HAL Id: jpa-00206906
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Submitted on 1 Jan 1970
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La bande ν 2 + ν 3 du méthane B. Etude théorique et interprétation
Jean-Claude Hilico
To cite this version:
Jean-Claude Hilico. La bande ν 2 + ν3 du méthane B. Etude théorique et interprétation. Journal de
Physique, 1970, 31 (4), pp.289-300. �10.1051/jphys:01970003104028900�. �jpa-00206906�
LA BANDE 03BD2
+ 03BD3DU MÉTHANE
B. ÉTUDE THÉORIQUE ET INTERPRÉTATION (*)
par Jean-Claude HILICO
Laboratoire de
Spectroscopie
Moléculaire de la Faculté des Sciences deDijon (**) (Reçu
le 10 novembre1969)
Résumé. 2014 Un schéma de couplage convenable des fonctions d’ondes met en évidence les deux sous-niveaux vibrationnels. Une extension tensorielle de Td dans O(3) pour les fonctions d’ondes aussi bien que pour les opérateurs permet une formulation particulièrement simple de
la matrice hamiltonienne du niveau excité et une
quantification
des sous-niveaux d’énergie de rotation-vibration. Les règles de sélection concernant les indicesquantiques
introduits sont éta- blies. Cette étude permet l’attribution d’une centaine de raies à des transitions et une première détermination de la valeur des paramètres moléculaires relatifs à ce niveau.Abstract. 2014 In the case of the 03BD2 + 03BD3 combination level of CH4, the separation of the F1 and F2 vibrational substates is not small
compared
with thesplittings
which arise from the rotation- vibration interactions. Acoupling-scheme
is chosen on account of thishypothesis.
The detailedcalculations exploit the
spherical
as well as tetrahedral tensor formalism and givequite
simple formulas for matrix elements of the hamiltonian. At this time, it is possible to make definite assignments for hundred observed lines and to obtainapproximate
values for the molecularparameters involved.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE 31, 1970,
Introduction. - L’étude des niveaux
d’énergie
devibration-rotation du méthane nécessite un recours constant aux
propriétés
desymétrie
moléculaire.Celui-ci est assuré par l’utilisation
systématique
detenseurs irréductibles relatifs au groupe
0(3)
ou àson sous-groupe
Td.
Le passage par0(3) permet
de traiter des interactions derotation-vibration,
essen-tiellement
tétraédriques,
dans unepremière approxima-
tion
sphérique.
Lepoint
dedépart
de ce travail estla forme de
référence, complètement
tensorielle quenous avons définie dans une
précédente
étude[1] ]
oùsont
précisées
en outre : lessymétries
dansTd
et0(3)
des fonctions d’ondes et
opérateurs
relatifs aux sys- tèmes élémentaires(rotateur
etoscillateurs)
et lestechniques
assurant une liaison tensorielle entre groupe et sous-groupe. Avant d’aborderl’interpréta-
tion de la
bande v2
+ v3 nous étudierons dans unepremière partie
la matrice hamiltonienne du niveau excité.I. Etude
théorique
du niveau vibrationnel v2 + v3 deCH4. -
I.1 GÉNÉRALITÉS. - L’étude d’un niveau vibrationnel donné est conditionnée par le choix des fonctions d’onde. Celles-ci doivent être aussi«
proches »
quepossible
des fonctions propres, c’est- à-dire que, dans la basequ’elles constituent,
lesopé-
rateurs
qui représentent
les interactions lesplus impor-
tantes doivent être
diagonaux.
Le critère de choix ducouplage
des fonctions d’onde élémentaires estexpé-
rimental : Le
couplage
estacceptable
si les seuls termesdiagonaux
de la matrice hamiltoniennequi
en résultepermettent,
en toutepremière approximation
etcompte
tenu desrègles
desélection,
de rendre compte d’unepartie
au moins duspectre
observé.Etudions en
détail,
dans le casparticulier
du niveauvibrationnel v2
+ v3 duméthane,
le choix du cou-plage
des fonctions tensorielles élémentaires et les transformations del’expression
del’opérateur
hamil-tonien
qui permettent
de calculersimplement
lamatrice hamiltonienne.
