Chapitres CP3, CP4 DS n◦4
DS n
◦
4 : Conversion électro-mécanique et électronique
de puissance
L’usage de la calculatrice est autorisé.. Durée : 4h.
L’énoncé comporte quatre problèmes indépendants :
Problème A : Train à sustentation électromagnétique, d’après Centrale PSI 2018. Problème B : Moteur de maquette d’avion, d’après e3a PSI 2008.
Problème C : Remplacement de moteurs asynchrones par des moteurs synchrones à aimants permanents, d’après Centrale PSI 2016
Problème D : Convertisseur pour table à induction, d’après X/ENS PSI 2015. Ce problème comporte un document-réponse à rendre avec la copie.
Le candidat traitera au choix l’un des sujets suivants :
Sujet 1 : Problème A + Problème B + Problème C ou
Sujet 2 (plus difficile) : Problème A+ Problème C + Problème D
Merci d’indiquer clairement sur la première page de votre copie : le sujet choisi, si vous désirez que soit indiqué votre classement.
Une application numérique donnée sans unité sera considérée comme fausse. La notation tiendra compte du soin, de la clarté et de la rigueur de la rédaction. Les résultats non justifiés n’apporteront pas de points. Pensez à numéroter vos feuilles.
Le candidat peut traiter les différents problèmes du sujet qu’il aura choisi dans l’ordre souhaité. S’il repère ce qu’il lui semble être une erreur d’énoncé, le candidat est invité à le signaler sur sa copie en expliquant les raisons des initiatives qu’il est amené à prendre. L’énoncé comporte 17 pages.
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2018
PSI
4 heures
Calculatrices autorisées
Trains à sustentation électromagnétique
Un train à sustentation magnétique utilise les forces magnétiques pour léviter au dessus de la voie ; il n’est donc pas en contact avec des rails, contrairement aux trains classiques. Ce procédé permet de supprimer la résistance au roulement et d’atteindre des vitesses élevées.
Il existe actuellement deux types de trains à grande vitesse à sustentation magnétique :
— un train à sustentation électromagnétique dans lequel le train lévite par attraction grâce à des aimants (Transrapid développé en Allemagne) ;
— un train à sustentation électrodynamique dans lequel le train lévite par répulsion grâce aux courants de Foucault induits par le déplacement du train (SCMaglev développé au Japon).
La seule réalisation commerciale du Transrapid est à l’heure actuelle la ligne de 30 kilomètres qui fonctionne depuis 2004 entre Shanghai et son aéroport international de Pudong. Le trajet s’effectue en moins de 8 minutes, à la vitesse moyenne de 245 km/h. Sur ce parcours le train atteint la vitesse de 430 km/h, il a la capacité d’accélérer de 0 à 350 km/h en 2 minutes.
La première version commerciale du SCMaglev doit relier en une heure Tokyo et Osaka, distantes de 400 km à vol d’oiseau. L’ouverture du premier tronçon de la ligne (Tokyo-Nagoya) est prévu en 2027 avec une vitesse de pointe sur le parcours de 505 km/h. En 2015 une rame de test de sept voitures a atteint la vitesse de 603 km/h, établissant ainsi l’actuel record de vitesse pour un train.
Transrapid SCMaglev
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II La sustentation électromagnétique du Transrapid
II.A – Modélisation du champ magnétique dans l’entrefer
La figure 2 présente la rame du Transrapid sur son rail et, dans un plan de coupe, le détail du système de sustentation. Ce système est constitué d’un électroaimant dont le circuit magnétique est composé :
— d’une portion de rail (1) en matériau ferromagnétique doux de perméabilité relative 𝜇𝑟;
— d’une portion (2) solidaire de la rame, constituée du même matériau ferromagnétique, sur lequel sont bobinées 𝑁 spires alimentées par un courant d’intensité 𝑖(𝑡).
Les deux portions sont séparées par un entrefer de largeur 𝑧 variable. La section 𝑆 du matériau ferromagnétique dans les portions (1) et (2) du circuit magnétique est supposée commune aux portions (1) et (2), constante le long du circuit magnétique et carrée de côté 𝑎 : 𝑆 = 𝑎2. (C) est une ligne de champ magnétique du circuit
(figure 2). Rail Vue de face Alimentation électroaimant Ligne de champ (C) Portion (1) Portion (2) 0 𝑧
Système de sustentation (demi-coupe) Figure 2 Transrapid et son système de sustentation
Les hypothèses d’étude sont les suivantes :
— les milieux ferromagnétiques sont supposés doux ; — on néglige les pertes par courants de Foucault ;
— toutes les lignes de champ sont canalisées par le circuit magnétique.
