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( 137 )! Cette apogée est aussi son chant du cygne Le pouvoir évocateur des pierres tombales s'affaisse avec le déclin du pittoresque, auquel s'ajoute celui d'une certaine fascination

Dans le document LYON AU XIX° SIECLE: LES ESPACES D'UNE CITE (Page 90-103)

b) L'espace instrumental

en 7 ( 137 )! Cette apogée est aussi son chant du cygne Le pouvoir évocateur des pierres tombales s'affaisse avec le déclin du pittoresque, auquel s'ajoute celui d'une certaine fascination

du champ des morts remise en faveur par le romantisme littéraire (138).

D'autres lieux apparaissent et disparaissent au gré de la conjoncture et des auteurs. Les années 40 sont marquées par la description des passages couverts (passage de l'Hôpital, passage Thiaffait, passage de l'Argue) "à l'instar de Paris", mais cet engouement ne dépasse pas 1850 (139). Autre cas, celui des antiquités (ruines ou pseudo ruines de palais romains, mosaïques, aqueducs) toujours en bonne place, mais au sujet desquelles tous les auteurs ne mentionnent pas l'affleurement de ce qui est longtemps décrit comme un amphithéâtre dans le clos des Minimes. Sa situation dans une propriété privée (dont Mazade d'Avèze ne réussit pas à se faire ouvrir les portes), justifie cet oubli. La masse des églises "anonymes" fournirait une longue liste de ces apparitions intermittentes. Citées sans exception par Péladan avec une notice d'une demi page au moins, les édifices dédiés à Saint-Eucher, Saint-Pothin, Saint-Pierre et en général les nouveaux lieux de culte élevés au XIX° siècle sont négligés par la plupart de nos auteurs qui arrêtent leur énumération d'un méprisant "les autres églises ne méritent pas

d'être citées". Victimes tout à la fois ou séparément d'un manque d'intérêt artistique (absence

de tableaux ou de sculptures signés de noms connus), d'une carence en vécu imputable à une histoire récente, du rejet dont sont victimes certaine parties de la ville et du déclin relatif de la présence du religieux dans les guides, leur parcours est aussi celui de divers lieux plus ou moins rattachés au culte catholique. Les cryptes (ossuaire de Saint-Irénée, crypte de l'Antiquaille), les couvents et les croix ne s'éclairent plus que par intermittences sur notre carte des lieux cités.

Les guides ne sont pourtant pas rempli que de hauts lieux au brillant jamais terni, d'étoiles filantes et d'ampoules clignotantes. Outre ces extrêmes, y figurent aussi une quantité raisonnable de monuments et sites qui, non sans quelques fluctuations quant à leur importance relative, occupent toujours une place de choix sans jamais prétendre aux premiers rôles. L'inventaire en serait long et sans doute monotone. Réduisons le ici à quelques unités choisies comme illustrations. Suivons en quatre, ce nombre donnant au lecteur l'impression (trompeuse)

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Il ne faut pas oublier non plus le guide entier que lui consacre Pierre BOEUF en 1834, où sont repris les textes des épitaphes, avec croquis des principaux monuments funéraires et notices des défunts.

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En tout cas dans la pratique touristique. les travaux de Philippe Ariès ont montré la profonde

implantation du cimetière dans les pratiques familiales à cette même date (L'homme devant la mort, Paris, Seuil, 1977).

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que l'auteur n'a négligé aucun des coins de la ville. La place Bellecour, les quais de Lyon, les églises de Saint Martin d'Ainay et celle de Saint Nizier sont des éléments importants, que le lecteur retrouvera plus loin dans cette thèse.

