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Une zone tampon pour éloigner les fripons

Ce qui dérange tout d’abord, c’est la multiplication des murs mitoyens qui assaillent et fragilisent la prison. De tous côtés, maisons, boutiques et échoppes s’empilent et étouffent les geôles, empêchent l’air de circuler et, comme on l’a vu, favorisent les évasions. La sûreté des prisons et, incidemment, des Parisiens mène certains acteurs à demander l’isolement des bâtiments par l’éradication des voisins directs dont la présence devient plus difficile à souffrir et à justifier. On demande alors l’implantation d’une véritable zone tampon, une bande de terrain dont le rôle serait d’assurer un espace libre entre la prison et la ville.

Un projet naît, en 1767, sous l’impulsion du concierge du Grand Châtelet, Louis Henry De Bruges – celui-là même qui se plaignait « des pauvres et des fripons » qui entouraient son établissement. Il supplie le Procureur général d’apporter des modifications radicales à sa prison suite aux évasions répétées dont elle a fait l’objet. Les évasions dont parle le concierge sont mises sur le compte des baraques qui sont installées autour du Grand Châtelet et qui mettent en danger

son intégrité : il demande leur destruction complète et immédiate2. Il est à noter que l’initiative provient d’un acteur de terrain (comme ce fut le cas avec les chirurgiens qui visitèrent les cachots de cette même prison), même d’un « praticien de la prison » et non d’un personnage externe dont le regard sur la prison aurait été plus « théorique »3. Ces personnages pouvaient donc recevoir l’oreille attentive des autorités en hauts lieux, sensibles à leurs demandes et à leurs inquiétudes, et porter eux-mêmes l’initiative d’améliorations.

Il n’est pas le premier à constater l’étranglement dans lequel se trouve le Grand Châtelet. Dès 1756, le censeur royal Poncet de la Grave assurait que la « commodité publique » exigeait qu’on « abatte du Grand Châtelet tout ce qui est sur le passage, en observant de l’élargir & de faire les murs de façade. On peut, par ce moyen, conserver l’utile de ce bâtiment, si on le trouve à propos, & retrancher tout ce qui borne la vue. Il en est de même pour le Petit Châtelet »4. Le but ici n’est pas le même que celui de De Bruges, même s’il emploie la même solution : le censeur pense à ordonner la ville, le concierge, à ordonner sa prison. Or, les deux enjeux sont très étroitement entremêlés. C’est peut-être ce qui explique que les inquiétudes du concierge trouvent un écho favorable puisqu’on dépêche sur les lieux l’architecte Aubry. Celui-ci estime à 70 000 livres l’achat et la destruction des échoppes voisines. Il propose plutôt de poser « des cloisons de charpente dans toutes les chambres de la prison adhérant au mur mitoyen »5. La

2 BNF JF 1292, lettre du concierge De Bruges au Procureur général, fol. 66.

3 En cela, la prison offre des similitudes avec les forces policières dans lesquelles de nombreux

praticiens proposent également des réformes à apporter à leur profession. Voir surtout Catherine Denys, Brigitte Marin et Vincent Milliot (dir.), Réformer la police. Les mémoires policiers en Europe au XVIIIe siècle, Rennes, PUR, 2009, 248 p. et Vincent Milliot (dir.), Les mémoires

policiers, 1750-1850. Écritures et pratiques policières du Siècle des Lumières au Second Empire, Rennes, PUR, 2006, p. 131-149.

4 Guillaume Poncet de la Grave, Projet des embellissements de la ville et faubourgs de Paris,

Paris, Duchesne, Première partie, 1756, p. 111-113.

