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La violence en questions

Dans le document Crime, Rixe et bruits d'épée (Page 104-130)

L’étude de la violence, quelle que soit l’époque prise en compte, suppose certains questionnements dont le plus complexe est sans doute celui de la cause du déclenchement de cette violence. On peut être fondé à penser, à l’instar de certains biologistes, que la violence naît de l’agressivité, laquelle prend naissance dans l’hypothalamus, le cerveau reptilien, que sa finalité est la survie de l’organisme et la recherche de la domination sexuelle1; on pourra utiliser, pour étayer

la démonstration, des études comportementales réalisées auprès de différents volatiles et même de mammifères2. Il n’en demeure pas

moins que la violence humaine est le produit de l’action d’un être pen- sant et capable d’élaborer une règle de conduite, voire une morale. Même si les facteurs génétiques et instinctifs ne doivent être tota- lement rejetés de l’explication des comportements violents de l’être humain, il faudra bien se tourner vers l’étude de la société et de la culture des hommes pour comprendre les motivations de leur agres- sivité et les interprétations que l’on pourra avancer seront forcément multiples et complexes.

Ainsi, les postulats théoriques élaborés par l’historien de la vio- lence Robert Muchembled nous semblent-ils particulièrement féconds en ce qu’ils acceptent « l’héritage » génétique du comportement violent dans certaines de ses manifestations : violence réactionnelle, défense du territoire y compris du symbolique « territoire du moi »,

1. LABORIT, Henri, L’agressivité détournée, Paris, 1970, 192 p.

2. LORENZ, Konrad, L’agression. Une histoire naturelle du mal, Paris, 1969, en particulier, les rats, p. 156-163.

tout en accordant un large champ à l’élaboration culturelle de la plu- part d’entre elles1.

De plus Muchembled nous met particulièrement en garde sur le risque d’anachronisme que l’on court à envisager des crimes anciens avec des critères contemporains. Tel crime banal et relativement toléré hier, comme les homicides commis entre bandes de jeunes vil- lageois dans l’Artois moderne, devient inadmissible aujourd’hui ; l’in- verse ne semble aller de soi mais est néanmoins vrai : le blasphème par exemple, criminalisé dans les sociétés d’Ancien Régime et anodin aujourd’hui dans le monde occidental.

Il est un autre questionnement auquel on doit se confronter lors de l’étude des phénomènes violents, c’est la capacité des sources criminelles à rendre compte du degré de criminalité et de la diver- sité du phénomène à une époque donnée. Certains, non sans rai- son, affirment : « Les statistiques pénales reflètent en règle générale, l’activité des services qui les produisent et non pas — serait-ce de manière approchée — les infractions commises2. » À tel point qu’un

historien de la criminalité française de l’Époque Moderne se demande s’il ne faut pas « renoncer à faire l’histoire de la criminalité à l’époque moderne (et aux autres périodes...)3», en raison du caractère subjectif

et lacunaire des sources. Ainsi, à ce motif, pour prendre un exemple qui nous sera géographiquement et historiquement voisin, la validité des résultats des travaux de l’historien espagnol Angel Alloza sur la criminalité à Madrid duXVIeau XVIIIesiècle sont remis en cause par Jean-Pierre Dedieu4 au motif que la liste des affaires suivies par le

tribunal de la Chambre des juges de l’Hôtel de la Cour (Sala de los

alcaldes de Casa y Corte) est un inventaire des fonds existants réa-

lisé auXVIIIesiècle et non une statistique des crimes commis à Madrid

1. MUCHEMBLED, Robert, « Anthropologie de la violence dans la France moderne (XVe-XVIIesiècle) », Revue de synthèse,CVIII(janvier-mars 1987), p. 31-55.

2. LÉVY, René, ROBERT, Philippe, « Le sociologue et l’histoire pénale », Annales ESC, (1984), p. 400-422.

3. GARNOT, Benoit, « L’historiographie et la criminalité en histoire moderne », Histoire et Criminalité de l’Antiquité auXXesiècle. Nouvelles approches, Dijon, 1992, p. 25-29.

4. Jean-Pierre DEDIEU, compte-rendu de ALLOZA APARICIO, Ángel J., La vara quebrada de la justicia. Un estudio histórico sobre la delincuencia madrileña entre los siglosXVIyXVII, Madrid, 2000, 277 p., Crime, Histoire &Sociétés/Crime History & Societies, 6-1 (2002), p. 129-131.

pendant la période. S’il peut éventuellement nous renseigner sur l’ac- tivité de ce tribunal, il ne peut nous indiquer le nombre et le type de crimes réellement commis.

