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D´ epartement de Math´ ematiques et Informatique

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Universit´ e Blaise Pascal,

version r´evis´ee novembre 2009

U.F.R. Sciences et Technologies,

D´ epartement de Math´ ematiques et Informatique

Pr´ eparation au CAPES de Math´ ematiques

Ann´ ee 2008-2009

Isom´ etries du plan, angles

Franc ¸ois Dumas

1 Notion d’isom´ etrie vectorielle

On fixe un R -espace vectoriel euclidien E de dimension 2.

D´ efinition. On appelle isom´ etrie vectorielle de E, tout endomorphisme f de E conservant le produit scalaire, c’est-`a-dire v´erifiant:

f ( − → u ) · f ( − → v ) = − → u · − → v pour tous − → u , − → v ∈ E

Proposition. Pour tout endomorphisme f de E, les conditions suivantes sont ´equivalentes:

(i) f est une isom´etrie vectorielle,

(ii) f conserve la norme (ce qui signifie que ||f ( − → u )|| = ||− → u || pour tout − → u ∈ E).

Preuve. Il est clair que (i) implique (ii). La r´eciproque se d´eduit de l’´egalit´e:

1

2(||−→u +−→v||2− ||−→u||2− ||−→v||2) =−→u .−→v. ut

Th´ eor` eme et d´ efinition. Toute isom´etrie vectorielle f de E est une bijection de E sur E, et l’ensemble des isom´etries vectorielles est un sous-groupe du groupe lin´eaire GL(E) des automor- phismes de E. On l’appelle le groupe orthogonal de E; on le note O(E).

Preuve. La caract´erisation (ii) ci-dessus implique l’injectivit´e def, qui ´equivaut en dimension finie `a sa

bijectivit´e. Le reste est clair. ut

Rappelons qu’une matrice carr´ee M `a coefficients r´eels est dite orthogonale lorsque elle est inversible et telle que M

−1

=

t

M. On peut alors ´enoncer:

Lemme. Pour tout endomorphisme f de E, les conditions suivantes sont ´equivalentes:

(i) f est une isom´etrie vectorielle de E,

(ii) il existe une base orthonorm´ee B de E telle que la matrice de f dans la base B est orthogonale, (iii) pour toute base orthonorm´ee B de E, la matrice de f dans la base B est orthogonale.

Preuve. Supposons (i). Soit Bune base orthonorm´ee deE etM = (a cb d) la matrice def par rapport

`

aB. Soient −→u ∈E un vecteur quelconque deE et (x, y) les composantes de−→u dans la baseB. Les composantes def(−→u) dans la baseBsont alors (ax+cy, bx+dy). La baseB´etant orthonorm´ee, l’´egalit´e

||f(−→u)||=||−→u||se traduit par l’´egalit´e: x2+y2 = (a2+b2)x2+ (c2+d2)y2+ 2(ac+bd)xy. Celle-ci devant ˆetre v´erifi´ee pour tous r´eelsxety, on a n´ecessairementa2+b2 =c2+d2 = 1 etac+bd= 0.

Ces ´egalit´es traduisent exactement l’´egalit´etM M =I. Ceci prouve que (i) implique (iii). Les mˆemes calculs prouvent que (ii) implique (i). D’o`u l’´equivalence des trois assertions. ut

(2)

Corollaire. Pour toute isom´etrie vectorielle f de E, on a det f = 1 ou det f = −1.

Preuve. L’´egalit´e matricielletM M =I implique (detf)2= 1. ut

D´ efinitions et notations.

(i) On appelle isom´etrie vectorielle directe toute isom´etrie vectorielle f dont le d´eterminant est

´egal `a 1. Il est clair par multiplicativit´e du d´eterminant que les isom´ etries directes forment un sous-groupe de O(E). On l’appelle le groupe sp´ecial orthogonal, et on le note O

+

(E).

O

+

(E) = O(E) ∩ SL(E) = {f ∈ O(E) ; det f = 1} sous-groupe de O(E).

(ii) On appelle isom´etrie vectorielle indirecte toute isom´etrie vectorielle f dont le d´eterminant est

´egal `a −1. Leur ensemble est not´e O

(E); ce n’est ´evidemment pas un sous-groupe de O(E).

Remarque. Tous les r´esultats de ce paragraphe 1 restent en fait vrais pour E euclidien de dimen- sion finie quelconque (adapter la preuve du lemme). Dans le cas o` u E est un plan, les ´el´ements de O

+

(E) et O

(E) peuvent ˆetre explicitement d´ecrits. C’est l’objet du paragraphe suivant.

2 eflexions et rotations vectorielles

On fixe un R -espace vectoriel euclidien E de dimension 2.

D´ efinition. Soit D est une droite vectorielle dans E ; tout vecteur − → u ∈ E s’´ecrit de fa¸con unique − → v + − → w avec − → v ∈ D et

→ w ∈ D

. Le vecteur s

D

( − → u ) = − → v −− → w est appel´e le sym´ etrique orthogonal de − → u par rapport `a D.

L’application s

D

: E → E qui `a tout vecteur associe son sym´etrique orthogonal par rapport `a D est appel´ee la sym´ etrie orthogonale par rapport `a D, ou r´ eflexion vectorielle d’axe D.

Figure

Proposition. Toute r´eflexion vectorielle est une isom´etrie vectorielle. La bijection r´eciproque de la r´eflexion s

D

est s

−1D

= s

D

. L’ensemble des vecteurs fix´es par s

D

est ´egal `a la droite D.

Preuve. Soit −→u quelconque dans E. D´ecomposons −→u = −→v +−→w, avec−→v ∈ D et −→w ∈ D. On a ksD(−→u)k2=k−→v−−→wk2=k−→vk2+k−→wk2−2−→v·−→w alors quek−→uk2 =k−→v+−→wk2=k−→vk2+k−→wk2+2−→v·−→w. Mais−→v· −→w= 0 puisque−→v et−→w sont par d´efinition orthogonaux. D’o`uksD(−→u)k=k−→uk, ce qui montre que sD ∈ O(E). Il est clair quesD◦sD = idE. Enfin, sD(−→u) =−→u ´equivaut `a−→v − −→w =−→v +−→w, c’est-`a-dire `a−→w =−→

0 , ce qui ach`eve la preuve. ut

D´ efinition. On appelle rotation vectorielle de E toute com- pos´ee de deux r´eflexions vectorielles.

Une rotation r est donc de la forme r = s

D

◦ s

D0

. Attention, dans cette ´ecriture, il n’y a pas unicit´e des droites D et D

0

. Remarquons que r = id

E

si et seulement si D = D

0

.

