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Les types de territorialités des jeunes en première année du cycle d’orientation

Hypothèse 3 : Un choix méthodologique sur la population visée

6. Analyse du travail de terrain

6.5 Les types de territorialités des jeunes en première année du cycle d’orientation

Dans les sections précédentes, se dégagent en filigrane – à travers les pratiques et représentations qu’ils ont de leur quartier – les types de territorialités des jeunes genevois à l’entrée au cycle d’orientation. Pour revenir sur ce qu’est la territorialité, il s’agit de l’image mentale – ou représentation – qu’un individu a de l’espace qu’il maitrise, dans lequel il met des qualités et auquel il s’identifie. Par ses pratiques des lieux, il transforme cet espace en un territoire qui lui est propre. Il est question de territorialités au pluriel, car chacun vit son territoire différemment. Cependant, il existe des récurrences et des manières d’investir l’espace qui sont communes à plusieurs personnes, notamment quand elles proviennent du même environnement, comme c’est le cas ici avec les jeunes du cycle d’orientation. Il s’agit dans cette section de faire une typologie de ces territorialités afin de mettre en lumière comment la jeunesse s’approprie son territoire.

85 Une jeunesse dans l’ombre

Lors de l’entretien avec l’urbaniste en charge du secteur du Grand projet Châtelaine, l’un des éléments qu’elle m’a fourni m’a frappé :

« J’ai l’impression que la lumière joue un rôle ! Dans le parc des Franchises on a étudié les fonctionnements de la lumière. Et tout à coup, quand vous êtes dans le parc, la derrière ici au bâtiment des finance, il y a une sorte de place, et je vois qu’elle est très utilisée parce qu’elle est mal illuminée. Quand vous allez le soir là, il a pas mal de jeunes de 12 jusqu’à 15 ans qui sont en train de se balader, jouer, de faire pas mal de trucs. Mais j’ai l’impression qu’ils sont là parce qu’il n’y a pas de lumière dans cette place, donc j’ai l’impression que la lumière elle joue un rôle » (Urbaniste, 31 octobre 2019).

Dans ce passage, l’urbaniste explique que selon elle les jeunes aiment être dissimulés du regard, en particulier de celui des adultes. C’est une pratique qui a pour visée de rester entre pairs. La population qu’elle identifie ici est âgée entre 12 et 15 ans, ce qui entre dans la catégorie d’âge des élèves qui ont participé à l’atelier au Cycle de Cayla. Aucun de ces jeunes n’a explicitement exprimé vouloir s’isoler des adultes, mais ils disent majoritairement vouloir passer du temps avec leurs amis, donc entre eux. Honoria souligne notamment aimer le parc Hentsch parce qu’il n’y a pas beaucoup de monde, ce qui atteste d’une certaine volonté d’isolement et de tranquillité. Cependant, cette question de la lumière ne ressort pas avec les adolescents du cycle. Au contraire, les lieux extérieurs qui sont favorisés sont des parcs bien ouverts où l’ombre n’est que peu présente. L’interprétation de l’urbaniste de cette dissimulation de la jeunesse est intéressante, mais le constat fait auprès de la population 12 – 14 ans tient plus de la volonté des jeunes à passer du temps avec leurs amis avant la question du lieu en soi. Cet entre-soi, dissimulé des regards ou non, atteste de cette prise d’autonomie de la jeunesse qui rappel l’analyse du géographe Joël Zaffran (2014).

Si l’ombre et la lumière ne semblent pas être des marqueurs capitaux de l’occupation des lieux par les jeunes, d’autres pratiques territoriales ressortent de façons plus évidentes.

Une territorialité étendue

Nous avons déjà vu que la mobilité et le temps libre des jeunes différait en fonction des individus et de la liberté que leurs parents leur allouaient. Ce sont des variantes constituantes

86 atteste d’une connaissance accomplie des lignes de liaisons. Cette territorialité étendue en réseau est la plus répandue dans les pratiques des jeunes.

