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2. Cadre de l’étude

2.3. Végétation et essences étudiées

Parmi les régions phytogéographiques de l’Afrique décrites par Monod en 1957 et Troupin en 1966, le Gabon est situé dans la région Guinéo- Congolaise, caractérisée par une forêt Ombrophile aux espèces sempervirentes et semi-caducifoliées (De Namur, 1990). Selon ce dernier, cette région est composée de forêts denses avec plusieurs variantes et de savanes. On retrouve la Forêt Dense Humide Sempervirente (FDHS), également qualifiée de Forêt Ombrophile Guinéo- Congolaise Sempervirente Littorale Hygrophile (White, 1986). Cette forêt est dominée par les essences de la famille des Césalpiniacées, une association des essences Saccoglottis gabonensis et Aucoumea klaineana (De Namur, 1990). Outre la FDHS, on trouve la Forêt Dense Humide Semi-Décidue (FDHSD) ou Semi-Caducifoliée (FDHSC) dans le Nord-est du Gabon et ayant comme essences caractéristiques Triplochiton

claires avec de grands arbres au sous-bois composé de plantes rameuses des familles des Marantacées et des Zingibéracées, la forêt inondée avec des essences aux racines échasses ainsi que des palmiers grimpants appartenant aux genres Ancistrophyllum, Eremospalha et Calamus. Enfin, les formations de savanes qui sont rencontrées dans la zone côtière et dans les forêts sous forme d’enclaves. Cette classification des forêts est proche de celle faite par Maley (1990). Ce dernier reconnait deux grands ensembles, les forêts sempervirentes et les forêts semi-caducifoliées. Cette classification non stricte souffre de l’hétérogénéité des espèces floristiques présentes et, de ce fait, la caractérisation des forêts a été réaménagée et basée sur la dominance des espèces forestières. Selon Maley (1990), on retrouve la forêt sempervirente à Gilbertiodendron

dewevrei, la forêt littorale à Lophira alata, la forêt à Okoumé (Aucoumea klaineana), ainsi que les formations forestières clairsemées à

Marantaceae et Zingiberaceae.

Les espèces forestières sont reliées à des environnements spécifiques (vallées, montagnes, régions côtières, etc.). Les types forestiers existants au Gabon peuvent être différenciés selon les reliefs (monts de Cristal, mont du Chaillu, etc.). En partant de l’océan atlantique, on reconnait les forêts littorales, orientales et continentales (Senterre, 2005). Selon ce dernier, les grands ensembles forestiers existants sont les forêts littorales, orientales, les forêts sous influence littorale et/ou orientale, les forêts continentales et les forêts submontagnardes.

La forêt gabonaise est placée dans le centre d’endémisme Guinéo- Congolais (White, 1986) et renferme les refuges pour des xérophytes et des orophytes (Reitsma et al., 1992).

La caractérisation des forêts a été également faite sur la base de la dynamique et de l’évolution des forêts dans le temps. Les changements climatiques et les pressions anthropiques provoquent une colonisation des espaces (savanes et jachères) par des essences forestières où on assiste à l’accroissement des espaces boisés (Maley, 1990; White & Abernethy, 1996). Dans l’ouvrage de White et Abernethy (1996), outre les bosquets, les savanes et les forêts-galeries, on distingue trois types de forêts : la forêt jeune, la forêt à Marantacées ou forêt secondaire et la forêt mature. La forêt jeune résulte de la colonisation des espaces ouverts et des savanes. Elle est caractérisée par la présence de jeunes peuplements de trois essences en particulier, soit l’Okoumé (Aucoumea klaineana), l’Azobé (Lophira alata) et l’Ozouga (Sacoglotis gabonensis). La forêt à Marantacées ou forêt Secondaire est caractérisée, quant à elle, par la présence au sol d’une végétation d’herbacées composées principalement des espèces de la famille des Marantacées et de Zingibéracées. Les nouvelles espèces résultant de la colonisation des forêts jeunes permettent le changement du couvert forestier. Enfin, la forêt mature est la résultante du changement du couvert forestier qui se densifie et ayant entrainé la disparition progressive de la végétation herbacée. Elle est caractérisée par un sous-bois clair et une végétation classique de forêt pluviale composée de plusieurs espèces forestières avec un couvert forestier formant des mosaïques. Les arbres sont particulièrement grands et ont de gros diamètres. Par exemple, l’Azobé est une essence qui peut atteindre 60 m de hauteur et 150 cm de diamètre et l’essence Guibourtia

tessmannii (Kévazingo) qui fait l’objet de fortes convoitises et vendue au

marché noir peut atteindre plus de 2 m de diamètre (White & Abernethy, 1996).

2.3.2. Essences forestières étudiées

Les essences forestières Julbernadia bifoliolata, Desbordesia glaucescens et Scyphocephalium ochocoa ont été largement décrites dans l’ouvrage de White & Abernethy (1996). L’espèce D. glaucescens (Irvingiaceae) est un arbre commun de la forêt à Marantacées. Selon White & Abernethy (1996), ses fruits ailés sont dispersés par le vent, l’écorce est pâle et rugueuse et son houppier est particulièrement coloré. Les arbres de cette espèce peuvent atteindre des hauteurs de 50 mètres et sont pourvus de contreforts spectaculaires et minces. Les grumes servent de buses à cause du cœur attaqué et rongé par les champignons de carie. L’espèce

S. ochocoa (Myristicaceae) est un arbre de la forêt mature pouvant

atteindre deux mètres de diamètre et 35 mètres de hauteur. Elle est également pourvue de hauts contreforts. Son écorce est rouge foncé et tachetée de lichens pâles, qui se desquame en écailles. L’espèce J.

bifoliolata (Cesalpiniaceae) est un grand arbre de la forêt Mature avec des

hauteurs de près de 40 mètres. Son écorce mince et lisse est très appréciée des écureuils volants qui s’en nourrissent. Cette espèce est également pourvue de contreforts minces. Le fruit est une gousse déhiscente qui projette des graines à une vingtaine de mètres. Le bois a une couleur jaunâtre pâle avec des grains brun sombre. Les essences de Béli sont dominantes dans la localisation des gites pour les anomalures (Anomalurus spp.) à cause de la présence de carie des arbres (Julliot et

3. Revue de littérature