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Academic year: 2022

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POLY-MONDE 2006

Pologne - République tchèque

Rapport de mission

Poly-Monde 2006 en Pologne et République tchèque

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POLY-MONDE 2006

Pologne - République tchèque

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Poly-Monde 2006

École Polytechnique de Montréal

Département de génie industriel et de mathématiques C.P. 6079, succ. Centre-ville

Montréal (Québec), Canada, H3C 3A7 Tél: 514.340.4735

Fax: 514.340.4173 info@polymonde.org www.polymonde.org

Conception graphique et typographie:

Jean-Philippe Cyr, Deloitte Montage:

Patrick Brosseau et Jean-Philippe Cyr, Deloitte Photographies:

Adam Korzekwa, Alexandre Chateauneuf, Patrick Brosseau et Sophie Fallaha Révision linguistique:

Sophie Fallaha, Céline Trotignon, Sébastien Maszkalo et Adam Korzekwa Rédaction des textes:

Le groupe Poly-Monde 2006

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Rapport de la mission industrielle de l’École Polytechnique de

Montréal Poly-Monde 2006 en Pologne et République tchèque

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Table des matières :

PREMIÈRE PARTIE – Présentation du projet Poly-Monde 2006 ... 13

L’équipe Poly-Monde 2006 ...14

Présentation du projet Poly-Monde 2006 ...16

À propos de Poly-Monde ...16

Pourquoi la Pologne et la République tchèque? ...17

Envergure du projet ...17

Le programme Poly-Monde 2006 ...18

Itinéraire et description des villes ...18

Introduction du rapport ...21

SECONDE PARTIE – Étude accomplie ... 23

Histoire de la Pologne et République tchèque ...24

Transition vers l’économie de marché ...27

Impressions globales et apprentissages de la mission ...32

Compétitivité des entreprises polonaises et tchèques ...38

Enjeux présents en Pologne et République tchèque ...42

Recommandations à d’éventuels investisseurs ...48

TROISIÈME PARTIE – Rapports des visites effectuées ... 55

Rapports des visites effectuées au Québec ...57

Positron Technologie Inc. ...58

L’Oréal ...60

Pratt & Whitney Canada ...63

Ericsson ...66

Mittal ...69

Société des Transports de Montréal ...72

Port de Montréal ...75

L’Institut de Recherche IREQ d’Hydro-Québec ...78

Wyeth ...83

Héma-Québec ...85

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Table des matières :

Rapports des visites effectuées en Pologne et République tchè

que ... 91

Université de Varsovie...92

Académie Leon Kozminski ...94

Arkadia ...96

Thomson ...98

Polytechnique de Lodz ...100

Bosh ...101

Polytechnique de Poznan ...102

HCP ...104

SKF ...106

Dolam ...110

Hasco-Lek ...113

Bombardier ...114

Acierie de Czestochowa ...116

Usine d'allumettes de Czestochowa ...118

Fiat ...119

Centrale thermique de Tychy ...120

WSK-Rzeszow ...122

Lagunes Ostrava ...124

Lachema ...125

Suas gazeification ...127

Alcan ...128

Ecole Polytechnique de Prague ...131

Métro de Prague ...132

QUATRIÈME PARTIE - Remerciements ... 135

Remerciements ...136

Poly-Monde 2006, lauréat Forces-AVENIR 2006 ...140

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Commanditaires

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Commanditaires

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École Polytechnique de Montréal

Polytechnique Montréal est l’une des plus grandes écoles d’ingénieurs au Canada et demeure la première au Québec quant au nombre d’étudiants et à l’ampleur de ses budgets de recherche.

Fondée en 1873, Polytechnique donne, et ce depuis toujours, une formation universitaire de qualité en ingénierie à tous les cycles en mettant l’accent sur les valeurs humaines et en misant sur les besoins du milieu industriel et de la société.

Elle propose un éventail important de programmes, soit plus d’une centaine, à

tous les cycles : certificat, baccalauréat, études supérieures.

Ses 58 unités de recherche lui permettent de poursuivre une activité des plus intenses au Canada et de réaliser près du quart de la recherche universitaire en ingénierie au Québec.

L’École Polytechnique compte : Près de 6 000 étudiants

Quelque 900 diplômés par année 220 professeurs

800 employés

Une quarantaine de comités étudiants 24 000 diplômés depuis 1873

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Lettre d’appui de la direction de l’École Polytechnique

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Lettre d’appui du Premier ministre du Québec

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Lettre d’appui du Premier ministre du Canada

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PREMIÈRE PARTIE

Présentation du projet POLY-MONDE 2006

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1 Adam Korzekwa Génie civil

2 Alexandre Chateauneuf Génie physique

3 Bertrand Guay-Paquet Génie informatique

4 Céline Trotignon Génie chimique

5 David Giocondese Génie mécanique

6 Etienne Soucy Génie industriel

7 Geneviève Morin Génie mécanique

8 Géraldine Cosset Génie civil

9 Hakim Naifer Génie informatique

10 Jean-François Côté Génie industriel

11 Julie Roch Génie mécanique

12 Lamiae Zhar Génie industriel

13 Marie-Frédérique Paiement Génie industriel

14 Maud Ouellet Génie industriel

15 Maxime Clerk-Lamalice Génie logiciel

16 Mélanie Turcotte Génie chimique

17 Patrick Brosseau Génie informatique

18 Patrick Guedj Génie informatique

19 Sébastien Maszkalo Génie mécanique

20 Sophie Fallaha Génie chimique

L’équipe Poly-Monde 2006

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Professeur Roger E. Miller - Chef de mission

Professeur Roger E. Miller, titulaire de la Chaire Jarislowsky en gestion de l’innovation et en gestion de projets à l’École Polytechnique de Montréal. Il est également associé universitaire fondateur de SECOR, une entreprise de conseil stratégique ayant des bureaux à Montréal, Toronto et Paris. Son travail se concentre sur la dynamique des stratégies et des industries, les politiques publiques en science et technologie et la gestion de projet.

Marek Balazinski - Professeur accompagnateur en Pologne

Marek Balazinski, professeur titulaire à l’École Polytechnique de Montréal et chef de la section Fabrication. Il a obtenu son M.Sc.A. et Ph.D. à l’Académie des Mines et de la Sidérurgie à Cracovie (Pologne). Les principaux domaines de recherche de M. Balazinski sont la fabrication et l’intelligence artificielle. Il est membre actif du Collège International pour la Recherche en Productique (CIRP), associé universitaire de l’Institut Canadien de Recherches sur les Pâtes et Papiers (PAPRICAN) et membre permanent du Centre de Recherches en Fabrication de Haute Performance (CRFHP).

Danilo Klvana - Professeur accompagnateur en République tchèque Danilo Klvana, professeur titulaire, récemment à la retraite, est spécialiste dans le domaine de la catalyse, la cinétique et la conception des réacteurs catalytiques. Formé en Tchécoslovaquie il a depuis 1968 enseigné à Polytechnique plus de 14 différents cours.

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Présentation du projet Poly-Monde 2006

À propos de Poly-Monde

C’est en 1989 qu’eut lieu la toute première mission Poly-Monde, projet initié par un groupe d’étudiants visionnaires de l’École Polytechnique, avec l’aide de Roger A. Blais, professeur émérite du département de mathématiques et génie industriel et parrain de cette initiative étudiante. Depuis cette première mission industrielle réalisée au Japon, l’initiative fut reprise annuellement par différents groupes d’étudiants en Allemagne, en Scandinavie, en Italie, au Royaume-Uni, en France, sur la côte Ouest américaine, au Benelux, en Corée du Sud, en Espagne, au Brésil, en Suisse, en Chine et finalement en Pologne et République tchèque.