2018-02-15 17:07:02 Page 3/6 On note :
— ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐵1 le champ magnétique dans la portion (1) ; — ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐵2 le champ magnétique dans la portion (2) ; — ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐵𝑎 le champ magnétique dans les entrefers ;
— 𝑧 la largeur, variable, des entrefers entre les deux portions ferromagnétiques du circuit magnétique (l’origine 𝑂 sur l’axe descendant (𝑂, ⃗𝑢𝑥) est choisie sur le rail fixe) ;
— ℓ la longueur moyenne de la partie de la ligne de champ (C) située à l’intérieur des portions ferromagnétiques (1) et (2) du circuit.
II.A.1)
Q 6. Définir l’excitation magnétique ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐻 et donner l’expression reliant le vecteur ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐻 au champ magnétique ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐵 dans la matière et à l’aimantation ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝑀 de la matière.
Q 7. Rappeler les équations de Maxwell valables dans un milieu ferromagnétique dans le cadre de l’approxi-mation des régimes quasi-stationnaires (ARQS).
II.A.2)
Q 8. Quelle propriété vérifie le flux du champ magnétique dans le circuit magnétique ? Q 9. En déduire les relations liant ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐵1, ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐵2 et ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐵𝑎.
Q 10. À quelle condition, supposée vérifiée ici, les lignes de champ restent-elles parallèles dans l’entrefer ? II.A.3)
Q 11. Rappeler les caractéristiques d’un milieu ferromagnétique doux.
Q 12. Quelle relation lie alors le champ magnétique ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐵 et l’excitation magnétique ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐻 dans un tel milieu ? Q 13. Donner un ordre de grandeur de la perméabilité relative pour un milieu ferromagnétique doux. II.A.4)
Q 14. Écrire le théorème d’Ampère sur le contour (C). Q 15. En déduire 𝐵2 en fonction de ℓ, 𝑧, 𝑁, 𝑖, 𝜇0 et 𝜇𝑟.
Q 16. Simplifier cette écriture en utilisant la question 12.
II.B – Lévitation par attraction
On rappelle que la force électromagnétique s’exerçant sur une partie mobile d’un circuit magnétique, parcouru par un courant d’intensité 𝑖, en translation suivant la direction ⃗𝑢𝑧s’écrit ⃗𝐹𝑒𝑚= (∂𝐸𝑚
∂𝑧 )𝑖 ⃗𝑢𝑧où 𝐸𝑚est l’énergie
magnétique.
Q 17. Montrer que l’inductance propre 𝐿(𝑧) du bobinage peut s’écrire sous la forme 𝐿(𝑧) = 𝜇0𝑁2𝑆
2𝑧 . Q 18. Rappeler l’expression de l’énergie magnétique emmagasinée dans la bobine d’inductance 𝐿(𝑧) parcou-rue par le courant d’intensité 𝑖(𝑡).
Q 19. En déduire la force électromagnétique 𝐹𝑒𝑚 s’exerçant sur la rame.
Q 20. Calculer la masse 𝑚 qui peut ainsi être mise en sustentation à une distance 𝛿 = 10 mm du rail pour un électroaimant alimenté avec un courant d’intensité 𝑖𝑒= 10 A.
Q 21. Une rame a une masse d’environ 180 tonnes. En déduire le nombre d’électroaimants nécessaires pour la sustentation de la rame. On donne : 𝑁 = 1000, 𝑆 = 0,50 m2 et µo=4π .10-7 Tm.A-1.
Q 22. Montrer que le système de sustentation électromagnétique est instable.
Tournez la page S.V.P.
MOTEUR DE MAQUETTE D’AVION
Les explications des phénomènes étudiés interviennent dans la notation au même titre que les
développements analytiques et les applications numériques ; les résultats exprimés sans unité ne
seront pas comptabilisés. Tout au long de l’énoncé, les paragraphes en italiques ont pour objet
d’aider à la compréhension du problème. Les schémas relatifs au moteur sont rassemblés en
annexe.
La majorité des moteurs utilisés en modélisme et en robotique amateur sont des moteurs à
courant continu à aimant permanent qui transforment l’énergie électrique fournie par les
accumulateurs en énergie mécanique. Nous nous intéresserons, dans le problème qui suit, à la
mise en mouvement de l’hélice d’un modèle réduit d’avion et au contrôle de sa vitesse de rotation.
