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Un passage obligé sous différents visages

Dans le document Philosophie du soin palliatif (Page 50-62)

1.3 Le concept du mourir

1.3.2 Un passage obligé sous différents visages

Le propre de toute situation limite est qu’elle se vit. Et le mourir n’y échappe pas : « "mourir sa mort" est encore un acte qui rentre dans la série des actes de vie. » 114 Or, chacune des situations qui concerne le mourir peut prendre une forme fort différente qu’il nous est possible de constater lorsque nous nous faisons les observateurs discrets ou indiscrets de la mort de l’autre. Chacune d’elles laisse apparaître ses particularités. Elle est teintée, entre autres, de la maladie qui atteint la personne mourante et de ce qui façonne son être, c’est-à-dire son état affectif, sa préparation spirituelle, etc. Le mourir laissera parfois, sous un arsenal de moyens bio-technologiques, l’image d’un combat acharné devant la mort, faisant de l’homme « un mort en sursis; »115 à l’opposé, le mourir se fera parfois discret et paisible, à l’ombre de toute intervention de nature thérapeutique invasive. À d’autres moments, bien qu’il s’agit le plus souvent de cas d’exception, le mourir se fera l’expression du souhait d’une mort « commandée », comme nous le démontrent les récentes requêtes d’euthanasie. Puis, comme nous l’a si bien dépeint Tolstoï dans La mort d’Ivan Illitch,116 le mourir pourra aussi être, jusqu’à la toute fin, empreint de colère, de souffrances et de lamentations.

Il revient finalement à chaque personne de vivre la fin de sa vie comme elle le peut. Il n’existe pas de principes qui pourraient permettre de guider le mourir. Comme Ta mentionné Dixsaut, dans son introduction au Phédon, « comment s’y prendre avec la nécessité de mourir, ce n’est pas un problème de philosophe, c’est une question humaine. »117 Dans les faits, l’être humain traverse toujours cette expérience ultime pour la première fois. À la rigueur, on fait parfois référence à diverses étapes du mourir comme en témoigne d’abord un texte chrétien écrit en 1942 et qui s’intitule 1 ,Ars

114 Scheler, Mort et survie, 1952, p. 31.

115 Baudouin & Blondeau, Éthique de la mort et droit à la mort, 1993, p. 30. 116 1976.

moriendis ou « art de mourir ». Il semble que ce document pourrait vraisemblablement « nous aider à nous préparer à mourir. »118 On y présente le processus du mourir comme un « combat entre deux forces, entre deux anges. »119 La traversée du mourir résiderait ainsi non seulement dans les étapes que sont le doute, le désespoir, l’avarice, la colère et l’orgueil, mais aussi dans celles de la beauté, de la foi, de la confiance, de la générosité, de la patience et de l’humilité qui, éventuellement, mènent à l’abandon.

Par ailleurs, on ne peut passer sous silence les travaux de la psychiatre américaine Élisabeth Kübler-Ross. Par le biais de son implication auprès des personnes mourantes, elle est parvenue à identifier cinq étapes psychologiques que parcourt la personne à la fin de sa vie. Ainsi, il semble que le mourant traverse, une à une, les phases du déni, de la colère, du marchandage, de la dépression et, finalement, celle de l’acceptation.120 Toutefois, bien qu’éclairante et rassurante, il semble que sous l’invitation même de son auteure il faut demeurer prudent à l’égard d’une telle proposition. Ne s’agit-il pas, en effet, d’un cloisonnement trop rigide?

