IMAGES EN MÉDECINE D’URGENCE /IMAGES IN EMERGENCY MEDICINE
La lésion de Hill-Sachs, une complication osseuse immédiate de la luxation gléno-humérale antérieure
Hill-Sachs lesion, an acute bone lesion complication of anterior glenohumeral dislocation
D. Tourdias · O. Murcott · C. Argote
Reçu le 4 mars 2013 ; accepté le 2 mai 2013
© SFMU et Springer-Verlag France 2013
Un patient de 26 ans est adressé aux urgences pour impo- tence fonctionnelle douloureuse de l’épaule droite suite à un plaquage lors d’un match de rugby. Le patient présente alors un examen clinique de l’épaule caractéristique d’une luxa- tion gléno-humérale antéro-inférieure (LGHAI) confirmée par les radiographies standard réalisées (Fig. 1). Après une
réduction atraumatique, le cliché de contrôle de face (Fig. 2A) permet d’objectiver une déformation du pôle supé- rieur de la tête humérale à type d’aplatissement : la lésion de Hill-Sachs ou encoche de Malgaigne. Il s’agit là d’une véri- table fracture ostéochondrale par impaction de la face postéro-supéro-latérale de la tête humérale contre le rebord antéro-inférieur de la glène lors de la LGHAI [1,2]. Au maxi- mum, cette encoche peut donner un aspect en hallebarde de la tête humérale. Cette complication osseuse relativement fréquente (40 à 90 % des LGHAI) [1], peut passer inaperçue sur le cliché de face en rotation neutre si elle n’est pas trop importante mais est classiquement mieux visualisée sur le Fig. 1 Radiographies de l’épaule à l’arrivée aux urgences confirmant la luxation gléno-humérale antéro-inférieure
A. Cliché de face montrant l’impaction (flèche) du bord supérieur de la tête humérale sur le bord inférieur de la glène à l’origine de la lésion de Hill-Sachs
B. Profil de Lamy affirmant l’antériorité de la luxation
D. Tourdias (*) · O. Murcott · C. Argote Service d’accueil des urgences–Smur,
centre hospitalier Sud Gironde, rue Paul Langevin, F-33210 Langon, France
e-mail : tourdiasdamien@yahoo.fr Ann. Fr. Med. Urgence (2013) 3:372-373 DOI 10.1007/s13341-013-0327-9
Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur archives-afmu.revuesonline.com
cliché en rotation interne [3]. Cette lésion ne constitue pas en soi une contre-indication à la réduction de la LGHAI aux urgences et n’est pas prédictive de difficultés à la réalisation de celle-ci [2]. Cependant elle est retrouvée dans près de 100 % des épaules instables chroniques [1]. Ainsi, lors de la prise en charge initiale d’une LGHAI, il paraît nécessaire de ne pas méconnaitre cette fracture tassement, à la fois signe indirect rétrospectif de l’épisode d’instabilité antérieure, fac- teur prédictif de récidive et élément de décision thérapeu- tique ultérieure [1,3].
Références
1. Provencher MT, Frank RM, Leclere LE, et al (2012) The Hill- Sachs lesion: diagnosis, classification, and management. J Am Acad Orthop Surg 20:242–52
2. Perron AD, Ingerski MS, Brady WJ, et al (2003) Acute compli- cations associated with shoulder dislocation at an academic emer- gency department. J Emerg Med 24:141–5
3. Charousset C, Beauthier V, Bellaïche L, et al (2010) Can we improve radiological analysis of osseous lesions in chronic ante- rior shoulder instability? Orthop Traumatol Surg Res 96:S88–93 Fig. 2 Radiographies de l’épaule post-réduction dans la position d’immobilisation du patient (rotation interne modérée)
A. Cliché de face : lésion de Hill-Sachs (flèche) visible par la perte du contour céphalique et la condensation de son fond au niveau de la face postéro-supéro-latérale de la tête humérale
B. Profil de Lamy : lésion de Hill–Sachs (flèche) visible au pôle supérieur de la tête humérale
Ann. Fr. Med. Urgence (2013) 3:372-373 373
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