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ARTheque - STEF - ENS Cachan | L'enseignement en tant qu'un professionnalisme, provocation ou risque conscient

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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L’ENSEIGNEMENT EN TANT QU’UN PROFESSIONNALISME,

PROVOCATION OU RISQUE CONSCIENT

Katherina KANDEVA

Université de Plovdiv «Paissii Hilendarski »

MOTS-CLÉS : RISQUE PÉDAGOGIQUE LATENT -

RISQUE PÉDAGOGIQUE CONSCIENT - EFFET BOOMERANG

RÉSUMÉ : Dans ce travail, on essaie de situer le risque professionnel et pédagogique dans le contexte de tout le processus d’instruction. On part de la présomption que l’enseignement même de l’école et son milieu détiennent en eux un risque latent. On avance l’idée que le risque pédagogique devient objectif à l’apparition d’un effet boomerang qui part de l’envie d’atteindre des objectifs décidés à l’avance. On cherche encore les formes concrètes prises par le risque pédagogique dans tout le périmètre des fonctions professionnelles du professeur.

SUMMARY : In this paper, we try to investigate the professional and pedagogical risks as a regular part along the entire educational process. We express the hypothesis that the act of teaching and the school itself have hidden risks. We put forward the idea that these risks become obvious, thanks to a boomerang effect raising from the teacher’s will to reach his objectives. We are looking for all the concrete aspects of the pedagogical risks during the teacher’s professional task.

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1. INTRODUCTION

Nous allons tenter de répondre à cette question sans prosélytisme et par une analyse des situations pédagogiques qui comportent un risque. Nous pensons que la présente analyse a l’avantage de situer le risque professionnel et pédagogique dans le contexte de tout le procès d’instruction.

Nous partons de la présomption que l’enseignement scolaire porte en soi un risque latent. Une condition préalable fondamentale de cela est le fait pédagogique que l’enseignement est en action réciproque avec l’étude et il est impensable hors du « contexte binaire ». La position socio-professionnelle du professeur est impossible sans la position de l’élève. Il y a même plus. Au cours de l’analyse, ce couple peut être divisé en deux : une position centrale et une contre-position. Avec les attentes d’une coordination, réciprocité et synonymie didactique des contradictions entre eux sont possibles. Ces dernières peuvent être matérialisées dans la situation didactique paradoxale d’une dichotomie prématurée et contre-indiquée. Ce déchirement du lien entre les deux activités fondamentales – enseignement et étude – s’objective dans leurs caractéristiques immanentes. L’enseignement, ainsi que l’étude, sont des phénomènes bâtis hiérarchiquement avec une orientation poly-fonctionnelle et une détermination poly-structurelle. Quand un futur professeur ou bien professeur en fonction comprend la situation mentionnée ci-dessus comme un risque pédagogique fondamental pour la réalisation de son activité professionnelle, un risque existant d’une manière permanente sous une forme latente et qui peut s’objectiver à tout moment, il va réaliser son activité avec la sensation d’agir contre lui. Cela veut dire que le risque doit être conscient et la réalisation professionnelle et pédagogique doit être liée à la vocation de toucher la dichotomie et provoquer l’unité enseignement-étude, c’est-à-dire de manifester un professionnalisme pédagogique.

Qu’est-ce que doit savoir le professeur dans ce cas ? Doit-il s’instruire particulièrement ? La question est assez difficile pour qu’on puisse répondre d’une manière simple. Il est hors de doute que le passage du rôle social d’étudiant vers le rôle social du professeur et la diminution du caractère stressé de l’activité professionnelle et pédagogique sont liés avec la connaissance parfaite des dimensions du risque pédagogique.

2. QUELQUES CARACTÉRISTIQUES DU RISQUE PÉDAGOGIQUE

Nous allons situer le risque pédagogique dans tout le périmètre de fonctions professionnelles du professeur : fonction gnostique (d’information), fonction de projection, fonction constructive,

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communicative et organisatrice. Ces fonctions se réalisent toutes dans un milieu d’étude bien difficile qui se caractérise avec des particularités suivantes :

2.1 Imprédicabilité

Les événements surgissent d’une manière inattendue et subite. Le professeur doit supposer et être conscient de tous les facteurs, il doit se conformer aux circonstances effectives aussi bien qu’à celles dont l’apparition est possible. Il doit encore prévoir les effets négatifs qu’auraient la préparation technologique et la capacité de toucher. Le caractère problématique d’une situation débute là où sa possibilité d’être prédite disparaît – quand elle est tout à fait sortie des attentes et du projet. À la base de l’imprédicabilité et des capacités de la réalisation du procès même, on trouve l’impossibilité humaine de créer une coordination entre des buts et des moyens, tout juste quand les moyens ne suffisent pas.

