• Aucun résultat trouvé

Un contexte favorable à l’effervescence des églises pentecôtistes

Dans le document Géopolitique du fait religieux au Cameroun (Page 107-130)

La religion est comprise comme « un système de croyances et de pratiques ayant pour but d’organiser la vie » (Stoddard et Prorok, 2003 : 760) des individus et de leur donner un sens philosophique au sein d’une communauté. Venant de nombreuses religiosités, catholique, évangélique et même musulmane, les populations de Yaoundé accourent davantage

vers les églises dites « réveillées ». D’un côté, la prolifération des assemblées pentecôtistes s’explique aisément par l’absence de prise de dispositions et d’encadrement par les pouvoirs publics, nécessaires pour protéger les populations et garantir l’intégrité des institutions sociales que sont la famille ou le mariage. D’un autre côté, l’engouement des individus dans ces églises peut avoir des justifications sociales liées à la recherche de l’amour passionné de Dieu, et/ou des solutions aux divers maux minant particulièrement les familles ou la société en général. De la tolérance administrative des églises par l’État camerounais

Au Cameroun, une confusion administrative et institutionnelle entoure progressivement l’organisation et le fonctionnement des associations pentecôtistes (Obame et Mbouombouo, 2016 ; Batibonak, 2015). C’est pourquoi, dans un contexte d’urbanisation accélérée, la mise en place d’une réponse globale et cohérente par les pouvoirs publics et les organisations religieuses est nécessaire pour empêcher la détérioration du climat religieux (International Crisis group, 2015). Déjà, le principe de la laïcité a été étendu pendant la colonisation française, sous le régime du mandat au Cameroun, en application de l’article 7 de la Convention du mandat, puis du Décret du 28 mars 19331. Suite à l’indépendance de

l’État camerounais, les Constitutions du 4 mars 1960, du 2 juin 1972 et du 18 janvier 19962, pour réaffirmer l’engagement de l’État à respecter ce principe, disposent dès leur préambule que « le principe de la laïcité, sous l'égide duquel le peuple camerounais place la République, s'entend par la séparation des Églises et de l'État. Il implique que la République n’est ni religieuse, ni ecclésiastique ». Ces textes constitutionnels ont posé le principe d’un libre exercice de tous les cultes non contraires à

1 Il s’agit du décret relatif au régime des cultes dans les territoires français, transposé au

territoire camerounais. En effet, en s’appuyant sur la mission régalienne du maintien de l'ordre public et sur les principes de la laïcité affirmés en 1901 par la loi de séparation, le gouvernement français élabora un nouveau décret réglementant le régime des cultes au Cameroun. Publié à Paris le 28 mars 1933, le décret affirmait d'une part, la liberté de culte ou de conscience et, d’autre part, la nécessité de soumettre l'exercice de culte au contrôle de l'autorité coloniale, en raison du souci de veiller au maintien de l'ordre public.

2 Il faut noter que la Constitution de la République Fédérale du Cameroun du 01er

septembre 1961 se distingue par son absence de préambule. Toutefois, elle énonce aussi le principe de laïcité de l’État en son article 1.

l’ordre public et aux bonnes mœurs1. Par la suite, Ahmadou Ahidjo,

Premier Ministre, tente de rassurer les chrétiens en déclarant : « Le Gouvernement, fidèle à la tradition de la puissance tutrice, observera vis- à-vis de toutes organisations confessionnelles le même esprit de neutralité pour la libre évangélisation des masses camerounaises ». Et, parallèlement à cette affirmation, le Cameroun ratifie en 1989 la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui, dans ses articles 2 et 8, proclame la liberté religieuse et sa pratique. On comprend alors que la religion est séparée de l'État, ce dernier adoptant alors à l'égard des Églises une attitude d'impartialité, de neutralité (Rivéro, 1972).

Le principe de la laïcité s'impose à tout État démocratique, davantage marqué de diversité religieuse comme le Cameroun (Biya, 1987). Toutefois, tout en respectant un certain pluralisme et équilibre politique, le Gouvernement se doit de garantir les libertés individuelles et publiques pour tous les citoyens, en même temps qu'il doit préserver l'ordre public et l'intérêt général. Dans ce sens, il pourrait s’immiscer délibérément dans la sphère des compétences religieuses, au risque de violer le principe de la laïcité de l’État (Momo, 1999).