Cette question est directement liée à celle du niveau de violence atteint à une époque et à un endroit déterminés par rapport à une population de référence d’une part, et en relation avec une période différente, d’autre part. Ce qui, pour le domaine qui nous occupe, revient à poser les questions suivantes : la société castillane du Siècle d’or était-elle plus ou moins violente que ses homologues euro- péennes ? Les sociétés occidentales contemporaines sont-elles plus ou moins violentes que celles des périodes précédentes, et si l’on peut observer une baisse du niveau des comportements violents, ce fait est-il une étape d’un « processus (ou procès) de civilisation », selon l’expression rendue populaire par l’œuvre de Norbert Elias1?

En effet, une fois défini un nombre de crimes, la tentation est grande de vouloir établir des comparaisons. Nous-même y avons cédé, à propos des homicides commis à Madrid au XVIIe et au début du XVIIIe siècle, tout en dénonçant les limites de l’exercice2. Le résul-

tat auquel nous parvenions était que les chiffres madrilènes étaient supérieurs à ceux recueillis dans le comté de Kent en Angleterre3(les

plus bas d’Europe, pour la période) mais comparables ou inférieurs à ceux d’autres contrées4. Observations confirmés par des travaux

plus récents5. Il y a sans doute bien des raisons de penser que les Cas-

tillans du Siècle d’or ne devaient pas être plus violents que d’autres groupes humains du continent, ou plutôt, demandons-nous pourquoi il faudrait absolument qu’ils soient plus violents. Le climat ? Le sens de l’honneur méditerranéen ? Des études ont montré que des peuples vivant loin de la mer étaient tout aussi chatouilleux en matière d’hon-

1. ELIAS, Norbert, La civilisation des mœurs, Paris, 1973, 345 p. [1reédition en

1939].

2. CHAULET, Rudy, Historia de la violencia... art. cit.

3. COCKBURN, J. S., « Patterns of violence in english society : homicide in Kent. 1560-1985 », Past and Present, 130 (1991), p. 70-106.

4. SPIERENBURG, Pieter, « Faces of violence : Homicide trends and cultural mean- ings : Amsterdam, 1431-1816 », Journal of social history, (summer 1994), p. 701-716 ; MUCHEMBLED, Robert, La violence au village... op. cit. p. 19.

5. EISNER, Michael, « Modernization, self-control and lethal violence. The long term dynamics of european homicide rates in theoretical perspective », The British Journal of Criminology, 41 (2001), p. 618-638.

neur. Toute explication allant dans ce sens ne peut que renvoyer à des clichés.

Les violents, ce sont toujours les autres. Autres peuples ou autres époques. Tel chercheur traitant de la violence contemporaine évoque dans son introduction l’extrême brutalité des mœurs du Moyen Âge dont la société est évoquée par l’expression de « mêlée médiévale1».

Claude Gauvard, spécialiste de la criminalité de la fin de cette période, dénonce cette vision caricaturale2; mais n’hésite pas à affir-

mer quelques centaines de pages plus loin : « Tout sépare le royaume de France de l’Espagne duXVIesiècle que parcourent des hordes de vagabonds et où les villes se gonflent de bandes de criminels3» en

référence à l’article de Thompson qui recense les galériens emprison- nés, mais n’est pas si catégorique, et d’un article sur le banditisme en Nouvelle Espagne. L’approximation est humaine et l’œuvre de C. Gauvard est un monument devant lequel on ne peut que s’incliner. Mais il est plaisant de voir qu’il est peu facile de s’affranchir totale- ment du lieu commun.

Le processus de civilisation est un mouvement décrit par Nor- bert Elias qui verrait les comportements humains se modifier au cours d’une longue évolution qui va de la fin du Moyen Âge à l’époque contemporaine ; des changements seraient particulièrement observables au niveau de certaines fonctions naturelles, des relations sexuelles et de l’agressivité. La thèse est reprise et défendue par Robert Muchembled et se révèle être particulièrement intéressante appliquée à son champ d’étude : la France du XVIeau XVIIIe 4siècle, puis duXVIeauXXe 5.

Mais elle a fait aussi l’objet de remises en cause et un vif débat disciplinaire oppose actuellement les spécialistes de l’histoire de la

1. CHESNAIS, Jean-Claude, Histoire de la violence en Occident de 1800 à nos jours, Paris, 1981, p. 39.

2. GAUVARD, Claude, « De grace especial »... p. 1. 3. Ibid. p. 268.

4. MUCHEMBLED, Robert, L’invention de l’homme moderne. Sensibilités, mœurs et comportements collectifs sous l’Ancien Régime, Paris, 1988, 517 p.

