ISA BTP, 2◦ann´ee ANN ´EE UNIVERSITAIRE 2011-2012
CONTR ˆOLE CONTINU
S´eries num´eriques, s´eries enti`eres
Dur´ee : 1h30. Les calculatrices sont autoris´ees.
Tous les exercices sont ind´ependants.
Il sera tenu compte de la r´edaction et de la pr´esentation.
Exercice 1 Soient x, y ∈ R+∗. Pour tout n ∈ N, on note
un =
xn+ yn
2n .
D´eterminer en fonction de x et y la nature de la s´erie P un.
On repr´esentera les diff´erents cas dans un rep`ere (xOy) du plan.
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ??
Exercice 2 Pour tout n ∈ N, on pose
un=
1 n3
et l’on note (Sn) la suite des sommes partielles associ´ees `a (un) :
∀n ∈ N, Sn = n X k=1 1 k3.
1. Montrer par un argument g´eom´etrique ou analytique que ∀k > 2, 1 2 1 k2 − 1 (k + 1)2 6 uk 6 1 2 1 (k − 1)2 − 1 k2
2. En d´eduire un encadrement de Sn pour tout n ∈ N∗.
3. Montrer que la s´erie P un est convergente. On note S la somme S = ∞
X
n=1
1 n3.
4. Pour tout n ∈ N∗, on note Rn= ∞
X
k=n+1
1 k3.
(a) Montrer que
∀n ∈ N∗, 1
2(n + 1)2 6 Rn 6
1 2n2
(b) En d´eduire un rang n0 ∈ N tel que Sn0 donne une valeur approch´ee de S `a 10
−2 pr`es.
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ??
Exercice 3 On note S(x) la s´erie enti`ere d´efinie par
S(x) = ∞ X n=2 xn n2− 1.
1. Montrer que le rayon de convergence de S est R = 1.
2. Quel est le comportement des s´eries S(−1) et S(1) ? Justifier. 3. D´ecomposer la fraction rationnelle n21−1 en ´el´ements simples.
4. En d´eduire une nouvelle ´ecriture de S(x) comme somme de deux s´eries enti`eres S1 et S2.
5. Montrer que la s´erie enti`ere S1(x) = ∞ X n=2 xn 2(n − 1) v´erifie ∀x ∈] − 1, 1[, S1(x) = − 1 2x ln(1 − x). (On pourra se baser sur le DSE de la fonction ln(1 − x) = −
∞
X
n=1
xn
n ). 6. Montrer que la s´erie S2 v´erifie
∀x ∈] − 1, 1[, S2(x) = 1 2xln(1 − x) + 1 2 + x 4. 7. En d´eduire la valeur de la somme
∞ X n=2 1 n2− 1. ? ? ?
CORRECTION
Exercice 1 Pour d´eterminer la nature de la s´erie P un, il faut comparer le comportement
du num´erateur `a celui de 2n. Or le terme le plus fort du num´erateur est celui correspondant `a
la plus grande valeur entre x et y. Ainsi : – Si x > y, on a xn+ yn xn = 1 + y x n → 1 Donc xn+ yn ∼ xn et u n∼ x 2 n
Dans ce cas, la s´erie P un est convergente si et
seule-ment si x < 2. – Si x < y, on a xn+ yn yn = 1 + x y n → 1 Donc xn+ yn ∼ yn et u n ∼ y 2 n
Dans ce cas, la s´erie P un est convergente si et
seule-ment si y < 2. D’o`u le d´ecoupage : 2 2
x
y
y = xCV
DV
CV
DV
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?? Exercice 21. Soit f : t 7→ t13. La fonction f est positive et d´ecroissante sur l’intervalle ]0, +∞[. Soit
k ∈ N, k > 2. Pour tout t dans l’intervalle [k, k + 1], on a f (t) 6 f (k). Ainsi, Z k+1 k 1 t3dt 6 Z k+1 k 1 k3dt.
En calculant chacune des int´egrales, on obtient la borne inf´erieure cherch´ee. En effectuant le mˆeme travail sur l’intervalle [k − 1, k], on a
En int´egrant cette in´egalit´e sur [k − 1, k] et en calculant les int´egrales, on obtient la borne sup´erieure souhait´ee.
2. On obtient un encadrement de Sn pour n ∈ N∗ en sommant les in´egalit´es obtenues `a la
question pr´ec´edente.
