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Typologie spatiale des relations entre les inégalités environnementales et écologiques

Les relations entre les différents indicateurs ont été analysées afin de comprendre les relations entre les différents types d’inégalités, et comment ces corrélations se distribuent spatialement. Pour cela, une classification ascendante hiérarchique a été réalisée sur les résultats d’une analyse en composantes principales. Tous les indicateurs d’état des lieux ont été conservés en tant que variables principales. Selon le critère de Kaiser, (Lebart et al., 2006) les 3 premières composantes dont la valeur propre est supérieure à 1 ont été retenues. Elles représentent près de 70% de variance cumulée. Les résultats de l’analyse en composantes principales montrent une opposition sur la première dimension, entre les indices descripteurs d’espaces urbanisés (l’indicateur : Facteurs de dynamisme territorial, l’indicateur : Accessibilité physique du territoire et l’indicateur : Vie sociale et capacité d’action) et ceux décrivant des espaces moins anthropisés et plus naturels (l’indicateur : Environnement naturel et paysage, l’indicateur : Accessibilité économique au logement et l’indicateur : Risques et nuisances). Sur la seconde dimension, l’opposition apparaît entre, d’une part, l’indicateur : Accessibilité physique du territoire, l’indicateur : Risques et nuisances, l’indicateur : Vie sociale et capacité d’action, et d'autre part, l’indicateur : Facteurs de dynamisme territorial, l’indicateur : Accessibilité économique au logement, l’indicateur : Environnement naturel et paysage (Figure 15).

183 Figure 15: Graphe des variables de l’analyse en composantes principales menée sur les 6

indicateurs d’état des lieux

5 classes ont été créées à l’issue de la classification ascendante hiérarchique. Ces classes correspondent à des couronnes successives autour de la ville-centre bien que l’on puisse voir des variations ponctuelles (Carte 17). Ces classes illustrent la transition entre des espaces ruraux et naturels et des espaces urbains en passant par des espaces périurbains.

La première classe correspond à la ville-centre. Cette classe est définie par l’importance des facteurs de dynamisme territorial ainsi que par une vie sociale riche et une bonne accessibilité physique aux aménités du territoire (Tableau 48). Par contre, dans certains de ces secteurs, les habitants sont exposés aux risques et aux nuisances, le patrimoine naturel et paysager est peu présent et l’accessibilité économique au logement est relativement difficile. Cette classe regroupe la plus grande proportion de population, soit 44%. Le RFUC moyen est de 19 621 euros. La proportion de propriétaires est la plus faible

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(50%) et les logements sont les plus petits (78m²). Les individus sont donc soumis à des inégalités d’accessibilité économique au logement, des inégalités territoriales liées à la qualité des environnements naturels ainsi qu’à des inégalités face aux risques et aux nuisances.

Zone centrale Moyenne dans la classe Moyenne totale Indicateur : Facteurs de dynamisme

territorial 3,49 2,19

Indicateur : Vie sociale et capacité d'action 3,00 2,34 Indicateur : Accessibilité physique du

territoire 4,91 4,20

Indicateur : Accessibilité économique au

logement 3,00 3,12

Indicateur Environnement naturel et

paysage 1,49 1,94

Indicateur : Risques et nuisances 3,38 4,31

Tableau 48: Description de la classe: Zone centrale (le gris clair correspond aux moyennes de la classe supérieures à la moyenne totale, le gris foncé correspond aux moyennes de la

classe inférieures à la moyenne totale)

La seconde classe regroupe des espaces en première couronne. L’accessibilité économique au logement ainsi que l’accessibilité physique aux aménités du territoire y sont meilleures et les facteurs de dynamisme territorial sont très présents (Tableau 49). Par contre, l’exposition aux risques et aux nuisances est plus importante que dans les autres classes. De plus, la population est peu intégrée dans la vie locale et l’environnement naturel est de moindre qualité. 17,52% de la population habitent dans des espaces appartenant à cette classe. Le RFUC moyen est de 21 198 euros. 65% des individus sont propriétaires (65%) et la taille moyenne des résidences principales est de 98m². Les individus sont soumis à des inégalités de vie sociale et de capacité d’action, à des inégalités territoriales liées à la qualité des environnements naturels ainsi qu’à des inégalités face aux risques et aux nuisances.

