand Delorme
[3] ; (b) assigned
in ouranalysis]
faites
(les
nombres d’ondesindiquées
dans ce tableausont ceux de la référence
[3], légèrement
différents deceux du tableau
II).
L’accord estgénéralement
trèsbon ;
l’écart entre les valeurs mesurées et attribuées nedépasse
l’unité que pour une dizaine de raies sur 58(encore s’agit-il
leplus
souvent de raies mal résolues pourlesquelles
laprécision
des mesuresexpérimentales
est nettement moins
bonne).
5. Interaction entre
(v3
+v4)
et(2
v2 +v4).
-Nous avons dit que les écarts
importants
entre lesnombres d’ondes mesurés et calculés pour certaines transitions de
(V3
+v4)
étaient dus à une forte interac- tion avec le niveau voisin(2 v2
+V4)-
Il convientmaintenant de
préciser
cepoint.
5.1 LE NIVEAU
(2
V2 +V4)-
- Il est défini par les nombresquantiques
vibrationnels :et
Il comporte trois sous-niveaux vibrationnels de
symé-
tries :
les notations
F2(Al)
etF2(E)
étant utilisées pour différencier les deux composantes detype F2
actives eninfrarouge.
Une étude de l’hamiltonien au
premier ordre, Rg + JC*,
a été effectuée(voir [5]).
Elle montre quesi,
en
première approximation,
on confond les éléments matricielsdiagonaux
avec les valeurs propres, cesdernières sont confondues pour les niveaux
Fl
etF2(E),
comme
l’indique
le tableau IV(2).
TABLEAU IV
Valeurs propres
approchées
deH*
+H1
pour le niveau
(2
v2 +v4) [Approximate eigenvalues of Rg
+JC*
for the
(2
v2 +v4) level]
La
figure
4précise
ladisposition
relative des diffé- rents niveaux pour une valeur donnée de J. Les trois constantes moléculaires introduites sont liées à celles des fondamentales v4,[7],
et v2,[14],
soit :A
partir
de ces valeurs et des éléments matriciels du tableau IV nous avons pu identifier une dizaine de raies semblantappartenir
à la branche R du sous-niveauF2(A 1), (3),
etqui permettent
depréciser
les constantesci-dessus,
soit :en bon accord avec les valeurs
approchées, éq. (9).
(2) Ceci n’est pas exact dans la mesure où les termes d’interaction entre les composantes Fi et F2(E) ne sont pas totalement négli- geables, même à l’ordre 1 ; toutefois cette approximation s’avère
suffisante pour notre propos.
(3) Ces raies, identifiées sur le spectre froid (100 K) ne peuvent, soit par leurs positions, soit par leurs intensités, être attribuées à
(V3 + v4).
41
Niveaux
FIG. 4. - Dispositions relatives des sous-niveaux de (2 V2 + V4)
pour J fixé.
[Relative ordering of the (2 v2 + V4) sub-levels for a given J.]
5.2 INTERACTION ENTRE
(V3
+V4)
ET(2
V2 +V4).
- A
partir
des constantesmoléculaires, éq. (10),
nousavons déterminé les
positions présumées
des niveauxd’énergie
de(2 v2
+V4)
pour J 7. Undiagramme
permet de les comparer à
celles,
connues, des niveaux de(V3
+v4).
C’est cequi
est réalisé sur lafigure
5.Seuls sont situés les centres des structures
fines,
lesFic,. 5. - Diagramme des niveaux d’énergie de (V3 + V4) et
(2
V2 + V4) pour J 7. Seuls sont indiqués les centres des struc-tures fines.
[Energy diagram of the (V3 + v4) and (2 V2 + v4) levels for J 7.
Only the centres of fine structures are represented.]
abscisses étant à peu
près proportionnelles
àJ(J
+1).
On voit très nettement
apparaître
unmélange
desdifférents
niveaux,
dès lesplus
basses valeurs deJ ;
ceciexplique
la forteperturbation
que nous avions misen évidence pour les niveaux
supérieurs (du
type S = J +1)
de(v3
+V4)’
Dans la référence
[5]
nous étudions en détailplu-
sieurs cas
particuliers.
Deux sontspécialement
inté-ressants :
a)
Pour J = 0 :(V3
+v4)
neprésente qu’une
seuletransition,
notée P(R
= 2 -Jo
=1)
detype F2,
située à 4
308,729
2cm-’.
Les niveaux R = 1 de(2
V2 +v4)
sont bien de typeFl,
mais situés troploin,
environ 30cm-1,
pour que l’interaction soit sen-sible
(4).
La raie intense P(2
-1)
n’est donc pasperturbée,
ce que confirme l’examen du tableau II.b)
Pour J = 1 : le niveau(R
= J - 1 =0)
de lacomposante F2(Al)
pour(2
v2 +V4),
estproche
duniveau (S
= J + 1 =2, R
= J + 2 =3) de (v3
+v4).
