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Zones d'ombre

b) L'espace instrumental

A. Zones d'ombre

Les guides livrent en effet une image de Lyon qui, si on la cartographie, laisse de larges zones d'ombre et des espaces faiblement éclairés. Par un de ces retours de bâton comme en permet l'écriture de l'histoire, laissons pour l'instant de côté ceux qui ont été parés de mille feux pour nous intéresser en premier lieu aux obscurs.

La rive gauche du Rhône est la mal aimée des guides de Lyon. Son tracé est souvent gommé des cartes qui permettent au visiteur de se déplacer et peu de lignes lui sont consacrées, reléguées évasivement à la fin de la description. Si son statut de laissée pour compte est incontestable, il faut néanmoins reconnaître qu'il est gradué de nuances subtiles dans le temps et dans l'espace. Rappelons avant d'aller plus loin que cette partie essentielle du Lyon actuel n'a pas toujours fait partie de la ville d'un point de vue strictement administratif et que la commune de La Guillotière n'a été annexée à Lyon qu'en 1852. Rappelons aussi que les communications avec ce qui fut la commune de La Guillotière demeurèrent réduites au seul pont de La Guillotière jusqu'en 1776, date à laquelle est ouvert le Pont Morand qui reste payant jusque dans les années 1860. Cela explique en partie l'oubli dans lequel beaucoup de nos guides laissent cette partie de la ville: il est juste qu'un guide de Lyon s'en tienne à la commune elle-même, se bornant à mentionner La Guillotière ou Les Brotteaux dans sa rubrique "promenades à l'extérieur de la ville" sans beaucoup de détails (116). Mais d'autres facteurs, plus humains, expliquent aussi la négligence relative dont souffre la rive gauche du Rhône. Au début du siècle, la plaine des Brotteaux (partie Nord de La Guillotière) demeure un lieu d'épouvante: là ont été fusillés et canonnés les Lyonnais condamnés à mort par les envoyés de la Convention après le siège de Lyon (août-octobre 1793). Ces antécédents jettent un voile d'horreur sur cette partie de la rive gauche et les rubriques consacrées aux Brotteaux sous la Restauration font une large place à l'évocation de la cruauté des bourreaux et de la barbarie des exécutions. On pourrait à l'inverse penser que ces souvenirs forts dotent le lieu d'un pouvoir d'attraction lié à la commémoration, d'autant plus qu'il bénéficie d'un marquage matériel et monumental avec l'érection (1814-1819) du monument aux victimes du siège qui abrite à partir de 1821 la tombe du général commandant les troupes lyonnaises, et à partir de 1823 les ossements exhumés des victimes des exécutions. Il est difficile d'estimer le poids touristique de ce monument qui ne se fait pas remarquer par une activité commémorative très extravertie, puisqu'une messe annuelle constitue l'essentiel de son calendrier. En tout état de causes, cela ne suffit pas à compenser l'absence de lieux ayant abrités des événements importants ou reçus des personnages illustres, qui pèse lourd dans le sort reservé à la rive gauche du Rhône. Nos auteurs, friands de cette matière, n'ont guère à se mettre sous la dent que quelques nuits passées par divers rois de France au château de la Mothe ou quelques évocations des fêtes de la cavalcade Saint Denis ou de la promenade des Brandons. L'anecdote, qui fait longtemps l'essentiel du propos historique de nos guides, fait cruellement défaut à la rive gauche du Rhône.