Le respect par l’État de la liberté de conscience, de la liberté de culte et de toute autre forme de manifestation religieuse ne saurait engendrer leur effervescence désordonnée. C’est pourquoi, si on s’en tient à l’article 24 de la Loi n° 90/053 du 19 décembre 1990 portant sur la liberté d’association, les associations religieuses relèvent du régime de l’autorisation au Cameroun. Les cultes reconnus sont ceux qui sont autorisés en vertu de la loi. La reconnaissance est prononcée par le Président de la République, après avis motivé du ministre de l’Administration territoriale. En l’absence de cette autorisation, il y a inexistence (Momo, 1999). L’objectif est de garantir conjointement les libertés individuelles et publiques et de préserver l’ordre public.

Des années antérieures, l’État a eu à sanctionner des leaders pentecôtistes indexés pour des pratiques peu orthodoxes d’exorcisme ayant débouché sur des homicides, des sévices et des traitements

1 L'Association des Témoins de Jéhovah est parmi les premières associations cultuelles

qui bénéficient de la reconnaissance juridique de l'État camerounais par l'Arrêté n°18/ATF/APA2 du 01er mars 1962. Parmi d’autres églises reconnues après

l’indépendance, on cite la Mission du Plein Évangile du Décret n°69/DF/246 du 26 avril 1969 et la Vraie Église de Dieu reconnue par le Décret n°71/DF/639 du 31 décembre 1971.

inhumains, cruels et dégradants. À titre illustratif, en août 2013, des préfets avaient suspendu une cinquantaine d’églises de réveil illégales à Bafoussam, Yaoundé, Douala et Bamenda pour trouble à l’ordre public (International Crisis group, 2015). Un mois après, le président Paul Biya ordonnait la levée de ces suspensions et signait un décret faisant désormais relever la fermeture d’enseignes religieuses de la compétence du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Cette situation pourrait s’expliquer par le soutien majoritaire de ces églises au Président de la République en particulier et aux membres du Gouvernement en général1. En effet, au sein de certaines églises dites de réveil, les pasteurs prêchent le respect pour l’autorité publique et politique, lorsqu’ils n’appellent pas directement à voter pour le chef de l’État, en vertu du respect de la parole biblique, notamment Romains 13 : 1-22. Il est rare de trouver une église pentecôtiste où les pasteurs critiquent le Président. Bien au contraire, les églises ayant une autorisation légale saluent l’action du président de la République pour la paix, tandis que les églises illégales le remercient pour la tolérance administrative (International Crisis Group, 2015).

La tolérance administrative permet aux associations religieuses d’exercer publiquement sans existence légale, rend ambiguë et politisée le paysage religieux camerounais. Il serait contraire à l’application du principe de laïcité, que l’État conseille ou dissuade le profane d’adhérer à une religion plutôt qu’à une autre. Selon les estimations administratives effectuées à Douala et à Yaoundé en 2010, le nombre de lieux de prière entretenus dans chaque ville par les nouvelles religions dépasserait les 5003 (MINATD ; Cameroon Tribune du 27 janvier 2011). Ces Églises se

créent, naissent et fonctionnent sous la couverture légale des Églises et missions autorisées : Cameroon baptist convention (CBC), World wide mission (WWM) et Église pentecôtiste chrétienne camerounaise (EPCC). Mais avec un pays « désorganisé » sur le plan confessionnel comme c’est le cas actuellement au Cameroun, en raison d’une régulation quasiment ineffective, il devient plus facile de laisser s’accroître les actes de violence symbolique religieuse et des prémices de radicalisation (Obame

1 Comme exemple, le pasteur Tsala Essomba, du Ministère international « Va et

Raconte », accorde son soutien au Président de la République (Batibonak, 2017).