Tous les composants électroniques sont supposés parfaits. Les amplificateurs
opérationnels (AO) utilisés sont idéaux. Si un amplificateur opérationnel fonctionne en régime de
saturation, sa tension de sortie sera égale à
+USATou
−USATavec
USAT=12 V. Lorsqu’un
composant est utilisé en commutation (diode, transistor ou AO), le passage d’un état à l’autre
s’effectue de façon instantanée. La résistance des fils de conduction électrique est nulle.
A / LE MOTEUR ÉLECTRIQUE A COURANT CONTINU
L’hélice est entraînée par un moteur à courant continu à aimant permanent (noté M.C.C.)
possédant, au point nominal de fonctionnement, les caractéristiques suivantes :
•
tension nominale d’induit :
U
nom=
12 V
,
•
intensité du courant dans l’induit :
I
nom=
2,50 A
,
•
fréquence de rotation :
N
nom=
3000 tr.min
-
1.
Le
rotor ou induit du M.C.C. (figure p1) est constitué de n spires rectangulaires enroulées
sur un cylindre de rayon a et de longueur b. L’ensemble tourne à la vitesse angulaire
Ω
autour de
son axe zz’ (figure p2) en restant dans l’entrefer d’un aimant permanent (
stator ou inducteur) –
réalisé à partir d’un alliage cobalt-samarium – qui crée un champ magnétique radial
B B
=
re
r. Les
spires sont connectées à l’extérieur par le système balai-collecteur en restant dans la
configuration de la figure p2.
Le rotor est équilibré pour minimiser les vibrations. Le moment d’inertie de l’ensemble
ramené sur l’axe du moteur est
J 10
=
−5kg.m
2; les pertes fer (dans le circuit magnétique) et
mécaniques (frottements solides) sont négligées. Lors de sa rotation, le cylindre est soumis à une
force de frottement fluide, de couple :
C
f
= β
−
Ω
=
−
C e
f
z
(avec
C
f
>
0
et
β =
10
−5kg.m .s
2 −1).
L’induit possède une résistance R 0,24
=
Ω
et une inductance L supposées constantes.
Un générateur de tension constante
V
A−
V
C=
U
(avec U > 0 ) alimente le moteur. A l’instant t, la
branche MN est située dans l’intervalle −
π
/
2
< <
θ π
/ et la branche PQ dans l’intervalle
2
< <
2
3 2
π
/
θ
π
/ .
A1. a. Un système balais-collecteur permet la commutation de A et C à chaque demi-tour du
rotor, si bien que le courant i dans l’induit circule toujours dans le même sens. Expliquer
brièvement le principe de ce système en raisonnant sur une spire.
b. Citer l’expression du couple C
emdes forces électromagnétiques en fonction de i et de Φ
0,
constante de couplage, puis établir à partir d’un bilan de puissance l’expression de la force
contre-électromotrice du moteur :
E = Φ0Ω
(E est reliée à la force électromotrice induite e
par la relation E
= −
e
).
2
Le schéma électrique équivalent de l’induit en régime dynamique est proposé ci-dessous :
A2. En déduire l’équation électrique reliant les grandeurs E, U, R, L et
i
.
A3. Ecrire l’équation mécanique reliant J,
Ω, le couple utile
C
u= −
C
ue
z(avec
C > 0 et
usupposé constant), imposé au moteur lorsqu’il entraîne la charge mécanique, le couple de
frottement
C
fet le couple électromagnétique
C
em
.
En déduire la projection de cette équation mécanique suivant l’axe
e
z
.
A4. Expliquer qualitativement comment freiner le moteur (on pourra négliger l’influence de L
dans le raisonnement). Quel est le comportement du moteur lorsqu’il tourne en roue libre,
c'est-à-dire non alimenté ?
Fonctionnement en régime nominal
A5. Calculer la valeur de la force électromotrice du moteur E ; en déduire la valeur de la
constante Φ
0dans le système international et préciser son unité.
A6. En négligeant la chute de tension aux bornes de la bobine, déduire des équations
mécanique et électrique couplées, l’équation différentielle vérifiée par la vitesse angulaire
Ω
en utilisant Φ
0, β, C
u, J, R et U. Déterminer le temps
τ
caractéristique de la "mise en
vitesse" du moteur. Exprimer la vitesse angulaire limite
Ω
im. Calculer le temps nécessaire
pour atteindre cette vitesse à 1 % près.