La mission Poly-Monde est une activité de recherche où les membres sont amenés à comprendre les facteurs expliquant la compétitivité des pays, ainsi que les stratégies d’innovation et d’exploitation de leurs firmes importantes. L’objectif ultime est de donner aux futurs ingénieurs l’opportunité de découvrir les secteurs industriels majeurs en expansion des pays ciblés. Cet apprentissage permet par la suite d’établir des comparaisons avec les industries québécoises.

En outre, la mission Poly-Monde est une initiative entièrement étudiante. Ainsi, par la réalisation d’activités de financement, de diverses formations préparatoires et de réunions organisationnelles, les participants acquièrent une ouverture face aux cultures étrangères, à leurs techniques industrielles, en plus d’obtenir une vision globale de l’économie. De nombreuses aptitudes personnelles se développent chez les participants, telles que le sens du leadership, de l’organisation, de la critique et la faculté de travailler dans une équipe multidisciplinaire.

Afin de mieux encadrer et préparer les étudiants à chacune de ces missions les étudiants du groupe suivent les cours

« Technologies et concurrence internationales I et II » dispensés par le professeur Roger Miller. L’intérêt de ces cours réside dans la réalisation d’études thématiques traitant des pays visités, d’études sectorielles sur certaines technologies de pointe et d’analyses sur les impacts qu’ont les grands accords commerciaux sur les industries.

Les visites industrielles et culturelles réalisées ont pour but de:

Amener des étudiants en ingénierie à examiner et à cibler les technologies qu’ont en commun le Canada et le pays visité ;

Observer l’intégration de ces technologies à travers différents modes de gestion de la production, des ressources humaines, de recherche et développement ainsi que de la protection de l’environnement ;

Comparer les performances et les ressources de l’industrie canadienne face à l’industrie étrangère afin de prendre conscience des forces et faiblesses des entreprises de différents secteurs ;

Découvrir les technologies de pointe existantes à l’étranger qui pourraient s’appliquer dans les industries du Canada et ainsi entrevoir les opportunités d’affaires et de transferts technologiques ;

Développer des aptitudes telles que l’entrepreneuriat, la faculté d’observation, le sens critique, le leadership, l’interdisciplinarité ainsi que le sens de l’organisation ;

Inciter de futurs ingénieurs à s’ouvrir à une autre culture.

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Pourquoi la Pologne et la République tchèque?

Pour sa dix-septième édition, la mission Poly-Monde a arrêté son choix sur la Pologne et la République tchèque.

En Pologne et en République tchèque, les divers événements sociaux et politiques des années 80 ont mené à la chute du communisme en 1989. Ce bouleversement a toutefois permis de développer la démocratie et de passer d’une économie dirigée à une économie de marché, en plus de déclencher de vastes réformes structurelles. D’autres facteurs, tout aussi importants, représentent des sujets d’étude fort intéressants, tel que : la gestion de la transition, l’émergence d’un domaine privé rentable et l’attraction des investisseurs étrangers.

De plus, ces deux pays ont fait leur entrée dans l’Union Européenne depuis le 1er mai 2004, et sont en voie d’intégrer la zone Euro. L’ouverture à l’UE véhicule de nombreux avantages aux sociétés tchèques et polonaises. Ces deux sociétés conçoivent un espoir en une ouverture des marchés occidentaux lucratifs, mais doivent du même souffle se prémunir contre une forte concurrence des autres pays de l’Union. Pour ce faire, de nouvelles législations sont mises en place, les entreprises ont accès à de nouvelles subventions, des nouveaux programmes de soutien sont créés pour encourager la recherche, les PME et le secteur de l’artisanat.

Dans un contexte de mondialisation et d’ouverture des marchés, une mission technologique en Pologne et République tchèque est le meilleur moyen d’apprendre comment les entreprises de ces pays s’adaptent aux changements. Elle permet en outre d’évaluer comment les entreprises d’ici pourraient profiter de l’expansion des échanges commerciaux et des marchés anciennement communistes.

Envergure du projet

Poly-Monde 2006 est un projet d’envergure découlant de 15 mois de travail multiplié par vingt étudiants sur qui a reposé l’entière responsabilité de la mission. Pour ce faire, les tâches ont été divisées en trois sections : l’éditique, la logistique et le financement.

La section responsable de l’éditique avait la responsabilité de l’organisation et de la rédaction des divers documents officiels de la mission, tel que : le site Web (www.polymonde.org), le cahier de financement et le rapport final.

La section responsable de la logistique s’occupait de l’ensemble de l’organisation technique de la mission. Elle organisait les visites industrielles tant au Québec qu’en Europe, les déplacements aériens et terrestres des membres de la mission et de l’hébergement de ceux-ci outre-mer. En d’autres termes, elle voyait à la réalisation de la mission et à son bon déroulement.

La section responsable du financement avait le devoir d’établir le budget, et de l’atteindre. Pour ce faire, la mission comptait sur de nombreuses activités étudiantes, des contributions d’entreprises, la Chaire Jarislowsky en Innovation et gestion de projets, des contributions des divers piliers gouvernementaux, de la Direction, du Conseil administratif de l’École Polytechnique ainsi que du Fonds Dagenais-Scharry. Les activités étudiantes ont permis à la fois d’unifier le groupe, d’offrir une visibilité à la mission et aux commanditaires dans le milieu universitaire, en plus de récolter de l’argent.

En plus de la mise en oeuvre du projet, le volet académique a permis aux participants de bien se préparer à la mission.

Tout d’abord par le biais des cours «Technologies et concurrence internationale I et II», mais aussi par une formation de base en polonais qui a permis de s’initier à une nouvelle culture afin de mieux découvrir celle-ci.

En agissant comme ambassadeurs de l’industrie québécoise et leaders de demain, les 20 futurs ingénieurs de la mission sont des exemples concrets de dynamisme, d’engagement et d’ouverture sur le monde. Ils sauront mettre à profit dans leurs carrières respectives les expériences acquises afin d’agir en tant qu’administrateurs responsables et actifs.

Présentation du projet Poly-Monde 2006

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Le programme Poly-Monde 2006

La Pologne

La Pologne est un pays d’Europe centrale situé sur la mer Baltique. République depuis 1992 elle est constituée de 16 régions. Elle a intégré l’UE le 1er mai 2004.

Président : Lech Kaczynski

Premier ministre: Jaroslaw Kaczynski Superficie: 312 685 km²

Population: 38 635 144 (Juillet 2005 est.) avec 17,02 millions de travailleurs Capitale: Varsovie

Monnaie: zloty

Langues: Polonais 97,8 %, autres non spécifiées 2,2%

Indépendance: 11 novembre 1918

Organisations Internationales: EU, ONU, UNESCO, OMC, OTAN, CERN, ISO PIB : 463 milliards $US (2004 est.)

Croissance réele PIB : 5,6%

Warszawa (Varsovie) 1,8 M d’habitants

Varsovie est depuis 1596 la capitale de la Pologne. La population de Varsovie en fait la plus grande ville de Pologne et 7e plus grande en Union européenne. La ville regroupe toute une gamme d’industries : manufacturière, automobile, d’acier, de génie électrique, de nouvelles technologies, etc. De plus, 66 établissements d’enseignement supérieur y sont situés dont l’Université de Varsovie, l’École Polytechnique de Varsovie, l’École supérieure de commerce de Varsovie et l’Académie de médecine. La ville est aussi un centre culturel important et regroupe plus de 30 théâtres dont le Théâtre national et l’Opéra national.

Varsovie fait également parti du patrimoine mondial culturel et naturel de l’Unesco.

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Lódz 0,8 M d’habitants

Łódź est la 2e plus grande ville de Pologne. Lors de l’indépendance de la Pologne, Łódź est devenue le centre textile le plus important d’Europe. Avant la Seconde Guerre, Łódź disposait du plus grand pourcentage de population juive parmi les grandes villes de toute l’Europe. De nos jours, on retrouve à Łódź des usines dans le domaine pharmaceutique et du textile.

