Universit´e Pierre-et-Marie Curie-Paris 06 LM 260 Corrig´e de l’examen 2012-2013
18 juin 2013 Exercice 1
1)Il s’agit d’une s´erie `a termes positifs quelque soitx∈R+. Pourx6= 0 fix´e,un(x)∼n→+∞ x
n3/2. La s´erie num´erique de terme g´en´eral x
n3/2 est une s´erie de Riemann convergente. Donc, en appliquant les th´eor`emes de comparaison, cette s´erie converge simplement surR+.
2)Toutes les fonctionsunsont continues et d´erivables. On au0n(x) =
√n
(x+n)2 ≥0. Par suite sup
x∈R+
|un(x)|=
x→+∞lim un(x) = 1
√n. La s´erie de Riemann de terme g´en´eral 1
√n est divergente. Donc la s´erie de fonctions de terme g´en´eralun(x) = x
√n(x+n) ne converge pas normalement surR+. 3)SoitM >0. Alors, sup
0≤x≤M
|un(x)|= M
√n(M +n). La s´erie num´erique de terme g´en´eral M
√n(M+n) est convergente et donc la sommesest continue sur [0, M]. Par un argument de localisation, la sommesde la s´erie de fonctions de terme g´en´eral un est continue surR+.
Pour toutx∈R+, u0n(x) =
√n
(x+n)2 ≥0 . On en d´eduit que les fonctionsun sont croissantes et par suite, la sommesest aussi croissante surR+.
4)Les fonctions un sont croissantes, d’o`u, pourN ≥n≥1 : un(N) = N
√n(N+n) ≥un(n) = n
√n(n+n) = 1 2√ n
Doncs(N) =
+∞
X
k=1
√ N
k(N+k)≥
N
X
k=1
√ N
k(N+k) =
N
X
k=1
1 2√
k, puisqueN ≥n≥k.
Posonssn=
n
X
k=1
1 2√
k. On sait que limn→+∞sn= +∞ets(N)≥sn pourN ≥n. Puisquesest croissante, on en d´eduit bien que lim
x→+∞s(x) = +∞.
Exercice 2
1)Si f(x) =
+∞
X
n=0
anxn, on a f00(x) =
+∞
X
n=0
n(n−1)anxn−2. Puisquef est solution de (E), on a : (1 +x2)
+∞
X
n=0
n(n−1)anxn−2= 2
+∞
X
n=0
anxn, soit encore:
+∞
X
n=2
n(n−1)anxn−2+
+∞
X
n=2
n(n−1)anxn= 2
+∞
X
n=0
anxn
On fait un d´ecalage d’indice, en prenantn−2 comme nouvel indice dans la premi`ere somme, ce qui donne
+∞
X
n=0
(n+ 2)(n+ 1)an+2xn+
+∞
X
n=2
n(n−1)anxn= 2
+∞
X
n=0
anxn
1
En identifiant terme `a terme les deux membres, on trouve, pourn≥2, (n+2)(n+1)an+2+n(n−1)an = 2an, c’est-`a-dire:
(n+ 2)an+2=−(n−2)an.
2) En prenant n= 2, on trouve bien que a4 = 0. On prend ensuiten = 2pet on applique la relation de r´ecurrence pour obtenira2p= 0 pour toutp≥2
La condition initialea0= 0 et la relation de r´ecurrence impliquent imm´ediatement quea2= 0.
En posant n = 2p+ 1, la condition initialea1 = 1 et la relation de r´ecurrence impliquent par it´erations successives: a2p+1= (−1)p+1
(2p−1)(2p+ 1). 3) Pour |x| ≤ 1, on a |anxn| ≤ 1
(2p−1)(2p+ 1), qui est le terme g´en´eral d’une s´erie num´erique conver- gente. Donc la s´erie enti`ere de terme g´en´eralanxn est normalement convergente sur [−1,+1]. Son rayon de convergence est 1 puisque lim
n→+∞|an+2 an
|= lim
n→+∞
n−2 n+ 2 = 1.
D’o`u, pourx∈[−1,+1], f(x) =x+
+∞
X
p=1
(−1)p+1x2p+1 (2p−1)(2p+ 1).
4)On sait que l’on peut d´eriver terme `a terme une s´erie enti`ere soit pourx∈]−1,+1[, f0(x) = 1 +
+∞
X
p=1
(−1)p+1x2p (2p−1)
D’o`u pourx∈]−1,+1[, x6= 0, g(x) =f0(x)−1
x = 1 +P+∞
p=1
(−1)p+1x2p 2p−1 −1
x =
+∞
X
p=1
(−1)p+1x2p−1 2p−1 . En d´erivant terme `a terme, on en d´eduit que pour x∈]−1,+1[, g0(x) = 1 +
+∞
X
p=2
(−1)p+1x2p−2. En faisant
un d´ecalage d’indices, on trouveg0(x) =
+∞
X
p=0
(−1)px2p= 1
1 +x2 et donc, puisqueg(0) = 0,g(x) = arctanx.
5) On en d´eduit que f(x) = Z x
0
tarctant dt+xet par l’unicit´e de la solution de (E), c’est la solution de cette ´equation diff´erentielle sur ]−1,+1[. Par une int´egration par parties en posantu0=tet v= arctant, on trouve: f(x) = x2
2 arctanx−1 2
Z x
0
1 +t2 1 +t2− 1
1 +t2
dt+x=1
2(x2arctanx+ arctanx+x).
Exercice 3
1) On ´ecrit, pour tout x∈Ret pour tout t∈[0,+∞[ : |exp(−t+ixt2)| ≤exp(−t). La fonction exp(−t) est int´egrable sur [0,+∞[ et donc la fonction exp(−t+ixt) est absolument int´egrable sur [0,+∞[ pour tout x∈R.
2)On proc`ede par r´ecurrence en faisant une int´egration par parties : Z A
0
e−ttndt=
−tne−tA 0 +n
Z A
0
e−ttn−1dt Comme lim
A→+∞−Ane−tA= 0, on obtient Z +∞
0
e−tt2ndt=n Z +∞
0
e−ttn−1dt
Par une r´ecurrence imm´ediate, on obtient finalement : Z +∞
0
e−ttndt=n!.
2
3)La d´eriv´ee de la fonction exp(−t+ixt2) est d
dxexp(−t+ixt) =it2exp(−t+ixt), qui est domin´ee par la fonctiont2e−t, in´egrale sur [0,+∞[. On peut d´eriver sous le signe d’int´egration, soit, pourx∈R:
f0(x) =i Z +∞
0
t2exp(−t+ixt2)dt
Une r´ecurrence imm´ediate permet ensuite de montrer que f est de classe C∞ et que pour tout n ≥ 1, f(n)(x) =in
Z +∞
0
t2nexp(−t+ixt2)dt.
4)Pour x= 0, on trouve bienf(n)(0) =in Z +∞
0
t2nexp(−t)dt=in(2n)! d’apr`es la question 2).
5)La s´erie de Taylor def a un rayon de convergence nul donc cette fonction n’est pas d´eveloppable en s´erie enti`ere.
3