Figure

Proposition. Toute rotation vectorielle est une isom´etrie vectorielle. La bijection r´eciproque de la rotation r = s

D0

◦ s

D

est la rotation r

−1

= s

D

◦ s

D0

. L’ensemble des vecteurs fix´es par r est r´eduit `a { − →

0 } d`es lors que D 6= D

0

.

Preuve. SoientDetD0deux droites deE, etrla rotationsD◦sD0. Il est clair querest une isom´etrie comme compos´ee de deux isom´etries, et quer−1= (sD◦sD0)−1=s−1D0◦s−1D =sD0◦sD. Soit maintenant

→u ∈E tel quer(−→u) =−→u. On a doncsD(−→u) =sD0(−→u). En d´ecomposant −→u =−→v +−→w =−→v0+−→w0 avec−→v ∈D, −→w ∈D, −→v0 ∈D0 et−→w0 ∈D0⊥, on a−→v − −→w =−→v0− −→w0, d’o`u−→v =−→v0, qui est donc un vecteur deD et deD0. Comme on a suppos´e que D 6=D0, on aD∩D0 ={−→

0}. Il s’ensuit que

→v =−→v0=−→

0 , donc−→u =−→w =−→w0 qui appartient `aD∩D0⊥. Mais on a de mˆemeD∩D0⊥={−→ 0},

d’o`u le r´esultat. ut

(3)

Proposition (matrice d’une r´eflexion ou d’une rotation dans une base orthonorm´ee). Soit B une base orthonorm´ee de E. Soit f une application lin´eaire de E dans E. Alors:

(i) f est une r´eflexion vectorielle si et seulement s’il existe deux r´eels a et b v´erifiant a

2

+ b

2

= 1 tels que la matrice de f relativement `a la base B soit ´egale `a

ab ba

(ii) f est une rotation vectorielle si et seulement s’il existe deux r´eels a et b v´erifiant a

2

+ b

2

= 1 tels que la matrice de f relativement `a la base B soit ´egale `a

ab ab

Preuve. • Soit f une r´eflexion. Soit D son axe. Soit −→v un vecteur unitaire de D ; notons (α, β) les composantes de−→v dans la baseB. Comme f est une isom´etrie, on akf(−→v)k= k−→vk= 1, donc α22= 1. Soit−→w le vecteur de composantes (−β, α). Il est unitaire et orthogonal `a−→v, donc−→w ∈D. AinsiB0 = (−→v ,−→w) est une base orthonorm´ee deE, et il est clair que la matrice defdans la baseB0est S= (1 00−1). La matrice de passage deB`aB0estP= (αβ−βα ). Donc la matrice def dans la baseBest

MatB(f) =P SP−1=“

α2−β2 2αβ 2αβ −α22

qui est de la forme voulue en posanta=α2−β2 etb= 2αβ, qui v´erifient biena2+b2= (α22)2= 1.

•Supposons maintenant qu’il existe deux r´eelsaetbv´erifianta2+b2= 1 tels que la matrice defdans B soit`a b

b−a

´. On en d´eduit que la trace def est nulle et que le d´eterminant def vaut−1, donc le polynˆome caract´eristique def estX2−1. Ainsif admet deux valeurs propres distinctes 1 et−1, et doncf est diagonalisable. Choisissons un vecteur unitaire −→v sur la droite propreD= Ker(f−id) et un vecteur unitaire−→w sur l’autre droite propre D0 = Ker(f+ id). Comme f est une isom´etrie, on a

→v · −→w =f(−→v)·f(−→w) =−→v ·(−−→w), ce qui implique que−→v · −→w = 0, doncD0=D. On d´eduit que la matrice defdans la base orthonorm´eeB0= (−→v ,−→w) deEest`1 0

0−1

´. Ceci prouve quefest la r´eflexion d’axeD.

•Supposons quefest une rotation. C’est la compos´ee de deux r´eflexions. Il en r´esulte avec le point (i) qu’il existe des r´eelsa, b, c, dv´erifianta2+b2=c2+d2= 1 tels que la matrice defdans la baseBest

MatB(f) = (ab−ab )(dc d−c) = (−β αα β)

avecα=ac+bdetβ=ad−bc, qui v´erifientα22= (a2+b2)(c2+d2) = 1, ce qui montre le r´esultat.

•Supposons enfin qu’il existe deux r´eelsaetbv´erifianta2+b2= 1 tels que la matrice def dansBsoit M =`a−b

b a

´. On aM =`a b

b−a

´ `1 0

0−1

´ce qui, avec le point (i), montre quef est la compos´ee de deux

r´eflexions, et donc quefest une rotation. ut

Th´ eor` eme. Les isom´etries directes du plan vectoriel E sont les rotations vectorielles.

Les isom´etries indirectes du plan vectoriel E sont les r´eflexions vectorielles.

Preuve. Il r´esulte de la proposition pr´ec´edente que, dans une base orthonorm´ee quelconque, toute rotation est de d´eterminant 1 et toute r´eflexion est de d´eterminant−1. R´eciproquement, soitf une isom´etrie quelconque deE. SoitM = (a cb d) sa matrice dans une base orthonorm´ee B deE. D’apr`es le lemme du paragraphe 1, M est une matrice orthogonale. Donc detM =ad−bc=ε ∈ {−1,1}et ε` d−c

−b a

´=M−1 =tM = (a bc d), d’o`ud=εa,c=−εb, eta2+b2 = 1. Il suffit donc d’appliquer la proposition pr´ec´edente pour conclure quef est une rotation siε= 1 et une r´eflexion siε=−1. ut

Observations.

• Il r´esulte du th´eor`eme ci-dessus que, dans le groupe O(E) des isom´etries vectorielles du plan E, la compos´ee d’un nombre pair de r´eflexions est une rotation, la compos´ee d’un nombre impair de r´eflexions est une r´eflexion, la compos´e d’une rotation et d’une r´eflexion est une r´eflexion, et la compos´ee d’un nombre quelconque de rotations est une rotation. Plus pr´ecis´ement, les rota- tions vectorielles de E forment un sous-groupe de O(E), qui n’est autre que le groupe O

+

(E) des isom´etries directes. On peut pr´eciser ce dernier point.

• Il est bien connu que, si a et b sont des r´eels v´erifiant a

2

+ b

2

= 1, il existe θ ∈ R tel que a = cos θ et b = sin θ. La matrice d’une rotation dans une base orthonorm´ee est donc de la forme

R

θ

= (

cossinθθcossinθθ

), avec θ ∈ R non unique, mais d´efini modulo 2π

.