5. MUCHEMBLED, Robert, La Société policée. Politique et politesse en France duXVIeauXXesiècle, Paris, 1998, 371 p.

criminalité1. Les adversaires du concept critiquent la manière dont

ses illustrateurs utilisent des chiffres de violence homicide peu fiables, particulièrement pour le Moyen Âge et en extrapolent ce qu’ils consi- dèrent être, après diverses manipulations, des valeurs absolues de crimes commis. Le même reproche est adressé aux chiffres de popula- tion ayant servi à calculer le taux d’homicide, particulièrement incer- tains pour l’époque médiévale. L’étude systématique de l’homicide est mise en cause au motif que bon nombre de ceux qui meurent après coups et blessures, succombent pour des causes étrangères à la volonté de l’assaillant : hémorragie ou infection ; leur nombre ne sau- rait refléter le niveau d’agressivité de la société ni être comparé à des données contemporaines issues d’un monde où les victimes d’agres- sion bénéficient la plupart du temps des avancées de la médecine. Quant au modèle de la « société de cour » à la française, paradigme, selon Elias, de la civilisation des mœurs2, il est fort éloigné de bien

des sociétés européennes qui connaîtront néanmoins, si l’on s’en tient aux chiffres avancés, une forte diminution du nombre des homicides commis. Enfin c’est l’aboutissement du processus de civilisation qui semble aujourd’hui mis à mal si l’on s’en tient à l’augmentation de la courbe des homicides dans les sociétés occidentales à l’extrême fin du millénaire.

La critique la plus pertinente, si l’on en croit un des plus fervents défenseurs de la thèse de Norbert Elias3, c’est celle qui met en avant

la défense de l’honneur comme principale cause des homicides com- mis en Europe de la fin du Moyen Âge à l’époque moderne, c’est-à- dire une construction culturelle qui n’a que peu à voir avec la vio- lence réactionnelle et quasi animale qui aurait précédé l’apaisement de l’époque contemporaine. Ainsi, en France, Claude Gauvard, qui a montré que la violence des hommes du Moyen Âge était principale-

1. L’attaque la plus virulente est l’œuvre de SCHWERHOFF, Gerd, « Criminalized violence and the process of civilisation, a reappraisal », Crime, Histoire & Socié- tés/Crime, History & Societies, 2 (2002), p. 103-126. La défense du concept est prin- cipalement assurée par SPIERENBURG, Pieter, « Violence and the civilizing process : does it work ? », Crime, Histoire & Sociétés/Crime, History & Societies, 2 (2001) p. 87-105 et « Theorizing in Jurassic Park : A reply to Gerd Schwerhoff », Crime, Histoire & Sociétés/Crime, History & Societies, 2 (2002) p. 127-128.

2. ELIAS, Norbert, La société de cour, Paris, 1985, 331 p. [1reédition en 1969].

ment la cause de « l’honneur blessé », a porté un rude coup à la vision d’un monde médiéval aux mœurs primitives où la violence débridée serait le proviendrait d’un manque de contrôle des individus sur eux- mêmes1.

De ces intenses débats européens sur les origines de la violence, la péninsule ibérique dans son ensemble est quelque peu restée en marge.

1 Historiographie de la criminalité espagnole

Grâce à des ouvrages majeurs, on connaît bien aujourd’hui la jus- tice pénale castillane et son action2. Si le droit pénal et la répression

ont été traités de manière assez systématique, il n’en va pas de même de la criminalité.

La question de la criminalité en Espagne a donné lieu dès la fin du XIXe siècle à des publications fondées soit sur des documents littéraires soit sur des chroniques du Moyen Âge ou de l’époque moderne3. Elles présentent peu d’utilité pour nous si ce n’est qu’elles

indiquent un intérêt ancien, en Espagne, pour les comportements cri- minels des temps passés. Cette tradition s’est en quelque sorte perpé- tuée à travers les œuvres de Deleito y Piñuela qui n’évoque les crimes qu’en fonction des Avisos du XVIIesiècle4. Mais aujourd’hui encore

on peut trouver des études sur la criminalité de l’époque moderne

1. GAUVARD, Claude, « De grace especial »... p.705-752 et p. 944 : « Si comme nous le supposons, l’honneur est encore une valeur partagée par tous en ces deux derniers siècles du Moyen Âge, il convient de nuancer considérablement les théories qui à la suite de N. Elias, construisent la “civilisation des mœurs” sur la barbarie initiale d’un temps où régnait une violence instinctive et brutale. »

2. TOMÁS YVALIENTE, Francisco, El derecho penal... op. cit. ; ALONSOROMERO, María Paz, El Proceso penal en Castilla (siglosXIII-XVIII), Salamanque, 1982, 379 p. ; HERASSANTOS, José Luis de las, La justicia penal... op. cit.