2.2 Grand nombre

Le milieu scolaire est un endroit où cohabitent beaucoup et différentes individualités, où on se fixe des buts divers, où on réalise des tâches variées. Chaque événement de ce milieu a des conséquences nombreuses.

2.3 Simultanéité

La plupart des actions se déploient en même temps. 2.4 Publicité

Les actions pédagogiques du professeur et de l’élève sont publiques. Une responsabilité en découle. Il n’y a ni anonymat ni dé-personnification.

2.5 Limite de temps et déficit

Voilà le cadre où l’existence professionnelle du professeur se déploie. Certaines caractéristiques de la profession lui donnent un aspect de « stress » comme : le déficit du temps, la nécessité des décisions promptes et adéquates, la responsabilité particulière, conséquence de la publicité des mots et des actions. Cela ne veut pas dire que l’activité professionnelle et pédagogique peut être examinée comme extrême, parce que le décor décrit est habituel. Dans chaque situation didactique, il y a quelque chose de typique et d’unique, puisque l’action reste le plus habituellement en tant qu’une action à un moment donné. Il s’avère que, non seulement l’éducation scolaire porte en soi un risque latent, mais, de même, le milieu scolaire où elle se déploie. Cela impose de plus que la préparation professionnelle et pédagogique comprenne l’éducation du risque pédagogique.

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Nous pourrons déterminer comme risquée une situation didactique où naît l’effet boomerang qui bloque la possibilité d’atteindre la rationalité pédagogique. En général, le risque pédagogique se matérialise lorsque l’effet boomerang surgit.

3. DIMENSIONS CONCRÈTES DU RISQUE PÉDAGOGIQUE

Quelles sont les dimensions concrètes du risque pédagogique situées dans la structure fonctionnelle de l’activité professionnelle et pédagogique ?

3.1 Par rapport à la fonction gnostique

La situation de l’information contemporaine provoque un risque qui n’a pas ses équivalents dans le passé. Il s’agit du fait que la charge d’information qui est portée par l’enseignement pour qu’il accomplisse ses fonctions éducatives se réalise dans un milieu didactique particulier. Les moyens de communication de masse accomplissent, eux aussi, une fonction d’information.L’auditoire écolier reçoit de ces canaux d’information puissants beaucoup de connaissances. À la conférence sur les problèmes de la technologie de l’éducation et la pédagogie industrialisée, au mois de mai 1971 en Belgique, on a annoncé les données suivantes d’une analyse accomplie : les élèves des U.S.A., à l’âge de 18 ans, accomplissent leur éducation secondaire avec 12 000 leçons environ à l’école. Au cours de la même période de temps ils passent environ 22 000 heures devant la télé. Le professeur doit se porter concurrent avec ces puissantes sources d’information et mettre à profit les circonstances didactiques de manière à ce qu’il devienne la source d’information voulue et dominante. Une telle situation est assez risquée.

Quand l’enseignement réalise ses fonctions d’information, il existe le danger suivant qui a des conséquences imprévisibles. Les élèves ont une tendance à personnifier le domaine scientifique correspondant avec le professeur qui le présente. Cela peut s’avérer un prétexte pour l’apparition de l’effet de boomerang car le professeur peut devenir un objet d’identification ou bien un objet avec lequel les élèves se mettent en opposition.

Dans le contexte de cette fonction d’information, existe une troisième dimension du risque pédagogique. C’est à propos du risque qui provoque la manifestation de conflits personnels internes. Selon la définition la plus générale, le conflit personnel interne représente « un choc de motifs, de nécessités, d’intérêts, penchants qui, chez un même homme, sont égaux en force et en importance, mais qui sont orientés à contresens et qui manifestent des relations contradictoires avec

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le milieu social ». Le conflit entre rôle et personne peut mettre le professeur dans l’état d’un homme qui défend fermement une position qui n’est pas sa propre position personnelle. Les élèves sont très sensibles à une telle rupture.