(4)

Si l’on consid`ere pour deux r´eels quelconque θ et θ

0

les deux rotations r

θ

et r

θ0

de matrices respectives R

θ

et R

θ0

par rapport `a une mˆeme base orthonorm´ee, la matrice de r

θ

◦ r

θ0

dans cette base est:

cosθsinθ sinθ cosθ

cosθ0 sinθ0 sinθ0 cosθ0

=

cosθcosθ0−sinθsinθ0 sinθcosθ0+cosθsinθ0 sinθcosθ0+cosθsinθ0 cosθcosθ0−sinθsinθ0

=

cos(θ+θ0) sin(θ+θ0) sin(θ+θ0) cos(θ+θ0)

,

et donc r

θ

◦ r

θ0

= r

θ+θ0

= r

θ0+θ

= r

θ0

◦ r

θ

. L’application R → O

+

(E) d´efinie par θ 7→ r

θ

est donc un morphisme de groupes, clairement surjectif, et dont le noyau est 2π Z . On en d´eduit (premier th´eor`eme d’isomorphisme) que O

+

(E) ' R /2π Z . A noter que, via le morphisme R → C

d´efini par θ 7→ e

, ce quotient est isomorphe au groupe des nombres complexes de module 1. On retiendra:

Le groupe O

+

(E) des rotations vectorielles du plan E est ab´elien, isomorphe au groupe quotient R /2π Z , donc au groupe des nombres complexes de module 1.

• On peut pr´eciser la remarque faite pr´ec´edemment quant `a la non-unicit´e de l’´ecriture d’une rotation comme compos´ee de deux r´eflexions : si r est une rotation vectorielle de E, alors, pour toute droite D, il existe une droite D

0

telle que r = s

D

◦ s

D0

et une droite D

00

telle que r = s

D00

◦ s

D

.

Preuve. D’apr`es la premi`ere observation ci-dessus, sD◦r est une r´eflexion ; soit D0 son axe. On a sD◦r=sD0, d’o`ur=sD◦sD00. De mˆeme D00 est l’axe de la r´eflexionr◦sD. ut

On termine ce paragraphe par un dernier lemme, qui aura une tr`es grande importance plus loin dans la d´efinition des angles.

Lemme fondamental. Soient − → u et − → v deux vecteurs non-nuls de mˆeme norme. Il existe une unique rotation vectorielle r de E telle que r( − → u ) = − → v .

1. Preuve g´eom´etrique. Parce que ||−→u|| = ||−→v||, les vecteurs−→u+−→v et−→u−−→v sont orthogonaux. Il en r´esulte que, si l’on appelle sla r´eflexion vectorielle d’axe dirig´e par −→u +−→v, on a s(−→u) = −→v. Donc, en notant s0 la r´eflexion d’axe dirig´e par−→u, la rotationr=s◦s0 v´erifie r(−→u) =s(s0(−→u)) =s(−→u) =−→v.

Pour l’unicit´e, supposons qu’il existe deux rotationsret r0telles quer(−→u) =−→v =r0(−→u). Posonsr00=r−1◦r0.

Figure

C’est une rotation (compos´ee de deux rotations), qui v´erifier00(−→u) =−→u par construction et fixe donc un vecteur non-nul deE. On en d´eduit quer00= idE, doncr=r0. ut 2. Preuve analytique. Pla¸cons-nous dans une base orthonorm´ee B. Soient (x, y) les composantes de

→u, et (x0, y0) celles de−→v. On cherche `a d´eterminer les couples (a, b)∈R2 tels que: (ab−ba )(xy) = (xy00) eta2+b2 = 1. Or le syst`eme{xa−yb=xya+xb=y00 a pour d´eterminantx2+y2 6= 0, donc il admet une unique solution donn´ee par les formules de Cramer : a= xxx20+y+yy20 etb= xyx20−yx+y20. Et l’on a alors : a2+b2=

(x2+y2)(x02+y02)

(x2+y2)2 = 1. D’o`u l’existence et l’unicit´e de la solution cherch´ee. ut

On peut montrer de mˆeme qu’il existe aussi une unique r´eflexion s telle que s( → − u ) = − → v .

3 Notion d’isom´ etrie affine

On fixe un espace affine euclidien E de dimension deux, de R -espace vectoriel euclidien associ´e E.

On note d la distance dans E ; rappelons que d(A, B) = k −−→

ABk pour tous points A, B de E.

D´ efinition. Une application affine ϕ : E → E est une isom´ etrie affine si elle conserve la distance dans E, c’est-`a-dire v´erifie:

d(ϕ(A), ϕ(B )) = d(A, B) pour tous points A, B de E.

Proposition. Soit ϕ une application affine de E dans E, d’application lin´eaire associ´ee f ∈ End E.

Alors:

- ϕ est une isom´etrie affine de E si et seulement si f est une isom´etrie vectorielle de E.

- si ϕ est une isom´etrie affine, alors c’est une bijection de E sur E.

(5)

Preuve. Supposons quef∈O(E). SoientA, B deux points quelconques deE; on a : d(ϕ(A), ϕ(B)) =k−−−−−−−→

ϕ(A)ϕ(B)k=kf(−→

AB)k=k−→

ABk=d(A, B),

ce qui montre queϕest une isom´etrie affine. R´eciproquement, supposons queϕest une isom´etrie affine.

Soit−→u ∈E quelconque ; il existeA, B∈ Etels que−→u =−→

AB, donc:

kf(−→u)k=kf(−→

AB)k=k−−−−−−−→

ϕ(A)ϕ(B)k=d(ϕ(A), ϕ(B)) =d(A, B) =k−→

ABk=k−→uk,

et doncf∈O(E). Le second point de la proposition est alors clair puisque toute isom´etrie vectorielle est une bijection de E sur E et que la bijectvivit´e d’une application affine ´equivaut `a celle de son

application lin´eaire associ´ee. ut

Remarque. Il est aussi possible de d´efinir une isom´etrie affine comme une bijection de E sur E conservant la distance, et de d´emontrer ensuite que c’est une application affine.

Terminologie. Une isom´etrie affine de E est dite directe (respectivement indirecte) lorsque son application lin´eaire associ´ee est une isom´etrie vectorielle directe (respectivement indirecte) de E.

Une isom´etrie affine directe est aussi appel´ee un d´ eplacement; une isom´etrie affine indirecte est aussi appel´ee un antid´ eplacement.

Th´ eor` eme. Les isom´etries affines de E forment un sous-groupe du groupe GA(E) des bijections affines de E sur E, not´e Is (E). Les d´eplacements forment un sous-groupe de Is (E), not´e Is

+

(E).

Les antid´eplacements forment un sous-ensemble de Is (E) qui n’est pas un groupe, not´e Is

(E).

Preuve. Evident d’apr`es la proposition pr´ec´edente, et les propri´et´es des groupesO(E) etO+(E). ut

• Exemple des translations. Rappelons que, pour tout vecteur − → u de E, la translation de vecteur − → u est l’application τ

u

: E → E qui, `a tout point M de E, associe le point M

0

d´efini par −−−→

M M

0

= − → u . Rappelons aussi que : si − → u = − →

0 , alors τ

u

= id

E

; si − → u 6= − →

0 , alors τ

u

n’admet aucun point fixe.