2 Il s’agit d’un verset biblique qui dispose que toute âme se soumette aux autorités. 3 Il faut dire qu’en réalité, ces chiffres, datant de 2011, ont une valeur approximative. En

et Mbouombouo, 2016 : 121). Si ces décisions ont plus souvent un caractère éphémère et relèvent davantage de l’improvisation, il semble plus urgent de penser et d’« implémenter » en amont une stratégie publique de gestion des mouvements religieux en proie à la radicalisation (Obame et Mbouombouo, 2016 : 119).

Quoiqu’il en soit, l’organisation des campagnes religieuses de sensibilisation de grande envergure hors des chapelles, les conférences à caractère national ou international de même les quêtes et les voyages à l'étranger ne peuvent d'office avoir lieu par la seule volonté des autorités religieuses. Leur tenue est soumise à un accord préalable des pouvoirs publics. En fait, le ministère de l’administration territoriale, plus précisément la Direction des affaires politiques, assure le contrôle des affaires religieuses et veille au respect de la laïcité tant par l’État lui- même que par les différentes religions. Dans l’exercice du contrôle des religions, ce ministère est relayé par ses démembrements que sont les circonscriptions administratives disséminées dans tout le pays, en l’occurrence les préfectures et les sous-préfectures. Ces dernières réceptionnent, autorisent ou interdisent les réunions. Sur un autre plan, pour des raisons d’ordre public, les pouvoirs administratifs sont amenés à empêcher l’installation ou la poursuite des activités des mouvements religieux contestataires dont les enseignements compromettent l’unité nationale et la coexistence pacifique (Momo, 1999). De toutes les façons, ces églises sont considérées par une frange de la population comme une panacée.

De la considération populaire des églises pentecôtistes comme panacée En référence biblique aux Actes des apôtres (Livres des Actes, chap. II), le pentecôtisme revendique le « Salut » par la conversion, le don de « parler en langues » encore énoncé comme glossolalie, les prophéties, la guérison miraculeuse des maladies et le don du Saint- Esprit. Cette religion semble constituer un recours face aux problèmes, séduisant des populations confrontées à une dégradation de leur vie et à un sentiment d’isolement ou de perte de repères. C’est vers les églises de « réveil » que se tournent ceux pour qui la médecine moderne ou traditionnelle s’est révélée impuissante à résoudre leurs difficultés ou maladies, espérant trouver en elles, un soulagement effectif et efficace. En effet, c’est une recherche de guérison ou de délivrance qu’ils n’ont plus espoir de trouver auprès des spécialistes de la santé qui les encourage à se rendre dans une église pentecôtiste. On trouve une certaine motivation et détermination dans les témoignages des uns et des

autres adeptes. Toutefois, s’il est vrai que la majorité trouve effectivement une guérison progressive ou instantanée, définitive ou saisonnière, d’autres par contre, restent sur leur soif et continuent d’attendre le miracle, qui n’arrivera parfois jamais, ou dans un avenir lointain. Tout dépend du degré de fortification de la foi, de la relation avec Dieu et du respect des commandements divins1.

En effet, une assemblée composée de quelques dizaines ou centaine de croyants, portant un nom distinct et dirigée par un pasteur, peut former une église. Cette abondance de mouvements pentecôtistes résulte d’une part, du rapport direct que ces églises établissent entre l’individu et l’Être Suprême ; chaque congrégation pouvant choisir de prier Dieu à la manière dont il l’entend. D’autre part, elle découle du fait que les adeptes peuvent suivre à tout moment un nouveau pasteur qu’ils trouveront, par exemple, plus charismatique, ou davantage prophétique. Ainsi, on assiste à une recomposition du discours religieux dans une perspective où l’intégration citoyenne des croyants, atteste de la puissance et de la grâce divine et de l’édification du croyant.