Elisabeth Kübler-Ross « hypothesized that the dying person goes through five psychological stages prior to death (1969). Further, she explicitly stated that the stages should be tested under more rigorous conditions. What has happened? We find not only novices but experienced death educators and thanatologists accepting the five stages as invariant, as gospel. (...) In this regard, Richard Schultz and David Aderman, reviewing research on the process of dying, found that a « stages of dying » concept was unsupported. »121

Aussi, à l’instar de Schultz et Aderman, il n’est pas certain et même peu probable que chaque personne traverse ces différentes étapes et encore moins qu’elle parvienne à accepter la mort. Plusieurs auteurs et soignants remettent effectivement en doute la possibilité d’atteindre !’acceptation de sa mort. D’ailleurs, Aristote ne suggère-t-il pas qu’il s’agirait là d’une attitude contre nature? En réalité, il convient probablement mieux de parler de résignation. S’il paraît surhumain & accepter la fin de son existence, il demeure du domaine du possible de pouvoir s’y résigner. Il faut par ailleurs reconnaître

118 De Hennezel & Leloup, L’art de mourir : traditions religieuses et spiritualité humaniste face à la mort aujourd’hui, 1997, p. 152.

119Ibid, p. 168.

que certaines personnes mourantes démontrent effectivement du déni, de la colère ou expérimentent la dépression. Aussi, sans atteindre les cinq étapes d’une façon séquentielle et invariable, elles demeurent l’expression de certains états psychologiques qu’il est possible de reconnaître lorsque la personne fait face à sa mort.

Finalement, bien qu’il existe différentes façons de traverser l’étape du « mourir », il en est une qui est ouvertement sinon secrètement souhaitée. Ne sommes-nous pas soulagés à l’annonce qu’un proche a connu une « belle » mort, c’est-à-dire qu’il est mort paisiblement, sans souffrances ni angoisse? Mais le fait de «mourir» peut-il, même lorsqu’il s’accomplit sans heurts, être ainsi qualifié de beau?

« La représentation de la phase terminale comme un moment exaltant et sans douleur, où se vivrait une expérience transcendantale sans pareille, exerce une sorte de fascination (Kastenbaum, 1982; Bounon et Lassaunière, 1990; Brunet, 1993; Thomas, 1993). D’odieuse qu’elle apparaissait au point qu’on veuille la faire disparaître de l’existence humaine, la mort [il faut lire ici « le mourir »] serait maintenant « belle ». (...) Les médias ont souvent présenté une image idéalisée des unités ou centres de soins palliatifs. Dans l’ensemble, toutefois, les femmes et les hommes qui y travaillent, les malades, leurs familles et leurs proches y voient simplement un milieu humain, non pas un paradis terrestre (Pillot,

1990; Quenneville dans Brunet, 1993; De Hennezel, 1995). »122

Il faut ainsi se méfier de cette idéalisation du mourir. Est-il permis et honnête de laisser miroiter que la situation limite, telle que l’a décrite Jaspers, puisse se dérouler sous le charme de la beauté? Mourir peut-il être une belle épreuve? De la même façon, comme le laisse entendre l’expression « mourir de sa belle mort », la mort peut-elle aussi être qualifiée de belle? Aussi, dans le dessein de ne pas déformer la réalité qui attend la personne mourante et dans le souci de ne pas altérer le soin qui lui est offert, il s’avère important de clarifier la j ustesse de cette épithète.

1.4 « Mourir de sa belle mort » et « connaître une belle mort » : des expressions réalistes ou idéalistes?

Il est notoire de constater à quel point l’être humain accorde de l’importance au beau. Ne valorise-t-on pas constamment les belles idées, les belles personnes, les belles choses? On reconnaît au beau d’être un bien en soi. On qualifie de beau ce qui soulève les passions, suscite l’émerveillement et fait sens. Mais qu’est-ce que le beau? Il est vrai que ce concept se manifeste en de multiples choses et de façons variées. Aussi, il peut sembler difficile de cerner avec exactitude, et dans son ensemble, ce qu’est le beau. Pourtant, Platon semble bien y être parvenu. En effet, il a d’abord apporté une distinction fondamentale entre le beau en soi (le Beau) et le beau d’une chose : alors que le Beau ne peut jamais « accueillir en soi un changement, »123 il semble que pour « les multiples choses qui sont belles, hommes, chevaux, vêtements par exemple, (...) jamais elles ne restent semblables. »124 Platon établit donc une primauté du Beau sur le beau des choses. En fait, comme il le précise, « c’est par le beau [en soi] que toutes les belles choses deviennent belles. »125 En d’autres mots, le Beau est le sublime et l’idéal qui rend possible la reconnaissance de la beauté d’une chose. Pourtant, ne nous méprenons pas, ce qui fait la grandeur et le caractère unique de la beauté, au yeux de Platon, vient de ce qu’elle appartient d’abord au domaine du sensible. Le beau en soi ne se laisse contempler, en dernier ressort, « que par l’acte de raisonnement propre à la réflexion », alors que nous pouvons « percevoir [les choses belles] à la fois par le toucher, la vue, et tous les autres sens. » 126 Aussi, bien que le Beau appartient d’abord à l’ordre des Idées, il est reconnu grâce à sa manifestation dans les choses sensibles.