On sait (voir document CAPES sur la g´eom´etrie affine) que toute translation est une bijection affine d’application lin´eaire associ´ee idE(et mˆeme que l’on a la r´eciproque), et que les translations forment un sous-groupe ab´elien T (E) du groupe affine GA(E), isomorphe au groupe additif deEpuisqueτu◦τv = τu+vv+uv ◦τu. Comme idE est ´evidemment une isom´etrie vectorielle directe, on conclut avec la proposition pr´ec´edente que:

Proposition. Toute translation de E est un d´eplacement de E, et le groupe T (E) est un sous- groupe ab´elien de Is

+

(E).

Remarque. Tous les r´esultats de ce paragraphe 4 restent en fait vrais pour E euclidien de dimension finie quelconque. Dans le cas o` u E est un plan, les ´el´ements de Is

+

(E) et Is

(E) peuvent ˆetre explicitement d´ecrits. C’est l’objet des paragraphes suivants.

4 eflexions affines et sym´ etries gliss´ ees

On fixe un espace affine euclidien E de dimension deux, de R -espace vectoriel euclidien associ´e E.

D´ efinition. Soit D une droite affine de E. Pour tout point M ∈ E, on appelle projet´ e orthogonal de M sur D, not´e π

D

(M), le point d’intersection de D avec la droite orthogo- nale `a D passant par M . On appelle sym´etrique orthogonal de M par rapport `a D, not´e σ

D

(M ), le sym´etrique de M par rapport au point π

D

(M ), c’est-`a-dire le point de E tel que π

D

(M) soit le milieu de (M, σ

D

(M )).

L’application σ

D

: E → E qui `a tout point associe son sym´etrique orthogonal par rapport `a D est appel´ee la sym´ etrie affine orthogonale par rapport `a D, ou encore la r´ eflexion affine d’axe D.

Figure

(6)

Proposition (compos´ee de deux r´eflexions d’axes parall`eles). La compos´ee de deux r´eflexions affines d’axes parall`eles est une translation dont le vecteur appartient `a la direction orthogonale `a ces deux droites.

Plus explicitement : soient D et D

0

deux droites parall`eles dans E. Soit D la droite vectorielle de E dirigeant D et D

0

. Notons − → u le vecteur orthogonal `a D dont la norme est ´egal `a la dis- tance entre les deux droites et dont le sens est de D vers D

0

. Alors σ

D0

◦ σ

D

= τ

2u

.

Figure

Preuve. Soits la r´eflexion vectorielle d’axeD dansE. L’application lin´eaire associ´ee `aσD0 ◦σD est s◦s= idE. DoncσD0◦σDest une translation. Notons−→v le vecteur de cette translation. Il suffit pour d´eterminer−→v de connaˆıtre l’image A0 d’un point Adonn´e, puisqu’alors −−→

AA0=−→v =−−−→

M M0 pour tout M ∈ E. Choisissons donc un pointA surD. AppelonsB le projet´e orthogonal de B surD0. D’une part−→

AB=−→u par d´efinition de−→u. D’autre part,A0D0◦σD(A) =σD0(A), doncB est le milieu de (A, A0). D’o`u−→v =−−→

AA0= 2−→

AB= 2−→u, ce qui ach`eve la preuve. ut

D´ efinition (compos´ee d’une r´eflexion et d’une translation dans la direction de l’axe).

Soit D une droite affine de E. Soit − → u un vecteur de E appartenant `a la droite vectorielle D dirigeant D.

On appelle sym´ etrie gliss´ ee d’axe D et de vecteur − → u la com- pos´ee σ

D

◦ τ

u

de la r´eflexion d’axe D et de la translation de vecteur − → u .

On montre simplement que: σ

D

◦ τ

u

= τ

u

◦ σ

D

. Si − → u = − →

0 , la sym´etrie gliss´ee se r´eduit `a la r´eflexion σ

D

.

Figure

Proposition. Soit D une droite affine quelconque du plan affine euclidien E. Soit σ

D

la r´eflexion affine d’axe D dans E. Alors :

(i) σ

D

est une application affine de E dans E dont l’application lin´eaire associ´ee est la r´eflexion vectorielle s

D

de E dans E d’axe la droite vectorielle D dirigeant D;

(ii) σ

D

est une isom´etrie affine de E, et plus pr´ecis´ement un antid´eplacement;

(iii) la bijection r´eciproque de σ

D

est σ

D

;

(iv) l’ensemble des points fixes de σ

D

est ´egal `a la droite D.

Preuve. Notons simplement σ la r´eflexion affine de E d’axeD. Introduisons la r´eflexion vectoriellesdeEd’axe D, o`u la droite vectorielle D de E est la direction de D. Soient M un point quelconque de E,P son projet´e orthogonal durD, etM0=σ(M), de sorte queP est le milieu de (M, M0). Soient de mˆemeN un autre point de E, N0 =σ(N) et Qle milieu de (N, N0) sur D. Posons

→u =−−→

M N,−→v =−−→

P Qet−→w =−−→

QN−−−→

P M.

Figure

On a donc−→u =−→v +−→w avec−→v ∈D et−→w ∈D. Il en r´esulte ques(−→u) =−→v − −→w. Mais−−→

QN =−−→

N0Q et−−→

P M =−−−→

M0P, donc−→w =−−→

N0Q−−−−→

M0P. Il en r´esulte ques(−→u) =−−→ P Q+−−→

QN0+−−−→

M0P =−−−→

M0N0. On a ainsi montr´e ques(−−→

M N) =−−−→

M0N0, ce qui prouve le point (i). Le point (ii) en d´ecoule imm´ediatement puisques∈O(E). Il est clair queσD◦σD= idE, d’o`u (iii). Le point (iv) est clair. ut

Proposition. Toute sym´etrie gliss´ee est un antid´eplacement. L’ensemble des points fixes d’une sym´etrie gliss´ee est vide d`es lors que celle-ci ne se r´eduit pas `a une r´eflexion (c’est-`a-dire d`es lors que son vecteur n’est pas nul).

Preuve. Evidente d’apr`es ce qui pr´ec`ede. ut

(7)

5 Rotations affines

E d´esigne toujours un espace affine euclidien de dimension deux, de R -espace vectoriel euclidien associ´e E.

D´ efinition. On appelle rotation affine de E toute compos´ee de deux r´eflexions affines dont les axes sont ´egaux ou s´ecants.

Remarques.

•Une rotation affineρest donc de la formeρ=σD◦σD0. Attention, il n’y a pas unicit´e des droitesDetD0.

