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Vers une modification des profils socio-démographiques

comme laboratoire de recherche

Chapitre 2. La communauté d’agglomération de La Rochelle

2. La communauté d’agglomération littorale de La Rochelle : un dynamisme porté par l’attractivité porté par l’attractivité

2.5. Vers une modification des profils socio-démographiques

Taux d'évolution de la population 1968 –1999 (%) Taux d'évolution 1999-2009 (%) Variation du nombre d’habitants entre 1999-2009 Variation du nombre d’habitants due à l’accroissement naturel 1999-2009 Variation du nombre d’habitants due au solde migratoire 1999-2009 Angoulins 74,98 6,26 +219 -153 +372 Aytré 42,94 14,28 +1107 +59 +1048 Bourgneuf 237,38 1,54 +16 +42 -26 Châtelaillon-Plage 13,09 8,13 +457 -200 +657 Clavette 266,02 59,07 +420 +76 +344 Croix-Chapeau 101,78 27,42 +244 +64 +180 Dompierre-sur-Mer 171,29 22,67 +976 +227 +749 Esnandes 183,73 11,11 +204 +100 +104 La Jarne 245,95 14,36 +295 +171 +124 La Jarrie 161,55 4,19 +111 +130 -19 La Rochelle 1,83 -2,61 -2004 +1521 -3525 Lagord 75,59 12,29 +793 -551 +1344 L'Houmeau 156,88 -9 -205 -190 -15 Marsilly 152,34 15,43 +339 +92 +247 Montroy 210,95 21,38 +115 +52 +63 Nieul-sur-Mer 218,66 -0,46 -26 +164 -190 Périgny 327,3 19,18 +1151 +248 +903 Puilboreau 258,63 15,22 +703 -267 +970 Saint-Christophe 108,17 30,53 +280 +76 +204 Sainte-Soulle 154,11 32,81 +870 +216 +654 Saint-Médard-d'Aunis 149,09 41,63 +522 +120 +402 Saint-Rogatien 426,61 4,16 +75 +121 -46 Saint-Vivien 188,48 20,97 +178 +25 +153 Saint-Xandre 221,87 10,39 +428 +105 +323 Salles-sur-Mer 201,85 21,3 +343 +97 +246 Thairé 89,79 39,51 +416 +140 +276 Vérines 154,73 35,05 +482 +164 +318 Yves 182,74 35,71 +375 +86 +289 Communauté d'agglomération de La Rochelle 170,65 18,03 +8884 2735 6149

Tableau 4: Evolution de la population des communes de l’agglomération rochelaise entre 1999 et 2009 (source:INSEE, 2009)

Le taux d’évolution des communes est fortement lié à leur localisation. En effet, les communes littorales ont un taux d’évolution moyen de 8,76% entre 1999 et 2009 alors que les communes localisées dans les terres affichent un taux d’évolution de 22,82%. Le vieillissement de la population est un facteur limitant pour le taux d’accroissement naturel, et le prix du foncier dans la zone littorale ; ces deux facteurs influencent ainsi le développement des communes.

2.5. Vers une modification des profils socio-démographiques

La Rochelle attire et les raisons en sont multiples. Elle attire aussi bien des jeunes qui viennent y faire leurs études, que des actifs qui viennent pour le travail, que des personnes

69 âgées qui viennent y passer leur retraite. Comme nous l’avons vu précédemment, le développement de La Rochelle a longtemps été liée aux activités portuaires, à l’industrie, au monde agricole et conchylicole, ce qui n'a pas empêché la structure socio démographique de se modifier peu à peu à travers deux phénomènes : le vieillissement de la population et l’augmentation des catégories socio-professionnelles moyennes à élevées.

Entre 1999 et 2009, un vieillissement globalisé de la population peut être observé. La part des plus de 60 ans a augmenté de 4,6 points sur la totalité du territoire et la part des moins de 30 ans a diminué de 3,7 points (INSEE, 2009). Ce vieillissement s’inscrit sur l’ensemble du territoire mais certaines communes sont davantage marquées par ce phénomène. Globalement, ce sont les communes littorales qui sont les plus impactées avec une proportion des plus de 60 ans qui a augmenté en moyenne de 6,4 points (minimum de 2,6 points à Aytré et maximum de 14,6 points à L’Houmeau) quand les communes dans les terres affichent une augmentation de 4,7 points (minimum de -1,9 à Croix-Chapeau et maximum de 9,6 points à Saint-Rogatien). Ces évolutions sont les moins fortes dans les communes nouvellement entrées dans l’agglomération. Ponctuellement, certaines communes se détachent de cette dynamique et ont vu une augmentation de la part des jeunes (moins de 29 ans) sur leur territoire. Cette évolution est par contre beaucoup moins forte. À Aytré, par exemple, la part des 15-29 ans a augmenté d’environ 1,5 point. Dans les communes qui sont dans les terres, on observe un rajeunissement plus prononcé comme dans les communes de Thairé ou de Sainte-Soulle, où la part des enfants de moins de 14 ans a augmenté de près de 2 points (Annexe 6).