Pour la
simplicité
del’exposé,
nous ne considérons ici que ledéveloppement
de l’hamiltonien au secondordre,
soit : ,les calculs concernant
h*
eth*
se déduisent aisémentde cette étude. Le niveau vibrationnel étudié est caractérisé par les nombres
quantiques :
Après
élimination des termesqui
ne contribuent pas au niveauétudié,
récrivonsHi2~
enséparant
lestermes «
scalaires »,
c’est-à-dire les termes construitsArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003104028900
à
partir d’opérateurs
tensoriels"1(9
desymétrie
~~°9~pour s =
0, 3, 4,
ou desymétrie A
1 pour s = 2.(Pour s
=1,
nous nedistinguons
pas ~{°9> et~4J : (1)
avec :
I.2 CHOIX DES FONCTIONS D’ONDE. - Le niveau de combinaison V2 + V3, de
symétrie
E xF2
se décom-pose en deux sous-niveaux vibrationnels de
symétries respectives F1
etF2. Supposons
que pour les faibles valeurs du nombrequantique
rotationnelJ,
l’interac- tion entre les deux oscillateurs excités soitplus impor-
tante que l’interaction vibration-rotation. Voici comment nous construisons les fonctions de base :
A)
Par uncouplage
relativement àTd,
nous obte-nons d’abord les fonctions de base vibrationnelles des deux
sous-niveaux,
soitexplicitement :
B)
Les fonctionsprécédemment
définies sont ten-sorielles relativement au groupe
Td.
Elles forment des bases pour lesreprésentations
irréductiblesF,
etFa
de ce groupe. La
représentation
irréductible1)(’l) (resp. 1)(’~~»
du groupe0(3)
étant orientée parrapport
à la
représentation
irréductibleF1 (resp. F2)
du sous-groupe
Td,
les matrices de :D( 19)(resp. :D( lu)) qui
sontassociées à une
opération
desymétrie
commune aux(1) L’indice s caractérise le système élémentaire considéré :
s = 0 correspond au rotateur, s = 1 à la vibration non dégénérée (symétrie A 1), s = 2 à la vibration doublement dégénérée (E),
s = 3 ou 4 aux vibrations triplement dégénérées (F2).
(2) Dans les formules (1) et (2), les tenseurs sphériques ont
tous la symétrie g et l’indice g a été omis.
deux groupes sont
identiques
aux matrices corres-pondantes
de lareprésentation F1 (resp. F,).
Considérant,
parextension,
que les fonctionsont les
symétries
~~i9~ et:0(1«),
nous lescouplons,
relativement à
0(3),
aux fonctions rotationnelles et nous obtenons les fonctions de base :(3)
où : o
et où le nombre
quantique
Rprend
les valeurs :J - 1, J ou J + 1 .
Les fonctions d’onde
d’approximation
zéro étant ainsichoisies, calculons,
en deuxétapes,
les éléments matriciels desopérateurs
deH~2~ .
1.3 CALCUL DES ÉLÉMENTS MATRICIELS VIBRATION- NELS. - Les éléments matriciels des
opérateurs
vibra-tionnels se calculent aisément si l’on
peut appliquer
la formule :
[2]
où
C2, C3, Cv désignent
dessymétries
deTd ;
C et C’sont
Fl ou F2 ;
E etF2 désignent
lessymétries
desniveaux excités des deux
oscillateurs couplés
et rem-placent
les nombresquantiques :
Nous devons donc :
a)
Substituer auxopérateurs (3)(Q(k,) qui figurent
dans l’hamiltonien de référence et
qui
sont définistensoriellement relativement à
0(3),
desopérateurs (3)(()"(k3,C3) qui
leur sontéquivalents
etqui
sont tenso- riels relativement àT..
Les tenseurs(3)(()(k3)
étant orientés relativement àTd,
cetteopération
est unesimple décomposition
en sommedirecte,
par exem-ple : [1]
(3) Les fonctions d’onde « totales » sont obtenues par multi- plication des fonctions
lf/CRu)
et~r~R9~
définies par la formule (4),par les fonctions « scalaires » (1)lf/ (VI = 0) et 4>w (V4 = 0).
b)
Calculer les éléments matriciels réduits desopé-
rateurs
(3)()" obtenus,
soit :[1]
c)
Transformerl’expression
de H pour faire appa- raître unpremier couplage
du type :Le passage de ~~°9~ à
A
1 neprésentant
aucunedifhculté,
il est inutile de récrireH, ;
considérons donc seulementHt,
Lesopérateurs
que nous devons décou-pler,
relativement à0(3), puis recoupler,
relative-ment à
Td,
sont(3)CC(1)
et(3)~(2).