Précisons que depuis Platon le concept du beau a été fortement galvaudé. En fait, par exemple, on lui attribue parfois aujourd’hui un sens restreint en l’associant trop rapidement à la seule idée de 1’« esthétique ».127 Ainsi, seul ce qui proviendrait de l’art serait l’objet de la beauté, ce qui éliminerait du même coup la possibilité que la nature

123 Phédon, 78d

'2"/W,78d-e

125 Ibid., lOOd

'2*/W,79a

127 Selon Shopenhauer, par exemple, le beau n’existe plus que dans l’art : « dire qu’une chose est belle, c’est exprimer qu’elle est l’objet de notre contemplation esthétique. » {Le vouloir-vivre, l'art et la sagesse, 1991, p. 131.)

puisse aussi être qualifiée de belle.128 Or, en restreignant ainsi l’esprit du beau à une simple qualification esthétique, il semble bien que l’on met de côté son sens fécond. Comme le dit Gadamer, «le concept du beau (...) était auparavant (...) un concept métaphysique universel et avait au sein de la métaphysique, c’est-à-dire de la théorie générale de l’être, une fonction qui n’était aucunement limitée à l’esthétique au sens restreint. »129 Gadamer croit ainsi que le sens classique du beau doit être réhabilité. Il faut pouvoir reconnaître en chaque chose, qu’elle soit un produit de l’esprit ou de la nature, son appartenance et sa contribution à l’idée du Beau.

Par ailleurs, pour saisir l’essence complète du beau, il s’avère aussi nécessaire de présenter son incontournable corrélation avec l’idée du bien. En effet, ces deux concepts se retrouvent fréquemment associés l’un à l’autre. Dès la philosophie platonicienne, « nous trouvons (...) un lien étroit entre l’idée du bien et celle du beau; il n’est même pas rare de les trouver confondues. (...) Le beau en soi se révèle, autant que le bien en soi, comme ce qui transcende tout étant (epekeina). »13° Aristote, dans la Rhétorique par exemple, affirme que « les indices et tout ce qui présente le caractère d’œuvres ou d’attributs inséparables du bien sont beaux. »131 C’est ainsi que ce qui est véritablement beau devrait nécessairement être bien et inversement. Cependant, précisons que malgré l’intimité du lien qui unit ces deux concepts, une distinction fondamentale persiste. Bien que Platon rattache étroitement l’idée du beau à celle du bien, il soutient, comme le démontre Gadamer, que : « le beau se distingue (...) du bien, qui est absolument insaisissable, par le fait qu’il est plus facile à saisir. Il appartient à son essence propre d’être quelque chose qui apparaît. »132 Aux yeux de Platon, le beau et le bien appartiennent tous deux au domaine des Idées. Cependant, alors que le bien n’est pas accessible à la perception, le beau peut nous apparaître sous de multiples choses et par de multiples formes. Autrement dit, en raison de son caractère sensible, le beau devient

128 Aristote a d’ailleurs déjà affirmé que la beauté avait « pour cause la nature. » (Rhétorique, I, 5, 1362a.) 129 Vérité et méthode, 1976, p. 333.

"°/W,p. 334.

1311, 9, 1366b.

indispensable à la perception du bien. Ainsi, et pour cette raison, le beau acquiert « une supériorité »m sur le bien puisque si le beau est perceptible, le bien ne l’est pas.