ATTENTION : l’encadrement obtenu `a la question pr´ec´edente est valable pour k > 2. Il nous donne donc un encadrement pour la somme
n X k=2 uk : 1 2 n X k=2 1 k2 − 1 (k + 1)2 6 n X k=2 1 k3 6 1 2 n X k=2 1 (k − 1)2 − 1 k2
Les sommes de gauche et de droite sont correspondent `a des s´eries t´elescopiques. On peut donc les calculer explicitement :
1 2 n X k=2 1 k2 − 1 (k + 1)2 = 1 2 1 22 − 1 (n + 1)2 = 1 8− 1 2(n + 1)2 et 1 2 n X k=2 1 (k − 1)2 − 1 k2 = 1 2 1 12 − 1 n2 = 1 2− 1 2n2
Pour obtenir un encadrement de Sn= n
X
k=1
uk, il faut ajouter `a ces bornes le terme
corres-pondant `a k = 1, soit 113 : 9 8 − 1 2(n + 1)2 6 Sn6 3 2− 1 2n2
3. On sait depuis le d´ebut de l’exercice que la s´erie P un converge car c’est une s´erie de
Riemann dont l’exposant 3 > 1. On vient par ailleurs de le re-d´emontrer puisque l’enca-drement pr´ec´edent montre que la suite (Sn) qui est croissante est ´egalement major´ee (par
3
2, par exemple).
4. (a) De l’encadrement de uk ´etabli au d´ebut de l’exercice, on peut tirer un encadrement
de Rn : 1 2 ∞ X k=n+1 1 k2 − 1 (k + 1)2 6 ∞ X k=n+1 1 k3 6 1 2 ∞ X k=n+1 1 (k − 1)2 − 1 k2
Il s’agit l`a encore de s´eries t´elescopiques qui se simplifient pour donner l’encadrement cherch´e.
(b) Pour tout n ∈ N∗, le reste Rn donne la diff´erence entre S et Sn. Pour que Sn
soit une valeur approch´ee de S `a 10−2 pr`es, il suffit donc que Rn < 10−2. D’apr`es
l’encadrement pr´ec´edent, c’est le cas d`es que 2n12 < 10
−2.
Or pour que cette derni`ere in´egalit´e soit v´erifi´ee, il suffit que n > √50 = 7.07. On peut donc prendre n0 = 8.
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?? Exercice 3
1. Le rayon est donn´e par la limite n
2− 1
(n + 1)2− 1.
2. – En R = 1, le terme g´en´eral n21−1 est ´equivalent `a
1
n2 qui est le terme g´en´eral d’une s´erie
de Riemann convergente.
– En R = −1, on a affaire `a une s´erie altern´ee.
La s´erie enti`ere est donc d´efinie aux bords de l’intervalle de convergence.
3. Le d´enominateur de la fraction rationnel se factorise sous la forme n2− 1 = (n − 1)(n + 1). La th´eorie assure donc qu’il existe des coefficients a et b tels que
∀n 6= ±1, 1 n2− 1 = a n − 1 + b n + 1.
Les diff´erentes m´ethodes permettant de d´eterminer les coefficients a et b donnent a = 12 et b = −1 2, d’o`u : 1 n2 − 1 = 1 2(n − 1) − 1 2(n + 1). 4. D’apr`es la d´ecomposition pr´ec´edente, on a
∀x ∈] − 1, 1[, S(x) = ∞ X n=2 1 2(n − 1) − 1 2(n + 1) xn = ∞ X n=2 xn 2(n − 1)− ∞ X n=2 xn 2(n + 1)
5. Pour ´etablir l’´egalit´e demand´ee, on peut d´eterminer le DSE de la fonctionx 7→ −12x ln(1 − x). Puisque ln(1 − x) = − ∞ X n=1 xn n , on a −1 2x ln(1 − x) = 1 2x ∞ X n=1 xn n = ∞ X n=1 xn+1 2n = ∞ X n=2 xn 2(n − 1) en rempla¸cant n par n − 1. = S (x)
6. Pour ´etablir l’´egalit´e portant sur S2, on peut l`a aussi calculer le DSE de la fonction
x 7→ 1
2xln(1 − x), toujours `a partir de celui de ln(1 − x) :
1 2xln(1 − x) = − 1 2x ∞ X n=1 xn n = − ∞ X n=1 xn−1 2n = − ∞ X n=0 xn 2(n + 1) en rempla¸cant n par n + 1. = −1 2 − x 4 − ∞ X n=2 xn 2(n + 1) = −1 2 − x 4 + S2(x)
7. Des deux calculs pr´ec´edents, on tire le DSE de S(x) : S(x) = S1(x) + S2(x) = −1 2x ln(1 − x) + 1 2xln(1 − x) + 1 2+ x 4 = 1 2x − 1 2x ln(1 − x) + 1 2+ x 4 = 1 − x 2x ln(1 − x) + 1 2+ x 4 On a alors ∞ X n=2 1
n2− 1 = S(1) = limx→1S(x). En utilisant les croissances compar´ees, on
montre que lim
x→1(1 − x) ln(1 − x) = 0 et S(1) =
3 4.
? ? ?