Poznan 0,6 M d’habitants

Poznań, une ville de l’ouest de la Pologne, est la 5e plus grande ville de Pologne. Aujourd’hui, c’est une ville avec un héritage culturel considérable mais également orientée vers le développement économique y compris l’industrie textile et les nouvelles technologies. La ville est célèbre pour ses foires internationales.

Wrocław 0,6 M d’habitants

Wrocław est la 4e et plus vieille ville de Pologne. Longtemps sous administration étrangère (la Prusse), la Pologne reconquis la ville en 1945. Depuis, elle est devenue le centre industriel, administratif et culturel de la région économiquement riche qu’est le Silésie.

Czestochowa 0,3 M d’habitants

Częstochowa a été fondée au XIe siècle. Elle représente un lieu de pèlerinage incontournable de près de 5 millions de catholiques annuellement, afin de rendre hommage à la Vierge Noire.

Katowice 0,4 M d’habitants

Katowice est la dixième plus grande ville de Pologne. La croissance fulgurante de la ville lors de la révolution industrielle est due à l’industrie d’exploitation des minéraux, surtout du charbon. De nos jours, la ville représente un des plus gros centre industriel d’Europe avec plusieurs industries dans le domaine mécanique et chimique. On y dénombre une cinquantaine de mines de charbon et une quinzaine d’aciéries.

Kraków (Cracovie) 0,8 M d’habitants

Cracovie est une des villes les plus anciennes et les plus importantes de Pologne. Sa population en fait la 3e plus grande ville de Pologne mais est le centre culturel et scientifique du pays. Ancienne capitale polonaise avant Varsovie, la ville est considérée comme l’une des plus belle du monde. C’est un centre culturel très important et un lieu marquant de l’histoire. En cette ville, siège l’Université Jagielon, l’une des plus anciennes universités de l’Europe.

Rzeszow 0,2 M d’habitants

Rzeszów est la plus importante ville du sud-est de la Pologne. Située près de la frontière polono-ukrainienne, Rzeszów est un important centre de commerce. La ville s’est rapidement développée après 1945 en raison du développement de l’industrie militaire et aérienne par le gouvernement communiste. La proximité de la frontière fait de Rzeszów un important centre de commerce et de transport entre l’Union européenne et l’Ukraine.

Le programme Poly-Monde 2006

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La République tchèque

La République tchèque est un pays d’Europe centrale et a été créée à la suite de la division de la Tchécoslovaquie le 1er janvier 1993. Constituée de 13 régions, elle a intégré l’UE le 1er mai 2004.

Président : Václav Klaus

Premier ministre: Mirek Topolánek Superficie: 78 866 km2

Population : 10 241 138 (Juillet 2005 est.) Capitale: Prague

Monnaie: couronne tchèque Langues: Tchèque

Indépendance: 1er janvier 1993

Organisations Internationales: UE, ONU, UNESCO, OMC, OTAN, CERN, ISO PIB : 199 milliards $US (2006 est.)

Croissance réelle du PIB : 3,7%

Exportations: 66,51 milliards de $US (2004) Importations: 68.19 milliards de $US (2004).

Balance commerciale: -3,73 milliards de $US PIB par capita: 16 800 $US (2004)

Brno 0,4 M d’habitants

Brno est la 2e plus grande ville de la République tchèque. Elle fut fondée en 1243 et fut une forteresse jusqu’au XIXe siècle. Peu après la révolution industrielle la ville devint l’un des centres industriel de l’Autriche-Hongrie. Brno est un centre économique, scientifique et universitaire célèbre pour sa foire internationale.

Praha (Prague) 1,2 M d’habitants

Prague est la capitale et la plus grande ville de la République tchèque. Coeur de la République tchèque, la ville aux 100 clochers (nom symbolique, puisqu’elle compte en réalité 550 tours) a échappé à la destruction de la Seconde Guerre mondiale et offre ainsi un incroyable trésor d’architecture.

Prague est constitué de quatre villes anciennement indépendantes réunies en 1784. Ces quatre villes étaient Hradčany (le Château, à l’ouest de la Vltava), Malá Strana (le Petit quartier, au sud du Château), Staré Město (la Vieille Ville, sur la rive orientale en face du Château) et Nové Město (la Nouvelle Ville, plus au sud et à l’est).

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Le programme Poly-Monde 2006

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Introduction du rapport

Ce rapport, fruit de plus d’une année de préparation et de travaux, présente les apprentissages réalisés par la mission Poly- Monde 2006 en Pologne et République tchèque. Il dresse une analyse de la situation dans le but de mieux comprendre les forces et faiblesses économiques de ces pays par rapport au Canada et de stimuler les discussions face à l’expansion des échanges commerciaux avec l’Europe centrale.

Débutant par une section sur les impressions globales et apprentissages lors de la mission, le rapport présente ensuite brièvement l’histoire de la Pologne et de la République tchèque jusqu’en 1989. Vient ensuite une section sur la transition, soit de 1989 à nos jours. Sont ensuite présentées des sections séparées sur la compétitivité des pays visités, les enjeux auxquels ceux-ci font face, ainsi qu’une section de conclusion présentant quelques recommandations à d’éventuels investisseurs en Pologne et République tchèque.

La dernière partie du rapport est construite à partir des rapports écrits à la suite des visites industrielles. Les informations pertinentes et observations réalisées lors des visites y sont exposées. Cette section présente d’abord les visites industrielles complétées au Québec et ensuite celles de la mission à proprement parler.

Le rapport est le résultat du travail de toute l’équipe de Poly-Monde 2006, chacun y ayant contribué par sa section. Les sections ont été attribuées selon les préférences de chacun, et ce, après un remue-méninges commun. Néanmoins, les différentes parties ont été rédigées individuellement et forment un tout en soi. Le lecteur comprendra ainsi certaines répétitions inévitables lors de la lecture du rapport au complet ainsi que d’éventuelles différences de perceptions entre individus.

Sur ce, bonne lecture et merci pour l’intérêt que vous portez à notre projet !

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SECONDE PARTIE

Étude accomplie

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Histoire de la Pologne et République tchèque

La naissance du communisme

C’est suite à la révolution russe de 1917 et à la mise en place du capitalisme d’État en Russie, que se forme en Pologne et en Tchécoslovaquie les premiers partis politiques de gauche. Le Parti communiste tchécoslovaque (PCT) fut créé en 1921 par des prisonniers de guerre en Russie, alors que le parti communiste polonais (KPP) fut fondé par la fusion de la Social-Démocratie du royaume de Pologne et de Lituanie et du Parti social de Pologne en 1918.

Suite à la Deuxième Guerre mondiale, la Guerre Froide commence et les pays d’Europe de l’Est dont la Pologne et la Tchécoslovaquie se retrouve sous l’enclave communiste. En Pologne et dans d’autres pays, Staline opte pour la « stratégie du salami », qui consiste à discréditer, à neutraliser et à intimider un à un les individus et les partis qui empêchent les partis communistes de s’approprier la totalité du pouvoir. La Tchécoslovaquie, quant à elle, a tenté d’accepter l’aide économique des États-Unis, mais s’est soldé par un échec avec d’importantes manifestations organisées par les communistes en février 1948. Sous cet enclave, les pays d’Europe de l’Est se voient imposer un gouvernement pro-communiste et oblige ces derniers à refuser toute aide américaine proposée dans le plan Marshall sous peine d’être traité comme des ennemis de l’URSS. À partir de ce moment, tout relève directement de Moscou. La Pologne et la Tchécoslovaquie sont dorénavant appelées pays satellites en étant placées sous l’étroite dépendance économique et politique d’un plus puissant : l’URSS.