Comme
l’opérateur (3)CC(1)
estremplacé
parl’opé-
rateur
(3)CC(1,Fl)
et comme leproduit
direct de larepré-
sentation
2)(19)
par elle-même estisomorphe
au pro- duit de lareprésentation F1
parelle-même,
on a sim-plement :
Examinons, maintenant, l’opérateur
Les
symboles F, adaptés
àTd,
sont nuls siest
nul,
donc siC2
est différent deC2.
PourC2 fixe,
les
symboles
F sontproportionnels
auxsymboles correspondants
de7~
si bien que la somme(9)
s’écrit :
De la même manière :
Les coefficients de
proportionnalité
entresymboles
Font pour valeur :
L’expression adaptée
deHt
s’écrit alors :Les éléments matriciels réduits des
opérateurs
vibrationnels
figurant
dans7~
sont donnés dans le tableau I.Les éléments matriciels
réduits,
desopérateurs
vibra-tionnels de
Hs,
nécessairementdiagonaux
en C etindépendants
deC,
se déduisent de la formule(5) qui
se
simplifie puisque C~, C3
etCv
sontA l :
Remarquons
que cepremier couplage, vibrationnel, diagonalise l’opérateur [(2)e(E) x (3)e(2,E)]CA1)
vis-à-vis de l’indice C. Cet
opérateur représente
lapartie principale
de l’interaction entre les deux oscilla- teurs excités.1.4 CALCUL DES ÉLÉMENTS MATRICIELS. -
Compte
tenu du choix des fonctions d’onde définies par la
TABLEAU 1
Eléments matriciels réduits des
opérateurs
vibrationnels non scalairesformule
(4)
et de la forme de l’hamiltonien définie auparagraphe précédent,
les éléments matriciels(non réduits)
d’unopérateur
deHt2)
s’écrivent :où :
- Les indices
q, i,
p,q’, i’, p’
sont des indicestriples,
de la forme
(n, C, 0),
caractérisant lescomposantes tétraédriques
desreprésentations
irréductiblessphé- riques 9)(j), :0(1)... correspondantes.
- Les indices 1 et l’ sont
lu
ou1.
selon que C et C’sont
F2
ouF1 respectivement.
L’indice J estJu.
Lesindices R et R’ sont
Ru ou R9
selon la valeur de 1 associée.- Les
symboles
F mixtes(par exemple,
une foiscovariants et deux fois
contravariants)
utilisés ici sont définis dans la référence[2] (où
ils sont notésH).
Le
premier
membre de(13) implique
deux sortesde
couplages :
celui des fonctions d’onde est relatifau groupe des
rotations,
tandis que celui desopéra-
teurs est relatif à
T,. Or,
nous cherchons àcalquer
lecouplage
desopérateurs
tensoriels sur celui des fonc- tions d’onde. Procédonsdonc,
pour lesopérateurs,
àl’o extension tensorielle » du sous-groupe
Td
augroupe
0(3).
L’extension de
l’opérateur
rotationnel (O){9(ko,Co) est tout naturellement (O){9(ko) .Par contre, l’extension tensorielle des
opérateurs
vibrationnels pose un délicat
problème
de calculd’éléments matriciels :
a)
Apartir
de (~)~(Cu) et de(C ~ Il (v){9(cv) " C’),
nousdevons définir un
opérateur sphérique
(v) D(kv) et un élément matriciel réduit(1 [[ v> mkv> [[ 1’),
de tellesorte que :
1 et l’étant
déterminés,
ceci pose leproblème
de choixde kv.
b) Supposons
résolu leproblème précédent :
leproduit
desreprésentations 9)(ko)
et~~k°~
se réduit enune somme directe de
représentations 2)(’) ;
certainesd’entre elles doivent avoir une composante tétraé-
drique
detype Al.
Il convient donc de déterminer cesreprésentations
~{k~ et de leur associer des cons- tantesBk
telles que :en s’assurant que les
couplages
du second membre nefassent pas intervenir de composantes artificiellement introduites par l’extension
précédente.