5 BNF JF 1292, mémoire concernant la sûreté de la prison du Grand Châtelet, fol. 67 et suiv. Les

coûts liés à l’expropriation posaient souvent un frein à l’entreprise de travaux d’urbanisme, surtout dans le centre de Paris, particulièrement étroit et où l’immobilier était très onéreux. L’État privilégiait donc les actions ponctuelles ou encore la mise à profit de ses propres terrains. Voir Youri Carbonnier, « La monarchie et l’urbanisme… », loc. cit., p. 33-46 et Jean-Louis Harouel, op. cit., p. 261-280.

différence de coût est impressionnante : cette solution palliative est évaluée à 2 871 livres. Le concierge proteste et assure l’inutilité totale d’une telle opération : les prisonniers n’en feront qu’une bouchée. D’ailleurs, une évasion du For L’Évêque à la faveur des murs mitoyens tend à lui donner raison : la paroi était pourtant équipée d’une « cloison de charpente qui doubl[ait] le gros mur », le même dispositif qu’Aubry voulait installer au Grand Châtelet6. Tout de même, l’entreprise complète, même si on reconnaît qu’elle serait plus efficace, s’avère onéreuse. Le Procureur général tente de rallier le Bureau de la Ville afin de partager les coûts, comme c’était souvent le cas pour toute grande opération urbaine. La manœuvre est fondamentalement financière, bien sûr, mais la municipalité tirerait avantage du désengorgement de ce quartier et d’une prison plus sécurisée. La démarche préfigure d’ailleurs la décision de 1773 de rejeter sur les villes l’entière responsabilité du complexe carcéral. La Ville, par l’entremise du Prévôt des marchands, refuse de faire une telle dépense qui ne concerne, selon elle, que « la sûreté publique » et doit donc revenir entièrement au Domaine7. De Bruges perd son pari : les baraques restent en place. Le cas laisse tout de même filtrer, tant de la part du concierge que du Procureur général, un désir de renforcer l’étanchéité de la prison et d’éloigner, pour ce faire, les voisins qui empiètent sur son espace d’indécente façon. L’élément décisif, ici comme ailleurs, fut financier.

Un autre projet, mis de l’avant en 1782 par un conseiller du Châtelet, est plus drastique dans sa tentative d’isoler le Grand Châtelet de ses envahissants voisins. Il propose la démolition pure et simple de la prison et sa reconstruction ailleurs car « il faut l[a] transporter dans un quartier de la ville plus accessible et moins resserré »8. Le conseiller ne jette pas son dévolu sur les boulevards ni sur les champs ou les enclos qui bordent la capitale : le nouvel emplacement choisi

6 Pour la constitution des murs doublés, voir AN Y 10547, procès-verbal du Lieutenant criminel

Testart du Lys, 7 juin 1771. Pour l’évasion du For L’Évêque par une chambre voisine, voir AN X2B 1305, information d’évasion, 24 mars 1741.

7 BNF JF 1292, lettre de De Sartine au Procureur général, 30 mai 1767.

8 BHVP N.A. Ms 144, Projet de reconstruction du Châtelet. Présenté à M. le Lieutenant civil par

est, en fait, encore plus central que l’original (voir Fig. I.1, 3.1 et 3.2). Loin de souhaiter l’élimination de cette prison du centre urbain, l’auteur propose de faire du « nouveau Châtelet le point de communication entre les deux Isles [de la Cité et Saint-Louis] en comblant le bras de rivière qui les sépare »9. Il n’est donc pas question de repousser la prison vers la périphérie de la ville, mais de l’installer dans un endroit jugé plus commode, plus facile d’accès tout en désengorgeant le quartier de la boucherie. L’architecture est ainsi entièrement renouvelée – présentant même une belle façade en hémicycle qui tranche avec les modèles architecturaux traditionnels –, mais le caractère urbain de la prison est conservé et même renforcé. Or, malgré cette centralité, l’auteur prend bien soin de préciser que cette nouvelle prison ne devait pas avoir de voisins : « je désirerois seulement que ce monument fut entièrement isolé ». On souhaitait éviter au nouvel édifice d’être envahi de baraques et d’échoppes comme le furent les anciennes prisons. La proximité du voisinage, qui s’était mise en place sans scandale ni indignation jusque-là, est perçue comme un embarras à éviter. Les dessins montrent en effet une structure imposante dont les murs seraient complètement dénudés : autour de ce nouveau Châtelet règne la vacuité, permettant au monument de s’afficher dans toute sa magnificence. Ce dénuement excède les seules considérations urbaines et sanitaires : la colonisation des murs de la prison par les habitants de la ville nuit à sa mission. L’enfermement en est fragilisé, voire menacé et sa portée symbolique est amoindrie, banalisée même. L’établissement, une fois dépouillé, était plus sécuritaire et plus hygiénique, mais il s’affichait également comme présence morale que la ville ne parviendrait plus à camoufler : « l’ombre de la prison peut contribuer à pacifier la ville »10.