La structure de la population par âge en 2009, montre que la proportion de personnes de plus de 45 ans est très supérieure à la moyenne nationale (INSEE, 2009). Ce phénomène est d’autant plus marqué pour les populations de plus de 60 ans (Figure 3). En effet, ils sont 36% sur le territoire de l’agglomération quant au niveau national cette proportion ne dépasse pas les 22% (INSEE, 2009). Bien que l’université et les autres établissements d’enseignements supérieurs permettent de maintenir une population jeune au sein du territoire (19% de la population a entre 15 et 29 ans), ils ne permettent pas de fixer ces populations après leurs études, sur le long terme. Ce phénomène explique la proportion plus faible de personnes de 30 à 44 ans (18%) et d’enfants de moins de 14 ans (16%) par rapport au niveau national (respectivement 20.3% et 18.5%) (INSEE, 2009).

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Figure 3: Structure par âge de la population dans la communauté d’agglomération de La Rochelle 2009 (Source : INSEE 2009)

Cette modification de la structure démographique influence les caractéristiques socioprofessionnelles de la population (Figure 4). Comme sur le territoire national, les deux catégories les plus représentées sont les employés et les retraités ; mais là encore ces proportions ont beaucoup évolué entre 1999 et 2009. Par exemple, sur la commune littorale de l’Houmeau, la part des retraités a augmenté de plus de 16 points. Dans l’agglomération, les actifs représentent 45% de la population. Même si les cadres et professions intellectuelles supérieures et les professions intermédiaires sont moins nombreux qu’au niveau national, leur proportion sur le territoire a augmenté entre 1999 et 2009, respectivement de 2,83 et 2,46 points. Ces augmentations sont davantage marquées dans certaines communes. La proportion de cadres et professions intellectuelles supérieures a beaucoup augmenté dans les communes de Montroy (+11,5 points), Saint-Vivien (+7,33 points) ou encore Clavette (+6,32 points). Les professions intermédiaires quant à elles ont fortement augmenté sur les communes de Saint-Christophe (+11,3 points), Montroy (+ 9,4 points) et Vérines (+7,98 points). En résumé, les actifs habitent de plus en plus dans les communes qui ne sont pas littorales, quand à ces dernières, elles voient leur part de personnes de plus de 60 ans et de retraités augmenter (Annexe 7).

16% 19% 18% 21% 16% 10% Population de 0 à 14 ans Population de 15 à 29 ans Population de 30 à 44 ans Population de 45 à 59 ans Population de 60 à 74 ans Population de plus de 75 ans

71 Figure 4: Catégories socio-professionnelles des habitants de la communauté d’agglomération

de La Rochelle (Source : INSEE 2009)

Le taux de chômage relativement élevé (12,9%) est également un marqueur de cette attractivité. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce chiffre. Premièrement, la présence de nombreux lieux de formation, universités, école d’ingénieur, école de commerces accentuent ce phénomène. En effet, après les études, on peut penser que beaucoup de jeunes restent sur le territoire quelques années avant de trouver un emploi, augmentant un temps le nombre de chômeurs (Annexe 8). Ensuite, La Rochelle reste un territoire touristique, activité fortement saisonnière qui sous-tend de nombreux emplois à durée déterminée et potentiellement un retour au chômage de façon régulière pour les actifs travaillant dans ce domaine. Enfin, la forte attractivité de la zone, peut jouer un rôle important sur le taux de chômage car les conjoints des personnes qui arrivent suite à des mutations ne trouvent pas facilement un emploi (L’Observatoire de l’agglomération de La Rochelle, 2014).

Ce vieillissement de la population ainsi que l’augmentation des catégories socioprofessionnelles supérieures sont accompagné d’une augmentation des revenus nets moyens déclarés des foyers fiscaux. En effet, sur l’ensemble de l’agglomération, ces revenus sont passés de 15 739 euros en 1999 (min : 11589 à Yves, max : 23 428 à Clavette) à 25 850 euros en 2009 (min : 21 055 à Aytré, max : 31 397 à L’Houmeau) (DGFiP, 2012).

De façon générale, le dynamisme de l’agglomération est soutenu par une forte attractivité. Comme nous l’avons vu, l’attractivité de l’agglomération se traduit sous des formes différentes en fonction des zones concernées. Sur le littoral, le taux d’évolution est

0,4% 3,5% 7,6% 14,3% 16,4% 10,8% 29,4% 17,6% Agriculteurs exploitants

Artisans, Commerçants, Chefs d'entreprise Cadres et Professions intellectuelles supérieures

Professions intermédiaires Employés

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moins important. Le littoral est marqué par un vieillissement de la population ainsi qu’une proportion plus forte de retraités. Dans l’arrière-pays, les taux d’évolution sont plus élevés et le vieillissement de la population est contré par l’arrivée de familles avec de jeunes enfants. Les caractéristiques naturelles de l’agglomération ont donc un impact important sur la répartition de la population ainsi que sur son profil sociodémographique.

Conclusion

Les communautés d’agglomération sont des territoires politiques dont les compétences, en termes d’aménagement et de gestion territoriale, permettent de les envisager comme des échelons pertinents à l’analyse des IEE. La communauté d’agglomération de La Rochelle est un territoire qui est depuis longtemps engagé dans le développement durable et la qualité du cadre de vie surtout dans la ville-centre. Pour autant, l’attractivité littorale, l’accroissement de la population et la modification des profils d’habitants créent de nouvelles dynamiques spatiales au sein du territoire, dynamiques qui peuvent générer des compétitions entre groupes sociaux et différentes pressions sur l’environnement (urbanisation du littoral, production importante d’externalités, périurbanisation sur les zones agricoles…).

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Chapitre 3. Proposition d’une méthodologie d’analyse des inégalités