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PARTIE II : CONTEXTE GENERAL

B- Présentation de la commune de N’toum

3- Les différents types d’habitats

L’extension de la commune de N’toum est une évidence depuis plusieurs décennies. Le centre de la ville devenant au fil des années exigü, les populations ont de plus en plus tendance à solliciter les espaces périurbains. Nous retrouvons dans la ville de N’toum des « quartiers planifiés » que nous pouvons qualifier de modernes et des quartiers « non planifiés » qui sont généralement la résultante de l’érection d’habitats spontanés.

Les quartiers planifiés ont été construits à l’initiative soit du gouvernement, notamment sous le couvert des anciennes grandes entreprises publiques installées à N’toum depuis 1970 (l’Etat ayant été pendant longtemps le principal actionnaire), soit des entreprises elles-mêmes. Ce sont de groupes d’habitations dans lesquels loge le personnel des industries. On dénombre pour l’ensemble des cités, plus de 700 logements construits. Le grand nombre de ces logements à pour conséquence le fait qu’une grande partie de la population y vit.

Chaque industrie à son quartier généralement appelé « cité ». L’on reconnaît ces quartiers non seulement par le style d’habitations, mais aussi par le fait de leur référence à leur entreprise de rattachement. Ainsi, il y a la cité de la S.E.E.G (Société d’Energie et d’Eau du Gabon), la cité de l’O.C.T.R.A (ex Office du Chemin de fer du Transgabonais), la cité du C.I.A.M (Centre d’Introduction, d’Amélioration et de Multiplication des espèces végétales), la cité de la SNI (Société Nationale Immobilière), La cité de la scierie et la cité des « Ciments du Gabon, encore appelée cité de la cimenterie. En dépit de tous ces quartiers, la ville de N’toum présente encore de grands espaces non habités, faisant office d’espaces verts, à l’intérieur même de la ville.

L’arrivée des Ciments du Gabon à profondément contribué à l’amélioration du cadre bâti. En effet, même si certaines existent encore, on est de plus en plus loin des habitations construites avec des écorces de bois recouvertes de feuilles d’arbre ou celles en terre battue avec des toits de paille.

Ainsi, actuellement, plusieurs types d’habitations se côtoient. Nous les classons en quatre catégories, des plus aisées, aux moins aisées.

a- Des habitations très modernes

Des habitations que nous avons qualifiées de très modernes construites avec des matériaux de très bonne qualité, abritent une population très aisée. Ces habitations sont généralement construites en parpaings, avec « des murs peints une toiture stringalow ou en tuile, le plafond plâtré avec un sol carrelé, en lino ou en moquette » (Mavioga, Op. Cit., p. 25).

a- Des maisons modernes

Elles concernent généralement les cités précédemment citées car on en rencontre très peu dans les quartiers. Elles sont construites en matériaux durables (briques de parpaings), mais beaucoup d’entre elles montrent des signes de vieillissement. Ces habitations abritent une population économiquement moyenne puisque ce sont généralement des ouvriers des différentes entreprises implantées qui y logent. Dans le cas de CIMGABON, ces habitations ont été construites à l’époque des « Ciments du Gabon ». La construction de ces logements rentrait dans la logique de l’Etat qui voulait offrir aux populations actives un cadre et un niveau de vie confortables. En effet, lorsque nous remontons des années en arrière, mais surtout lorsque l’on observe les différentes entreprises installées au Gabon depuis les années 1970 et même avant, on remarque que l’Etat qui était le principal gérant à toujours favorisé la construction des logements pour les populations actives.

b- Des logements quasi-modernes

Par ailleurs, on rencontre des habitations que nous qualifieront de « quasi-modernes ». Ce sont des habitations en transition entre celles relevant de la précarité et de la semi précarité et les habitations modernes et très modernes. Elles sont généralement inachevées du point de vue des finitions telles que le crépi pour les murs de briques ou tout simplement la peinture pour celles qui sont en bois ou en briques. Celles qui sont achevées, sont encore bien loin de ressembler à des habitations modernes. Elles aussi connaissent une dégradation liée en grande partie aux agressions du temps et aux pluies à répétitions.

d- Les demeures semi-précaires

En outre, nous avons identifié des habitations que nous avons qualifiées de « semi- précaires ». L’armature de ses logements est faite à partir de matériaux de chevrons, de planches ou de contreplaqués et la toiture est en tôles ondulées. Ces habitations sont celles qu’on rencontre le plus dans la ville. Leur aspect n’est pas très reluisant d’autant plus que les pluies diluviennes tombant une bonne partie de l’année participent activement à leur détérioration inéluctable. Ce type de logements forme, avec les habitations précaires, la vraie représentation des bidonvilles ; d’autant plus que les endroits où sont installés ces types de logements sont très insalubres. L’insalubrité est notamment mise en exergue par l’existence de poubelles non réglementées situées généralement derrière les maisons. Toutefois, elles ne font pas uniquement l’apanage de ce genre d’habitations puisque les installations commerciales elles aussi souffrent de ce même mal. Cette situation est révélatrice des problèmes de voiries qui affectent énormément la commune.

e- Habitations précaires

Enfin, viennent des habitations précaires. Généralement localisées dans les grands quartiers, ces habitations abritent une population le plus souvent plongée dans la misère extrême, exception faite pour quelques individus. On les rencontre très peu dans la ville de N’toum, mais assez quand même pour retenir notre attention. Ces maisons précaires sont dans la plupart des cas construites à partir de matériaux de récupération. Les murs de ces habitations sont construits à partir de planches ou contreplaqué dont l’état de dégradation est très avancé, ou de la terre battue pour certaines. Les toits de ces maisons sont constitués de tôles très abimées car la rouille y est installée de façon permanente, de fûts ou en fer ou en matière plastique.

Le point commun que l’on trouve à plusieurs de ces habitations qu’elles soient traditionnelles ou modernes est l’agriculture vivrière qui est pratiquée dans le périmètre ou même un peu plus loin des habitations. Ces cultures essentiellement tournées vers l’autoconsommation, compte, parmi tant d’autres : des plants de manioc, de bananier, de maïs, de tarots etc. Sur la route menant à la cimenterie par contre, se cultive, par des immigrés, des plantes maraichères destinées, pour la plus grande part, au marché local.

Pour fertiliser le sol, ceux qui s’adonnent à ce genre de culture utilise parfois les résidus industriel de CIMGABON, qui, aux dires des salariés de l’usine et notamment du Directeur HSE, constituent un très bon fertilisant. L’avis sur les vertus fertilisantes des résidus de clinker chez les habitants pratiquant cette forme d’agriculture, s’est toutefois avérée mitigée lors de nos entretiens. L’agriculture industrielle quant à elle, est pratiquée à la périphérie de la ville.

L’élevage dans la commune de N’toum n’est pas lui non plus à échelle industrielle. Il se limite, pour la plus grande part, au périmètre des habitations où il est possible de rencontrer des poules, des porcs, des moutons etc.