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Dans ce troisieme numero de 1991 sont publics les resumes du Congres de la Societe Suisse pour I'Etude de la Douleur, membre de I'IASR Premiere rencontre nationale de ce type, importante a plus d'un titre, elle fut I'occasion d'exposes et d'echanges de qualite. Forte d'environ 140 membres, la Societe Helvetique a de nom- breux projets pour le futur, aussi bien au niveau de prochains congres, que de la for- mation ou de la recherche.
Dans ce numero sont egalement reproduites deux theses ecrites par des medecins suisses en vue de I'obtention du doctorat en medecine. II m'a paru impor- tant de laisser de la place dans ,,Douleur et Analgesie,, pour ce type de travaux, non soumis au comite de lecture du journal, mais approuves par une faculte de medecine reconnue. Le hasard veut que les deux medecins aient tous deux fait leur recherche dans le cadre du m~me H6pital Universitaire de Geneve.
Si la variete des sujets abordes Iors du congres de m~me que I'originalite de ces deux theses montrent, une fois de plus, combien le probleme de la douleur est vaste, combien I'approche pluridisciplinaire est necessaire, on ne peut s'emp6cher d'etre frappe & chaque fois que I'on se trouve confronte a un manquement a cette realite. Un des domaines les plus controverses est peut-~tre celui de la psychologie.
Anita Violon le montre dans son resume, elle le fera plus en detail dans un article paraissant dans le prochain numero.
II est ainsi frappant de constater combien le langage psychologique peut parfois 6tre hermetique, autosuffisant et loin de tout realisme concret. L'auteur de ces lignes, de formation medicale et psychiatrique lui-m~me, a par curiosite participe il y a peu, quelque part en Europe, b. un seminaire Balint sur le theme ,,Le Soignant face la Douleur et la Souffrance>,. De toute evidence, il y eut confusion manifeste entre douleur et souffrance, mais il a ete affirme que finalement c'est la m~me chose et que ce qui importe c'est d'abord I'attitude du soignant face & ce(s) probleme(s). Je ne peux pas m'emp~cher de penser que ce n'est vraiment pas la m~me chose et que I'attitude du soignant peut en effet ~tre tres variee en fonction de cette difference.
II est frappant d'entendre I'eternel m~me discours, recouvert de la meme poussiere depuis des lustres, comme celle qui doit reposer sur ces inevitables idoles que I'on cite et ressuscite depuis plusieurs decennies, bien qu'elles n'aient jamais fait avancer reellement la comprehension du phenomene psychologique lie & la douleur, ni surtout son traitement. Car finalement, il s'agit bien d'un probleme de traitement, au-del& de toutes les modulations de I'etat d'&me du soignant face a son patient que I'on se plaft & dissequer, traitement qui reussit ou traitement qui echoue et dans ce dernier cas met surtout en evidence I'incompetence du therapeute.
Ce qui est beaucoup plus grave encore, c'est I'intol6rance que I'on per(~oit de la part de certains sp6cialistes de la communication et du psychisme face & ceux qui n'adherent pas pleinement & la m~me ideologie. Les conflits de chapelles psycho- Iogiques n'ont probablement jamais fait avancer la science ni rendu service aux
patients, mais par contre, elles ont severement entame leur credibilite face aux autres specialites medicales.
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Durant le mois de d6cembre 1991, aura lieu & Bruxelles, & I'instigation d'un groupe beige, une rencontre-invitation r6serv6e b, une trentaine de psychologues et psychiatres confront6s au probl~me de la douleur. Ce qui importe le plus dans cette manifestation, et j'espr que nous pourrons en donner quelques 6chos dans un des prochains num6ros, est la volonte manifeste des th~rapeutes de formation tr~s diffe- rente de se confronter au niveau de leurs id6es th6oriques et de leur methode de traitement, et peut-etre meme de parler de leurs 6checs. Ce n'est que de cette maniCre que I'on pourra esp6rer devenir plus efficaces dans notre pratique quoti- dienne.
P. Rosatti
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