La plupart des jeunes pratiquent une activité extrascolaire en dehors de leur quartier. Il est même plutôt rare que l’activité soit localisée proche de chez eux. Cependant, les trajets sont souvent effectués en voiture, donc avec un parent, ce qui crée une discontinuité dans l’exploration et la maitrise des lieux par les jeunes. Balexert – le centre commercial se trouvant aux Avanchets sur la rue Louis-Casaï – est beaucoup mentionné par les jeunes comme étant un lieu où ils vont souvent et qu’ils aiment particulièrement. Il est mis en avant par cinq élèves49 comme lieu préféré au post n°2. Au poste n°1, onze élèves sur trente disent y aller souvent et au classement des photos du poste n°3, la photo de Balexert oscille entre la première place et la cinquième comme lieu que les élèves aiment le plus parmi les vingt proposés. Au niveau des transports, certains disent y aller à pied, d’autres en bus et quelque uns à vélo. Balexert fait étendre la territorialité vers le nord des quartiers Saint-Jean – Charmilles – Ouches – Concorde, la « ville » la fait s’étendre plus loin vers le sud. Plainpalais faisait l’objet de deux photos au poste n°3 : la n°11 qui représentait le Skatepark et la n°20 qui avait le Luna Park comme point de vue. Cette dernière revient dans les classements collectifs en troisième ou quatrième position comme lieu le plus apprécié, mais le Skatepark à une position plus moyenne dans les résultats. Les rues basses sont aussi beaucoup mentionnées.

Neuf élèves sur trente citent la ville ou la vieille-ville comme lieux qu’ils préfèrent, notamment pour faire du shopping. Dans les classements des photos, la classe de R1 place la rue de la Confédération/du Marché/de la Croix-d’Or/de Rive en première et deuxième position, tandis que la classe de R3 la place à mi-chemin entre les lieux les plus et les moins aimés. Cela vient attester que, d’une manière ou d’une autre, pour les onze élèves qui vont dans ce centre commercial relativement éloigné de leur lieu d’habitation50 et les neuf qui vont faire du shopping en ville, une territorialité étendue en réseau est à l’effet, même si l’on peut

49 Chirine, Serena, Ajla, Honoria et Alban.

50 Ce n’est pas le cas pour Samuel et Morgane, mais seul Samuel dit aller à Balexert.

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Encadré n°9 : Extrait de retranscription du post n°1, classe R3 groupe n°3

« [L : Et tu vas ailleurs qu’à Planète Charmilles et au parc ?] Larissa : Oui elle va à Balexert !

Janina : Oui à Balexert. Des fois en ville… En fait ça dépend de nos loisirs. [L : C’est quoi vos loisirs ?]

C’est notre joie de vivre !

Larissa : Ça dépend ce qu’ils veulent faire, où ils veulent aller, ils veulent voir qui…

Janina : Ouai voilà voilà !

Larissa : C’est euh… la vie. [L : Ok ! Du coup Balexert c’est pourquoi ?]

Janina : Pour voir des amis…

Marija : Pour changer un peu de quartier ! Janina : Ouai mais 1203 c’est mieux !

Larissa : Ouai voilà ! [L : Pourquoi c’est mieux 1203 ?]

Janina : Parce que c’est notre quartier. C’est… et parce qu’y a nous ! [L : C’est parce qu’il y a les amis c’est ça ?] Ouai mais j’ai aussi des amis ailleurs. [L : Ah ouai ? Où ?] Bah y en a aux Avanchets, à Vernier, ça dépend ! ».

considérer qu’il s’agit toujours d’une territorialité des lieux proches. Pour des pratiques plus larges, deux élèves en particulier (Salim et Janina) semblent avoir une mobilité assez élargie, sans pour autant que cela ait un rapport avec une activité quelconque.

Comme souligné plus haut, Salim privilégie l’errance comme mode de pratique de l’espace.

En revanche, il nomme Thônex comme localisation dans laquelle il apprécie passer du temps avec ses amis, mais sans expliquer pourquoi il va là-bas, au-delà d’un « pourquoi pas ». Il chérit sa liberté de mobilité au sein de la ville, tant qu’il est accompagné de ses pairs. Son quartier ressort également dans les lieux qu’il aime fréquenter, notamment à travers le centre commercial de Planète Charmilles, mais il mentionne aussi le centre ville avec le bord du lac parce qu’il en apprécie la beauté. Le fait qu’il insiste sur une importante diversité de lieux, plus ou moins éloignés de là où il habite atteste d’une territorialité étendue. Il se sent bien chez lui et au-delà de la simple échelle de son quartier.