Les impacts

Sous l’ère communiste, la Pologne et la Tchécoslovaquie présentaient une économie centralisée, où tout appartenait à l’état. Des domaines comme l’agriculture et la majorité des secteurs clés tel l’industrie lourde, l’énergie, le transport et les communications, ainsi que les banques sont transformés à l’image de l’Union soviétique.

Cette situation ne poussait pas les entreprises au développement de nouvelles technologies et à l’amélioration de la production principalement, à cause de l’absence de concurrents. En 1989, lors de leur passage à une économie de marché, les entreprises polonaises et tchèques accusaient un fort retard technologique et une organisation, qui ne leur permettaient pas de rivaliser avec les entreprises des pays occidentaux.

En outre, le communisme n’a pas seulement influencé l’économie, mais l’organisation du pays dans son ensemble. Un exemple frappant, lorsqu’on se déplace à travers le pays, est l’absence de réseaux d’autoroute. Ceci est dû au politique communisme qui n’incitait ni à l’exportation, ni à l’importation et donc qui ne nécessitait pas de moyens de transport terrestre décents.

L’idéologie communiste voulait que tout le monde se trouve sur le même pied d’égalité, et donc que l’on soit médecin ou mécanicien on gagnait un salaire comparable. Les termes augmentation, primes ou heures supplémentaires étaient inconnus. Peu importe l’effort qui était mis au travail ou le nombre d’heures passées, on recevait le même salaire. Les employés n’étaient donc pas motivés à travailler et n’y mettaient aucune ardeur, ce qui s’est fortement ressenti lors du passage à l’économie de marché, où la productivité et la compétitivité sont l’essence même de la réussite d’une entreprise.

Les populations polonaises et tchèques ont, sous le régime communiste, adopté des habitudes de consommation ne permettant pas de faire rouler l’économie d’un pays. En effet, il était fréquent de voir un seul produit proposé par les cordonniers ou sur les étagères d’épicerie. De plus, à cause des salaires peu élevés, il était très peu fréquent de posséder deux paires de chaussures ou encore d’en acheter tous les ans. Les Polonais et les Tchèques n’étaient donc pas habitués à consommer en abondance. Par contre, le marchandage était chose répandue. Les personnes les plus riches étaient souvent les bouchers et les épiciers, puisqu’ils pouvaient mettre de côté de la nourriture en échange de service d’un de leur client.

(26)

Histoire de la Pologne et République tchèque

L’État prônait des emplois physiques et ne poussait pas à l’éducation. Toutes les affiches de propagande présentaient des hommes musclés travaillant sur des fermes et des femmes au foyer qui s’occupaient des enfants. Durant cette période, les populations polonaises et tchèques étaient donc peu éduquées. En plus de l’exode des cerveaux observé durant cette période, les personnes qui possédaient des connaissances était surveillées pour qu’ils ne nuisent pas à l’État, ou encore ils étaient envoyées aux goulags, lorsqu’ils émettaient des opinions différentes que celles prônées par le communisme. Au sortir de cette période, la population présentait un pourcentage très faible de personnes éduquées ce qui ne permettait pas un développement soutenu du pays.

Ce faible taux de personne éduqué permettait au gouvernement d’agir secrètement et de mieux manipuler la population.

En effet, la population ne connaissait rien des agissements de son gouvernement ni de ce qui se passait à l’extérieur des pays communistes. La population était contrôlée par la peur et le gouvernement en place faisait usage de la force pour la maîtriser. Les Églises étaient mises au pas et les esprits conditionnés par la propagande ou la terreur. De plus, le Conseil d’Assistance Économique Mutuelle a entraîné une rupture presque complète des relations économiques avec les pays de l’Ouest, puisque le rouble soviétique n’était même pas intégré dans le système monétaire international, donc n’était pas convertible en devises.

La période communiste a eu un effet très néfaste sur l’environnement de la Pologne et de la République tchèque. Dû aux activités industrielles et agricoles de nombreuses régions et sources d’eau potables ont été contaminées. En Pologne, le ministère de l’environnement a été mis en place en 1985 alors que de nombreux dommages écologiques avaient déjà été commis en raison d’une politique peu soucieuse de l’environnement et de la santé. La Pologne considère, durant les années communistes, que son produit national brut (PNB) a été diminué de 10% à 15% à cause de la pollution. Il en va de même en Tchécoslovaquie qui estime que son PNB a été réduit de 5% à 7% pour cette raison.

Plusieurs révoltes ont été provoquées dans ces deux pays. En 1968 en Tchécoslovaquie, une nouvelle équipe de dirigeants instaurent des réformes économiques et politiques tel : la responsabilisation des entreprises, la liberté de presse, la multipartisme ou la suppression du passeport intérieur. Ce « Socialisme à visage humain » a vite été normalisé par les autres pays satellitaires dont la Pologne, la Hongrie et l’Allemagne de l’Est avec des méthodes telle : la chasse aux intellectuels. Les anciens dirigeants pro-soviétiques ont ensuite repris le pouvoir. Les crises de rebellions en Pologne ont quant à elles apporter beaucoup. En effet, en 1980, une brutale hausse des prix décrétée par l’État déclanche une vague de grève sans précédant, forçant ainsi les autorités à négocier avec Solidarnosc, un syndicat indépendant qui a pris naissance à Gdansk. Les autorités reconnaissent donc officiellement le syndicalisme libre, cas unique dans le monde communiste. Par contre, l’URSS n’a pas pour autant lâché prise avec la Pologne. En effet, ces accords n’étant à peu près jamais respectés, le fossé devient de plus en plus grand entre le « pays réel » et le « pays légal ».

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Histoire de la Pologne et République tchèque

La fin du communiste

L’année 1989 a l’effet d’un gigantesque tremblement de terre dans le monde du communiste. En effet, après l’éclatement de l’URSS, le phénomène de libéralisation se répand à l’Europe de l’Est.

Grâce au nationalisme, au catholicisme et au syndicat Solidarnosc comme foyer de revendication, la Pologne affiche sa volonté d’autonomie. Le niveau de confiance populaire à augmenter avec l’élection du pape Jean Paul II en 1978 et les quelques victoires syndicales face au gouvernement autoritaire. Mais, tout a réellement commencé en 1956, après la mort de Staline. C’est à ce moment que la révolte polonaise ramène au pouvoir un dirigeant communiste populaire. C’est aussi à ce moment que les terres sont à 87% privatisées pour le plaisir des nombreux paysans.

La Tchécoslovaquie, quant à elle, vit sa révolution dans la douceur. Les manifestations de 1988 et de 1989 activent le mouvement réformiste, qui semble même être encouragé par Moscou. L’abolition du rôle dirigeant du parti communiste, l’élection d’une majorité de candidat du Forum civique ont poussé l’action démocrate dans ce pays. La conséquence la plus remarquable de cette « Révolution de velours » fut l’élection en juin 1990 du premier gouvernement démocratique et donc entièrement non-communiste en plus de 40 ans.

Palais de la culture et de la science de Varsovie.

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Transition vers l’économie de marché

Période de transition : de la chute du communisme à aujourd’hui (89-90)

Chute du communisme

L’histoire de la Pologne de la fin des années 1980 est marquée par la chute du communisme. Elle s’inscrit dans un contexte général en Europe de l’Est, et en Asie dans la zone d’influence de l’URSS, qui va d’ailleurs bientôt perdre ce nom. Deux étapes importantes marquent la fin du communisme. La plus symbolique historiquement est évidemment la chute du Mur de Berlin, en novembre 1989. Le Mur de Berlin était le symbole de la division de l’Europe depuis presque trente ans (il a été érigé le 13 août 1961). Il marquait aussi la séparation entre deux visions économiques, le capitalisme à l’ouest du Mur, le communisme à l’est du Mur. C’est vraiment la chute du Mur de Berlin qui a montré aux pays de l’Europe de l’Est que cette fois-ci, la fin du communisme était proche, que cette fois-ci, la puissante URSS ne viendrait pas intervenir dans leur pays pour remettre l’ordre par la répression.