A7. Calculer le moment du couple utile C
uen régime nominal et
Ω
im(en tr.min
-1). Quel est le
courant
i
ddans l’induit au démarrage, si la tension d’induit est égale à la tension nominale ?
Commenter.
Quelle est, au démarrage, la tension minimale U
dminnécessaire pour entraîner le moteur ?
B / COMMANDE DU M.C.C. PAR UN HACHEUR
Le moteur est alimenté par un hacheur, la tension u(t) n’est plus continue ;
−
A C
u(t) v (t) v (t)
=
et i(t) sont des fonctions périodiques du temps. Leurs valeurs moyennes
respectives sont notées u(t) et i(t) .
L’hélice tourne à vitesse constante. L’induit du M.C.C. représenté figure p4 est alimenté par
l’intermédiaire d’un hacheur série connecté à une source de tension idéale de valeur
U
0=
12 V
.
L’interrupteur électronique H
1est commandé de manière périodique à la période T
H1par un
signal rectangulaire ou créneau de rapport cyclique
α
et de fréquence de hachage
N
H1=
2 kHz
généré par un circuit non représenté :
•
l’interrupteur H
1est fermé entre les instants 0 et
α
T
H1,
•
l’interrupteur H
1est ouvert entre les instants
α
T
H1et T
H1,
•
à l’état passant, la diode D
1est assimilée à un interrupteur fermé,
•
à l’état bloqué, elle est assimilée à un interrupteur ouvert.
Le rapport cyclique est réglé à
α =
0,6
.
B1. Montrer qu’un interrupteur idéal ne consomme pas de puissance et que les interrupteurs H
1Tournez la page S.V.P. 3
B2. Justifier le rôle de la diode D
1dite "de roue libre" pour protéger l’installation.
B3. Représenter sur deux périodes le chronogramme de la tension u(t), c'est-à-dire son
évolution au cours du temps. Préciser sur le graphe l’amplitude de u(t) et les instants αT
H1et T
H1.
B4. La différence de potentiel aux bornes de la résistance de l’induit est négligée.
C
alculer la
valeur moyenne u(t) de la tension u(t). En déduire la valeur de la force
contre-électromotrice E et montrer que la vitesse de rotation Ω est proportionnelle au rapport
cyclique α. Calculer la valeur de Ω en tr.min
-1pour
α =
0,6
.
B5. En négligeant la résistance de l’induit, justifier l’évolution au cours du temps de l’intensité
du courant
i
(t) représentée sur le graphe figure p5. Etablir l’expression de l’ondulation du
courant ∆I = I
max- I
minen fonction de U
0, L, α et T
H1. Pourquoi est-il intéressant de
diminuer l’ondulation du courant ?
Préciser le rôle d’une bobine supplémentaire de lissage qui peut être placée en série avec
le moteur. A partir du graphe, calculer l’inductance L de l’induit.
B6. A l’aide du graphique, déterminer la valeur moyenne i(t) de l’intensité du courant.
Vérifier que la chute de tension aux bornes de R est négligeable. Expliquer l’intérêt du
courant moyen (et de la tension moyenne) pour un moteur à courant continu.
C / RÉALISATION DES SIGNAUX DE COMMANDE DU HACHEUR
Un générateur de tension est représenté sur la
figure p6.
Il comporte un condensateur de
capacité C
1et un interrupteur électronique H
2commandé par de brèves impulsions périodiques de
période T
H2:
•
à t
=
0, l’interrupteur idéal H
2se ferme pendant un bref instant sur une première
impulsion,
•
il est ensuite ouvert pendant la durée T
H2jusqu’à l’impulsion suivante.
U
SAT=
12 V ;
R
1=
1 k
Ω
;
C
1=
1 µF
;
T
H2=
0,5 ms.
C1. Exprimer l’intensité du courant I en fonction des données. Quelle est la fonction de l’AO
1dans le circuit électronique ? Préciser le rôle de l’AO
2et de l’AO
3.
C2. Déterminer la tension u
C1(t) dans l’intervalle de temps [0, T
H2] en fonction de U
SAT, R
1, C
1et
t. Représenter le chronogramme u
C1(t) sur deux périodes. Préciser la valeur maximale
U
CMAXet la période de u
C1(t).