a) Bellecour

Parler de Bellecour peut racheter de bien des oublis. Le lieu est en effet d'importance chez tous nos auteurs. Ceux qui choisissent l'itinéraire pour dérouler leur tableau de la ville le prennent souvent comme point de départ, à l'instar de Clapassonen 1741; ceux qui préfèrent le catalogue par thèmes monumentaux ou par quartiers ne manquent pas de le citer en bonne place. Son étendue est une qualité unanimement reconnue. Ce quasi rectangle de prés de 300 mètres sur 100 est à maintes reprises couronné comme la plus grande place d'Europe (voir même du monde, comme ne craint pas de l'affirmer l'auteur du Voyage de Châlon à Lyon en bateau à vapeur en 1852). Cette étendue et cette forme font aussi sa beauté, que celle-ci soit exceptionnelle dans la ville resserrée des quarante premières années du siècle, ou prise comme un modèle dans la ville en restructuration des années 1850-60. Plus tard, lorsque la tendance associant ligne droite et beauté s'efface puis se renverse, l'irrégularité qui marque la façade Sud de la place lui assigne un cachet qui lui évite des critiques trop vives (140). La beauté de

Bellecour disent les guides, est aussi due à son ornementation: statue équestre de Louis XIV, à l'histoire mouvementée, jets d'eau, façades Ouest et Est. Cette beauté architecturale est

néanmoins plus sujette à caution que sa beauté formelle. Cochardnote en 1817 que les façades reconstruites sous l'Empire sont loin d'égaler celle qui existaient avant le Siège de 1793 (141). De Fortisquant à lui préfère les décrire dans leur état d'avant 93 vu le mépris dans lequel il tient ces "casernes", comme l'aurait déclaré Napoléon lui même en voyant le résultat des travaux dont il avait posé la première pierre le 29 juin 1800. Les souvenirs s'estompant, et l'amour de la localité étant le plus fort, Lionsdéclare posément en 1838 que les nouvelles façades sont encore plus belles que les anciennes! Mais le jugement général des guides suit celui de l'Empereur. D'ailleurs on cesse après 1860 d'évoquer les façades comme un atout pour Bellecour, et c'est alors le thème de la "promenade" qui l'emporte. Cet élément, en retrait ou absent dans nos

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Qui n'est pas perpendiculaire aux petits côtés du rectangle.

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Notons à la charge de Cochard qu'il préfèrait s'abstenir de ces critiques dans ses éditions de 1810 ou 1812, . Ses plaidoyers d'alors en faveur de l'érection de la statue de l'Empereur sur la place à laquelle il avait rendu sa splendeur montrent qu'il savait accorder son jugement à l'air du temps.

premiers guides, apparaît dans l'ouvrage de Fournieren 1817, mais n'atteint à une certaine régularité qu'à partir du Chambetcuvée 1824. Celui-ci fait miroiter au visiteur l'attrait de la promenade des Tilleuls (allée plantée le long du côté sud de la place), ce rendez-vous de la bonne société auquel le voyageur doit se rendre pour rencontrer ses égaux. A cet effet,

Chambet lui précise qu'elle en est surtout fréquentée "en été, de midi à trois heures". En 1838, Lions ajoute au plaisir des yeux et de la conversation le plaisir de l'ouïe: tous les soirs d'été, on joue de la musique sur la place, apprend le voyageur qui sait aussi que le marché aux fleurs et ses senteurs peut porter à son comble la satisfaction de ses sens. Bref, les guides ne se privent jamais d'évoquer cette "promenade à la mode", comme la dénomme le Voyage de Châlon à Lyon en bateau à vapeur. Les activités militaires (revues et musique) que le maréchal de Castellane installe à demeure sur la place, relevées par plusieurs publications contemporaines, ajoutent encore à ses attraits. Rares sont les piques envoyées à cette promenade reine. Si Le nouveau guide de l'étranger à Lyon de 1872 la décrit comme "une succursale du Sahara" en été à cause de son manque d'ombre, si les Joanne de 1888 à 93 font du Parc de la Tête d'Or "la

véritable promenade de Lyon", l'image dominante est bien celle "d'un lieu charmant de repos ou de promenade" comme les livrets guides du Syndicat d'Initiative le répètent d'année en année.

