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III. LA CONCRÉTISATION PAR LES POLITIQUES DU DÉSENGAGEMENT DE L’ÉTAT

IV.I UNE AUGMENTATION DU CHÔMAGE ET DE LA PAUVRETÉ

« Le gouvernement ne tient pas de statistiques du chômage, mais au milieu des années 80, on estimait le nombre de chômeurs à près de 20% de la population active »157. Il n’existe pas d’étude pour mesurer le taux de chômage, suite aux compressions ou licenciements engendrés par les politiques engendrées par le PAS (Programme des Ajustements Structurels). Cette assertion est aussi valable aussi pour la pauvreté. En effet même si elle est une constante au Sénégal et dans la sous-région, il n’existe pas d’étude ou de statistique relative sur l’impact des politiques d’ajustement et la pauvreté. La pauvreté, par contre qui constitue une réalité inquiétante en Afrique, et notamment au Sénégal, a fait l’objet d’une étude ou de plusieurs études. Des études en ont d’ailleurs décrié l’écho pour en chercher des solutions comme celle faite par la société civile en 2002 et portant sur une « évaluation du DSRP (Document de Stratégie pour une Réduction de la Pauvreté).

C’est un ressortissant du Tiers Monde, l’indien Amartya Sen, qui reçoit le prix Nobel d’Économie en 1998 pour ses travaux sur la pauvreté, lesquels pourtant remontent au début des années 1960. Selon l’Académie suédoise qui décerne le prix, Amartya Sen a « restauré la dimension éthique dans l’économie ». Cette reconnaissance du thème de la pauvreté dans la recherche économique académique n’en en fait que le prolongement de préoccupations apparues dans les années 90. L’intérêt subit manifesté à l’égard de la pauvreté n’est toutefois pas suscité par les poches de pauvreté qui existent dans les pays industrialisés; ni même par la pauvreté structurelle classique inhérente au sous- développement. Il se trouve que la pauvreté, dans les pays africains surtout, a pris des proportions sans précédent, tant en extension qu’en intensité à partir des années 80, période de l’endettement massif et des programmes d’ajustement structurel). Le ton est donné en 1987 par une publication de l’UNICEF qui s’en prend à l’approche exclusivement économique des programmes d’ajustement structurel, pour réclamer un ajustement à visage humain. L’appel est entendu : en 1989, le PNUD, la Banque africaine de développement et la Banque mondiale lance le programme « Dimension sociale de l’ajustement ». Le Rapport de la Banque mondiale de 1990 sur le développement dans le monde pose explicitement le problème de la pauvreté. Le Rapport de 1994 revient sur la question en liant la pauvreté à la croissance économique158.

157 Diouf, Makhtar, « La crise de l’ajustement », Politique Africaine : no 45, Sénégal : la démocratie à

l’épreuve, 1992, p 74

158 Diouf, Makhtar & Al, « Le Sénégal à l’épreuve du document de stratégie de réduction de la pauvreté

(DSRP) : une analyse indépendante de la société civile. Évaluation du DSRP : approche économique » dans Pauvretés et Hégémonismes : les sociétés civiles africaines face aux ajustements de type nouveau, Dakar, 2002, p 85

Le Sénégal est un pays extrêmement pauvre. Il fait toujours partie des PMA (Pays les Moins Avancés) et cela depuis 1971, date où fut créée cette catégorie de pays par l’ONU (Organisation des Nations Unies). Même s’il n’existe donc pas d’études statistiques pour quantifier avec exactitude la pauvreté consécutive à la suite de la mise sur pied du PAS, il existepar contre des chiffres des compressions ou licenciements qui ont été engendré par cette politique économique. « De janvier 1981, à janvier 1989, près de 20 000 emplois ont été perdus (soit 14% de la population salariée). Le processus de déflation de main d’œuvre s’est poursuivi avec la NPI qui a fait perdre au secteur industriel le tiers de ses effectifs (10 000 emplois supprimés), sans compter que certains employeurs ont profité de la conjoncture pour procéder à des licenciements arbitraires de personnel…»159.