185 Première couronne et zones autour des axes de

communication Moyenne dans la classe Moyenne totale Indicateur : Accessibilité économique au logement 3,63 3,12 Indicateur : Accessibilité physique du territoire 4,80 4,20 Indicateur : Facteurs de dynamisme territorial 2,31 2,19

Indicateur : Environnement naturel et paysage 1,48 1,94

Indicateur : Vie sociale et capacité d'action 1,91 2,34

Indicateur : Risques et nuisances 3,51 4,31

Tableau 49: Description de la classe :Zones en première couronne et zones autour des axes de communication(le gris clair correspond aux moyennes de la classe supérieures à la

moyenne totale, le gris foncé correspond aux moyennes de la classe inférieures à la moyenne totale)

Le troisième groupe, qui correspond à des espaces en deuxième couronne, est défini par une bonne accessibilité physique du territoire, une participation des populations à la vie sociale et une faible exposition aux risques et aux nuisances (Tableau 50). Par contre, dans ces espaces, l’accessibilité économique au logement est difficile, et les facteurs de dynamisme territorial sont peu nombreux. Dans ce groupe en deuxième couronne, on trouve 24,6% de la population de l’agglomération. Ces populations ont le RFUC moyen le plus élevé des cinq classes (21 531 euros), les propriétaires sont pas plus nombreux (73%) et les logements plus grands (105m²). Les individus sont soumis à des inégalités territoriales liées à la qualité des environnements naturels et urbains, ainsi qu’à des inégalités d’accessibilité économique au logement.

Zones littorales et de deuxième couronne Moyenne dans la classe Moyenne totale Indicateur : Accessibilité physique du territoire 4,70 4,20 Indicateur : Vie sociale et capacité d'action 2,52 2,34

Indicateur : Risques et nuisances 4,43 4,31

Indicateur : Environnement naturel et paysage 1,74 1,94 Indicateur : Facteurs de dynamisme territorial 1,98 2,19 Indicateur : Accessibilité économique au

logement 2,51 3,12

Tableau 50: Description de la classe: Zones littorales et de deuxième couronne (le gris clair correspond aux moyennes de la classe supérieures à la moyenne totale, le gris foncé

correspond aux moyennes de la classe inférieures à la moyenne totale)

La quatrième classe est également localisée dans des zones rurales, en troisième couronne. Ces espaces sont définis par une bonne accessibilité foncière et une faible exposition aux risques et aux nuisances (Tableau 51). Par contre, les facteurs de dynamisme

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territorial, l’environnement naturel et paysager, l’accessibilité physique du territoire ainsi que le niveau de vie sociale ne sont pas de bonne qualité. Ces espaces abritent 13,05% de la population. Leur RFUC moyen est inférieur à la classe précédente (20 489 euros) et ils sont majoritairement propriétaires (73%) de grands logements (106 m² en moyenne). Cette classe est la plus soumise aux inégalités car les populations y habitant cumulent des inégalités territoriales liées à la qualité des environnements naturels et des environnements urbains, des inégalités de vie sociale et de capacité d’action ainsi que des inégalités d’accessibilité physique aux aménités du territoire.