Le poids de Bellecour dans les guides touristiques ne se limite pourtant pas à cet agréable ensemble de sensations. Le fait que la place se situe au milieu du Lyon aristocratique en même temps qu'au centre de la ville en fait un lieu de spectacle, de parade et de rencontre pour le visiteur désireux de se mêler à la meilleure société lyonnaise, le tout dans l'ambiance rassurante d'un quartier de bon aloi (142) dont les rues droites, larges et pavées tranchent avec le reste de la ville jusqu'aux premiers travaux de la fin des années 1840. Mais les notices de Bellecour sont aussi l'occasion, notamment au début du siècle, d'évoquer les crimes de 1793. Si les Brotteaux sont le lieu du martyre des Lyonnais, Bellecour est celui du martyre de la ville. Les pages consacrées à Bellecour évoquent les exécutions, les destructions des façades, de la statue de Louis XIV érigée en 1713, des jets d'eau et parterres qui décoraient alors la place, le tout avec l'appareil anecdotique adéquat. La description de Couthon assis dans sa chaise roulante et venant frapper le premier les façades aristocratiques est la plus fréquente. De Fortis, une trentaine d'années après les faits résume ainsi les événements: "le génie du mal

sortant des ténèbres pour frapper les monuments élevés par les hommes". Si ces rappels se

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Fournier en 1817 est le seul à fournir une description plus détaillée de Bellecour. Il cite bien sûr "la

grande affluence de beau monde" à la belle saison, mais note aussi qu'elle est le rendez-vous des

escamoteurs, des charlatans, des chapardeurs et que les ouvriers viennent le dimanche y passer "au

font plus légers avec la succession des régimes, ils gardent néanmoins toujours à la place Bellecour ce dessin de cicatrice jamais totalement refermée, blessure faite par la main d'un régime brutal et de ses créatures parisiennes. Et il ne s'agit pas là d'une sinécure quand un des leitmotifs des guides est l'exaltation de l'indépendance lyonnaise. Bellecour a elle aussi charge d'âme, celle de la cité.

b) Quais de Lyon

Les quais de Lyon vont nous permettre d'évoluer dans un registre plus "léger". Ils ont pourtant un point commun avec la place Bellecour, puisque comme elle ils sont utilisés comme promenade. Comme elle aussi ils bénéficient des superlatifs les plus forts: ce sont les plus beaux quais du monde, d'Europe, de partout. Plusieurs éléments concourent à l'élaboration de ce concert de louanges que jamais une fausse note ne vient troubler. Le spectacle des fleuves et de leur vie (transports, animation des bas-ports, des plattes (143), colère des crues), celui des maisons et des monuments bâtis le long des quais (l'Hôtel-Dieu, le Lycée, les maisons du quai Saint-Clair, les Facultés pour le Rhône, Saint-Jean, Saint-Georges, le conservatoire de musique pour la Saône), les échappées sur les coteaux voisins (Fourvière, Croix-Rousse, Sainte-Foy) ou sur la plaine du Dauphiné et l'horizon des Alpes en sont les éléments essentiels de cette immense promenade. Une dimension commune à tous ces points: le spectacle. Même si certains éléments de ce spectacle s'estompent peu à peu (paysages cachés par les constructions nouvelles, diminution de la vie des fleuves avec le déclin du transport fluvial), d'autres facteurs soutiennent la constante qualité de ce tableau des quais. C'est tout d'abord l'admiration provoquée par les formidables ouvrages d'art (144) quasiment neufs de la rive droite du Rhône (les quais y sont bâtis de 1745 à 1778), avant que la reconnaissance ne s'ajoute à l'admiration devant les quais qui protègent la rive gauche du Rhône des inondations à partir des années 1850. Les guides s'attardent volontiers sur la qualité de ces grands travaux urbains (larges, ombragés de plantations, pavés) qui jusqu'à l'ouverture des percées du Second Empire, sont la voie privilégiée car unique d'une circulation Nord-Sud très importante à Lyon. Ils soulignent aussi la qualité sociale de ces voies, qu'elle provienne de l'habitation (les riches

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Bateaux où l'on lavait le linge.

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On retrouve cette importance de l'ouvrage d'art dans l'importance accordée aux ponts par les guides. Une importance qui ne diminue pas avec la banalisation des ponts, à Lyon comme ailleurs. Une attention

négociants du quai Saint Clair) ou de la promenade (145) où se déroule le spectacle des élites. Mais plus encore que cette qualité, c'est la quantité (146) qui fascine les guides. "Trois rangées

de quai" constate avec stupéfaction le Guide pittoresque du voyageur en France... de 1834.