•Dans la d´efinition, est exclu le cas o`u les deux axes sont stricte- ment parall`eles (rappelons que dans ce cas, la compos´ee σD0◦σD est une translation de vecteur non-nul). En revanche, on autorise dans la d´efinition le cas o`u les axes sont ´egaux, de sorte que idED◦σDest bien une rotation.

• Toute rotation ρ = σD ◦σD0 est une application affine dont l’application lin´eaire associ´ee est la rotation vectorielle r =sD◦sD0

o`uD, D0 sont les droites vectorielles dirigeantD,D0.

•Toute rotation affine est bijective deEsurE etρ−1D0◦σDest aussi une rotation.

Figure

Proposition. Toute rotation affine de E est une isom´etrie affine, et plus pr´ecis´ement un d´eplacement.

Preuve. Evidente d’apr`es ce qui pr´ec`ede. ut

Proposition et d´ efinition. Si ρ = σ

D

◦ σ

D0

est une rotation affine distincte de id

E

, alors le seul point de E fix´e par ρ est le point d’intersection de D et D

0

. On l’appelle le centre de la rotation ρ.

Preuve. Commeρ6= idE, les droitesDetD0 sont s´ecantes. Il en r´esulte que les droites vectoriellesD etD0 deE qui les dirigent sont distinctes, et donc que la rotation vectorieller associ´ee `aρn’est pas idE. SoitD ∩ D0 ={O}. On aρ(O) =σDD0(O)) =σD(O) =O, doncO est un point fixe deρ. Soit M un point fixe de ρ. On a −−→

OM =−−−−−−−→

ρ(O)ρ(M) =r(−−→

OM). Commer 6= idE, on d´eduit de la seconde proposition du paragraphe 2 que−−→

OM =−→

0 , doncO=M. ut

Th´ eor` eme. La compos´ee de deux rotations affines est soit une translation, soit une rotation.

Preuve. Soientρetρ0deux rotations affines, de centres respectifsOetO0. Notonsretr0les rotations vectorielles respectivement associ´ees `aρetρ0. Posonsρ000◦ρ. C’est une isom´etrie affine d’application lin´eaire associ´eer0◦r. On sait (voir paragraphe 2) quer0◦r est une rotation vectorielle deE.

Sir0◦r = idE, alors ρ00 est une translation (rappelons que toute application affine dont l’application lin´eaire associ´ee est idE est une translation).

On suppose maintenant que r0◦r 6= idE. Montrons d’abord que ρ00 admet un unique point fixe.

Pour cela, consid´erons un pointA quelconque et posons A0 =ρ(A) et A000(A0) =ρ00(A). On a :

−−−→O0A00 =−−−−−−−−→

ρ0(O0)ρ(A0) =r0(−−−→

O0A0) =r0(−−→

O0O+−−→

OA0) =r0(−−→

O0O) +r0(−−−−−−→

ρ(O)ρ(A)) =r0(−−→

O0O) + (r0◦r)(−→

OA).

Donc:

0◦ρ)(A) =A ⇔ (r0◦r)(−→

OA)−−→

OA=−−→

O0O−r0(−−→

O0O).

Pla¸cons-nous dans une base orthonorm´ee deE, notons (ab a−b) la matrice de la rotation vectorieller0◦r, avec a2+b2 = 1. Remarquons que a 6= 1, car on aurait sinon b = 0 et donc r0◦r = idE, ce qui exclu. Notons (α, β) les composantes du vecteur−−→

O0O−r0(−−→

O0O). D’apr`es ce qui pr´ec`ede, le pointAfix´e parρ00 si et seulement si les composantes (x, y) de −→

OAsont solutions du syst`eme: {(a−1)x−by=α bx+(a−1)y=β. Le d´eterminant de ce syst`eme esta2+ 1−2a+b2= 2(1−a)6= 0. Il admet donc une unique solution dans R2, ce qui prouve qu’il existe un et un seul pointAfix´e parρ00.

Ceci ´etant, puisquer0◦rest une rotation vectorielle deEdistincte de idE, il existe des droites vectorielles distinctesD etD0 telles quer0◦r=sD0◦sD. Introduisons la droite affineDde E passant par Aet dirig´ee par D, et la droite affineD0 deE passant par Aet dirig´ee par D0. Elles sont s´ecantes enA.

Donc on peut consid´erer la rotation affine ρ0D0◦σD, qui a pour centreA. Par construction, les applications affines ρ00 etρ0 ont la mˆeme application lin´eaire associ´ee (`a savoir r0◦r =sD0◦sD), et fixent toutes les deux le pointA. On a alorsρ000, et doncρ0 est une rotation affine. ut

(8)

A noter que ce th´eor`eme, dont nous avons tenu `a donner une preuve g´eom´etrique directe, sera une cons´equence imm´ediate des r´esultats sur la structure du groupe des d´eplacements du plan E que nous allons voir au paragraphe suivant. On termine auparavant en donnant quelques pr´ecisions (utiles pour la suite) sur les translations et les rotations comme produits de deux r´eflexions.

Lemme.

(1) Toute translation de E distincte de id

E

est la compos´ee de deux r´eflexions dont les axes sont parall`eles et de direction orthogonale `a la direction du vecteur de la translation, et dont l’un peut ˆetre choisi arbitrairement.

(2) Toute rotation de E distincte de id

E

est la compos´ee de deux r´eflexions dont les axes sont s´ecants en le centre de la rotation, et dont l’un peut ˆetre choisi arbitrairement.

Preuve. Soitτ une translation de vecteur−→u non-nul. SoitDune droite affine quelconque dansE dont la direction D est orthogonale `a celle de−→u. SoitD0 la droite affine deE paralll`ele `aD, telle que la distance deD`aD0 soit ´egale `a 12k−→uk, et telle que le sens deDversD0 soit celui de−→u. Il r´esulte alors imm´ediatement de la premi`e e proposition du paragraphe 4 queσD0◦σD=τ.

Soit maintenantρune rotation affine distincte de idE de centreA. SoitDune droite affine quelconque dansE passant parA. SoitD la droite vectorielle deE dirigeantDet soitr la rotation vectorielle de E associ´ee `aρ. Comme on l’a d´emontr´e vers la fin du paragraphe 2, il existe une droite vectorielleD0 deE telle quer=sD◦sD0. Si l’on appelleD0 la droite affine deE passant parAet dirig´ee parD0, la rotationσD◦σD0 a la mˆeme application lin´eaire associ´ee queρet fixe commeρle pointA: elle lui est donc ´egale (voir paragraphe 9 du document CAPES sur la g´eom´etrie affine). ut

6 Groupe des isom´ etries affines du plan

E d´esigne toujours un espace affine euclidien de dimension deux, de R -espace vectoriel euclidien associ´e E. L’objet de l’´etude qui suit est de donner une description explicite (et une classification suivant les points fixes) de toutes les isom´etries affines du plan E.