Zone de troisième couronne Moyenne dans la classe Moyenne totale

Indicateur : Risques et nuisances 4,90 4,31

Indicateur : Accessibilité économique au

logement 3,40 3,12

Indicateur : Vie sociale et capacité d'action 2,22 2,34

Indicateur : Facteurs de dynamisme territorial 2,03 2,19

Indicateur : Environnement naturel et paysage 1,58 1,94

Indicateur : Accessibilité physique du territoire 3,61 4,20 Tableau 51: Description de la classe: Zones de troisième couronne (le gris clair correspond

aux moyennes de la classe supérieures à la moyenne totale, le gris foncé correspond aux moyennes de la classe inférieures à la moyenne totale)

Enfin la cinquième classe correspond à des espaces localisés sur la périphérie et dans le sud du territoire. Ces zones, très souvent rurales, sont définies par une bonne qualité environnementale et paysagère et une accessibilité économique au logement plus facile (Tableau 52). Elles ont en revanche une mauvaise accessibilité physique au territoire, une qualité moindre des facteurs de dynamisme territorial et sont exposées à des risques et des nuisances. Près de 1% de la population vit dans ces espaces. En moyenne, ces populations ont des RFUC autour de 19 334 euros, elles sont propriétaires à 74% et les résidences principales des ménages sont relativement grandes avec une taille moyenne de 110 m². Dans ces zones, les populations sont soumises à des inégalités face aux risques et aux nuisances, des inégalités territoriales liées à la qualité des environnements urbains et enfin à des inégalités d’accessibilité aux aménités du territoire.

187 Zones périphériques Moyenne dans la classe Moyenne totale Indicateur : Environnement naturel et paysage 3,83 1,94 Indicateur : Accessibilité économique au

logement 3,24 3,12

Indicateur : Vie sociale et capacité d'action 2,25 2,34

Indicateur : Risques et nuisances 4,15 4,31

Indicateur : Facteurs de dynamisme territorial 2,08 2,19 Indicateur : Accessibilité physique du territoire 3,54 4,20

Tableau 52: Description de la classe: Zones périphériques (le gris clair correspond aux moyennes de la classe supérieures à la moyenne totale, le gris foncé correspond aux

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Carte 17: Typologie spatiale des relations entre les IEE

Les profils de population sont fortement liés à la localisation dans l’espace et de fait à la présence de certaines inégalités. Le nombre de propriétaires ainsi que la taille des

189 logements diminuent à mesure que l’on s’approche de la ville-centre. En ce qui concerne les RFUC moyens ils ont tendance à suivre une distribution euclidienne avec un point culminant en zone littorale et en deuxième couronne. Dans ces zones, l’accessibilité physique du territoire est élevée, il y a peu de nuisances et de risques et la vie locale est riche. Les résultats montrent également que ce ne sont pas les individus avec les RFUC moyens les plus faibles qui sont le plus exposés aux inégalités. En effet, cette catégorie de la population a tendance à être localisée dans la zone centrale où l’accessibilité physique du territoire et les infrastructures sont de bonne qualité ou en zone périphérique où ils bénéficient d’un cadre naturel de qualité et d’une accessibilité économique au logement importante. Les zones les plus exposées aux inégalités, qui abritent 13% de la population, se localisent dans les espaces agricoles de troisième couronne où l’urbanité est faible, tout comme l’influence du pôle central mais où la richesse environnementale et paysagère n’est pas assez importante pour compenser cette faiblesse.

L’utilisation de plusieurs indicateurs est une méthode adéquate pour décrire la distribution des inégalités environnementales et écologiques. En effet, la constitution d’indicateurs à travers le regroupement de plusieurs variables permet de relativiser le poids de certaines données qui, si elles avaient été traitées seules auraient en quelque sorte masquée la réalité. On peut notamment penser à l’indicateur : Accessibilité physique au territoire ou encore à l’indicateur : Accessibilité économique au logement dont les variables constituantes se compensent. L’utilisation d’une échelle fine permet d’avoir des résultats très précis, qui sont plus en accord avec les espaces réellement pratiqués par les populations. Par contre, le manque de disponibilité de certaines données à l’échelle infra communale reste un frein à cette méthode. La constitution d’un indicateur synthétique offre une vision globale de la répartition des IEE et la typologie spatiale permet quant à elle de comprendre les relations entre les inégalités. Elle donne des pistes pour identifier les éléments qu’il faudrait mieux prendre en considération en termes d’aménagement pour réduire les inégalités.

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6. Les inégalités environnementales et écologiques et les actifs : perceptions,