L’URSS ne peut en effet plus intervenir, il y a d’importants conflits politiques à Moscou, même si Gorbatchev réussit à grader le pouvoir pour un temps, mais aussi de grandes difficultés économiques à travers toute l’URSS. Mais surtout, et c’est la seconde étape importante dans la fin du communisme, une poussée nationaliste se généralise. Dans les années 1989-1990, les pays de l’Europe de l’Est sortent de l’influence de Moscou, et de nombreuses républiques proclament leur indépendance en se détachant du bloc de l’URSS.

En Europe de l’Est, la Pologne a été la première à montrer son détachement du système communiste, et a montré la voix vers la démocratie à ses pays voisins. Si on remonte à l’été 1988, la Pologne vit de fortes grèves, notamment dans les chantiers de Gdansk. Ces grèves sont menées par celui qui dirige le syndicat ouvrier «Solidarność», Lech Wałęsa. Ainsi, le gouvernement communiste de l’époque accepte de traiter avec lui. Des accords sont ainsi trouvés entre gouvernement, ouvriers, représentants de l’Église Catholique, et dirigeants de «Solidarność». À partir d’avril 1989, on assiste alors au début des transformations, de nombreuses réformes démocratiques sont engagées : syndicats libres, pluripartisme, élections libres pour les deux Chambres du Parlement.

En juin 1989, les premières élections démocratiques en Pologne se déroulent en toute régularité, et apportent une victoire décisive à ceux qui soutiennent la démocratie. En septembre 1989 est créé le gouvernement de Tadeusz Mazowiecki, premier chef de gouvernement non communiste dans les pays du bloc socialiste en cours d’effondrement. Un symbole éloquent des débuts de la transformation polonaise fut l’élection en 1990, pour la première fois au suffrage universel, du Président de la République Lech Wałęsa.

Choc économique et le Plan Balcerowicz

Changer de système économique est très périlleux pour un État, une période de transition est nécessaire, et celle-ci est souvent difficile à vivre pour les populations. La Pologne s’apprête à vivre une reconstruction gigantesque, afin de lutter contre l’hyperinflation, une dette extérieure élevée, et un immense déficit dans le commerce extérieur. Pour effectuer cette transition, il faut établir des réformes économiques structurées, en suivant des étapes. Les réformes économiques polonaises du début des années 1990 qui portent aujourd’hui le nom du ministre des finances du gouvernement de Tadeusz Mazowiecki, à savoir le plan Balcerowicz, étaient une grande première. Le problème était que leur conséquence était incertaine. Le plan de Leszek Balcerowicz admettait trois orientations de changements : stabilisation, libéralisation et réformes structurelles.

Au niveau de la macroéconomie, une libéralisation des marchés vers l’international intervient, notamment vers le monde occidental, c’est-à-dire l’Europe de l’Ouest et les États-Unis, ce qui est évidemment totalement nouveau, puisque la Pologne était complètement fermée à ces pays durant la période communiste. Au niveau de la microéconomie, les entreprises de l’état sont privatisées, et de nouvelles entreprises privées sont créées. Ce plan a souvent été considéré

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Transition vers l’économie de marché

comme un « traitement de choc ». Des mesures radicales ont été imposées, comme la modification du taux de change entre la monnaie polonaise (le zloty) et le dollar américain (dévaluation monétaire), la diminution des revenus par l’augmentation des taxes, l’augmentation du taux d’intérêt de la banque, ou encore le but de 1% de déficit public à atteindre.

Résultats immédiats du plan

Les principales conséquences immédiates et directes de ce plan économique n’ont pas été très bénéfiques. Cette politique rigoureuse commence alors à être critiquée, et est jugée trop drastique. La première phase de ce plan est donc difficile, et se caractérise par une forte inflation, des fermetures d’entreprises et une forte hausse du chômage. On juge que le plan n’est pas assez soutenu par le gouvernement, et les entreprises se plaignent d’avoir besoin de plus d’ajustements. Leszek Balcerowicz quitte son poste au ministère des Finances à la fin de l’année 1991, mais la réforme est maintenue.

Les conséquences du plan Balcerowicz sur l’économie polonaise

Après cette phase difficile, les premiers bons résultats issus de cette réforme apparaissent. On peut alors souligner la rapidité de la période de transition difficile, mais néanmoins nécessaire pour passer d’une économie à l’autre. Le retour de la croissance se fait sentir, ce qui améliore immédiatement le niveau de vie de la population. La consommation a ainsi été relancée, l’inflation fortement freinée, et la monnaie polonaise s’est stabilisée. La réforme s’est étendue ensuite au système bancaire, et à la politique monétaire et de crédit. Les entreprises sont devenues de plus en plus autonomes, et la concurrence interne a été stimulée. Une augmentation des échanges commerciaux internationaux s’en est suivie, accompagnée d’importants flux d’investissements directs étrangers.

Période d’adaptation des sociétés aux nouvelles stratégies économiques et ouverture sur l’occident (91-95)

L’investissement étranger est un facteur qui a fortement contribué au succès de la transition de l’économie polonaise.

Celle-ci a en effet bénéficié, entre 1991 et 1995, d’un apport de plus de 18 milliards de dollars d’investissement direct étranger qui a, en grande partie, financé les déficits de la balance courante.

Les entreprises étrangères ont pour beaucoup contribué à la restructuration et à la modernisation de l’économie polonaise.

Elles ont apporté des capitaux, des techniques, des compétences et un savoir-faire en matière de gestion qui se sont traduits par d’importants gains de productivité et une forte innovation au niveau des produits. Sans elles, les sociétés polonaises n’auraient pu s’adapter rapidement aux nouvelles stratégies économiques imposées par le capitalisme. La mise en place de réseaux de fournisseurs par les entreprises étrangères a eu des retombées pour l’économie locale en facilitant l’accès des PME à la technologie et en les intégrant dans les réseaux mondiaux de production et de distribution.

Les banques étrangères ont ouvert des établissements dans le pays et pris des participations importantes dans les anciens établissements d’État lors de leur privatisation. Le système bancaire polonais est ainsi devenu l’un des plus internationalisés de la zone de l’OCDE , les investisseurs étrangers détenant 60 % du capital des banques commerciales polonaises. En 1999, les compagnies étrangères étaient à l’origine de 52 % et de 56 % de l’ensemble des exportations et des importations, respectivement, ce qui témoigne de l’écart existant avec les entreprises locales au niveau des plans d’investissements et de la compétitivité internationale. Cet écart est en partie explicable par le sous financement des entreprises locales polonaises par les banques locales détenues principalement par des étrangers.

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Transition vers l’économie de marché Transition vers l’économie de marché

Étapes et modifications pour devenir compétitif

Beaucoup a été fait pour améliorer la situation, surtout du point de vue de la réduction des coûts de création d’entreprises, mais la faible part de l’investissement dans le PIB des petites et moyennes entreprises est une preuve supplémentaire que les conditions offertes aux entreprises ne sont toujours pas assez propices à l’esprit d’entreprise et démontre un manque de confiance et l’existence d’obstacles à l’activité industrielle et commerciale. Les obstacles réglementaires et administratifs doivent donc en priorité être réduits pour stimuler l’esprit d’entreprise. Les critiques des investisseurs étrangers sont souvent portées sur les difficultés liées aux procédures administratives, les failles juridiques, les modifications trop fréquentes de la réglementation et le niveau de détail trop poussé des règlements. Les procédures administratives les plus souvent considérées comme pesantes par les investisseurs étaient celles concernant les permis de construire, les achats immobiliers et les permis de travail et de séjour. Évidemment, les obstacles réglementaires et administratifs ne sont pas les seuls aspects à modifier pour que l’économie devienne compétitive. Cette section abordera aussi la question de la recherche et développement, la corruption, la propriété publique et les systèmes d’innovation.