Lemme 1. Si ϕ est une application affine de E dans E qui fixe trois points non align´es, alors ϕ = id

E

.

Preuve. Voir par exemple document CAPES sur la g´eom´etrie affine, fin du paragraphe 9. ut

Lemme 2. Si ϕ est une isom´etrie affine de E distincte de id

E

qui fixe au moins deux points distincts A et B, alors ϕ est la r´eflexion d’axe (AB).

Preuve. Soit C un point de E n’appartenant pas `a la droite (AB).

Notons C0 = ϕ(C). Comme ϕ est une isom´etrie, on a d(A, C) = d(ϕ(A), ϕ(C)) = d(A, C0) et de mˆeme d(B, C) = d(B, C0). Donc la droite (AB) est la m´ediatrice du segment [C, C0]. Il en r´esulte que, si l’on noteσla r´eflexion d’axe (AB), on aσ(C) =C0. Posonsψ=σ◦ϕ, qui est une isom´etrie deE comme compos´ee de deux isom´etries. On aψ(A) = σ(A) = A, ψ(B) =σ(B) =B etψ(C) =σ(C0) =C. On applique le lemme 1 pour conclure queψ= idE, et doncϕ=σ. ut

Figure

Lemme 3. Si ϕ est une isom´etrie affine de E qui fixe un unique point A, alors ϕ est une rotation de centre A.

Preuve. SoitB un point de E distinct deA. Posons B0 =ϕ(B), qui est donc distinct deA et consid´erons la m´ediatriceD de [B, B0]. On a d(A, B) = d(ϕ(A), ϕ(B)) = d(A, B0), d’o`u A ∈ D. Si l’on note σ la r´eflexion d’axe D etψ = σ◦ϕ, on a donc ψ(A) = σ(A) = A et ψ(B) = σ(B0) = B. Ainsi, ψ fixe au moins deux points distincts.

D’apr`es les deux lemmes pr´ec´edents, deux cas seulement peuvent se pr´esenter : le casψ= idE est impossible car on aurait alorsϕ=σ ce qui contredit l’hypoth`ese queϕn’a qu’un seul point fixe ; on est donc

Figure

forc´ement dans le cas o`uψest la r´eflexion σ0 d’axe (AB). On en d´eduit queϕ=σ◦σ0, et comme les axesDetD0 sont s´ecants enA, on conclut queϕest une rotation de centreA. ut

(9)

Lemme 4. Si ϕ est une isom´etrie affine de E qui ne fixe aucun point de E, alors ϕ est une translation ou une sym´etrie gliss´ee.

Preuve. SoitAun point quelconque deE. On aA0=ϕ(A)6=A, donc le vecteur−→u =−−→

A0Aest non-nul.

La translation τ de vecteur −→u v´erifie τ(A0) =A donc l’isom´etrie ψ =τ ◦ϕ v´erifieψ(A) =A. Elle satisfait donc aux hypoth`eses de l’un des trois lemmes pr´ec´edent.

•Dans le cas o`uψ= idE, on conclut queϕ=τ−1 est une translation.

•Le cas o`uψ est une rotation ρ de centreA conduit `aϕ=τ−1◦ρ.

Soit alors D la droite affine passant par A et de direction orthogo- nal au vecteur−−→

AA0 de la translation τ−1. D’apr`es le lemme final du paragraphe 4, il existe d’une part une droiteD0 parall`ele `aDtelle que τ−1D0◦σD et d’autre part une droiteD00 s´ecante `aDenA telle queρ=σD◦σD00. On conclut queϕ=σD0◦σD◦σD◦σD00D0◦σD00

qui est une rotation puisque par constructionD0 etD00 sont s´ecantes.

Ceci contredisant le fait queϕest sans point fixe, ce cas est impossible.

Figure

•Reste le cas o`uψest une r´eflexionσd’axeDpassant parA. On a doncϕ=τ−1◦σD. D´ecomposons le vecteur−−→u de la translationτ−1sous la forme−−→u =−→v +−→w avec−→v ∈Det−→w ∈D, o`uDd´esigne la droite vectorielle deEdirigeantD. Comme−→w est orthogonal `aD, il existe d’apr`es le lemme final du paragraphe 5 une droiteD0parall`ele `aDtelles queτwD0◦σD. Ainsiϕ=τ−−u◦σDv◦τw◦σD= τv ◦σD0◦σD◦σDv ◦σD0 ce qui, puisque−→v appartient `a la directionDdeD0 (rappelons que les droitesDetD0 sont parall`eles), montre queϕest une sym´etrie gliss´ee. ut

Th´ eor` eme. Les d´eplacements du plan affine euclidien E sont les rotations et les translations. Les antid´eplacements sont les r´eflexions et les sym´etries gliss´es.

Preuve. Il suffit de synth´etiser les r´esultats pr´ec´edents. ut

Corollaire. Les r´eflexions engendrent le groupe Is (E) du plan affine euclidien E. Plus pr´ecis´ement, tout d´eplacement de E est le produit de deux r´eflexions, et tout antid´eplacement de E est une r´eflexion ou un produit de trois r´eflexions.

Corollaire. La classification des isom´etries du plan affine euclidien E suivant leurs ensembles de points fixes est donn´e par le tableau suivant:

ensemble des points fixes d´eplacement antid´eplacement

E idE ?

droite D ? r´eflexion d’axeD

singleton{A} rotation de centreA ?

∅ translation de vecteur non-nul sym´etrie gliss´ee de vecteur non-nul

7 Angles de vecteurs

On revient au contexte vectoriel en fixant un R -espace vectoriel euclidien E de dimension deux.

Lemme. Soit U l’ensemble des couples de vecteurs unitaires de E. La relation ∼ d´efinie sur U par:

( − → u , − → v ) ∼ ( − → u

0

, − → v

0

) s’il existe une rotation r telle que r( − → u ) = − → u

0

et r( − → v ) = − → v

0

, est une relation d’´equivalence.

Preuve. V´erification ´evidente de la r´eflexivit´e, de la sym´etrie et de la transitivit´e. ut

D´ efinition. Pour tout couple ( − → u , − → v ) ∈ U , la classe d’´equivalence de ( − → u , − → v ) pour la relation ∼ est appel´e l’angle des vecteurs − → u et − → v . On le note \

( − → u , − → v ).

Plus g´en´eralement, pour tout couple de vecteurs non-nuls ( − → u , − → v ) de E, on appelle angle des

vecteurs − → u et − → v l’angle des vecteurs unitaires − → u

1

=

||−1u||

− → u et − → v

1

=

||−1v||

− → v .