Les activités récréatives installées dans sa partie septentrionale contribuent pourtant à sa présence dans nos guides du début du XIX° siècle. Depuis l'installation des premiers bacs à traille reliant les rives du bois de la Tête d'Or à la ville dans les années 1750, Les Brotteaux sont devenus le lieu de divertissement des Lyonnais les dimanches et jours de fête, (117). Certains ouvrages font une large place à la description de ces établissements de plaisir et de divertissement qui se pressent dans les allées tracées par les Hospices de Lyon et par Morand à la fin du XVIII° siècle, ou plus loin dans la plaine autour du hameau des Charpennes. Mazade d'Avèze, qui constate avec délice que "Bacchus et les Satyres ont transporté là les débris de

leur temple", énumère les restaurants, jeux de quilles et de boules, danses, bains, promenades

et cafés qui occupent cette partie de La Guillotière. Pour en savoir un peu plus, suivons Fournier qui trace en 1817 un portrait précis de ces activités ludiques. A gauche de la grande allée, les beaux cafés, les enclos de marionnettes, de danseurs de cordes, les balançoires et les bals de la classe populaire jouxtent l'établissement du fameux traiteur Rivière et le cirque olympique de Mr. Delorme avec ses merveilleux chevaux dressés. A droite les joueurs de boules, entre lesquels il vaut mieux ne pas s'aventurer si l'on souhaite rester indemne (118), qui se livrent à leur distraction favorite au milieu des salles de brasserie et des restaurants toujours plein à craquer. L'habile Chambet, qu'on peut soupçonner vu sa propension à citer les noms propres d'être autant un homme de "réclames" qu'un cicérone, suit avec une attention toute particulière les établissements des Brotteaux. Ses éditions successives épousent le mouvement des nouveaux établissements et des lieux à la mode. A partir de 1824, sa volumineuse rubrique sur Les Brotteaux est toujours là pour indiquer au voyageur les extraordinaires numéros du cirque Franconi, ou le mettre en garde contre les divertissements du Jardin Montausier "où sont divers

amusements pour le peuple, mais tout y est d'un mauvais goût et d'un mauvais ton; ils ne sont pas dignes de la visite d'un étranger" (119). A côté de cette description des Brotteaux ludiques,

les guides notent l'essor de la construction dans la "ville Morand" comme l'appellent certains et à La Guillotière en général. C'est précisement cette construction résidentielle et industrielle qui va

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Ainsi font Guillon en 1807, Cochard dans ses quatre ouvrages mentionnés ou Chambet en 1815 et 1818.

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Succès croissant, qu'aurait toutefois enrayé, selon C.J.N. Fournieren 1817 et Cocharden 1821, le souvenir des exécutions de 93.

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Deux arrêtés municipaux de 1824 interdisent ces jeux de boules dans les allées du Cours Bourbon, puis dans le périmètre délimité par les rues d'Enghien, de Sèze, et les avenues Vendôme, des Martyrs, de Saxe et Duguesclin. Du fait des accidents occasionnés par le jeu, les fermiers qui auraient voulu

conserver ces jeux dans ce périmètre devaient aux termes de l'arrêté creuser un fossé de un mètre de profondeur pour arrêter les boules. Archives Municipales de Lyon, Guill I15.

petit à petit manger l'espace qu'occupaient les lieux de distraction sur la rive gauche du Rhône. Dans les années 40-50, la rubrique "Brotteaux" des guides fond à vue d'oeil. La politique de surveillance de l'Empire à l'égard des lieux publics, puiset la création du parc de la Tête d'Or achèvent de faire disparaître les installations de jeux et de spectacles. Les cafés, brasseries et restaurants se maintiennent un peu plus longtemps, mais l'endroit a cessé d'être cette sorte de Luna Park qu'il était jusque là.

Que va t-il dès lors rester de la rive gauche du Rhône dans les guides touristiques? Ou plus exactement que va t-il rester de ses deux parties, La Guillotière et Les Brotteaux, qui ont été progressivement individualisées sur la base de leur différence d'activité. Cette différenciation va perdurer et se durcir dans cette deuxième moitié de siècle, en répondant sans la résumer totalement à une différenciation observable sur le terrain. Le clivage est désormais présenté en termes d'appartenance sociale des habitants de chacune des parties. D'un côté le 6° arrondissement (Brotteaux), déjà décrit par Combeet Charavayen 1847 comme un "quartier de

bourgeois", le "Bellecour de l'aristocratie d'argent" du Guide complet des étrangers à Lyon de