La recherche et développement en Pologne représente une part du PIB moins importante que dans tous les autres pays de l’OCDE. Cependant, la recherche et développement polonais sont actuellement les frais, essentiellement, du secteur public, surtout dans les instituts de recherche spécialisés. Il faudrait réduire le financement public inconditionnel de ces instituts et les obliger de plus en plus à se financer eux-mêmes en sélectionnant les projets sur une base concurrentielle et en créant des entreprises à risque partagé; des méthodes similaires devraient s’appliquer à la recherche dans les activités des établissements d’enseignement supérieur sous la forme de partenariat public privé.

L’intégrité est un élément indispensable de l’environnement économique et social. Le coût de la corruption pour l’État est de mieux en mieux connu et documenté, et il est largement admis que la lutte contre la corruption et la promotion de l’intégrité publique sont essentielles à un développement économique durable. Parmi les pays de l’OCDE, la Pologne a la pire réputation de corruption si l’on en juge par les indicateurs plus informels publiés par des organisations non gouvernementales dignes de foi. Le gouvernement devrait persévérer dans ses tentatives d’élimination de la corruption, qui crée une contre incitation aussi bien pour les chefs d’entreprises nationales que pour les investisseurs étrangers potentiels. La prévention de la corruption est une entreprise aussi complexe que le phénomène lui-même, et elle requiert une combinaison de bons systèmes de gestion de la déontologie, des techniques spécifiques de prévention ainsi que des lois efficaces, et efficacement appliquées. Un nombre significatif de pays ont déjà mis en place des systèmes de gestion de la corruption, la connaissance de ces systèmes est d’une valeur inestimable pour qui veut prendre des mesures contre la corruption.

Les indicateurs de l’OCDE révèlent que, sur le marché des produits de la Pologne, la concurrence souffre tout particulièrement de l’importance de la propriété publique. La privatisation devrait être poursuivie plus vigoureusement, en ne maintenant les participations de l’État que dans les cas où il y a véritablement un intérêt public ou de sécurité en jeu, dans le souci du bien-être des consommateurs et non de la protection des intérêts des producteurs.

En dernier lieu, les systèmes d’innovations en Pologne sont pratiquement inexistants et cette situation pourrait s’avérer dangereuse pour leur économie lorsque le coût de la main d’oeuvre ne sera plus aussi bon marché en raison de la croissance constante de leur économie. La Pologne doit donc se tourner vers un axe d’innovation cible en fonction de ses forces et faiblesse pour pouvoir faire face dans un proche avenir aux pays détenant les mêmes atouts que la Pologne en transition que nous connaissons aujourd’hui.

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Transition vers l’économie de marché

Période post-réforme économique majeure 1995-2006

Il convient alors de se demander quels types d’entreprises ont réussi la transition vers le modèle capitaliste libéral et quels types ont échoué. Cependant, il s’agit surtout de faire ressortir le pourquoi et le comment de cette réussite difficile. C’est à dire, à la vue des 6 premières années de transitions, quels sont les facteurs qui ont mené à une réussite ou à un échec dans le processus d’évolution et de modification des plans d’affaires, de l’innovation et de la compétitivité des entreprises. Les visites effectuées en Pologne nous ont amené plusieurs réponses à ce sujet. Premièrement, il est nécessaire pour chaque entreprise de modifier son plan d’affaires afin de devenir compétitive, rentable et plus facile d’adaptation. Auparavant, la marchandise était commandée par l’État, selon un plan quinquennal, et achetée à un prix fixe, sans aucun rapport avec le prix réel du marché. Il y avait donc tout un pan de l’administration qui concerne la rentabilité et donc la compétitivité qui était complètement escamoté par les dirigeants d’entreprises polonaises. Il a fallu, pour chacun, modifier cet état de fait pour se mettre sur le chemin de la rentabilité, en s’assurant une productivité au plus faible coût possible tout en maintenant la qualité nécessaire, une bonne part de marché et un certain type d’innovation afin de rester compétitif.

Les entreprises qui n’ont pas fait ce changement ont été condamnées à disparaître du paysage économique polonais dû justement au fait que les autres entreprises s’adaptaient au changement.

Les entreprises acquises par des capitaux étrangers

Immédiatement, on remarque que les entreprises filières ayant été rachetées par des capitaux étrangers ont presque toutes effectué ce changement, alors que les entreprises purement polonaises ont souvent fait fi de ces changements.

Le fait que les entreprises acquises par des capitaux étrangers aient modifié leurs plans d’affaires est aisé à comprendre.

Les investisseurs étrangers recherchent avant tout la rentabilité et le retour sur investissement le plus élevé possible, ils investiront donc dans les entreprises qu’ils croient avoir un bon potentiel et modifierons leurs plans d’affaires afin qu’elles deviennent compétitives. De plus, et il s’agit d’un élément non négligeable, les entreprises rachetées bénéficient de l’expertise de la maison mère ou de l’investisseur en matière de rentabilité. Souvent, les entreprises rachetées sont redressées par des experts en rentabilité de la maison mère. De surcroît, cette internationalisation permet aussi d’ouvrir de nombreux marchés à la compagnie, des marchés qui lui étaient auparavant inaccessible, permettant ainsi d’écouler plus de marchandises et aussi possiblement de produire des éléments qui n’auraient pas trouvé de niche de marché. De plus, il peut arriver que les matières premières deviennent moins chères et plus accessibles dû au plus grand pouvoir d’achat. Dans tous les cas, la libéralisation et l’ouverture des marchés aux investisseurs privés étrangers a souvent été très bénéfique aux entreprises polonaises rachetées et a permis à ces dernières de souvent mieux traverser la période noire de transition.

Les entreprises restées sous possession polonaise

Tout ceci ne veut pas signifier que toutes les entreprises restées sous contrôle polonais soient vouées à l’échec, de nombreuses entreprises polonaises ont bien réussi. Cependant, la proportion de réussite est plus faible et le nombre d’échecs et de faillites plus élevé. Ceci s’explique simplement par l’expérience que possédaient les étrangers habitués et rodés au système capitaliste. De plus, la plupart des entreprises restées sous contrôle polonais limitent leurs activités au marché polonais ce qui peut entraver leur croissance et leurs innovations.

Les types d’entreprises ayant survécu au changement

La plupart des entreprises ayant survécu sont des entreprises demandant une main d’œuvre semi qualifiée et qualifiée à bas coût. La proximité avec le marché allemand en particulier et de l’Europe de l’Ouest en général permet aux polonais de conserver toute une part de marché qui concerne des biens et services ne pouvant pas être délocalisés

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Transition vers l’économie de marché Transition vers l’économie de marché

Polonais possèdent une excellente expertise surtout dans les domaines de pointe ne nécessitant pas de R&D comme l’usinage de haute précision (voir à l’annexe le rapport de visite de Pratt&Whitney), la construction de voitures (Fiat), ou d’électroménagers (Bosch). Ce type de marché est très important en Pologne, car les Polonais ont une excellente éducation, sont de bon travailleur et ont un taux horaire de beaucoup inférieur à leurs homologues allemands ou autrichiens.

La modification du modèle d’affaires des entreprises

Il est bien certain que le modèle d’affaires de chacune des entreprises a dû être modifié afin de respecter les nouvelles règles économiques imposées. Nous avons remarqué, lors de nos visites, que le degré d’adaptation du modèle d’affaires de chacun dépend de l’entreprise, mais aussi du secteur d’activité, et, comme nous l’avons mentionné, des propriétaires de ladite entreprise.