Montrons d’abord que la solution de ces deux pro- blèmes entraînera une
simplification
de la formule(13) ;
en
effet,
celle-cis’écrira,
en utilisant les formules(14)
et
(15) : (4)
Or,
pourchaque
valeur dek,
cette formule n’estautre que celle
qui
définit les éléments matriciels(non réduits)
d’unproduit
tensoriel(relativement
à0(3)),
d’opérateurs appartenant
à deuxsystèmes indépen-
dants. Autrement
dit,
la formule(16)
s’écrirasimple-
ment dans le groupe
0(3) :
Examinons les deux
problèmes précédents :
1.5 EXTENSION DES OPÉRATEURS VIBRATIONNELS. - L’extension de la
représentation tétraédrique Cv
enune
représentation sphérique
irréductible2)~
doitsatisfaire,
dans notre casparticulier,
aux deux condi- tions suivantes :A)
Lareprésentation 0(’-)
admet lareprésenta-
tion
Cv
dans sadécomposition tétraédrique.
B) (l !! Il l)
a un sens, c’est-à-dire que lesreprésentations
irréductibles:D(l), U)(1,)
et1)(k_)
satis-font la « relation
triangulaire » ;
En
particulier,
les indices u ou g associés aux nom-bres
1,
l’ etkv
doivent satisfaire la même « relationtriangulaire
».Rappelons
que :tandis que
L’extension sera donc différente selon que 1 est ou non
égal â l’.
a)
Considérons d’abord les éléments matricielsdiagonaux
enC,
donc en 1(1 == l’ = lu
ou1.
si C = C’ =
F2 ou Fl respectivement).
La condi-tion
(B) implique
que lareprésentation
1)(k-) soit de(4) Nous utilisons la convention de sommation d’Einstein sur
les indices minuscules, grecs ou latins, placés hors-parenthèse.
type g et limite les valeurs
possibles de k~
à0,1
ou 2.Comme C et C’ sont
égaux, C,
est différent deA2.
Le tableau II montre que, dans ces
conditions,
lacorrespondance
entreCv
et estunique :
TABLEAU Il
Décomposition tétraédrique
des
premières représentations
irréductibles de0(3)
fl)
Pour les éléments matriciels nondiagonaux,
nous avons :
La
représentation 1)(’-)
cherchée est donc nécessai- rement detype
u etkv peut prendre
les valeurs0,1
ou 2. La
correspondance
est encoreunique :
L’indice k,
étant biendéfini,
la condition(14)
estsatisfaite si l’on pose :
[1]
Les transformations
précédentes appellent
deuxremarques :
RI) L’expression analytique simple
d’unopéra-
teur est nécessairement différente selon que nous
calculons les éléments matriciels
diagonaux
ou nonen C. De même
qu’une
matrice peut être considéréecomme la somme de deux
matrices ;
l’unediagonale,
l’autre àdiagonale nulle,
nous pouvons considérerqu’un opérateur (vl(9
est la somme de deuxopérateurs
tensoriels : l’un de
symétrie g,
l’autre desymétrie
u etécrire
symboliquement :
R2)
Apartir
d’unopérateur
detype E
parexemple (possédant
deuxcomposantes),
nous construisons unopérateur
de type 2 u ou2 g qui possède cinq
compo- santes ; les relations(13)
et(16)
montrent que seules deux d’entre elles contribuent au calcul des éléments matriciels.I.6 TRANSFORMATION DU COUPLAGE ’ROTATION- VIBRATION. - Les modifications à apporter au cou-
plage
desopérateurs
sont évidemment différentes selonque les éléments matriciels calculés sont ou non dia- gonaux en u ou g.
Rappelons
que D(ko) esttoujours
de type g[1] tandis
que défini auparagraphe pré-
cédent est de type u ou g. Il en est de même pour
q) (k)
@qui
doit en outreappartenir
à ladécomposition
duproduit
tensoriel desreprésentations
et Wkv etcontenir dans sa
décomposition tétraédrique
larepré-
sentation totalement
symétrique A 1.
Il nous reste àdéfinir les coefficients
Bk :
a)
Pour les élémentsdiagonaux
en u oug, k
peutprendre
les seules valeurs :Og, 4g, 6g... (cf.
TableauII).