1874 ou en tout cas, comme le dit le Joanne de 1905, le lieu de résidence des riches négociants et des employés aisés. De l'autre le 3° arrondissement (Guillotière), le quartier ouvrier "par excellence" comme le décrit le Joanne de 1905. Cette assignation sociale est un lourd handicap: "Il existe à La Guillotière et dans ses environs une très grande quantité de

fabriques et d'usines en tous genres, qui y attirent toute une population d'ouvriers d'autant plus dangereuse en temps d'émeute qu'elle trouve dans les repris de justice, dans les bohêmes de toute sorte qui se cachent dans ce faubourg, des hommes qui la poussent et l'excitent. Aussi La Guillotière est elle beaucoup plus que La Croix-Rousse -qui ne mérite plus sa réputation- un centre populeux toujours près au désordre. C'est à La Guillotière qu'a eu lieu au mois de Mars 1871 une insurrection qu'il a fallu réprimer par les armes. Toutes les fois qu'une émeute a éclaté à Lyon, La Guillotière y a pris sa large part, et on peut voir à l'entrée de la Grande Rue une enseigne dont la tôle a été criblée de balles en 1834, et qui a été rafraîchie de quelques nouveaux trous en 1871", avertit un guide de 1872 (120).

En ajoutant ces nouvelles qualifications aux décalages entre les deux quartiers déjà mis en valeur dans la première moitié du siècle, les guides dessinnent alors un portrait où se cumulent les différences sociales, les différences d'activités et les différences d'esthétique qui

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CHAMBET: Guide pittoresque de l'étranger à Lyon, Lyon, Chambet, 1836. p.102.

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Guide universel de l'étranger à Lyon fournissant..., Paris, Garnier, 1872, p.59. L'insurrection dont il est question a eu lieu le 30 Avril 1871.

en découlent. Les Brotteaux: un quartier de gens aisés, un lieu de promenades, une ville moderne "à l'américaine" avec ses splendides maisons "de millionnaires" sur l'avenue de Noailles et aux alentours du Parc. La Guillotière: "une ville populeuse, laide et malpropre" comme le résument laconiquement les guides Joanne. Le laconisme de ce dernier jugement illustre l'oubli dans lequel est tenu le Sud de la rive gauche du Rhône, accentué par des lacunes esthétiques et touristiques. Si la rive gauche toute entière manque en général de souvenirs historiques et de monuments, une certaine qualité de décor compense ces carences pour Les Brotteaux. Le 6° arrondissement bénéficie à la fois d'une monumentalisation plus précoce (monument aux victimes du Siège dés 1819, fontaine de la place Morand en 1865, monument des Enfants du Rhône en 1887), des dépouilles luxueuses de la fonction festive des anciens Brotteaux (cafés, grandes salles comme le Colisée ou le Jardin d'Hiver, Parc de la Tête d'Or), et du bel aspect des immeubles de ses grandes artères. Aussi les guides, tout en reconnaissant que le quartier est trop neuf pour contenir des monuments historiques, incitent le visiteur à parcourir ses splendides et larges avenues (121). A La Guillotière par contre, comme le dit Joanne jusqu'en 1905, "les étrangers n'ont rien à voir si ce n'est la ligne que l'inondation de

1856 a tracé sur toutes les maisons, et quelques églises nouvelles". Maigres perspectives en

vérité. Seuls les guides du Syndicat d'Initiative viennent rendre un peu de crédit à La Guillotière-3° arrondissement à partir de 1902, en insistant sur ses rues d'une largeur exceptionnelle pour un quartier ouvrier ou en présentant le "Quartier des Ecoles" lyonnais formé en bordure du Rhône par les Facultés , l'Ecole de Santé Militaire et autres établissements d'éducation. Ce début de siècle voit par ailleurs relativisées les différences entre Brotteaux et Guillotière: les publications du Syndicat d'Initiative mettent en évidence les différenciations internes aux Brotteaux entre les rues principales, larges et bâties de belles maisons, et les rues secondaires plus étroites qui accueillent des occupants plus modestes et de nombreux locaux industriels. Les étiquettes accolées depuis le début du XIX° siècle continuent néanmoins de guider la description de ces deux quartiers.