En effet, auparavant les entreprises appartenaient à l’État et n’avaient pas à se préoccuper d’innovation, de niche de marché, de rentabilité ou de compétitivité. C’est-à-dire que chaque entreprise n’avait qu’à produire un certain nombre d’unités avec une certaine qualité pour un délai donné par le gouvernement, et en échange, cette entreprise recevait les subsides nécessaires pour son fonctionnement. Les paramètres économiques et administratifs à gérer étaient donc peu variés et changeaient très peu dans le temps : c’est-à-dire qu’ils n’évoluaient pas avec le changement de situation économique, de gouvernement, ou les périodes de prospérité ou de récession. Tout ceci a changé avec la transition.

Néanmoins, depuis 1995, même si la période de transition est terminée, la période d’adaptation ne l’est pas et demande une évolution constante du plan d’affaires des entreprises.

À partir de 1995, les entreprises, après une réforme drastique, ont dû modifier fréquemment leurs plans d’affaires afin de répondre aux changements du marché. Ceci inclut de s’assurer de la rentabilité par l’adaptation de ses produits et services à la clientèle, l’innovation, tant au niveau des produits que de la méthode de gestion, le contrôle de la qualité, et beaucoup d’autres paramètres changeants, au fur et à mesure qu’évolue la situation internationale et nationale du marché qui les concerne.

Un des nouveaux gratte-ciel de Varsovie

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Impressions globales et apprentissages de la mission

Impressions de la Pologne et de la République tchèque

Culture et pays

L’impression générale qui est ressortie du groupe concernant la Pologne est la propreté et l’ordre qui règnent au sein de ce pays. En effet, les Polonais paraissent très préoccupés par les questions environnementales et cela peut se voir dans tous les lieux publics même des plus grandes villes. De plus, la vie familiale paraît être une plus grande priorité comparée à la vie professionnelle au sein des familles polonaises. La religion catholique est très présente dans la vie quotidienne.

Dans chaque ville, une multitude d’églises sont présentes et très fréquentées le dimanche.

En ce qui concerne la République tchèque, celle-ci partage beaucoup de traits culturels avec ses voisins polonais, allemands et autrichiens. Elle représente la partie la plus occidentale du monde Slave dont elle tire aussi une part importante de son folklore, de ses mythes fondateurs et de ses traditions.

Comme de nombreux pays de l’Europe de l’Est, la nourriture polonaise et tchèque est une nourriture très riche. Dans la plupart des repas, il est possible de retrouver les pommes de terre, le chou et la viande de porc panée. De plus, il ne faut pas omettre que la charcuterie est abondante en Pologne : la diversité des saucisses et autres charcuteries est impressionnante. Enfin, une spécialité à ne pas manquer qu’il est possible de retrouver dans de nombreux restaurants allant du petit kiosque dans la rue au restaurant très huppé sont les pierogis (raviolis farcis au fromage, à la viande ou aux légumes).

Au niveau de l’architecture polonaise, elle reste encore très marquée par le communisme. Dans toutes les grandes villes où nous nous sommes arrêtés, il était impossible de manquer les anciens logements communistes de couleur grisâtre et de taille très imposante. L’architecture est également très chargée d’histoire par la présence de nombreux monuments en souvenir de la Seconde Guerre mondiale et de la royauté polonaise.

Économie et travail en Pologne

Depuis quinze ans, l’économie polonaise a subi d’importants changements dans le but de préparer son entrée dans l’Union européenne (1er mai 2004). Dès sa sortie de l’économie communiste, la Pologne est entrée dans une économie de marché.

Actuellement, la Pologne éprouve de la difficulté à mener à bien une action budgétaire et monétaire conforme aux conditions requises pour l’adoption de l’euro. Le gros facteur freinant l’économie polonaise est le chômage. Le taux de chômage a atteint 19,1 % en décembre 2004. Il atteignait 20 % en 2003. Le nombre de chômeurs s’élevait à 2 990 000 au mois de décembre 2004. Le niveau d’études augmente sans cesse ce qui ne fait que provoquer une expatriation du savoir polonais dans les pays européens voisins. De plus, la Pologne a le taux d’activité le plus faible au sein de l’Union européenne. En effet, en Pologne l’environnement est peu favorable aux entreprises. Les capitaux publics dominent l’économie et peu de structure est mise en place pour favoriser l’innovation et l’entreprenariat. Au niveau des salaires, la Pologne fait partie des 5 pays à avoir les salaires moyens les plus bas en Europe (7070 euros). Ainsi, le salaire moyen d’un polonais est 6 fois plus faible que le salaire moyen d’un anglais. Bien entendu il est capital de prendre en compte le coût du niveau de vie. Cependant, en prenant en considération les coûts des besoins primaires de chacun (logement, nourriture, transport), le pouvoir d’achat d’un Anglais reste 3 fois supérieur à celui d’un Polonais (considérant la parité du pouvoir d’achat).

La Pologne nous a paru être un pays avec beaucoup d’énergie qui commence à se reconstruire au niveau économique et qui a la motivation de s’imposer au niveau de l’Union européenne. Cependant, afin d’éviter une importante émigration des connaissances il faut que ce pays améliore le fonctionnement du marché du travail, rehausse son taux d’emploi et

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Impressions globales et apprentissages de la mission

Impressions sur les industries visitées

Les impressions sur les industries visitées lors de la mission ont permis de séparer ces industries en deux catégories principales, soit les industries contrôlées par des intérêts étrangers et les industries provenant d’entreprises d’État privatisées suite à la chute du régime communiste.

Bien que ces deux types d’industries soient différents sous certaines perspectives, elles possèdent aussi des points en commun, notamment du côté syndical. En effet, dans la grande majorité des cas, on retrouve des syndicats au sein des entreprises. Ces derniers font partie intégrante des deux pays puisqu’ils ont une tradition de travail industriel où la syndicalisation a permis aux employés de se protéger en plus de faire respecter leurs droits. Notamment, en Pologne, le parti Solidarité, une fédération de syndicats polonais, a permis aux Polonais de tenir tête aux communistes. Le dirigeant et cofondateur du syndicat, Lech Wałęsa est même devenu président de la Pologne une fois le pays libéré du communisme.

Pour les habitants de la Pologne et de la République tchèque, les syndicats sont donc un aspect important de leur culture et de leur histoire et par conséquent présents dans une grande proportion des entreprises.

En ce qui concerne les anciennes entreprises d’État privatisées sans influx de capital étranger, plusieurs tendances ont été remarquées. Tout d’abord, dans la majorité des cas, la sécurité au travail n’est pas un élément très important. Certains travailleurs n’ont pas ou n’utilisent pas de protection nécessaire lorsqu’ils travaillent dans des situations dangereuses.

Par exemple, un travailleur dans une fonderie d’acier pourrait travailler en chemise et pantalons à proximité d’une fournaise alors qu’il devrait être vêtu d’une combinaison le protégeant de la chaleur. Un autre cas observé est celui de travailleurs qui sciaient du métal sans protection pour les yeux alors qu’il était évident que les débris causés par la scie électrique auraient facilement pu endommager leurs yeux. Un autre élément qui se retrouve dans ce type d’entreprises est le faible souci environnemental. En effet, la pollution atmosphérique était rarement un souci pour plusieurs des industries visitées. Finalement, le niveau technologique de ces entreprises était habituellement faible. La machinerie et les équipements utilisés étaient très loin d’être à la fine pointe de la technologie et dataient majoritairement de l’époque communiste. Cependant, il est important de mentionner que ces lacunes existent surtout à cause d’un manque de fonds, car elles sont toutes à la recherche d’investisseurs qui leur permettraient de mettre à jour leurs processus.

Comparativement, les entreprises appartenant à des intérêts étrangers sont très bien équipées, portent beaucoup d’attention à la santé et à la sécurité des employés en plus d’être conscients des impacts environnementaux de leurs opérations. Ceci s’explique par le fait que le propriétaire étranger applique les mêmes standards que dans leurs autres installations à travers le monde. On retrouve donc des usines propres, avec des procédures bien établies, sécuritaires et optimisées, comme celles qui existent par exemple au Québec.