C3. Quelle est la fonction de l’AO
4? Montrer que
la tension u
0(t) appliquée à l’entrée
inverseuse de l’amplificateur opérationnel AO
5est égale à u
C1(t).
C4. Expliquer le rôle de l’AO
5et tracer le chronogramme u
1(t) sur deux périodes pour une
tension de consigne V
CONSréglable entre 0 et U
CMAX.
Conclusion :
C5. Exprimer le rapport cyclique α du signal obtenu en fonction de V
CONS, U
SAT, T
H2, R
1et C
1.
Montrer que V
CONSpermet le contrôle de la vitesse de rotation Ω du moteur. Pour quelle
valeur de V
CONSobtient-on un rapport cyclique de 0,6 pour le signal u
1(t) ?
4
ANNEXE
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2016
PSI
Calculatrices autorisées
Certaines questions, repérées par une barre en marge, ne sont pas guidées et demandent de l’initiative de la part du candidat. Elles sont très significativement valorisées dans le barème. Même si elles n’ont pas abouti, les pistes de recherche doivent être consignées par le candidat et seront valorisées si elles sont pertinentes. Le barème tient compte du temps nécessaire pour explorer ces pistes et élaborer un raisonnement.
Fin 2012, une société gérant la production et la distribution d’eau de l’agglomération du Grand Angoulême (110 000 habitants sur 16 communes) a décidé de substituer les deux moteurs asynchrones entrainant la pompe alimentant le château d’eau de Ruelle sur Touvre par un seul moteur synchrone à aimants permanents de puis-sance 350 W à 1500 tr⋅min−1 commandé par un variateur spécifique. Même s’il s’agit le plus souvent de régime continu, ce dernier participe à réduire la facture énergétique lors de variations de débit imposées. Les pertes rotoriques d’un moteur asynchrone (liées à la différence de vitesse entre le rotor et le champ statorique tournant (glissement)) représentent près du tiers des pertes totales. Les pertes dans un rotor à aimants permanents sont négligeables en comparaison et le variateur n’augmente la consommation énergétique que de 3%. La consomma-tion énergétique de l’installaconsomma-tion est réduite de 10% par mètre cube transféré et l’installaconsomma-tion peut assurer un débit de 115% de son régime nominal pendant les 8 h de tarif de nuit de consommation électrique. Une étude a montré que le surcoût lié à la vitesse variable serait amorti en 14 mois.
Dans ce sujet, nous nous intéresserons à une autre installation de même type. Après avoir évalué les pertes de charge dans les 8400 m de conduit reliant la pompe au château d’eau, nous proposerons une pompe centrifuge au point de fonctionnement convenable compte tenu du débit et de la hauteur manométrique totale (note: ces deux premières parties sont retirées du sujet). Une troisième partie sera consacrée à l’étude de principe d’un moteur synchrone à aimants permanents censé entrainer chacune des pompes.
III Remplacement des moteurs asynchrones par des moteurs
syn-chrones à aimants permanents. Évaluation du couple
Les moteurs synchrones à aimants permanents d’assez forte puissance (comme le modèle choisi précédemment) sont en général alimentés par des variateurs produisant un signal de tension et donc des courants sinusoïdaux triphasés. Par souci de simplification, nous étudierons ici un système de courants statoriques diphasés.
III.A – Champ magnétique rotorique
Le rotor sera assimilé à un bloc cylindrique homogène d’axe 𝑧′𝑧, d’aimantation permanente uniforme d’axe 𝑦′𝑦.
L’axe 𝑥′𝑥 est un axe fixe dans le référentiel du stator permettant de repérer les angles dans le plan perpendiculaire
à 𝑧′𝑧 (figure 4) :
• 𝛼 repère la direction de l’axe 𝑦′𝑦 ;
• 𝜃 repère la position angulaire d’un point 𝑀 quelconque.
Dans la suite, on s’intéressera surtout aux points 𝑀 situés dans l’entrefer entre la culasse statorique (de rayon intérieur 𝑎) et le rotor (de rayon extérieur 𝑎 − 𝑒), soit tels que 𝑎 − 𝑒 < 𝑟 < 𝑎.
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III.A.1) Rappeler la relation entre ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐵u�, ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐻u�et ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝑀u�représentant respectivement le vecteur champ magnétique, le vecteur excitation magnétique et le vecteur aimantation du milieu magnétique constitutif du rotor.