La souffrance, qui est « […] l’assemblage des problèmes humains qui ont pour origines et conséquences les blessures dévastatrices infligées par les forces sociales qui enfreignent l’expérience humaine » (Das, 2002 : 14), conduit certaines personnes également à trouver refuge dans les églises. Abondant dans la même lancée, Yao Houkpati Palamangue (2012) estime que l’insécurité spirituelle tout comme la pauvreté matérielle dans laquelle vivent les populations en milieu urbain sont des facteurs qui favorisent l'adhésion de celles-ci aux nouvelles églises. En fait, les églises de réveil sont effectivement des instances de sécurité pour les individus (Ngandu Nkashaman, 1990), des lieux de refuge contre les angoisses et les tribulations de la vie sociale (Ibid. : 183). Dans ce sens, le nouveau fidèle converti éprouverait le sentiment exhalant de libération, car il vit régulièrement auprès des « frères » et « sœurs » en Christ dont il n’aurait plus à se méfier et qui, au contraire, sont toujours prêts à l’écouter, le conseiller, le soutenir et l’aider à se défendre contre les méchants de l’extérieur et des ravages de la « modernité insécurisée » (Laurent, 2003).

Par ailleurs, d’autres y vont à cause des multiples déboires des églises conventionnelles notamment les actes de pédophilie et ou

d’homosexualité des prêtres, la modernisation des comportements religieux et querelles de leadership des pasteurs. De l’avis de Paul de Meest (1980), des laïcs qui se sentent frustrés dans leur église « d’origine » sur le plan religieux et social, choisissent librement ces églises. Allant dans la même lancée, Ludovic Lado(2008) pense que les masses populaires victimes de l’injustice sociale sont facilement attirées par ces églises, mais également leur prédication très émotive.

Dans les cultes, certaines séquences sont plus particulièrement développées comme les prières à haute voix et les louanges ou les témoignages de conversion et de guérison. Se multiplient de nouveaux espaces de sociabilité, des lieux où se construisent de nouvelles relations sociales, où les individus peuvent s’insérer dans des réseaux sociaux (Mayrargue, 2004). Plusieurs types d’activités permettent à cette sociabilité de se développer. On peut citer les activités purement religieuses qui se déroulent dans les temples et les assemblées de manière routinière : cultes du dimanche, veillées de prière, séances de guérison et de délivrance et les rencontres de milieu de semaine. Cet ensemble de rituels et de cérémonies permet le développement d’une socialisation religieuse. Dans certaines églises, règne une forme de solidarité et de fraternité entre les fidèles. Enfin, les lieux de culte peuvent aussi être des espaces de rencontre, des lieux où l’on peut venir saluer ses condisciples, échanger et discuter avant et après les cultes, où des relations sociales et des mariages se nouent entre fidèles, à côté de l’activité religieuse.

Grâce à une assistance réciproque, les chrétiens de l’église en difficulté parviennent à résoudre certains problèmes liés par exemple à l’emploi, achat des médicaments, règlement de loyer, recherche d’un terrain. Ils sont aussi présents les uns pour les autres, en cas d’évènements heureux ou malheureux. Jean-Marc Ela(2009) pense que l’adhésion massive des fidèles des églises traditionnelles dans les sectes, est le résultat de la déception subie par ceux-ci, en refusant de s’identifier au christianisme tel qu’il est prêché et vécu autour des années 2010, dans ces églises.

Toutefois, la crainte est que certains fidèles étant à la recherche de la paix par l’adhésion à une église pentecôtiste, se trouvent finalement sujets à une insécurité et pauvreté sociale, matérielle et même financière. Ces situations sont les conséquences induites de la dérive de quelques pasteurs ou dirigeants des églises, qui, en toute vraisemblance, usent des voies et moyens pour inciter les citoyens à améliorer leur relation avec

leur Dieu ou leur leader, tout en créant des situations de tensions au sein de la communauté.

Dérives internes des églises pentecôtistes à Yaoundé

Entrer dans une communauté pentecôtiste implique, par le biais des nombreux interdits mis en place, une rupture avec le passé et des transformations significatives des pensées et actes sur les plans socio- culturel, économique et politique. Le leader religieux peut être désormais considéré comme le relais social qui tend à remplacer la famille et, surtout, les structures étatiques défaillantes. Il peut alors naître de nombreuses dérives, en l’occurrence la déification du pasteur et les redevances religieuses démesurées.