Ce dernier se
décompose
suivant(A 2
+F2
+F1),
alors que le
premier
estA 1.
Donc seul le niveauA 2 de (v3
+v4)
seraaffecté ;
il serarejeté
vers les bassesénergies,
le niveauperturbateur
de(2
v2 +V4)
étantsitué
plus
haut. Ceci est confirmé par le schéma de lafigure
6. On constate alors :- que les raies
Q (R
= 3 --Jo
=1)
detype F2,
et
P (R
= 3 -Jo
=2)
de typeFi, respectivement
à
4 324, 9 342
et4 305,
1889cm - l,
ne sont pas·perturbées (du
moins pas defaçon significative) ;
- alors que la raie intense R
(R
= 3 -Jo
=0),
à
4 333,
6 699cm-1,
est fortement décalée du faitqu’elle
aboutit sur le niveau de typeA2.
Ceci
justifie
les écartsenregistrés
sur les nombres d’ondes du tableau II.FIG. 6. - Positions calculées et observées des niveaux fins (J= 1, S = 2, R = 3) de (V3 + v4), et transitions aboutissant sur ceux-ci.
[Calculated and observed positions for the (J = 1, S = 2, R = 3)
sub-levels of (V3 + V4), and related transitions.]
(4) Etant donnée la symétrie conventionnelle choisie pour les niveaux excités de (V3 + v4), l’interaction a lieu entre des états dont les symétries sont liées par les règles de l’éq. (7).
Ajoutons
quel’analyse
réalisée antérieurement par E. Pascaud[6] reposait
engrande partie
sur ladistance
théorique
entre les raies intenses P(2 «- 1)
et
R (3 --- 0) ;
cette dernière étant décalée deprès
de
0,4 cm-1
alors que lapremière
ne l’est pas, oncomprend
que les résultats obtenus par cette méthodese trouvèrent fortement affectés pour les basses valeurs de J.
Une étude
complète
de cette résonance entre(V3
+V4)
et(2
V2 +V4)
est évidemment nécessaire pour rendre comptequantitativement
dudéplacement
des raies. Elle sera
entreprise
ultérieurement. Notons toutefoisqu’une
extension del’analyse
rotationnelle de ces bandes à des valeurs de Jsupérieures
à8,
nécessitant des moyens de calculplus puissants,
se heurtera à une nouvelle difficulté : la résonance entre les deux
précédents
niveaux et le niveau(vl
1 +v4),
centré vers 4 223
cm-1 (voir
référence[5]).
6. Conclusion. - La méthode
d’interprétation pré-
sentée ici dans le cas du méthane
12CH4
est évidem-ment
applicable
pour les autres moléculesXY4.
Ilapparaît,
enparticulier,
que le schéma decouplage
des moments
angulaires
que nousintroduisons,
restebeaucoup plus diagonal
que le schémausuel,
même si le rapport des coefficients decouplage
de Coriolis(4/(3
n’est pas trèssupérieur
à l’unité(comme
pour leCD4
parexemple).
Parailleurs,
une extensionpeut
être faite sansgrande
difficulté au cas des molé- culesoctaédriques XY6, lorsque
deux(ou plus)
des quatre vibrations
triplement dégénérées
sontexcitées une seule fois.
Remerciements. - Le
premier
auteur(B. Bobin)
tient à remercier tous ses
collègues
du Laboratoire deDijon
pour l’aidequ’ils
lui ontapportée
dans lamise au
point
des calculs surordinateur,
etplus spécialement
F. Michelot pour sa contribution à l’étude du niveau(2
v2 +V4)-
Bibliographie [1] BOBIN, B. et HILICO, J. C., J. Physique 36 (1975) 225.
[2] MORET-BAILLY, J., Thèse, Paris (1961) ; et Cah. Phys. 15 (1961) 237.
[3] CADOT, J. and DELORME, R., J. Mol. Spectrosc. 48 (1973) 443.
[4] BREGIER, R., Thèse, Dijon (1970), A.O. 3665.
[5] BOBIN, B., Thèse, Dijon (1977).
[6] PASCAUD, E., Thèse, Dijon (1972), A.O. 6853.
[7] HussoN, N. et POUSSIGUE, G., J. Physique 32 (1971) 859.
[8] BOBIN, B. et Fox, K., J. Physique 34 (1973) 571.
[9] MORET-BAILLY, J., GAUTIER, L. and MONTAGUTELLI, J.,
J. Mol. Spectrosc. 15 (1965) 355.
[10] HILICO, J. C. et DANG NHU, M., J. Physique 35 (1974) 528.
[11] PASCAUD, E., J. Physique 37 (1976) 1287.
[12] TARRAGO, G., DANG NHU, M., POUSSIGUE, G., GUELACHVILI, G.
and AMIOT, C., J. Mol. Spectrosc. 57 (1975) 246.
[13] CHEDIN, A. et CIHLA, Z., Cah. Phys. 21 (1967) 129.
[14] CHAMPION, J. P., J. Physique 36 (1975) 141.