Mais, enfin, que peuvent bien signifier les expressions « connaître une belle mort » et « mourir de sa belle mort »? Précisons déjà que la première expression, « connaître une belle mort », se rapporte au processus du mourir et représente le fait de la personne qui s’éteint sereinement, paisiblement, c’est-à-dire sans les afflictions de douleurs extrêmes ou les tourments d’une angoisse incontrôlable. Quant à la seconde expression, « mourir de sa belle mort », elle concerne plutôt la mort en soi en faisant allusion à la beauté de cette mort qui survient naturellement au terme d’une longue vie. Alors qu’en est-il de la mort et du mourir? Peuvent-ils ainsi être qualifiés de beau et de bien? Déjà Aristote attestait de la possibilité d’attribuer à la mort le caractère de beau lorsqu’il a écrit qu’« on montre du courage dans des circonstances où on peut (...) mourir d’une belle mort. »* 134 Précisons cependant que le philosophe ne concédait pas ainsi une beauté à la mort en soi, mais plutôt une beauté morale liée à l’intention de l’homme vertueux. L’homme de bien aime le bien pour lui-même, même au sacrifice de sa vie.135 Dans le cas particulier des « dangers de la guerre »,136 il s’agit d’une mort valeureuse et noble, une mort qui fait sens aux yeux d’Aristote. Aussi qu’en est-il de la mort en soi, c’est-à-dire du fait d’être mort? La beauté peut-elle se dire ainsi de toutes choses? Affirmer la beauté de la mort et du mourir ne constitue-t-il pas une idéalisation, un affront à la réalité du mourant?

Voyons en premier lieu ce qu’il en est de la mort. La mort, nous l’avons vu, est un fait incontournable de la nature. Elle s’avère indispensable pour assurer la saine continuité de l’humanité et représente ainsi un « rouage indispensable » de l’évolution. « Cette naturalité de la mortalité humaine implique, en un certain sens, une justification même de la mort et lui octroie le caractère de bien.»137 Par exemple, lorsqu’une personne parvient au terme de sa vie et que tout moyen thérapeutique ne sert qu’à prolonger son agonie, permettre à la mort de prendre place constitue certes un bien. Et, d’ailleurs, Aristote n’a­

'33/W,p. 336.

134 EN, III, 9, 1115b 4,- Nous avons souligné. -

135 « Il est vrai également de l’homme vertueux qu’il agit souvent dans l’intérêt de ses amis et de son pays, et même, s’il en est besoin, donne sa vie pour eux. » (EN., IX, 8, 1169 al8-19).

136Ibid, III, 9, 1115333.

t-il pas dit que le Bien est « ce à quoi toutes choses tendent >>?I3S Aussi, lorsque l’ordre de la nature indique que cette vie-ci tend vers sa fin, le Bien ne serait-il pas de laisser place à la mort ?

D’un point de vue naturaliste, on comprend ainsi que la mort est perçue comme un bien. Or, en raison de la relation évoquée plus haut entre le bien et le beau, si la mort acquiert le caractère de bien, c’est qu’elle doit aussi être belle. Mais la mort ne se laisse pas directement percevoir. Il est donc difficile d’apprécier sa réelle beauté. Par contre, on constate que les arts religieux, par exemple, ont porté à l’œil des œuvres magnifiques sur le thème de la mort. Nous n’avons qu’à penser à ces tableaux où la mort éclate dans toute la splendeur qu’il est permis d’espérer. Or, bien que l’œuvre d’art puisse nous élever à !’Universel, par une sorte d’abstraction, et que son apparence soit « essentielle à l’essence »,139 elle possède tout de même ses limites. En effet, cette façon de concevoir la mort est issue d’une création de l’être humain qui peut parfois être pervertie. Aussi, bien que « toute essence, (...) pour ne pas rester abstraction pure, doit apparaître »,14° il demeure que les représentations artistiques de la mort font davantage appel à l’espoir et à la foi, plutôt qu’au domaine de la certitude. En d’autres mots, sans la foi qui permet de croire en la réalité de ces représentations, il nous est encore difficile de saisir sa vraie beauté. La beauté, telle que présentée par l’artiste, pourrait bien n’être que pure illusion ou idéalisation. Aussi, si nous désirons affirmer la beauté de la mort, ce n’est que parce que nous acceptons incontestablement qu’elle soit un bien. Or, il ne s’agit pas là d’une évidence, bien au contraire. En effet, la mort apparaît bien plus souvent à l’être humain comme un mal, principalement en raison du fait qu’elle est une privation de la vie.