La déification du pasteur par les fidèles

L’église chrétienne se donne pour mission de transformer la société et de réconcilier l’humanité pour une création renouvelée, par la prédication ou la proclamation évangélique. C’est ainsi que les rites de dépossession et de délivrance, les dons de guérison, les songes, les prophéties et les miracles divers occupent une position centrale et privilégiée dans le système religieux pentecôtiste. Dans cette lancée, les adeptes, victimes de souffrances multiformes, sont prêts à d’énormes sacrifices tant financiers que matériels pour trouver la voie du bien-être en général et de la délivrance en particulier. Une fois qu’ils ont trouvé un semblant de guérison, ils ne sont plus disposés à quitter l’église. Jeanne, couturière, fait partie de cette catégorie de personnes. Elle est entrée au Ministère des Miracles situé à Simbock en Janvier 2017. Atteinte du Sida, elle a trouvé la guérison après des séances de prières. Actuellement, elle affirme qu’elle ne peut plus se détacher de cette église (entretien du 12 juillet 2017, à Yaoundé). Dans certains cas, le pasteur devient alors un « dieu » pour certains fidèles. Bien que constituant une minorité, ceux-ci sont alors victimes d’une certaine dépendance vis-à-vis de celui-ci. On dirait des nouveaux nés, qui ont perdus le sens de réflexion personnelle, à qui on aurait effectué un formatage complet de cerveau. Carine raconte alors l’histoire de son mari qui a laissé son travail de taximan pour devenir le chauffeur du Pasteur André de la Mission pentecôtiste de réveil située à Essos : « Mon mari ne m’écoute plus. Il est presque devenu l’esclave de ce pasteur. On n’arrive pas à manger à la maison. Il est devenu le chauffeur et le commissionnaire de toute l’église. Quand je me plains, il me bastonne moi et les enfants » (entretien du 08 mai 2017, à Yaoundé).

Très souvent, plus personne ne compte si ce n’est le pasteur ou le prophète. C’est pourquoi, ces personnes adhèrent et se laissent conduire par les conseils et les recommandations de leurs conducteurs spirituels. Le cléricalisme évangélique (Tiènou, 1973), c’est-à-dire la mise au premier plan du pasteur, pourrait facilement occasionner des déviations. Par manque de discernement, il n’est pas rare de voir des chrétiens liés à leur pasteur à telle enseigne qu’ils ne peuvent rien entreprendre sans demander leur avis. Quelque fois, ils vouent l’ensemble ou partie de leurs biens matériels et financiers à celui-ci. En retour, ce dernier leur fait miroiter vainement des avenirs meilleurs et prospères. Jean, hommes d’affaires, est une victime de ces discours parfois trompeurs : « Je suis entré dans une église réveillée au quartier Biyem-Assi en Janvier 2015. Le pasteur de cette église, voyant que j’avais un peu d’argent, m’a demandé de lui acheter une voiture selon les instructions divines afin de voir mes affaires se développer. Je l’ai fait sans hésiter. Mais je comprends maintenant que c’était une manipulation et une escroquerie » (entretien du 08 mai 2017, à Yaoundé). La situation semble identique pour Louis qui explique avoir vendu tout son fonds de commerce pour donner la moitié de la somme perçue au prophète d’une église à Nkolbissong. De ses propos, le prophète avait affirmé qu’il était question de semer financièrement afin de multiplier son chiffre d’affaires. Or depuis lors, son commerce, ses activités commerciales ont chutées (entretien du 10 mai 2017, à Yaoundé).

En outre, dans certaines congrégations pentecôtistes, le choix du partenaire de mariage se fait par le pasteur qui pourrait plus ou moins disposer de dons de révélation. Si, dans bien des cas, cette stratégie semble fonctionner, parfois des personnes qui ne se connaissent pas deviennent alors obligés de vivre ensemble sous l’injonction de leur leader, sa recommandation ou sa révélation. Il pourrait alors arriver que ce type de mariage, par manque d’amour ou d’entente, a pour issu le divorce ou la séparation. On ne demande plus alors l’avis des parents pour épouser une tierce personne, on ne réclame même plus la

Dans le document Géopolitique du fait religieux au Cameroun (Page 107-130)