(10)

En r´esum´e, pour tout couple de vecteurs non-nuls ( − → u , − → v ), ( − → \ u , − → v ) = \

( − → u

1

, − → v

1

), avec ( − → u

1

, − → v

1

) ∈ U d´efini par − → u

1

=

||−u1||

− → u et − → v

1

=

||−1v||

− → v . On note A l’ensemble des angles de vecteurs de E.

Th´ eor` eme. L’application ψ : A → O

+

(E) qui, `a tout \

( − → u , − → v ) ∈ A, associe l’unique rotation f ∈ O

+

(E) telle que f( − → u

1

) = − → v

1

, est bien d´efinie (ind´ependamment des repr´esentants choisis pour l’angle). De plus elle est bijective de A sur O

+

(E).

Preuve. Consid´erons deux couples (−→u ,−→v) et (−→u0,−→v0) de vecteurs non-nuls deE. On peut sans restriction supposer qu’ils appartiennent `aU. En appliquant le lemme fondamental de la fin du paragraphe 2, il existe d’une part deux rotations f et g telles que f(−→u) = −→v et g(−→u0) = −→v0, et d’autre part deux rotationsr etr0 telles que r(−→u) = −→u0 etr0(−→v) =−→v0. La ro- tationr0◦f envoie −→u sur−→v0, de mˆeme que la rotation g◦r.

Par unicit´e dans le lemme fondamental, on ar0◦f=g◦r, ou encore, puisqueO+(E) est ab´elien,r0◦f=r◦g. On en d´eduit quer=r0 si et seulement sif=g. D`es lors:

Figure

(\−→u ,−→v) =(−→u\0,−→v0) ⇔ (−→u ,−→v)∼(−→u0,−→v0) ⇔ r=r0 ⇔ f=g ⇔ ψ(\−→u ,−→v) =ψ(−→u\0,−→v0),

ce qui prouve le r´esultat voulu. ut

Remarques.

1. Il r´esulte du th´eor`eme ci-dessus que, pour tous couples de vecteurs unitaires:

l’unique rotation qui envoie

→u sur−→u0 est ´egale `a l’unique rotation qui

envoie−→v sur−→v0

⇔ h \

( − → u , − → v ) = \ ( − → u

0

, − → v

0

) i

l’unique rotation qui envoie

→u sur−→v est ´egale `a l’unique rotation qui envoie−→u0 sur−→v0

2. La bijection r´eciproque ψ

−1

est l’application O

+

(E) → A qui, `a une rotation vectorielle f quelconque, associe l’angle \

( − → u , f ( − → u )), et ceci quel que soit − → u non-nul dans E.

D´ efinition (Addition des angles). On appelle somme de deux angles \

( − → u , − → v ) et \

( − → u

0

, − → v

0

) de A l’angle:

( − → \ u , − → v ) + \

( − → u

0

, − → v

0

) = ψ

−1

ψ \

( − → u , − → v ) ◦ ψ \ ( − → u

0

, − → v

0

)

.

Explicitons cette d´efinition:

sif est la rotation telle quef(−→u1) =−→v1 etgla rotation telle queg(−→u10) =−→v10,

alors(−→u\1,−→v1) +(−→u\10,−→v10) =(−→u\00,−→v00) pour−→u00 unitaire quelconque et−→v00 =g◦f(−→u00).

Th´ eor` eme. L’ensemble A des angles de vecteurs de E est un groupe pour l’addition d´efinie ci-dessus, et la bijection ψ est un isomorphisme de groupes de A sur O

+

(E).

Preuve. C’est imm´ediat par transport de structure par la bijectionψ, qui devient alors un isomorphisme

de groupes. ut

Proposition. (Relation de Chasles pour les angles) Pour tous − → u , − → v , − → w non-nuls dans E, on a:

( − → \ u , − → v ) + \

( − → v , − → w ) = \ ( − → u , − → w )

Preuve. Soit f = ψ(−u\→1,−→v1) et g = ψ(−→v\1,−w→1). Donc f(−u→1) =−→v1 etg(−→v1) =−w→1, de sorte que (g◦f)(−→u1) =−w→1. Le r´esultat est alors imm´ediat par la d´efinition de la

somme de deux angles ut

Figure

(11)

D´ efinitions et remarques.

• L’angle nul est par d´efinition ψ

−1

(id

E

). Tout couple de la forme ( − → u , − → u ) avec − → u non-nul en est un repr´esentant. On le note b 0. Il v´erifie: \

( − → v , − → w ) + b 0 = \

( − → v , − → w ) pour tout angle \ ( − → v , − → w ).

• L’oppos´ e d’un angle \

( − → v , − → w ) est \

( − → w , → − v ), puisque \

( − → v , − → w ) + \

( − → w , − → v ) = \ ( − → v , − → v ) = b 0.

• L’angle plat est par d´efinition ψ

−1

(−id

E

). Tout couple de la forme ( − → u , −− → u ) avec − → u non-nul en est un repr´esentant. On a: \

( − → u , −− → u ) + \

( − → u , −− → u ) = b 0 puisque (−id

E

) ◦ (−id

E

) = id

E

.

• Un angle \

( − → u , − → v ) est un angle droit lorsque \

( − → u , − → v ) + \

( − → u , − → v ) est l’angle plat.

La rotation f image par ψ d’un angle droit v´erifie alors f ◦ f = −id

E

. Sa matrice (

a cb d

) ´etant de carr´e ´egal `a −I

2

, elle ne peut ˆetre que (

0 11 0

) ou

−1 00 −1

. Il y a donc deux angles droits.

Si l’un est \

( − → u , − → v ), l’autre est \

( − → u , −− → v ). Un angle \

( − → u , − → v ) est droit si et seulement si − → u et

→ v sont orthogonaux.

8 Orientation du plan, mesures d’angles

E d´esigne toujours un R -espace vectoriel euclidien de dimension deux.

Remarques et d´ efinitions (Orientation du plan E).

Soit f ∈ O(E); il est clair que f transforme toute base orthonorm´ee de E en une base orthonorm´ee de E. (En effet, f transforme toute base en une base puisque c’est un automorphisme, et f conserve la norme et l’orthogonalit´e des vecteurs puisqu’il conserve le produit scalaire). R´eciproquement, soient B et B

0

deux bases orthonorm´ees de E. On sait qu’il existe un unique automorphisme f ∈ GL(E) qui transforme B en B

0

. Parce que B et B

0

sont des bases orthonorm´ees, il est facile de v´erifier que l’on a n´ecessairement f ∈ O(E). On peut donc donner la d´efinition suivante:

deux bases orthonorm´ees B et B

0

sont dites de mˆ eme orientation lorsque l’unique isom´etrie vectorielle f ∈ O(E) qui transforme B en B

0

est une isom´etrie directe. Sinon, on dira que B et B

0

sont d’orientations oppos´ees.