Pour tous les
opérateurs figurant
dansHS,
nousavons :
L’indice k est donc
0~
et la transformation est immédiate :Désignons
par(2)~f-(2)@ (3)~-(i)~ (3)5"""(2) et (3)~ ~(2)
lesopérateurs sphériques respectivement
asso-ciés à
(2),61E), (3),6(1,F,), (3)~(2,
E) et(3)~(2,F.)~
Un exa-men détaillé des
couplages
tel que celui effectuéen
(1,3, c)
conduit aux résultats suivants :(~)
L’opérateur ~~f(4,~i)
resteinchangé
etl’opérateur
devient
simplement
{3)
Pour les éléments nondiagonaux
en uou g, k
peutprendre
les valeurs3u, 6u...
Si nousdésignons
parles
opérateurs sphériques
associésrespectivement
à(5) Pour alléger l’écriture, nous avons omis tous les indices g.
Les coefficients x, ~, y, ô sont définis par la relation (11).
il vient :
1.7 FORME DE LA MATRICE HAMILTONIENNE POUR LE NIVEAU v2 + v3. - Nous avons obtenu
l’opéra-
teur hamiltonien sous la forme :
Les fonctions d’onde
globales
sont caractérisées parun nombre
quantique
rotationnelR,
un indice u ou g associé au sous-niveau vibrationnelF2
ouF,
et undouble indice
quantique C, n
relatif autype
desymé-
trie des fonctions relativement à
Td.
La matrice hamiltonienne relative au niveau V2 + ~3 est
diagonale
vis-à-vis des nombresquantiques
vs, J et C. Elle est formée dequatre
blocs indicés par u ou g.Les blocs
diagonaux
en u ou g ont la même forme que lapartie
de la matrice hamiltonienne relative à unniveau vibrationnel
triplement dégénéré.
La sous-matrice associée à une valeur donnée de J et C est
également composée
dequatre blocs,
commel’indique
lafigure
1.FIG. 1. - Forme de la Sous-Matrice Hamiltonienne
II.
Interprétation
de la bande v, + V3 du méthane. - II .1 INTRODUCTION - Lespectre présenté
dans lapartie
Aprésente,
pour la brancheR,
une structuretétraédrique caractéristique
des fondamentales. Celle- ci découleuniquement d’opérateurs
totalementsymé- triques
dans le groupeTd
et desymétrie
:D( 49) dans legroupe
0(3).
C’est cet aspect de la branche R,qui
aorienté le choix des
couplages
effectués dans le cha-pitre précédent, couplages qui permettent d’exprimer l’opérateur
hamiltonien sous la forme tensorielle :Les indices
quantiques qui
caractérisent le niveau excité étudié sont :Les sous-niveaux de vibration-rotation
dépendent
en outre :
- des nombres
quantiques
rotationnels J et K- du nombre
quantique
vibrationnel m3- de l’indice
quantique
vibrationnel 0~2(a2 =1, 2)
associé aux deux composantes de la
représentation
irréductible
C2
= E.L’ensemble d’indices
(C2, (2) remplace
le nombrequantique 12 (12
= +1, - 1) .
Dans un
premier couplage,
les indicesquantiques
Or2 et m3 sontremplacés
par :- un indice
C, qui
vautFl ou F2
etqui
caracté-rise un sous-niveau vibrationnel.
- un indice 6
(6
= x, y ouz).
Dans un second
couplage,
1 =19
oulu
étant subs-titué à
C,
=F2
ouFl,
les indicesquantiques K
et a sont
remplacés
par :- un nombre
quantique
rotationnelRu
ouRg
entier, positif
ounul ;
- un indice
quantique
C caractérisant les diffé- rentstypes
desymétrie A2, E, Fl ou F2)
des ni-veaux ;
- un indice n
(n
=0, 1, 2...) permettant
de dis-tinguer
les étatscorrespondants
aux mêmes valeurs de R et C.(Pour simplifier,
nousdésignons
par p l’ensemble d’indices(C, n).)
Un niveau
d’énergie
sera, dans cetteapproximation,
caractérisé par l’ensemble d’indices ou nombres quan-
tiques (C,, J, R, p).