III.A.2) Au sein des aimants permanents, la relation peut s’écrire ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐵 = 𝜇0𝜇u�𝐻 + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐽, où 𝜇u� est la perméabilité relative de « recul » de l’aimant (légèrement supérieure à l’unité pour les aimants performants) et ⃗⃗⃗⃗⃗𝐽 le champ magnétique rémanent de l’aimant. Au passage du milieu aimanté constituant le rotor à l’entrefer, les continuités aboutissent à l’expression suivante des composantes du champ magnétique rotorique
⎧ { ⎨ { ⎩
𝐵u�(𝑟, 𝜃) = 12(1 − 𝑥u�)2(1 + (𝑎𝑟)2) 𝐽 cos(𝜃 − 𝛼)
𝐵u�(𝑟, 𝜃) = −12(1 − 𝑥u�)2(1 − (𝑎𝑟)2) 𝐽 sin(𝜃 − 𝛼)
pour 𝑎 − 𝑒 < 𝑟 < 𝑎 et 𝑥u�=𝑎𝑒.
Sachant que l’entrefer avoisine 𝑒 = 3 mm et l’alésage 𝑎 = 15 cm, on considère un champ magnétique d’entrefer indépendant de 𝑟. En déduire l’expression approchée du champ magnétique rotorique.
III.A.3) On note Ω la vitesse angulaire constante du rotor dans le référentiel fixe du stator et on prend 𝛼 = 𝛼u�u�
nul à l’instant initial. Réécrire l’expression simplifiée du champ magnétique rotorique à un instant 𝑡 en un point 𝑀 de position angulaire 𝜃 dans l’entrefer.
Donner l’allure de la composante radiale du champ rotorique ressenti à l’instant 𝑡 dans l’entrefer dans la direction 𝜃 = 𝜋/2.
Culasse magnétique de grande perméabilité (𝜇 → ∞ ⇒ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐻 = ⃗0 dans le volume de la culasse)
Aimant de champ magnétique rémanent ⃗⃗⃗⃗⃗𝐽 uniforme
𝑥′ 𝑥 𝑦′ 𝑦 𝑂 𝛼 𝑧 𝑀 ⃗𝑢 u� ⃗𝑢 u� 𝜃 ⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐽 𝑒 𝑎 𝑎 𝑒 𝑂𝑧 𝑂𝑥 𝑂𝑦 𝑀, ⃗𝑢u�, ⃗𝑢u�
rayon d’alésage du stator épaisseur de l’entrefer axe de révolution
axe polaire de référence (fixe) axe de polarisation magnétique repère local
Figure 4
III.B – Champ magnétique statorique
On cherche alors à réaliser un champ magnétique statorique ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐵u�tournant à vitesse angulaire constante 𝜔u�> 0 (donc dans le sens direct) grâce à une implantation particulière de spires dans les encoches du stator. Pour cela, nous utiliserons deux enroulements porteurs de courants déphasés de 𝜋/2 :
{ 𝑖1(𝑡) = 𝐼 cos(𝜔u�𝑡 + 𝛽u�)
𝑖2(𝑡) = 𝐼 cos(𝜔u�𝑡 + 𝛽u�+ 𝜋/2)
Dans un premier temps, une seule paire d’encoches, située sur l’axe perpendiculaire à 𝑥′𝑥 (figure 5) est bobinée
et parcourue par le courant d’intensité 𝑖1(𝑡). On cherche à déterminer le champ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐵u�1en tout point 𝑀 de l’entrefer.
𝑥′ 𝑥
𝑀 𝑟
𝜃
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III.B.1) En utilisant le schéma de la figure 5, les symétries et la circulation du vecteur excitation magnétique, montrer que ⎧ { ⎨ { ⎩ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵u�1(𝑟, 𝜃, 𝑡) = 𝜇0𝑖1(𝑡) 2𝑒 ⃗𝑢u� pour 𝜃 ∈ ]−𝜋/2, 𝜋/2[ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵u�1(𝑟, 𝜃, 𝑡) = −𝜇0𝑖1(𝑡) 2𝑒 ⃗𝑢u� pour 𝜃 ∈ ]𝜋/2, 3𝜋/2[
III.B.2) Justifier qu’une répartition judicieuse des brins dans des encoches régulièrement réparties autour du stator puisse fournir un champ dont l’allure théorique est de la forme donnée figure 6.
Combien d’encoches réparties correspondent à la courbe de la figure 6 ? Précisez les repères angulaires sur l’axe des abscisses.