Le cas de Janina est plus nuancé. C’est avant tout la sociabilité qui dicte ses pratiques des lieux. Elle dit avoir des amis partout et se rendre régulièrement aux Avanchets, à Vernier ou ailleurs pour les rencontrer. Donc par sa pratique accrue de lieux relativement loin de chez elle, elle étend sa territorialité. Cependant, elle démontre un fort attachement à son quartier, qui est celui des « Charmilles 1203 » – le code postal étant un élément qu’elle met fortement en avant – et c’est dans celui-ci qu’elle dit avoir son rituel quotidien (voir encadré n°3).

88 Une territorialité de quartier

Le quartier est le terrain de prédilection de la jeunesse. Il est très sollicité comme marqueur d’identité, très fort chez certains élèves (Janina, Marija, Larissa, Ajla et Serena) qui expriment clairement que leur quartier est le meilleur. Et globalement, la presque totalité des élèves sortent dans leur quartier – pour certains même exclusivement – et l’aime particulièrement. Le quartier c’est leur territoire de référence quand il s’agit de sortir avec des amis.

Pour revenir sur l’exemple de Janina, elle habite proche du centre commercial de Planète Charmilles ce qui lui donne la sensation d’être spécialement localisée centralement au sein du quartier. Malgré une grande difficulté à expliciter pourquoi elle aime tant celui-ci, elle est de loin celle qui s’est exprimée le plus ouvertement sur la question (voir encadré n°9). Au poste n°1, elle a insisté plusieurs fois sur le fait que les Charmilles « c’est mieux », mais c’est au poste n°3 avec le classement des photos prises dans la ville – tant du quartier qu’ailleurs dans Genève – qu’elle exprime pleinement son opinion. Elle se positionne en leadeur du groupe et décide, avec l’accord tacite de ses camarades, de classer les photos en fonction de leur positionnement par rapport au quartier : les plus proches devenant celles qui sont le plus aimées et les plus lointaines, les moins appréciées (voir annexe n°8.2 pour le détail) :

« Ok maintenant collectif, on met quoi ? Moi j’dis le 951 c’est le premier. On n’peut pas juger sur ça. C’est les Charmilles, ça reste les Charmilles et c’est tout ! *Pause* Alors moi je conseille qu’on mette d’abord les trucs de Charmilles, genre le Pic-Pic52, Saint-Jean et tout et après on met les trucs de… En fait c’est simple. Au début on a fait ceux qu’on aimait bien et tout… après voilà. » (Janina, 13 ans).

On remarque dans ce passage l’importance du quartier dans le rapport émotionnel qu’elle y met. L’attachement de Janina est spécialement fort, mais il rejoint celui de ses camarades qui pratiquent et affectionnent des lieux spécifiques du quartier, tel que le parc Hentsch.

51 Référence à la photo n°9 qui correspond à une prise de vue depuis la promenade de l’Europe en direction du centre commercial de Planète Charmilles. On y voit une petite place avec quelques arbres et des jeux pour enfants.

52 Référence au Parc Hentsch qui est longé par l’allée Pic-Pic.

89 Une territorialité du foyer

Comme souligné précédemment, dix-sept jeunes sur trente – soit 56,7% des élèves – mettent leur foyer, ou des pièces de leur foyer, en avant comme faisant partie de leurs lieux préférés dans la ville. Cela atteste de deux choses : une territorialité à l’effet au sein même du foyer, soit faire de son chez-soi un territoire propre ; et une territorialité généralement plus proche du lieu d’habitation, ce qui est le cas des élèves qui sortent très peu et préfèrent être chez eux.

Cependant, la méthodologie utilisée dans ce travail ne permet pas de recueillir davantage de détails à ce sujet. Il serait intéressant de creuser dans ce sens dans une nouvelle étude aux vues des résultats récoltés dans celle-ci. Cela permettrait d’articuler de façon plus développée les différentes imbrications d’échelles des territorialités des jeunes autour de l’âge de 12 ans.