Les itinéraires qui sont suggérés par nos guides à travers cette rive gauche du Rhône illustrent ce privilège du 6° arrondissement. Le trajet du voyageur-type lui fait contempler le monument aux Enfants du Rhône, guide ses pas sur l'avenue de Noailles ou le quai Castellane et finit par l'emmener visiter le Parc de la Tête d'Or, équipement de promenade mais aussi de connaissance avec ses serres et la proximité du musée Guimet. De l'autre côté, les incursions à La Guillotière se limitent aux établissements publics (casernes de la Part Dieu, Préfecture,

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Même si le Guide illustré de Lyon édité par Storck en 1894 fait remarquer que la trop grande régularité des rues donne aux Brotteaux un "cachet d'uniformité" assez regrettable, et qui les distingue de la "vraie

Facultés) ou à ces monuments mineurs que sont les bustes de Benjamin Raspail et de Gustave Thiers: il n'y a pas à proprement parler d'itinéraire consacré à La Guillotière, tout juste quelques pointes ponctuelles et non reliées entre elles.

Encore n'avons nous évoqué que la partie intra-muros de cette rive gauche, car le large espace qui va des fortifications jusqu'aux limites communales est le véritable no man's land des guides touristiques. Quelques points en surgissent parfois, au gré des auteurs et des événements. Dans les premières années qui suivent sa création (1856), la chapelle de la cité de l'Enfant Jésus fondée par l'abbé Rambaud est souvent placée dans la liste des églises à visiter, alors qu'on mentionne parfois les "jolis quartiers aérés" de Montchat et de Monplaisir. Ainsi Chambet dans son édition de 1860 fait-il une large place à l'opération de lotissement menée par la famille Richard-Vitton à Montchat, et décrit avec allégresse ce charmant quartier de villégiature "tout peuplé de cottages entourés de verdure et de fleurs". Mais ce ne sont là que quelques exceptions. La banlieue Est de Lyon, si elle a accueilli des lieux de plaisir avec Les Charpennes du début du XIX° siècle ou La Mouche dans les années 1850-60, est devenue au fil du temps une véritable banlieue industrielle. Le Guide de la banlieue de Lyon de 1897 (122) en est réduit à quelques comparaisons stéréotypées (le Cours Gambetta est présenté comme le futur "Prado" lyonnais) pour dire quelque chose de cette banlieue qui fait pâle figure face aux coteaux de Caluire et Sain- Clair tout plantés de villas ou aux paysages révélés par les promenades dans les quartiers des confins Ouest comme Le Point du Jour ou Les Massues;. Comment en effet faire évoluer le touriste au milieu des bidonvilles de La Mouche du début du XX° siècle ou parmi les marchands de bric à brac du cours Lafayette, au-delà des voies du chemin de fer? La plupart de nos guides préfèrent ignorer ce qui, pour eux aussi, est "le mauvais côté des rails".

La marginalisation globale de la rive gauche du Rhône est donc à nuancer, et comporte des "zones d'indifférence" d'intensité variable, voir même des angles morts, selon une grille qui prend racine dans les caractéristiques de ces sous-espaces. Fortement amortie pour les Brotteaux, elle est accentué pour La Guillotière et définitive pour les espaces qui s'étendent au- delà des fortifications. Pour des raisons souvent similaires, les guides font bon marché d'autres

ville".