Sur les 6 milliards d’habitants de la planète, 2,8 milliards, soit presque la moitié, vivent avec moins de deux dollars par jour et 1,2 milliards ont moins d’un dollar par jour pour vivre. En mettant la croissance économique au centre des préoccupations de développement, les processus de modernisation de nos sociétés se sont accompagnés de toutes sortes d’exclusions. Les rapports de pouvoir économique ont surclassé les préoccupations de bien-être. La répartition du pouvoir politique s’est avérée généralement inégale et le mode de fonctionnement des Institutions publiques continue à accentuer la fracture sociale en jouant, souvent, un rôle particulièrement néfaste pour les pauvres. Le Sénégal n’est pas épargné avec plus de 65% de la population vivant au- dessous du seuil de pauvreté. À l’ère des réseaux technologiques, un tel dénuement est devenu inadmissible. Des réformes s’imposent et nécessitent une mobilisation de tous les acteurs économiques et sociaux. Ces réformes passent par une meilleure répartition des ressources et une redistribution plus adéquate des richesses créées. Elles supposent un large consensus social par le biais du jeu démocratique160.

Il existe toutefois, des chiffres qui font état du nombre de déflatés de la fonction publique engendré par les politiques du PAS. La Restructuration du secteur public et parapublic et la Nouvelle Politique Industrielle ont été en raison de leurs objectifs, des politiques qui devaient utiliser le licenciement et la fermeture de structures ou de société, comme un moyen utile et indispensable à leur succès. Pour ce qui était de la fermeture d’une ou des sociétés par exemple, elle se faisait pour défaut de non rentabilité, et entrainait par

159 Diouf, Makhtar, L’endettement puis l’ajustement : l’Afrique des institutions Bretton-Woods, Paris,

L’Harmattan, 2002, pp

conséquent des mises à pied. Ce procédé a été utilisé par le gouvernement aussi bien dans la Restructuration du secteur public et parapublic que dans la Nouvelle Politique

Industrielle. En effet, au nom de l’assainissement des finances publiques, et de la Fonction

publique, où il était question de réduire la charge des dépenses publiques, la réduction du personnel évoluant dans le secteur public, a été choisi par le gouvernement, non seulement, comme la seule alternative, mais aussi et surtout comme la plus efficace. Ce qui n’était pas sans conséquence négative sur la vie des populations.

Les programmes d’ajustement structurel, partout où ils sont appliqués, et quel que soit le résultat au plan économique, ont toujours des conséquences sociales néfastes sur les populations, surtout les plus déshéritées. Ce sont de telles préoccupations qui sont à l’origine du concept d’ajustement à visage humain lancé par l’UNICEF (Cornia, 1987). Une initiative concrète a été prise dans ce sens : un Mécanisme régional a été créé par le PNUD, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, et le gouvernement norvégien, pour financer un projet « Évaluation des dimensions sociales de l’ajustement » d’un montant de 11 millions de dollars, afin d’aider les États de l’Afrique au sud du Sahara à inclure des objectifs sociaux dans la formulation de leurs programme d’ajustement. Le pays pionnier dans l’application de ces mesures a été le Ghana, avec la mise en place en 1987 du PAMSCAD (Programme of Action to Mitigate the Social Coast of Adjustment). Le gouvernement du Sénégal a obtenu en 1988 d’être inclus dans le mécanisme régional161.

La fermeture de société ou le licenciement a été également utilisé comme procédé par le gouvernement, entendu comme l’État, avec la mise en place de la NPI (Nouvelle Politique

Industrielle). En effet, au nom de l’atteinte des objectifs qui lui ont été assignés et attendus,

et pour donner aux entreprises ce dynamisme dont elles avaient besoin pour atteindre cette rentabilité attendue et souhaitée par le gouvernement et ses créditeurs (FMI Ŕ Banque mondiale), la NPI devait considérer et favoriser le licenciement comme un outil de gestion pour le secteur privé. Avec la privatisation, qui fut le moyen par lequel la libéralisation de l’économie devrait atteindre son objectif, beaucoup d’emplois ont été supprimés au nom de la recherche de la rentabilité et de l’efficacité. Ces mises à pied, dans un contexte où se

161 Diouf, Makhtar, « La crise de l’ajustement » Politique Africaine : no 45 : Sénégal : La démocratie à

nourrir et se vêtir décemment étaient loin d’être évident pour les familles, ne pouvaient qu’être préjudiciables pour les concernées et leur famille.

