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PARTIE II : CONTEXTE GENERAL

Chapitre 2 : Présentation de l’entreprise CIMGABON

E- La rentabilité économique

L’activité de production de CIMGABON dans les années 1990 et 2000 connaît des périodes fastes et non fastes. En effet, lorsque l’on prête attention, non seulement à la production de clinker, mais aussi et autres activités connexes ainsi qu’au chiffre d’affaire etc, comme le montrent les tableaux suivants, on remarque un « effet yoyo » d’années en années quant à la rentabilité des différentes activités effectuées par cette entreprise. Cette instabilité à souvent été relevées non seulement par les média, mais aussi par les politiques et la population dans son ensemble car elle cause souvent de forte pénuries de ciment.

Le manque de ciment à répétition est en effet le grief entre la population et CIMGABON. Le monopole de la fabrication de clinker dont jouit l’entreprise sur le territoire national empêche l’établissement de la concurrence au grand dam des populations qui trouve en effet le prix du ciment fortement élevé au Gabon comparativement au Cameroun.

Depuis quelques années déjà, CIMGABON fait l’objet d‘une vive sollicitation venant de tout bord. En effet, les besoins croissants du pays qui s’est lancé dans un grand chantier de construction et la demande étrangère en matériaux a emmené l’entreprise à améliorer ses capacités de production notamment par la réhabilitation des broyeurs de l’usine de N’toum et de la station d’Owendo. Toutefois, malgré cette volonté manifeste, l’entreprise ne parvient toujours pas à stabiliser sa production, voire à l’augmenter de manière progressive comme nous pouvons le voir dans les tableaux ci-après.

Tableau 11 : Evolution de l’activité de ciment 1996-1999 1996 1997 1998 1999 Variation 1999/1998 Production en tonnes Clinker Ciment Béton 167 630 185 158 6 303 175 283 202 060 12 550 174 976 198 129 9 554 150 000 173 000 8 000 -14,30% -12 ,70% -16,30% Chiffre d’affaire (million

FCFA) 12 124 12 983 12 692 10 871 -14,30 Valeur ajoutée 2 713 3 684 3 201 2 541 -20,60 Investissement 850 1 682 2 018 Effectifs 335 347 353 347 -1,70 Source : CIMGABON, 2009

Nous pouvons voir dans ce tableau une différence très marquée entre l’évolution de l’activité de ciment de l’année 1997 et celle l’année 1999. En effet, on peut constater que pendant l’année 1997, la production de clinker, de ciment et de béton, de même que le chiffre d’affaire, la valeur ajoutée et l’investissement et les effectifs ont évolué de façon positive, si l’on prend 1996 comme année de base. Par contre, lorsqu’on regarde l’année 1999, on remarque une évolution nettement négative de l’activité de ciment dans son ensemble. C’est peut-être ce constat négatif de la situation de l’entreprise dans son ensemble qui a poussé l’Etat à privatiser l’entreprise « les ciments du Gabon » qui donnera plus tard en 2000, CIMGABON.

Toutefois, lorsqu’on s’attarde également sur l’activité de ciment de 2007 à 2009, plusieurs années après la privatisation de l’entreprise, on remarque également que cette dernière connaît elle aussi cet « effet yoyo ». Ainsi, concernant la production de ciment, elle atteint la barre des 32,2% soit une production de ciment de 132 630 tonnes au 30 juin 2008, alors qu’en 2009, cette même production chute pour se retrouver finalement à -13,64 %. Le chiffre d’affaire semestriel qui s’est vu par la même occasion augmenter est passé de 12, 571 millions de FCFA en fin d’année 2007 à 12,972 millions de FCFA en fin 2008, soit une progression de 3,2%, alors qu’en 2009, il connaît une large régression et passe même en dessous de la barre de zéro pour cent, pour se retrouver à -14,38%. Les chiffres

précédemment évoqués sont mentionnés dans le tableau suivant qui retrace l’évolution de la production de ciment au premier semestre de 2007 et de 2008. En 2009, cette production de ciment est évaluée à 260 000 tonnes.