Sondegré
dedégénérescence
estégal
à la dimension de lareprésentation
irréductible Cqui
le caractérise.II.2 EXPRESSION DE LA MATRICE HAMILTONIENNE POUR LE NIVEAU EXCITÉ ET POUR LE NIVEAU DE BASE. -
Ecrivons d’abord les éléments matriciels de en
regroupant
les termesqui dépendent
de la mêmemanière des nombres
quantiques
J et R. Pour celaposons :
(b)
(6) Tous les coefficients figurant dans les formules (23) sont t
définis dans les références [1 et [3].
Il vient :
(avec
i = 1 ou2, a
= u oug)
et : o
Pour le niveau vibrationnel de
base,
les nombresquantiques
vibrationnels sont tous nuls. Un niveaud’énergie
est caractérisé par les seuls indicesquantiques
rotationnels R = J et p. La matrice hamiltonienne est
diagonale
si bien que nous pouvons donner directe- ment les valeurs desénergies (au quatrième
ordred’approximation) :
L’expression
des constantesa°,
... en fonctiondes coefficients de l’hamiltonien est donnée dans la référence
[3].
II.3 RÈGLES DE SÉLECTION. EXPRESSION APPROCHÉE
DES NOMBRES D’ONDE. - Les
composantes
Px, Py et Pz du momentdipolaire électrique rapportées
à un sys- tème d’axes liés à la molécule sont des fonctions tota- lementsymétriques
dansTd
que l’on peut, comme l’hamiltoniendévelopper
tensoriellement[8] :
Pour
qu’une
transition soitpermise,
il faut que l’élé- ment matriciel del’opérateur j1(Ad
entre les fonctions propres associées aux deux niveauxd’énergie
consi-dérés ne soit pas nul.
Les niveaux
d’énergie
de l’état vibrationnel de base sont caractérisés par les indicesquantiques :
(’) Les symboles du type sont tabulés, pour les pre- mières valeurs de R, dans la référence [4]. Nous avons calculé les symboles du type et les tenons à la disposition d’uti- lisateurs éventuels. A, p’p
En
première approximation,
considérons que les fonctions propres de l’état vibrationnel excité sont les fonctions de basechoisies ;
un niveau est alors caractérisé par les indicesquantiques :
Limitant le
développement (27)
au termeprépon-
dérant
,u 9~,
une transition sera interdite siest nul. D’où les
règles
de sélection :La valeur des deux
premières règles
est essentielle- ment liée à la valeur desapproximations précédentes.
En
particulier,
la matrice associée au niveau excité n’est pasdiagonale
parrapport
aux indices R et a.Autrement
dit,
les fonctions propres exactes du pro- blème sont des combinaisons linéaires des fonctions de base. Raisonnonsalors,
parexemple,
sur le nom-bre
Re. Supposons
que¡fi(Re) et
sont deux fonc-tions de base liées par un seul élément matriciel.
Soient
~1
1 et~2
les deux fonctions propres :et soit
t/1 0
une fonction de base caractérisée parRb = Re.
Les deux transitions schématisées par :
sont alors
permises
par larègle
n° 1. Les intensités de ces transitionsdépendent
alors des coefficients A et C. Si notreapproximation correspond
aux valeursla
première
transition sera dite «permise
», la seconde« interdite ».
La seconde
règle
de sélection(a
=g),
traduit sim-plement
larègle
de sélection vibrationnelle usuelle : seuls sont actifs eninfrarouge
les niveaux vibrationnels de typeF2.
La troisième
règle
de sélection estrigoureuse.
Laquatrième
est trèsbonne,
elle estrigoureuse
siRe
=Rb.
Il nous reste à
compléter
par larègle
de sélection rotationnelle :possibilités correspondent respectivement
les branchesQ, R,
P.Les
règles
de sélectionprécédentes
nous permettent de donner uneexpression approchée (ne
tenant pas compte des éléments nondiagonaux
de l’hamilto-nien)
des nombres d’onde des transitions «permises
».Celles-ci sont alors caractérisées par le
symbole P, Q
ou R, le nombrequantique R
=R6
=Jb
et l’indiceII.4 CALCUL DES
FRÉQUENCES
DES TRANSITIONS.PREMIÈRE APPROXIMATION. - Pour obtenir avec
pré-
cision les niveaux
d’énergie
de l’état vibrationnelexcité,
il fautdiagonaliser
des matrices du mêmetype
que celle de lafigure
1.Pratiquement,
la dimension des matrices est telle que cettediagonalisation
nepeut
être réaliséequ’à partir
de constantesd’essai,
constantesqu’il s’agit d’ajuster
pour calculer unspectre
aussiproche
quepossible
duspectre expérimental.