Fig. 3.1 : Plan du « Châtelet projeté », Projet de reconstruction du Châtelet

présenté à Monsieur le Lieutenant civil par un Conseiller au Châtelet, 21 octobre 1782

9 Ibid., fol. 83.

Fig. 3.2 : Façade du Châtelet du côté de la prison, Projet de reconstruction du

Châtelet présenté à Monsieur le Lieutenant civil par un Conseiller au Châtelet, 21 octobre 1782 (BHVP N.A. Ms 144, fol. 94).

Comme on l’a vu, le déménagement du Petit Châtelet a été envisagé bien plus tôt, dans le premier quart du siècle. Le repousser hors des limites de la ville n’avait pas été considéré davantage. En 1719, alors qu’on projette de céder l’emplacement de la prison à l’Hôtel-Dieu voisin, on cherche un nouveau site propice à recevoir les prisonniers. On choisit l’Hôtel de Cluny qui se trouve à cinq minutes de marche, au sud du Petit Châtelet (voir Fig. I.1)11. Aucune trace, donc, comme avec le Grand Châtelet, d’un désir réel de repousser la prison. Or, ce déménagement, évalué à près de 110 000 livres, n’est pas réalisé12. On décide plutôt, en 1780 et donc plusieurs années plus tard, de le fermer, en même temps que le For L’Évêque, et de le détruire. Cette opération majeure entraîne un véritable bouleversement du réseau carcéral et nécessite un remaniement important pour absorber le surplus de détenus : on désigne l’Hôtel de la Force comme site pour la nouvelle prison pour « sa position, son étendue, ses

11 BNF JF 1420, procès-verbal pour la démolition du Petit Châtelet, 27 juin 1719, fol. 160. 12 BNF JF 1420, fol. 193.

distributions, & la modicité des fonds demandés pour le mettre en état »13. L’endroit, il est vrai, est situé un peu plus à l’écart du centre géographique parisien, mais il n’est pas du tout question de l’exclure de la ville puisque l’hôtel est situé au cœur du Marais, sur l’actuelle rue du Roi de Sicile (voir Fig. I.1)14. Toutefois, les archives montrent que des discussions ont eu lieu quant au meilleur endroit pour installer la nouvelle prison et que d’autres propositions furent envisagées. Elles laissent percevoir les balbutiements d’une remise en question que la période révolutionnaire et l’Empire reprendront à leur compte presque tels quels.

Trois projets en particulier furent proposés15. D’abord, option plus sombre et peut-être peu – pas? – connue des autorités, le Projet concernant

l’établissement de nouvelles prisons dans la capitale par un magistrat, du maître des requêtes De Launay16. Par son titre, on sait déjà qu’il ne s’agit pas du tout de repousser la prison hors de la ville. L’endroit choisi est le couvent des Grands Augustins, situé sur la rive gauche, vis-à-vis de la Place dauphine (voir Fig. I.1 et 3.3). Non seulement De Launay veut-il conserver sa prison dans le cœur de Paris,

13 AN AD III 27B, Déclaration du Roi portant établissement des nouvelles prisons, 30 août 1780.

La Déclaration est relayée intégralement dans la Gazette de France, no 72, 8 septembre 1780. Hardy la commente dans son journal et dit que plusieurs Parisiens attribuent cette initiative aux bons soins de Lamoignon de Malhesherbes. Siméon-Prosper Hardy, Mes loisirs, ou Journal d’événemens tels qu’ils parviennent à ma connoissance (1753-1789), Pascal Bastien, Sabine Juratic et Daniel Roche (éd.), Paris, Hermann, 2017, vol. 6, entrée du 8 septembre 1780.

14 Au XIXe siècle, d’autres discussions ont lieu pour savoir s’il faut privilégier la Force ou Sainte-

Pélagie. L’élément qui « tranche victorieusement la question » en faveur de la première est qu’elle « se trouve rapprochée des trois quarts de la population de cette immense cité ». Voir BHVP C.P. 5267, Nouvelles observations relativement aux maisons de la Grande Force et de Pélagie, et à la préférance que l’on doit à l’une d’elles comme maison d’arrêt et de dépôt.

