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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Maladie de Chagas : un risque silencieux en Amérique latine

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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MALADIE DE CHAGAS :

UN RISQUE SILENCIEUX EN AMÉRIQUE LATINE

Mariana SANMARTINO, Liliana CROCCO

Centre de Recherches Entomologiques, Faculté des Sciences Exactes, Physiques et Naturelles (F.C.E.F.N.), Université Nationale de Córdoba, Argentine.

MOTS-CLÉS : AMÉRIQUE - MALADIES - ÉDUCATION À LA SANTÉ

RÉSUMÉ : En Amérique Latine, la maladie de Chagas est un des plus graves problèmes de santé publique. La population cible de ce fléau est la population rurale. On travaille sur l’idée que l’éducation est un des éléments fondamentaux pour contrôler cette maladie qui présente des caractéristiques très complexes et parfois peu évidentes.

SUMMARY : The Chagas disease is one of the most important public health problems of Latin America. The population that deals with the disease is the one that lives in the rural area. We work with the idea that education is a fundamental element for the control of this disease which presents very complicated and, sometimes, no so clear characteristics.

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1. INTRODUCTION

La Maladie de Chagas affecte les populations semi-rurales et rurales habitant les terres où les températures sont les plus élevées de l’Amérique Latine (photo 1). Les estimations actuelles de l’O.M.S. chiffrent la population atteinte entre 16 et 18 millions de personnes, et approximativement 90 millions de personnes dans une situation de très haut risque de s’infecter (WHO, 1991), ce qui fait de cette maladie un des plus graves problèmes de santé publique dans la région.

Photo 1 :Paysage typique de l’aire rurale, Córdoba (Argentine).

Photo 2. Triatoma infestans, principal vecteur de la Maladie de Chagas en Amérique du Sud.

Photo 3. « Rancho », maison rurale en boue et paille, Córdoba (Argentine).

Le protozoaire Trypanosoma cruzi est l’agent causal de la maladie. Ses vecteurs sont des insectes hémiptères hématophages (photo 2) connus vulgairement sous les noms de « vinchuca », « chipo », « pito », « barbeiro » (selon la région géographique). Les espèces de vecteurs de la plus grande importance épidémiologique sont celles qui colonisent les habitations, vivant dans les trous et les fentes des maisons rurales (photo 3). L’infection s’effectue à travers les excréments qu’ils déposent pendant qu’ils s’alimentent et est incurable dans la plupart des cas. Elle peut causer des graves préjudices à cause de lésions au cœur et à d’autres organes vitaux, et peut être mortelle dans 15%

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des cas. Actuellement, la maladie de Chagas est la 4e cause d’invalidité après les maladies respiratoires, les diarrhées et le sida (Schofield, 1994).

Les autres voies de transmission sont : la transfusion de sang ou la greffe d’organes provenant de donneurs infectés, la transmission congénitale des mères infectées et l’ingestion de substances infectées.

2. DÉVELOPPEMENT

Photo 4. Récolte de « vinchucas » dans l’aire rurale de Córdoba (Argentine).

En général, les actions entreprises contre le mal de Chagas sont dirigées actuellement vers le contrôle chimique des vecteurs, sans tenir compte du fait qu’il existe d’autres facteurs de risque (voir diagramme) comme le manque d’hygiène, le désordre et le peu de connaissances qu’ont les personnes directement affectées qui sont responsables de la maintenance des populations du vecteur et de la persistance de la transmission du T. cruzi à l’homme (García-Zapata et Marsden, 1994) (photo 4).

MALADIE DE CHAGAS

Fentes et trous Murs en boue et paille Toit en paille Transmission, prévention et contrôle Manque d'hygiène Désordre Animaux domestiques dans les maisons CONSTRUCTION MANQUE DE CONNAISSANCES HABITUDES FACTEUR DE RISQUE

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À partir de la prise en compte des éléments considérés comme des facteurs de risque, on travaille sur l’idée que l’éducation est un des éléments fondamentaux pour contrôler cette maladie (Petana, 1976 ; Esteso, 1984 ; Sanmartino et Crocco, 2000) qui présente des caractéristiques très complexes et parfois peu évidentes.

Photo 5. Habitants de l’aire rurale de La Rioja (Argentine).