Une imbrication des échelles

Les types de territorialité des jeunes sont diverses. Comme avancé ci-dessus, à l’âge de l’entrée au cycle d’orientation, les élèves sont encore très proches de leur foyer comme territoire de prédilection, mais le quartier est la première ouverture vers l’espace public. Il s’agit de l’espace le plus apprécié et le plus pratiqué, même par les élèves disant ne pas sortir beaucoup. L’imbrication des échelles de la territorialité part donc du foyer et débouche dans l’espace public proche de celui-ci, de manière plus prononcée en fonction du jeune interrogé.

Cependant, leur territoire s’étend facilement au-delà des limites du quartier, de façon plus ou moins prononcée, parce qu’ils ont des activités extrascolaires dans des lieux plus ou moins lointain par rapport à celui-ci, ou parce qu’ils ont un parent qui vit ailleurs. Cela leur fait pratiquer d’autres lieux, ce qui brise la réclusion unique au sein du quartier et étend leur territorialité à ces autres espaces connus et maitrisés. Ces lieux éloignés faisant partie de la carte mentale des élèves sur leur propre territoire sont le plus souvent reliés par des trajets en voiture ce qui implique la supervision d’un adulte. Il ne s’agit pas, dans la majeure partie des cas, d’une territorialité libre due à l’exploration personnelle, mais induite par les parents.

Néanmoins, dans de très rares cas à cet âge là, certains jeunes ont déjà une plus grande liberté de déplacements, leur permettant cette exploitation plus vaste de la ville.

Après ces constatations, il faut souligner que cette imbrication des échelles du plus proche au plus lointain se fait en fonction de l’attachement que les jeunes ont aux lieux. Cet aspect

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identitaire est fort pour le foyer et plus spécifiquement la chambre de l’élève, puisque plusieurs l’on cité comme lieu préféré. Cependant, il est indéniable que ce soit le quartier qui reçoive la plus grande attention en termes d’identité et de revendication d’appartenance, comme l’atteste les discours des élèves et leurs inscriptions sur les questionnaires tels que :

« #1203 best », en référence au code postal du secteur de la ville que les jeunes de réapproprient comme étant leur quartier. Au cela de celui-ci, les jeunes ne sont majoritairement plus exactement sur leur territoire quotidien maitrisé. Par conséquent, la territorialité de quartier est donc la plus forte à l’âge de l’entrée au cycle d’orientation à Genève.

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7. Conclusion

Ce travail avait pour objectif de mieux comprendre comment les jeunes vivent leur quartier dans le contexte d’un quartier en mutation. Pour rappel, il tente de répondre à la question : qu’est-ce qui est proposé à la jeunesse préadolescente et adolescente et comment cette jeunesse se représente, pratique et s’approprie-t-elle ce quartier en mutation ?

Nous avons vu que dans le secteur de la Concorde – et plus généralement du Grand projet Châtelaine – l’urbanisme s’applique à intégrer la volonté des populations locales dans la conception des projets d’aménagement et s’intéresse à impliquer les enfants et les jeunes quand cela est possible, notamment quand il s’agit d’établir l’image directrice des parcs. Le parc reste le lieu de prédilection quand il est question de rendre abordable aux jeunes un espace public extérieur. Ce qui a du sens, puisqu’il s’agit également du type d’endroits que les jeunes en première année du cycle d’orientation côtoient fréquemment. Étant donné l’usage et la satisfaction que les jeunes ont de leur quartier, on peut considérer que la première hypothèse énoncée en début de recherche est donc fausse. Cependant, cette affirmation est à nuancer sur l’installation d’équipements publics genrés, puisque la consultation d’élèves dans les écoles ou la prise en compte de demandes de la part d’associations de jeunes oriente l’aménagement de ces équipements. L’exemple du Beach-volley du parc des Franchises illustre bien une volonté d’adopter une perspective mixte dans la création d’équipements sportifs dédiés aux jeunes. Néanmoins, les adolescents au cycle d’orientation ne sont pas consultés dans les projets d’aménagements, ce qui les écarte du processus participatif mis en avant par l’urbanisme dans ce secteur de la ville de Genève. Ils sont malgré tout invités à se joindre à la démarche des mini-chantiers, dispositifs créés pour que la jeunesse puisse collaborer dans la mise en place d’espaces provisoires de transition entre l’état actuel du quartier et la future constitution du quartier, tels que le passage sous-voie de l’avenue de l’Ain. Cela permet à la fois de parer au temps long de la réalisation des projets urbanistiques, de prévenir des actes de vandalisme et d’essayer de renforcer le lien social.