Même si leur continu varie, les politiques d’ajustement mises en œuvre au Sénégal ont cherché à assainir le cadre macroéconomique afin d’instaurer une croissance durable et équitable et favoriser l’amélioration du niveau de vie des populations. Les réformes mises en œuvre dans le cadre de ces programmes ont cependant eu une faible incidence sur les conditions de vie des populations. Leur efficacité en termes de développement humain peut être appréciée au niveau de l’évaluation de la croissance de l’économie, de la situation budgétaire et monétaire ainsi que des effets économiques et sociaux des réformes162.

Ces licenciements ont eu, à coup sûr, des conséquences négatives sur les populations et à plusieurs niveaux. Dans ce contexte où il fallait assurer sa propre survie, l’esprit gorgolou, c’est-à-dire de débrouillardise, allait faire et avait fait sa naissance, avec tout ce qu’il comportait comme pratique et comportement dégradants, et à la limite indécents. Si l’homme devait user de son bras pour s’en sortir, la femme sénégalaise, sa jeunesse féminine en grande partie, allait user de leur charme pour s’en sortir, dans une pratique qui ne disait certes pas son nom, mais qui en vérité, était de la prostitution ajustée en fonction des circonstances.

Elle n’était pas l’apanage des femmes, il était aussi l’astuce de certains jeunes hommes, souvent d’origine extrêmement modeste, dans ces endroits pittoresques où faisait légion un certain tourisme sexuel. La pauvreté ou la peur d`être pauvre ou plus pauvre, avait amené les populations en grande partie, à rompre avec ce gêne (la kersa) et ces valeurs sénégalaises qui avaient pour noms : le mougne (la patience) et le rouss (la honte) pour ne citer que celles-là. Le reniement de ces valeurs, fragilisées entre autres, par un contexte audio-visuel friand d’hédonisme, allaient amener les populations à être autre et à agir autrement. Pour faire bref, disons que l’être sénégalais avait osé oser en défiant les us et coutumes.

Le Sénégal est confronté à une pauvreté de type structurel qui est la principale caractéristique du sous-développement. Cette pauvreté qui se retrouve dans tous les pays sous-développés n’est pas celle qui a suscité l’attention des institutions de Brettons Woods et les autres bailleurs de fonds à partir de 1990. Les stratégies actuelles de lutte contre la pauvreté ont été déclenchées par ce qu’on pourrait appeler la « nouvelle pauvreté » apparue au cours des vingt dernières années et contemporaine des programmes d’ajustement structurel. Elle se manifeste par une double paupérisation : approfondissement de la pauvreté dans les couches de la population traditionnellement affectées, et paupérisation de certaines couches moyennes de la population (à la suite de pertes d’emplois, d’élévation du coût de la vie…), particulièrement en milieu urbain163.

Ainsi, la pudeur, jadis présente dans les attitudes et comportements des populations, avait disparu avec les effets cumulés des politiques du PAS (Programme des Ajustements Structurels). L’instinct de survie, avait en effet amené les populations, rurales comme urbaines, à reléguer au second plan l’orgueil et la fierté. Les ruraux qui avaient quitté leur localité pour faire fortune en ville, allaient cohabiter avec des citadins qui tiraient le diable par la queue. Ils s’exposaient ainsi virtuellement vers l’illicite moral, économique et religieux au nom de cette réussite sociale, qui était devenue impossible, voire illusoire avec les politiques combinées du PAS, et de l’attitude asocial du gouvernement.