Pourréaliser cet
ajustement,
il est en outreindispensable, qu’au
moins pour unerégion
du spectre, les raies observées soient affectées à des transitions données.Le rôle de cette
première
étude est donc double : affecter avec sûreté un certain nombre de raies à des transitions définies et déterminer l’ordre degrandeur
des constantes d’essai.
Considérons d’abord la branche R :
La formule
(29)
est linéaire en~==(-1)~
soit
Une
simple
étudegraphique
permet d’attribuer les raies «permises »
sanséquivoque
et de calculer les valeurs desparamètres
dontdépendent
les coefh-cients
a(R)
etb(R)
définis ci-dessus. Le tableau III donne l’attribution des raiesprincipales
de la brancheR,
les valeursexpérimentales
des nombres d’onde de cesTABLEAU III
Attribution des raies des branches R et P
(Première approximation)
raies ainsi que celles calculées dans
l’approximation
ci-dessus à
partir
des seulsparamètres :
Pour étudier la
branche P,
remarquons que la for- mule(30) dépend
des mêmesparamètres
que la for- mule(29).
Nous avonsporté
dans le tableau III les valeurs calculées àpartir
de la formule(30)
et desvaleurs définies en
(33)
pour lespremières
valeursde R. Constatons que si les structures fines sont conve-
nablement
centrées,
l’éclatementtétraédrique
calculéne
correspond
pas du tout aux valeurs observées. Au-delà de R =
5,
l’enchevêtrement des raies est tel que toute étudegraphique
devient illusoire.Quant
à la brancheQ,
une étudegraphique
n’estguère
concluante à cause de lasuperposition
des struc-tures fines.
Quelques
essais nous ont seulement montré que le coefficient(B2-Bo-
8b2)
étaitpositif,
c’est-à-dire que la branche
Q « permise »
sedéveloppe
versles nombres d’onde croissants.
III . 5 MÉTHODE D’ATTRIBUTION DES RAIES SPEC- TRALES. -
L’approximation précédente
n’est satis-faisante que pour la branche
R,
aussi avons-nous tenté depréciser
le calcul des niveauxd’énergie
par la méthode desperturbations.
Celle-ci suppose la con- naissance des valeurs des coefficients des termes nondiagonaux
de la matrice hamiltonienne ainsi que les valeurs des différences entre termesdiagonaux
cor-respondants.
Nous sommes enprésence
de deuxtypes
d’élémentsperturbateurs :
1)
Uneperturbation diagonale
en u(ou
detype F2 - F2).
Son effetpeut
être évalué de la mêmefaçon
que dans le cas de l’étude d’un niveau fondamen- tal
[3].
2)
Uneperturbation
de typeF2 - F, qui
fait inter- venir les niveaux desymétrie
g. Ceux-ci ne donnantpas lieu à des transitions
(en première approximation),
nous ne
possédons
pas de donnéesexpérimentales permettant
de lessituer,
sauf les raies «interdites » ; mais,
à ce stade del’étude,
leur attribution reste aléatoire.Différents essais de calculs de
perturbation (ou
dediagonalisation),
pour lespremières
valeurs deJ,
conduisent aux conclusions suivantes :A) Disposition
relative des niveauxd’énergie
nonperturbés.
- Les niveaux vibrationnelsF2
sontsitués,
pour une valeur de J
donnée,
au-dessus des niveaux vibrationnelsFl
commeindiqué
sur lafigure
2.La distance
A12 (qui
enpremière approximatiou
vaut a2 -
al)
semble être une fonction croissante deJ,
cequi
suppose que les coefficients~31
et~32
sontdifférents et que nous devons donc
prendre
en consi-dération des termes d’ordre
supérieur
dans l’hamil- tonien. Pour J =1, d 12
est de l’ordre de 700m-1.
Les distances
di(R, Q) dépendent
essentiellement descoeff-icients î, (linéairement
enJ)
etôi
i(quadrati- quement
enJ).
Par contre,di(R, Q)
+di(Q, P)
varielinéairement en fonction de J.