La seconde hypothèse sur la pertinence du quartier comme terrain de recherche s’est confirmée. La jeunesse a un lien privilégié avec son quartier et pratique spécialement les espaces à proximité de son domicile. Quand ils choisissent de se poser à l’extérieur, les parcs sont le plus souvent les lieux choisis par les jeunes. Cela vient rejoindre les efforts

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urbanistiques d’aménagements des parcs. Pourtant, celui mis le plus en avant par l’urbaniste – le parc des Franchises – n’est absolument pas pratiqué par les jeunes du Cycle de Cayla. Cela montre que les deux parties gagneraient sûrement à ce que l’urbanisme entre en collaboration avec des cycles d’orientation pour sonder les besoins des adolescents. En attendant, les résultats de cette enquête ont montré que ceux-ci sont tout à fait satisfaits de leur quartier et que s’ils devaient lui ajouter quelque chose, cela serait principalement de nouveaux commerces ou des enseignes de restauration. Quelques idées spécifiques, comme l’ajout de salles d’arcade ou d’une piscine municipale, sont potentiellement exploitables afin de chercher à augmenter davantage le bien-être des jeunes dans leur quartier. Les pratiques actuelles des jeunes consistent principalement à se retrouver entre pairs. On retrouve dans une certaine mesure la typologie des « délires » des jeunes énoncée par le sociologue Marwan Mohammed (2011). Cette recherche a montré que la majorité des jeunes ont tendance à simplement acheter des aliments à grignoter, puis se poser dans un parc pour discuter.

D’autres se retrouvent pour pratiquer un sport, le plus souvent du football ou du basketball.

Enfin quand il ne s’agit pas de rejoindre des amis, les jeunes en première année du cycle d’orientation aiment rester chez eux, de préférence isolés. La jeunesse, autour de 12 ans, garde essentiellement une territorialité du proche, par rapport à leur lieu de résidence.

Du fait de la grande territorialité de quartier et de foyer, la première partie de la troisième hypothèse sur le choix de la population étudiée comme période charnière dans l’évolution des pratiques spatiales est confirmée. La jeunesse à l’entrée au cycle d’orientation est effectivement un moment d’expansion territorial chez les adolescents. Certains jeunes sont encore très proches de chez eux et sortent peu dans l’espace public sur leur temps libre, tandis que d’autres commencent une exploration plus étendue de l’espace qui les entours, augmentant au passage leur territorialité. Cela illustre bien cette pluralité des pratiques et identités spatiales à l’adolescence. La seconde partie de l’hypothèse était en rapport avec l’aspect didactique de l’approche des jeunes sur leur espace scolaire. Le déroulement des deux ateliers s’est bien passé et les élèves ont participé avec plaisir. Cette forme d’approche a permis une importante récolte de données, qui pourraient davantage êtres approfondies qu’elles ne l’ont été dans cette recherche et exploitées avec des perspectives différentes. Cette méthode présente cependant des limites non négligeables, comme la difficulté de réécouter les

Du fait de la grande territorialité de quartier et de foyer, la première partie de la troisième hypothèse sur le choix de la population étudiée comme période charnière dans l’évolution des pratiques spatiales est confirmée. La jeunesse à l’entrée au cycle d’orientation est effectivement un moment d’expansion territorial chez les adolescents. Certains jeunes sont encore très proches de chez eux et sortent peu dans l’espace public sur leur temps libre, tandis que d’autres commencent une exploration plus étendue de l’espace qui les entours, augmentant au passage leur territorialité. Cela illustre bien cette pluralité des pratiques et identités spatiales à l’adolescence. La seconde partie de l’hypothèse était en rapport avec l’aspect didactique de l’approche des jeunes sur leur espace scolaire. Le déroulement des deux ateliers s’est bien passé et les élèves ont participé avec plaisir. Cette forme d’approche a permis une importante récolte de données, qui pourraient davantage êtres approfondies qu’elles ne l’ont été dans cette recherche et exploitées avec des perspectives différentes. Cette méthode présente cependant des limites non négligeables, comme la difficulté de réécouter les