3.2 Par rapport à la fonction organisatrice et constructrive

Au cours de l’accomplissement de la fonction organisatrice et constructive, le risque émerge du fait que le comportement professionnel est influencé par toutes les particularités et tous les traits personnels qui se “professionnalisent”. Ces particularités, ces traits se mettent en action quand on pose la tâche didactique. Au cours de sa réalisation, le professeur a la possibilité de choisir des variantes d’action différentes. Cela illustre le caractère personnifié, immanent à la technologie pédagogique. Elle est toujours chargée de qualités personnelles. Le risque pédagogique se concrétise lorsqu’il faut apprécier une situation, atteindre une tâche et trouver une décision optimale. Dans ce cadre, par exemple, la situation de changement du modèle technologique est risquée car elle est en relation avec les changements qui surgissent dans les réactions supposées des élèves : ce sont toutes les situations d’interprétations technologiques et d’utilisation de la stratégie de « l’idée accidentelle ».

3.3 Par rapport à la fonction de communication

Un des aspects principaux de l’activité professionnelle et pédagogique est son caractère essentiellement communicationnel. Parce que la Société délègue au professeur ses exigences envers la jeune génération et sa volonté de le faire adhérer à l’expérience sociale accumulée, le comportement professionnel du professeur est, en général, le comportement d’un médiateur. Dans toutes ses variantes, de façon parfois difficile, le pédagogue unit l’individuel et le social. Ce fait provoque un risque pédagogique.

Chaque position du pédagogue met en action le mécanisme d’identification. Si, à l’âge de l’école primaire, le professeur est l’autorité indiscutable, chez les adolescents, la référence au professeur est privée des mêmes dimensions. La sensibilité envers le milieu intellectuel et les vertus proprement humaines augmente. La communication avec le professeur prend une tendance de mosaïque, de vote, de partialité et de contradiction.

Un risque se cache de même dans la dépendance unilatérale, l’inégalité, car « la nature de collaboration entre le professeur et l’élève est double». On doit souligner encore le caractère normatif de la communication pédagogique. Cette caractéristique accompagne un risque qui provoque le dégagement du pouvoir pédagogique et, en même temps, une démonstration de bienveillance, un désir de collaboration, qui obscurcit la distance entre les rôles et les positions sociales.

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Une situation de risque où les attentes réciproques se croisent est possible. Cela fait varier la distance sociale et pédagogique. Cependant, le croisement des attentes des élèves avec les qualités actives et humaines du professeur mène à la réduction du niveau de référence et met en cause l’efficacité des actions programmées.

Il est enfin nécessaire de fixer les conditions préalables du risque pédagogique dans la sphère de projection des partenaires du couple pédagogique. Dans ce domaine, l’apparition d’un effet de boomerang est liée au fait que l’activité professionnelle et pédagogique est subordonnée à une rationalité plus compliquée. Le comportement professionnel se caractérise par le fait que le professeur s’efforce d’atteindre un but concret pour réaliser d’autres buts – plus compliqués et plus lointains. Du reste, les buts pédagogiques sont toujours extérieurs, hétéronomes à l’élève. Il n’est pas toujours possible que le professeur trouve un mécanisme convenable à leur personnification. Il existe un risque potentiel que l’objectif ne devienne pas subjectif.

4. CONCLUSION

La bonne connaissance du risque, mise à la disposition de l’activité professionnelle et pédagogique et aux particularités du milieu scolaire, est une raison de sa prise de conscience et une manifestation du professionnalisme pédagogique. Ça veut dire que le risque n’est pas un prétexte de stress pédagogique, mais donc, les situations à la rencontre du risque doivent être surmontées comme une provocation professionnelle.

Une pareille possibilité est liée sans doute à la capacité du professeur d’identifier le risque et de créer une technologie adéquate pour objectiver et éviter des effets de boomerang.

BIBLIOGRAPHIE

ANDREEV M., Le procès de l’éducation, Didactique, 1996.

ANDREEV M., Instruction et société, Sociologie pédagogique, 1998. JEKOVA S., Psychologie du professeur, Narodna prosveta, 1984. POPOVA R., Le rôle que nous choisissons, 1990.

Références

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