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Impressions globales et apprentissages de la mission

Apprentissages effectués lors de la mission

À travers les différentes expériences vécues durant la mission, plusieurs apprentissages ont été accomplis. On entend ici par apprentissages des connaissances qui ont été acquises suite aux visites et activités auxquelles le groupe a participé. Les apprentissages sont donc subdivisés en quatre sections principales, soit les systèmes d’innovation, les enjeux stratégiques des firmes internationales, les pratiques d’affaires des entreprises locales et finalement, divers apprentissages culturels.

Systèmes d’innovations

Un des apprentissages de la mission Poly-Monde est que les systèmes d’innovation, de manière générale, ne sont pas très développés, voir inexistants dans certains secteurs. Cette réalité est essentiellement due aux passés difficiles et mouvementés des pays visités. Dans les deux cas, leurs passés communistes y sont grandement responsables puisque les systèmes d’innovations n’existent pas sous un tel régime, car tout y est contrôlé par l’état.

Bien que les différents éléments soient présents pour la mise en place de systèmes d’innovation, les industries et les institutions fonctionnent de manière indépendante et préconisent surtout la réduction des coûts. En effet, on retrouve dans les deux pays beaucoup d’industries fortes en plus d’un grand nombre d’universités. Cependant, il existe différentes lacunes qui contribuent à l’absence de systèmes d’innovation.

La lacune prédominante est sans aucun doute le faible niveau de recherche et développement. En effet, l’innovation peut être difficile si les ressources et les efforts pour effectuer de la recherche et le développement n’existent pas ou n’y sont pas dédiés. Cependant, cette lacune ne peut s’expliquer simplement par le passé communiste des pays en questions : différents facteurs y contribuent toujours aujourd’hui.

Tout d’abord, les investissements en recherche et développement sont faibles dans les deux pays. Effectivement, peu d’argent est consacré à la R&D dans le secteur privé. Ceci peut s’expliquer par la mentalité existante des entreprises où les connaissances mécaniques sont plus présentes que les connaissances technologiques et scientifiques puisque la main-d’œuvre a été pendant longtemps une des principales ressources de ces pays. Cependant, le manque de fonds est la principale cause du faible investissement. En effet, le capital présent dans les deux pays n’est tout simplement pas suffisant pour assurer la mise en place d’un cercle vertueux de recherche et développement : il faut se baser sur l’entrée de capitaux étrangers pour espérer y arriver.

Un autre facteur qui contribue à cette lacune est le manque de partenariat avec les universités. Contrairement à ce que l’on retrouve en Amérique du Nord par exemple, il n’est pas pratique courante pour les entreprises de former des partenariats avec les universités afin de réduire leurs coûts et leurs charges de recherche et de développement. Ceci est difficile à expliquer, car les universités seraient en pratique capables et contentes d’effectuer de la recherche et du développement pour les entreprises. En effet, les différentes institutions universitaires possèdent des chercheurs et des subventions d’état ce qui leur permettrait d’offrir de la R&D aux entreprises à moindre coût.

L’absence de grappes d’entreprises ( « cluster » en anglais) est une autre des lacunes qui contribue à l’absence de systèmes d’innovation. En effet, dans aucun des pays on ne retrouve de grappes d’entreprises bien établies, comparativement, par exemple, à la grappe d’entreprises en aéronautique que l’on retrouve à Montréal. Dans ce cas-ci, l’explication provient directement du passé communiste des deux pays. Sous le régime communiste, de telles grappes n’existaient pas, car l’état dictait la localisation des diverses entreprises. Il existe cependant des efforts pour créer de telles grappes afin de favoriser le développement des industries, notamment l’aéronautique en République tchèque.

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Impressions globales et apprentissages de la mission

Enjeux stratégiques des firmes internationales

Les firmes internationales qui décident de s’installer en Pologne et en République tchèque sont confrontées à divers enjeux stratégiques. Les enjeux principaux qui ont été relevés lors de la mission sont la propriété intellectuelle, la main d’œuvre, les compagnies d’état et les marchés visés.

En ce qui concerne la propriété intellectuelle, son respect est très important lorsqu’une firme internationale veut s’installer dans un nouveau pays. Si ce n’est pas le cas, ces entreprises pourraient hésiter, car le respect de ses connaissances pourrait être mis en péril. Heureusement, dans les deux pays visités, la propriété intellectuelle est bel et bien respectée et plusieurs firmes internationales ont su s’installer.

Un autre enjeu important est celui de la main d’œuvre. Tout d’abord, il faut qu’elle soit suffisamment qualifiée pour accomplir les tâches nécessaires. De manière générale, la main d’œuvre que l’on retrouve en Pologne et en République tchèque est de qualité étant donné qu’il existe déjà beaucoup d’industries qui en nécessitent et en possèdent. De plus, puisque le niveau des salaires est relativement faible dans ces pays, la main d’œuvre est très bon marché. Les firmes internationales peuvent donc compter sur de la main-d’œuvre qualifiée, de qualité et à bon prix lorsqu’elles s’établissent dans les pays visités.

La privatisation des entreprises d’État représente un autre enjeu pour les firmes internationales. En effet, suite à l’indépendance des pays, ils ont tous les deux privatisé les entreprises d’État, un processus toujours en cours. Une des méthodes utilisées pour ce processus est la vente des entreprises à des intérêts étrangers. Les firmes sont donc en mesure d’acquérir des entreprises déjà établies avec tous les avantages qu’une telle acquisition procure. En effet, les installations, la main d’œuvre et les connaissances de ces entreprises permettent d’accélérer le processus d’entrée d’une firme dans les pays concernés.

Finalement, les firmes qui désirent s’installer en Pologne et en République tchèque doivent tenir compte des marchés typiquement desservis par les entreprises de ces pays. En effet, les entreprises polonaises et tchèques desservaient essentiellement les marchés d’ouest et ceux à grande proximité à cause de leurs passés en tant que membres de la sphère d’influence soviétique. Dorénavant, avec l’entrée dans l’Union européenne, les entreprises de ces pays doivent changer leurs marchés visés afin de se réorienter vers tous les pays de l’Europe. Il s’agit donc d’un élément que les firmes internationales doivent tenir compte lorsqu’elles envisagent la Pologne et la République tchèque.

Pratiques d’affaires des entreprises locales

En ce qui a trait aux pratiques d’affaires des entreprises locales, plusieurs similarités ont été observées entre les entreprises polonaises et tchèques. Celles-ci découlent de la proximité géographique de ces deux pays, d’une histoire chargée et d’une culture forte qui a su résister à de nombreux envahisseurs.

Au cours de la mission industrielle Poly-Monde 2006, plusieurs entreprises ont été visitées, celles-ci étaient de tailles variées et visaient des marchés différents. Ainsi, la section suivante discutera des entreprises locales originaires des régions visitées ou du pays et qui sont contrôlées par des intérêts polonais et tchèques.

Au niveau des ressources employées, comme les barrières d’échanges avec le reste de la planète sont tombées en même temps que le régime communiste, il y un peu plus que quinze ans, il y a toujours une forte tradition d’utilisation des ressources locales et de fidélisation des réseaux de distribution. Typiquement, on remarque une production interne des composantes ou externe, mais géographiquement rapprochée. Cette proximité des ressources et les contacts forts qui existent entre les entreprises et les fournisseurs ont un impact positif sur la qualité, le délai de livraison et la stabilité de l’entreprise. Par contre, plusieurs entreprises visitées étaient intégrées verticalement et donc produisaient tout sur place, ce qui permettait de bien contrôler les points cités plus haut, mais le coût par unité résultant n’était pas toujours le meilleur et un changement de technologie nécessiterait des investissements importants.

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