Les calculatrices sont autoris´ees.
****
N.B. Le candidat attachera la plus grande importance `a la clart´e, `a la pr´ecision et `a la concision de la r´edaction.
Si un candidat est amen´e `a rep´erer ce qui peut lui sembler ˆetre une erreur d’´enonc´e, il le signalera sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a ´et´e
amen´e `a prendre.
****
Ce probl`eme porte sur l’´etude d’une suite double et de diff´erents contextes dans lesquels on retrouve cette suite.
On d´esigne par N l’ensemble des entiers naturels, par N∗ l’ensemble N priv´e de 0, par Z l’ensemble des entiers relatifs et par Rl’ensemble des nombres r´eels.
Pour n∈N, on note [|0, n|] l’ensemble des entiers naturelsk tels que 06k6n.
On note Mn+1(Z) l’anneau des matrices carr´ees d’ordre n+ 1 `a coefficients dans Z.
PourM ∈ Mn+1(Z), on noteM = (mp,q)(p,q)∈[|0,n|]2 o`ump,qest l’´el´ement de la lignepet de la colonne q. Par exemple M ∈ M2(Z) sera not´e M =
m0,0 m0,1 m1,0 m1,1
.
Pour M ∈ Mn+1(Z), on note det (M) le d´eterminant deM etcom(M) la comatrice deM.
R[X] d´esigne l’espace des polynˆomes `a coefficients r´eels et, pour n∈N, Rn[X] d´esigne le sous-espace de R[X] des polynˆomes de degr´e inf´erieur ou ´egal `an.
Les partiesII,III etIV de ce probl`eme sont ind´ependantes entre elles ; seule la suite ´etudi´ee dans la partie Iapparaˆıt dans une question de chacune de ces parties.
PARTIE I
On d´efinit la suite double de nombres r´eels (ap,q)(p,q)∈
N2 par : (i) a0,0= 1
(ii) pour tout p∈N∗,ap,0 = 0 (iii) pour tout q ∈N∗,a0,q = 0
(iv) pour tout (p, q)∈N2,ap+1,q+1=ap,q+ (p+ 1)qp+1,q.
La consid´eration d’un tableau, dans lequel lesap,qsont dispos´es avecpindice de ligne etqindice de colonne, pourra se r´ev´eler d’une utilit´e certaine.
I.1. Pour q ∈N, calculera1,q. I.2. Calculer a2,1 eta2,2.
I.3. Pour q>2, exprimer a2,q en fonction de a2,q−1. En d´eduire la valeur de a2,q. I.4. Pour p∈N, on consid`ere la propri´et´ePp :«pour toutq∈N, on a ap,q∈N».
Montrer que pour tout p∈N, la propri´et´ePp est vraie.
I.5. Pour p > q, calculerap,q. I.6. Pour p∈N , calculerap,p.
I.7. Pour n∈N, on d´esigne par An la matrice carr´ee d’ordre n+ 1 (c’est-`a-dire `a n+ 1 lignes et `a n+ 1 colonnes), dont le terme de la ligne p et de la colonne q est ap,q, pour tout (p, q)∈[|0, n|]2.
Expliciter les matrices A2,A3,A4 etA5. 1
PARTIE II
Dans cette partie,n d´esigne un entier naturel.
II.1. Soit M = (mp,q)∈ Mn+1(Z).
II.1.1. Montrer que det (M)∈Z.
II.1.2. Montrer quecom(M)∈ Mn+1(Z).
II.1.3. On rappelle qu’une matrice M est inversible dans Mn+1(Z) si et seulement si M−1 existe et appartient `a Mn+1(Z). Montrer que M est inversible dans Mn+1(Z) si et seulement si det (M) = 1.
II.2. On d´efinit la suite (Bp)p∈N de polynˆomes de R[X] par :B0 = 1 et pour p∈N∗, Bp=
p−1
Q
j=0
(X−j).
II.2.1. Montrer que (B0, B1, . . ., Bn) est une base de l’espace vectoriel Rn[X] ; on notera (B) cette base.
On note (X) la base canonique (1, X, . . ., Xn) de Rn[X].
On note Pn la matrice de passage de la base (X) `a la base (B) et Qn la matrice de passage de la base (B) `a la base (X).
II.2.2. On prend n= 4, expliciter les matricesP4 etQ4.
II.2.3. Montrer quePn est une matrice triangulaire sup´erieure `a coefficients dans Z. II.2.4. Calculer det (Pn).
II.2.5. Montrer queQn est une matrice triangulaire sup´erieure `a coefficients dans Z.