Ce chiffre -14,38% est très évocateur des pertes financières accusées par l’entreprise au fil des années puisque cela à également été le cas en 1999, lorsqu’on se réfère au premier tableau. Cette instabilité financière, confère un statut particulier à l’entreprise dans ces rapports avec l’Etat. En effet, hormis le fait que l’Etat détient un quart des parts d’actions de l’entreprise, elle a également de grands travaux à réaliser, actuellement, en 2001, le plus grand chantier a été la construction des stades qui ont abrité la Coupe d’Afrique des Nations en 2012. CIMGABON s’est vu dans l’obligation de remporter le maximum de marchés, sinon l’ensemble, car n’oublions pas qu’elle détient le monopole national de la production de clinker. D’ailleurs, elle était le partenaire privilégié de l’Etat par rapport à ce marché.

Tableau 12 : Evolution de l’activité de ciment 2007-2008 Premier semestre

2007 2008 Variation 07/08 Production (en tonnes)

Clinker Ciments Agrégats

Ventes de ciment en tonnes

Chiffre d’affaire en millions francs FCFA Masse salariale en millions de francs FCFA Effectifs 73 813 100 290 24 880 138 500 12 567 2 571 275 112 389 132 630 22 897 136 205 12 972 2 335 247 52,3% 32,2% -8,0 % -1,7% 3,2% -9,2% -10,2% Source : CIMGABON, 2009

Tableau 13 : Evolution de l’activité de ciment 2008-2009

Premier semestre

2008 2009 Variation 07/08 Production (en tonnes)

Clinker ciments Agrégats

Ventes de ciment en tonnes

Chiffre d’affaire en millions de francs FCFA Masse salariale en millions de francs FCFA Effectifs 54 637 69 089 9 305 69 741 6 632 1065 250 60 951 59 665 17 809 59 242 5676 1076 254 11,56% -13,64% 91,39% -15,05% - 14,38% 1.03% 1.60% Source : CIMGABON, 2009

Nous voyons dans ce tableau que même si plusieurs activités de l’entreprise en général (y compris celles des autres usines implantées à Owendo et Franceville), connaît une baisse de régime, la production de clinker par contre est en constante augmentation pour l’année 2007-2008.

Conclusion

En définitive, nous dirons que CIMGABON est une entreprise qui bénéficie du monopole de la production de clinker dans tout le pays. Toutefois, cette tendance est en train d’être inversée puisque la part du marché de cette entreprise sur le territoire national est passée de 50,35 % en 2011 à 39 % en 2012.

En effet, les principales entreprises concurrentes de CIMGABON, essentiellement Sogex BTP (entreprise chinoise) et Fobert Gabon (société camerounaises), commercialisant toutes les deux du ciment importé d’Asie et plus précisément de la Chine et du Vietnam possèdent désormais 61 % des parts du Marché.

La production de clinker se fait en cinq étapes essentielles à savoir : l’extraction de calcaire, le concassage, la préparation et la cuisson de la pate et enfin l’acheminement de ce clinker vers les usines de fabrication de ciment qui sont implantées à Owendo et à Franceville. Cette production de clinker, par l’éloignement des usine de fabrication de ciment suppose, le

transport de clinker (généralement par train et par camion) de la cimenterie de N’toum vers celle d’owendo et de Franceville

Conclusion de la partie

La situation économique favorable de CIMGABON lui a permis de réaliser de nombreuses infrastructures socio-économiques dans la commune de Ntoum. Bon nombre de ces infrastructures, si elles sont d’abord destinées aux employés de l’usine profitent aussi aux reste de la population. Ce qui accentue la bonne réputation de l’entreprise au niveau des habitants de N’toum.

Pourtant, malgré ces belles réalisations, l’entreprise va de plus en plus mal au fil des années, si l’on regarde sa production, mais surtout le chiffre d’affaire réalisé. Ce qui amène de plus en plus CIMGABON à faire des concessions sur le matériel de production par exemple qui devient de plus en plus vétuste et dont le fonctionnement cause de nombreux désagréments au niveau de l’environnement et des populations.

Ces désagréments prennent généralement la forme de pollutions diverses qui peuvent être rangées sous plusieurs catégories. C’est ce visage peu reluisant de CIMGABON que nous allons voir dans la partie suivante qui va nous révéler l’envers du décor de la production de ciment dans la ville de N’toum.

PARTIE III : RISQUE ENVIRONNEMENTAL DE CIMGABON ET REPONSES