Il r´esulte imm´ediatement de ces d´efinitions que:

une isom´etrie f ∈ O(E) est directe si et seulement si elle conserve l’orientation, c’est-`a- dire qu’elle transforme toute base orthonorm´ee de E en une base orthonorm´ee de mˆeme orientation.

Orienter le plan E consiste `a choisir arbitrairement une base orthonorm´ee de r´ef´erence B; toute base orthonorm´ee B

0

ayant la mˆeme orientation que B sera dite directe, toute base orthonorm´ee B

0

ayant l’orientation oppos´ee `a celle de B sera dite indirecte.

En particulier une isom´etrief ∈O(E) du planEorient´e est directe si et seulement si elle transforme toute base orthonorm´ee directe deE en une base orthonorm´ee directe.

SoientBetB0deux bases orthonorm´ees deEetfl’unique isom´etrie vectorielle qui transformeBenB0. La matriceP def par rapport `aBest la matrice de passage deB`aB0. Puisquef∈O(E), la matrice P est orthogonale (voir le lemme du paragraphe 1). Les basesB etB0 sont de mˆeme orientation si et seulement si de plus detP = 1.

On suppose dans la suite que le plan vectoriel E est orient´e.

On pr´ecise tout d’abord le seconde observation faite au paragraphe 2 sur la forme de la matrice

d’une rotation vectorielle dans une base orthonorm´ee en montrant que celle-ci ne d´epend pas de la

base, mais seulement de l’orientation.

(12)

Th´ eor` eme. Soit r ∈ O

+

(E) une rotation vectorielle.

(i) Il existe θ ∈ R tel que la matrice de r dans toute base orthonorm´ee directe de E soit ´egale `a R

θ

=

cossinθθ cossinθθ

.

(ii) La matrice de r dans toute base orthonorm´ee indirecte de E est alors ´egale `a R

θ

.

Preuve. Soit B une base orthonorm´ee directe de E. Comme on l’a vu au paragraphe 2, il existe (a, b)∈R2satisfaisanta2+b2= 1 tel que la matrice derdansBsoitM =`a−b

b a

´. D’apr`es un r´esultat d’analyse bien connu (mais non trivial !), l’´egalit´ea2+b2= 1 implique qu’il existeθ∈R, non unique mais unique modulo 2πZ, tel quea= cosθ etb= sinθ. Donc la matrice derpar rapport `a la baseB etsRθ ; ceci n’est rien d’autre que ce que l’on avait d´ej`a observ´e au paragraphe 2.

Consid´erons maintenant une autre base orthonorm´eeB0 deE, notonsf l’isom´etrie transformant Ben B0, P la matrice de passage de B `a B0 qui n’est autre que la matrice def dans la baseB, et M0 la matrice derpar rapport `aB0. Par formule de changement de base,M0=P−1RθP. Supposons d’abord que B0 est directe; alors f ∈ O+(E), et comme O+(E) est ab´elien, l’´egalit´e M0 =P−1RθP devient M0 =Rθ. Ceci ach`eve de prouver le (i). Pour (ii), supposons maintenant queB0 est indirecte. On a f∈O(E), doncr◦f∈O(E), d’o`ur◦f◦r◦f= id etf2= id puisquer◦f etf sont des r´eflexions vectorielles (voir le th´eor`eme du paragraphe 2). Il en r´esulte quef−1◦r◦f=f◦r◦f=r−1, ce qui se traduit matriciellement parM0=P−1RθP =R−1θ . Il est ´evident de v´erifier queR−1θ =R−θ. ut

Notation. Pour tout r´eel θ, notons r

θ

l’unique rotation dont la matrice par rapport `a toute base orthonorm´ee directe est la matrice R

θ

. On l’appelle la rotation d’angle θ (on devrait, conform´ement

`a ce qui suit, l’appeler la rotation dont l’angle a pour mesure θ). Par d´efinition, on a:

∀ θ, θ

0

∈ R , (r

θ

= r

θ0

) ⇔ (R

θ

= R

θ0

) ⇔ (∃ k ∈ Z , θ

0

= θ + 2kπ).

Remarquons en particulier que r

0

= id

E

et r

π

= r

π

= −id

E

. Rappelons aussi que, comme on l’a vu au paragraphe 2, on a alors:

pour tous θ, θ

0

∈ R , R

θ+θ0

= R

θ

R

θ0

et r

θ+θ0

= r

θ

◦ r

θ0

,

Corollaire. L’application r : R → O

+

(E) d´efinie par θ 7→ r

θ

est un morphisme de groupes, surjectif, de noyau 2π Z .

Preuve. La surjectivit´e r´esulte du th´eor`eme ci-dessus, le calcul du noyau et la propri´et´e de morphisme

se d´eduisent des remarques pr´ec´edentes. ut

D´ efinition. On appelle mesure d’un angle de vecteurs \

( − → u , − → v ) tout r´eel θ tel que l’unique rotation qui envoie le vecteur unitaire − → u

1

=

k−1uk

− → u sur le vecteur unitaire − → v

1

=

k−1vk

− → v soit la rotation r

θ

d´efinie ci-dessus.

En d’autres termes, en rappelant l’application ψ : A → O

+

(E) d´efinie au paragraphe 7 : [ θ est une mesure de \

( − → u , − → v ) ] ⇔ [ r

θ

= ψ \

( − → u , − → v ) ] ⇔ [ r

θ

( − → u

1

) = − → v

1

].

La mesure d’un angle n’est pas unique, mais d´efini modulo 2π : si θ est une mesure de \

( − → u , − → v ), ses autres mesures sont tous les r´eels θ + 2kπ avec k ∈ Z . Il r´esulte directement de la d´efinition que:

- les mesures de l’angle nul sont tous les 2kπ avec k ∈ Z ; - les mesures de l’angle plat sont tous les π + 2kπ avec k ∈ Z ;

- les mesures d’un angle droit sont les

π2

+ 2kπ ou −

π2

+ 2kπ avec k ∈ Z . Deux vecteurs unitaires − → u et − → v forment une base orthonorm´ee directe de E si et seulement si une mesure de \

( − → u , − → v ) est

π2

. Remarque. Dans un plan affine euclidien orient´e E, la ro-

tation affine de centre O (o` u O ∈ E quelconque) et d’angle θ (o` u θ ∈ R quelconque) est la rotation ρ d´efini par: ρ(O) = O et, pour tout point M ∈ E distinct de O, le point M

0

= ρ(M ) v´erifie:

OM

0

= OM , et une mesure de l’angle \ ( −−→

OM , −−−→

OM

0

) est θ.

Figure

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