On note Qn= (βp,q)(p,q)∈[|0,n|]2. Pour toutq∈[|0, n|], on a doncXq=
q
P
p=0
βp,qBp. II.2.6. En donnant `aXdes valeurs particuli`eres, d´eterminer les coefficientsβ0,q,β1,q,β2,q pour
q∈[|0, n|].
II.2.7. Montrer queQn=An o`uAnest la matrice d´efinie au I.7.
PARTIE III
On note F l’espace vectoriel r´eel des applications de classeC∞ d´efinies sur ]0,+∞[ et `a valeurs dans R. On d´efinit l’applicationφ deF dansF par :
φ(f) =go`ug(x) =xf0(x).
Pour q ∈N∗, on noteφq=φ◦φq−1; ainsi φ2 =φ◦φ (par convention :φ0=idF).
III.1. V´erifier queφest un endomorphisme deF. Est-il surjectif ? Est-il injectif ? Pr´eciser le noyau de φ.
III.2. D´eterminer les vecteurs propres et les valeurs propres de φ.
III.3. Pour f ∈F, expliciterφ2(f). D´eterminer le noyau de φ2 et en donner une base.
III.4. Soit n ∈ N∗. Montrer qu’il existe des entiers dp,q tels que, pour tout q ∈ [|1, n|] et tout f ∈ F, on ait la relation : pour tout x dans ]0,+∞[,φq(f)(x) =
q
P
p=1
dp,qxpf(p)(x), o`u f(p) est la d´eriv´eep-i`eme de f.
On admet que cette d´ecomposition est unique.
III.5. On convient que d0,0 = 1 et que, pourp∈N∗ etq∈N∗,dp,0=d0,q = 0 etdp,q= 0 si p > q.
Montrer que pour tout (p, q)∈[|1, n|]2, on adp,q =ap,q, o`u les ap,q sont les termes d´efinis dans la partie I.
2
PARTIE IV
IV.1. Soit ϕ la fonction d´efinie sur R par ϕ(t) = exp ((expt)−1), o`u exp est la fonction expo- nentielle.
IV.1.1. D´eterminer le d´eveloppement limit´e deϕ `a l’ordre 4 ent= 0.
IV.1.2. Pour nvariant de 1 `a 4, en d´eduire la valeur de la d´eriv´een-i`eme deϕen 0.
Soit E un ensemble de cardinal n , n ∈N. On appelle partition de E , tout ensemble de parties non vides de E, deux `a deux disjointes, dont la r´eunion estE. Chaque partie de la partition s’appelle une classe.
IV.2. Pour tout entier j∈N∗ , on notePnj le nombre de partitions deE en j classes.
Par convention, on note P00 = 1 et, pour tout n∈N∗ etj∈N∗,Pn0 =P0j = 0.
IV.2.1. Pour j > n, calculerPnj.
IV.2.2. Calculer Pn1 etPnn pourn∈N∗. IV.2.3. On suppose j>2 etn>1. Soit a∈E.
En distinguant parmi les partitions deE enjclasses, celles pour lesquelles le singleton {a}est une classe de la partition, justifier l’´egalit´e Pnj =Pn−1j−1+jPn−1j .
IV.2.4. En d´eduire que pour tout (j, n)∈ N2, on a Pnj =aj,n, les aj,n ´etant les termes d´efinis dans la partie I.
IV.3. On note Pnle nombre de partitions de E. Par conventionP0= 1.
IV.3.1. Pour n variant de 1 `a 4, calculer Pn et comparer Pn `a ϕ(n)(0) o`u ϕ est la fonction d´efinie en IV.1.
IV.3.2. Exprimer Pn `a l’aide des Pnj . Dans la suite, on admettra la formule (1) Pn+1 =
n
P
k=0
CnkPk o`u lesCnk sont les coefficients du binˆome.
IV.3.3. Montrer que pour toutn∈Non a Pn6n!.
IV.4. Pour x∈R, on notes(x) =
+∞
P
n=0
Pn
n!xn lorsque la s´erie converge.
IV.4.1. D´eduire de IV.3.3. que le rayon de convergence de la s´erie est sup´erieur ou ´egal `a 1.
IV.4.2. Montrer `a l’aide de(1)que pour|x|<1, on as0(x) =s(x) expx(on pourra d´evelopper en s´erie enti`ere expx et utiliser le produit de Cauchy de deux s´eries enti`eres).
IV.4.3. En d´eduires(x).
IV.4.4. Montrer que pour toutn∈N, on aPn=ϕ(n)(0).
Fin de l’´enonc´e.
3