L’on ne se gênait plus pour demander et quémander. Une pratique qui était par le passé, l’apanage des gawlos, c’est-à-dire des griots. La mendicité se faisait de plus en plus visible et n’était plus également l’apanage des invalides ou des handicapés. De vaillants personnages, des familles parfois, prenaient places devant les mosquées les jours de prières ou devant les centres d’achat pour citer Dakar, pour tendre la main avec la dignité requise du pauvre qui ne cherchait que sa survie.

Le profil de la croissance économique sénégalaise est ainsi marqué par une aggravation de la pauvreté alors que la reprise de l’activité économique aurait dû se traduire par le relèvement du niveau de vie des populations. Si l’on en

163 Diouf, Makhtar & Al, « Le Sénégal à l’épreuve du document de stratégie de réduction de la pauvreté

(DSRP) : une analyse indépendante de la société civile au Sénégal. Évaluation du DSRP : approche économique » dans Pauvreté et hégémonismes : les sociétés civiles africaines face aux ajustements de type nouveau. Dakar 2002, pp 86-87

croit l’Enquête sur les priorités (ESP) de 1991 et de l’Enquête sénégalaise auprès des ménages (ESAM) de 1994, on serait passé en quatre ans d’un tiers (33%) à près de trois cinquièmes (58%) des ménages vivant au-dessous du seuil de pauvreté. Ainsi plus d’un ménage sur deux ne dispose pas de ressources permettant un niveau de consommation de 2 400 calories par jour et par équivalent adulte. La pauvreté affecte beaucoup plus les zones rurales ou 79% des ménages sont pauvres, soit quatre ménages sur cinq, contre moins d’un ménage sur cinq à Dakar (DPS). Par ailleurs, les 20% de la population les plus riches détiennent plus de la moitié du revenu national, et le revenu de ce groupe est 17 fois plus élevé que celui des 20% les plus pauvres164.

C’est dans ce contexte que les pharmacies furent abandonnées par les populations déshéritées pour acheter les médicaments de rues, ces génériques souvent contre indiqués et expirés, pour le substituer aux vrais médicaments qui, malheureusement, n’étaient plus pas à leur portée. « Le meilleur indicateur de la dégradation économique, et qui peut se passer de statistiques, est le développement de la pauvreté que chacun peut constater dans les rues des grandes villes, surtout à Dakar, cible privilégié de l’exode rural. La pauvreté n’avait jamais atteint de telles proportions dans le pays »165. La capitale nationale, à savoir, Dakar

a été témoin de ces faits où des groupes composés de jeunes et de grandes personnes, fouillant des poubelles dans une école sise dans une grande avenue, pour chercher de quoi manger.

Devant les restaurants du COUD (Centre des Œuvres Universitaires de Dakar), s’agenouillaient des personnes de tous âges qui attendaient que les étudiants leur remettent le restant de leur plat pour pouvoir manger. De telles réalités étaient méconnues par les études les plus sérieuses, pour dire que l’impact et la portée de cette pauvreté consécutive au PAS (Programme des Ajustements Structurels), allait échapper à toute statistique. Il fallait le voir pour y croire, et en parler ou porter ces faits à l’attention des responsables politiques pourrait vous octroyer le statut d’un attardé mental ou d’un utopiste dans un Sénégal où la mendicité était acceptée par la conscience populaire.

164 PNUD, Rapport national sur le développement humain : Sénégal, Dakar, 2001, p 100

165 Diouf, Makhtar, L’endettement puis l’ajustement : L’Afrique des institutions Bretton-Woods, Paris :

Depuis une dizaine d’années, la société sénégalaise est dans une situation de crise sans précédent; elle est en proie à la paupérisation à un rythme croissant et inquiétant. La pauvreté se manifeste sous des formes très apparentes, particulièrement dans la capitale, Dakar, qui en est le révélateur le plus éloquent : les groupes de mendiants à chaque feu rouge de la circulation; les quémandes régulières dans les rues, de la part d’homme et de femmes, qui par leur aspect vestimentaire, ne laissent rien paraître de leur nouvelle pratique pour faire la mendicité; les innombrables laveurs de voitures à la devanture des supermarchés, les défilés de jeunes prostituées le soir sur la corniche Ouest, les arnaques sur les bijoux et portefeuilles des passants en plein jour et en plein centre-ville, au marché Sandaga; le développement de la délinquance et de la drogue chez les jeunes… etc. L’exode rural massif, parce qu’il n’y a rien dans