15 D’autres projets furent sans aucun doute ébauchés, mais leur degré d’intérêt et de

développement est difficile à évaluer. On sait, par exemple, qu’on proposa également, pour enfermer les détenus civils, l’emplacement de l’Hôtel des Mousquetaires gris, situé sur la rue du Bac sur la rive gauche, face au Louvre (voir Fig. I.1). Mais l’établissement est simplement mentionné avec bien peu de précisions dans un mémoire consacré principalement aux conditions du personnel carcéral : « Il n’en couteroit pas beaucoup pour l’arranger de manière à y contenir tous les prisonniers pour dettes répandus dans les différentes prisons, la garde en seroit plus sûre et peu dispendieuse ». L’auteur, malheureusement inconnu, prévoit déjà les objections dues à l’éloignement du lieu : « Dira-t-on que ce local est éloigné du centre de la ville »? Il assure que les arrestations et les transports jusqu’à l’Hôtel se feraient « avec sûreté et sans scandale ». BNF JF 519, Mémoire sur les prisons de la Conciergerie et du grand Châtelet, [vers 1776], fol. 351.

mais la vision traditionnelle qu’il en a l’empêche de considérer toute autre option : la nouvelle prison, dont la « nature oblige de placer au milieu des villes », doit rester dans le centre de la capitale17. À cela s’ajoute, comme dans le projet précédent, le souci de mettre les prisons bien en évidence : « Une autre nécessité, c’est de les mettre à la vue du peuple, et de ne les pas trop éloigner du Palais »18. Puisque « l’espace urbain est saturé de sens », la geôle a un rôle à jouer19. La rejeter en périphérie, la dissimuler au regard des hommes serait contreproductif : cette proximité, loin de nuire, participerait à maintenir les Parisiens dans l’obéissance par peur d’aboutir dans un tel lieu.

Fig. 3.3 : Plan de la prison projetée aux Grand Augustins. De Launay, Projet

concernant l’établissement de nouvelles prisons dans la capitale par un magistrat, [1777].

17 Ibid., p. 36. De Launay fait écho à De Jèze qui assurait que les prisons devaient être classées

dans les « nécessités » de la capitale, au même titre que les lanternes et les pompes publiques. De Jèze, op. cit., p. 116

18 De Launay, op. cit., p. 50.

Les réflexions de De Launay ne sont ni purement urbaines, ni purement architecturales, mais également pénales. À ce titre, elles suivent de près les débats européens sur l’adoucissement des peines en ce qu’elles insistent sur l’exemplarité que fournit la présence carcérale en plein cœur de la ville. Depuis les années 1760, les discussions sur les potences urbaines sont orientées par le même souci : rendre les châtiments à la fois moins cruels et plus efficaces20. La publicité de la peine apparaît comme le meilleur moyen d’atteindre ces deux objectifs. Chez Beccaria, le principe est très clairement énoncé : on doit infliger les châtiments de manière à ce qu’ils « fassent l’impression la plus efficace et la plus durable possible sur l’esprit des hommes, et la moins cruelle sur le corps du coupable »21. Servan, qui écrit en 1767, est sans équivoque : « Voilà véritablement le grand but de la justice criminelle, un exemple pour l’avenir, plutôt que la vengeance du passé »22. La prison n’échappait donc pas à cette dialectique de l’exemple. Elle devait s’afficher, s’imposer au regard des Parisiens pour participer le plus efficacement possible à la dialectique judiciaire.

En plus de sa portée exemplaire, De Launay assure que le site des Grands Augustins pourvoirait à la nouvelle prison toutes les facilités nécessaires pour demeurer propre et salubre. Son plan repose sur trois grands points à travers lesquels il fait constamment référence aux « naturalistes » et à la chimie23. Il met l’accent sur l’existence de courants d’air afin d’éviter les miasmes et les maladies infectieuses, sur la présence d’eau – d’où la nécessité d’établir la prison sur les bords de la Seine – et, point beaucoup moins habituel, sur la présence de végétaux dans la prison sous la forme de rangées d’arbres plantés dans le préau afin de purifier l’air. Aussi, son projet fait parfaitement écho aux nouvelles

20 Voir Pascal Bastien, Une histoire de la peine de mort. Bourreaux et supplices, Paris-Londres,

1500-1800, Paris, Seuil, 2011, 340 p.; Id., L’exécution publique à Paris au XVIIIe siècle. Une

histoire des rituels judiciaires, Seyssel, Champ Vallon, 2006, 272 p.; Pieter Spierenburg, The Spectacle of Suffering…, op. cit.