"Cinq lieues" s'ébaubit Chambet en 1839. "Trente kilomètres" concluent victorieusement les guides du Syndicat d'Initiative au début du XX° siècle. Tous soulignent leur étendue et leur développement, qui en font les plus beaux des quais.

Ce succès permanent doit néanmoins être un petit peu nuancé. Les quais sont en effet beaucoup plus mis en valeur dans les guides organisés selon le schéma de l'inventaire, où ils apparaissent en bloc dans la rubrique qui leur est réservée. Leur présence est plus diluée dans ceux qui s'organisent selon une division topographique, où selon un itinéraire. Mais cette dispersion est compensée et peut être dépassée par des mises en scène textuelles qui font ressortir les quais en tête de chaque quartier, comme le fait Péladan en 1864, ou par la création d'un itinéraire spécialisé, une "promenade des quais", tel que la met en place le livret- guide du Syndicat d'Initiative en 1910. Leur site, leur histoire, leur prestige et leur fonction (circulation, promenade et protection) les recommandent ainsi à l'attention particulière du guide. Mais ce qui fait avant tout leur succès, n'est ce pas finalement ce statut "théâtral" évoqué plus haut? Quelle promenade donne t-elle mieux la ville à voir, en la parcourant toute entière sans détour, en la livrant à la vue dans les grandes envolées du regard au fil des fleuves ou dans les coups d'oeil furtifs le long des rues transversales? Et surtout quelle promenade tient elle aussi étroitement enserré dans ses circonvolutions et offert au regard le coeur même de la ville, cette presqu'île où se concentre l'attention des guides? Les quais sont en fait indispensables au guide d'une manière intime mais fonctionnelle, sans cette épaisseur qui fait la force des hauts lieux de la troïka Hôtel de Ville-Saint Jean-Fourvière.

c) Un duo d'églises

Les églises de Saint-Martin d'Ainay et de Saint-Nizier ont cette épaisseur apportée par l'histoire et l'esthétique, dont on sait qu'elle s'accomode si bien desrègles du guide. Laissons

minutieuse est apportée à l'histoire de ces ponts, mais aussi à leurs caractéristiques de construction, à leur type, à leurs matériaux, et dans la deuxième moitié du siècle à leurs dimensions.

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Chambeten 1836 parle du quai Saint-Clair comme du rendez vous "d'une partie de la bonne société...

pourtant ici de côté les détails architecturaux qui ont leur part dans l'importance donnée à ces deux églises. Oublions le clocher à section carrée de Saint-Martin d'Ainay, le portail de Philibert Delorme à Saint-Nizier, ainsi que les différents tableaux et oeuvres d'art qui ornent leurs murs. On retrouve en fait dans leur présentation par les guides ces éléments qui faisaient la force de Fourvière ou de l'Hôtel de Ville. L'importance donnée à ces deux églises, au milieu de tant d'autres, provient en droite ligne de leur histoire et de leur rapport à l'image de la cité que véhiculent les guides. C'est cela qui les fait ressortir de l'énumération des lieux de culte qu'on retrouve dans tous nos guides.