Les résultats obtenus par Sanmartino et Crocco (2000) en Argentine révèlent une connaissance très limitée des notions de base sur la maladie de la part des habitants de l’aire endémique de l’Argentine, principalement en relation avec le mécanisme exact de transmission et la connaissance du cycle de vie et des principales caractéristiques de l’insecte vecteur, entre autres. Mais on est tout à fait conscient que le « changement d’habitudes » est très difficile, et, dès lors, le prendre comme but d’une action éducative peut paraître « ambitieux ». Or, dans ce cas, on cherche peut-être à donner les éléments afin que les gens soient capables de « choisir » librement : l’homme de l’aire rurale qui ne connaît pas le rapport entre certains insectes et certaines maladies est dans l’impossibilité de décider quels risques il va prendre ou pas (photo 5).

3. CONCLUSIONS

La population cible de ce problème est la population rurale (photos 6 et 7) ; de ce fait, la question devient plus difficile : comment, alors, leur parler «des nouveaux comportements» quand ils n’ont qu’une connaissance vague du risque qui existe ? Et comment leur faire prendre conscience de ce risque qui est écarté face à des priorités quotidiennes plus concrètes ? On soulève ici un problème ancien, et parfois oublié, mais qui reste la réalité de nombreux pays. Il s’agit d’un défi multidisciplinaire pour trouver une solution définitive : sciences, santé, éducation et population travaillant ensemble (photo 8). Une fois les petites communautés mobilisées, on pourra envisager la proposition de débats au niveau régional et national, afin de faciliter la vulgarisation des connaissances qui aboutira à l’éradication de ce fléau avec le complément du contrôle chimique.

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Photo 7. Une femme de La Rioja (Argentine) et les alentours caractéristiques des « ranchos ».

Photo 6. Habitants de l’aire rurale de La Rioja (Argentine).

PHOTO 8. Prise du sang aux enfants pour l’analyse de la Maladie de Chagas (Argentine).

BIBLIOGRAPHIE

WHO, Control of Chagas Disease, WHO Technical Repport Series 811, Geneva : World Health Organisation, 1991.

SCHOFIELD C., Triatominae. Biología y control, Eurocomunica Publications, UK, 1994.

GARCIA-ZAPATA M., MARSDEN P., Enfermedad de Chagas : control y vigilancia con insecticidas y participación comunitaria, Bol Of Sanit Panam, 1994, 116 (2), 9-14.

SANMARTINO M., CROCCO L., Nivel de conocimientos sobre la enfermedad de Chagas y factores de riesgo en comunidades epidemiológicamente diferentes de la Argentina, Rev Pan Am de Salud Pública, Organizacion Panamericana de la Salud, Washington, Marzo 2000.

PETANA W., Educación para el control de la Enfermedad de Chagas, Bol Of Sanit Panam, 1976, 81 (1), 50-56.

ESTESO S.C., Educación Popular – Punto débil en la lucha contra la Enfermedad de Chagas, Rev Fac Cienc Med, 1984, XLII (2), 14-17.

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PRÉSENTATION DU LABORATOIRE

Centre de Recherches Entomologiques,

Faculté des Sciences Exactes, Physiques et Naturelles (F.C.E.F.N.), Université Nationale de Córdoba (U.N.C.), Argentine

Dans le Centre de Recherches Entomologiques se développent une série de travaux sur des aspects généraux des insectes (biologie, écologie, etc.), principalement de la région centrale de l’Argentine. Un des groupes de travail de ce Centre se consacre, depuis plus de 10 ans, à la Maladie de Chagas, particulièrement aux recherches sur les insectes vecteurs de la maladie mais aussi sur d’autres aspects de la transmission.

Il y a 5 ans que nous avons commencé la recherche en relation avec l’éducation, avec l’école rurale et parmi les habitants adultes, comme objet d’étude, tout en considérant l’éducation formelle et non formelle comme des stratégies fondamentales pour la prévention et le contrôle de cette maladie. Aujourd’hui, le groupe a incorporé des professionnels dans le domaine des sciences de l’éducation pour approfondir le travail avec les conceptions sur la Maladie de Chagas de la population qui habite les régions endémiques et pour mettre en œuvre l’élaboration de stratégies éducatives et leur incorporation à l’École Rurale.

En même temps, et à cause de l’importance dans la transmission de la maladie des vecteurs qui habitent dans les alentours des maisons rurales, nous avons mis en route des travaux sur la compétition vectorielle de tels insectes.

Le groupe de recherche sur la Maladie de Chagas du Centre de Recherche Entomologique de l’Université Nationale de Córdoba est formé actuellement par la professeur Liliana Crocco (Docteur en Biologie), les biologistes Ana López et Mariana Sanmartino, les étudiantes de biologie Julieta Nattero et Claudia Rodriguez en collaboration avec la professeur Ana Lia De Longhi (Docteur en Sciences de l’Éducation).

Références

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