3. SALILLAS, Rafael, El delincuente español. Hampa. Antropología picaresca, Madrid, 1898, 526 p. ; PELLEJERO SOTERAS, Cristóbal, Delincuencia en Castilla (desde Fernando III hasta Juan II) ensayo sobre ideas ético-jurídicas medieva- les, Zaragoza, 1916, 142 p. ; SALDAÑA, Quintillano, « La criminología de El Quijote (Notas para un estudio) », Revue Hispanique, no68 (1926), p. 552-581.

qui se fondent sur le même type de documents sans avoir recours aux documents d’archives judiciaires1.

Une autre des caractéristiques de la recherche sur la criminalité en Espagne, c’est son cadre régional dominant, sans doute conditionné par la décentralisation qu’a connue ce pays, mais aussi par la dif- ficulté de manier des sources couvrant l’ensemble du territoire. De plus, l’histoire de l’Espagne est telle qu’avant leXVIIIesiècle, il existe deux entités fort dissemblables : le Royaume de Castille et la Cou- ronne d’Aragon, possédant chacune sa propre langue et sa législation particulière. Ce qui explique sans doute que les travaux qui traitent de l’ensemble de la péninsule sont justement consacrés à l’Espagne d’après 17002.

Pour ce qui est des recherches « régionales » sur la criminalité depuis la fin du Moyen Âge jusqu’auXVIIIesiècle, la couronne d’Ara- gon et ses différents royaumes (Valence, Catalogne, Aragon propre- ment dit, Baléares) sont bien représentés3. Le Royaume de Castille

1. RODRÍGUEZSÁNCHEZ, Angel, « La historia de la violencia : Espacios y formas en los siglosXVIyXVII», Historia a debate, t. II, p. 117-127, lequel fait par ailleurs appel aux archives judiciaires dans d’autres travaux.

2. DOMERGUE, Lucienne, RISCO, Antonio, L’alcalde et le malandrin... op. cit. PALOPRAMOS, José Miguel, « Delitos y penas en la España del sigloXVIII», Estudis, 22 (1996), p. 65-103.

3. PÉREZGARCÍA, Pablo, La comparsa de los malhechores. Valencia 1479-1518, Valence, 1990, 339 p. NORBONAVIZCAÍNO, Rafael, Malhechores, violencia y justi- cia ciudadana en Valencia bajomedieval (1360-1399), Valence, 1990, 255 p. PERIS

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TERA, Joan, « Criminalitat i delinqüència durant el segleXVIIa Osona : la violència generalitzada », Primer Congrès d’Història Moderna de Catalunya, vol.II, Barce-

compte sans doute autant de travaux que son voisin oriental, mais ils ne présentent pas la même homogénéité géographique : de ce côté- ci, les recherches se concentrent sur l’Andalousie et l’Estrémadure, la côte cantabrique (Cantabrie, Pays Basque, Galice et Asturies) et Madrid1. Le centre du pays, à l’exception de la capitale, n’est guère

l’objet de recherches en matière de criminalité2.

Ajoutons, pour l’ensemble de l’Espagne, que beaucoup de ces travaux traitent de tous les crimes conjointement, soit, selon les rubriques consacrées, des attentats contre les personnes, contre les biens, contre la morale. Chacune pouvant être subdivisée : homicides,

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2. Pour la Nouvelle Castille et la Santa Hermandad : GUILLAUME-ALONSO, Araceli, Una institución del Antiguo Régimen : la Santa Hermandad Vieja de Talavera de la Reina, Talavera, 1995, 341 p.

blessures, etc. Ce qui profite davantage à l’histoire du droit et des insti- tutions qu’à celle des mentalités. Certaines de ces études résultent du dépouillement de registres d’amendes pécuniaires ou de décès ; elles ne peuvent donc fournir des renseignements précis ni abondants sur les acteurs du crime ou sur les circonstances de l’événement et s’ex- posent, pour nombre d’entres elles, aux critiques de ceux qui refusent de voir dans ce type de registres le reflet fidèle de la criminalité de l’époque. Enfin, quelques-unes sont issues d’échantillons de popula- tions très faibles qui rendent les interprétations difficiles et les extrapo- lations dangereuses, telle celle qui s’intitule « la violence généralisée » et observe 50 cas dont 13 agressions physiques et 5 homicides...

Ces observations nous ont permis d’arrêter des choix pour notre propre étude : un seul type de crime, des documents permettant de recueillir des informations diversifiées, un nombre significatif de cas et une zone non encore étudiée du point de vue qui est le nôtre ; se gar- der de considérer que les chiffres obtenus correspondent au niveau de criminalité observé à l’époque, lequel fut sans doute, comme

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