« La mort supprime en une seule fois un vivant complet et conscient, capable de souffrir et de penser, d’être heureux ou malheureux... C’est un assassinat! Comment une nihilisation aussi abrupte ne serait-elle pas choquante? »141

« Le mal de la mort est dû au fait qu’elle nous empêche de vivre plus

longuement, non pas d’un point de vue naturel, mais en soi. Ainsi, non 138 139 140 141

138 EN, I, 1, 1094 a 13.

139 Hegel, Esthétique, 1990, p. 12. 140 Hegel, Esthétique, 1979, p. 29. 141 Jankélévitch, La mort, 1977, p. 408.

seulement la mort dite accidentelle peut être considérée comme un mal, mais aussi la mort dite naturelle. »142

« Les choses que nous craignons sont les choses redoutables, et ces choses-là, pour le dire tout uniment, sont des maux. (...) Le plus redoutable de tous est la mort. »143

En ce sens, force est de constater que la mort apparaît bien souvent comme un mal et ce même lorsqu’elle poursuit l’ordonnance de la nature. Aussi, la mort sera-t-elle un mal autant « pour ceux qui sont morts » que « pour ceux qui doivent mourir »; c’est bien vrai que « le comble du malheur, c’est de ne plus être lorsque l’on a été. »144 Citons, à titre d’exemple, la mort d’un proche entraîné par l’arrivée d’une maladie fatale et impardonnable. L’avènement de sa maladie peut bien dépendre de la nature, il n’en demeure pas moins que cette mort sera déchirante. La mort est absurde pour celui qui désire vivre; elle est terrible. Quoi qu’on en dise, elle représente la fin de son monde. « Il faut donc oser le dire. La mort n’est pas seulement une question ni un mystère. Elle est un scandale, car la vie est une merveille, et nous l’oublions trop! »145

Qu’en est-il, maintenant, du processus du mourir? L’expression « connaître une belle mort » est-elle plus acceptable? Il semble que non. Le mourir peut difficilement être qualifié de beau et de bien puisque, le plus souvent, « l’être ne finit pas en beauté et dans l’apothéose du point d’orgue, (...) mais en débandade. »146 On conçoit mal, d’ailleurs, comment le mourant pourrait admirer le spectacle de sa fin, de son extinction. En effet, la mort est l’idée « la plus douloureuse que l’homme puisse concevoir en tant qu’être vivant. »147 Généralement, être témoin d’un être humain qui meurt, assister impuissant à ce souffle qui s’essouffle, qui se fait râle et qui s’évanouit peu à peu, ne recèle rien de beau en soi. Ces « spectacles » de la mort d’autrui meurtrissent et, par la même occasion, nous jettent à la figure la précarité de notre propre vie et l’imminence de notre mort. Or, puisque le beau se définit en partie à partir du plaisir qu’on retire à observer une chose, il semble bien difficile, dans ces cas, de retirer un tant soit peu de plaisir. Le cas de ces

142 Schumacher, La mort : événement naturel ou accidentel, 1998, p. 18.

143 EN, III, 9, 1115a 8, 1115a 7 et 26.

144 Cicéron, lere Tusculane, 1996, p. 28 puis p. 32. 145 Vergely, La mort interdite, 2001, p. 78. 146 Jankélévitch, La mort, 1977, p. 70.

personnes qui expriment et rapportent leur admiration devant la beauté de la mort à venir

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