Remarquons
que lesconstantes Ài
etôi,
définies par la formule(23) peuvent
êtreévaluées,
au moinsgrossièrement,
àpartir
desrésultats obtenus pour les
fondamentales vz [5, 6]
et V3 [7] :
FIG. 2. - Schéma de la disposition relative des niveaux d’énergie (j fixé).
Ces valeurs montrent que
d2(R, Q)
croîtplus rapi-
dement que
d2(Q, P),
cequi
permet deprévoir : a) Que
les niveaux notésR(F2) (sur
lafigure 2)
restent assez peu
perturbés,
d’où une structure tétraé-drique pour
la branche R.b) Que
les niveaux notésQ(F2)
etP(F2)
entrent enrésonance
lorsque
J croît(perturbation
detype F2 - F2),
d’où la
possibilité d’apparition
d’unebranche Q
« inter-dite » située vers les nombres d’onde décroissants.
c) Enfin,
les écartsdi(R, Q)
+di(Q, P) augmentant plus rapidement
avec J que l’écart412,
les niveauxP(F2),
et dans une moindre mesure, les niveauxQ(F2)
sont fortement
perturbés
par les niveaux notésF,.
La
perturbation
detype F1 - F2 explique
doncprin- cipalement
la structure trèscomplexe
de la branche P etjustifie l’apparition
de nouvellesraies Q
« inter-dites ».
B)
Recherche d’une meilleureapproximation.
- Les formules(23)
ont été établies àpartir
de Nousavons
noté, ci-dessus,
que~32 - ~1
n’était pasnul,
cequi implique
une contribution nonnégligeable
determes issus de
h4 .
Deplus :
a)
La valeur de(~,2 -
3Ô2)
peut être déterminée àpartir
de la seule branche R. Il vient :Cette valeur
expérimentale
diffère totalement de la valeur évaluée auparagraphe précédent
àpartir
de laformule
(23). Or,
si nous calculons les éléments matri-ciels de
hi,
nous constatons que la définition des coefficients ~, est, au troisième ordred’approximation :
Ces formules montrent que les trois coefficients ~, sont différents et que leur évaluation à
partir
du coef-ficient
analogue qui
intervient dans l’étude du niveau v3 est trèsapproximative.
b)
Le coefficient(B2 - eo),
nul en secondeapproxi- mation,
est le coefficient du termequadratique
en Jqui
commandel’importance
de l’éclatement tétraé-drique
des niveaux. Son introduction dans le calculpermet
de serapprocher
des valeurs observées pour lespremières
raies P.Pour illustrer ces
conclusions,
donnons les résultatsd’un calcul
approché
des niveauxd’énergie
effectuéavec les
paramètres
suivants :Nous avons calculé les niveaux
P(F2) et
donc lesnombres d’onde des transitions
« permises » (Ta-
bleau
IV).
Deplus,
l’évaluation des différences entreTABLEAU IV
Esquisse d’interprétation
de la branche Po permise » (8)
(8) Les valeurs marquées (D) sont issues d’une diagonalisation approchée.
FIG. 3. - Interprétation du début de la branche P de la bande v2 -i- v3 du méthane.
les niveaux
P(F2) et
les différents niveauxperturba-
teurs
permet
deprévoir
la situation des raies « inter- dites » ce que nous avonsporté
sur lafigure
3.Compte
tenu de la méthode de calcul que nous avons
utilisée,
l’accord entre les valeurs calculées et mesurées est satisfaisant et les raies « interdites » situées rendent
assez bien
compte
de la structure duspectre.
Il semble donc
qu’une
étudeprécise
du niveau V2 + V3 du méthane nécessite l’introduction de termes issus deh+
et mêmeh4
et quel’interprétation
cohérente duspectre
nécessite un nombre assezgrand
deparamètres
et en
conséquence
des moyens de calculspuissants.
Lefait n’est pas surprenant si l’on se souvient que le classement des
opérateurs
par ordres degrandeur
estfait dans
l’hypothèse
de l’absence de résonances vibra- tionnelles.Or,
les niveaux vi et v, d’unepart, v2
et v4 d’autre part, sont trèsproches.
Dans cesconditions,
la
diagonalisation
parrapport
aux nombresquantiques
vibrationnels vi se traduit par une
augmentation
desordres de
grandeurs
des contributions àl’énergie
destermes classés dans les hamiltoniens d’ordre
supé-
rieur.
Bibliographie
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