Voyons d'abord Saint-Martin d'Ainay. Les guides déclinent son identité en trois temps, où l'on retrouve beaucoup de ce qui fait la gloire de Fourvière. Son âge tout d'abord: c'est celui du plus ancien édifice de Lyon (147). Sa qualité historique ensuite, celle d'une abbaye illustre ayant abrité de nombreux souverains de passage à Lyon. Son enracinement dans un sol riche en émotions chrétiennes enfin puisque de 1830 à 1860 il est entendu dans nos guides (148) qu'elle est située sur l'emplacement de ce qui fut l'emplacement du temple d'Auguste, à proximité du cirque où furent massacrés les 19 000 chrétiens de 177 ap. J.C. Tous ces titres nous ramènent vers Fourvière, et à un moindre degré vers Saint-Jean car Saint-Martin d'Ainay incarne aussi la simplicité architecturale, manifestation d'une foi pure venue en droite ligne du christianisme des origines. On retrouve à Saint-Martin d'Ainay ce qui est le plus accentué à Notre Dame de Fourvière: la situation de l'église sur un sol sanctifié du sang des martyrs et la superposition à un site païen. L'importance de Saint-Martin d'Ainay repose elle aussi sur ce sous-sol qui la légitimise. C'est d'ailleurs dans ce sous-sol qu'elle a enfoui sa crypte de Sainte Blandine, martyre emblématique de 177. Saint-Martin d'Ainay est ainsi le second lieu où s'effectue la suture entre le Lyon citadelle catholique du XIX°, et le Lugdunum où Pothin apporta la parole du Christ.

Saint-Nizier, on le verra, résonne aussi de l'écho de ces premiers temps du christianisme. Mais il faut tout d'abord examiner une autre raison qui fonde son importance, à savoir sa place dans l'histoire du pouvoir municipal. C'est en effet là, soulignent les guides, que

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Là encore, on peut faire la même observation pour les ponts. L'insistance sur leur nombre montre à la fois le pouvoir symbolique de cet organe de franchissement, création humaine qui se joue des obstacles de la nature, mais aussi son importance pratique dans une ville traversée par deux fleuves.

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Les auteurs oublient (à escient?) la manécanterie, située à côté de la cathédrale, et qui est le plus ancien édifice lyonnais.

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Pas chez Chambet, fidèle à l'option Fourvière avancée notamment par les historiens du XVIII°. A l'appui de cette thèse, on trouve entre autres arguments bien troublants l'étymologie du nom de la montée du Gourguillon, qui proviendrait du bruit qu'y ont fait les ruisseaux du sang des martyrs se précipitant à la Saône.

s'assemblaient les grandes assemblées communales qui procédaient aux élections des magistrats du Consulat. A plusieurs reprises, on parle même de Saint-Nizier comme du "premier Hôtel de ville" de Lyon. Saint-Nizier est donc un des lieux identifiés à l'essor de ces franchises municipales qui symbolisent l'esprit d'indépendance glorifié par nos guides. Sa proximité avec l'Hôtel de Ville, avec lequel elle est souvent regroupée au sein d'un même quartier, où qu'elle suit de près dans les itinéraires, l'érige d'ailleurs comme un pôle secondaire d'un ensemble qui est présenté au touriste comme un condensé spatial de l'histoire de l'indépendance lyonnaise.

La présence de Saint-Nizier dans ces opuscules fébrilement ou négligemment feuilletés par le voyageur qui aurait visité Lyon dans le courant de la décennie 1860 ne se limite pas à cette dimension laïque. Il ne faut pas oublier que Saint-Nizier est une église, un lieu de culte. Elle aussi possède ses reliques et sa crypte. Or cette crypte est celle de Saint-Pothin, premier évêque de Lyon, qui y apporta le premier la parole du Christ et une image de Marie à la gloire de laquelle il aurait établit un oratoire, à cet endroit précis où s'élève l'église de Saint-Nizier (je reprends là les présentations des guides). Saint Pothin, figure de l'hagiologium lyonnais a été martyrisé en 177 ap. J.C, en même temps que ...Sainte Blandine, "cryptisée" en Ainay. On mesure par là le débat de préséance qui oppose les deux sanctuaires. La lutte entre les deux églises en termes de reliques, de privilèges spirituels et de combats d'influence fait justement irruption dans le monde des guides en 1864, par le truchement de l'ouvrage de Péladan. On discute en effet ferme aux alentours de cette date dans les milieux archéologiques et religieux lyonnais. Une thèse archéologique iconoclaste, déjà soutenue par Auguste Bernard dans les années 1840, revient en effet au premier plan à ce moment sous la plume de Martin- Daussigny, peintre lyonnais et directeur du Musée des Beaux Arts. Son opinion est que le confluent des deux fleuves était situé du temps des romains aux pieds de la colline Saint

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