0 𝜃
𝐵u�1
Figure 6
III.B.3) Le champ statorique radial 𝐵u�1s’approche d’une fonction sinusoïdale de la forme 𝐵u�1(𝜃, 𝑡) ≈ 𝐾u�𝑖1(𝑡) cos 𝜃 que l’on prendra désormais comme la contribution réelle du courant 𝑖1(𝑡) dans l’enroulement.
De quoi dépend la constante 𝐾u�?
III.B.4) On rajoute le second enroulement décalé spatialement de l’angle +𝜋/2 (donc sur l’axe 𝑥′𝑥). Le courant
𝑖2(𝑡) de cet enroulement est en quadrature retard sur le courant 𝑖1(𝑡).
Montrer que sa participation au champ radial statorique s’écrira 𝐵u�2(𝜃, 𝑡) = 𝐾u�𝐼 sin(𝜔u�𝑡 + 𝛽u�) sin 𝜃.
III.B.5) Montrer que le champ magnétique statorique résultant est un champ tournant dans le sens trigono-métrique à la vitesse angulaire 𝜔u�dont on donnera l’amplitude.
III.C – Énergie magnétique dans l’entrefer
III.C.1) Rappeler l’expression de la densité volumique d’énergie magnétique dans un milieu de perméabilité relative 𝜇u�.
III.C.2) Calculer l’énergie magnétique dans l’entrefer (siège des champs rotorique et statorique) en négligeant les effets de bord et en notant 𝑙 la longueur du rotor.
On pourra alléger l’expression finale en faisant apparaitre le volume d’entrefer 𝑉 = 2𝜋𝑎𝑒𝑙.
III.D – Moment électromagnétique s’exerçant sur le rotor
III.D.1) Rappeler l’expression du couple des forces électromagnétiques exercées sur le rotor, à partir de l’énergie magnétique.
En déduire l’expression de ce couple en utilisant le résultat de la question III.C.2.
III.D.2) Quelles conditions sont nécessaires à l’obtention d’un couple moteur moyen positif ?
III.D.3) Discuter le rôle de 𝛽u�(angle de « calage » des courants) et la stabilité de deux points de fonctionnement
associés à deux valeurs de 𝛽u�.
CONVERTISSEUR POUR TABLE À INDUCTION
Le chauffage domestique par induction consiste à placer un récipient constitué d’un métal
spécialement adapté et massif au-dessus d’un bobinage inducteur alimenté en courant
alternatif. Pour favoriser l’apparition de courants de Foucault importants dans le métal qui
chaufferont le récipient par effet Joule, il convient que cette alimentation se fasse à haute
fréquence (par rapport à celle du réseau électrique à 50 Hz). On doit donc employer une
chaîne de conversion comprenant tout d’abord un convertisseur alternatif-continu (non étudié
dans ce problème) qui fournit la source de tension considérée idéale désignée par E dans le
problème, suivi d’un convertisseur continu-alternatif qui fait l’objet de cette étude.
On abordera successivement la structure de base du convertisseur
et la
commande décalée. Un document-réponse doit être rendu avec la copie.
I)
STRUCTURE ET COMMANDE PLEINE ONDE
I).1. On étudie un convertisseur à quatre interrupteurs K1, K’1, K2 et K’2, représenté
ci-dessous. Les interrupteurs sont considérés idéaux et commandables à l’ouverture et à la
fermeture, la source est une source idéale de tension continue de valeur E. La charge est un
circuit comportant en série une résistance R, une inductance L et une capacité C.
E
R L C K1 K'1 K2 K'2 i'(t) u(t) i(t) i1(t) u1(t)2
I).1.1. La nature de la charge est-elle une source de courant ou de tension ? Justifier votre
réponse. Déduire, de la nature de la source ainsi que de la charge, les conditions à respecter
pour la commande des interrupteurs.
I).1.2. On commande les interrupteurs de manière périodique à la fréquence f = 1/T selon la
séquence suivante (1 : interrupteur fermé, 0 : interrupteur ouvert) et on suppose que le courant
dans la charge est purement sinusoïdal d’expression :
𝑖 𝑡 = 𝐼
!sin (𝜔𝑡 + 𝜑)
avec ω = 2πf et -π/2 < ϕ < 0 pour l'instant.
Tracer sur le document-réponse l’allure temporelle des tensions u(t) aux bornes de la charge,
u
1(t) aux bornes de l’interrupteur K1 , du courant i(t) dans la charge et du courant i’(t) dans la
source d’alimentation.