21 Cesare Beccaria, Des délits et des peines, Paris, Flammarion, 2010 (1764), p. 66.

22 Joseph Michel Antoine Servan, Discours sur l’administration de la justice criminelle, Genève,

s.n., 1767, p. 33.

23 La chimie gagne alors une forte reconnaissance, même si le statut du chimiste tarde à s’affirmer.

préoccupations vis-à-vis d’une promiscuité malsaine entre la geôle et la ville qui l’entoure : le terrain de la prison idéale ne doit pas être « resserré par des batiments voisins »24. Plus qu’un plan carcéral, De Launay présente donc un projet qui lie considérations sanitaires, sécuritaires et pénales. Pour être pleinement efficace, la nouvelle prison doit être installée dans le cadre urbain et exposer sans entrave son « ombre disciplinaire ».

Un autre site fut très sérieusement considéré pour recevoir la nouvelle prison civile : le couvent des Cordeliers, à neuf minutes de marche au sud de la Conciergerie (voir Fig. I.1). Même le Journal de Paris parle de la possibilité d’y construire de nouvelles prisons « plus saines que toutes celles qui existent » et s’en réjouit : l’esprit public n’était pas indifférent aux prisons de la capitale25. Le projet fut mis de l’avant par Jacques Gondouin, architecte du roi (voir Fig. 3.4)26. Ses raisons sont purement structurelles : le bâtiment peut facilement recevoir des détenus, possède au grand terrain et la pierre de ses murs demeure « en très bon état ». Le projet a circulé dans les hautes sphères du pouvoir – il avait possiblement été commandé par la monarchie27 – et reçut l’attention de l’inspecteur des hôpitaux et maisons de force, Jean Colombier. C’est par cet intermédiaire que le projet aboutit sur les bureaux de l’Académie royale des sciences, Necker « ayant demandé l’avis de l’Académie sur un projet d’établissement de nouvelles prisons, dans l’emplacement occupé actuellement

24 De Launay, op. cit., p. 41.

25 Journal de Paris, no 327, mardi 23 novembre 1779. Dans son entrée du même jour, Siméon-

Prosper Hardy commente lui aussi le projet, en ayant pris connaissance dans le journal. Siméon- Prosper Hardy, op. cit., vol. 6, entrée du 23 novembre 1779.

26 BNF JF 519, Projet présenté au feu roi pour former une place devant la nouvelle école de

chirurgie et faire d’un des cloîtres des Cordeliers des prisons pour les débiteurs insolvables, en laissant exister le couvent et une grande partie de l’Église des Cordeliers (les plans se trouvent toujours dans le dossier); BNF JF 519, Mémoire sur les prisons publiques dans l’emplacement des Cordeliers, fol. 364. Jacques Gondouin fut aussi architecte adjoint de Desmaisons sur le chantier du Palais en 1783. Voir Gaël Lesterlin, loc. cit., p. 110. Pour les projets, voir Edmond Pognon, et al., Paris d’hier et de demain, Catalogue d’exposition, Paris, Bibliothèque nationale, 1966, section 111.

27 Les académiciens soulignent que l’administration « ait invité et ait encouragé même à proposer

des projets de réforme ». Antoine-Laurent de Lavoisier, et al., « Rapport sur les prisons… », loc. cit., p. 467.

par le couvent des Cordeliers »28. Moment important où l’État tend la main à la science pour faire de la prison un point névralgique de leurs réflexions respectives et conjointes. Moment qui démontre également combien l’activité scientifique fut mise au service du gouvernement jusqu’à devenir un important rouage dans l’atteinte du « bien public »29.

Fig. 3.4 : Projet présenté au feu roi pour former une place devant la nouvelle

école de chirurgie et faire d’un des cloîtres des Cordeliers des prisons pour les