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Dans sa description des banlieues, le guide englobe aussi bien des parties de Lyon (Montchat, Monplaisir et même Vaise) que des communes périphériques comme La Mulatière, Oullins, Bron ou Vénissieux. On sent qu'on se situe en cette période de glissement de sens du terme de banlieue que décrit Pierre BONNOURE dans La Revue de Géographie de Lyon en 1950. Le guide emploie le terme à la fois pour désigner un espace géographique (ce qui entoure la ville, ce qui en dépend au sens moyen- âgeux de la ban-lieue) et pour qualifier un espace social (là où habitent les gens qui viennent travailler en ville, les banlieusards, avec un paysage et un mode de vie spécifique).

zones qui réunissent pareillement une carence historique et une marginalisation géographique ou administrative. Vaise et La Croix-Rousse les anciens faubourgs, Perrache le polder conquis sur les fleuves à la fin du XVIII° siècle sont ainsi parcourus rapidement et décrits en termes lapidaires. Perrache est le "Birmingham Lyonnais", Vaise "industrieux et commerçant", et La Croix-Rousse ne cesse d'être un riant faubourg à l'air pur que pour devenir la montagne de la soie et le quartier des ouvriers. Ces quartiers restent eux aussi à l'écart du regard du guide qui n'y trouve ni ses matières premières, anecdotes ou monuments, ni la conformité sociale requise pour le voyageur.

Si on soustrait d'un plan de Lyon les zones que nous venons d'évoquer, on constate aisément que nous restons en présence du Lyon intra-muros tel qu'il était défini à la fin du XVIII° siècle. A l'Ouest la vieille ligne de fortifications du XVI° siècle, au Sud le confluent à hauteur de la rue des Rremparts d'Ainay actuelle, à l'Est le cours du Rhône et au Nord les bastions de La Croix-Rousse. Le cercle des déplacements conseillés à notre visiteur est en fait beaucoup plus restreint: comme le soulignent la plupart des guides, la "ville proprement dite" est située entre les deux fleuves. En dépit de quelques sites exceptionnels (Fourvière, son panorama et son église par exemple) ou de quelques monuments majeurs (cathédrale Saint Jean, Loge du Change), la rive droite de la Saône est moins décrite et parcourue que ce que le Lyonnais d'aujourd'hui a coutume d'appeler la presqu'île. Siège de la ville romaine (hauteurs de Saint-Just et de Fourvière) et de la ville médiévale (bande riveraine de la Saône), son histoire est plus lointaine que celle du Lyon des XVII° et XVIII° siècles, qui se développe dans la presqu'île. Mais c'est surtout l'ancienneté de son bâti, qui lui confère aujourd'hui son importance touristique, qui est longtemps connotée de façon négative: Cochard dans sa Description historique... de 1812 décrit ainsi l'une de ces maisons, qui "tient encore un peu du gothique, mais qui cependant est

agréable". La plupart des guides ignorent ces hôtels particuliers des XV° et XVI° siècles qui

bordent les rues Juiverie ou Saint-Jean, et quelques uns seulement mentionnent l'Hôtel de Gadagne ou la maison Henri IV. Ce n'est qu'à partir des années 1870 que les listes de maisons médiévales s'étoffent et que les guides en offrent des gravures ou des photographies. Encore faut-il remarquer que si les allusions se font plus fréquentes, le passage n'en est pas pour autant obligé comme le montrent les guides Joanne qui ne mentionnent pas ces vieux quartiers dans leurs itinéraires rapides de découverte de 1882, 88 ou 94. La réhabilitation du Moyen-Age et la montée continue de l'idéal de préservation monumental vont confluer au début du XX° siècle pour donner au "Vieux Lyon" (123) une place plus importante dans les guides touristiques,

notamment dans ceux du Syndicat d'Initiative. Plus d'une trentaine de maisons anciennes y sont alors citées, dont plusieurs sont décrites avec détail et photographiées.

C'est ce même Syndicat d'Initiative qui édite en 1912 Lyon ancien, guide du touriste dans le Vieux Lyon, guide spécial qui fait de cette partie de la ville un des pivots de l'image tendue au touriste. Le signe du passé apposé sur cette partie de la ville subit alors une mutation de sens. Jusqu'alors, la rive droite de la Saône figurait l'ancien Lyon, celui des premiers âges, désormais déchu et sans gloire. Ses rues et ses places n'étaient évoquées que pour regretter ou dénoncer