les campagnes, contribue à alimenter fortement le phénomène. Une enquête

des ménages réalisée en 1995 révèle qu’une proportion de 65% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, ne disposant pas de 392 francs CFA (moins d’un dollar) par jour et par adulte (Republic of Senegal 2000)166.

Cette paupérisation des masses rurales et urbaines, qui était perceptible dans le quotidien des populations, était intimement liée aux licenciements massifs qui étaient exigés par les nouvelles politiques du PAS (Programme des Ajustements Structurels). Elle pouvait se percevoir par le nombre de marchands ambulants à travers les rues, dans les marchés et

garages (lieux où se trouve les moyens de transports pour voyager entre les villes) où

adultes et enfants se côtoyaient, pour vendre sa marchandise afin d’assurer son quotidien ou celui de sa famille. Dans ce contexte de promiscuité ou tout était possible, la prudence n’y avait plus sa place, et ouvrait ainsi la voie à un certain laxisme au niveau des attitudes, qui traduisait et renseignait sur le désarroi d’une population qui ne cherchait qu’à survivre. Il fallait survivre, c’est-à-dire s’adapter à la conjoncture, et cette préoccupation était présente chez tous les sénégalais qui s’étaient ajustés pour faire face aux nouvelles réalités.

De nouvelles structures d’adaptation à la nouvelle situation voient le jour : marché de la friperie, monopolisé au début par les économiquement faibles, mais de plus en plus fréquenté par les cadres moyens pour s’habiller avec leurs familles; apparition de magasins de vente de voitures d’occasions, les venants

de France comme on les appelle, et depuis tout récemment, de réfrigérateurs

d’occasion en provenance d’Allemagne; la prolifération sur les trottoirs, de

librairies par terre devenues incontournables, pour bon nombre de pères de

166Diouf, Makhtar, L’endettement puis l’ajustement : l’Afrique des institutions Bretton-Woods, Paris,

famille venant y acheter les fournitures scolaires de leurs enfants, à des prix défiant toute concurrence. Ces nouveaux circuits de commercialisation attirent de plus en plus de cadres moyens et supérieurs, autrefois abonnés au luxe des grandes sociétés commerciales du centre-ville de Dakar. Bien entendu, la plupart de celles-ci, faute d’une masse de clientèle suffisante et soumise à une lourde pression fiscale, se résignent à la cessation d’activité167.

La Restructuration du secteur public et parapublic et la Nouvelle Politique Industrielle ont été les politiques publiques qui avaient engendré le plus de compressions massives. C’est avec leur mise en application que le mal vivre des populations s’était aggravé. Même si les politiques préconisées avaient atteint leurs objectifs économiques, elles avaient provoqué une crise sociale sans précédent qui ne pouvait en aucun cas profiter à l’économie. En essayant d’éradiquer le mal économique, le gouvernement et ses créditeurs ou bailleurs de fonds (FMI Ŕ Banque mondiale) avaient provoqué un certain malaise sociale, qui allait atteindre son paroxysme avec la mise en place du Plan d’urgence ou des mesures

d’urgence de septembre 1993. Au-delà de son rejet par les populations, ses mesures

avaient engendré une détérioration de leur pouvoir de dépenser. Elles avaient occasionné la pauvreté de la classe moyenne. La Dévaluation du franc CFA, qui était intervenue l’année suivante, c’est-à-dire en 1994, avait enlevé aux traditionnellement pauvres, la possibilité de mener une vie décente.

IV.II LA DÉTÉRIORATION DU POUVOIR DE DÉPENSER DES POPULATIONS