I).1.3. Calculer la valeur efficace U de u(t). La définition de la valeur efficace d’un signal
périodique de période T étant :
𝑋
!""=
!! !𝑥(𝑡)
!𝑑𝑡
!
.
I).1.4. On donne la décomposition en série de Fourier d’un signal rectangulaire de valeur
moyenne nulle, d’amplitude E et de période T telle que ωT = 2π et de rapport cyclique 1/2 :
𝑒 𝑡 =
!! ! !"# ( !!!! !") !!!! !! !!!En déduire la valeur efficace U
1du fondamental de u(t).
K1 K'1 K2 K'2 1 0 t T/2 T t e(t) E 0 -E T/2 T3
I).1.5. On définit le taux de distorsion harmonique d’un signal périodique x(t) (en
pourcentage) comme :
τ
H(x) = 100
!!!! !!
!!
X étant la valeur efficace de x(t) et X
1la valeur efficace du fondamental de x(t).
I).1.5.a. Calculer τ
H(u) . Donner sa valeur numérique approchée en prenant π
2= 10
I).1.5.b. Que vaut le taux de distorsion du courant τ
H(i) ? À quoi est due la différence entre
τ
H(i) et τ
H(u) ?
I).1.6. Calculer la valeur moyenne I’ de i’(t) le courant délivré par la source d’alimentation.
I).1.7. Calculer la puissance moyenne P absorbée par la charge (R, L, C).
I).1.8. Calculer la puissance moyenne P’ fournie par la source d’alimentation. Commenter.
I).1.9. Les interrupteurs Ki (ou K’i) sont tous constitués de l’association en anti-parallèle
d’un interrupteur commandé Ti unidirectionnel en courant et d’une diode Di (courant dans le
sens de la flèche des interrupteurs). En considérant toujours -π/2 < ϕ < 0, représenter dans le
tableau du document-réponse les intervalles temporels et angulaires où les différents
interrupteurs Ti et Di conduisent, sur une période de fonctionnement du convertisseur (la
relation entre le temps t et l’angle θ étant θ = ωt).
II)
COMMANDE DÉCALÉE
Afin de modifier les formes d’onde de la tension u(t) et d’en diminuer le taux de distorsion
harmonique, on adopte une commande des interrupteurs légèrement différente appelée
commande décalée décrite ci-dessous :
La commande des interrupteurs du premier bras (K1, K’1) est inchangée tandis que celle des
interrupteurs du second bras (K2, K’2) est retardée d’un angle β compris entre 0 et π.
i1(t)
u1(t) = uT1(t)
T1
D1
iT1(t) iD1(t)uD1(t)
II).1. Donner la représentation graphique de u(θ) et de u
1(θ) en correspondance. Quel est le
trajet du courant dans les intervalles [0, β] et [π, π+β] ?
II).2. Sans en calculer la valeur, représenter le fondamental de u(t), en particulier sa position
angulaire par rapport à u(t).
Si la charge (R, L, C) est inchangée, ainsi que la fréquence de commande, en déduire
l’expression instantanée du courant i(t) qu’on considérera toujours sinusoïdal (d’amplitude I
mmême si bien sûr son amplitude ne garde pas la même valeur que dans la partie I). On
justifiera soigneusement le résultat.
Représenter graphiquement i(θ).
II).3. Déduire de la question précédente la représentation graphique de i’(θ) le courant fourni
par la source.
II).4. Quel est l’avantage de la commande décalée par rapport à la commande pleine onde ?
Présente-t-elle des inconvénients ?
II).5. Calculer la valeur efficace U’ de la tension u(t) pour la commande décalée en fonction
de β et E.
II).6. On donne la valeur du fondamental de u(t) pour la commande décalée :
𝑈
!!=
2 2
𝜋
cos
𝛽
2
𝐸
En déduire la valeur du taux de distorsion harmonique pour la commande décalée en fonction
de β :
τ
H(u) = f(β)
II).7. On voudrait trouver la valeur de β qui minimise le taux de distorsion de u(t). En
s’intéressant à 𝑔 𝛽 = (
!(!)!"")
!déterminer la condition que doit satisfaire β pour minimiser le
taux de distorsion.
Application numérique : à l’aide du tableau suivant qui donne les valeurs des fonctions :
K1 K'1 K2 K'2 1 0 θ 2π π β π+β θ 2π+β